Coucou !

En voilà un autre, centré sur Trowa (et Quatre), comme on me l'avait demandé.


Sous tes doigts

Ta main est posée sur la mienne. Tes doigts tapotent sur le dos de ma main le rythme effréné de je ne sais quelle chanson dont tu raffoles, comme un pigeon picore les miettes de pain rassis que lui envoient des femmes ridées, lasses de leur vie monotone.

Je fais semblant de lire le pavé que je tiens dans mon autre main, assis confortablement sur notre canapé. Le silence règne dans la maison, on entendrait les cigales chanter si seulement elles survivaient sur L4.

Pourtant il m'est impossible de me concentrer sur les quelques phrases écrites sur ma page ; tu t'es installé tout contre moi, et tu t'amuses à voir combien de temps je tiendrai, soumis à cette torture.

Si je me tournais vers toi, je suis sûr que je verrais un sourire malicieux éclairer ton visage, et je sais qu'il me faudrait à tout prix éviter l'azur de tes yeux pour garder un semblant de dignité. Alors je tente, vainement mais vaillamment, de rester concentré sur ce livre aussi passionnant qu'un vieux documentaire, d'ignorer ton corps gracile qui se meut contre moi, de ne pas sentir le picotement agaçant de tes doigts.

Tu sais que je ne tiendrai pas. Tu sais qu'un regard vers toi et ce sera ma fin. Tu sais qu'il te suffit de ça pour gagner. Et tu aimes tout contrôler.

Je sais que bientôt je n'en pourrai plus, que je me noierai dans ton ciel sans nuage. Je crois que Dieu, si jamais il existe, t'a doté de ce bleu si pur seulement pour faire ressortir ta diablerie, pour qu'en te regardant, les humains comprennent que les apparences sont trompeuses.

Moi, j'ai appris à le comprendre. Cependant, mon cœur ne bat que pour toi, alors peu m'importe. Je sais que tu n'aimes pas qu'on te résiste. Et je sais que plus on le fait, plus tu deviens fougueux, plus tu es passionné. Alors je te tiens tête, pour que tu te laisses emporter par une vague de folie, et que tu m'en punisses plus tard, car j'aime la façon que tu as de me faire expier mes fautes… On n'a rien sans rien.

Et quand je te ferai face, prêt à subir les conséquences de mes actes, je sais que le reste de cette journée sera mouvementée, et que tu m'emmèneras dans ce monde de pêché que tu connais si bien.

Et alors, je ferai mien cet ange démoniaque.

Tes yeux trop bleus… ne sont qu'à moi.

Un sourire se dessine sur mes lèvres. Quelque part, je vais gagner sans que tu le saches. Peut-être que c'est moi qui garde le contrôle, finalement.


J'espère que vous avez passé un bon moment.

Zib'

Laura Kaede