PARTIE DEUX – La troisième année de Harry commence. Sirius et Harry se battent sur tous les fronts : prouver l'innocence de Sirius, lui accorder la garde exclusive de son filleul et former une équipe pour éliminer les Horcruxes. La guerre se prépare et il est temps de se faire de nouveaux alliés.
N/A : Le chapitre arrive un peu plus en retard que d'habitude, mais il est enfin là. J'ai eu peu de temps pour le relire donc il est possible qu'il reste quelques fautes. Comme d'habitude je veux vous remercier pour vos gentils retours. J'ai passé le cap des 400 review et des 300 followers et c'est juste énorme pour moi ! Merci à tous ! Dans ce chapitre une nouvelle personne va être introduite et j'espère qu'elle vous plaira. Bonne lecture !
Partie 2. Chapitre 16.
"Discussions de famille"
Cher Sirius,
Je ne sais pas par où commencer cette lettre ou même si tu la liras après ce que j'ai fait – ou plutôt, ce que je n'ai pas fait. Je voudrais te présenter mes excuses pour n'avoir rien fait pour t'aider. Je suis impardonnable. C'est ma fille qui m'a dit que tu étais innocent et, quand j'ai appris que tu n'avais pas eu de procès, j'ai été folle de rage.
Après l'emprisonnement de Bella j'ai quitté le monde magique. Je n'ai plus lu un seul journal et j'ai sincèrement pensé qu'ils t'avaient donné un procès. Encore une fois, la corruption du Ministère et l'injustice n'est plus à prouver...
Je sais que nous n'étions pas très proches depuis mon départ de la famille Black, mais nous nous étions revus quand tu avais été recueilli par les charmants Potter. Je t'avais trouvé à ta place et j'aurai dû savoir que jamais tu n'aurais pu trahir James Potter. J'aurai dû le savoir, j'aurai dû t'aider et je n'ai rien fait, à mon grand regret.
Je suis en Australie avec Ted jusqu'en août, mais si tu le souhaites, à notre retour, j'aimerai beaucoup te revoir autour d'un thé. Je ne t'en voudrais pas si tu refusais.
Je t'embrasse,
Affectueusement,
Andromeda Tonks.
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– Comment ça se passe ? demanda Harry à travers le Miroir.
– Plutôt bien. Les gens sont tous contents de me voir, grimaça Sirius. Certains me disent qu'ils m'ont toujours cru innocent, d'autres que c'est un scandale que je n'ai pas eu de procès. Dans l'ensemble, les gens sont agréables avec moi.
– Mais ?
– Mais ça fait bizarre de parler avec des gens, reconnut Sirius. Je ne me sens pas encore très à l'aise en société et j'espère que ça va juste... Je ne sais pas. La plupart du temps je préfère rester à la Villa Bleue. J'ai besoin de temps, je pense, pour que tout soit comme avant.
– Drago m'a dit que sa mère t'avait écrit.
– Drago ? releva Sirius en haussant un sourcil.
– On est ensemble en Potions, éluda Harry.
– Bien sûr, rit Sirius, vous êtes partenaires en potions donc vous vous appelez par vos prénoms. C'est mignon. Mais oui, je vais justement la retrouver.
– Tu vas chez elle ? s'étonna Harry.
– Oui, répondit Sirius dans un sourire confiant.
– Mhm. Tu feras attention ?
– Bien sûr que je vais faire attention. J'ai aussi reçu une lettre d'Andromeda.
– Qu'est-ce qu'elle disait ?
– Elle s'excuse pour le fait de n'avoir pas vu que je n'avais pas eu de procès. Elle souhaite aussi me revoir, mais ça devra attendre les grandes vacances parce que son mari travaille à l'étranger et ils ne reviennent qu'en août.
– Il travaille dans quoi ?
– Il est relationnel à l'étranger, il va là-bas pour discuter de certains plans, de partenariats entre pays, je ne sais pas trop. Je me souviens qu'il parlait plusieurs langues.
– Et tu lui as répondu ? demanda Harry, intéressé, sachant qu'Andromeda avait toujours été adorable avec Sirius.
– Oui. Je lui ai dit que je ne lui en voulais pas, comment le pourrais-je ? Elle ne pouvait pas savoir. Après la condamnation de sa sœur, elle a coupé ses liens avec le monde magique. Je lui ai dit que j'adorerai prendre un thé avec elle à son retour. Je pense qu'on va converser par lettres à présent. Je suis content de discuter avec elle. Elle a toujours été très intéressante, très cultivée. Une femme charmante. Elle va te plaire.
– C'est super, je suis content que tu renoues des liens avec ta famille, assura Harry.
– Même si ce sont des Malefoy ?
– Même des Malefoy, grimaça Harry.
– Sinon, comment se passent les cours ? Hermione va mieux ?
– Elle est complètement paniquée, admit Harry d'une voix étranglée. Elle pleure tout le temps, je t'avoue que je ne sais pas trop quoi faire.
– Il faut qu'elle se rende compte qu'elle est débordée, dit Sirius qui paraissait embêté à l'idée que Hermione soit aussi proche du burn-out.
– C'est Hermione, soupira Harry. Le château pourrait prendre feu qu'elle terminerait ses devoirs.
– Soutiens-la du mieux que tu peux, tu ne peux pas faire grand-chose de plus, c'est à elle de se rendre compte qu'elle ne peut pas rester comme ça.
– J'essaie. On a eu un petit accrochage il y a quelques semaines et je vois bien qu'elle ne veut pas m'en parler.
– Les professeurs ne lui disent rien ? s'étonna Sirius en voyant que la santé de Hermione le préoccupait.
– Je pense que non, grinça Harry. Tu sais les professeurs ne remarquent pas vraiment si on est fatigués ou non. Ce que je ne comprends pas c'est comment elle fait pour assister à tous les cours.
– Elle a pris beaucoup d'options ?
– Toutes ! éructa Harry. Elle suit toutes les options.
Sirius siffla, admiratif.
– Toutes ? Même Etude des Moldus ?
– Oui, parce qu'elle veut voir "comment les sorciers étudient et voient les moldus", imita Harry. Elle connaît déjà tout mais bon, c'est n'importe quoi.
– Son emploi du temps doit être chargé...
– Mais oui ! coupa Harry. Et le pire c'est que certains cours se déroulent en même temps. Et elle a l'air d'assister à tous les cours... Je ne comprends pas comment elle fait.
Harry grommela dans son coin sans voir que Sirius s'était figé. Parce que Sirius connaissait un moyen de se trouver à deux endroits en même temps. Parce qu'il était souvent passé dans la Salle du Temps du Département des Mystères. Il écarta vite cette hypothèse en songeant que personne n'aurait eu l'idée de confier un Retourneur de temps à une enfant de quatorze ans, douée ou non.
– Et tes autres amis vont bien ? La petite Luna ? demanda Sirius pour changer de sujet.
Harry avait longuement hésité avant de lui parler du harcèlement dont Luna avait été victime. Parce que Sirius avait un jour été de l'autre côté. Mais, finalement, Harry avait eu besoin d'en parler. Sirius avait plutôt bien réagi et s'était insurgé contre les Serdaigles avant de féliciter Harry pour être allé voir Flitwick au lieu de régler ça par lui-même.
– Elle va bien, assura Harry. Elle déjeune souvent avec nous maintenant. Bon, Hermione et Luna ne sont pas encore amies, mais elles arrivent à se côtoyer.
– Pourquoi ?
– Parce que Hermione aime la rationalité, souffla Harry. Et Luna, elle reste... Luna. Elle a des théories qui ne plaisent pas à Hermione. Elle parle des Ronflacks comme s'ils existaient ou d'autres créatures magiques qui semblent imaginaires. Comme Hermione n'y croit absolument pas, c'est parfois un peu tendu.
– Je comprends, sourit Sirius. Ça me rappelle ton père, il était parfois si convaincu de ce qu'il pensait qu'il ne supportait pas que quelqu'un lui dise le contraire.
– Je suppose que Luna en joue beaucoup aussi, rit Harry, mais bon, avec le temps, elles vont finir par s'apprécier.
– Sans doute. Elle n'est plus harcelée au moins ?
– Non, tout s'est arrêté. Les préfets font attention et puis, il se trouve que toutes les personnes qui l'ont harcelé sont passées par l'infirmerie ces derniers jours, ajouta Harry en souriant ironiquement.
– Oh, étrange... dit malicieusement Sirius qui avait compris le sous-entendu. Les jumeaux ont trouvé des cobayes ?
– Exact.
Harry avait les yeux brillants de malice. A chaque fois que Harry avait cette expression, le cœur de Sirius arrêtait de battre, parce qu'il ressemblait beaucoup trop à James. Dans ces moments, Sirius se concentrait sur les yeux verts de Harry, se disant que ce n'était pas James, mais son filleul. Ça marchait la plupart du temps, mais parfois c'était difficile et il se mettait à pleurer dès qu'il coupait le miroir. Parce que son frère lui manquait tellement que s'en était douloureux. Il aurait tout donné pour entendre une dernière fois le rire de James.
Alors que Harry lui racontait ce qu'ils avaient fait avec les jumeaux, Sirius ressentit quelque chose qui lui tordit le ventre ; de la culpabilité. Parce que lui-même avait fait ce genre de blagues à certains de ses camarades. Et il le regrettait à présent. Il avait eu le temps d'y réfléchir à Azkaban et se trouvait particulièrement stupide pour ce qu'il avait fait. Lui qui avait vu ça comme un jeu s'était aperçu que ce n'en était pas forcément un. Aussi nobles soient les intentions de Harry, Sirius se sentait mal à l'aise à l'idée qu'il se venge, après tout, les Serdaigles avaient déjà été punis. Mais Sirius ne savait pas comment aborder ça avec Harry et décida de laisser couler. Il n'était de toute façon pas le mieux placé pour lui en parler.
– Oh, dit soudain Harry en se souvenant de quelque chose. J'ai une question à te poser. J'ai parlé des carnets de ma mère au professeur Flitwick pour qu'il m'aide à réaliser certains sorts...
– C'est une bonne idée, coupa Sirius. Tu devrais aussi voir ta professeure de Runes.
– Oui, je vais y aller, promit Harry. Mais le professeur Flitwick m'a parlé de quelque chose... Il m'a dit qu'elle avait créé un sortilège avec mon père, une fois. Un sortilège qui permettait de trouver n'importe qui sur une carte...
Sirius écarquilla ses yeux avant d'éclater de rire.
– Je ne m'en souvenais pas du tout ! rit Sirius. Par Merlin ! Mais oui, maintenant que tu m'en parles. Sacré James ! C'était en troisième année et on avait eu l'idée de créer la Carte du Maraudeur. On avait déjà plein de sortilèges pour la carte : que ce soit pour la dessiner, pour identifier les personnes ou même les contres-sorts au cas-où quelqu'un essaierait de l'ouvrir. Mais ce qui nous manquait c'était la possibilité d'identifier une personne et matérialiser ses déplacements en temps réel. Il nous fallait un sort qui permette de relier la carte à la magie de Poudlard. Comme un sort de traçage, tu vois ce que je veux dire ?
– Oui. Ça a l'air très complexe.
– Oh oui. Remus y a passé des semaines sans y arriver. On ne savait pas trop comment faire. Finalement le professeur Flitwick a proposé une sorte de projet. James a demandé à Lily d'être sa partenaire.
– Et elle a accepté ?
– Oui. A ce moment ils n'étaient pas amis, mais ils ne se détestaient pas non plus. Quand elle a dit oui, il a fait la chose la plus serpentarde que je connaisse. Il l'a influencé pour qu'elle améliore le sortilège de traçage, rit Sirius. C'était grandiose.
– Pourquoi il voulait que ce soit elle ?
– Parce qu'il savait que Lily était la meilleure. On le voyait tous, elle était juste brillante dans cette matière. Elle a créé le sortilège en une semaine, c'était impressionnant, se souvint Sirius les yeux brillants d'émotions. Et sacrément réussi ! Flitwick était impressionné aussi.
– Et ma mère, est-ce qu'elle a appris à quoi son sort avait servi ? demanda Harry.
– Oh oui, frissonna Sirius. Quand on a quitté Poudlard, elle a appris pour les Animagus et pour la Carte. Je crois qu'elle était plus en colère par le fait que James l'ait manipulé pour le sortilège que par nos transformations. Elle n'a jamais eu le sens des priorités, soupira-t-il faussement.
Harry rigola doucement en imaginant sa mère furieuse contre ce qu'avait fait son père en troisième année et pas par le fait qu'ils étaient passibles d'Azkaban en étant des Animagus non déclarés.
– Elle était furieuse, je crois qu'elle nous a jeté des tas de sortilèges. Tu sais elle n'avait pas très bon caractère, grimaça Sirius. Je l'adorais hein, mais qu'est-ce qu'elle était agaçante parfois ! Elle ne l'a jamais vraiment digéré et James a évité d'en parler après.
– Pour un sortilège ?
– Oui. Parce que je pense que c'était l'un des premiers qu'elle avait créé et qu'elle était furieuse qu'on s'en soit sorti aussi bien grâce à elle. Tu sais combien de retenues on a évité avec cette merveille ? Je n'ai pas osé aller les voir pendant des jours !
– Et le fait que vous soyez des Animagus ?
– Elle trouvait notre transformation très impressionnante. Elle avait peur pour nous, évidemment, et elle a commencé à être en colère, mais quand elle a su qu'on l'avait fait pour protéger Remus, elle a trouvé ça touchant, sourit Sirius amusé.
– En parlant de Remus, tu l'as vu ?
– Pas encore, il est très occupé avec ses élèves. Je pensais lui demander de venir en même temps qu'Amelia et Rufus pour leur parler de l'opération Puzzle et les faire se rencontrer. Qu'est-ce que tu en penses ?
– C'est une bonne idée. Tu me raconteras, demanda Harry impatient parce qu'il savait que cette future réunion était capitale pour leur plan.
– Mais oui, ne t'inquiète pas petit. Je voulais aussi te dire qu'Alan a déposé une demande pour faire ouvrir le testament, comme je suis ton tuteur magique. Ça a été accepté et nous aurons bientôt des nouvelles.
– Super ! dit Harry qui semblait soulagé.
– Je t'enverrais le testament. Une fois qu'on aura pris connaissance du contenu, comme tes parents ont demandé à ce que je sois ton tuteur, je pourrais faire une demande de garde. Enfin... si tu le souhaites toujours, dit Sirius un peu anxieux.
– Tu en doutes encore ? soupira Harry en levant les yeux au ciel. Je veux vivre avec toi, tu veux que je te l'écrive ?
– Oui, j'aimerai bien, dit Sirius en riant. J'ai encore du mal à croire que tu veuilles vivre avec un ancien prisonnier.
– Je vais le faire pour que tu comprennes que je suis très sérieux, affirma Harry. Sinon, comment tu as pris l'audience de réparation ?
Sirius soupira un long moment sans savoir quoi répondre.
– J'étais en colère d'abord. Mais la plus belle chose c'est que tout le monde me croit. Les gens sont furieux que les responsables n'aient pas été punis. Et ça, aucun procès ne peut me le donner. Mais je reste quand même agacé... Je suis fou de rage en fait, soupira Sirius dépité. Je m'y attendais, mais le voir... Cette audience a été inutile et j'ai eu du mal à m'en remettre.
– Je ne comprends pas pourquoi personne n'a rien eu. Je veux dire, c'est hallucinant ! s'exclama Harry qui semblait lui aussi très en colère.
– Je sais, Harry. Mais la colère ne va pas m'aider à avancer. Je t'avoue que je voudrais tourner la page. La seule chose... Ils ne se sont pas excusé, soupira Sirius.
– Pas même Dumbledore ?
– Non, dit rageusement Sirius. Bon, il m'a envoyé des lettres que j'ai brûlées dans la cheminée, mais non, il n'est pas venu s'excuser.
Harry semblait à la fois en colère et triste pour lui. Il ne savait pas quoi dire et se sentait mal pour son parrain qui avait déjà tant souffert. Il ne trouvait pas ça normal, mais ils s'y attendaient tous les deux. Ils avaient été prévenus que les responsables ne s'excusaient jamais, surtout quand il s'agissait du Ministère.
– Je pense que je vais avoir besoin de quelques mois pour me remettre de tout ça, soupira Sirius. C'était plutôt douloureux, devoir parler de ce que j'ai vécu et tout ça. Pour rien au final.
– Tu as été indemnisé.
– Oui, mais ça ne rattrape rien, j'aurai préféré des excuses.
– Je comprends, grimaça Harry qui voyait à quel point son parrain avait été affecté.
– Enfin, ça m'a permis aussi de me dire que je voulais à tout prix retrouver ma place dans la société pour ne plus jamais revivre ça. Tu imagines, si ça avait été Malefoy, ils lui auraient déroulé le tapis rouge.
– Tu veux reprendre ta place de Black, devina Harry.
– Exact, sourit Sirius. Je veux que les gens me voient comme l'héritier des Black et pas seulement comme un ancien prisonnier victime du Ministère. D'où le rendez-vous avec Narcissa. Oh, je suis en retard ! s'exclama-t-il en regardant sa montre. Je crois que ma cousine va me tuer. Je dois te laisser. A plus tard. Fais attention !
.
– Tu es en retard, dit sèchement Narcissa alors que Sirius entrait dans la demeure des Malefoy par cheminette. Au moins tu n'as pas perdu tes manières, ajouta-t-elle en voyant qu'il n'avait aucune trace de suie sur ses vêtements.
– Le talent, sourit Sirius en attirant sa cousine vers lui. Bonjour, Cissy.
– Bonjour, Sirius. Tu es en retard, répéta-t-elle l'air sévère.
– Cinq minutes.
– Cinq minutes de trop.
Narcissa tenta de garder son regard agacé, mais la vision d'un Sirius plein de joie et rigolant la fit vaciller. Ses lèvres tressaillirent un léger moment, avant qu'elle ne reprenne son inspection minutieuse.
– Souris, Cissy. La vie est belle, dit Sirius en l'attrapant par le bras comme il en avait l'habitude quand ils étaient enfant.
– Je ne la trouve pas spécialement belle, rétorqua Narcissa en l'entraînant vers le salon.
Malgré tout, son visage semblait plus apaisé, semblant ravie de ce qu'elle voyait de Sirius. Elle s'autorisa à sourire légèrement en voyant son cousin regarder avec plaisir sa maison.
– Sympa la maison, siffla Sirius en voyant la beauté des lieux. Tu m'étonnes que ton mari est prétentieux.
Narcissa lui jeta un regard si glacé qu'il déglutit avec difficulté.
– Jolie maison, très chère cousine, dit-il d'un ton plus protocolaire.
– Voilà qui est mieux, dit-elle avec un sourire satisfait.
Elle les fit asseoir dans une véranda qui donnait sur l'immense parc. Au loin, Sirius aperçut un terrain de Quidditch et des paons qui paressaient doucement au soleil. Il retint la blague qu'il avait sur le bout des lèvres avant de regarder sa cousine. Elle n'avait pas changé depuis douze ans. Elle avait toujours de longs cheveux blonds, des yeux bleu clair qui l'observaient avec attention, comme si elle voulait lire en lui et un visage froid de parfaite sang-pur.
– Thé ? Café ?
– Un thé sera très bien.
Narcissa fit apparaître d'un mouvement de baguette un service à thé en porcelaine. Ils s'observèrent un long moment, chacun se jaugeant du regard. Cela faisait de longues années qu'ils ne s'étaient pas vu. Mais la lettre de Narcissa avait touché Sirius et il voulait reprendre contact avec sa cousine. Narcissa l'avait aidé lors de sa première année à Poudlard et ils avaient conversé longtemps avant de couper les ponts, définitivement. Sirius était attaché à elle, malgré les années qui étaient passées.
– Tu sembles en forme, dit finalement Narcissa.
– Je le suis.
– Extérieurement, oui, mais...
– Je vois quelqu'un, coupa Sirius en levant ses yeux au ciel. Je vais bien.
– Tu as pris des potions ? demanda Narcissa d'une voix experte.
– Evidemment.
– Bien, dit-elle en hochant sa tête d'un air satisfait.
– Tu as terminé ton inspection ? ricana Sirius.
– Tu sais bien que non, dit finalement Narcissa en s'autorisant un sourire amusé.
– Je ne te laisserai pas m'examiner.
Narcissa laissa apparaître une moue boudeuse sur son visage qui tranchait avec sa froideur apparente. Comme si elle avait décidé qu'elle pouvait laisser tomber ses faux semblants avec son cousin. Sirius sourit largement en voyant sa cousine Cissy réapparaître et pas seulement la belle et froide Mrs Malefoy.
– Tu sais que je n'ai pas l'occasion de pratiquer. Tu devrais me faire ce cadeau.
Peu de personnes savaient que Narcissa avait suivi des cours de médicomagie à sa sortie de Poudlard. Mais elle avait épousé Lucius et n'avait jamais pu pratiquer, dans un hôpital du moins. Narcissa avait pris l'habitude de soigner son mari après une séance de Doloris particulièrement éprouvante. Narcissa ne comptait plus les nuits blanches qu'elle avait passées sous le règne du Seigneur des Ténèbres.
– C'est justement pour ça que je ne veux pas que tu t'approches de moi, grinça Sirius. Et si tu te trompes et que tu me greffes un autre bras ?
– Il faudrait surtout te greffer un cerveau, répliqua sèchement Narcissa. Comment as-tu pu être aussi stupide, Sirius ?
Sirius grimaça alors qu'elle reprenait son ton froid et son regard glacé. Déjà enfant, Narcissa était la plus sérieuse des enfants. Bellatrix était trop impulsive pour qu'on l'écoute, Andromeda était trop vieille et Regulus trop effacé. Sirius ne comptait plus le nombre de réprimandes qu'il avait reçues de sa cousine Cissy. Mais elles avaient toujours été justes et sa cousine l'avait aidé à grandir, quoi qu'il puisse en dire.
– Peter Pettigrow, dit-elle avec tout le mépris dont elle était capable. Cet être insignifiant. Je t'ai connu meilleur juge de tes fréquentations.
– On ne peut pas dire autant des tiennes, répliqua Sirius.
– Les miennes ne m'ont pas conduites à Azkaban.
– Elles auraient pu, dit sèchement Sirius. Tu ne vas pas me faire croire que Lucius était sous Imperium. Il s'en est sorti grâce à son nom et à de l'argent.
– Peut-être, admit Narcissa du bout des lèvres. Mais il s'en est sorti. Pas comme toi.
Sirius soupira parce qu'il savait que sa cousine avait raison.
– Quand j'ai appris que tu avais été emprisonné, j'ai été étonnée, dit-elle en buvant son thé. Comment aurais-tu pu trahir Potter ? Puis, ils t'ont condamné et j'ai décidé de croire en la justice.
– La justice, quelle justice ? demanda Sirius amèrement. On ne s'en sort que grâce à ses relations, tu le sais bien.
– Exact. Tu sais que, si tu n'avais pas rompu tes liens avec ta famille, nous t'aurions aidé ?
– Tout le monde de la famille me détestait pour mes convictions et tu le sais aussi. Traitre à ton sang, ça te dit quelque chose ? fit Sirius hargneusement.
– Tu sais bien que Walburga ne t'a pas renié pour ce en quoi tu crois, dit Narcissa en levant ses yeux au ciel. C'est parce que tu es parti de chez elle en l'insultant copieusement.
– Oui, parce qu'ils étaient fous ! Tu as cru que j'allais m'abaisser devant Voldemort ? Hors de question.
– Ne prononce pas son nom, dit-elle sèchement. Et je le sais, Sirius. Ta mère le savait, ton père aussi. Jamais ils ne t'auraient obligé à prendre la marque.
– Regulus...
– Regulus l'a prise parce qu'il le voulait, fit Narcissa les yeux brillants de rage. Bella l'a prise parce qu'elle le voulait. Alors oui, ils étaient fiers d'eux, personne ne peut le nier. Mais ta mère aurait pu accepter tes idées déviantes, si tu étais resté. Si tu avais été un Black jusqu'au bout.
– Et Andy alors ?
– Nous n'avons pas les mêmes parents, dit froidement Narcissa. Je te rappelle qu'elle a rompu un contrat de mariage pour sortir avec ce né-moldu. Elle a mis l'opprobre sur la famille Black. Combien de galions elle a fait perdre par amour ? Elle savait en le faisant qu'elle se mettrait la famille à dos. Ce n'est pas ce qu'il s'est passé pour toi. Tu as délibérément quitté la maison alors que rien ne t'y obligeait. Tu as quitté les Black pour ton plaisir personnel. Un an, par Merlin ! Il te restait un an à tenir ! Avant de pouvoir prendre ton indépendance. Et tu as tout quitté pour tes amis. Des amis qui t'ont trahi.
– Un seul, grommela Sirius.
– Oui. Et les autres ? Où étaient tes précieux amis quand tu en as eu besoin ? Où était Dumbledore ?
Elle cracha presque ce mot comme s'il lui écorchait la bouche.
– Où était ma famille ? répliqua Sirius agacé.
– Elle n'était pas là parce que tu n'en voulais pas, répliqua Narcissa. Quand tu es parti, tu as rompu les liens avec tout le monde, même avec moi. Je me souviens bien de ce que tu m'as dit dans ta dernière lettre. Tu te rappelles ?
– Oui, dit Sirius affreusement gêné.
– "Ne te mêle pas de mes affaires et retourne avec ton Mangemort de mari", récita-t-elle d'une voix égale.
Narcissa but une autre gorgée de thé avec prestance et Sirius se sentit coupable. Parce qu'il savait que, dans sa lettre, il y avait bien plus que cette phrase. Il avait dit des choses horribles à sa cousine qui, bien qu'ayant un mari Mangemort, avait continué à lui écrire au péril de sa vie, sans que personne ne soit au courant.
– Tu m'as demandé de ne pas me mêler de tes affaires, dit platement Narcissa. Tu ne voulais pas que le nom de Black soit un passe-droit. Bien. Tu n'en as pas eu. Et tu as passé douze ans en prison à cause de ta capacité à te ficher de tout. Parce que tu te croyais supérieur à nous. Tu as fait ton choix et je pense que tu le regrettes.
– Bien sûr que je le regrette, soupira Sirius. Mais je ne pouvais pas nier qui j'étais.
– Sirius, je t'accorde que ta mère n'était pas facile. Mais ton père... Orion était un homme bon, souffla Narcissa les yeux plus doux. Il t'a accepté comme tu étais. Il n'aimait pas plus les nés-moldus que nous, mais il t'aurait accepté. Il t'a formé pour que tu prennes sa suite, ce n'est pas pour rien qu'il l'a fait. Il savait qu'en te donnant accès à tout ça, tu pourrais changer la famille et il l'a accepté.
– Il n'avait pas le choix.
– Bien sûr que si, dit Narcissa agacée. Il t'a écouté. Je te rappelle qu'il a investi dans la boutique Zonko pour toi. Parce que tu lui as dit que ça allait marcher et, surprise, ça a marché. Tu avais un avenir tracé devant toi et tu as tout laissé tomber.
– Ils n'auraient pas accepté que je me marie avec une née-moldue ou que...
– Mais est-ce que tu l'aurais fait ? rit froidement Narcissa. Tu ne le sais même pas. Et, si d'aventure ça avait été le cas, tu aurais eu toute la fortune des Black, leur nom... Tu aurais eu de l'influence. Andromeda n'avait pas tout ça parce qu'elle n'était pas destinée à devenir le représentant des Black. Toi, si. Tes parents ont accepté tes écarts. Je te l'accorde, ils n'étaient pas faciles. Mais ils ont accepté tes amitiés malgré tout.
– Tu sais le nombre de sorts que je me suis pris ?
– Comme nous tous, dit sèchement Narcissa. Ils espéraient te faire changer d'avis, évidemment, mais malgré ça ils voulaient que tu restes dans la famille. Tu es devenu ami avec ce Potter. Un bon parti, une bonne famille. Bien sûr, le fait qu'il se soit marié avec cette sang-de...
– Ne prononce pas ce mot.
– Bien, dit Narcissa en soupirant. Avec cette née-moldue, n'a pas aidé. Mais il reste que tu as su te créer des alliances intéressantes qui ont impressionné ton père.
– Il ne m'en a jamais rien dit, soupira Sirius.
– Parce que nous sommes des Black, affirma Narcissa. Tu sais bien que personne ne parle de ses sentiments chez nous. Tu aurais pu faire une alliance avec Potter, tu aurais pu faire une alliance avec la famille Selwyn que tu connaissais bien et même avec la famille Bones. Je sais que tu étais proche d'Edgar et Alta, dit-elle. Mais non, tu as préféré lutter contre ta famille, t'opposer à tout ce qu'elle pouvait te rapporter. Tout ça pour quoi ?
– Pour mes convictions, pour lutter contre Tu-Sais-Qui ! s'exclama Sirius.
– Sirius, soupira Narcissa qui le regardait comme s'il était un enfant. Si tu voulais lutter contre Tu-Sais-Qui et montrer à tous que tes nés-moldus valaient le coup, tu ne penses pas que rester dans la famille Black et montrer que tu n'étais pas comme tout le monde aurait été suffisant ? Si tu avais créé des alliances et montré ton attachement aux nés-moldus, tu ne penses pas que ça aurait eu plus d'impact ? Si tu avais été un Black tu aurais pu t'opposer à ce que ton père finance une partie de la campagne de Tu-Sais-Qui. Mais tu as préféré tout couper. Tu as coupé toute possibilité à ta famille de se sortir de ça. Tu as laissé Regulus prendre la marque, tu l'as laissé se faire influencer.
– Je sais tout ça, dit sèchement Sirius. Regulus a été une terrible erreur, j'aurai dû le protéger. Et je n'ai pas réussi.
– Non, effectivement, tu as laissé tomber ton frère qui te vouait une admiration sans borne. Quand tu es parti, tu l'as laissé là-bas, il a été tout seul. Tes parents n'avaient personne pour leur dire de ne pas soutenir le Seigneur des Ténèbres, alors ils ont été influencés, comme nombre d'entre nous. Tu as fait ta crise et tu es parti sans mesurer les conséquences.
– Ils l'auraient supporté, même si j'étais resté. Vous avez tous les mêmes vues sur les moldus.
– Pas forcément. Tous les Sangs Purs qui détestaient les moldus ne voulaient pas suivre Tu-Sais-Qui.
– Bien sûr que si !
– Sirius, dit doucement Narcissa. Tu sais bien que cette guerre a eu pour conséquence d'exacerber les tensions entre les familles et que beaucoup n'ont pas suivi le Seigneur des Ténèbres par choix. Ton père t'écoutait. Tu aurais pu le faire changer d'avis ou, du moins, le convaincre de ne pas suivre le Seigneur des Ténèbres.
– Ils pouvaient dire non, souffla Sirius. Si j'étais resté ils m'auraient enrôlé.
– Non et tu le sais, dit sèchement Narcissa. Ce n'étaient pas les meilleurs parents du monde, mais ils étaient attachés à toi. Tu avais juste à attendre tes dix-sept ans. Dix-sept ans et tu étais libre. Dix-sept ans et tu pouvais reprendre une partie des investissements des Black et tracer ta voie. C'est tout ce que ton père souhaitait.
– Ça m'aurait apporté quoi ? A part passer un été de plus à me faire insulter pour ce en quoi je crois, pour voir ma mère admirer Vol... Tu-Sais-Qui ?
– Ça t'aurait permis de ne pas finir en prison, dit simplement Narcissa. Nous avons aidé Bella, malgré ce qu'elle a fait. Mais toi, nous n'avons rien fait parce que tu ne faisais plus partie de la famille. Tu nous as dit ne pas vouloir d'aide.
– Vous auriez dû savoir que je n'étais pas un suiveur de Voldemort.
– Peut-être, soupira Narcissa. Mais tu m'as dit de ne pas m'occuper de tes affaires, donc je ne l'ai pas fait. Tes parents aussi ont été surpris, mais tu avais été clair avec eux. Ils venaient de perdre Regulus, ils ont été si choqués. Ils sont morts quelques semaines plus tard.
– On me l'a appris en prison, oui, soupira Sirius.
– Il n'est pas trop tard, assura Narcissa. La famille Black a beaucoup souffert de la guerre. Et c'est à toi de voir ce que tu veux faire.
– Je veux être un Black de nouveau, lâcha Sirius.
Narcissa se figea en observant son cousin comme si elle n'en croyait pas ses oreilles.
– Dans quel sens ?
– Je veux que le nom des Black soit respecté et pas parce qu'il est associé à Tu-Sais-Qui. Je veux prendre la place de mon père, comme ça aurait dû être le cas il y a des années. J'ai voulu changer la famille Black en partant, ça n'a pas marché, donc je vais changer les choses de l'intérieur.
– Pourquoi ? s'étonna Narcissa.
– Ils m'ont emprisonné pendant douze ans à cause de mon nom, souffla Sirius. Personne n'a pu m'aider parce que personne n'avait d'influence autour de moi. Mon nom aurait pu me protéger, ma famille aurait pu... Mais non, parce que je n'avais plus de famille. Tu as raison.
– Bien, je suis heureuse que tu sois d'accord avec moi sur ce point, dit Narcissa qui se détendit immédiatement en souriant doucement à son cousin.
– J'ai souvent été d'accord avec toi, remarqua Sirius.
– Oui, c'est sans doute pour ça que tu es mon cousin préféré, rit Narcissa.
– Je suis ton seul cousin encore en vie, ricana Sirius.
– En effet, souffla Narcissa en plissant ses yeux songeant sans doute à Regulus.
– J'ai besoin de faire respecter le nom de Black à nouveau et j'ai besoin de toi, fit Sirius d'une voix persuasive.
– J'en suis persuadée, affirma Narcissa fièrement. Je vais t'aider. C'est un scandale que tu n'aies pas eu de procès.
– Je suis d'accord, mais rien ne sera fait. L'audience de réparation, c'était une mascarade. Personne ne s'est excusé. Ils me prennent tous pour un ancien prisonnier et c'est tout.
– Oui, Lucius m'en a parlé. Tu as raison, ils te sous-estiment. Il est temps qu'ils se rappellent que tu es un Black, dit sévèrement Narcissa les yeux brillants de rage.
– Ce que je veux c'est retrouver la puissance des Black. Je veux que plus jamais quelqu'un ne m'emprisonne à cause de mon nom. Je veux être respecté de nouveau.
Narcissa hocha sa tête légèrement, visiblement ravie de la tournure de la conversation.
– Tu sais que tu finances le Ministère depuis douze ans ? Tes parents avaient conclu un partenariat permanent que personne n'a rompu depuis qu'ils sont décédés.
– Non, fit Sirius effaré, comment tu le sais ?
– Le Ministre de la Magie en a parlé à Lucius, dit Narcissa qui semblait visiblement furieuse. C'est un bon moyen de pression contre eux.
– Je ne savais pas... J'ai tout juste commencé à reprendre les comptes et ce n'est pas évident.
– Je me doute, rit Narcissa. Il va te falloir quelques mois pour te roder.
– J'aurai sans doute besoin d'aide. Il faut que je rencontre des dirigeants d'entreprises, des politiciens et je pense que je suis un peu rouillé.
– Tu n'as pas perdu ta prestance, remarqua finalement Narcissa. Tout le monde a été impressionné par ton procès.
– J'ai eu un bon apprentissage, reconnut Sirius.
– Ta mère avait ses défauts, mais elle savait former un Sang Pur, dit Narcissa d'un air satisfait. Il ne te manque pas grand-chose pour ressembler à ton père. Tu vas vite retrouver ta prestance, si tu sais bien t'entourer.
– Je serai intransigeant sur les nés-moldus, souffla Sirius. Je veux que la famille Black ne soit plus vue comme une famille de mage noirs.
– Mhm.
Le visage de Narcissa se tordit en une grimace de dégoût.
– Il faut que tu parles à Andy, rajouta Sirius.
– Je ne lui ai pas parlé depuis tant d'années, soupira Narcissa. Tant de choses ont été dites. Elle a épousé un né-moldu, Sirius. Elle a rompu un contrat de mariage, tu te rends compte de l'infamie qu'elle a porté sur notre famille ?
– Moi aussi.
– Ce n'est pas pareil. Tu es simplement parti, dit-elle en claquant sa langue contre son palais. Tu es resté un Sang Pur, Gryffondor ou non. Tu as peut-être tes vues sur les moldus, mais tu es resté un Black. La seule chose qui peut t'être reprochée c'est ton affreux caractère.
– Je ne t'obligerais à rien, mais sache que je veux qu'elle soit réintégrée dans la famille si elle le souhaite.
– Bien, dit simplement Narcissa. Tu es après tout le tenant de la famille Black.
Sirius souffla légèrement en songeant qu'il allait être difficile de réunir les deux sœurs. Mais il voulait que la famille Black présente un front uni, montrant qu'ils acceptaient les nés-moldus et qu'ils n'étaient pas seulement une famille de mages noirs, juste une famille puissante et influente à qui il ne fallait pas chercher des noises.
– Et il faut qu'on parle de Tu-Sais-Qui, dit finalement Sirius d'une voix plus sérieuse.
Narcissa se figea dans son mouvement en tournant vers Sirius un regard rempli d'interrogations.
– Tu sais qu'il va revenir ?
– Oui, avoua-t-elle la voix tendue. Oui, je sais qu'il n'a pas été éliminé il y a douze ans.
– Je veux savoir ce que vous allez faire à ce sujet.
– Il n'est pas de retour, remarqua Narcissa en fronçant ses sourcils d'inquiétude.
– Pas maintenant, mais il va revenir. Je veux savoir ce que va faire Lucius ?
– Ce n'est pas un Mangemort.
– Narcissa, gronda Sirius.
– Je ne sais pas, admit Narcissa qui laissa apercevoir pour la première fois un vrai sentiment de peur.
– Je sais qu'il va revenir, affirma Sirius. Et si tu veux tout savoir, Regulus s'est retourné contre Tu-Sais-Qui au dernier moment.
– Tu n'es pas sérieux ? souffla Narcissa les yeux écarquillés. Pourquoi ?
– Je ne peux pas t'en parler. Mais il m'a laissé un carnet. Enfin, peu importe, il ne voulait plus le suivre.
– Pourquoi ?
– Parce qu'il s'est rendu compte de la vérité, dit simplement Sirius. Vol... Tu-Sais-Qui ne voulait pas assainir le sang, il voulait juste le pouvoir. Et pour ça, il a simplement eu besoin de monter les familles de Sangs Purs les unes contre les autres.
Narcissa se perdit dans ses pensées un long moment.
– S'il revient, tu sais qu'il va vous vouloir avec lui. Pour votre argent, mais surtout pour votre influence et vos talents, reprit Sirius.
– Je ne suis pas une Mangemort, dit froidement Narcissa.
– Je sais, dit Sirius d'une voix sincère. Mais s'il apprend ce que tu sais faire ? Tu es un atout Cissy et il ne l'a juste pas compris. Combien de fois tu as soigné Lucius de ses blessures ? A quel point sait-il que tu es une experte en magie noire ? Il l'ignore parce que Lucius t'a protégé. Mais il ne pourra pas toujours le faire. Et Drago ?
Narcissa eut un mouvement de recul, entourant son corps frêle de ses bras comme pour se protéger.
– Quoi, Drago ?
– Il est jeune, brillant et va sans doute prendre la suite de Lucius. Il va le vouloir dans ses rangs et tu le sais pertinemment. A quel âge Reg a pris la marque ? Ou Bella ? Tu es prête à voir ton fils marqué ? Je sais que tu te souviens de comment ça se passe sous son commandement.
– Jamais je ne laisserais ça arriver, dit Narcissa les yeux brillants.
– Tu penses que tu auras le choix ?
Narcissa ne répondit rien, parce qu'elle savait, elle plus que quiconque, qu'on ne disait pas non au Seigneur des Ténèbres.
– Ecoute, pour le moment il n'est pas de retour. Mais je vous suggère de vous interroger. Tu ne veux rien avoir à faire avec les nés-moldus, bien. Mais sache que Tu-Sais-Qui viendra vous recruter et qu'il faudra que tu saches ce que tu veux faire et qui tu veux suivre.
– Je ne suis pas prête à parler à Andy, dit Narcissa visiblement tiraillée.
– Je sais. Je veux juste que tu réfléchisses à tout ça. Et que tu saches ce qui est le plus important, suivre un fou ou suivre ta famille dont tu viens de me faire un portrait idyllique. Tu restes une Black et je peux te protéger.
– Tu ne peux pas nous protéger, dit froidement Narcissa. Tu ne le connais pas !
– Si. Je le connais très bien même, répliqua Sirius. Je ne peux rien te dire, mais si tu choisis de me suivre, je te protégerais.
– Et Lucius ? demanda Narcissa montrant par là qu'elle tenait plus que tout à son mari.
– C'est à lui de voir, dit Sirius en grimaçant. Il ne me porte pas dans son cœur et c'est réciproque. Mais si tu me demandes de l'aide, je serai là.
– Je ne t'ai pas aidé quand tu étais à Azkaban.
– Je ne suis pas rancunier, rit Sirius. Je ne te laisserai pas tomber. Tu es ma cousine. Si toi, tu es capable de laisser tes rancunes de côté, je peux faire la même chose.
– Je vais y réfléchir, assura Narcissa.
Sirius hocha la tête, espérant sincèrement que sa cousine ferait le bon choix.
– Bien, maintenant tu vas me parler de cette chose que j'ai lue dans les journaux. Tu veux vraiment demander la garde de Harry Potter ?
– Oui, dit Sirius en laissant un sourire flotter sur son visage.
– Mais que s'est-il passé ?
– Je vais tout te raconter. Tu as du temps devant toi ?
– J'ai réservé mon après-midi pour toi.
– Je suis impressionné, siffla Sirius. Je suis un privilégié. Mais on va avoir besoin de plus de thé, sourit-il avant de lui raconter tout ce qu'il s'était passé pour lui ces derniers mois.
.
Harry et Susan avaient très peu discuté depuis l'anniversaire de cette dernière. Ils n'avaient parlé à personne de ce qu'il s'était passé, d'un commun accord, et ils en étaient très soulagés, sans comprendre pourquoi.
Ils s'étaient embrassés quelques fois au détour d'un couloir, dans la bibliothèque où ils avaient leur habitude et dans une salle de classe. Si leurs bisous étaient devenus plus affirmés, les deux amis ne se parlaient quasiment plus. Ils ne rigolaient plus ensemble. Ils étaient gênés et tendus quand ils étaient en présence l'un de l'autre, comme si toute la pureté et le naturel de leur amitié avaient disparu pour laisser place à cette sensation de malaise. Ils s'évitaient la plupart du temps ou alors restaient dans la même pièce en se parlant avec distance.
Harry ne s'était jamais senti aussi mal, parce qu'il était tiraillé. Il adorait Susan et il le savait. C'était une amie merveilleuse, avec laquelle il adorait rigoler et discuter. Mais les baisers qu'ils partageaient le mettaient mal à l'aise et il ne savait pas comment lui en parler sans la blesser.
Quand Hermione le harcela pour savoir ce qu'il s'était passé, Harry décidé de prendre son courage de Gryffondor à deux mains pour envoyer une lettre à Susan. Ils se rejoignirent dans une salle de classe vide après le cours de Runes, se regardant l'air incertain. Susan avait les joues rougies de gêne et Harry n'en menait pas large non plus, incapable de la regarder en face. Et si cela marquait la fin de leur amitié ?
– Tu as passé une bonne matinée ? demanda finalement Susan en s'installant sur une table, nouant et dénouant ses mains, aussi mal à l'aise que lui.
Harry hocha la tête incapable de parler. Il avait le cœur lourd, la gorge serrée et il se demandait s'il allait briser leur amitié. Il adorait Susan. Il se souvenait de leurs fou-rires, de la façon dont il était plus détendu quand il était avec elle, de leurs conversations à rallonge qui énervaient tant Mrs Pince, de leurs duels en Runes, de leurs fou-rires... Il appréciait Susan, énormément. Mais il avait compris qu'il l'appréciait comme une amie.
Il prit une grande inspiration parce qu'il savait que ce n'était pas bien de faire durer les choses. Il avait essayé, vraiment. Mais il trouvait ça trop étrange de l'embrasser. La première fois ils s'étaient regardé très gênés, en rougissant. Puis, ils avaient recommencé et Harry avait ressenti la même chose ; une peur panique de la blesser quand il s'était rendu compte qu'il ne l'aimait pas de cette façon.
Il savait qu'il devait lui dire et risquer de détruire leur amitié. Il ne pouvait pas la faire espérer, ce n'était juste ni pour lui ni pour elle.
– Susan, je... commença Harry.
– Je pense que... dit Susan en même temps.
Ils se regardèrent très gênés, en rougissant, évitant se regarder.
– Vas-y, dirent-ils d'une même voix.
Ils rigolèrent un court moment, retrouvant leur complicité d'avant. Cela fit un bien fou à Harry.
– Je pense qu'on doit rompre, déclarèrent-ils ensemble.
Harry écarquilla ses yeux, alors que Susan soupirait de soulagement.
– Tu le penses aussi ? demanda Harry d'une petite voix.
– Oui, dit Susan qui semblait beaucoup plus détendue. Je t'apprécie beaucoup, mais...
– Comme un ami, dit Harry en étirant son visage en un sourire.
Il sentit son cœur repartir et un poids s'ôter de ses épaules. Il se sentait léger et heureux à l'idée qu'elle ne lui en veuille pas.
– Je ne savais pas comment te le dire, avoua Susan d'une petite voix. Mais quand on s'est embrassé c'était juste...
– Bizarre, compléta Harry.
– Exact ! Et tu me manquais, mais en tant qu'ami.
– C'est la même chose pour moi. C'était juste si étrange. Je voulais juste qu'on soit comme avant.
– Comme si j'embrassais un frère ou quelque chose comme ça, grimaça Susan.
Harry était rassuré de voir que Susan avait ressenti la même chose que lui.
– Donc, amis ? demanda Susan en tendant sa main à Harry qui s'empressa de la prendre pour l'attirer dans un câlin sans aucune arrière-pensée.
– Toujours.
Susan se détendit dans ses bras, avant de se mettre à rigoler.
– Je propose qu'on ne parle de ça à personne, dit-elle. Tu imagines la tête de Hannah si elle apprend qu'on lui a caché ?
– Je crois qu'elle nous découperait en petits morceaux, rit Harry à son tour.
– Ou alors elle va nous harceler pendant des siècles pour savoir si c'est vraiment ce que l'on souhaite et ensuite insister et...
– Toi aussi elle t'en parle ?
– Mais tout le temps ! soupira Susan. Je te rappelle que je vis avec elle. Tu imagines ?
– Elle est venue plusieurs fois pour savoir ce que je pensais de toi.
– Quelle plaie, dit Susan alors qu'un sourire touché flottait sur son visage.
– Elle est adorable, comprit Harry.
– Mais si envahissante.
– On va la laisser mariner.
– Je lui dirais un jour, promit Susan. Mais pas maintenant.
Harry hocha sa tête. Il était d'avis que personne n'avait besoin de le savoir, mais Susan et Hannah étaient si proches qu'il était étonné que la brune ne lui en ait pas encore parlé.
Susan jeta un coup d'œil à son montre en écarquillant ses yeux.
– Je suis en retard pour les Potions, je suis morte ! A plus !
Susan fila en-dehors de la salle de classe sous le regard amusé de Harry. Il se sentait si soulagé qu'il avait envie de sauter de joie. Ils avaient instantanément retrouvé leur complicité amicale et ça plaisait beaucoup à Harry. Il se demanda s'il avait vraiment été attiré par Susan ou si le fait que tout le monde autour d'eux leur parle de leur relation avait joué un rôle. A présent, il était sûr de pouvoir dire sincèrement que Susan n'était qu'une amie. Il espéra qu'elle le rejoindrait ce soir à la bibliothèque, ils avaient du temps à rattraper.
.
Harry, trop préoccupé par sa conversation avec Susan, ne remarqua pas le garçon qui s'était glissé derrière lui. Il reçut un sort dans le dos et des cordes l'entourèrent, le figeant sur place et le faisant basculer en arrière. Il atterrit douloureusement sur le sol. Il grimaça en voyant Flaks, l'un des harceleurs de Luna, se pencher au-dessus de lui, un sourire malsain aux lèvres.
– Salut, Potter, ricana le Serdaigle en jouant avec sa baguette.
Harry luttait pour combattre les effets du sortilège. Il était dans un couloir, seul, sans pouvoir attraper sa baguette, face à un garçon qui, de toute évidence, le détestait. Flaks était rouge de colère et il semblait avoir envie de le frapper.
– Tu pensais que j'apprendrais pas que c'était ta faute si j'ai été collé toute l'année ?
Harry aurait voulu lui dire de faire attention à sa conjugaison, dans un réflexe typiquement Hermionien, mais il se retint à temps. Il était en position de faiblesse et ce n'était pas le moment de l'énerver. Il se débattit avec les cordes sans succès, tandis que Flaks resserrait son poing sur sa baguette.
– Et ça ne t'a pas suffi de me faire coller jusqu'à la fin de l'année ? Tu t'amuses à nous jeter des sorts. Tu croyais que personne n'en saurait jamais rien ?
– Ce n'est pas moi, dit Harry sans détourner son regard.
Il était mal barré et il le savait, mais jamais il ne baisserait les yeux devant quelqu'un qui l'attaquait. Sa baguette était à portée de main. Quelques centimètres...
– Bien sûr, ricana Flaks. Tout ça pour Loufoca.
– Ne l'appelle pas comme ça ! dit Harry furieux en oubliant sa promesse d'être mesuré. Elle ne t'a rien fait.
– Elle existe, c'est suffisant. J'ai été collé une année entière à cause de toi, Potter.
– Et tu crois que tu m'impressionnes ?
Harry devait avouer, au fond de lui, qu'il était plutôt impressionné. Flaks le dépassait de deux bonnes têtes et il avait un an de plus que lui. Il devait connaître des sortilèges puissants. De plus, Harry n'avait pas sa baguette et était attaché à même le sol. Il était vraiment mal en point. Il se tortilla, mais sa baguette était trop loin pour qu'il puisse l'attraper.
– Cette fille est folle, Potter.
– Et toi tu es stupide, chacun ses combats, dit Harry en tordant son visage en un sourire ironique.
La baguette de Flaks se leva, mais il n'eut pas le temps de l'abaisser qu'un sort rouge fila sur lui et le mis à terre. Harry sentit les cordes autour de lui faiblir et il put s'asseoir avant de se retourner vers l'origine du sort. Il vit à sa grande surprise Drago Malefoy, baguette à la main.
– Tu viens de m'aider là ? s'étonna Harry sans pouvoir s'empêcher de le dévisager.
– Je ne savais pas que c'était toi, dit Drago avec toute la mauvaise foi dont il était capable.
Harry termina d'ôter les cordelettes autour de son corps et put se relever souplement.
– Merci, dit sincèrement Harry.
Drago leva ses yeux au ciel.
– Tu t'es fait des ennemis, Potter, constata simplement le blond.
– Tu n'étais plus là pour me provoquer en Duel, ça me manquait, ricana Harry.
A sa grande surprise, Drago esquissa un sourire amusé, se rappelant sans doute du Duel de sorcier qu'il avait proposé en première année.
– En tout cas, tu devrais faire attention, prévint Drago. Tout le monde sait que tu es derrière les sorts que reçoivent les Serdaigles.
– Merci, fit Harry un peu gêné.
Drago fit un signe de la main comme s'il ne voulait pas de ses remerciements, mais Harry ne pouvait nier qu'il l'avait vraiment aidé. Il ne savait pas quel sort il aurait reçu s'il n'était pas intervenu, mais il savait que ça n'aurait pas été joli à voir.
Harry s'apprêtait à dire quelque chose quand le professeur Lupin arriva dans le couloir, d'un pas léger. Il se figea en prenant conscience de la situation : un élève à terre, Malefoy avec sa baguette et des cordelettes à terre. Harry déglutit difficilement en voyant son regard furieux. Il était encore plus mal barré. Sirius lui avait déjà parlé des "phases" de Remus. Et il savait qu'il ne fallait surtout pas énerver le professeur avant les pleines lunes. Or, la prochaine était demain.
– Explications, exigea Remus en s'assurant que Flaks allait bien et en le réveillant d'un simple coup de baguette.
– Il m'a attaqué, professeur ! plaida Harry.
– Il m'a jeté des sorts toute la semaine ! répliqua Flaks qui avait les yeux brillants de rage. Tout ça pour cette Lou... Luna Lovegood.
Flaks avait pris conscience que le professeur Lupin pouvait le mettre en retenue et s'était retenu d'appeler Luna, Loufoca. Remus soupira, se pinçant l'arête du nez, pour se calmer.
– Et Mr Malefoy ? demanda Remus.
– Il m'a jeté un sort ! dit Flaks victorieusement. Un Petrificus Totalus.
– Il n'a rien fait, dit Harry avec véhémence. Il a vu que Flaks voulait me jeter un sort alors que j'étais à terre, il m'a juste aidé.
Remus haussa un sourcil surpris en se tournant vers Drago qui confirma. Le blond semblait soulagé de voir qu'il avait le soutien de Harry sur ce coup.
– Ils sont montés contre moi, gémit Flaks.
– Je ne pense pas, Mr Flaks, dit fermement Remus. Mr Malefoy et Mr Potter ne sont pas amis, pourquoi se couvriraient-ils ?
Flaks grogna sans donner d'explication supplémentaire.
– Mr Flaks, dois-je vous rappeler que personne ne doit jeter de sorts dans l'enceinte de Poudlard ?
– Non, professeur.
– Bien. Disparaissez. Je vous conseille de ne plus lancer de sorts à un de vos camarades, prévint Remus d'une voix sourde. Cela vous coûtera cinq points.
Flaks hocha la tête, visiblement satisfait de s'en tirer à si bon compte et déguerpit. Harry s'apprêtait à argumenter quand Remus posa ses yeux clairs sur lui, remplis de fureur, et il ravala sa remarque.
– Mr Malefoy, je vous accorde cinq points pour avoir aidé votre camarade, dit doucement Remus en se tournant vers le blond.
Drago sembla interloqué avant qu'un sourire satisfait n'étire son visage.
– Vous pouvez partir.
– A plus, Potter, dit Drago en laissant traîner un regard interloqué sur le duo.
– Mon bureau, dit fermement Remus sans regarder Harry.
Harry suivit Remus avec appréhension. Il voyait ses épaules tendues à travers sa cape et il marchait si vite qu'il dut presque courir pour ne pas le perdre de vue. Il emprunta des passages secrets que Harry ne connaissait pas et qu'il n'eut pas le temps de mémoriser. Quand ils pénétrèrent dans son bureau, Remus indiqua à Harry une chaise et s'installa en face de lui.
Harry sentit son cœur se serrer en croisant le regard de Remus. C'était un regard qu'il n'avait jamais posé sur lui : c'était un regard rempli de déception qui donna à Harry envie de se cacher dans un trou et de ne plus en sortir.
– Remus, je...
– Je ne veux pas entendre d'explications, dit sèchement Remus qui semblait se contenir pour ne pas le secouer comme un prunier, avant de poser un regard grave sur lui. Je suis au courant de votre petite vendetta contre les Serdaigles.
– Ce n'est pas...
– Les jumeaux et toi, n'est-ce pas ? continua Remus d'une voix tendue.
Harry hocha finalement la tête.
– Les jumeaux n'y sont pour rien, souffla Harry.
Remus en doutait visiblement, mais n'épilogua pas.
– Tout ça s'arrête immédiatement, dit Remus d'une voix si froide que Harry en frissonna.
Il baissa la tête en voyant un éclat jaune passer dans les yeux de Remus. Il était vraiment furieux.
– Je suis vraiment déçu, Harry.
– Ils le méritaient ! dit finalement Harry agacé. Ils ont harcelé Luna.
– Je suis d'accord, souffla Remus avec une tension évidente. Ce qu'ils ont fait à cette petite n'est pas acceptable et ça ne le sera jamais. Ils méritaient d'être punis, mais ils l'ont été. Je te rappelle que tu es allé voir le professeur Flitwick qui a pris les mesures qui s'imposaient. Une très bonne initiative. Mais, par la suite, continuer à les harceler comme tu l'as fait...
– Je ne les harcèle pas.
– Ah non ? Alors qu'est-ce que tu fais ? Mr Flaks a été trois fois à l'infirmerie en une semaine. Sans parler des autres Serdaigles qui auraient participé au harcèlement de Miss Lovegood. Tu vas continuer ça avec toute l'école puisque, je te le rappelle, tout le monde l'appelait Loufoca. Tu m'as dit que Hermione l'appelait comme ça aussi. Que vas-tu lui faire à elle ? Lui jeter un sort ?
– Ce n'est pas pareil, expliqua Harry. Ceux-là ils ont piqué ses vêtements et...
– Et ils ont déjà fait perdre deux cent points à leur Maison, le professeur Flitwick est furieux et ils vont être surveillés toute l'année. Mr Flaks va passer la fin de l'année en retenue. Est-ce que tout cela était vraiment nécessaire ?
– Ils le méritaient, répéta Harry sans fléchir.
– C'est marrant, dit Remus en souriant froidement. C'est exactement ce que ton père disait quand il harcelait le professeur Rogue.
Harry eut l'impression de s'être prit le Magicobus en pleine face. Il se souvenait avoir détesté son père et Sirius pour ce qu'ils avaient fait subir à Rogue, parce qu'il avait lui-même été victime de ce type de comportements.
– Il disait qu'il le méritait parce qu'il faisait de la magie noire, expliqua Remus. Et tu ne crois pas que c'est aussi ce que disait Flaks ? Que Luna le méritait.
– Ce n'est pas...
– Pas la même chose ? dit Remus froidement. En quoi est-ce différent ? Parce que toi tu estimes que c'est juste, tout le monde devrait le penser ? Tu te fais justice à toi-même, parce que tu es en colère, parce que tu fais un transfert. Flaks n'est pas ton cousin ! cria-t-il agacé. Alors oui, toi aussi tu as été harcelé, tu trouves ça injuste, mais ils ont été punis pour ça, Harry.
Harry eut l'impression d'avoir avalé une pierre en songeant qu'il avait effectivement pu faire ça pour se venger enfin de ceux qui n'avaient jamais payé pour ce qu'ils lui avaient fait subir. De Dudley qui lui courrait après pour le frapper, de tous ces moments où il avait eu peur, des fois où il lui avait piqué ses vêtements, où il s'était moqué de lui...
– Ils ont été punis. Ce que tu fais c'est participer à un harcèlement qui n'a pas lieu d'être. Et regarde à quoi ça mène. Qu'est-ce qu'il se serait passé si Mr Malefoy n'avait pas été là ?
– Sirius trouvait ça drôle, murmura Harry.
– Tu lui as parlé de ça ? s'étonna Remus.
– Oui. Je lui ai dit que Luna avait été harcelée depuis plus de deux ans, insista Harry en retrouvant de la détermination. Et que...
– Et que quoi ? Que ses harceleurs n'avaient pas été assez punis ? Qu'en continuant à les harceler tu allais faire qu'ils n'harcèleraient plus Luna ?
– Oui, dit franchement Harry.
– Ce que tu leur fais, c'est exactement ce que tu leur reproches. Tu deviens comme eux, un harceleur.
– Non, je ne fais pas ça ! s'exclama Harry les yeux brillants.
– Ah non ? Mr Stebbins a été affublé d'un tutu toute une journée, Mr Flaks a craché des limaces, d'autres ont vomis devant leurs camarades. Tu penses vraiment qu'ils ne vont pas subir des moqueries à leur tour ? C'est un cercle vicieux. La seule manière d'endiguer un harcèlement c'est de faire comme tu as fait au départ, en parler au professeur Flitwick.
– Ce n'était pas suffisant.
Mais la voix de Harry était faible, parce qu'il commençait à comprendre ce que Hermione avait tenté de lui dire. Il était devenu comme eux, au prétexte de faire le bien, au prétexte de protéger Luna.
– Comment tu peux le savoir ? dit Remus. Vous avez commencé à leur lancer des sorts dès le lendemain. Un harcèlement ne s'enlève pas d'un coup. Mais là tu deviens exactement comme eux. Tu te fais justice parce que tu penses que c'est juste, mais ça ne l'est pas. C'est ça que tu veux être, un harceleur ?
– Non... murmura Harry.
– Quant à Sirius...
Remus prit une grande inspiration comme s'il ne savait pas comment le formuler.
– Ce n'est pas juste pour lui, dit finalement Remus d'un ton peiné. Il ne peut pas te dire que c'est mal et tu utilises ça contre lui, parce que tu sais qu'il t'aime tellement qu'il va dire oui à tout ce que tout fait.
– Ce n'est pas vrai !
Harry sentit son cœur cesser de battre un moment.
– Bien sûr que si. Sirius vient d'apprendre que les gens qui l'ont mis à Azkaban pendant douze ans ne vont pas être punis, dit froidement Remus. Il a un peu de mal en ce moment avec les gens qui n'assument pas leurs responsabilités. Et tu l'utilises contre lui, même sans le vouloir. Et qu'est-ce que tu aurais voulu qu'il te dise ? Que c'était mal ? Qu'est-ce que tu lui aurais dit ?
– Qu'il l'avait fait quand il était jeune, comprit Harry en écarquillant ses yeux.
– Oui. Et Sirius ne veut pas que tu lui dises une telle chose. Parce qu'il a peur de te perdre.
Il avait envie de vomir en pensant à son parrain. L'avait-il vraiment mis dans cette situation ? Sirius ne voulait-il vraiment rien lui dire parce qu'il avait peur de le perdre ?
– Mais c'est faux, jamais je ne...
– Sirius ne peut pas gérer un conflit pour le moment, soupira Remus. Il cherche à obtenir ta garde, il m'envoie des lettres tous les trois jours en me disant qu'il a peur de te perdre, qu'il a peur que tu ne veuilles plus de lui. Alors, tu penses qu'il va s'opposer à toi sur ça ?
– Je ne...
– Je sais que tu ne le fais pas consciemment, dit Remus plus doucement. Mais Sirius n'est que ton parrain pour le moment. Il ne sait pas comment réagir, il veut te faire plaisir et il ne va oser te dire que tu fais quelque chose de mal. Si tu veux vraiment qu'il ait ta garde, il va falloir l'aider. Il doit apprendre à être un parent et il ne peut pas l'être si tu l'utilises pour légitimer une action qu'il désapprouve.
– Il a rigolé...
– Oui. Je suis persuadé qu'il trouve ça très drôle, avoua Remus. Mais il ne se rend pas compte. Tu l'encourages là-dedans et ce n'est pas juste, ni pour toi, ni pour lui. Vous voulez être une famille, très bien, mais il va falloir que vous agissiez comme tel. Sirius n'est pas ton ami c'est ton parrain, l'homme qui va t'élever. A moins que tu ne le veuilles plus ?
– Si, bien sûr que si ! assura Harry les larmes aux yeux.
– Je sais que tu n'as jamais eu de figure parentale, soupira Remus. Et que Sirius va avoir du mal à s'affirmer. Mais si vous voulez vraiment construire quelque chose, il faut que tu le considères comme un parent. Un parent qui doit te punir quand tu fais des bêtises, tu comprends ?
Harry hocha sa tête, incapable de parler. Il se sentait déconnecté. Il avait envie de vomir, son cœur avait cessé de battre et il se sentait si coupable que s'en était presque douloureux.
– Je vais te retirer quinze points pour ce que tu as fait, dit finalement Remus un peu anxieux. Je suppose que tu n'as pas besoin de retenue.
Harry secoua sa tête, les larmes aux yeux. Jamais il n'avait eu aussi honte de sa vie. Il avait fait de la peine à son parrain, à Remus qu'il estimait et était devenu pire que Flaks parce qu'il voulait se venger de son cousin. Le pire était de savoir qu'il avait déçu les personnes qu'il admirait le plus.
Jamais il n'avait voulu mettre Sirius dans une telle situation. Il l'aimait tellement et savoir qu'il se retenait de lui dire certaines choses par peur de le perdre le figeait de tristesse. Et la déception dans les yeux de Remus, cet homme qui l'avait aidé à créer un Patronus, qui lui parlait de ses parents, cet homme qu'il admirait tant... Harry ne savait pas s'il allait réussir à surmonter cette douleur et cette honte.
– Harry... dit Remus d'une voix plus douce en le regardant avec tristesse. Tu n'as pas besoin de faire des blagues pour ressembler à ton père. Il avait un don pour le Quidditch et un incroyable sens de l'amitié. Tu possèdes déjà les qualités de ton père, ne prends pas ses défauts.
Harry rentra dans le dortoir des Gryffondors, le visage défait. Hermione comprit instantanément ce qu'il s'était passé et la mine satisfaite qu'elle arbora acheva de mettre Harry mal à l'aise. Elle dut se rendre compte que ça n'allait pas du tout et tenta de le réconforter, mais Harry n'avait pas envie de parler. Il s'installa dans son lit et songea que jamais il ne s'était jamais senti aussi minable de sa vie.
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Harry passa un coup de Miroir à Sirius le lendemain. Il n'avait pas quitté la Salle Commune de Gryffondor. Hermione semblait avoir estimé qu'il avait eu une punition suffisante et tenta de lui remonter le moral, sans succès. Harry se sentait très mal par rapport à son parrain et ne savait pas comment gérer la situation. Il décida de lui passer un coup de Miroir, cherchant comment faire pour s'excuser auprès de lui.
– Tu sais, tu as le droit de me dire quand je fais des bêtises, je ne t'en voudrais pas, dit maladroitement Harry au Miroir.
Sirius manifesta sa surprise d'un haussement de sourcil.
– Pourquoi tu me dis ça ?
Harry soupira avant de raconter la discussion qu'il avait eue avec Remus la veille. Sirius semblait hésiter entre rigoler et compatir.
– Je me souviens quand il nous sortait des discours comme ça. Remus a le chic pour nous faire sentir coupable et appuyer là où ça fait mal, dit simplement Sirius.
– Mais il a raison, dit piteusement Harry. Ce que j'ai fait ce n'était pas très juste. Enfin, je pensais que c'était juste et... Non. Il avait raison, je suis devenu comme eux.
– Harry, ça va aller. L'essentiel c'est que tu aies compris que ce n'était pas bien et que tu ne recommences pas. Remus a simplement fait ça pour que tu comprennes que ce n'est pas bien. Il a essayé avec nous mais ça ne marchait pas trop, rit Sirius.
– Mais toi, pourquoi tu ne m'as rien dit ?
– C'est ça qui t'embête, constata Sirius en voyant le froncement des sourcils de Harry.
– Oui. Je veux qu'on soit une famille et... Je suis attaché à toi. Ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord ou que tu me dis que ce que je fais c'est mal, que je vais refuser de vivre avec toi. Je veux vivre avec toi, je veux qu'on soit... Je veux que tu sois un parent pour moi et pas seulement un parrain. Enfin, si, tu es mon parrain mais...
– J'ai compris, interrompit Sirius très touché. Je vois ce que tu veux dire. Tu as raison, c'est moi qui n'ai pas assuré sur ce coup. Je ne me pensais pas légitime à te dire quelque chose alors que je faisais pareil à mon époque. Et puis, c'était quand même drôle le crache-limace.
Sa remarque eut le mérite de faire rire Harry.
– Mais sans doute que la punition de Flitwick suffisait. Et un petit sort comme ça, conclut Sirius. Je ne sais pas trop comment faire non plus et... J'ai des ajustements à faire je crois.
– Moi aussi, assura Harry.
Harry et Sirius se regardèrent un long moment en songeant au parcours qui s'érigeait devant eux.
– On va y arriver, dit Sirius avec détermination. Il faut juste que tu me laisses le temps de m'adapter. Je ne sais simplement pas comment être un bon parent.
– Et moi je n'ai pas eu de parents, donc je prends ce qu'il y a, dit philosophiquement Harry.
Sirius eut un pincement au cœur en songeant que Harry méritait définitivement mieux que lui.
– Je récupère ta garde et on essaie de devenir une famille, ça te va ? Et je vais essayer de te dire quand tu vas trop loin. Je ne sais pas trop comment, mais on trouvera bien. Et puis, si je vais trop loin... Tu me le diras.
– Et tu dois aussi savoir que si on se fâche ou si tu me punis, je ne t'en voudrais pas, dit Harry anxieux à l'idée que son parrain soit inquiet à l'idée de te perdre. On est une famille, je ne te lâche plus maintenant.
Sirius sourit largement, touché par les mots de son filleul.
– Tu as raison, Harry. Est-ce que je dois te punir parce que tu as fait perdre des points à ta maison ?
– Peut-être que le savon de Remus suffisait, grinça Harry. Mais tu peux si je fais des bêtises ou alors quand tu n'es pas d'accord avec moi.
– Mhm. Ou si tu risques ta vie ?
– Ou si je risque ma vie, confirma Harry en éclatant de rire.
– Je pense qu'on va avoir besoin de Remus, dit finalement Sirius en fronçant les sourcils. Je ne sais pas quelle est la punition adaptée pour un enfant de treize ans.
– On va y arriver, assura Harry. Il faut juste qu'on en discute et... Tu ne peux pas être pire que les Dursley.
– Merci ? rit Sirius. Je vais essayer. Tu penses que je peux trouver des livres sur la parentalité ?
– Tu ne trouveras pas de livre pour éduquer un sorcier qui a un mage noir aux trousses.
Sirius et Harry éclatèrent de rire et Harry se sentit tout de suite mieux.
– Remus a dû se sentir si mal de te dire ça, dit finalement Sirius en grimaçant. Je vais lui envoyer une lettre.
– Oui, je pense, admit Harry qui avait vu la souffrance de Remus. Mais il n'avait pas tort. Enfin, Hermione me l'avait dit, mais ça a moins d'impact.
– Sans doute parce que c'est ton amie. Remus est une figure d'autorité. Il l'est plus que moi...
– Mais non ! On n'a passé qu'un mois et deux semaines ensemble, dit Harry. Remus a juste plus l'habitude parce que c'est un professeur qui doit se faire respecter.
– Tu as raison, on va avoir du travail, soupira Sirius. Je ne suis pas sûr d'être la meilleure pers...
– Ne dis pas ça ! siffla Harry. Tu es la meilleure personne qui me soit arrivée dans la vie. Alors, oui, on ne sait pas trop comment être une famille, mais on va y arriver. Ça ne doit pas être bien compliqué si tout le monde y arrive.
– Je vais quand même demander des conseils à Remus. En parlant de Hermione, comment va-t-elle ? enchaîna-t-il pour changer de sujet et ne pas pleurer devant l'enthousiasme de Harry à l'idée qu'il l'éduque malgré ses lacunes évidentes.
– Elle se surmène toujours, mais elle ne veut rien entendre, grimaça Harry.
– Je vois. C'est difficile pour toi ?
– C'est juste nul de la voir comme ça, souffla Harry.
– Je comprends. Et toi ? Tu n'as pas trop de choses à faire ? Remus m'a dit que tu voyais régulièrement le professeur Flitwick pour les sortilèges.
– Oui, mais ça va. Olivier est plus confiant pour le Quidditch et il a réduit les entrainements. Pour le moment je tiens bien, assura Harry. Et je dors beaucoup mieux.
– La méditation a-t-elle un nouvel adepte ? ironisa Sirius.
– Il faut croire, rit Harry. En tout cas je suis plus détendu et j'ai l'impression que ça marche. Je suis moins en colère aussi.
– C'est l'essentiel.
– Remus m'a parlé de l'occlumancie, il m'a dit que c'était toi qui l'avait initié.
Les yeux de Sirius pétillèrent légèrement, comme quand il partait dans ses souvenirs avec les Maraudeurs.
– C'est quelque chose qu'on apprend chez les Black. C'est une discipline très importante quand tu as besoin de cacher tes souvenirs.
– Ou quand tu veux cacher le fait de se transformer illégalement en Animagus ?
– Aussi ! Il va t'apprendre ? demanda Sirius.
– Il voulait mais bon... peut-être qu'il va abandonner après ce que j'ai fait, soupira Harry.
– Harry, ne t'inquiète pas, dit Sirius amusé. Remus va sans doute se sentir si coupable qu'il va t'envoyer une lettre pour s'excuser et te demander si, toi, tu acceptes toujours de suivre des cours particuliers avec lui, parce qu'il est dangereux et blablabla... Je le connais par cœur.
– Je veux quand même m'excuser, dit Harry un peu soulagé en entendant les paroles de Sirius, et ensuite je verrais s'il veut toujours me l'apprendre.
– C'est une matière très complexe. Je suis un très bon occulmens, se vanta-t-il. Mais je ne pense pas que je pourrais l'apprendre, c'était instinctif chez moi. Je savais que je devais éviter de montrer ce que je pensais dans les regroupements de Sang-Pur, donc j'ai vite appris à cacher mes pensées. J'avais donné un livre à Remus et c'est lui qui a entraîné James et Peter.
– Et Remus comment il était ?
– Remus a toujours été très bon dans tout ce qui concerne l'esprit. Très bon occulmens, évidemment, et il se débrouillait bien en légilimancie, assez pour les entraîner. Ton père a eu plus de mal, rit Sirius. Une vraie passoire. Sans être un légilimens accompli je pouvais savoir ce qu'il pensait, rien qu'en le regardant.
– Je verrais bien si j'y arrive, souffla Harry qui était impatient à l'idée de suivre cet enseignement.
– Ne te prends pas la tête pour ça, dit Sirius en voyant la grimace de son filleul. Je t'assure que Remus va te pardonner, s'il ne l'a pas déjà fait. Sinon, tu es toujours d'accord pour que je prévienne Amelia, Rufus et Remus pour l'opération Puzzle ?
– Je pense que oui, dit Harry plus sérieusement. Et toi ?
– On a besoin d'aide, ils ont prouvé qu'ils étaient de confiance. Donc oui, je pense qu'on peut leur dire.
– Tu me raconteras.
– Evidemment, dit Sirius en levant ses yeux au ciel. Je vais les contacter dès que possible. Et sinon, tu as été voir le professeur de Runes ?
– Oui, elle m'a dit qu'elle m'aiderait pour certains sorts. Elle était impressionnée par ce que ma mère pouvait faire.
Sirius sourit fièrement en pensant à son amie qui avait tant travaillé pour réaliser ces carnets. Il était heureux que Harry puisse en profiter et s'entraîner à reproduire certains sorts.
– Bon, maintenant, raconte-moi ce que tu me disais dans ta dernière lettre. Tu es sûr que ton capitaine a prévu un plan pour tuer l'Attrapeur de Serpentard ?
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