Coucou !

Il est un peu long pour être ici, mais ceci dit, sur ses trois pages, il ne doit pas y avoir beaucoup d'encre, lol.

Couple : 4+2(+4 ?) pour changer un peu…

Genre : Romance, encore et toujours, un peu d'angst.


Pâquerette

Un jeune homme s'assoit, laisse ses membres se détendre, sur un carré d'herbe rescapé d'un champ de bataille. Ses gestes sont un peu las, un peu usés. Ses cheveux évoquent les champs, et les traits de son visage reflètent l'innocence, mais ses épaules sont basses, un poids invisible semblant l'accabler.

Et puis soudain, un bref sourire paradoxalement indéfinissable éclaire son visage, entre la mélancolie, le désespoir, la tendresse et le bonheur.

D'une poche de sa chemise, avec précaution, il sort une fleur éclatante, blanche comme rien dans ce monde ne pourra jamais l'être, plus belle que jamais pour ses derniers instants.

Il la regarde, appréhendant, comme un nageur non expérimenté avant un plongeon, se jetant à l'eau brutalement et sans porte de sortie.

Alors commence une douce litanie aux accents durs de sentiments refoulés.

Sa voix douce qui ne tremble pas alterne la comptine enfantine et les murmures de son abandon à l'être mourant.

A aucun moment ses yeux ne se ferment, observant la cruauté de ses gestes et la chute des pétales qu'il arrache en rythme, un à un. C'est une douloureuse torture qu'il inflige sans aucune pitié.

Comme si c'était un besoin vital, il fait le décompte connu des amoureux éperdus.

Et les mots qui franchissent ses lèvres sont ainsi…

« Tu m'aimes…

Un peu…

Parce qu'on ne doit pas se laisse emporter par nos sentiments, que tout doit être mesuré, limité.

Beaucoup…

Parce que je ne sais rien faire sans m'investir totalement, que je ne peux rien faire sans ressentir pleinement.

Passionnément…

Parce que ces sensations sont trop fortes, parce qu'elles ne suffisent pas, jamais.

A la folie…

Parce que c'est toi.

Pas du tout…

Parce que c'est ce qui devrait être, ce que je devrais souhaiter.

Un peu…

Parce que c'est ce que nos effleurements représentent.

Beaucoup…

Parce que je veux toujours plus, toujours trop.

Passionnément…

Parce que mes reins s'embrasent pour toi, dans l'obscurité de mes nuits.

A la folie…

Parce que tu n'es pas là, et que je t'imagine.

Pas du tout…

Parce que c'est ce qui résulte de toutes ces illusions d'amour.

Un peu…

Parce que c'est juste ce qu'il faut pour faire naître l'espoir.

Beaucoup…

Parce que c'est alors ce à quoi j'aspire, innocemment.

Passionnément…

Parce que c'est ce qui vient ensuite, immanquablement.

A la folie…

Parce que mes sens m'emportent trop loin dans toutes ses aspirations.

Pas du tout…

Parce que jamais je n'abandonne, que je dois me battre, contre moi-même s'il le faut.

Un peu…

Parce que j'ai peur, malgré moi.

Beaucoup…

Parce que la vie me semble plus forte que tout.

Passionnément…

Parce que mes regards descendent trop souvent vers le bas de ton dos, de ton ventre.

A la folie…

Parce que j'en ai envie, profondément.

Pas du tout…

Parce que je veux finir cette guerre sans en souffrir plus que nécessaire.

Un peu…

Parce qu'il existe sûrement une amitié entre nous.

Beaucoup…

Parce que c'est plus qu'un simple lien.

Passionnément…

Parce que c'est plus que fraternel.

A la folie…

Parce que c'est un serment de sang, de guerre, de mort.

Pas du tout…

Parce que peut-être ma présence te nuit-elle.

Un peu…

Parce que personne ne peut t'être indifférent.

Beaucoup…

Parce que tu as cette vivacité dans tes paroles…

Passionnément…

Parce que tu as cette intensité dans ton regard…

A la folie…

Parce que c'est tout de toi… »

Et il s'arrête. Brusquement. A sa fleur ne reste qu'un pétale.

Et il ne peut pas. Il ne peut pas l'arracher, Lui. Pas celui-là.

Pas ces trois petits mots si durs contre son cœur débordant d'amour.

Les muscles tendus, il contemple froidement la fleur, déchue de sa beauté, comme si c'était elle le responsable de cette ironique mascarade.

Alors sa main se referme sèchement sur celle qu'il avait cueillie solennellement, ses ongles entaillant la peau de sa paume.

Et des larmes viennent emplir ses yeux si purs, et glissent sur ses jouent roses d'émotion.

Et pendant qu'il réfrène ses sanglots, une ombre se faufile tendrement derrière lui.

Des bras l'enlacent, une bouche lui murmure quelques mots qu'il reconnaît avant même de les avoir entendus, une odeur trop bien connue vient chatouiller son nez.

« Ca ne va pas, Kitty Quat' ? »

Et sa main laisse tomber la fleur, douloureusement broyée, témoin d'une détresse adolescente.

« Est-ce que c'est vraiment ça, Duo ? » sa voix est curieusement claire, limpide comme de l'eau.

Les bras se referment, la silhouette s'accorde un moment avant de répondre, avant de comprendre. La fleur, les pétales éparpillés, les larmes…

Et pour toute réponse, ses lèvres se posent dans un sourire sur le cou offert à lui, pour le parsemer de petits baisers amoureux.


J'espère que vous avez aimé.

Une review ? (même une toute petite petite XD)

Zib'

Laura Kaede