PARTIE DEUX – La troisième année de Harry commence. Sirius et Harry se battent sur tous les fronts : prouver l'innocence de Sirius, lui accorder la garde exclusive de son filleul et former une équipe pour éliminer les Horcruxes. La guerre se prépare et il est temps de se faire de nouveaux alliés.

Bêta : AliceCullen0027 et NemoBuck98 (merci !)

N/A : Je tiens tout d'abord à remercier tout le monde, pour l'accueil fantastique que vous faites à cette histoire. Je suis ravie de voir que vous semblez apprécier de nombreux personnages. Et j'espère que la suite vous plaira, ainsi que les développements des personnages dans les futurs chapitres. N'hésitez pas à me donner vos avis (positifs et négatifs) et également vos théories.

Pour ceux qui me posent la question les chapitres font environ 10.000 mots, mais certains (comme celui-ci) sont beaucoup plus courts (7.000 mots).

Comme certaines personnes l'ont souligné et comme ce n'était sans doute pas très clair, non, Harry n'a pas reconnu Remus. Parce que Sirius l'a toujours appelé "Remus" ou "Lunard" et jamais Lupin. Et après les détraqueurs Harry était chamboulé et n'a pas entendu Dumbledore appeler Remus "Remus" haha. Je ne sais pas si c'est très clair, mais Harry découvrira rapidement qui est Remus. Pour tout vous dire, j'avais un peu oublié sa présence au début et je me suis arrangé pour qu'il ne se rende pas compte tout de suite de la situation.

J'espère que la suite vous plaira !

Bonne lecture


Partie 2. Chapitre 2.

"Cours et prédictions"

Malgré ses supplications, Mrs Pomfresh obligea Harry à aller en cours avec son bandage au bras, ce qui était plutôt handicapant puisqu'il retenait son bras droit le long de sa poitrine. Rogue le dévisagea d'un air mauvais quand il pénétra dans la pièce à l'atmosphère étouffante pour son cours commun de Potions.

– Potter. Vous vous installez à côté de Malefoy qui va couper vos ingrédients.

Harry vit le sourire satisfait de Rogue et sentit une vague de haine déferler en lui. Pourquoi lui faisait-il subir ça ? D'accord, son père et lui se détestaient et il l'avait bien compris, mais ce n'était pas une raison pour le traiter ainsi ! De toute évidence, Rogue espérait que Draco massacre ses ingrédients pour qu'il rate sa potion. Rien n'aurait fait plus plaisir à Rogue que lui donner un zéro. Il souffla fortement pour montrer sa désapprobation en s'installant à côté de Draco. Hermione lui lança un regard encourageant alors que Ron semblait mortifié. Ça allait être un désastre.

Ils commencèrent leur préparation sans parler ou même se regarder. Harry était tendu et regardait la recette de son livre avec perplexité. La potion était affreusement complexe et les potions anti-douleur qu'il avait prises n'aidaient pas. Elle le rendait vaseux et son esprit semblait brumeux. Draco lui donna les racines de marguerite qu'il avait coupées et Harry fut surpris de voir qu'elles étaient tranchées à taille égale. Draco le dévisagea, sans haine, mais ses sourcils étaient froncés, comme si Harry représentait un problème particulièrement complexe à résoudre.

– Merci... souffla Harry.

Draco leva les yeux au ciel en continuant sa propre potion. Au fur et à mesure de la recette, Draco coupait les ingrédients en double et les donnait à Harry. Alors que Draco pelait la figue sèche, il attrapa brusquement le poignet de Harry en lui faisant des gros yeux, l'empêchant de mettre les racines de marguerite dans le chaudron fumant.

– Tu dois d'abord baisser le feu. Tu es dingue, Potter !? s'agaça Draco.

Harry le dévisagea en relisant le tableau. Il vit qu'il avait effectivement loupé une étape. Pourtant, dans son livre...

– Tu dois choisir, siffla Draco qui semblait irrité.

Draco ne regardait pas Harry, mais son chaudron, l'air concentré. Personne ne leur prêtait attention. Rogue faisait tout pour les laisser ensemble, sans doute espérait-il que Malefoy le provoque pour ensuite pouvoir lui retirer des points. Hermione était en train d'aider Neville et Ron semblait paniqué en voyant Rogue tourner autour de son chaudron.

– Choisir quoi ? demanda Harry.

– Tu dois choisir la recette que tu suis. Soit le livre, soit le tableau. Elles sont différentes. Si tu mélanges les supports, c'est normal que tu sois un désastre.

Harry compara les deux et vit, qu'effectivement, la recette du tableau était bien différente de son livre. Pourquoi Rogue ne leur avait jamais expliqué ? Ou Hermione ? Il avait fallu attendre l'aidede Malefoy pour le voir. Harry comprit alors qu'il avait eu de la chance d'avoir des notes acceptables jusqu'à aujourd'hui ou même de ne jamais avoir provoqué d'accident. Le tableau semblait correspondre à la recette améliorée de Rogue et il la suivit. Quelques minutes plus tard, sa potion prit une jolie couleur pervenche (peut-être un peu trop claire) qui était attendue au milieu de la recette. Il ne put s'empêcher de sourire fièrement.

– Pars toujours du même point pour tourner ta potion, dit Draco en lui montrant l'exemple.

Effectivement, Draco partait toujours du haut de son chaudron, là où était gravée une petite marque que Harry n'avait jamais comprise. Cela lui permettait de faire les tours réglementaires avec une précision inégalée. Harry avait l'impression que de nouvelles perspectives s'offraient à lui. Il se demanda pourquoi Rogue n'expliquait pas ces choses basiques dès la première année au lieu de les enfoncer.

Harry trouva finalement facile de travailler avec Draco. Les ingrédients étaient parfaitement coupés et il était silencieux. Ron était toujours bruyant et n'écoutait que rarement, déconcentrant Harry en parlant d'autre chose. Au contraire, Draco était concentré et semblait ne pas faire attention à lui. Cette attitude était nouvelle et plaisait beaucoup à Harry. D'ordinaire, il devait gérer Rogue, les potions et les remarques sarcastiques de Draco. Là, il était dans le silence et pouvait se concentrer uniquement sur son chaudron et, sans l'œil acéré de Rogue sur lui, il se sentait beaucoup plus détendu. Sa potion n'était pas parfaite, mais elle était acceptable.

Il écouta à peine Rogue être injuste avec les autres Gryffondor, il ne voulait pas lui donner la satisfaction de s'énerver et de faire perdre des points à Gryffondor.

– Il a été vu, chuchota Seamus assez bas pour que Rogue ne l'entende pas.

– Qui ?

– Sirius Black.

Draco et Harry se retournèrent d'un seul mouvement. Harry sentit son estomac se contracter. Il n'avait pas lu la Gazette du fait de son séjour à l'infirmerie et il priait pour que Sirius n'ait rien fait d'inconsidéré et soit tranquillement au Square Grimmaurd. Il allait bien, il allait forcément bien, se persuada-t-il.

– Où ça ? chuchota Harry à son tour.

– Tout près d'ici, répondit Seamus avant de discuter avec Parvati derrière lui.

Draco fixa Harry avec une lueur intriguée dans les yeux, ses lèvres s'étirant en un sourire mauvais.

– Tu veux essayer d'attraper Black tout seul ?

Harry le dévisagea sans comprendre.

– Si j'étais à ta place, continua Malefoy, j'aurai déjà tenté quelque chose. Je me vengerais.

Harry regarda le blond dans les yeux en comprenant que Malefoy avait des informations sur Sirius. Il savait que Sirius Black avait trahi les Potter. Le fait que Draco le sache porta un coup au cœur de Harry. Ainsi, tout le monde était au courant, sauf lui ? Personne n'avait cru bon de lui parler de ça ? S'il n'avait pas eu de contact avec Sirius il serait passé pour un imbécile. Le fait que ce soit Malefoy qui soit au courant le faisait bouillir de rage. Comment avait-il pu l'apprendre ? Savait-il que Sirius n'avait jamais eu de procès ? Pourquoi personne ne voulait rien lui dire, le laissant dans le flou ? C'était incompréhensible !

Il se sentait frustré à l'idée que personne ne sache ce qu'il s'était réellement passé, les sacrifices que Sirius avat faits, le plan... Finalement, il décida qu'attaquer Draco n'était pas la bonne solution. Le blond se sentait fier de connaître une information aussi importante et il n'allait pas le laisser avec cette expression supérieure sur le visage. Quelle idée avait-il eu de lui adresser la parole et de lui sauver la vie ? C'était un petit prétentieux qui se croyait mieux que tout le monde. Malefoy attendait qu'il s'énerve ou même qu'il lui demande des explications, mais il ne lui ferait pas ce plaisir.

– C'est drôle parce que, si j'étais à ta place, je souhaiterais le retrouver, répliqua Harry en reprenant sa préparation comme si de rien n'était.

– Pour quelle raison ?

– Je ne sais pas... dit naïvement Harry. Tu ne penses pas qu'il va traquer les Mangemorts qui se sont retournés contre son Maître pour être libres ?

Draco blanchit légèrement.

– Et puis, ta mère est sa cousine, non ?

Cette fois, Draco laissa tomber sa louche de surprise sur le sol. Il le fixait les yeux écarquillés.

– Comment tu sais ça, Potter ?

Harry ne répondit rien, sans se départir de son sourire énigmatique. Draco ne parla plus pendant le reste du cours et Harry fut content d'avoir réussi à lui faire ravaler ses remarques.

À la fin du cours, Harry eut la surprise de voir Rogue froncer les sourcils de surprise, mais sans faire aucune remarque. Ça ne voulait dire qu'une chose : il avait réussi sa potion. Il voulut remercier Malefoy pour ses conseils avant de se rappeler à quel point le blond était un petit prétentieux qui ne changerait jamais et tentait de le mettre hors de ses gonds à chaque fois.

– Merci, Potter. Pour l'hippogriffe, murmura Draco si bas que Harry crut l'avoir rêvé.

Ses griefs contre Malefoy s'évanouirent en un instant. Parce que devant lui ne se trouvait pas le fils de Lucius Malefoy qui voulait le pousser à retrouver Sirius Black, mais juste un de ses camarades qui semblait terrifié. Un de ses camarades qui avait été une fois dans la forêt, en retenue, et qui avait vu un homme assassiner une licorne. Quelqu'un qui avait juste peur, qui ne savait pas quoi faire à part haïr ceux qu'on lui avait dit de haïr dès son enfance. Harry se dit que Sirius n'avait sans doute pas tort et que, peut-être, Draco n'était pas une cause perdue.

.

Harry était plongé dans son devoir de Potions avec un dégoût palpable quand il vit George s'installer en face de lui.

– Ça va, Harry ?

– Ça va, dit-il en espérant être convaincant.

– Olivier est furieux, dit le roux, il craint que tu ne puisses pas jouer le prochain match.

– Je pourrai jouer, assura Harry qui avait déjà essuyé les foudres de son capitaine. Mrs Pomfresh me retire le bandage ce soir. Je pourrais reprendre les entraînements d'ici à la semaine prochaine.

George semblait soulagé à l'idée que Harry puisse jouer au prochain match. Ils voulaient tous la Coupe et Harry était de loin le meilleur Attrapeur de Poudlard. Sans lui, ils pouvaient dire adieu à la victoire.

– Désolé pour les joggings, dit Harry en grimaçant. Je pense qu'on pourrait essayer la semaine prochaine, si ça te dit toujours ?

– Pas de soucis, Harry, dit George qui le regardait étrangement. Comment as-tu su que c'était moi ?

– Comment ça ? demanda Harry en fronçant ses sourcils.

– Tu m'as parlé des joggings. Comment as-tu su que j'étais George ?

– C'est évident, rit Harry. Vous êtes différents tous les deux, même si c'est infime.

George semblait étrangement heureux à l'idée que Harry l'ait reconnu.

– Lundi, sept heures ? proposa le roux.

– Ça marche. Et toi, tu vas bien ? demanda finalement Harry qui voyait que ses sourires étaient toujours crispés depuis les vacances.

– Ne t'inquiète pas, Harry, fit George en souriant légèrement et un peu plus sincèrement.

Quand George partit pour laisser place à Hermione qui étala des tas de livres et de dictionnaires devant elle, Harry songea que, non, George ne semblait pas aller très bien.

– Qu'est-ce que tu fais ? demanda Harry.

– Mon devoir d'Arithmancie.

– Arithmancie ? releva-t-il. Mais tu n'as pas pu avoir cours d'Arithmancie, tu étais avec nous en Divination.

Hermione lui jeta un regard agacé.

– Bien sûr que si.

Harry ne chercha pas à argumenter avec Hermione, il la connaissait assez pour savoir que quand elle avait une idée dans la tête, rien ne pouvait la faire changer d'avis. Hermione se plongea dans la rédaction de son devoir sans un mot, sa plume griffonnant le parchemin à un rythme effréné. Ils travaillèrent un long moment côte à côte, sans parler. Hermione travaillait toujours en silence, si concentrée sur ses devoirs que rien ne semblait pouvoir la déranger et ça allait très bien à Harry.

Harry, lui, lisait un livre de potions pour réaliser son devoir sur "les étapes, les usages et les propriétés de la potion de ratatinage". Il trouvait qu'entre le fait d'avoir réussi la potion et les conseils de Draco (lui permettant de corriger les erreurs de son livre) il était beaucoup plus simple de rédiger son devoir. Il arrivait même à comprendre ce que les racines de marguerites pouvaient apporter à la potion alors qu'il ne les avait jamais distinguées des racines de roses. Hermione lui jetait des regards intrigués en le voyant si appliqué.

– Qu'est-ce que vous faites ? demanda Ron en s'installant face à eux.

– Devoirs, dit Hermione sur le ton de l'évidence.

– Beurk, grimaça Ron. Harry, tu veux faire une partie d'échecs ?

– Mhm ? dit Harry en relevant la tête de son devoir. Oh... Plus tard, peut-être ? Je veux terminer ça avant d'aller dormir.

Ron et Hermione regardèrent leur ami les yeux ronds, très intrigués, jamais Harry n'avait réellement manifesté un intérêt pour son travail scolaire et surtout, il n'avait jamais refusé une partie d'échecs pour finir un devoir de Potions. Ron soupira, voyant que Harry était concentré et ne voulait pas en parler, et attrapa Seamus qui passait par-là pour une partie de jeu de société.

– Comment ça s'est passé avec Malefoy ? demanda finalement Hermione qui n'avait pas détaché son regard de Harry.

– Plutôt bien, admit-t-il en grimaçant. Au fait ! Tu ne m'avais jamais dit que les recettes du livre et du tableau étaient différentes, dit-il d'un ton accusateur.

– Quoi ? dit Hermione, les yeux écarquillés. Tu ne le savais pas ?

– Comment aurais-je pu le savoir ?

– En ouvrant ton livre de Potions avant d'aller en cours, grimaça Hermione. Je pensais que tout le monde le savait.

– Je pense qu'à part toi et Malefoy, personne n'a fait attention à ça.

– C'est lui qui t'en a parlé ?

Hermione semblait effarée à l'idée que Malefoy lui ait appris quelque chose et pas elle.

– Oui. J'ai réussi ma potion, dit fièrement Harry.

– C'est super, sourit Hermione qui connaissait son niveau lamentable dans cette matière. Tu penses qu'il a fait ça pour te remercier ?

– Il m'a remercié.

– Il a quoi ? dit Hermione qui repoussa ses parchemins pour fixer Harry.

– Il m'a dit merci, pour Buck, expliqua Harry.

– C'est très gentil de sa part, dit-elle d'un air surpris, ne semblant pas en revenir.

– Étonnant, corrigea Harry.

– Pas tellement. Tu lui as vraiment sauvé la vie, ce que je n'arrive toujours pas à comprendre, c'est normal qu'il te remercie.

– J'ai réagi par instinct, souffla Harry.

– Tu n'aurais pas eu le même instinct si Crabbe avait été devant Buck, je me trompe ? dit Hermione, clairement dubitative.

– Bien sûr que si, affirma Harry avant de songer que, non, si ça n'avait pas été Malefoy, il n'aurait sans doute pas sauté devant un animal en colère.

Il avait prêté une attention particulière à Draco parce qu'il ne savait pas quoi penser de lui ni comment faire pour que leurs relations soient plus apaisées. Sans ça, sans Sirius, il n'aurait sans doute pas fait attention et le blond aurait été blessé à sa place.

– Depuis la rentrée, vous êtes cordiaux tous les deux, reprit Hermione d'un ton égal, mais ses yeux montraient qu'elle était intriguée par la situation.

– Oui, répondit Harry qui n'avait pas eu la moindre dispute avec son ennemi juré depuis une semaine.

– Pourquoi ?

– Je ne sais pas trop... souffla Harry. Je veux juste apaiser les tensions.

– Tu sais, je trouve ça bien, dit-elle en souriant légèrement.

– Même si tu détestes Malefoy ?

– Je ne le porte pas dans mon cœur, admit Hermione. Mais depuis le début de l'année, personne ne m'a appelé Sang de Bourbe, il n'y a eu aucune altercation entre Gryffondor et Serpentard. Ça ne peut pas faire de mal de rapprocher les Maisons.

– Ron le prend moins bien, dit Harry.

– C'est normal. Vous détestez Malefoy depuis toujours ! Et son père haït le père de Malefoy. Il va lui falloir du temps pour l'accepter. Tu ne peux pas tout changer d'un coup.

– Je ne veux pas devenir son ami, expliqua Harry. Je veux juste qu'il soit moins...

– Tu veux juste passer une bonne année, je comprends. On a eu assez de conflits pour le reste de notre scolarité, conclut Hermione en grimaçant.

Harry dévisagea Hermione et se souvint de la figure de son amie pétrifiée, de la pierre philosophale... Serait-ce arrivé sans le conflit Serpentard / Gryffondor qui durait depuis des siècles ? Sans la folie de Salazar Serpentard et sa volonté d'anéantir les nés-moldus ? Il pouvait comprendre qu'elle souhaite avoir la paix, rien qu'une année.

.

Harry,

Je me retiens pour ne pas débarquer à Poudlard illico ! Des Détraqueurs ? Un hippogriffe ?! Une semaine. Tu es parti une semaine et tu as déjà failli mourir deux fois, en deux jours ! Rassure-moi, tu es juste un aimant à problèmes ? Tu ne cherches pas inutilement le danger ? Tout ça pour sauver Draco Malefoy. Je t'ai dit de lui parler, pas de mourir pour lui !

J'espère quand-même que tu vas bien. N'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit. Les blessures d'hippogriffes sont très douloureuses, mais pas dangereuses. Tu devrais aller mieux d'ici quelques jours grâce aux bons soins de Mrs Pomfresh. Quand est ton premier match de Quidditch ? Pourras-tu jouer avec ton bras blessé ?

Je suis content que tu apprécies tes cours. Raconte-moi tout ce que tu fais, je veux tous les détails (pour me rappeler ma jeunesse) ! Est-ce que la Grosse Dame est toujours là ? Elle m'adorait à l'époque, elle nous a sauvé de nombreuses fois avec ton père quand on sortait en douce. Je crois qu'elle en pinçait sérieusement pour ton père, avec son amie Violette.

Les cours de Métamorphose vont commencer à devenir plus difficiles, tu vas voir vous allez faire des choses passionnantes. Je me souviens que ton père connaissait déjà presque le programme par cœur et qu'il faisait des choses incroyables ; un jour il a transformé une simple pierre en un cerf miniature, très réaliste, qui réait vraiment avec ses longs bois, il tenait à peine sur ses jambes parce que c'était un bébé (il pensait déjà à son Animagus), McGonagall était sous le choc. Elle lui a donné trente points, c'était incroyable. Je crois qu'elle aimait beaucoup James.

Ton prof de Défense a l'air compétent, de ce que tu me dis. La troisième année est surtout consacrée à l'étude des créatures magiques (tu vas apprendre à tuer des loups-garous !), mais ça reste très intéressant et très utile. Il y a peut-être un sort pour éviter les griffes d'hippogriffes, tu devrais te renseigner.

Je n'en reviens toujours pas que Hagrid vous ait montré les hippogriffes, ce sont des créatures magnifiques, mais très fières. C'était sans doute un peu précipité de vous les montrer, surtout pour le premier cours. Il aurait dû commencer par quelque chose de plus simple. Hagrid a toujours été gentil et nous parlions beaucoup avec lui. Il est passionné des créatures magiques et connaît vraiment beaucoup de choses. Ton père détestait les créatures magiques, il ne voulait plus aller voir Hagrid quand il nous a parlé de son chien à trois têtes que tu connais bien. A contrario, Hagrid et Lunard s'entendaient très bien, parce qu'ils pouvaient parler chacun de leur condition. Comme tu le sais sans doute, Hagrid est un demi-géant et pouvoir parler des discriminations lui a fait beaucoup de bien. Mais, autant Hagrid est adorable, autant il n'a aucune mesure du danger. J'espère que les prochains cours seront moins... explosifs.

Dans ta lettre, tu m'as parlé de la Divination. Je vois que ce que cette femme te dit te met mal à l'aise. Même si le Sinistros qu'elle a vu est sans doute moi, si tu ne te sens pas bien, change d'option ! L'année vient juste de commencer et je pense que McGonagall n'y verra aucun inconvénient, je sais qu'elle n'est pas la plus grande admiratrice de cette branche de la magie.

Comment vont tes amis ?

J'ai commencé mes séances de psychomagie avec Mihai. On se voit trois fois par semaine pour le moment. Il m'a donné des potions qui m'ont remis d'aplomb, même si j'ai encore beaucoup de travail à faire. Je sais que tu t'inquiètes, mais il a fait un serment magique et il ne peut rien révéler (ça fonctionne comme un serment devant un tribunal, sauf que tu jures sur ta magie). Pour le moment, aucune nouvelle des Aurors, donc je suppose qu'il est digne de confiance. Je suis sûr qu'il va te plaire. Il a beaucoup travaillé avec ta mère et il a beaucoup d'anecdotes à son sujet.

C'est même lui qui a annoncé à ta mère qu'elle était enceinte. Avec ta mère on était parti en Roumanie pour faire des recherches sur les rituels roumains. Elle a fait un malaise et on a été envoyés dans une clinique privée. Mihai est arrivé et lui a annoncé sa grossesse en pensant que j'étais le père (ton père a bien rigolé quand on lui a raconté !). Il nous a donné un coup de main sur beaucoup de recherches que nous faisions. Il est spécialisé dans la magie noire et l'esprit, notamment comment ça peut interférer et c'est passionnant !

Quand je serai innocenté et quand il retournera en Roumanie, nous pourrions aller le voir si ça te va ? Il me faudra un suivi et il va falloir que je m'organise pour aller le voir régulièrement. On pourrait visiter la Roumanie. C'est un pays magnifique, même si les gens peuvent y être assez secrets.

Tiens-moi au courant pour la divination et fais attention par pitié !

Sirius Orion Black

La Noble et Très ancienne Maison des Black

"Toujours Black"

.

Sirius,

Merci pour ta lettre très détaillée. Tu sais que c'est la première fois que je reçois réellement du courrier de quelqu'un extérieur ?

Je vais bien, comme je te l'ai dit dans ma première lettre. Mon bras m'a vraiment fait mal, mais là ça va beaucoup mieux. Mrs Pomfresh a soigné ça rapidement et je pourrai jouer mon premier match de Quidditch (au grand bonheur de mon capitaine) qui aura lieu le 22 octobre.

J'ai lu dans la Gazette que tu avais été aperçu proche de Poudlard, j'espère que tu es bien au chaud au Square Grimmaurd... Tu peux dire bonjour à ta mère et à Kreattur de ma part ?

Ma nouvelle semaine de cours s'est bien passée. Le prof de Défense est le meilleur ! Je ne sais pas si ça vient du fait qu'on se soit entraîné tous les deux ou juste du prof qui est génial, mais je l'adore. Les créatures qu'il nous fait étudier sont très intéressantes (pas de nouvelles des loups-garous pour le moment). Il y a juste quelque chose qui m'embête... Le professeur nous a fait étudier les épouvantards et il m'a empêché de l'affronter. J'avais répondu à une question et il ne m'a pas appelé pour l'affronter... Je t'ai raconté l'épisode du détraqueur où il était présent et je pense qu'il ne me croyait pas capable de l'affronter.

Le cours de Défense complète bien le cours de Hagrid qui est un peu ennuyeux à présent, mais les créatures restent intéressantes. Il semble avoir repris confiance en lui et il m'a confié que nous étudierons bientôt les licornes. Rien de dangereux à l'horizon.

J'ai repris les footings autour du lac, même si Patmol me manque. George Weasley a accepté de venir courir avec moi (tu sais, l'un des jumeaux). C'est sympa de le voir sans son double. Courir me fait beaucoup de bien, avec le début de l'année mouvementé, je ne dors pas très bien. Ne t'en fais pas, j'ai tout ce qu'il me faut et Mrs Pomfresh m'a donné quelques potions de sommeil sans rêve pour que je me remette, même si je sais que je ne dois pas en abuser. C'est juste qu'entre Buck (l'hippogriffe de Hagrid) et les prédictions de mort de Trelawney, c'est un peu compliqué en ce moment. Je sais que tu m'as dit de te dire si ça n'allait pas, mais je t'assure que je vais bien. Le sport me permet de mieux dormir le soir, je pense donc augmenter les séances.

Rogue est toujours aussi sympathique. En cours de Défense, l'épouvantard de Neville Londubat a pris la forme de Rogue... il est devenu pire que tout et je crois que le pauvre Neville est au bord de la crise de nerfs. Il s'acharne sur lui sans raison. Moi, il ne me dit trop rien. Il passe son temps à me jeter des regards noirs, mais pas de points injustement enlevés pour le moment. Je t'avais dit que j'avais partagé ma table avec Malefoy, il m'a donné des conseils (tu te rends compte, Malefoy, des conseils) et j'arrive à faire des potions correctes. Pas encore du niveau de Hermione, mais au moins je n'ai fait fondre aucun chaudron et je m'en tire avec la moyenne.

Mes amis vont bien, même si je suis un peu inquiet pour Hermione. Elle a pris énormément d'options. Je ne sais pas comment elle fait pour aller à tous les cours et avoir le temps de tout préparer, déjà que moi j'ai du mal à tout rendre dans les temps (alors que je m'y prends à l'avance au contraire des autres années).

Ron et Hermione sont toujours en train de se disputer. Surtout à propos de Croûtard... Parce que le chat de Hermione veut l'attaquer (ce que je peux comprendre !) Personne ne comprend pourquoi et je m'en veux un peu de ne pas leur expliquer, mais je sais qu'il faut attendre. C'est surtout difficile de ne pas laisser échapper des informations sur toi. Tu ne sais pas à quel point c'est difficile de le regarder vivre sa vie comme ça... Si ça peut te rassurer, il a l'air très mal en point et Pattenrond n'y est pas pour rien !

Je travaille plus que d'habitude et je crois que Ron est un peu triste à cette idée, parce que je joue moins qu'avant aux échecs et qu'il pense que je me transforme en "Hermione". Mais le fait de préparer tout à l'avance m'enlève un certain stress et je dois avouer que c'est plutôt agréable d'approfondir certains cours.

Je vais voir ce que je vais faire pour la Divination, c'est juste lourd qu'à chaque fois elle prédise que je vais mourir foudroyé. Parvati et Lavande pensent que je vais mourir dès que je fais quelque chose, c'est très énervant. Je sais ce que tu vas me dire : je ne fais rien pour les rassurer, mais je t'assure que je ne le fais pas exprès !

Je suis content que tes séances avec Mihai se passent bien. La Roumanie me semble être un bon choix pour nos vacances (l'un des frères de Ron y travaille comme éleveur de Dracons, c'est lui qui avait récupéré Norbert, le Dracon de Hagrid en première année). Merci pour toutes les anecdotes sur mes parents.

Tu as parlé de Lunard dans ta lettre, lui as-tu envoyé une lettre ?

J'espère qu'on pourra se revoir à Noël. J'ai essayé de parler à McGonagall pour Pré-au-Lard, mais elle n'a pas voulu signer mon autorisation. Il va falloir attendre que tu sois innocent pour qu'elle accepte que tu me signes mon autorisation de sortie...

Prends soin de toi.

Harry James Potter.

(Est-ce que les Potter ont une devise familiale ?)

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À la suite d'une nouvelle prédiction mortelle (chute dans les escaliers de Poudlard), Harry se décida à aller voir le professeur McGonagall. Il avait quitté la Salle Commune et n'avait même pas informé ses amis. Il s'était juste retrouvé devant la porte de son bureau et avait pris son courage à deux mains pour lui parler de son problème, même s'il y avait de grandes chances qu'elle refuse.

Parce qu'il était sûr que sa Directrice de Maison allait refuser en lui disant qu'il aurait dû mieux choisir et demander aux autres de lui parler des options. Il regrettait d'avoir suivi Ron sans se poser de questions. Mais il n'en pouvait tout simplement plus des prédictions. Ses rêves étaient déjà peuplés de Sinistros, de Détraqueurs, de Sirius qui retournait en prison, de Croûtard... C'était tout simplement trop et il allait au moins essayer de lui en parler. Si elle refusait, tant pis.

– Professeur McGonagall ?

– Mr Potter ? dit Minerva en voyant son petit griffon avancer l'air incertain. Asseyez-vous, dit-elle gentiment. Un thé ?

– Oui, merci, dit poliment Harry.

Elle fit apparaître un service à thé d'un simple mouvement de baguette. Harry mit une cuillère à café de sucre, un peu de lait et touilla son mélange sans oser regarder sa professeure. Il se rendit compte qu'il n'avait peut-être pas bien fait de venir ici. Elle allait refuser, il en était sûr. Il ne voulait pas passer pour un faible qui abandonnait à la moindre difficulté. Mais il voulait surtout arrêter d'avoir cette boule au ventre à chaque fois qu'il montait dans les hautes sphères de la salle de divination.

– Que puis-je faire pour vous ? demanda Minerva en voyant qu'il n'arrivait pas à parler.

– C'est délicat, professeur, dit finalement Harry qui sentit son courage revenir en lui.

Il était un Gryffondor. Il allait lui demander et, si elle refusait, au moins il aurait essayé. Il devait juste le faire.

Minerva soupira légèrement.

– Si c'est à propos de Pré-au-Lard, ma décision est définitive, dit-elle sèchement.

– Quoi ? Oh, non, dit Harry en rougissant. Ce n'est pas à propos de Pré-au-Lard.

Minerva pinça ses lèvres en se demandant si elle ne l'avait pas trop brusqué. Mais Harry venait le voir à chaque fin de cours à ce sujet, elle ne pensait pas qu'il puisse y avoir autre chose. Harry s'était légèrement tendu et il prit une grande inspiration, sans oser la regarder dans les yeux.

– Le professeur Trelawney prédit ma mort à chaque cours. Je sais que... je sais que j'ai choisi cette option, mais je voudrais savoir s'il était possible de changer ? Je suis juste fatigué d'aller en cours pour qu'on m'annonce que je vais mourir.

– Mr Potter, dit doucement le professeur McGonagall, je peux comprendre que ce soit difficile pour vous.

Minerva, qui s'était crispée à l'entente du professeur Trelawney, se retint d'aller dire un mot à sa chère collègue sur ses méthodes d'enseignement. Elle avait les lèvres si pincées qu'on les voyait à peine. Comment cette femme pouvait-elle faire ressentir ça à un de leurs élèves ? De toute évidence, Harry Potter était réellement inquiet et stressé à l'idée de mourir prochainement. Elle maudit la professeure sur toutes les générations.

– Changer d'option ne fait pas de vous quelqu'un de faible, expliqua-t-elle en comprenant pourquoi Harry était aussi tendu. Au contraire.

– Vous êtes sûre ? demanda Harry sans pouvoir s'en empêcher.

– J'en suis persuadée. Beaucoup d'élèves ne peuvent pas supporter le cours de ma collègue, mais ils vont le subir. Il faut beaucoup de courage pour venir me dire que ce cours vous met mal à l'aise. Vous ne subissez pas, mais vous agissez. Votre père aurait fait la même chose, conclut-elle d'une voix nostalgique.

– Vraiment ?

– J'en suis persuadée. Vous n'avez pas parlé avec Mr Dubois ? Il a lui-même changé d'option en troisième année quand le professeur Trelawney lui a prédit sa mort sur un terrain de Quidditch. Il est venu me voir en me disant que le Quidditch était le sport le plus sacré du monde et qu'il ne retournerait pas dans la classe d'une femme ne comprenant pas que les chutes faisaient partie de la beauté du sport.

Minerva sentit son visage s'étirer en un large sourire en racontant l'anecdote. Harry rigolait à présent tant cela ne l'étonnait pas d'Olivier. Il était content qu'elle lui ait raconté ça. Olivier lui semblait toujours si fort, si courageux, le meilleur Gardien de Poudlard qui n'hésitait jamais à prendre des risques pour gagner. Le fait que, lui aussi, ait été la victime de Trelawney le rassurait à un point infini.

– Que souhaiteriez-vous prendre comme option ?

Harry sentit son souffle se couper. Il avait été tant persuadé que rien ne ferait changer d'avis la professeure qu'il n'avait même pas réfléchi à ce qu'il voulait prendre. Pourquoi n'avait-il pas demandé à Sirius quelles options il avait prises ?

– Je n'ai pas trop réfléchi... admit Harry en grimaçant.

– Vous pensiez que je refuserais ? s'amusa Minerva. Je suis votre Directrice de Maison, vous pouvez venir me voir dès que vous avez un problème.

Harry songea un instant qu'elle n'avait pas été d'une grande aide s'agissant de la pierre philosophale ou de Pré-au-Lard, mais que, oui, McGonagall ferait tout pour protéger ses élèves.

– Je peux comprendre que l'art délicat de la Divination ne soit pas fait pour tout le monde, conclut-elle d'un air pincé.

– Je ne veux pas prendre l'Étude des moldus, dit-il finalement. J'ai vécu avec eux. Donc il me reste les Runes ou l'Arithmancie. Je sais que Hermione adore l'Arithmancie, mais je ne sais pas trop.

– Les deux matières sont différentes. En Arithmancie vous allez prédire l'avenir, mais sur des bases scientifiques et beaucoup plus certaines que la Divination. Il y a beaucoup de calculs.

– Comme les mathématiques moldues ?

– Oui, mais en plus complexe. C'est toutefois un exercice passionnant qui est souvent utilisé en politique. Les membres du Ministère peuvent être amenés à l'utiliser. S'agissant des Runes, elles vont être utilisées plutôt par des gens qui sont sur le terrain comme les Aurors, Briseurs de charmes et autres. Elles permettent de renforcer les sortilèges. Je dois toutefois vous prévenir que, dans les premières années, il s'agit uniquement de traductions et d'apprentissages, comme une langue étrangère. Il est essentiel de connaître parfaitement les runes avant de pouvoir les coupler à des sortilèges. L'aspect pratique des Runes n'est vu qu'en septième année et dans la formation que vous aurez quand vous choisirez votre métier.

Harry réfléchit longuement. Les deux matières semblaient assez théoriques, mais plutôt intéressantes.

– Je peux vous demander ce qu'avait choisi mon père ? demanda-t-il après un instant d'hésitation.

– Votre père avait choisi les Runes et l'Arithmancie. Votre mère avait pris les mêmes options, mais elle avait ajouté les Soins aux créatures magiques. Votre mère était très douée en Runes, ajouta Minerva en souriant légèrement.

– Vraiment ? fit Harry les yeux pétillants.

– Votre mère avait un don pour les Sortilèges. Quand elle a appris à tracer des Runes et à les coupler avec les Sortilèges, elle faisait des choses étonnantes.

Harry réfléchit un instant. Il ne voulait pas travailler au Ministère, c'était sûr : qui voudrait travailler pour un Ministère qui emprisonnait un innocent sans procès ? Le fait que les Runes puissent être couplées avec d'autres matières l'intéressait beaucoup.

– Je vais partir sur les Runes, décida Harry qui sentait que cette matière pouvait le rapprocher de sa mère.

– C'est un bon choix, dit Minerva. Les Runes vous offriront beaucoup de perspectives d'avenir. Et elles sont très utiles dans la Défense contre les Forces du Mal.

Harry était content d'avoir choisi cela et espérait apprendre rapidement à conjurer des runes avec des sorts de défense.

– Le professeur Babbling sera ravie de vous accueillir. Vous n'avez manqué que les deux premières semaines et je suis persuadée que Miss Granger vous aidera à rattraper votre retard.

– Merci beaucoup, professeur !

Minerva sourit largement en voyant l'air heureux de Harry alors qu'elle lui tendait son nouvel emploi du temps et lui indiquait la salle de Runes pour qu'il puisse se présenter, accompagné d'un mot expliquant sa situation.

Le professeur Babbling était une femme très grande avec un sourire un peu tordu qui accueillit Harry avec joie. Elle lui donna une recommandation de livres et de dictionnaires et le laissa emprunter quelques ouvrages dans son étagère personnelle avant que son livre de cours ne soit livré.

Il passa rapidement à la volière pour envoyer sa commande à Fleury et Bott. Hedwige étant déjà partie poster la lettre à Sirius, il utilisa un hibou de l'école.

Puis, il se mit à la recherche de ses amis en se demandant comment ils allaient réagir. Il savait qu'il aurait dû leur en parler avant, mais il n'avait pas réfléchi. Il se demandait ce qu'allait dire Ron. Hermione détestait la Divination et il pensait qu'elle serait contente pour lui, mais Ron ? Il ne voulait pas que leur relation en pâtisse. Ron était son premier ami, son meilleur ami. Il savait qu'il devait faire ses propres choix, mais il angoissait à l'idée que son ami lui en veuille pour ça. Et s'il lui tournait le dos ?

Il trouva Hermione à la bibliothèque.

– Harry ? s'étonna Hermione quand il prit place à ses côtés.

Harry travaillait rarement à la bibliothèque, préférant le confort de la salle commune. Mais il s'était rendu compte cette année qu'elle pouvait être très bruyante et il avait décidé d'aller à la bibliothèque pour pouvoir travailler tranquillement et dans le calme. Son dos grinça quand il s'agit dans les chaises en bois. Il détestait la bibliothèque pour cette absence de confort et se décida à apprendre un sort permettant de rendre les sièges plus confortables.

– Je suis allé voir le professeur McGonagall, j'ai abandonné la divination.

Hermione fut tout de suite plus attentive à ce qu'il disait.

– Harry ! souffla Hermione les yeux écarquillés.

Harry savait qu'abandonner un cours était une chose impossible dans l'esprit de Hermione Granger, un sacrilège même.

– J'en avais marre des menaces de mort.

– Je comprends, assura Hermione à la surprise de Harry. J'étais un peu inquiète. Cette femme n'a de toute évidence aucune once de talents, dit-elle avec un dédain évident qui lui rappela McGonagall. Tu as choisi quoi ?

– Runes. Le professeur McGonagall m'a dit que ma mère était très forte. Elle m'a dit que tu pourrais sans doute m'aider à...

– Bien sûr, coupa Hermione en plongeant sa main dans son sac. Tu vas voir les Runes c'est passionnant. Nous n'avons pas énormément avancé. Je vais te donner mes cours pour que tu recopies et que tu vois où nous en sommes. Je vais te prêter mon livre aussi et...

– Hermione, coupa Harry en souriant. Merci. Tu peux juste me donner ton cours pour le moment. Le professeur Babbling m'a déjà donné un livre.

Hermione sourit un peu anxieuse à l'idée de le laisser se débrouiller seul et voulant de toute évidence lui expliquer en long et en large le cours. Mais elle céda et lui fit promettre qu'il pourrait lui poser des questions quand il le souhaitait. Les deux amis travaillèrent jusqu'à l'heure du dîner. Harry se laissa emporter par les différentes Runes. Sans doute grisé par l'abandon de la Divination, mais également par la concentration qu'il fallait pour réaliser une traduction, il ne vit pas le temps passer.

Les notes de Hermione étaient toujours aussi claires et il recopia les cours facilement. Les premiers cours étaient destinés à reconnaître les Runes de base et, surtout, la façon de les dessiner. Il fallait partir d'un point précis, sur une distance précise, dans un ordre précis, pour que la Rune fonctionne.

Le professeur Babbling lui avait donné les devoirs qu'elle avait demandés aux élèves pendant les cours et il fut heureux de voir qu'il les avait tous réussis. Il termina rapidement la traduction pour la semaine à venir. Il trouvait que ce cours avait un côté méditatif, tant il était nécessaire de se concentrer pour comprendre. Très vite, il en oublia ses problèmes, ce qui n'arrivait jamais avec les autres cours théoriques qui avaient tendance à laisser son esprit divaguer.

– Hermione ? Ça te dérange de comparer avec moi le devoir pour la semaine prochaine ?

– Tu l'as déjà fait ? s'étonna la brune.

– J'ai trouvé ça plutôt facile, admit Harry qui hésitait à dire qu'il avait adoré ça. Mais je ne suis pas sûr que...

Hermione balaya ses explications d'un revers de la main en sortant son propre devoir pour les comparer.

– Nous avons trouvé la même chose ! s'exclama-t-elle en souriant. Tu as fait les devoirs de la semaine dernière ?

Elle vérifia les autres devoirs et sembla heureuse de voir qu'il avait bien réussi.

– Tu as l'air doué dans cette matière.

Harry haussa ses épaules, un peu gêné.

– Est-ce que c'est parce que ta mère était douée ? demanda Hermione.

– Sans doute. Et je veux plus m'investir dans mes devoirs cette année.

– C'est ce que j'ai cru comprendre. C'est bien, dit-elle fièrement. Mais, pourquoi ?

– Parce que... si je suis menacé à nouveau, je veux savoir me défendre, souffla-t-il à demi-mot.

Hermione se figea un instant, mais sembla comprendre qu'il ne voulait pas en parler plus que ça. Hermione était sans doute heureuse de voir qu'il travaillait plus dur, avec le nombre de fois où elle l'avait menacé de ne plus lui relire ses devoirs les années passées. Et elle pouvait comprendre qu'il ait peur. Elle plus qu'un autre. Parce qu'elle aussi avait eu peur à Poudlard. Harry savait surtout que, sans Hermione, il n'aurait pas été là. Il ne voulait plus compter que sur elle. Il voulait aussi compter sur lui-même.

Hermione lui parla du cours d'Étude des Moldus quand ils se rendirent dans la Grande Salle et Harry trouva que c'était intéressant de voir comment les sorciers étudiaient les moldus, mais que le cours semblait inutile pour Hermione qui connaissait déjà tout.

– Où étiez-vous ? s'enquit Ron en les voyant arriver les bras chargés de livres.

– Bibliothèque, répondit Hermione.

– Harry, tu étais à la bibliothèque ? De ton plein gré ? s'amusa le roux.

– En fait... J'ai abandonné la Divination, lâcha Harry un peu gêné. Hermione m'aidait simplement à rattraper mon retard en Runes.

– Tu as changé d'option ! s'exclama Ron en écarquillant ses yeux. Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? dit-il d'une voix peinée.

– Ce n'était pas vraiment prévu, rougit Harry. Je suis passé devant le bureau de McGonagall et j'ai fait ça sans réfléchir. J'en avais juste marre qu'elle m'annonce que j'allais mourir toutes les minutes.

– Mhm, j'espère juste qu'elle ne va pas trouver une autre cible après ton départ, grimaça Ron.

– Tu ne veux pas changer ?

– Non, Divination c'est une note facile à avoir.

Hermione claqua sa langue contre son palais. Ce n'était pas dans sa philosophie de choisir une option parce qu'elle assurait une "bonne note".

Ron semblait un peu triste, mais Harry se dit que, finalement, tout s'était bien passé. Il espérait juste que Ron prendrait aussi bien le fait qu'il allait passer plus de temps à la bibliothèque. Parce que Voldemort était caché quelque part. Et qu'il devait être prêt.

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