PARTIE UNE – Sirius Black s'échappe d'Azkaban et décide d'aider Harry. Ils apprennent à se connaître et Sirius découvre que la vie de son filleul n'a pas été de tout repos. Il comprend que Voldemort va revenir et se promet de tout faire pour protéger Harry de la menace. Mais pour cela, il doit être innocenté.
Bêta : AliceCullen0027 et NemoBuck98 (merci !)
Partie 1. Chapitre 3
"Premières années"
Le lendemain, Harry n'arriva qu'à l'heure du déjeuner, n'ayant pas pu éviter une longue conversation avec Tom. Il avait utilisé la même technique que la veille. Il était parti sur le Chemin de Traverse (où il avait acheté en passant la Gazette du Sorcier) puis s'était caché sous sa cape d'invisibilité. Il était ensuite remonté au Chaudron Baveur dans sa chambre et avait appelé Kreattur qui s'était fait un plaisir de l'amener au Square Grimmaurd. Il était un peu nauséeux après le voyage et Kreattur le força à avaler trois rations de ragoût.
– De la tarte à la mélasse ! cria Harry en voyant Kreattur poser la tarte au centre de la table.
– Maître Harry n'aime pas la tarte à mélasse ? s'enquit Kreattur.
– C'est ma préférée, rougit Harry.
Kreattur s'en pâma de bonheur et lui demanda la liste de tout ce qu'il aimait. Sirius ricana, plongé dans la lecture du journal.
– Alors ? demanda Harry.
– Une dame m'a vu hier à Manchester.
– Oh... C'est bien, ça va les éloigner d'ici.
– Je ne pense pas, grimaça Sirius. Mais espérons. Je suis en sécurité ici de toute façon. Amelia Bones a dit que la sécurité à Poudlard serait renforcée.
– Bones... j'ai une Susan Bones dans mon année, ça pourrait être de sa famille ?
– C'est sa tante, je crois, dit Sirius. Amelia était de mon année à Poudlard. Elle est Directrice de la justice magique du Ministère à présent.
– Oh...
– C'est un poste très important, dit Sirius. À Poudlard, elle était très intègre et très studieuse. C'était une très bonne sorcière. Son frère était membre de l'Ordre et il a été assassiné par des Mangemorts.
Harry frissonna en comprenant que Susan avait, elle aussi, perdu des membres de sa famille. Combien de familles avaient été décimées à cause de Voldemort ?
– C'est quoi l'Ordre ?
– L'Ordre du Phénix était une société secrète créée par Dumbledore pour vaincre Voldemort. Nous en faisions tous partie.
– Mes parents aussi ?
– Oui. C'est pour cela qu'ils sont devenus une cible. Ils se sont fermement opposés à Voldemort. Et ta mère était une née-moldue.
– Oh...
– Nous nous sommes battus pendant deux ans, juste après notre sortie de l'école.
– Et Voldemort vous l'avez combattu ?
– Quelques fois dans des batailles, avoua Sirius. Il était impressionnant. C'était un immense sorcier, on ne peut pas le nier.
– C'est à cause de ça qu'il a voulu tuer mes parents ?
– On ne sait pas, avoua Sirius. Ils ont appris je ne sais comment qu'ils étaient menacés, ils se sont cachés, mais ils ne nous ont rien dit. Je pense que Dumbledore leur a fait promettre de ne rien révéler.
– Pourquoi aurait-il fait ça ?
– On savait qu'il y avait un traître dans nos rangs, mais on ne savait pas qui. Il prenait ses précautions pour être sûr qu'aucune information ne puisse fuiter.
– Pettigrow ?
– Oui. C'est sans doute lui qui a donné l'adresse du frère d'Amelia, oui. Je pense que si elle apprenait qu'il est le véritable traître et non moi, elle l'assassinerait elle-même. Elle était terrifiante pour une Poufsouffle.
– Elle pourrait nous écouter, alors ? fit Harry ayant une illumination.
– Je ne sais pas... grimaça Sirius en posant son journal. Nous n'étions pas vraiment amis. Et elle pense que j'étais le traître. Elle doit penser que j'étais celui qui donnait des informations à Voldemort et qui a vendu son frère.
– Sans doute qu'elle ne t'écoutera pas, dit Harry, mais moi oui.
– Pourquoi elle t'écouterait ?
– Je suis le Survivant, se vanta Harry avant de recevoir un coup de journal sur la tête. Je rigolais. Je peux me rapprocher de Susan, sa nièce. Peut-être qu'elle peut m'aider.
– Tu ne peux pas lui dire que tu me connais, sinon ils viendront t'interroger, dit Sirius d'une voix paniquée.
– Je sais. Mais je peux simplement lui dire que j'ai appris que tu étais mon parrain et que j'aimerais avoir des informations sur ce que tu as dit à ton procès. Sauf que, quand elle va regarder...
– Elle va voir qu'il n'y a pas eu de procès... comprit Sirius. C'est brillant !
– Il m'arrive de l'être.
– De ce dont je me souviens, Amelia était une personne juste. Si elle voit que je n'ai pas eu de procès, elle va commencer à chercher. Je pourrais même parler à la presse... mais il faudra négocier ça plus tard.
– Il faudrait juste qu'elle regarde ton dossier pour voir que tu n'as pas eu de procès. On lui livre Pettigrow et voilà.
– C'est parfait comme plan !
– C'est beaucoup mieux qu'aller à Poudlard pour assassiner un rat, conclut Harry en évitant un nouveau coup de journal.
– Tu connais bien Susan Bones ?
– Non. On a discuté quelques fois, elle est gentille. Je suis persuadé qu'elle m'aidera.
– C'est encore sur toi que tout repose, soupira Sirius. Je ne voulais pas ça.
– Non, tu voulais foncer tête baissée et te débrouiller seul. Mais tu n'es plus seul et tu as besoin de mon aide.
Sirius capitula. Il avait besoin d'être déclaré innocent pour récupérer sa place auprès de Harry et il était obligé de confier une telle mission à la seule personne qui pouvait l'aider. C'était si injuste.
– Quand est-ce que je dois récupérer Peter ? demanda Harry qui songea que c'était le meilleur moment pour parler de leur plan.
– Je ne sais pas encore. Je dois préparer une potion pour que tu puisses la lui donner.
– Une potion ?
– Oui, ça permet de forcer un Animagus à reprendre forme humaine. Je l'ai faite au début de nos transformations. James a été le premier à avoir réussi à transformer une partie de son corps. Sauf qu'il avait ses bois au-dessus de la tête et n'arrivait plus à les enlever. On a dû courir en catastrophe à la bibliothèque et la fabriquer pour qu'il puisse retrouver un aspect normal.
Harry éclata de rire à l'idée que son père se soit retrouvé dans cette situation.
– Je la prépare et tu la fais boire à Peter. Il faut qu'on s'arrange pour qu'il y ait le plus de monde possible quand il va se transformer, surtout les professeurs.
Harry réfléchit un instant, puis la réponse lui sembla évidente.
– Halloween, dit froidement Harry. On va faire ça à Halloween. Douze ans plus tard.
Le ton glacial de Harry fit frissonner Sirius, qui avait tendance à oublier que Harry aussi avait perdu des êtres chers à cause de Pettigrow.
– Ron va sans doute emmener Croûtard pour le banquet. Il y a aura Dumbledore, McGonagall et tous les autres élèves pour témoigner. Une fois qu'il sera révélé, il n'aura aucune chance.
– C'est une excellente idée ! dit finalement Sirius. Tu sais stupéfixer quelqu'un ?
– Euh... pas du tout.
– Je vais te faire un programme d'entraînement alors.
– Pourquoi ?
– Parce que Peter est un Mangemort, grinça Sirius. Je ne sais pas ce que son Maître lui a appris, mais tu ne prendras aucun risque. Je veux que tu sois prêt.
– Tu sais tu n'es pas obligé. J'ai toujours fait ça à l'instinct, expliqua Harry.
– Comment ça tu as toujours fait ça à l'instinct ? répéta Sirius en fixant son filleul.
Harry rougit, mais ne répondit pas. Comment pouvait-il dire à Sirius tout ça ? Et s'il ne le croyait pas ? Après tout, si Dumbledore n'avait informé personne que Voldemort allait revenir un jour c'était sans doute parce qu'il craignait que personne ne le croit. Pourquoi Sirius le croirait, lui ?
Et puis, il ne voulait pas parler de tout ça. Ça lui faisait trop peur. Trop peur de se remémorer ses souvenirs qu'il aurait voulu enfouir tout au fond de lui. Ses souvenirs qui hantaient encore ses nuits. Les yeux jaunes du basilic. Ginny étendue dans la Chambre des Secrets. Quirrell qu'il avait tué. Voldemort.
Sirius vit Harry se refermer sur lui-même et il soupira en attrapant une part de tarte en se disant que, la meilleure manière de l'amadouer, c'était de le faire parler de choses insignifiantes. Parce que Sirius n'était pas bête : il avait compris que quelque chose n'allait pas avec Harry. Et, foi de Black, il trouverait ce que c'était.
– Très bonne, cette tarte, dit Sirius.
– Mhm.
– Qu'est-ce que tu aimes d'autres comme sucreries ?
– Euh... les chocogrenouilles, dit Harry à demi-voix sans regarder Sirius.
– Tu fais la collection des cartes ?
– J'en ai quelques-unes, mais mon ami Ron a presque toutes les cartes. Il ne lui en manque que certaines, comme Agrippa.
– Je dois avoir Agrippa, dit Sirius. Dans mes affaires. Je peux la lui trouver s'il veut.
– Ça serait super, dit Harry.
– Tu parles beaucoup de lui. Tu as d'autres amis ?
– Ron est mon premier ami, avoua Harry en grimaçant. On est dans la même année à Gryffondor, on s'est rencontré dans le train. Il y a aussi Hermione.
– Hermione, répéta Sirius en voyant le petit sourire de Harry. C'est ta petite-amie ?
– Pas du tout ! cria Harry en rougissant. C'est ma meilleure amie. C'est la meilleure élève de notre année. Elle a des parents moldus et elle est capable de réciter un livre entier par cœur, mais elle est géniale.
– Super, sourit Sirius qui songeait qu'il l'aimait déjà pour faire sourire Harry ainsi. Comment êtes-vous devenus amis ?
– À cause d'un troll.
– Un troll ? répéta Sirius dont le cœur venait de tomber dans sa poitrine.
Il se força à prendre un ton détaché. Surtout, ne pas sauter sur les conclusions, ne pas faire peur à Harry, le laisser expliquer ce qu'il s'était vraiment passé. Mais un troll, nom d'un hippogriffe !
– Oui. Un troll a pénétré dans le château pendant notre première année à Halloween. Hermione était dans les toilettes des filles et on a été la prévenir, mais le troll était déjà dans les toilettes. On l'a sauvée.
– Vous avez combattu un troll à onze ans ? Par quel miracle tu es en vie ?
– Je n'ai pas fait grand-chose, avoua Harry. Je lui ai sauté dessus et Ron a fait léviter sa batte sur lui. Ça l'a assommé.
– Oh...
Sirius se demanda comment un troll avait pu pénétrer dans l'enceinte de Poudlard, mais surtout pourquoi les professeurs avaient laissé deux enfants s'en occuper.
– Comment un troll est entré ? Ce sont des créatures très bêtes, continua Sirius sur le ton de la conversation.
– Un professeur l'a fait entrer.
Cette fois, Sirius sentit son sang bouillir. Ses yeux flamboyaient et il avait plus qu'envie de se lever et d'aller mettre son poing dans la figure de Dumbledore. Comment un professeur avait pu introduire un troll sous le nez de Dumbledore ?!
– Le prof de Défense, non ? s'enquit Sirius d'une voix détachée.
– Comment tu le sais ?
– Les profs de Défense sont tous horribles. Il y a une malédiction sur le poste depuis des années, déjà quand j'étais à Poudlard... J'ai eu sept profs différents et ils étaient tous fous.
– Oui, Quirrell était fou... dit Harry.
– Quirell ? Ça me dit quelque chose, ce n'était pas celui qui enseignait l'Études des Moldus ?
– Je ne sais pas, avoua Harry. Il était juste prof de Défense quand je suis arrivé. Il avait pris une année sabbatique.
– Mm. Et donc, pourquoi est-ce qu'il a fait ça ?
– Il voulait prendre la pierre philosophale.
Harry dit cela d'un ton très détaché, mais Sirius avait vu ses mains trembler légèrement.
– La pierre philosophale ? De Flamel ?
– Tu connais ? s'étonna Harry.
– Évidemment, dit Sirius. Je viens d'une famille de sang pur. On nous oblige à apprendre le nom des personnes importantes des deux derniers siècles. Et il y a beaucoup de contes sur Flamel, ça fait rêver les enfants.
– Je vois mal ta mère te lire des contes.
– Mon oncle m'adorait, dit simplement Sirius. Donc, la pierre ?
– Dumbledore était un ami de Flamel. Il a caché la pierre à Poudlard.
– Mais pourquoi faire ?
– Pour qu'elle ne soit pas volée.
Sirius sentit que Harry se tendait au fur et à mesure qu'il le poussait. Il sentait qu'il y avait quelque chose qu'il n'arrivait pas à comprendre. Une pièce lui manquait. Pourquoi Dumbledore aurait-il caché la pierre à Poudlard ?
– Mais pourquoi aurait-elle été volée ? Et pourquoi la cacher à Poudlard ? Il y a... je ne sais pas moi, Gringotts ?
– Quelqu'un avait déjà cambriolé Gringotts pour la voler.
– Quelqu'un a cambriolé Gringotts ? répéta Sirius sous le choc. Comment ? C'est impossible !
– Impossible aussi de s'échapper d'Azkaban, releva Harry.
Sirius rougit légèrement.
– Mm, en effet. Mais Poudlard... La cacher au milieu des enfants, je ne comprends pas. D'ailleurs, comment tu sais ça ?
Ce fut le tour de Harry de rougir jusqu'à la racine des cheveux. Mais il ne répondit rien. Alors, Sirius joua cartes sur table. Parce que cette histoire de troll et de pierre, juste pour la première année, commençait à lui faire peur. Il espérait qu'il n'y ait rien de pire qu'une vieille pierre.
– Harry... Parle-moi. S'il te plait.
Harry hésita un long instant. Il ne savait pas ce qu'il pouvait dire à Sirius ou non. Il avait peur qu'il ne le croit pas, il avait peur de retomber dans tout ce qu'il avait vécu. Il avait juste peur.
– Je ne sais pas par où commencer, avoua Harry.
Le sang de Sirius se glaça. Par où commencer ?
– Quand on s'est rencontrés, tu m'as conseillé de commencer par le début.
Harry soupira.
– Quand je t'ai vu la première fois, dit Sirius pour meubler le silence, je voulais juste te voir et aller tuer Peter. Et puis tu m'as regardé. Tu étais en colère, mais surtout ce que j'ai ressenti c'est la peur. Je suis resté parce que je voulais savoir pour quelle raison un enfant de treize ans avait peur à ce point.
– Ce n'est pas très important.
– Bien sûr que si, s'agaça Sirius. Écoute, je ne sais pas comment ton oncle et ta tante t'ont élevé, ils t'ont sans doute appris à te débrouiller seul. Mais ça ne doit pas marcher comme ça.
– Les adultes n'ont jamais aidé ! cria Harry agacé. Pourquoi me confier alors qu'ils ne font rien ?!
– Pourquoi auraient-ils eu besoin de t'aider ?
– Pour protéger Poudlard. Nous avons dû agir. J'ai dû faire quelque chose.
– Tu as dû... Mais enfin, Harry, tu as treize ans !
– Ils auraient fermé Poudlard... murmura Harry. Je ne pouvais pas laisser faire ça. Mais personne ne nous écoutait...
– Mais pourquoi ? Que s'est-il passé ?!
Harry fixa Sirius sans savoir quoi dire.
– Harry, tu n'es plus seul, assura Sirius en lui prenant la main. Peut-être que les adultes n'ont jamais aidé. Et tu as sans doute vécu des choses difficiles. Mais je suis là. Sauf que, pour t'aider, je dois savoir ce qu'il s'est passé.
– Je ne veux pas que tu penses que je mens.
– Harry... tu as entendu un criminel te dire qu'il était ton parrain et tu es venu t'installer avec lui sans poser de questions. Et tu penses que je vais croire que tu mens ? Tu m'insultes là, s'amusa Sirius avant de redevenir sérieux. Que s'est-il passé ?
– Tu ne t'énerveras pas ?
– Je n'irai pas tuer Dumbledore maintenant, si c'est ta question.
– Ce n'est pas de sa faute, murmura Harry.
– J'en doute, mais raconte-moi et je te ferai part de mes remarques. Kreattur, tu peux amener deux chocolats chauds et des gâteaux dans le salon ? Nous devons discuter.
Harry se laissa entraîner par Sirius dans le grand salon. Il s'installa dans un fauteuil et replia ses jambes contre son buste, le regard dans le vague. Il ne savait même pas quoi dire. Comment raconter ça à Sirius ? Pouvait-il lui faire confiance ? Maintenant qu'il repensait à tout ça, son cœur battait plus vite. Il avait peur. Oui, il avait eu peur.
Puis, il croisa le regard de Sirius et n'y vit que de l'inquiétude. Sirius pourrait comprendre. Il lui faisait confiance, sans trop savoir pourquoi. Il ne pensait pas que Sirius puisse l'aider. Mais il avait besoin de parler à quelqu'un. Il avait l'impression que, chaque année, il vivait des choses affreuses et qu'une fois l'année terminée on le laissait se débrouiller avec ses peurs et ses sentiments. Pour une fois, il avait l'occasion de discuter, d'expliquer ce qu'il avait ressenti, d'expliquer ce qu'il avait vécu. Alors, il le fit.
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Il commença par parler de ses dix premières années avec les Dursley. Cette partie fut la plus simple à raconter. Sans doute parce qu'il s'était fait une raison. Il avait eu le temps de digérer tout ça. Il avait trouvé une vraie famille à Poudlard et s'y était senti chez lui. Il avait oublié tout ça. Bien sûr, il y retournait tous les étés, mais ce n'était plus pareil. Il raconta le placard, l'absence de nourriture. Les coups de Dudley. Le fait qu'il soit obligé de courir pour l'éviter. Ses actes magiques incontrôlés. Il vit Sirius écarquiller ses yeux quand il parla du fait qu'il s'était retrouvé sur le toit de son école en voulant échapper à Dudley. Il parla du manque d'amour, de l'absence de ses parents.
Puis, il parla de l'arrivée de Hagrid. De comment sa nouvelle vie avait commencé. De comment il était arrivé à Poudlard et s'était enfin senti comme chez lui. De comment il avait trouvé deux amis formidables. L'apprentissage de la magie, le troll et sa nouvelle amitié avec Hermione. De Rogue qui le haïssait (Sirius sursauta à ce moment, mais ne fit aucune remarque). Il parla de la perte de points, des Gryffondor qui lui en avaient voulu.
Il raconta sa retenue et sa première rencontre avec Voldemort : il ne dit pas son nom, mais il eut l'air suffisamment effrayé pour que Sirius comprenne qu'il ne voulait pas en parler. Il faisait encore des cauchemars sur cette nuit dans la Forêt Interdite.
Il parla de la douleur à sa cicatrice. Il parla de son premier Noël. Du miroir du Riséd et de ses parents. De leurs recherches pour savoir ce qui se cachait à Poudlard. De la pierre philosophale. Il parla des épreuves qu'ils avaient affrontées tous les trois. Puis de ce que ce n'était pas Rogue, mais Quirrell.
De sa rencontre avec Voldemort. Face à face. Il lui expliqua à quel point il avait eu peur. À quel point cette conversation avait été le déclencheur de ses nombreux cauchemars. Il parla de la façon dont il avait tué Quirrell (Sirius tiqua au mot "tuer"). A ce moment, il avait senti ses yeux piquer : il revoyait Quirrell tomber pour ne plus jamais se relever. Il parla de sa conversation avec Dumbledore et des protections de sa mère.
Puis, les vacances entre sa première et sa deuxième année et du moment où Dobby était venu le prévenir. Sirius semblait déjà au bout de la crise d'angoisse à ce moment et il semblait se demander comment ça pouvait être pire que de voir la tête de Voldemort à l'arrière de celle de son professeur.
Il parla des barreaux à sa fenêtre, des privations de nourriture. De Ron et des jumeaux venant le délivrer. Du Terrier, là où il s'était senti aimé pour la première fois de sa vie.
De leur rentrée à bord de la Ford Anglia. Des premières attaques, des voix qu'il entendait, de la révélation qu'il était un Fourchelang (à ce moment, Sirius fronça ses sourcils, mais ne semblait pas effrayé, juste surpris). De comment l'école s'était retournée contre lui, encore une fois. Du polynectar (Sirius haussa un sourcil impressionné en apprenant que Hermione avait réalisé une telle potion).
De comment les attaques avaient continué et que Dumbledore lui avait expliqué que, la nuit où Voldemort était mort, il lui avait laissé une partie de ses pouvoirs ce qui expliquait son don de parler aux serpents. De la façon dont il avait trouvé le journal qui lui avait répondu et lui avait montré le souvenir (les sourcils de Sirius se touchaient presque à ce moment).
Puis, Hermione pétrifiée, Hagrid à Azkaban. Les araignées. Ces immenses araignées. De comment Hermione avait trouvé la solution. De Ginny dans la chambre. De leur voyage dans la chambre. De l'éboulement. De la chambre. De Ginny, étendue, presque morte. De Tom Jedusor. De la révélation qu'il s'agissait de Voldemort. Du basilic (Sirius ferma les yeux à ce moment comme si cela pouvait l'empêcher d'entendre ce que disait Harry). De sa lutte pour sa vie. Du crochet de basilic qui lui avait laissé à tout jamais une cicatrice sur son bras. De leur survie. De l'épée de Gryffondor. Du journal de Jedusor et de Lucius Malefoy. Du réveil de Hermione (Sirius semblait soulagé pour elle à ce moment) et du retour d'Hagrid.
De son été chez les Dursley. De la façon dont Marge l'avait traité. De la remarque sur ses parents. De comment il avait perdu le contrôle et, enfin, s'était enfui, prêt à tout pour ne jamais retourner chez les Dursley.
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Sirius le laissa parler et ne l'interrompit pas une seule fois. Il blanchit, serra les poings, marcha en long et en large, mais il ne dit rien comme s'il craignait que Harry ne se taise si jamais il l'interrompait.
– Et voilà, conclut Harry la gorge sèche.
Ses yeux étaient brillants de larmes, mais il n'avait pas pleuré. Il but une gorgée de chocolat qui était toujours chaud malgré le fait qu'il avait parlé pendant plus de deux heures (merci Kreattur).
Sirius semblait abasourdi, sous le choc et véritablement en colère. Sans se contrôler il s'approcha de Harry et le prit dans ses bras. Harry hésita un instant puis lui rendit son étreinte. Sans même se rendre compte qu'il n'en acceptait que de rares personnes. Il se souvenait de l'étreinte étouffante de Molly Weasley, de celle amicale d'Hermione après son réveil. Mais l'étreinte de Sirius avait quelque chose de rassurant, d'apaisant.
Alors, il lâcha les vannes et il pleura. Sirius ne le lâcha pas. Ils restèrent longtemps ainsi. Harry se sentait vidé et épuisé. Avoir revécu tout cela l'avait mis dans un état catastrophique et il se sentait au bout du rouleau. Il n'avait plus envie de rien si ce n'est de dormir. Il était épuisé, fatigué. Et pourtant, il se sentait soulagé d'un poids. Un poids dont il n'aurait pas eu connaissance. Comme si, rien que le fait d'en avoir parlé, avait enlevé un peu de sa peur.
– Tu te sens mieux ? demanda Sirius d'une voix tendue.
– Bizarrement, oui.
– Tu as gardé tout ça pour toi pendant treize ans. Comment tu as fait pour ne pas exploser ?
– Je ne sais pas, dit finalement Harry.
Il avait eu de la chance en effet. Après avoir raconté tout ça, il se rendait compte à quel point ça avait été horrible. Peu de personnes auraient été capables de faire face à ces situations. Il avait été sous adrénaline pendant toutes ses aventures, mais n'était jamais redescendu. Il se rendit enfin compte que, non, ce n'était pas normal et qu'il avait échappé de peu à la mort.
– Il va vraiment falloir que tu t'entraînes, souffla Sirius.
– Pourquoi ?
– Parce que Voldemort va revenir. Et que tu dois être prêt.
– Tu me crois ? s'étonna Harry.
– Évidemment que je te crois ! dit Sirius en le regardant comme s'il était tombé sur la tête. Pourquoi je ne te croirais pas ? Je te l'ai dit, Harry, je suis avec toi, assura-t-il en lui prenant la main. J'ai juste une question...
– Oui ?
– Quand tu as parlé de Rogue... Tu veux dire Severus Rogue ?
– Oui, c'est mon prof de potions, pourquoi ?
– Il était de mon année, à Serpentard, gronda Sirius. Comment il a pu devenir prof ?
– Je ne sais pas, rit Harry. En tout cas, il me hait.
– Je ne pense pas, grimaça Sirius. Il hait ton père.
– Mon père ?
– On en discutera plus tard. Pour le moment, il faut qu'on parle de ce qu'il t'est arrivé. Dumbledore ne t'a jamais proposé de parler de ça à quelqu'un ?
– Je pense qu'il voulait que ça reste un secret. Nous n'en avons jamais reparlé.
– Évidemment.
Ça aurait étonné Sirius. Dumbledore voulait garder le contrôle. Et pour cela, quoi de plus simple que de brider la parole d'un garçon de onze ans. Ne rien dire, garder ses cartes en main et ensuite manipuler tout le monde. Il le haïssait à un point tel qu'il voulait partir immédiatement pour Poudlard pour lui mettre son poing dans la figure.
– Donc, personne n'est au courant que Voldemort va revenir ?
– Je ne pense pas... avoua Harry. Je crois qu'à part toi, Hermione et Ron, personne ne le sait.
– Pourquoi il n'a rien dit ? Je veux dire, il faut se préparer...
– Je ne sais pas Sirius...
– Non, bien sûr. Mais il faut que tu te prépares. De toute évidence, Voldemort a quelque chose contre toi. Il ne peut pas juste te laisser vivre ta vie comme ça alors que tu risques de la perdre tous les ans !
Sirius songea que Dumbledore allait poser plus de problèmes qu'il ne le pensait. Comment personne ne pouvait savoir ce qu'il s'était passé à Poudlard ? Il se promit de parler à quelqu'un, dès que son innocence aurait éclaté. Parce que Voldemort allait revenir et qu'ils devaient tous être prêts.
– Je suis désolé, dit finalement Sirius. J'ai été aveuglé par ma rage cette nuit-là... J'ai fait tellement d'erreurs et jamais je n'aurais dû aller retrouver Peter. Je crois que, si Lily avait été là, elle m'aurait tué avec des sorts très douloureux. Je t'ai laissé entre les mains de Dumbledore... il t'a mis chez ces gens alors qu'il savait... tout le monde savait à quel point Pétunia détestait Lily. Tu ne méritais pas ça... j'ai été le pire parrain du monde.
– Sirius, tu...
– Non, c'est vrai. Mais je vais être meilleur, promit Sirius les yeux flamboyants. Je vais te protéger. Tu n'aurais pas dû faire tout ça. Dumbledore n'aurait jamais dû cacher la Pierre Philosophale à Poudlard. Il aurait dû savoir... je ne comprends pas comment les professeurs ont pu adhérer à cela ! Ce sont des adultes !
– Comme je te l'ai dit, grinça Harry, les adultes...
– Tu avais raison. Ils n'ont pas aidé. Mais il faut que ça change.
– Si nous n'avions pas été là...
– Si vous n'aviez pas été là ? s'étonna Sirius. Mais Harry, Dumbledore a voulu cela. Tu ne vas pas me faire croire qu'il ne savait pas que Voldemort était après la pierre ? Il a voulu faire un appât. Il y avait d'autres moyens de protéger la pierre que de la mettre à Poudlard. C'est insensé. Et tu as vu le niveau de protection ? Si des premières années sont passées, excuse-moi mais je pense que n'importe qui aurait pu les franchir.
– Mais...
– Et te laisser chez les Dursley alors qu'il savait ce qu'il se passait... Il a vu comment tu es. Regarde-toi, on dirait que tu n'as jamais mangé à ta faim. Harry, le directeur a dû voir ça. Et cette histoire de basilic, c'est n'importe quoi ! J'ai su ce que c'était dès le moment où tu as parlé de pétrification. Il n'y a pas cinquante animaux qui peuvent pétrifier et on sait que Salazar Serpentard était un adepte des serpents. Et puis cette pauvre Ginny... comme si personne n'avait pu remarquer qu'elle n'était pas là quand les attaques avaient lieu. Surtout au banquet d'Halloween. Non, rien ne va dans tout ça. Je ne sais pas pourquoi il a fait ça, mais je te jure que plus jamais tu n'auras à vivre quelque chose comme ça.
– Je ne veux pas être traité comme un enfant, s'agaça Harry.
Sirius le dévisagea comme s'il n'en revenait pas.
– Harry... On ne t'a jamais traité comme un enfant. En fait, tout le monde voulait que tu sois un adulte, des Dursley à Dumbledore. Tu ne t'es jamais amusé. Tu as dû te battre pour sauver ta vie, deux fois ! Et encore, c'est si on ne compte pas Voldemort et les acromentules dans la Forêt Interdite. Ce n'est pas normal.
– Sirius...
– Harry, tes comportements ne sont pas normaux ! Même moi, en venant d'Azkaban et de ma famille de fous, je n'ai pas autant de réflexes de survie que toi. Et tu as suivi un criminel, par Merlin !
– Tu es mon parrain !
– Mais tu ne le savais pas. Je veux dire, tu as suivi un criminel tellement tu as été maltraité par ces Dursley. Tu voulais tellement une famille que tu m'as suivi sans poser de questions. Heureusement pour toi, je ne veux que ton bien. Mais jamais Dumbledore n'aurait dû te laisser là-bas...
Harry soupira de frustration même s'il voyait bien que ce qu'il avait vécu n'était pas normal. Mais comme les adultes n'avaient jamais rien dit, alors il s'était dit que ça devait se passer comme ça.
– Et Voldemort toujours en vie... Dumbledore qui ne fait rien... Non mais quel...
Sirius insulta Dumbledore dans toutes les langues qu'il connaissait et réussit à faire rigoler Harry.
– Bon, on va faire un deal, proposa Sirius. Je vais t'entraîner. On va prouver mon innocence et je vais tout faire pour que le plus de gens possible sachent que Voldemort va revenir. Pour qu'on puisse se battre. Je vais t'informer de tout ça, mais toi, je veux que tu me promettes de profiter de ta vie. Je veux que, quand tu veux faire quelque chose de dangereux, tu m'en parles avant. Je serai toujours derrière toi, toujours. Mais ne fais plus de choses inconsidérées parce que tu penses que c'est ton devoir. Ce n'est pas vrai. Ce n'est pas ton rôle. Tu n'es plus seul maintenant.
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Sirius souffla pour se donner du courage. Puis, il sentit une main se poser sur son avant-bras et Harry ouvrit la porte à sa place. Sirius se rendit compte qu'il fixait la porte depuis dix bonnes minutes et qu'il n'aurait pas eu le courage d'ouvrir la chambre de son frère.
– C'est beaucoup plus propre que ta chambre ! dit Harry.
– Kreattur adorait mon frère, je suppose qu'il a pris soin de la nettoyer.
Les couleurs de Serpentard envahissaient l'espace. Les armoiries et la devise des Black étaient peintes au-dessus du lit, entourées de coupures de journaux parlant de Voldemort. Une photo représentait une équipe de Quidditch. Harry s'approcha et trouva rapidement Regulus. Il était au milieu et avait la coupe des Quatre Maisons dans les mains. Il ressemblait énormément à Sirius.
– Il était Attrapeur, dit Sirius en regardant la photo la gorge enrouée. Il était doué. Il a fait gagner Serpentard plusieurs fois.
Ils observèrent la chambre un instant. Il y avait quelque chose qui dérangeait Harry, mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Il regarda les coupures de journal et fronça ses sourcils.
– Ta mère a bien dit qu'il avait changé d'avis sur Voldemort ? demanda Harry.
– Oui. C'est ce qu'elle a dit, pourquoi ?
– Pourquoi quelqu'un qui ne veut plus suivre Voldemort accroche des articles à son sujet ?
Sirius fronça ses sourcils en s'approchant. Les coupures de journal parlaient des différentes attaques qui avaient ponctuées son adolescence et sa vie d'adulte (le peu qu'elle avait duré du moins). Mais surtout, elles parlaient beaucoup des quelques défaites essuyées par les Mangemorts.
– Je ne sais pas. Je sais qu'il était un Mangemort et qu'il a voulu partir mais...
– Mangemort ? releva Harry.
– C'est comme ça qu'on appelle les partisans de Voldemort, expliqua Sirius alors que son cerveau cherchait le lien qu'il ne parvenait pas à faire. Ils ont une marque sur le bras, une sorte de serpent qui permettait à Voldemort de les appeler.
– C'est affreux.
– Une autre marque d'esclavage, conclut Sirius.
Sirius savait que son frère avait été tué, un an avant que les Potter ne soient assassinés. Il savait qu'il n'était pas mort de la main de Voldemort et qu'il n'y avait pas eu d'enterrement mais il n'avait eu aucune autre information. Il ne s'est jamais demandé pourquoi. Et si son frère avait réellement voulu changer de camp ? S'il avait parlé à sa mère de Voldemort, c'est qu'il voulait partir. Sirius sentit sa gorge se serrer. Si son frère avait voulu changer de camp... Il n'avait pas été là pour l'aider, parce qu'à l'instant où Regulus avait été envoyé à Serpentard ils s'étaient détestés et que, jamais, Regulus n'aurait pensé pouvoir être aidé par son frère.
Sirius savait que c'était de sa faute. Il avait refusé de parler à son frère, parce qu'il était dans le camp ennemi. Toute son idéologie de sang pur lui sortait par les yeux et il n'avait pas voulu voir que son frère, son petit-frère, aurait pu ne pas partager les idées de Voldemort. C'était de sa faute. Il l'avait compris après des années à Azkaban. Il n'avait pas laissé le choix à son frère. Il n'avait connu que leurs idéologies inculquées par leur mère. Comment aurait-il pu avoir une autre opinion ?
Ce n'était pas parce que Sirius était courageux que c'était le cas de tout le monde. Une fois à Serpentard, Regulus avait signé son arrêt de mort. Parce qu'à l'époque, personne ne luttait contre Voldemort, surtout à Serpentard. On servait Voldemort ou on mourrait. Il n'avait pas pu aider son petit-frère. Il l'avait laissé tomber.
Mais si réellement Regulus avait voulu changer de camp... Pour quelle raison ? Pour quelle raison avait-il parlé à sa mère ? Pourquoi était-il parti ?
Sirius regarda la chambre et ouvrit son armoire. Quelques robes de sorciers étaient encore là, sa malle de Poudlard aussi, mais il ne se sentait pas de l'ouvrir maintenant. Puis, il se dirigea vers le bureau. Un tiroir était verrouillé. Intrigué, Sirius lança un alohomora qui l'envoya trois mètres plus loin.
– Aoutch !
Harry avait sorti sa baguette instinctivement et la pointait sur l'origine de l'attaque. Sirius fut impressionné et horrifié par la rapidité de Harry. Il songea qu'il devait avoir des réflexes à force de protéger sa vie, mais ce n'était pas fait pour le rassurer.
– Ce n'est rien, c'est un maléfice, grogna Sirius.
– C'est une habitude chez vous ? rigola Harry.
– N'essaie jamais d'ouvrir ma malle de Poudlard, prévient Sirius qui sourit à son tour. Mais oui, ça doit être un truc de Black. Comment je vais faire pour ouvrir ça ? soupira-t-il. Je vais devoir y passer des heures.
– Il a peut-être mis un mot de passe comme pour la pierre ?
– Sans doute... Je ne sais pas du tout. J'ai mis un mot de passe sur ma malle aussi. Quidditch, Voldemort, Mangemort, Kreattur, maman, Serpentard...
Ils essayèrent pendant quelques minutes avant de s'avouer vaincus.
– On pourra revenir plus tard, proposa Harry.
– Oui, tu as raison. On va plutôt parler de tes petites copines, s'amusa Sirius en souriant malicieusement.
– Sirius ! se plaignit Harry. Ce n'est vraiment pas...
La fin de sa phrase fut étouffée par un petit "clic" qui provenait du tiroir. Intrigué, Sirius s'en approcha et l'ouvrit comme s'il n'avait jamais été fermé.
– "Sirius", c'était ça le mot de passe ? s'étonna-t-il.
– Finalement, ton frère semblait ne pas t'en vouloir tant que ça.
Sirius sentit une vague de chaleur l'envahir alors qu'il attrapait un petit carnet posé en évidence dans le tiroir. Quand il l'ouvrit, son cœur se serra et il crut qu'il allait défaillir.
– Ça va ?
– Oui. C'est juste. Regarde.
Harry observa le carnet et n'y comprit absolument rien. Il y avait un tas de signes et de lettres mélangés qui ne voulaient rien dire, quelques dessins, mais ça ne semblait pas être de l'anglais, ni même une autre langue. Certaines consonnes se suivaient sur plusieurs phrases sans aucune voyelle pour former un mot.
– C'est un code secret, dit Sirius. C'est un code que nous avions avec Reg quand nous étions petits. Pour s'envoyer des mots secrets. On a continué quelque temps à Poudlard avant de... bref. Je ne me souviens plus de la clé.
– La clé ?
– Oui, pour le déchiffrer on avait une sorte de clé. En gros, si j'écris la lettre "A" ça correspond à la lettre "D" il faut ajouter trois lettres. Ça vient des moldus et jamais nos parents n'auraient su le déchiffrer. Cette technique nous a été très utile quand on était plus jeune pour se faire passer des mots en douce.
– Ingénieux.
– Sauf que je ne me souviens plus si c'est trois quatre ou cinq. Ou même autre chose. Nous avions créé plusieurs codes différents, avec aussi des signes comme tu le vois ici.
– Tu n'as plus qu'à chercher, dit Harry.
– Ça va me prendre des heures, soupira Sirius.
– Moi j'ai mes devoirs de vacances à faire. Tu vas pouvoir rester avec moi pour déchiffrer ton carnet.
– Je me demande ce qu'il a pu écrire là-dedans.
– Ce qui est sûr c'est qu'il voulait que ce soit toi qui le trouve. Puisque tu es le seul à pouvoir le comprendre.
– Qu'est-ce que tu as fait Reg... souffla Sirius le cœur battant.
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