PARTIE DEUX – La troisième année de Harry commence. Sirius et Harry se battent sur tous les fronts : prouver l'innocence de Sirius, lui accorder la garde exclusive de son filleul et former une équipe pour éliminer les Horcruxes. La guerre se prépare et il est temps de se faire de nouveaux alliés.

Bêta : AliceCullen0027 et NemoBuck98 (merci !)

N/A : MERCI A TOUS ! Je suis à plus de 90 reviews, toujours plus constructives et intéressantes les unes que les autres. C'est juste énorme, je n'ai jamais eu ça sur aucune de mes histoires et je suis contente que l'histoire de Sirius et Harry vous plaise autant. Merci aux 120 personnes qui m'ont suivi et 78 qui ont mis l'histoire dans leurs favoris. Mais je remercie aussi ceux qui passent en visiteur fantôme, qui apprécient l'histoire et reviennent à chaque ce chapitre, arrive l'un des personnages que j'aime le plus au monde dans la saga. Son nom est dans le titre ! Mille merci à vous et bonne lecture !


Partie 2. Chapitre 3.

"Dobby"

Sirius !

Harry s'entendait et se voyait crier le nom de son parrain. Il cligna des yeux et se retrouva face à Azkaban. Il vit Sirius derrière des barreaux hurlant alors qu'un Détraqueur s'approchait de lui.

Harry hurla de nouveau.

Mais cela attira l'attention des Détraqueurs qui laissèrent tomber Sirius à même le sol. Inerte. Harry aurait voulu l'aider, le secourir, mais il ne pouvait plus bouger.

Soudain, un hippogriffe apparut et leva ses pattes arrières. Harry ne sentit pas le choc. Il sentit le froid. Le froid intense des Détraqueurs. Il entendit une femme hurler. Et il sombra.

Harry se réveilla en sursaut et trempé de sueur. Il se précipita dans la salle de bain pour vomir son dîner. Il s'allongea un instant sur le sol glacé pour reprendre ses esprits. Il se sentait fiévreux, fatigué et légèrement malade. Il avait l'impression qu'un hibou frappait sa boîte crânienne avec son bec. Il était complètement désorienté. La pièce tournait autour de lui et il eut un haut le cœur.

Mrs Pomfresh lui avait dit que les potions pour guérir sa blessure pouvaient avoir pour effet secondaire d'affaiblir ses défenses immunitaires ou de le rendre nauséeux. Il maudit Buck en sentant son bras l'élancer. Il allait mieux, il pouvait faire de la magie, mais la douleur était toujours là. L'infirmière lui avait promis qu'elle disparaîtrait bientôt. Il trouvait ça plus douloureux que le Poussos.

Harry mit plus de vingt minutes avant de réussir à se lever sans avoir envie de vomir. Il se passa de l'eau fraîche sur le visage et, même si sa tête tambourinait toujours, il se sentait un peu mieux. Il n'eut pas le courage de se recoucher, enfila ses habits de sport et descendit dans la Salle Commune en espérant que George ne se lèverait pas trop tard pour qu'ils puissent aller courir. Il avait besoin de se défouler et d'oublier le visage de son parrain se faisant attaquer par les Détraqueurs.

Il eut la surprise de voir que le roux était déjà dans un fauteuil, plongé dans la rédaction d'une lettre.

– Salut, George.

– Déjà debout ? Tu as une tête affreuse, remarqua George en voyant les cernes de Harry et son air malade.

– Merci, fit Harry en levant ses yeux au ciel.

George bâilla à s'en décrocher la mâchoire et Harry vit qu'il avait autant de cernes que lui. Il ne semblait pas avoir beaucoup dormi.

– On y va ? Je pense qu'on a besoin de se défouler, dit George en secouant sa tête comme pour se motiver.

– Merci de m'accompagner, dit Harry alors qu'ils se rendaient près du lac.

C'était l'endroit idéal pour courir. Le lac semblait infini et les vallées environnantes étaient époustouflantes à cette heure. Le soleil n'était pas encore levé, seule une faible lueur rosée éclairait les vallées et Harry, qui n'avait pas regardé sa montre avant de se lever, sentit qu'il devait être réellement tôt.

– Pas de quoi. J'aime bien ça, dit George en commençant à courir.

Harry et George avaient un rythme plutôt similaire, ce qui leur permettait de rester côte à côte et de discuter. Harry s'était considérablement rapproché des jumeaux depuis le début de l'année et appréciait leur capacité à rigoler de tout. Mais George était beaucoup plus calme et moins agité quand Fred n'était pas là, ce qui était appréciable le matin. Surtout quand Harry rêvait de la mort de Sirius.

– Tu n'as pas réussi à convaincre Fred ?

– Son sommeil est sacré, ricana George. Je crois qu'il en avait marre que je le force à se lever aux aurores. Il doit te bénir à présent.

La course sembla faire du bien aux deux amis. Peu à peu, les souvenirs de Harry s'affaiblirent et les Détraqueurs ne furent qu'un lointain souvenir. George semblait aussi beaucoup plus détendu. Harry savait que George, aussi matinal soit-il, ne se levait pas aux aurores sans raison, mais il savait aussi que c'était à lui de lui en parler s'il le souhaitait.

– Tu as vu Olivier ? demanda George.

– Oui, il m'a dit qu'on commençait les entraînements la semaine prochaine, répondit Harry. Mrs Pomfresh m'a donné le feu vert pour le Quidditch. Olivier m'a donné des exercices à faire pour que je retrouve la mobilité de mon bras.

– Tu vas vite récupérer, assura George. Et puis, on a battu Serpentard à chaque fois.

– J'espère, sinon Olivier va me tuer lentement, me faire revivre pour me tuer de nouveau. Il fait peur. Tu l'aurais vu quand il est venu me parler de ma blessure, grimaça Harry.

– Je crois qu'il veut être repéré par une équipe professionnelle. C'est une année importante pour lui.

– C'est un super gardien. Il faut juste qu'il arrête ses grands discours, soupira Harry qui connaissait son gardien presque par cœur à présent.

– Et toi ? Une carrière professionnelle ? demanda George en lui faisant un clin d'œil amusé.

– Je ne me suis jamais posé la question, admit Harry en haussant les épaules.

Il adorait le Quidditch, c'était sûr. Mais une carrière professionnelle ? Harry ne savait surtout pas quelles possibilités s'offraient à lui. Il ne savait pas trop ce qu'on pouvait faire à la sortie de Poudlard, à l'exception d'un travail au Ministère de la Magie. Il ne savait même pas ce que ses parents avaient fait comme travail.

– Et toi ?

– Avec Fred on réfléchit à monter un magasin de farces et attrapes, lâcha George, incertain. Mais c'est un secret.

George se mordit la lèvre inférieure comme s'il venait de dire une bêtise. Harry trouvait que c'était une idée géniale. Les jumeaux avaient de l'imagination et ils étaient de toute évidence faits pour faire rire les gens. Il y avait rarement de la méchanceté dans leurs blagues, sauf peut-être quand ils attaquaient Serpentard avant un match, mais le Quidditch était quelque chose de sacré.

– Ça serait super ! assura Harry. Les gens ont besoin de rire. Vous avez commencé à créer des choses ?

– Des tas, assura George. Pour le moment c'est encore en test, mais d'ici quelques mois on aura des prototypes.

– J'adorerais voir ça.

– Personne n'est au courant, pas même Lee donc...

– Je ne dirai rien, assura Harry. C'est ça qui t'inquiète ? demanda-t-il.

– Comment ça ?

– Tu as peur de la réaction de ta mère ?

Harry grimaça en voyant George se refermer et songeant qu'il était peut-être allé un peu trop loin.

– Non. Enfin, un peu. Notre chère mère va adorer cette idée, ironisa George. Elle pense encore que nous allons suivre les pas de Percy et se faire engager au Ministère.

– Je ne vous vois pas au Ministère, dit franchement Harry. Vous n'êtes pas faits pour être derrière un bureau. Et le Ministère c'est...

Harry n'avait pas de mot pour décrire ce qu'il pensait du Ministère. Tout ce qu'il connaissait du Ministère c'est qu'ils n'avaient pas été capables de savoir qu'un elfe de maison avait fait de la magie chez lui et qu'ils avaient emprisonné Sirius pendant douze ans sans procès.

– Exactement ! dit George ravi d'être compris. Je pense qu'elle va se faire à l'idée. Mais non, ça ne m'inquiète pas. Avec Fred on a toujours fait ce qu'on voulait. Je crois qu'elle a lâché l'affaire.

Harry vit que George ne souhaitait pas continuer la conversation sur les tensions entre les Weasley et décida de ne pas insister.

– Comment va Hermione ? demanda George.

Harry grimaça. La relation entre Hermione et Ron était de plus en plus critique. Pattenrond avait sauté sur le sac de Ron pour essayer d'attraper Croûtard, Ron avait incendié Hermione et, depuis, ils ne s'étaient plus adressé la parole. Hermione était au bord des larmes depuis plusieurs jours alors que Ron, qui semblait vraiment en colère, était très désagréable avec elle, n'hésitant pas à se moquer d'elle.

– C'est compliqué. Je crois que Pattenrond et Croûtard ne s'aimeront jamais et que Ron n'est pas prêt à lui pardonner.

Harry espérait surtout que Pattenrond mange Croûtard. Mais il comprenait aussi que Croûtard était la seule chose qui appartenait à Ron et qu'il souhaitait le protéger. Il tenait à son animal. Parce qu'il ne savait pas qui était réellement Croûtard.

– J'en ai un peu marre de leurs disputes, admit Harry.

– Elles sont plutôt bruyantes, ricana George.

Ron et Hermione passaient en effet leur temps à se hurler dessus et Harry se trouvait souvent au centre sans savoir qui soutenir ou quoi dire pour apaiser les tensions.

– J'espère qu'ils vont régler ça rapidement.

George hocha sa tête et ils finirent leur tour du lac, épuisés. George avait un sourire apaisé sur les lèvres et, quand ils croisèrent Fred dans la Salle Commune, ce dernier sourit largement à Harry comme s'il venait de réaliser un miracle. Les muscles de Harry étaient endoloris, mais il se sentait beaucoup mieux. Sa tête ne bourdonnait plus et, à l'exception de son bras douloureux, il se sentait prêt à affronter une nouvelle journée.

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Le premier cours de Runes de Harry se passa à merveille. Il monta les étages avec Hermione, en laissant Ron aller en Divination. Il abandonna l'idée de demander à Hermione comment elle comptait suivre les deux cours en même temps.

Peu de personnes suivaient le cours de Runes. Il y avait Tracey Davies, Théodore Nott et une petite blonde qui s'appelait Daphné Greengrass qui venaient de la maison Serpentard. L'intégralité de la maison de Serdaigle était présente et seuls Harry et Hermione avaient pris le cours chez les Gryffondor.

Harry vit avec plaisir Susan Bones et Hannah Abbott qui discutaient devant la porte. Il ne leur avait jamais vraiment parlé, mais il se souvenait que Hannah avait pris sa défense l'année dernière quand Ernie l'avait accusé d'être l'Héritier de Serpentard. Susan Bones était la nièce de la Directrice de la Justice Magique et, si Harry ne la connaissait pas plus que ça, il savait qu'elle était très gentille.

– Harry ? s'étonna Hannah en le voyant arriver.

– J'ai changé d'option, expliqua-t-il devant l'air surpris des deux Poufsouffle.

– Divination ? devina Hannah amusée.

– Comment tu le sais ?

– Je sais tout, dit-elle d'une voix sourde comme si elle faisait une prédiction.

– Justin nous a raconté que Trelawney avait prédit ta mort, dit Susan en levant ses yeux au ciel. Arrête de raconter des bêtises, Hannah.

– On sait que tu as sauvé Malefoy en t'interposant entre lui et l'hippogriffe, dit Hannah en observant Harry attentivement comme si elle n'était pas sûre de pouvoir le croire. C'est vrai ?

Hermione ricana légèrement en voyant que les nouvelles à Poudlard circulaient toujours aussi vite.

– Euh... oui ? dit Harry incertain.

– C'est si courageux, soupira Hannah les yeux brillants.

– C'est suicidaire, indiqua Hermione.

– Il a sauvé son ennemi de la mort ! reprit Hannah. Quel courage.

– Tu n'as pas vu le sang pour dire ça, blanchit Hermione.

Hannah écarquilla ses yeux et demanda à Hermione tous les détails de la scène. Hermione semblait surprise que Hannah lui adresse la parole et soit réellement intéressée par son point de vue, mais se fit un plaisir d'en rajouter.

– Elle exagère, souffla Harry à Susan.

– Donc tu ne t'es pas interposé entre l'hippogriffe en hurlant "à bas les créatures magiques" avant de faire sortir des flammes de ta baguette ?

– Quoi ? s'exclama Harry, les yeux ronds comme des Gallions, en regardant Susan.

– J'en conclus que non, soupira faussement Susan. Je suis si déçue, moi qui pensais que tu étais un héros.

– Je ne suis qu'un simple élève, s'amusa Harry en comprenant que Susan essayait de détendre l'atmosphère.

– Tu as réussi à rattraper le cours ?

– Hermione m'a aidé.

Susan sourit largement.

– Tu n'as pas loupé grand-chose.

– Qu'est-ce que tu as pris comme autre option ?

– Arithmancie, dit Susan. C'est une matière essentielle pour beaucoup de métiers.

– Pour le Ministère, dit Harry un peu tendu.

– Exact. Je veux travailler au Ministère.

– Dans quel domaine ?

– Je ne sais pas encore, avoua Susan. J'aimerai bien travailler dans le droit magique, comme ma tante. Et toi, tu as des idées ?

– Pas encore, avoua Harry.

– Dresseur d'hippogriffes ? ricana-t-elle.

Harry éclata de rire alors que le professeur Babbling les faisait entrer dans la petite salle de classe. Hermione et Harry s'installèrent derrière les deux Poufsouffle.

Hannah demanda à Harry de lui montrer sa cicatrice et, si Hermione pâlit encore plus en voyant la longue balafre rouge qui s'étirait de son épaule à son poignet, Hannah sembla trouver ça très mystérieux et séduisant. Harry pensa qu'elle n'avait pas vu toutes les autres cicatrices qu'il avait sur le corps pour dire ça.

Quand le cours commença, Harry fut si subjugué par les Runes qu'il en oublia toutes les histoires d'hippogriffes et de Ministère. À la surprise de Hermione, il répondit à de nombreuses questions et fut le premier à dessiner correctement la rune de la fleur. Il sentait qu'il allait adorer ce cours.

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– Tu as eu cours de Runes avec Hermione ? demanda Ron en s'installant à côté de lui dans la Salle Commune.

– Oui, pourquoi ?

– Elle était en Divination avec moi.

– Elle n'a loupé aucun cours de runes depuis que j'y suis... affirma Harry en regardant le roux.

– Ce n'est pas possible ! Tu sais quelque chose ?

– Comment pourrait-elle être à deux endroits en même temps ?

– Je n'en ai pas la moindre idée.

Harry grimaça en songeant qu'il n'était pas le seul à cacher quelque chose cette année. Les deux amis cherchèrent longtemps avant de s'avouer vaincus. Ils savaient que jamais Hermione ne leur dirait comment elle faisait si elle ne voulait pas leur dire.

– Échecs ? proposa Ron sans trop y croire.

Harry regarda son devoir de Potions et le repoussa avec plaisir.

– J'ai hâte de prendre ma revanche, assura Harry sans trop y croire.

– Comment c'est, les Runes ? demanda finalement Ron après avoir battu Harry deux fois avec une facilité déconcertante.

– Oh... Super. Ma mère adorait les Runes.

– Vraiment ?

– C'est McGonagall qui m'en a parlé, je pense que ça me motive à en apprendre plus. Et la Divination ?

– Toujours aussi folle, fit Ron. Maintenant elle s'acharne sur Neville en lui disant que ses feuilles de thé sont noires et montrent son futur. Un "futur sombre, mon garçon, de grandes souffrances vous attendent". Et tu sais comment est Neville.

Harry rigola devant l'imitation de Ron.

– Olivier m'a dit qu'il avait quitté son cours dès la première heure, indiqua Harry. C'était lui la victime lors de sa troisième année.

– Et il est encore en vie, remarqua Ron en voyant Olivier faire des moulinets du bras pour expliquer un mouvement à Angelina qui le regardait, circonspecte.

– Avec le nombre de cognards qu'il s'est pris, il est indestructible, ricana Harry.

– Fais attention au prochain match, tu sais ce qu'elle va te prédire... commença Ron en souriant.

– Quoi ?

"Le Sinistros va frapper, mon garçon. Au croisement de la feuille de thé et de la roche, la chute se rapproche".

– Je devrais songer à faire mon testament... remarqua Harry en éclatant de rire.

– Lègue-moi ton balai.

– Tu ne veux pas que je te lègue mon livre de Potions ?

Le visage de Ron s'étira en une grimace de dégoût.

– Échec et mat, dit-il alors que son fou transperçait le roi de Harry sans aucun état d'âme.

– Tu ne peux pas me laisser gagner ? grommela Harry.

– Tu ne sais pas jouer, Harry, dit franchement Dean Thomas qui observait leur jeu depuis quelques minutes.

À sa grande surprise, Dean lui expliqua certains mouvements et il parvint presque à battre Ron.

– Tu sais jouer ? s'étonna Ron.

– Mon grand-père adorait les échecs, dit Dean amusé. C'est un super jeu même chez les moldus. C'est juste moins...

– Barbare ? suggéra Harry.

– Oui. Je peux jouer ?

– Enfin un adversaire à ma taille ! dit Ron. Prépare-toi à perdre, Thomas.

– Dans tes rêves, Weasley.

Harry préférait largement observer ses amis jouer. Les deux Gryffondor avaient une technique bien à eux. Ron réfléchissait parfois si longtemps qu'il mettait plus de dix minutes à bouger une pièce. Harry savait, pour l'avoir vu en action en première année, qu'il prévoyait tous les coups possibles de son adversaire. Dean, au contraire, réfléchissait à peine et semblait faire n'importe quoi. Pourtant, il arrivait à abattre autant de pions que Ron. À la fin, Ron gagna de peu.

– Je ne savais pas que tu étais aussi doué, dit Ron étonné.

– J'adore ça. On fait la revanche quand tu veux.

Ron hocha la tête en serrant la main de Dean. Harry avisa Hermione qui les regardait avec un petit sourire triste, avant de monter dans son dortoir.

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Harry était plongé dans une traduction de Runes plutôt ardue. Il était entouré par son livre de cours et deux dictionnaires. Il s'était installé dans la Salle Commune, mais commençait à le regretter. Les jumeaux Weasley faisaient énormément de bruit, malgré le fait que Percy se soit levé à de nombreuses reprises en les menaçant de sa baguette. Harry se promit d'apprendre un sort qui lui permettrait d'être dans le calme. Autant, il adorait le confort de la Salle Commune pour y travailler, autant il détestait le bruit. Il regrettait de ne pas avoir un bureau dans son dortoir.

Il entendit à peine Ron et Hermione monter se coucher. Ron le regardait comme s'il était fou. Mais Harry aimait réellement les Runes et voulait absolument terminer sa traduction. C'était passionnant. S'il aimait beaucoup traduire, faire des recherches sur le type de runes, ses utilisations et les combinaisons possibles, il adorait surtout les tracer. Il trouvait ça très facile, presque instinctif. Et il savait que les tracer était essentiel s'il voulait ensuite les coupler avec d'autres sortilèges.

La professeure Babbling était ravie de ses devoirs et de sa facilité à tracer des runes inconnues. Elle lui avait donné des devoirs supplémentaires que Harry avait volontiers acceptés, à la grande surprise de Hermione. Harry avait à présent un texte de conte pour enfants écrit en Runes à traduire et trouvait ça à la fois intéressant (puisqu'il n'avait jamais lu le conte) et très ludique, presque méditatif.

La lumière faiblissait à mesure que la nuit arrivait et, bientôt, seuls le feu de cheminée et les bougies éclairèrent le parchemin de Harry. Alors qu'il cherchait à traduire une rune particulièrement complexe et qu'il hésitait entre bleu nuit et bleu lagon, la différence se faisant à quelques millimètres près, il s'endormit.

Il sentit alors un bras le secouer légèrement.

– Quesquiya ? s'exclama Harry en se réveillant en sursaut. J'ai manqué Potions ?

Deux énormes yeux verts globuleux le fixaient.

– Dobby ! s'exclama Harry avec joie en reconnaissant l'elfe de maison.

– Dobby est si heureux de voir Harry Potter ! couina-t-il les yeux brillants de larmes.

– Qu'est-ce que tu fais là ?

– Le professeur Dumbledore m'a engagé. Personne ne voulait engager Dobby car Dobby voulait être un elfe libre ! Mais le professeur Dumbledore m'a proposé de venir à Poudlard. Dobby espérait voir Harry Potter et Dobby voit enfin Harry Potter ! Dobby est si heureux de voir Harry Potter !

– Je suis content de te voir aussi, Dobby, s'amusa Harry devant l'enthousiasme de l'elfe. Comment vas-tu ?

– Dobby est très heureux. Le professeur Dumbledore paie Dobby.

– C'est super, Dobby.

– Comment va Harry Potter ? Harry Potter devrait dormir dans un lit.

– Oh, tu sais, j'ai pas mal de devoirs, dit Harry en bâillant.

Il regarda sa montre et vit qu'il était près de trois heures.

– Merci de m'avoir réveillé.

– Dobby ferait tout pour Harry Potter.

– Tu te plais à Poudlard ? demanda Harry.

– Oh oui ! Dobby aime beaucoup Poudlard. Il est surtout heureux d'être au même endroit que Harry Potter ! Il y a d'autres elfes, évidemment. Mais ils n'aiment pas le fait que Dobby soit payé.

– Pourquoi ? C'est normal d'être payé !

– Les elfes ne sont pas payés, frissonna Dobby. Ils exercent leur travail pour leur Maître.

Harry grimaça en se souvenant qu'avant qu'il ne libère Dobby, son Maître était Lucius Malefoy qui ne semblait pas être le genre de personne à payer ses elfes.

– Harry Potter doit faire attention, souffla Dobby, le méchant Sirius Black est après lui.

– Oh, oui. Ne t'inquiète pas Dobby.

– Dobby ferait tout pour protéger Harry Potter.

– Euh... merci, Dobby. Mais je préfère que tu n'essaies pas de me sauver la vie.

Harry rigola alors que Dobby lui lançait un regard désolé. La dernière fois que l'elfe avait voulu l'aider, il avait fini à l'infirmerie et son bras avait perdu tous ses os. Il ne tenait pas à recommencer l'expérience. Pourtant, une idée sembla venir instantanément à Harry et il se demanda pourquoi il n'y avait pas pensé avant. Il adorait Dobby. Bien qu'un peu enjoué, l'elfe avait réellement tenté de lui sauver la vie et avait attaqué son ancien Maître pour le protéger.

– Dis-moi, Dobby. J'ai quelque chose à te demander, mais... il est un peu tard, fit Harry en voyant l'heure défiler. Peut-être pourrions-nous parler à un autre moment ?

– Dobby serait ravi de parler avec Harry Potter ! sautilla l'elfe.

– Tu ne connaîtrais pas un endroit tranquille où on ne serait pas dérangé ou entendu ?

Harry craignait les oreilles indiscrètes. Dobby pouvait être particulièrement expressif et il ne voulait surtout pas créer un esclandre.

– Oh oui ! Dobby connaît une salle. C'est la Salle sur Demande.

– Qu'est-ce que c'est ?

– Il faut aller au septième étage, devant la tapisserie qui représente les trolls. Il faut passer trois fois devant et penser à ce dont Harry Potter a besoin.

– Cool ! siffla Harry. Elle se transforme en ce que je souhaite ?

– Oui.

Dobby sourit largement en voyant qu'il semblait réellement impressionné.

– Merci, Dobby. On peut s'y retrouver dimanche vers sept heures, si tu n'as rien d'autre de prévu bien sûr.

– Dobby viendra voir Harry Potter dimanche. A bientôt, Harry Potter.

Et il disparut. Harry secoua sa tête, amusé. En se glissant dans son lit, il soupira de bonheur en sentant que le lit était chaud. Il remercia Dobby en s'enfonçant dans le sommeil.

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Le dimanche matin, Harry se leva en souriant largement, bien qu'un peu anxieux. Il devait retrouver Dobby et ne savait pas comment allait se passer leur discussion. Il avait contacté le gobelin Bogrod qui s'occupait de ses comptes, qui l'avait particulièrement bien conseillé et avait approuvé son idée, arguant qu'il serait plus simple pour Harry de gérer sa fortune. Il lui avait donné des conseils et une liste de choses qu'il pouvait faire s'il le souhaitait.

Harry se leva sans faire de bruit, ne voulant pas attirer l'attention sur lui. Quand il arriva devant la tapisserie dont Dobby lui avait parlé, il marcha trois fois devant en pensant : "j'ai besoin d'un endroit pour discuter".

Il ouvrit les yeux en songeant que ça n'avait pas dû marcher. Pourtant, une porte apparut et il l'ouvrit en laissant échapper une exclamation de surprise. Il y avait dans la pièce un salon qui ressemblait à celui de la Salle Commune de Gryffondor. Dobby arriva dans la pièce quelques secondes après son arrivée.

– Harry Potter ! fit Dobby toujours aussi ému à chaque fois qu'ils se voyaient. Dobby est heureux de voir son ami.

– Moi aussi Dobby.

L'elfe semblait sur le point de fondre en larmes. Il claqua ses doigts et fit apparaître du thé fumant et des petits gâteaux.

– Merci ! fit Harry qui n'avait pas encore pu manger. Assieds-toi, proposa-t-il avant de voir Dobby se mettre à pleurer de joie.

Un fois l'elfe calmé, Harry hésita un instant sur la façon dont il allait présenter les choses. Après tout, Dobby pouvait refuser.

– J'ai une proposition à te faire, commença Harry. Tu peux refuser, ce n'est pas...

– Dobby ferait tout pour son ami Harry Potter. Dobby est libre grâce à Harry Potter.

– J'ai besoin d'un elfe de maison, expliqua Harry. Je sais que j'ai plusieurs maisons et sans doute déjà des elfes, mais j'ai besoin d'avoir un elfe avec moi pour gérer mes affaires. Le gobelin qui s'occupe de mes comptes m'a dit que ce serait une bonne idée, pour que je puisse gérer mes biens... et... tu es un ami, Dobby. Je comprendrais que tu veuilles rester libre, évidemment, mais si tu veux travailler avec moi, j'en serai honoré.

Dobby le regarda quelques secondes avant de se mettre à pleurer. Il pleurait à gros sanglots, tapait le sol avec son poing sous l'émotion et Harry eut du mal à le calmer.

– C'est un si grand honneur ! Dobby serait fier de servir Harry Potter ! glapit Dobby.

– Pas servir, grimaça Harry. Travailler avec moi. Comme un égal.

– Dobby serait ravi de travailler avec Harry Potter, affirma Dobby en hochant sa tête.

– Tu ne veux pas rester libre ?

– Dobby est prêt à abandonner sa liberté pour servir Harry Potter !

Harry sentit une vague de soulagement. Il était réellement content parce qu'il n'imaginait pas avoir un elfe autre que Dobby. Aucun ne pouvait lui être aussi dévoué. Il savait que Dobby avait tout fait pour le protéger, et ça, il ne pouvait pas l'oublier.

– Est-ce que tu veux faire le lien ? demanda Harry qui se souvenait de Sirius qui s'était lié à Kreattur. Parce que tu peux aussi rester libre et travailler avec moi.

– Dobby souhaite être lié à Harry Potter, affirma Dobby les yeux remplis de larmes. Le lien entre l'elfe et son Maître est très puissant. Il permet aux elfes de s'accorder avec la magie de leur Maître.

– Oh... Votre Magie change en fonction du sorcier ?

– Oui. Les elfes prennent un peu de la Magie de leur Maître.

– Mais alors, si vous n'avez plus de Maître ?

Dobby grimaça.

– L'elfe qui perd son Maître est moins puissant. Et un elfe peut mourir du manque de magie.

– Mais pourquoi as-tu voulu être libre ?

– Parce que Dobby préférait mourir qu'être traité comme il l'était.

Dobby le regarda avec frayeur et essaya de se frapper la tête, avant que Harry ne parvienne à l'attraper dans un réflexe instinctif.

Harry était effrayé par ce qu'il venait de comprendre. Il avait presque condamné Dobby à mort en le libérant. Il se promit de demander à Walburga tout ce qu'elle savait sur les elfes. Il ne voulait plus jamais commettre une telle chose par son manque de culture magique. Évidemment, Dobby était heureux, mais s'il avait su...

– Tu es d'accord, alors ? demanda à nouveau Harry.

– Oui, Harry Potter.

– Je vais procéder au lien, dit-il en sortant sa baguette.

Dobby et Harry se mirent face à face.

– Le fait que tu sois engagé à Poudlard ne posera pas de problème ?

– Je suis un elfe libre. Le professeur Dumbledore saura qu'un sorcier a fait un lien avec moi. Mais il ne saura pas qu'il s'agit de Harry Potter.

Harry souffla de soulagement, ne tenant pas à expliquer au directeur comment il avait piqué son elfe et surtout pourquoi il avait besoin de Dobby à son service.

– Allez, j'y vais.

Dobby lui fit un sourire encourageant.

– Moi, Harry James Potter, descendant de James Potter et Lily Evans, je te demande de m'obéir et de consacrer ta vie à honorer la maison Potter.

– Dobby, elfe de maison libre, accepte le lien. Maître, dit Dobby en se penchant très bas.

Le lien magique se créa entre eux. Des liens dorés s'entourèrent autour de Harry et Dobby et, en un clignement d'œil, ce fut terminé. Les deux amis se regardèrent en souriant, ravis de voir que cela avait marché.

– J'ai plusieurs règles, dit finalement Harry. Déjà, appelle-moi Harry.

– D'accord, Maître Harry.

Harry grimaça mais se dit que c'était moins pire que Maître Harry Potter ou Maître Potter.

– Je t'interdis de te punir. Tu peux m'insulter, tu peux me critiquer et surtout tu as le droit de me donner ton avis, énonça Harry.

Le visage de Dobby s'étira en un air choqué à l'idée qu'il puisse insulter Harry Potter.

– De mon côté je m'engage à ne jamais te punir. Si je ne suis pas d'accord nous aurons une discussion.

– Bien, Maître Harry.

– Je veux que tu t'habilles comme tu en as envie, dit Harry en voyant l'état des vêtements de Dobby et sa chaussette poisseuse qu'il semblait avoir gardé en souvenir. Et, enfin, préviens-moi si tu veux me sauver la vie.

Dobby rit à son tour avant de se figer. Il semblait attendre une punition et se tranquillisa en voyant que Harry souriait à son tour. Harry espérait qu'un jour la mine effrayée de l'elfe ne serait plus là, qu'il serait libre de donner son opinion et surtout qu'il se sentirait en sécurité avec lui.

– Je sais que je dispose de plusieurs maisons. Bogrod m'a fourni une liste. Mais je ne sais pas où elles sont...

– Dobby est lié à Maître Harry. Il peut accéder à toutes les maisons des Potter et s'en occuper.

– Parfait ! dit Harry qui était soulagé. Je veux que tu fasses le tour des maisons. Il y a sans doute d'autres elfes, je ne sais pas s'ils sont encore en vie... Tu peux voir avec eux ce qu'i faire ?

– Bien sûr. Dobby va s'occuper des maisons de Maître Harry.

– Super. Mais n'en fais pas trop, ce n'est pas très urgent. Si j'ai bien compris, il suffit que je t'appelle pour que tu viennes ?

– Dobby sera là dès que Maître Harry en aura besoin.

– Super, souffla Harry. On peut faire un point dans quelques jours ?

– Bien sûr, Maître Harry.

– Tu pourrais n'apparaître que quand je t'appelle ou attendre qu'il n'y ait personne dans la pièce ? Pour le moment, il vaut mieux éviter qu'on sache que j'ai un elfe.

Dobby semblait déçu à l'idée de ne pas pouvoir dire qu'il travaillait pour Harry Potter, mais il hocha sa tête.

– Enfin, et c'est important. J'ai un secret à te confier.

– Dobby est lié à Maître Harry. Dobby ne peut pas confier des choses que son Maître lui a confiées si Maître Harry me l'interdit.

– Je te fais confiance.

Harry se souvenait que Dobby n'avait pas pu lui dire ce que Lucius Malefoy avait prévu, malgré son envie de le faire. Mais surtout, Dobby avait tout fait pour essayer de le prévenir, montrant sa grande dévotion pour Harry. Dobby sembla très touché à l'idée que Harry lui fasse confiance.

– Dobby ne parlera jamais des secrets de Maître Harry. Mais il vaut mieux que Maître Harry l'ordonne à Dobby, ainsi, si quelqu'un souhaite obtenir des informations de la part de Dobby, il ne le pourra pas.

– Oh... Bonne idée. Alors, Dobby je t'interdis de parler de quoi que ce soit sans mon autorisation et je t'ordonne de garder mes secrets. Tu ne pourras parler qu'avec les personnes que je désignerai de confiance.

Dobby hocha la tête et sembla soulagé à l'idée de ne pas pouvoir trahir son Maître, même inconsciemment. Harry se demandait si le fait que l'elfe soit d'accord avec son Maître renforçait le serment. Sans doute que le fait que Dobby se considère comme son ami renforçait sa volonté de garder ses secrets.

– Sirius Black est innocent, dit Harry. C'est mon parrain et je veux aider à prouver qu'il est innocent.

– D'accord, Maître Harry, dit Dobby.

– Je croyais que tu pensais qu'il était coupable ?

– Si Maître Harry dit que Sirius Black est innocent alors Dobby croit Maître Harry.

Harry sourit largement face à l'innocence et à la confiance de cet elfe.

– Sirius fait partie des personnes de confiance. Tu vas voir, il va t'adorer. Tu peux lui parler librement. Je ne peux pas te dire où il habite parce qu'il y a un Fidélitas, dit Harry en grimaçant. Mais il a un elfe de maison, Kreattur...

– Dobby connaît Kreattur. Dobby va trouver Sirius Black.

– Parfait.

Harry griffonna quelque chose sur un bout de parchemin qui était apparu alors qu'il en avait besoin. Il écrivit sur le dessus "Patmol" et dessina un petit cerf.

– Fais le tour des propriétés et donne cette lettre à Sirius. Dis-lui que tu viens du fils de Cornedrue, il comprendra.

– Bien, Maître Harry.

Et Dobby disparut dans un pop sonore.

.

Relis-moi ce qu'il a écrit.

Sirius souffla sous l'œil désapprobateur de sa mère, en attrapant le carnet de son frère.

.

Sirius,

Mon frère,

Si tu lis ceci, c'est que je suis mort. Et que tu as réussi à trouver ma cachette, mon carnet et surtout le code secret. Je suis content que tu t'en souviennes.

Je n'ai que peu de temps. J'ai découvert quelque chose d'affreux à propos de Tu-Sais-Qui. J'espère pouvoir détruire le médaillon avant de mourir. Si ce n'est pas le cas, il faut que tu t'en occupes. Parle avec Kreattur de la caverne.

Je te laisse le carnet rempli de mes recherches, il devrait t'aider à comprendre.

Je sais que nous n'étions plus en bons termes, mais tu restes mon frère.

Black un jour, Black toujours.

Fais attention à toi.

R.A.B.

.

Et ensuite ?

– Mère ! dit sèchement Sirius. Je t'ai lu l'intégralité du carnet de Regulus trois fois au moins. Il n'y a rien de nouveau qu'on ne sache déjà !

J'aime juste quand tu me lis ce qu'a écrit Regulus.

Sirius soupira. Lui aussi, il aimait relire ce carnet en long et en large pour y trouver la moindre chose qu'il n'aurait pas vue la première fois. À présent, il le connaissait par cœur et il était sûr qu'il n'y avait rien d'autre qui était caché. Ce qu'il contenait était déjà assez gros comme ça.

Et cette phrase, Black un jour... ?

– Je te l'ai dit. Ça vient d'un livre moldu.

Walburga étira son visage en une grimace de dégoût.

Par Morgane... Quel sacrilège.

– Notre code était pourtant très efficace. Tu penses que je peux changer la devise familiale pour ça ? demanda malicieusement Sirius.

Ton père doit se tourner dans son cercueil en ce moment.

– Il faut la changer. Toujours Pur est juste si... rétrograde. Tu ne voudrais pas qu'on soit associé à Voldemort, non ?

Ne prononce pas son nom ! cria Walburga qui plaqua ses mains sur ses oreilles. Toujours Black me paraît bien mieux que ta devise moldue.

Sirius sourit un peu plus en voyant sa mère pincer ses lèvres.

– Parle-moi de Tom Jedusor.

Nous en parlons depuis des jours, s'agaça la femme.

– Je veux être sûr qu'on a toutes les informations possibles sur lui.

Tu n'es pas encore innocenté. Tu ne peux rien faire.

– Si, des recherches, s'agaça Sirius. Je lis vos livres écœurants sur le sujet depuis des semaines, je te rappelle. J'ai besoin d'en savoir plus sur Vol... Pardon. Tu-Sais-Qui.

Walburga soupira en lui racontant tout ce dont elle se souvenait. La plupart du temps elle se pâmait en se rappelant à quel point il était charmant. D'autres fois à quel point il avait été courageux et intelligent. Il ressemblait à un élève modèle et à une personne que tout le monde voudrait avoir comme ami. Sauf qu'il n'avait pas d'amis.

C'était le préféré de Slughorn en fait...

– Le vieux Slug ? Tu l'as eu comme professeur ? s'étonna Sirius.

Certainement, confirma Walburga. C'est à l'une de ses soirées que j'ai rencontré ton père.

Sirius ricana car il savait que les Black étaient adeptes des contrats de mariage et que l'union entre ses parents venait tout sauf d'une rencontre fortuite.

– Tu ne m'en avais pas encore parlé.

Je ne pensais pas que c'était important.

– Ça l'est, affirma Sirius. C'est pour ça que je te demande de tout me dire. Imagine qu'il sache quelque chose !

En magie noire ? Voyons, c'était un homme charmant, mais sans doute très loin de la magie noire.

– Nous verrons ça.

Avec qui ?

– Je ne sais pas encore, avoua Sirius. Je vais déjà attendre d'être innocenté.

Sirius nota "Slughorn" dans son propre carnet en sachant qu'il lui faudrait sans doute l'interroger. Si Tom avait été proche d'un professeur, alors peut-être savait-il quelque chose. Le moindre indice infime pouvait être capital et il ne fallait surtout rien négliger. Grâce à sa mère, il avait réuni énormément d'informations qu'il était sûr que Tom avait voulu enfouir derrière lui. Il ne savait même pas si Dumbledore savait autant de choses.

À présent, il lui fallait aller sur le terrain. Mais il ne le pouvait pas, parce qu'il fallait attendre. Toujours attendre. Tourner en rond dans la maison de son enfance qu'il détestait et attendre. Faire une séance de psychomagie et attendre encore. Attendre une lettre de Harry, un signe, attendre Halloween. Attendre.

Ses séances avec Mihai se passaient bien, mais elles pouvaient être dures. Mihai lui retournait le cerveau et c'était sans doute l'objectif : parler pour avancer. Ils parlaient beaucoup de l'enfance de Sirius et de sa relation conflictuelle avec sa mère. Mihai lui avait expliqué que Sirius avait été une victime. Sirius l'avait mal pris, s'était énervé, avant de comprendre que, oui, peut-être il l'avait été. Et que, par la suite, il avait voulu imposer son point de vue, parce qu'il ne le pouvait pas chez lui.

Ils parlaient beaucoup de Rogue et de Regulus. Des regrets de Sirius. Si Mihai lui avait rappelé que Sirius n'avait pas tous les torts, en parler lui faisait énormément de bien. S'il avait du mal à penser à Regulus sans avoir cette pointe de culpabilité, il commençait à se pardonner peu à peu par rapport à Rogue.

Sirius avait des sentiments contradictoires à son sujet. D'un côté, il regrettait d'avoir traité Rogue ainsi pendant sa scolarité. De l'autre, il ne pouvait pas s'empêcher de haïr l'homme qui harcelait son filleul. Peu importe leurs griefs, peu importe ce que James avait fait, rien n'autorisait un professeur à harceler un de ses élèves pour quelque chose dont il n'était pas responsable. Harry n'avait même pas connu son père. Rogue était réellement un sale type, passionné par la magie magie noire et qui détestait les nés-moldus, à l'exception de Lily, ce qui n'en faisait pas une excuse pour s'en prendre aux autres élèves. Sirius savait qu'il avait joué un rôle dans le fait que Rogue s'intéresse aux arts sombres, mais ça avait aussi été son choix et il ne pouvait rien contre cela. Il ne pouvait plus rien changer à ce sujet, sauf à lui présenter ses excuses s'il le revoyait un jour.

Sirius savait que sa réhabilitation serait longue. Il souffrait encore physiquement, malgré les potions qu'il prenait tous les jours, mais surtout mentalement. Les Détraqueurs n'avaient pas eu une grande influence sur lui, mais assez pour qu'il en souffre. Il devait travailler encore sur ça, avant d'être sûr de pouvoir récupérer Harry. Il lui fallait quelqu'un de sûr. Il fallait qu'il assure et qu'il soit au top pour gérer sa garde.

Tu as eu des nouvelles de Harry ? demanda la mère de Sirius.

– Il a déjà failli mourir deux fois. Deux fois, tu te rends compte ! Je ne pensais pas qu'avoir un enfant à charge était si compliqué. Je ne me souviens pas avoir risqué ma vie comme ça.

Je te rappelle que je recevais des lettres toutes les semaines à ton sujet.

– Oui, mais je n'ai pas risqué de me faire tuer, dit Sirius d'un ton rempli de mauvaise foi.

Harry m'a dit que tu étais un Animagus non-déclaré et que tu passais tes nuits avec un loup-garou.

Sirius garda une face neutre, mais maudit Harry qui parlait trop avec sa mère. Quand avait-il eu le temps de lui raconter ça, nom d'un hippogriffe ?

– Je vais le déshériter, grinça Sirius.

Oh, c'était ma menace préférée, dit Walburga en essuyant une larme imaginaire.

Sirius sursauta quand Kreattur arriva dans le salon, l'air mécontent.

– Kreattur s'excuse de déranger Maître Sirius et Maîtresse Walburga, mais un elfe de maison tient à rencontrer Maître Sirius.

– Un elfe de maison ? dit Sirius sous le choc et un peu inquiet à l'idée que quelqu'un sache qu'il habite ici. Qu'est-ce que me veut un elfe de maison ?

– Il s'appelle Dobby. Il m'a dit de dire qu'il venait de la part du fils de Cornedrue.

– Oh ! sourit Sirius. Dis-lui de venir, ça vient de Harry.

Walburga semblait interloquée.

Harry ?

– Oui. Cornedrue était le surnom de son père.

Kreattur revint accompagné d'un elfe de maison à l'allure beaucoup plus sympathique que le vieil elfe des Black. Il avait un grand sourire et de grands yeux verts globuleux.

– Bonjour, je suis Sirius Black, dit l'ancien prisonnier doucement pour ne pas lui faire peur.

L'elfe sourit à Sirius de toutes ses dents.

– Dobby vient de la part de Maître Harry Potter, il a donné à Dobby une lettre à remettre à Mr Sirius Black.

Sirius attrapa le bout de parchemin.

.

Sirius,

Je te présente Dobby. C'est mon nouvel elfe de maison. Comme tu le sais, j'ai des maisons un peu partout et il me fallait un elfe capable d'y accéder. Bogrod me l'a conseillé en me disant que les elfes étaient très utiles pour gérer l'argent et les affaires des grandes familles. Dobby va s'occuper de remettre en état les maisons et de gérer les affaires des Potter.

Sois gentil avec lui, c'est lui qui a essayé de me sauver la vie. Tu vas voir il est génial.

N'hésite pas à me faire passer tes lettres par son intermédiaire, ça sera plus rapide que Hedwige.

PS : est-ce que tu connais un sort pour que je puisse travailler tranquillement dans la Salle Commune ? Je n'aime pas la bibliothèque mais la Salle Commune est trop bruyante.

Prends soin de toi

Harry J. Potter.

.

– Ce garçon est fantastique, dit Sirius en lisant la lettre à sa mère. Tu vas t'occuper des maisons des Potter c'est ça ? demanda-t-il en se tournant vers l'elfe.

– Oui, Mr Black. Dobby va voir si Maître Harry Potter a d'autres elfes de maison et remettre en état les maisons.

– Vous avez fait un lien magique ?

– Oui.

Très prévenant, dit Walburga. Je me demande s'il sait comment s'occuper d'elfes de maison... Il faudrait lui apprendre... beaucoup de choses... beaucoup de travail...

– Ça va être beaucoup plus pratique pour communiquer, sourit Sirius à Dobby sans écouter les babillages de sa mère. Tu peux repasser me voir avant de revoir Harry, pour que je réponde à sa lettre ?

– Bien sûr, Mr Black, dit Dobby qui sautillait d'excitation à l'idée d'apporter du courrier à Harry.

Dobby repartit dans un pop sonore. Kreattur avait un air dégoûté sur le visage en parlant de ces nouveaux elfes libres qui se croyaient tout permis. Sirius sourit à sa mère avant de parler de son filleul. C'était devenu leur sujet de conversation préféré.

.

Sirius pensait souvent à James et Lily et les souvenirs qu'il ressassait avec Mihai n'y étaient pas pour rien.

Il se souvenait comme si c'était hier du jour où Lily lui avait proposé de devenir le parrain de son futur enfant. Il revenait de son voyage en Roumanie et la première chose qu'il avait faite avait été de retrouver les Potter dans leur maison. À l'exception de la guerre en toile de fond, rien n'aurait pu entacher leur bonheur. Ils n'avaient pas encore besoin de se cacher. Le couple Potter était juste heureux et libre, attendant l'heureux événement.

Sirius était rentré chez les Potter sans même frapper, comme à son habitude, et Lily l'avait accueilli avec chaleur. Sa robe moldue mettait en valeur son ventre gonflé. Elle l'avait fait asseoir dans son fauteuil préféré et l'avait harcelé pour qu'il lui raconte tout ce qu'il avait découvert en Roumanie. Ils avaient parlé pendant des heures, avant que James ne rentre d'une réunion barbante avec des membres du Magenmagot. Son visage s'était éclairé instantanément en voyant sa femme et son (presque) frère réunis.

James lui avait demandé s'il avait rencontré une fille et Lily avait levé les yeux au ciel en soufflant. Puis, elle avait regardé James avec tant d'amour que Sirius avait détourné le regard, gêné, comme s'il avait interrompu un acte intime. Il n'avait pas vu le sourire malicieux de James. Il n'avait pas vu son frère faire un signe de tête à Lily. La rousse avait éclairci sa voix en regardant Sirius.

"Sirius, nous avons réfléchi. C'est la guerre..."

"Je sais bien, Lily" avait répondu Sirius en levant ses yeux au ciel. "Mais comme je te l'ai dit, vous ferez des parents excellents. La guerre c'est rien. C'est votre vie, vous n'allez pas vous empêcher de vivre pour ce troll de Voldemort".

Sirius se souvenait que James avait éclaté de rire. Il avait rejeté sa tête en arrière en ébouriffant ses cheveux. Ses yeux avaient pétillé de bonheur derrière ses lunettes rondes.

"On garde le bébé" avait affirmé Lily qui avait compris où voulait en venir Sirius. "Mais ce n'est pas ça dont il est question. Avec la guerre, on ne peut pas oublier le fait qu'on court un risque. Nous sommes dans l'Ordre, nous pourrions perdre la vie dans une bataille, se faire attaquer ou..."

Sirius avait blanchi et bu son verre d'une traite.

"Désolé" avait-il dit. "Rien que l'idée qu'il vous arrive quelque chose" avait-il frissonné.

Lily avait grimacé. Sirius et elle s'étaient regardé, comprenant que jamais ils ne voulaient vivre une telle chose. Puis, Lily s'était tendue. Elle avait regardé James et pris sa main dans la sienne.

"On ne peut pas juste se dire que rien n'arrivera" avait-elle continué en souriant légèrement. "S'il nous arrive quelque chose... Il faudra quelqu'un pour s'occuper de notre enfant."

"Évidemment" avait dit Sirius très sérieusement. "Vous ne croyez pas qu'on va laisser mini-Cornedrue sans protection quand même ?"

"Non. On pense qu'il sera très heureux" avait dit James qui souriait largement.

"Avec Peter et Remus on va s'occuper de ce petit bout. C'est ça qui t'inquiétait ?"

"Non" avait répondu Lily en regardant Sirius. "C'est parce qu'on a quelque chose à te demander. Quelque chose d'important."

"Ne t'inquiète pas, je lui transmettrai tout ce qu'un Maraudeur doit savoir" avait assuré Sirius en rigolant.

"J'espère bien !" s'était exclamé James, outré par le fait qu'il puisse en être autrement.

"Je sais bien tout ça" avait dit Lily en souriant. "Je sais que tu t'occuperas de notre fils comme si c'était le tien."

"C'est pour ça, d'ailleurs qu'on a quelque chose à te demander, parce qu'on sait que tu es génial" avait dit James plus sérieusement.

"Quoi ?"

"Sirius on veut que tu sois le parrain," avait dit Lily les yeux brillants.

Sirius se souvenait avoir regardé ses amis, interloqué.

"Moi ? Mais pourquoi moi ?"

"Parce que tu fais partie de la famille" avait dit Lily sans hésitation.

Le fait que cette phrase ait été prononcée par Lily avait fait flancher Sirius. Il s'entendait bien avec Lily, mais il avait toujours pensé qu'elle le considérait comme le meilleur ami de James. Jamais il n'avait imaginé, avant ce jour, qu'elle le considérait comme la famille. Cette phrase l'avait ému et, encore aujourd'hui, il ne pouvait s'empêcher de revoir cette scène. Il faisait partie de leur famille et rien n'avait plus d'importance que ça.

"Et puis, tu es mon mari" s'était amusée Lily en se souvenant de Mihai pensant que Sirius et Lily étaient en couple.

"En effet" s'était vanté Sirius en gonflant ses muscles. "Mais, sérieusement... Moi ? Vous n'avez pas peur que je foire tout ? Vous connaissez ma famille, je sais à peine m'occuper de moi et..."

"Sirius, on te fait confiance avec nos propres vies" avait affirmé James sérieusement. "Tu serais un père formidable."

"Arrête... je... je ne saurais pas quoi faire ou quoi lui dire."

"Sirius" avait dit Lily plus sèchement "tu es un homme exceptionnel. Ta famille ne définit pas qui tu es. Tu seras un très bon parrain. Je ne vois personne d'autre que toi. Soit tu acceptes, soit cet enfant sera orphelin et seul. Parce que je refuse de laisser cette charge à un autre que toi."

Sirius avait alors souri en se levant pour prendre Lily dans ses bras.

"Merci à vous deux"

"Tu vas nous faire pleurer" avait dit James en essuyant une larme imaginaire.

"Ne lui apprends pas de bêtises. Tu dois lui apprendre à être sage" avait toutefois ajouté Lily l'air inquiet. "Il faudra qu'il soit aimé, mais pas trop. Je ne veux pas un mini-James prétentieux"

"Hé ! Tu es marié avec moi !"

"Parce que ta baguette a dégonflé !" avait sèchement dit Lily. "Sirius, promets-moi que tu le protégeras et que tu l'aimeras comme ton fils."

"Je te le promets Lily" avait dit Sirius plus sérieusement en voyant l'inquiétude de la future mère.

Il avait su, qu'outre les hormones de grossesse, Lily avait été terrifiée à l'idée de la guerre, à l'idée de mourir sans pouvoir protéger son fils, à l'idée de perdre son mari. Elle avait décidé d'assurer ses arrières et elle avait choisi Sirius comme arrière.

"Je vais quand même te faire une liste des choses à faire et à lui apprendre. J'ai mes carnets d'expérience, il faudra que tu lui donnes et..."

"Lily..." avait dit Sirius. "Tu as tout le temps pour me faire des listes de choses à faire. Maintenant, on va fêter cette grossesse !"

Plus tard, James lui avait assuré qu'il ferait un super parrain et qu'il avait intérêt à apprendre les tours du Maraudeur à leur enfant. Sirius avait promis de tout faire pour ça. Il leur avait promis, à tous les deux, de s'occuper de leur enfant.

Quand James lui avait mis Harry dans les bras quelques minutes après la naissance, Sirius en avait eu les larmes aux yeux. Il avait trouvé ça plutôt instinctif et avait tenu Harry avec une habileté qui avait étonné, mais pas surpris, Lily. Quand Harry avait posé ses yeux verts sur lui, Sirius avait su qu'il était perdu. Parce que cet enfant était devenu bien plus important que toutes les filles, que les bars moldus ou que toute la magie du monde. A cet instant, il avait promis de dédier sa vie à protéger cet enfant. Son filleul.

Jamais Sirius n'oublierait ces moments : la demande d'être le parrain et sa première rencontre avec Harry, si petit, si vulnérable.

Aujourd'hui, il avait l'impression d'avoir abandonné Lily et James. Il avait failli à sa promesse, il avait laissé Harry seul un instant et en avait payé le prix. Il avait laissé sa vengeance et son côté Gryffondor prendre le pas sur sa raison. Il avait laissé Harry à Hagrid, pensant qu'il le récupèrerait rapidement. S'il avait su ce soir-là qu'il ne reverrait son filleul que douze ans plus tard, bien trop amoché par la vie... Non, jamais il n'aurait abandonné Harry. Jamais il n'aurait abandonné James et Lily comme il l'avait fait.

À présent, il était de retour. Et jamais plus il n'abandonnerait son filleul.

– Désolé Lily, je n'ai pas réfléchi cette nuit-là... murmura Sirius en regardant les étoiles un soir. Désolé de vous avoir déçu. Je vais le protéger à présent. Vous pouvez être fiers de votre petit bonhomme.

.

Deux jours plus tard, alors que Harry était encore le dernier dans la Salle Commune à travailler, Dobby fit son apparition, le faisant sursauter.

– Dobby ! dit Harry en s'étirant tel un chat. Qu'est-ce qui t'amène ?

Dobby claqua des doigts et une tasse de thé fumante comme il l'aimait fit son apparition (un thé vert avec beaucoup de crème et du sucre).

– Merci Dobby, dit Harry en bâillant largement. Tu prends une tasse avec moi ?

Dobby hésita un instant, avant de s'asseoir à la table. Il était si petit que seuls ses yeux dépassaient, mais son sourire rayonnant valait toutes les récompenses pour Harry.

– Dobby a fait le tour de toutes les propriétés des Potter.

– Combien j'en ai ?

– Cinq, Maître Harry. Une maison est occupée par des elfes de maison.

– Comment vont les autres elfes ?

– Ils sont très contents de savoir que le futur Maître Potter est là et va s'occuper d'eux.

– Il faudra refaire le lien magique ?

– Oui. Comme ça, Maître Harry pourra les appeler quand il le souhaite.

– Ça peut attendre les vacances de Noël ?

– Oui. Les elfes sont très heureux et prennent soin des biens des Potter. Dobby va remettre en état les biens qui ne sont pas occupés par les elfes.

– Super. Tu peux te servir dans mes coffres pour t'occuper de ça ?

– Oui, les elfes de maisons ont un accès aux coffres de leurs Maîtres et se servent en fonction de ce que demandent leurs Maîtres.

Harry eut soudain une idée et se demanda pourquoi il n'y avait pas pensé avant. Bien sûr, c'était un peu présomptueux de sa part de s'occuper de ça et de penser qu'il serait intéressé... Mais il ne perdait rien en prévoyant une telle chose. Au cas-où.

– Est-ce qu'il y aurait une maison en Angleterre qui pourrait m'accueillir avec Sirius quand il sera innocenté ? Je veux quelque chose de calme, pour que Sirius puisse se sentir... libre ? Tu vois ce que je veux dire ?

– Oui. Maître Harry a une maison dans un petit village du Kent. Elle s'appelle la Villa Bleue. C'est une petite maison qui donne sur la plage.

Harry sourit largement en imaginant la maison et voyant Sirius avoir la possibilité de se défouler sur la plage, courir, prendre le soleil quand il y en avait. Être libre. Après tout ce qu'il avait vécu, il le méritait bien. Harry savait que le Square Grimmaurd n'était pas la meilleure maison pour se remettre d'un emprisonnement. Celle sur la plage ressemblait à un rêve éveillé.

Il ne savait pas si Sirius voulait toujours qu'ils vivent ensemble, mais si ça pouvait lui permettre de prendre le soleil, de se remettre sur pied et de s'éloigner de la maison de son enfance, alors il prenait. Lui-même n'avait jamais été à la plage ou vu la mer. Il s'imaginait déjà dans sa petite maison, avec Sirius, courant dans le sable chaud. Il secoua la tête en s'empêchant de trop rêver. Tout pouvait encore basculer. Rien ne disait que Sirius voudrait toujours vivre avec lui, mais il pouvait au moins prévoir le coup.

– Elle est en état ?

– Non. Elle fait partie des maisons qui n'ont pas été entretenues après la mort des parents de Maître Harry.

– Je veux que tu t'en occupes pour qu'elle soit prête en juin. Nous habiterons là-bas avec Sirius. Je voudrais quelque chose de très moderne, très lumineux... En fait, je veux que tu t'adresses à Sirius pour qu'il s'occupe de tous les aménagements. Je paierai et je pense qu'il sera content d'avoir quelque chose à faire, expliqua Harry.

– Dobby va s'en occuper. Mais les autres maisons ne pourront pas être...

– Oh, ce n'est pas grave, assura Harry. La Villa Bleue est la priorité.

Le fait de dire Villa Bleue lui faisait penser aux vacances et il avait hâte de pouvoir la visiter, rien qu'une fois. Il se demanda où étaient ses autres maisons et, surtout, comment ses autres elfes étaient. Avaient-ils été bien traités par ses parents ?

– Maître Sirius a demandé à Dobby de vous transmettre cette lettre.

Harry attrapa la lettre en songeant que Dobby devait avoir accepté facilement Sirius pour l'appeler "Maître Sirius".

– Dobby pourra laisser les lettres de Maître Sirius sur le lit de Maître Potter pour qu'il puisse les avoir avant de dormir.

– Ça serait parfait. Tu peux les enchanter pour que seul moi puisse les ouvrir ?

– Oui. Si Maître Harry souhaite transmettre une lettre à Maître Sirius, il lui suffira de laisser la lettre sous l'oreiller et Dobby la trouvera.

– Merci, Dobby, dit Harry qui était soulagé à l'idée que son courrier ne puisse pas être intercepté. J'ai oublié de te parler de quelque chose la dernière fois. Je pensais te payer dix Gallions par semaine.

Dobby hoqueta de stupeur et en tomba presque de sa chaise.

– Maître Harry est trop bon... c'est trop d'argent...

Dobby frissonna comme s'il était effrayé à l'idée de posséder autant.

– Ah... combien tu veux alors ?

– Dobby veut travailler gratuitement pour Maître Harry.

– Hors de question, dit Harry catégoriquement. Je veux que, si on s'installe à la Villa Bleue, tu aies une chambre et que tu sois payé. Que dis-tu de trois... d'accord, deux galions par semaine, ça te va ?

Dobby déglutit difficilement avant d'accepter en louant la bonté de Harry. Il disparut dans un pop sonore laissant Harry lire la lettre de Sirius.

.

Harry,

Je sais que c'est la première fois que tu reçois du courrier de l'extérieur et ça me met en rogne à un point inimaginable ! J'espère que tout va bien et que ton bras va mieux.

Est-ce que McGonagall a accepté ton changement d'option ? J'ai oublié de te le dire, mais moi j'avais choisi les Runes qui sont très utiles couplées aux sorts de Défense contre les Forces du Mal (comme je sais que tu as une appétence particulière pour ce cours). J'avais fait en septième année un cursus axé sur les Runes dans la Défense avec le professeur Flitwick qui m'avait beaucoup aidé pour les Duels. Je pourrais te montrer deux trois choses, si tu as pris cette option.

Je suis toujours au Square Grimmaurd ne t'en fais pas. Ma mère est toujours aussi agréable, mais on ne s'insulte plus et elle m'a beaucoup parlé de Tu-Sais-Quoi (Il nous faut absolument un nom de code pour cette opération ! Donne-moi tes idées !). Elle m'a beaucoup parlé de Regulus et ça me fait du bien de savoir qu'il a été heureux ici, malgré tout.

Tu m'as parlé du fait que ton professeur de Défense ne t'avait pas fait affronter l'épouvantard. Je ne pense pas qu'il pense que tu sois faible (sauf si c'est un troll, ce qui est totalement possible venant d'un professeur de Défense). Tu devrais lui demander, si ça te tracasse.

C'est bien que tu continues de courir. Tu parles beaucoup des jumeaux. Des blagues à l'horizon ? Je veux tout savoir sur eux ! Je te conseille juste de ne pas abuser de la potion de sommeil sans rêve, c'est rapidement addictif. Le sport est un meilleur moyen de lutter contre tes cauchemars, même s'il est beaucoup plus simple de prendre les potions, ce n'est pas la solution.

Drago Malefoy t'a donné des conseils ? Excuse-moi, mais il y a un mois tu me disais "jamais je ne serais ami avec un Malefoy", est-ce que je n'aurais pas eu raison sur toute la ligne ? Tu peux le dire. Les Black sont les meilleurs.

Félicitations pour les Potions, maintiens le cap. Si tu réussis tes potions, Servilus ne pourra rien te dire et il va enrager ! Continue à travailler comme tu le fais, mais pense aussi à te reposer. Je dis ça par rapport à Hermione. Fais attention à elle. Beaucoup d'élèves cherchent à trop en faire, à prendre trop d'options et finissent souvent à l'infirmerie à cause du stress. Je ne veux pas de ça pour toi. Prends du temps pour toi et profite du fait que tu puisses faire du Quidditch ! Ça te permet de voir d'autres personnes et de sortir des bouquins.

Ron et Hermione se disputent beaucoup j'ai l'impression. Ça me rappelle Lily et James... tu ne penses pas qu'ils seraient attirés l'un par l'autre ? Tu ne peux pas en vouloir à Ron qui tient à son rat, ni à Pattenrond qui cherche juste à t'aider (c'est sans doute un Fléreur, pour arriver à distinguer la vraie apparence du rat et savoir que tu as besoin de protection).

Les séances avec Mihai se passent toujours aussi bien. Il reste souvent dîner et je me sens un peu moins seul, lui aussi. Il a une grande famille en Roumanie, mais ici il n'a personne. Je crois que ses recherches à St Mangouste avancent bien, même s'il est catastrophé par notre système de santé.

Pour répondre à ta question, non je n'ai pas envoyé de lettre à Lunard. J'appréhende beaucoup et je préfère attendre que Peter soit découvert. Lunard doit encore me croire coupable et je ne voudrais pas griller ma couverture ou le plan. Sans doute qu'après ça, il acceptera de m'écouter.

Je me languis de te voir à Noël, je vais tout faire pour qu'on puisse le passer ensemble !

Fais attention aux hippogriffes (jamais je n'aurais pensé dire ça à quelqu'un...) !

Sirius Orion Black

Toujours Black (Ma mère a validé ! Mais elle a refusé "Black un jour, Black toujours" ça venait d'un roman moldu que Regulus et moi avions lu en douce grâce à mon oncle Alphard).

PS1 : As-tu lancé la phase deux de "l'opération gruyère" ?

PS2 : Je viens juste de voir Dobby, il est génial et je crois qu'il m'aime bien ! Pour répondre à tes deux questions :

1. Pour le sortilège, tu peux utiliser "bulla". Tu le lances en faisant un cercle avec ta baguette. Tu dois penser au mot "bulla" sans le prononcer, c'est un sortilège informulé (Je ne sais pas si tu connais, il s'agit de lancer un sortilège sans le prononcer. Tu vas voir ça vient tout seul avec l'entraînement). Ça permet de faire une bulle de protection qui empêche les bruits extérieurs. Ça ne marche que dans un sens par contre : les autres t'entendront faire du bruit, mais tu n'entendras pas les autres. Pour le retirer, tu traces une croix avec baguette en pensant aussi "bulla". Tu peux aussi le mettre autour de ton lit si tes camarades font trop de bruit.

Je pense que ce sort va te plaire, puisque c'est ta mère qui l'a inventé. Je sais qu'il y en a d'autres qui existent (plus simples), mais je pense que celui-ci devrait plus te convenir. Elle en avait marre que James lui demande de sortir avec elle donc elle a créé ce sortilège. Il me semble qu'il a mis quatre mois à comprendre qu'elle ne l'entendait pas ! Après ça, on l'a supplié pour qu'elle nous l'apprenne.

2. Les Potter ont évidemment une devise familiale : Toujours Décoiffés !

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