Konnichiwa !

Je crois que je suis malade XD. Voilà encore un autre éclat.

Celui-ci, il n'a pas de couple à proprement parler, du moins il s'est terni avec leur illusion de vie.

Il est assez angsté. Le POV est d'Heero.

Ah ! Il faut aussi que je dise que c'est une song - fic. Si quelqu'un est intéressé par la chanson, il suffit de me laisser un petit mot, dans une review par exemple, lol. Je me ferai un plaisir de vous l'envoyer, et de faire ainsi la pub de Hyde, un chanteur nippon que je trouve génial.


Prière

Quelle est ma vie, après trente ans de crime ? Il me semble que les jours, les heures, se succèdent infiniment, sans aucune saveur.

Je suis un mercenaire. Je n'ai plus de patrie, plus de foyer, plus de famille. Je n'ai plus rien.

Je suis un terroriste. Je franchis les frontières, les mœurs. Je détruis des vies.

Je suis un professionnel. J'agis sans vague, sans bruit, sans incident. L'habitude forme l'habileté.

Plus rien n'est un obstacle. Je sais rien qu'en voyant un homme quel calibre me suffirait à le tuer sans douleur. Je sais s'il se débattra de manière rusée ou pitoyable.

Je n'ai plus aucun sentiment. Ma vie n'aura jamais été qu'une succession désolante de combats. Mon cœur n'est qu'un désert aride, que pourtant il y a quelques années j'avais eu l'espoir fou de le voir se combler. Ce n'était qu'un mirage, et la chaleur harassante a depuis longtemps repris ses droits sur ce désert que personne ne pourrait jamais connaître.

Le temps passe, je tue sans presque le réaliser. Et quand vient l'heure du repos, j'y repense. Avant, ça ne me faisait rien, et je bénis ces jours qui, à défaut d'être heureux, n'étaient pas désespérés.

Mais un jour, je ne sais plus quand, ayant perdu depuis longtemps la notion réelle du temps, une de mes victimes, un pasteur aux idées dérangeantes, m'a soufflé, agonisant, avec pitié, « Je prierai pour votre salut. » Et ses mots me sont restés, comme s'il me les avait tatoué au fer rouge.

Depuis lors, je ne peux plus empêcher mes pensées de se multiplier. Je ne peux plus faire semblant d'oublier. La tristesse revient inlassablement. L'idée douloureuse d'avoir tout raté.

Comme elle me détruit… Ou du moins détruit l'illusion d'homme que j'étais parvenu à parfaire. Mais je sais que je n'ai pas le choix. Je me suis détourné du droit chemin il y a 20 ans, quand j'ai décidé de « protéger » la paix qu'on avait durement gagnée.

Je me complais à dire qu'il n'y a plus de porte de sortie. Je ne sais même pas si je veux vraiment fuir cette existence qui ne mérite pas d'être appelée vie. Je ne sais pas si j'en suis capable, ou si j'en ai simplement le droit. Est-ce raisonnable ? Sûrement pas. Je n'ai jamais rien fait de raisonnable. Est-ce que le fait prendre une vie est pardonnable ?

Mais je ne tiendrai plus la route bien longtemps. Je ne suis pas vieux à proprement parler, mais on est vite mis sur la touche quand on fait ce que je fais. Et j'ai besoin de savoir si une main pourrait m'être offerte. Parce que je ne m'en sortirai pas seul, et que ce n'est pas l'être qui se tient à mes côtés qui va m'aider.

Si seulement je pouvais dire à quelqu'un, presque innocemment « Dis-moi où je pourrais voir la lumière ? » Mais ce n'est qu'une chimère, un rêve insaisissable. Et je continue de tuer.

Je dégaine le revolver, et je vise. Les hommes tombent, mais le monde continue de tourner.

Et comme dans un rêve, j'erre.

Je ne sais plus qui je suis. Je me demande si je peux simplement avoir l'orgueil d'affirmer que j'existe. Avec des identités fictives, je passe la frontière, et j'en viens parfois à souhaiter que quelqu'un, n'importe qui, remarque la supercherie à laquelle je ne crois plus.

Les restes de Duo m'accompagnent. Il m'aurait suivi n'importe où. Il était malheureusement trop fragile, et sa conscience effritée s'est brisée en mille morceaux. Aujourd'hui, je pourrais me vanter de cette ironie, Dieu est à mes côtés.

Lesacrifice qu'on a fait au nom du Paradis, d'une alliance Terre – Colonies… est-ce que tout ça a encore un sens ? La paix ne peut pas être universelle, pour la simple raison que les hommes ne peuvent pas occulter la notion de pouvoir.

Je ne crois plus en rien, mais je prie. Je prie pour rendre à l'enfant redoutable qui autrefois s'appelait Duo son innocence. Mais il n'y a pas d'issue. Si seulement, si seulement j'avais compris avant…

Je crois qu'il m'a aimé, pauvre adolescent qu'il était, et peut-être l'ai-je aimé en retour, sans m'en apercevoir. Mais à présent, je tire une balle de plomb et c'est si froidCa ne peut pas être l'amour. Non, sa flamme s'est éteinte au fil des années qui ont passées, de la dégradation de notre humanité.

Et j'ai besoin de savoir… Que quelqu'un, n'importe qui, me dise… Ou si je pouvais trouver moi-même la réponse à mes déboires… Toi, conscience, dis-moi comment je pourrais voir la lumière !

Shinigami, toi qui me regardes chaque jour, vois ! Je dégaine le revolver et je vise. Pourquoi, alors que je sombre, le monde se tient toujours, comme un rêve ?

Et j'erre

Duo, toi qui t'es détruit, toi qui dors dans les tréfonds de ton inconscience, comme tu as eu raison de fermer les yeux sur cette réalité…

Mais pourquoi m'as-tu abandonné ? J'ai besoin de savoir. Ouvre les yeux, Duo. Et dis-moi… dis-moi comment je pourrais voir la lumière.

Tu me suis toujours, mais ce n'est pas vraiment toi. Est-ce que tu es heureux, ainsi ? J'ai souvent souhaité que tout cela finisse, une bonne fois pour toutes. J'ai désiré du fond de mon être que la mort me prenne, j'ai même failli saisir le poignard pour elle. Je le souhaite encore Duo, mais je t'attends.

Je veux que tes yeux me regardent comme ils le faisaient, il y a vingt ans. Je veux revoir ton étincelle. Je veux me souvenir de la chaleur de l'amour.

Je dégaine. Le revolver est si froid… Et je vise. Mais quand bien même je tire… le monde tourne encore.

Alors comme dans un rêve, je tue, je t'attends. Quand mon cœur battra pour la dernière fois, je veux que ce soit toi qui fermes mes paupières. Entends-moi prier, Duo. Entends-moi te prier.

Regarde-moi, pauvre soldat. Je te prie, toi, dieu déchu. En tant qu'humain, pour mon absolution…

Je sais que tu viendras, pour moi, pauvre pêcheur. Alors, puisque c'est la seule chose qui me reste à faire, j'erre.


Voilà. J'ose espérer que vous avez aimé.

Laura Kaede.

Les paroles originales :

PRAYER

I'm crossing the borderline
Without a sound
A wilderness
No one could ever know
The sadness
How it brings me down
I know I have no choice

Is it wise ? Taking a life ?

- And I need to know
Tell me how I should see the light
I draw the gun
And I take aim
The world stands still
Like a dream
I stray

I'm crossing the borderline
God's on my side
The sacrifice
We make in heaven's name
I'm praying
But there's no escape
I fire a ball of lead
It's so cold
This can't be love

- (X2)

Hear me pray

I stray

HYDE