Hey !

Ok, on en est presque à la moitié du calendrier. J'ai encore huit jours d'avance. On y croit. (En plus y a beaucoup de jours cool, on entre dans une air de fluff)

Merci à Lae pour sa review sous le chapitre précédent !

Bonne lecture !


En voiture !

.

– Neku !

Oh non.

– Je t'ai vu quitter la salle manière précipitée. Rassure moi, ce n'est pas ma présence qui t'a effrayé ? Je sais que tu ne m'aimes pas beaucoup, mais quand même.

Alors que Neku descend enfin les escaliers, Joshua s'avance dans sa direction. Et il ne peut décemment pas sauter par la fenêtre pour s'enfuir loin du chalet. Alors, il ne lui reste plus qu'à affronter son destin.

– J'avais un truc à faire.

– Avec Shiki ? Oh, je vois que je suis pas le seul à passer du bon temps !

A passer du… Oh, mais non. Sérieusement ? Il ne peut pas penser à autre chose, pour une fois dans sa vie ? Ce n'est pas possible d'être aussi distingué et d'avoir un chibre en guise de cervelle.

Et Eri est juste à côté. Est-ce qu'il a réfléchi avant de l'ouvrir ?

– On parlait juste.

– Seuls, dans une chambre ? En tête à tête ?

– C'était pas un-

– Je sais, Neku.

Le Joshua s'approche et ronronne.

– Je te taquine.

Merde. Quel insupportable petit… Oh, il n'a même pas envie de perdre son temps à trouver un mot.

– Quel dommage, quand même. Tu as raté une incroyable démonstration de stupidité de la part d'Hayner. Du grand art. Vraiment, c'est admirable, les efforts que ce garçon multiplie pour persévérer dans la médiocrité.

Bon, Josh y va un peu fort. Mais Neku ne peut pas lui en vouloir. Et puis, il ne va pas pousser le bouchon jusqu'à défendre Hayner. Quoi qu'il se soit passé, c'est sans doute mérité. Pour une fois qu'ils sont d'accord sur un point.

– Pour changer, il lâche.

Eri pousse sur ses roues pour s'approcher d'eux. Ses cheveux tanguent entre chaque mouvement, serré sous l'élastique d'un bonnet noire qu'il est presque certain d'avoir déjà vu sur la tête de Shiki. Sa présence le rassure autant qu'elle l'intimide.

– Neku ! elle s'écrie. Ça va mieux ?

– Ouais.

Il voit que Joshua plisse les yeux, n'en détourne que mieux les siens.

– Faut qu'on bouge, la demoiselle reprend. Hanekoma vous attend.

– Il est où ?

– Au parking, derrière le chalet.

– Au parking ?

Neku s'étonne. Il n'y a plus de bus, pourtant.

– Ouais ! Aujourd'hui, on va visiter un village du coin. Enfin, si j'ai bien compris. Parait que les pions ont loué une voiture.

Ah oui. Maintenant qu'il y pense, il se demande si Hanekoma ne leur en a pas parlé hier, entre deux parts de pizza.

Bah, ce n'est pas comme s'il avait le choix, hein ? Alors le rouquin hausse les épaules, et il emboîte le pas à ses petits camarades, les mains au fond des poches. Enfin, une main. L'autre est en écharpe autour de son torse. Sa peau le gratte, mais il ne peut pas l'atteindre sous l'atèle. Une horreur.

Quelques pas, et ils aperçoivent une barbe de trois jours familière surmontée d'une clope.

– Vous ne devriez pas fumer devant vos élèves, Joshua souligne.

– Et toi, tu devrais éviter d'enquiquiner quelqu'un qui pourrait t'abandonner sur le rebord de la route.

– Vous n'oseriez pas.

– Oh, je suis presque sûr qu'Uzuki m'en tiendrait pas rigueur.

Neku l'aime bien, Hanekoma. Il ne se prend jamais au sérieux, mais il sait garder cette limite entre lui et ses élèves. Il n'essaie pas d'avoir l'air cool à leurs yeux, simplement, il ne joue pas l'adulte sérieux. Il est juste… Normal ? Posé. Pas stressant, quoi.

Et il sait gérer Joshua. Ça, Neku n'en revient pas.

– Allez, montez vite. On a vingt minutes de trajet. Et si on arrive assez tôt, je vous laisserai du temps pour faire un tour seuls.

– Cool ! Eri s'exclame.

La connaissant, elle va chercher des magasins de fringues. C'est un réflexe qu'elle partage avec Shiki, ça. Mais Neku projette peut-être un peu trop.

Eri, justement, se lève et s'appuie contre la voiture. Le rouquin hésite à lui prendre le bras, mais elle a l'air de se débrouiller. Elle lui sourit.

– Tu peux plier le fauteuil, s'il te plait ?

– D'acc.

Il s'exécute, aide Hanekoma à ranger le tout, puis il grimpe à son tour dans la voiture. Olette est déjà là, installée devant. Eri se cale contre une des portes. Ne reste plus que la place de droite, et celle du milieu. Ah.

Bon, vingt minutes contre Joshua. Bon, ça ne sera jamais pire qu'une nuit passée dans la même chambre que lui, hein ?

xoxoxox

Contre toute attente, le petit bourgeois se tient à carreaux. Presque. Il y a bien une ou deux remarques qui fusent, mais le trajet, Joshua le passe à converser avec les deux autres passagères. Surtout avec Eri, d'ailleurs.

Et elle lui répond. En souriant.

– Gabrielle, évidemment ! Joshua s'exclame.

– C'est vrai qu'elle est pas mal, mais franchement je préfère Lynette.

– Pas assez combative. Gabrielle est incroyable ! Et puis, seigneur, sa garde robe.

– Lynette a quand même viré Tom de sa propre baraque.

Joshua glousse.

– Certes.

– Les mecs valent rien dans cette série, de toute façon.

– Oh, Mike n'est pas toujours détestable, Joshua souligne.

– Bof.

Une fois descendu de la voiture, Neku s'apprête à récupérer le fauteuil. Mais le petit prince le devance. Il saisit les poignets, les écarte doucement et installe le coussin comme s'il avait fait ça toute sa vie.

– Merci.

Et Eri se cale tranquille. Genre, tout est normal. Elle qui déteste qu'on touche à son fauteuil sans permission. Neku cligne des yeux. Ok. Si elle ne dit rien, ce n'est pas à lui de faire la remarque.

– Bon !

Tapant dans ses mains, Sanae ramène l'attention sur lui.

– Les trottoirs sont pas des masses praticables dans le coin. Tant qu'y a pas de voiture, on reste sur la route.

Là encore, ce n'est pas un conseil qu'un surveillant devrait donner. Mais Neku ne relève pas. Il doute de pouvoir faire tenir de fauteuil d'Eri sur ces trottoirs de fortune, même avec toute la volonté du monde.

De toute façon, il n'en aura pas besoin puisque Joshua la pousse.

Alors que les deux conversent, occasionnellement interrompus par une Olette curieuse, le garçon avance en retrait. Curieux, surpris et méfiant. Il voit d'ici les sourires simples, perçoit des mots qui ne lui sont pas destinés. C'est une banale causette.

Définitivement, il y a un truc qui lui échappe.

D'accord, Joshua n'est pas aussi chiant qu'il le pensait. Même, hier soir, il était cool. Mais de le voir parler comme ça avec Eri, comme si tout allait bien… Et tout va très bien, d'ailleurs. Il piaille sans horripiler ses interlocuteurs, et personne ne rit contre lui. Sauf que ça, Neku ne comprend pas. C'est pas comme d'habitude.

– T'es pas bien bavard.

Neku redresse la tête. Près de lui, Hanekoma gratte sa barbe de trois jours. Il se balade l'autre main dans sa poche, les bras à peine vêtus d'un bout de chemise. Clairement, ce type ne craint pas le froid. L'élève frissonne juste à le voir.

– Ouais.

– Pourquoi tu vas pas avec les autres ? Tu t'entends bien avec Eri, non ?

Ola non. Il ne va pas lui faire le coup du pion cool qui pousse ses élèves à se faire des potes, hein ? Parce que vraiment, Neku n'a pas envie de parler avec les autres, et ça le foutrait plus mal qu'autre chose. Il a toujours détesté cette manie gênante que les profs avaient, de venir la jouer ami ami pour le pousser à s'ouvrir.

– Ouais, mais bon…

– C'est Joshua qui te décourage ?

Ah. C'est si évident ?

– On se connait pas vraiment.

Ils ont toujours été dans la même classe. Mais toujours, ça veut dire depuis le début du lycée. Il y a un an et demi, donc. Un an et demi qu'il le voit comme un petit chose irritante qu'il évite autant que faire se peut. Et c'est vrai qu'il est pas toujours facile à vivre, mais quand il le voit, là, il se dit qu'il a peut-être exagéré.

Un peu.

– Je comprends pas pourquoi on nous a collés dans la même chambre, il ajoute.

– Ça, il n'y a qu'Uzuki qui le sait. Allez savoir ce qui lui a prit.

– C'est elle qu'a fait les listes ?

– En partie. Elle a le dernier mot, disons.

Eh bien il aimerait savoir, lui, ce qu'il lui a pris. Mais c'est peine perdue.

Il pourrait peut-être demander, l'air de rien, s'il n'y a pas moyen de changer ça. Hanekoma est quelqu'un d'avenant, il a eu tout le loisir de le constater hier. Mais honnêtement, il n'est plus sûr d'en avoir envie.

– Ça va mieux, ta main ?

– Ça fait plus mal.

– Pas trop déçu pour le ski ?

– Non. C'est pas mon truc, en vrai.

Il voit l'autre qui hausse un sourcil, surpris.

– Ah ? Pourquoi tu es venu, alors ?

Ça. Il se pose la question tous les jours, depuis qu'il est arrivé. Il sait, bien sûr. Mais quand même.

– Bah les parents, tout ça. C'était chaud de rater, avec les cours.

– Pas faux. Mais tu aurais pu les rattraper après.

Il hausse les épaules. Il aurait pu, sur le papier. Seulement, si tout se passait toujours comme sur le papier, le monde se porterait beaucoup mieux.

Hanekoma n'insiste pas, et ça l'arrange bien. Ça me rassure, aussi. De voir qu'il ne se prend pas pour un super prof comme on en voit dans les films, prêt à régler tous les problèmes de leurs élèves.

Les profs ne l'ont jamais aidé, lui. Et maintenant, c'est trop tard.

Les mains dans les poches, il zieute à l'avant, ses camarades qui parlent toujours. Olette s'est approchée d'une vitrine illuminée, Eri rit. Et Joshua, enfin éloigné du fauteuil, lâche un commentaire sur la tenue d'un mannequin. Sa chevelure s'agite, comme une glousse. C'est joli. Sa tignasse folle, là, et son maquillage soigné. Le bleu sur sa peau blanche, le col du manteau qui remonte autour de son cou. Ses gestes précis.

Le garçon se tourne vers lui. Il sourit.

Alors, Neku baisse les yeux.


Est-ce que Neku commence à développer un crush monstrueux sur Joshua ? Peut-être.

A demain !