PARTIE DEUX – La troisième année de Harry commence. Sirius et Harry se battent sur tous les fronts : prouver l'innocence de Sirius, lui accorder la garde exclusive de son filleul et former une équipe pour éliminer les Horcruxes. La guerre se prépare et il est temps de se faire de nouveaux alliés.

N/A : Voici le dernier chapitre de la partie deux qui sort avec un jour d'avance, puisque je ne serai pas disponible pour le sortir demain. Ce chapitre reprend beaucoup de passages du livre pour terminer le livre 3 de Harry Potter. C'est plutôt un chapitre de transition vers la partie trois, puisqu'il y a beaucoup d'évènements importants qui vont déterminer la suite, mais j'espère quand même qu'il vous plaira. Bonne lecture !


Partie 2. Chapitre 19.

"Opération Harry"

Les mois d'avril et de mai furent chargés. Jamais les élèves de troisième année n'avaient eu autant de devoirs à faire. Neville était proche de la crise de nerfs et il n'était pas le seul.

– C'est réussi comme vacances ! rugit Seamus un après-midi. Les examens sont dans une éternité à quoi ils jouent ?

Mais personne ne pouvait se plaindre d'avoir autant de travail que Hermione. Même débarrassée de la Divination elle avait davantage de matières à étudier que n'importe qui d'autre. Le soir, elle était généralement la dernière à quitter la salle commune et, le lendemain matin, arrivait la première à la bibliothèque. Elle avait des cernes aussi grands que ceux de Remus et semblait toujours sur le point de fondre en larmes.

Harry avait arrêté d'essayer de la raisonner, sachant que c'était inutile et que lui-même était débordé. Il devait s'organiser pour faire tout son travail, lire les carnets de sa mère, demander des conseils au professeur Flitwick, faire ses devoirs avancés de Runes, assister aux séances d'entraînement de Quidditch, sans parler des interminables discussions tactiques que lui infligeait Dubois.

Le match des Gryffondor contre les Serpentard arrivait rapidement. Harry savait que son rôle serait déterminant dans leur victoire, puisqu'il ne devait attraper le Vif d'or que lorsque l'équipe aurait marqué plus de cinquante points, comme ne cessait de lui répéter son capitaine.

Il avait fini par installer une bulle de silence quand Olivier lui parlait, se forçant à hocher la tête pour faire illusion. Olivier avait fini par le découvrir et s'était vengé lors d'un entraînement, obligeant Harry à poursuivre sans relâche le Vif, le forçant à apprendre nouvelles techniques, jusqu'à une heure avancée de la nuit. Il avait fini si épuisé qu'il avait raté la première heure de cours de McGonagall qui avait mis Olivier en retenue pour "harcèlement".

Tous les élèves ne pensaient plus qu'au match. L'équipe de Gryffondor n'avait pas gagné la coupe depuis le temps où le légendaire Charlie Weasley occupait le poste d'Attrapeur. La tension entre les deux maisons était à son comble. Des incidents éclataient parfois dans les couloirs et, un jour, un élève de Gryffondor et un autre de Serpentard se retrouvèrent à l'hôpital avec des poireaux qui leur sortaient des oreilles.

Pour Harry, cette situation était particulièrement pénible. Il ne pouvait pas se rendre d'une classe à l'autre sans qu'un Serpentard essaye de lui faire un croche-pied. Dubois avait donné des instructions pour que Harry soit toujours accompagné, au cas-où des élèves de Serpentard tenteraient quelque chose pour le mettre hors d'état de jouer.

Harry et Drago avaient quant à eux décidé d'une trêve et s'évitaient au maximum. En cours de Potions, ils ne parlaient plus, évitant de trouver un prétexte pour se lancer des sortilèges.

La veille du match, toute activité cessa dans la Salle Commune des Gryffondor. Même Hermione renonça à ouvrir ses livres. Il régnait un vacarme infernal. Harry s'était assis près de Ron et de Hermione, à l'écart, en essayant de ne pas penser au lendemain.

– Ça va bien se passer, assura Hermione bien qu'elle eût l'air terrifié.

– Tu as un Eclair de Feu ! renchérit Ron qui l'avait entraîné dans une partie d'échecs pour lui changer les idées.

– Oui... répondit Harry l'estomac noué.

Ce fut un grand soulagement lorsque Dubois se leva brusquement en criant "allez, l'équipe, tous au lit !".

Harry passa un long coup de miroir à Sirius qui semblait aussi anxieux que lui et lui souhaita bon courage, lui racontant les plus belles victoires de son père. Harry s'endormit avec la vision de son père marquant des buts pour Gryffondor, sous les exclamations enjouées des Maraudeurs et de sa mère.

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Lorsque Harry et les autres joueurs de Gryffondor entrèrent dans la Grande Salle, le lendemain matin, ils furent accueillis par des acclamations. Harry étira son visage en un large sourire en voyant que les élèves de Serdaigle et de Poufsouffle les applaudissaient aussi.

– Harry, bon courage, lui lança Susan alors qu'il se dirigeait vers le stade.

– Merci, Susan.

Susan sourit légèrement en voyant à quel point Harry était crispé. Avec Hannah, elle rejoignit Hermione qui semblait aussi stressée que Harry.

– Ça va bien se passer, assura Hannah à Hermione.

– Ce sont les Serpentard. À chaque fois... C'est violent, grinça Hermione.

Susan semblait plutôt d'accord avec Hermione, mais essaya à son tour de la rassurer. Le petit groupe se dirigea d'un pas tendu vers les gradins. L'ensemble des Gryffondor portait les couleurs de Gryffondor et les autres maisons avaient aussi déployé des banderoles pour soutenir l'équipe rouge et or. Dean Thomas avait dessiné un magnifique lion qui rugissait et toute l'équipe de Gryffondor sur une banderole, Seamus qui avait mis deux traits de couleur rouge sur ses joues et Neville frappait dans ses mains, impatient.

– Salut, Neville, lança Hannah en s'approchant du brun.

Ils étaient ensemble en cours d'herbologie et ils ne mirent pas longtemps à discuter du match à venir.

– Ils arrivent, dit soudain Ron qui les avait rejoints.

Mais il n'avait pas besoin de leur dire. L'entrée sur le terrain des Gryffondors déclencha une véritable tempête sonore. Les trois quarts de la foule arboraient des rosettes écarlates et agitaient des drapeaux de même couleur, ornés du lion de Gryffondor. Le coup de sifflet de Madame Bibine fut noyé par les cris de la foule qui saluèrent l'envolée des quatorze joueurs. Hermione vit Harry se relaxer alors qu'il s'élançait dans les airs. Il était dans son élément : ses épaules étaient plus souples, il observait avec attention ce qu'il se passait autour de lui et souriait légèrement.

– Regardez Malefoy, grinça Ron agacé, il ne fait que suivre Harry.

– Comme Cho, constata Susan.

– C'est hallucinant, ils ne savent pas chercher par eux-mêmes, renchérit Ron bougon.

– Je ne comprends pas comment ils ont eu leur place, conclurent Susan et Ron d'une même voix.

Susan et Ron se regardèrent, ravis de trouver un terrain d'entente. Ils passèrent le match à crier contre Malefoy et la façon qu'il avait de suivre Harry à la trace. Tout le monde savait que Harry avait le chic pour repérer rapidement le Vif et ça n'étonnait plus personne que l'attrapeur adverse lui colle au train.

– ACCÉLÈRE ! hurlèrent Susan et Ron d'une même voix en voyant que Malefoy continuait de suivre Harry.

Ce dernier sembla les entendre et accéléra brutalement en quête du Vif d'or.

– Il faut attendre, murmura Hermione les serrées devant sa bouche. Cinquante points... Cinquante points...

– ALLEZ HARRY ! hurla Ron en lançant son poing en l'air quand leur ami passa devant eux.

Il semblait que seulement quelques secondes s'étaient écoulées depuis le coup d'envoi avant qu'Angelina ne marque, sous les cris enthousiastes des supporters de Gryffondors.

– AÏE !

Les Gryffondors hurlèrent en direction de Marcus Flint qui venait de heurter Angelina de plein fouet.

Un instant plus tard, la foule rugit d'approbation quand Fred donna un coup de batte à l'arrière du crâne de Flint qui s'écrasa le nez contre le manche de son balai et se mit à saigner.

– VAS-Y FRED ! hurla Susan, bientôt accompagnée par Ron.

Hermione et Hannah se tournèrent vers eux alors qu'ils sautaient sur place en frappant dans leurs mains. Hermione retint un petit ricanement en se souvenant que Susan n'avait jamais vraiment apprécié Ron. Elle songea un court instant que le Quidditch était un formidable moment de rencontre et de partage, avant de se fustiger, se rappelant qu'elle détestait ce sport.

Madame Bibine accorda deux penalty. Alicia marqua le but facilement. Dubois réussi à bloquer le tir de Flint avec un sourire rempli d'ironie qui fit crier de joie les supporters. Pendant ce temps, Harry continuait de voler à la recherche du Vif d'or, sachant qu'il devait encore attendre, les Gryffondors n'ayant pas assez d'avance.

Suite à une attaque délibérée du poursuiveur Montague qui avait pris la tête de Katie pour un souaffle, le score de Gryffondor monta à trente à zéro sous les sifflets extatiques de la foule.

Harry vira et fonça vers les buts de Serpentards, entraînant Malefoy à sa suite.

– Il est trop tôt ! cria Susan.

– C'est une feinte, assura Ron les yeux brillants. Il a vu le Vif et il veut éloigner Malefoy.

Susan dut admettre que Ron avait raison, puisqu'il lui montra que le Vif était du côté des buts de Gryffondor.

– Ahhh ! hurla Hermione en plaquant ses mains devant sa bouche en voyant un cognard frôler la tête de Harry, puis un autre qui lui frôla le coude.

Les deux batteurs de Serpentards qui venaient de lui lancer les cognards s'approchèrent de Harry à toute vitesse, leurs battes levées, sous les cris furieux des Gryffondors. Au tout dernier moment, Harry tira sur le manche de son balai qui monta tout à coup en chandelle tandis que les deux batteurs s'écrasaient l'un contre l'autre dans un craquement sinistre, faisant grimacer Hermione de dégoût.

– C'EST BIEN HARRY !

– ÉCRASE-LES CES SALES TRICHEURS !

Ron et Susan se tapèrent dans la main.

Quand Flint marqua le premier but des Serpentards un soupir de frustration parcourut les rangs des rouges et or. Lee Jordan qui commentait le match poussa de tels jurons que le professeur McGonagall essaya de lui arracher des mains le porte-voix magique.

Le match était en train de devenir le plus déloyal que Poudlard n'ait jamais vécu. Fous de rage que Gryffondor ait si vite pris de l'avance, les joueurs de Serpentard ne reculaient devant aucun moyen pour s'emparer du souaffle. Malefoy continuait de suivre Harry qui restait en altitude, scrutant les alentours. Le score était de quarante à dix et Harry savait qu'il ne pouvait pas encore attraper le Vif.

Katie marqua. Angelina tira un penalty suite à une attaque injustifiée des batteurs envers Olivier Dubois. Puis, elle marqua de nouveau. Et, soudain, Gryffondor menait soixante-dix à dix pour Gryffondor.

Sur les gradins, les supporters de Gryffondor hurlaient à s'en casser la voix. Leur équipe avait soixante points d'avance et, si Harry attrapait le Vif d'or maintenant, ils gagnaient la coupe. Hermione avait les yeux braqués sur Harry alors qu'il faisait le tour du terrain, loin au-dessus des autres joueurs, talonné de près par Malefoy.

Et soudain, Harry donna une puissante accélération à son balai.

– IL L'A VU ! hurla Ron.

– VAS-Y HARRY ! hurlèrent les filles d'une même voix.

Harry tendit sa main, se jeta en avant, lâcha son balai et...

– OUAAAAIIIIS !

Le poing en l'air, Harry remonta en chandelle. Un tonnerre d'acclamation explosa dans le stade. Susan et Ron s'enlacèrent rapidement en sautant, trop heureux pour se souvenir qu'ils ne s'aimaient pas il y a quelques mois. Hermione pleurait de joie. Hannah sifflait et toute la tribune semblait sauter, crier, pleurer, chanter sous l'effet de l'émotion.

Harry s'éleva au-dessus de la foule des spectateurs, tenant bien serrée dans son poing la petite balle dorée.

Dubois se précipita sur Harry, ruisselant de larmes, le prit par le cou et sanglota contre son épaule. Harry fut ensuite rejoint par Fred et George. Angelina, Alicia et Katie criaient "On a gagné la coupe ! On a gagné la coupe !" L'équipe de Gryffondor, enchevêtrée dans leurs étreintes, se laissa descendre vers le sol en hurlant à perdre haleine.

Des vagues successives de supporters submergèrent les barrières et envahirent le terrain. Harry sentit des corps qui se pressaient contre le sien dans un vacarme grandissant. Puis, tous les joueurs de l'équipe furent hissés sur les épaules de la foule.

– Tu les as battus, Harry ! Tu les as battus ! cria Hagrid les larmes aux yeux.

Percy sautait sur place comme un dément, le professeur McGonagall pleurait à chaudes larmes, s'essuyant les yeux avec un grand drapeau de Gryffondor. Ron, Hermione, Susan et Hannah se frayèrent un chemin à grands coups de coudes pour rejoindre Harry. Incapables de prononcer un mot, ils se contentèrent de lui adresser un sourire rayonnant tandis qu'il était emporté vers les grandis où Dumbledore attendait l'équipe avec la gigantesque Coupe de Quidditch.

Quand Harry prit la coupe que lui tendit Dubois, il songea que, si un détraqueur était apparu, il aurait certainement produit le plus magnifique Patronus qu'on n'ait jamais vu.

La fête célébrant la victoire dura deux jours et même le professeur McGonagall ne semblait pas vouloir l'interrompre. L'état d'euphorie dans lequel la victoire de la coupe de Quidditch avait plongé Harry dura une bonne semaine. Il aurait dû savoir que ce bonheur n'était qu'éphémère.

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Les examens étaient imminents et, au lieu de paresser au soleil, tout le monde était forcé de rester dans le château à se concentrer sur de gros volumes. Même Fred et George qui passaient leurs BUSE avaient été surpris à travailler. Percy, qui passait ses ASPIC distribuait de sévères punitions à quiconque troublait la tranquillité de la salle commune. La seule personne qui semblait encore plus anxieuse que Percy, c'était Hermione.

Harry et Ron avaient renoncé à lui demander comment elle s'y prenait pour assister à plusieurs cours en même temps, mais ils ne purent s'empêcher de reposer une dernière fois la question lorsqu'ils virent le programme de ses épreuves d'examen.

– Hermione, dit prudemment Ron sachant qu'elle était sujette aux explosions de colère quand on la dérangeait. Heu... Tu es sûre que tu ne t'es pas trompée en copiant tes horaires ?

– Quoi ? répondit sèchement Hermione en examinant son emploi du temps. Non, bien sûr que je ne me suis pas trompée.

– Est-ce qu'on peut te demander comment tu comptes passer deux examens en même temps ? demanda Harry.

– Non.

Harry soupira en songeant que ça ne servait à rien d'insister. Il espérait simplement que les examens passeraient vite pour que Hermione puisse enfin se reposer. Il détestait la voir comme ça.

Les examens passèrent à une vitesse folle. L'examen de Métamorphose fut particulièrement difficile, mais Harry pensa s'en être relativement bien sorti. L'épreuve de Sortilège se passa à merveille et il eut la surprise de réussir à la perfection son sortilège d'Allégresse. Il croisa le regard appréciateur du professeur Flitwick. Les carnets de sa mère avaient été utiles.

L'examen de Soins aux Créatures magiques se passa bien. Hagrid leur demanda de répondre à un questionnaire sur toutes les créatures qu'ils avaient vues au cours de l'année. Harry eut beaucoup de plaisir à répondre aux questions sur les Hippogriffes.

L'épreuve de Potions ne fut pas un complet désastre. Son philtre de confusion avait une teinte bleue pervenche plutôt que bleue claire, mais il pensa avoir limité les dégâts en voyant Rogue grimacer et Hermione lever ses pouces en l'air pour lui dire que sa potion était bonne.

Les examens de Botanique, Astronomie et Histoire de la magie se passèrent moins bien que celui de Sortilèges, mais Harry eut l'impression de s'en être sorti.

Le meilleur examen qu'ils eurent à passer fut celui du professeur Lupin. Il leur avait organisé une course d'obstacles en plein air au cours de laquelle ils durent traverser une mare profonde où se cachaient des strangulots, parcourir des ornières pleines de Chaporouges, se frayer un chemin dans un marécage sans prêter attention aux indications trompeuses des Pitiponks, puis pénétrer dans une vieille malle où les attendait un nouvel épouvantard.

– Excellent, glissa Remus à Harry. Vingt sur vingt.

Ravi de son succès, Harry resta sur place pour assister aux parcours de Ron et de Hermione. Ron fut excellent jusqu'au moment où un Pitiponk parvint à l'entraîner au milieu du marécage dans lequel il s'enfonça jusqu'à la taille. Hermione, après avoir tout réussi à la perfection, entra dans la malle qui contenait l'épouvantard. Une minute plus tard, elle bondit au-dehors en poussant un hurlement.

– Hermione ! s'exclama Remus, surpris. Que se passe-t-il ?

– Le p-p-professeur McGonagal ! haleta-t-elle en montrant la malle. El... elle a dit que j'avais tout raté !

Il fallut un certain temps pour la calmer. Quand elle eut enfin retrouvé ses esprits, elle retourna au château avec Harry et Ron. Ce dernier avait encore une légère tendance à rire de sa réaction face à l'épouvantard, mais eut la délicatesse de ne pas en parler quand les Poufsouffles les rejoignirent pour le déjeuner.

Pour leur dernier examen, ils montèrent ensemble l'escalier de marbre. Ron les quitta pour aller en Divination alors que Harry et ses amies se dirigèrent au troisième étage pour leur examen de Runes. Harry le trouva si facile qu'il termina trente minutes en avance, sous le regard à la fois impressionné et agacé de Hermione.

À la fin de la journée, ils se retrouvèrent tous dehors, à l'ombre d'un arbre, enfin libérés des examens.

Personne n'entendit la prédiction funeste de Trelawney qu'elle prononça quelques minutes après le départ de Ron.

"Ça se passera ce soir ! Le Seigneur des Ténèbres est là, solitaire, abandonné de ses amis. Pendant douze ans, son serviteur a été enchaîné. Ce soir, avant minuit, le serviteur brisera ses chaînes et ira rejoindre son maître. Avec l'aide de son serviteur, le Seigneur des Ténèbres surgira à nouveau, plus puissant et plus terrible que jamais. Ce soir... avant minuit... le serviteur... ira... rejoindre... son maître..."

Après s'être réveillée, le professeur Trelawney retourna lire sa boule de cristal, sans se souvenir de ce qu'elle venait de prédire.

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Sirius Black arriva au Ministère aux aurores. Il passa devant le garde à l'entrée sans même déposer sa baguette. Toutes les personnes qui se trouvaient sur son passage s'écartèrent en voyant ses yeux qui flamboyaient de rage. Sa robe pourpre aux armoiries de la famille Black volait autour de lui et il semblait si en colère que personne ne chercha à lui parler ou l'interrompre.

Il monta dans l'ascenseur et se dirigea vers le bureau du Ministre de la Magie d'un pas rapide, sans qu'on n'ait besoin de lui indiquer le chemin.

Il fronça légèrement les sourcils en voyant Amelia qui attendait sur le petit canapé attenant au bureau du Ministre, prête à être reçue.

– Sirius ! s'exclama-t-elle en le voyant arriver.

– Je viens voir Fudge, dit Sirius froidement sans même la saluer.

Amelia l'observa, très inquiète. Jamais elle ne l'avait vu comme ça. Sirius était fou de rage, les yeux fixés sur la porte du bureau du Ministre et il ne semblait même pas la voir. Sirius se dirigea vers le bureau du Ministre.

– Vous ne pouvez pas... commença le secrétaire en s'interposant entre Sirius et la porte.

– Je vous conseille de vous pousser, dit Sirius d'une voix tranchante.

Sirius lui jeta un regard si glacial que le secrétaire s'écarta pour les laisser passer en glapissant de peur. Sirius entra dans le bureau sans même frapper et Fudge, derrière son bureau, sursauta si fort qu'il en fit tomber son encrier. Il grimaça en croisant le regard furieux de Sirius.

– Mr Black, salua Fudge en se levant, l'air très gêné. Bonjour Amelia.

– Monsieur le Ministre, dit la Directrice de la justice magique d'un ton sec, montrant qu'elle-même était furieuse.

– IL S'EST ÉCHAPPÉ ! hurla Sirius quand Amelia eut fermé la porte.

Sirius lança sur la table l'édition matinale de la Gazette du Sorcier qui titrait "Pettigrow, Mangemort, s'échappe d'Azkaban", faisant sursauter le Ministre de nouveau, qui devint rouge, visiblement très embêté.

– Un Animagus par Merlin ! On a parlé de ça pendant tout le procès. C'est un Animagus et personne n'a pensé à renforcer la protection d'Azkaban. Vous n'avez pas pensé à adapter sa cellule ? Vous êtes INCOMPÉTENT OU QUOI !?

– Il s'est évadé pendant un transfert, nous avions tout...

– Vous savez où il est à présent ? Il est parti retrouver Voldemort. Oui, Voldemort, Monsieur le Ministre, répéta Sirius fou de rage, alors que Fudge perdait son chapeau en entendant le nom maudit.

– Sirius, calme-toi, dit doucement Amelia qui était partagée entre sa colère contre le Ministère et son inquiétude.

– Que je me calme ? QUE JE ME CALME ? cria Sirius. Ce traitre a trahi mes meilleurs amis, il m'a envoyé douze ans à Azkaban et il va s'en prendre à mon filleul ! Alors, non, je ne vais sûrement pas me calmer !

– Nous faisons tout ce que nous pouvons pour le retrouver, assura Fudge d'une voix qu'il espérait être rassurante.

– CE N'EST PAS ASSEZ !

– Et bien je...

– J'ose espérer, Monsieur le Ministre, que vous avez une solution pour rattraper Pettigrow parce que, là, vous avez un gros problème, dit Sirius d'une voix remplie de promesse.

– Un problème ? répéta Fudge en pâlissant légèrement.

– Oh oui, dit Sirius avec un sourire menaçant. J'ai appris que la famille Black finançait le Ministère depuis des années. Ça ne vous a pas dérangé de prendre mon argent sans me donner de procès, n'est-ce pas ?

– Je n'aurai jamais...

– Oh, non, vous n'avez effectivement rien fait, rit Sirius si froidement qu'Amelia en frissonna. Et comme vous ne faites rien, j'ai décidé de retirer tous mes financements.

Fudge perdit toutes ses couleurs.

– Vous retirez... Vous... Vous êtes sûr ?

– Oh que oui ! assura Sirius. Je ne donne pas mon argent à des incapables, qui ne donnent pas de procès aux personnes qui travaillent pour eux et qui laissent échapper l'ennemi public numéro un. Et surtout, surtout, qui ne me laissent pas avoir la garde de Harry.

– La garde de Mr Potter a été assurée par...

– Par qui ? Dumbledore ? C'est un directeur d'école, par Merlin ! Un directeur d'école qui a mis Harry chez des moldus qui l'ont maltraité toute sa vie !

– Je... je ne savais pas, je... Dumbledore a assuré que... balbutia Fudge visiblement choqué par la véhémence de Sirius.

– Sirius, tu... dit Amelia.

– Je ne me calme pas, non, coupa Sirius d'une voix tranchante les poings serrés et se retenant visiblement de frapper quelque chose. Croupton m'a enfermé pendant douze ans ! Douze ans ! Ce Ministère enferme des gens innocents et laisse les coupables s'évader, il n'y a que moi que ça choque !?

– Mr Croupton...

– Quoi Mr Croupton ? Vous allez me ressortir la même excuse ; contexte de guerre. Contexte de guerre et alors ? Personne ne s'est excusé ! Douze ans de prison et tout ce que vous avez fait c'est rien, rien à part laisser échapper le vrai coupable ! Parce que ce Ministère c'est du GRAND N'IMPORTE QUOI ! rugit Sirius.

– Voyons, Mr Black, nous sommes très attachés à la justice.

– À la justice ? Laissez-moi rire, ricana Sirius. Votre Ministère m'a enfermé pendant douze ans et tout le monde s'en fiche. Je n'ai pas eu d'excuses. RIEN ! Rien du tout, pourtant vous étiez bien contents des donations des Black pendant douze ans. Vous avez de la chance que je ne vous demande pas de rembourser tout ce que vous m'avez pris.

Fudge blanchis encore plus à ces mots et vacilla, sachant que, si Sirius demandait le remboursement, le Ministère était ruiné.

– Vous êtes des INCAPABLES ! TOUS AUTANT QUE VOUS ÊTES !

– Enfin, nous faisons du mieux que nous pouvons. Mr Black, asseyez-vous, nous allons discuter...

– Pettigrow s'est échappé et c'est entièrement de votre faute ! Je vous promets, Monsieur le Ministre, que si ce rat touche à un cheveu de Harry, vous allez avoir affaire à moi. Et je vous assure que toutes les rumeurs sur ma famille sont vraies.

Sirius lui lança un regard rempli de dégoût et de fureur qui fit blêmir Fudge. Sirius n'était pas à prendre à la légère et le Ministre le savait très bien. Il avait entendu les rumeurs sur la famille Back et ne voulait pas penser à ce qu'il lui ferait si Harry était blessé par Pettigrow.

Sirius partit sans même dire au revoir, claquant la porte si fort qu'il en fit tomber les tableaux accrochés aux murs.

Amelia le suivit immédiatement, sans un regard pour Fudge, trottinant pour le rattraper. Elle posa une main sur son épaule pour l'entraîner dans son bureau. Si certains s'étonnèrent de voir Amelia Bones et Sirius Black ensemble dans les couloirs du Ministère, personne ne se risqua à les interpeler.

Amelia lança un sort de silence dans son bureau alors que Sirius s'effondrait sur son canapé, la tête entre ses mains, le souffle court.

– Excuse-moi... souffla-t-il sans oser la regarder.

Ses épaules tressautaient et il semblait à la fois fou de rage et bouleversé. Amelia s'approcha de lui et posa son bras autour de son dos, comme elle le faisait quand Susan n'allait pas bien. Peu à peu, Sirius se détendit, prit de profondes respirations et sembla être prêt à faire face à la réalité. Il avait les yeux un peu rouges et semblait vraiment souffrir d'un mal terrible.

– Désolé... murmura Sirius très gêné qu'Amelia l'ait vu dans une telle situation.

– Tu n'as pas à t'excuser, assura Amelia avec douceur, triste de le voir dans un tel état.

– J'ai presque insulté le Ministre...

– Ne t'inquiète pas, il ne va pas t'envoyer à Azkaban.

La remarque légère d'Amelia eut le mérite de faire rire Sirius qui accepta un grand verre d'eau de la part d'Amelia.

– Il faut que tu m'aides, dit finalement Sirius le regard sombre.

– Je suis folle de rage ! affirma Amelia avec véhémence. Comment ont-ils pu le laisser s'échapper comme ça ? Ils savaient que c'était un rat, par Morgane ! On va le retrouver, ne t'inquiète pas. Pas la peine de partir à sa recherche...

– Non, c'est à propos de Harry, corrigea Sirius qui n'avait aucune idée de partir à la recherche du rat, sachant qu'il était sans doute déjà parti vers Voldemort.

– Harry ? répéta Amelia qui s'était figée, avant de le couver d'un regard attendri.

Ça avait toujours été à propos de Harry. Sirius n'était pas furieux parce que l'homme qui avait trahi ses meilleurs amis s'était enfui, mais parce qu'il avait peur qu'il cherche à atteindre Harry et qu'il ne pouvait pas le supporter.

– Peter s'est échappé. Dumbledore va en profiter pour refuser d'avancer le procès et obliger Harry à retourner chez ses moldus pour qu'il ait cette fichue protection de sang, tu ne crois pas ? releva pertinemment Sirius.

– Tu as raison, soupira Amelia qui venait de prendre conscience que c'était juste ce qu'il fallait à Dumbledore comme excuse pour maintenir le procès en juillet. Il s'oppose déjà à la demande de garde et cet élément ne fait que confirmer le fait qu'il doit retourner chez ses moldus pour être protégé.

– Il faut que tu m'aides. Il faut absolument que je récupère Harry pour cet été, il faut que...

– Je vais t'aider, assura Amelia en le coupant, voyant qu'il était prêt à lui faire un long discours pour qu'elle accepte. Tu as un plan ?

Sirius fut surpris qu'elle accepte aussi rapidement de lui venir en aide, avant de se souvenir qu'elle était aussi inquiète que lui à l'idée que Harry retourne chez les Dursley. Il sourit malicieusement et Amelia fut soulagée de voir qu'il semblait reprendre confiance en lui.

– Bien sûr que j'ai un plan. L'opération Harry.

– Alors on le met en œuvre. On empêche Harry de retourner chez les Dursley, on le sauve, on obtient une garde totale, tout ça sous le nez de Dumbledore, dit-elle d'une voix déterminée.

– Il y a quelque chose de très Serpentard chez toi, tu le sais ?

Amelia lui lança un sourire machiavélique.

– Tu n'as aucune idée à quel point.

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La Gazette du Sorcier titra le lendemain, "Scandale au Ministère : Spoliation de l'héritage de Mr Black par le Ministère". L'article rappelait toute l'affaire Black et la responsabilité du Ministère dans son emprisonnement à tort et des irrégularités de procédure qui avaient été faites.

Rita Skeeter, qui avait eu vent de la visite de Sirius Black au Ministère, n'eut pas à enjoliver l'histoire. Le Ministère était accusé d'avoir spolié l'héritage de Sirius Black à hauteur de 23.345 gallions, ponctionnant de l'argent dans son coffre depuis douze ans, alors que le Ministère l'avait emprisonné à tort à Azkaban.

Sirius Black avait accordé une interview exclusive à Rita Skeeter qui l'avait gratifié de nombreux compliments, visiblement sous le charme.

Sirius avait expliqué ne pas vouloir poursuivre le Ministère en justice, mais simplement vouloir que la population sorcière se rende compte des nombreuses irrégularités au sein du Ministère. Il avait insisté sur le fait que les dirigeants n'avaient pas hésité à prendre son argent sans s'inquiéter de son absence de procès, alors même qu'il avait travaillé comme Langue-de-Plomb pendant trois ans. Il rappela qu'aucune personne du Ministère ne s'était excusé, alors que c'était tout ce qu'il avait souhaité.

Il avait indiqué que son avocat, Alan Maxwell, avait prévu de proposer une réforme de la justice magique qu'il allait appuyer auprès des membres du Magenmagot, car "les choses devaient changer". Il avait mentionné être déçu de l'incapacité du Ministère à assurer la protection de la population en ce que Peter Pettigrow s'était évadé et que le Ministère n'avait pas pris les mesures pour éviter sa transformation en Animagus. Il avait fait valoir que, malgré leurs liens très fusionnel et la volonté des Potter, on ne l'autorisait toujours pas à récupérer la garde de son filleul Harry Potter, montrant encore une fois la façon désastreuse dont on le traitait.

Rita Skeeter avait terminé son article en demandant des comptes à l'intégralité du Ministère et listant les noms des personnes responsables de ce qu'elle appelait le "scandale Black". Fudge avait été obligé de s'excuser publiquement, mais rien n'avait apaisé la colère des citoyens, outrés par le comportement du Ministère.

Narcissa avait lu la Gazette du Sorcier avec un sourire satisfait. Sirius Black était de retour.

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Harry,

J'espère que tu vas bien. Je n'ai pas le temps de te passer de coup de miroir en ce moment, mais comme tu te doutes, je suis très en colère par l'évasion de Peter et très occupé entre la demande de garde, l'opération Puzzle et tout ce que je dois gérer à côté. La seule chose qui me rassure c'est que Remus est là pour te protéger. Je ne pense pas qu'il tentera quelque chose, mais bon, il est certain qu'il va essayer de rejoindre notre ami au Puzzle.

S'agissant de l'opération Puzzle, je t'informe que Rufus est parti chercher des informations auprès du potionniste dont je t'ai parlé. Les recherches ont pris beaucoup plus de temps que prévu. Remus a trouvé des choses intéressantes sur la famille de l'homme au Puzzle et Amelia aussi, ce qui va nous permettre d'avancer. Nous collectons toujours des informations. Je pense que nos recherches "réelles" ne commenceront qu'après le mois de juillet ou août, pour nous permettre de nous préparer au maximum.

J'ai également décidé de couper tout financement au Ministère en réaction à tout ce qu'il s'était passé. J'ai appris que mes parents avaient accordé un financement annuel au Ministère sans indiquer de date de fin. Ils ont donc reçu de l'argent des Black depuis plus de douze ans, sans même s'inquiéter du fait que je n'avais pas eu de procès. La Gazette a été malencontreusement informée de ce fait (oups), tu as dû lire l'article de Rita Skeeter.

Ensuite, je veux te féliciter pour le match. Ça avait l'air fantastique quand tu me l'as raconté et j'espère que tu as pu fêter cette victoire dignement ! Je suis fier de toi et je suis persuadé que ton père doit l'être aussi. Ta mère adorait le Quidditch, mais, bizarrement, avant de sortir avec James, elle a toujours soutenu les autres équipes...

Enfin, j'ai une chose très importante à te demander et il faut absolument que tu me fasses confiance. Je sais que Dumbledore veut que tu retournes chez les Dursley. Pour les protections, parce qu'il estime que je ne peux pas m'occuper de toi et surtout par rapport à Peter qui pourrait chercher à t'atteindre... je ne sais pas qu'elle est l'excuse qu'il va utiliser, mais je suis persuadé qu'il va essayer de te convaincre d'y retourner...

Je viens d'apprendre que le procès pour la garde ne serait pas avancé. Il reste fixé en juillet, parce que Peter s'est échappé et qu'il représente un risque pour toi et que tu dois retourner chez les Dursley où tu seras en "sécurité". Ce qui veut dire que, légalement, tu dois retourner avec les Dursley, au moins jusqu'à la date du procès. Je suis désolé, mais je n'ai rien pu faire.

Mais, rassure-toi, on a un plan et il faut absolument que tu le suives. Et pour cela, tu dois me faire confiance. Si Dumbledore demande à ce que tu retournes chez les Dursley, tu dois lui dire que tu vas y aller. Je sais que tu n'as pas trop avancé sur l'occulmencie, mais tu peux essayer de ne pas trop penser au fait que c'est moi qui t'ai demandé de le dire.

Ensuite, je te promets de vais gérer. Tu vas chez les Dursley et je viens te chercher le plus tôt possible. Je ne te laisserais pas là-bas, je te le promets. Je sais que ce ne sont pas des nouvelles que tu voulais avoir et que c'est difficile à entendre pour toi, mais fais-moi confiance.

Fais attention à toi, ne fais pas de vagues. Il faut que Dumbledore y croit le plus possible pour qu'il ne vienne pas fourrer son nez dans nos affaires.

Fais-moi confiance. Tu me manques.

Sirius Orion Black,

La Noble et Très ancienne maison des Black,

Toujours Black.

PS : Je note que l'année est presque finie et que tu n'as risqué ta vie que quatre fois, je pense que tu te ramollis un peu !

.

Harry sentit un mélange de frustration et de colère l'envahir. Il eut à peine le temps de se remettre de la lecture de sa lettre qu'un Préfet lui tendit un mot de Dumbledore qui souhaitait le voir immédiatement dans son bureau. Il s'arma de courage pour faire face à cette nouvelle confrontation.

Quand Sirius lui avait dit que Dumbledore voulait le forcer à retourner chez les Dursley, Harry en avait été horrifié et avait pensé que Sirius parviendrait à tout régler avant la fin de l'année. De toute évidence, il n'avait pas réussi.

Il ne savait pas ce que Sirius avait prévu comme plan, mais il espérait que ce n'était pas dangereux. Il ne voulait surtout pas que Sirius retourne à Azkaban. Il avait besoin de son parrain et, même si c'était difficile pour lui, il était prêt à retourner chez les Dursley quelques semaines avant de pouvoir aller à la Villa Bleue.

– Harry ! s'exclama Dumbledore quand il frappa à son bureau.

– Je suis venu dès que j'ai eu votre mot, dit Harry d'une voix qu'il espérait assurée.

Fumseck l'accueillit avec douceur en se posant sur son épaule. Harry réussit à sourire légèrement et à le caresser avant qu'il ne rejoigne son perchoir.

– Fumseck t'a toujours apprécié, commenta le directeur les yeux pétillants.

Harry prit place sur le fauteuil et garda en tête tous les conseils de Remus : ne pas croiser le regard d'un légilimens qui pouvait, même inconsciemment, entrer dans son esprit et éviter de penser au fait que Sirius lui avait demandé de mentir.

– Comment se sont passés tes examens ? demanda gentiment le directeur.

– Pourquoi vous m'avez fait venir ici, professeur ? coupa Harry qui s'impatientait.

Dumbledore eut un léger mouvement de recul en entendant l'amertume dans la voix de Harry.

– Je veux te parler des vacances, Harry.

Harry se crispa parce qu'il savait ce qu'il allait dire. Il avait vu que Dumbledore prenait des précautions pour lui parler. Et que cela voulait dire une seule chose : Sirius avait eu raison.

– Vous voulez que je retourne chez les Dursley, n'est-ce pas ? dit Harry d'une voix étranglée.

– Oui, affirma Dumbledore qui semblait soulagé que Harry l'ait compris. Oui, je veux que tu y retournes. Même si ce n'est que quelques semaines. Tu comprends, il faut que les protections de ta mère continuent d'être effectives. C'est pour ta sécurité, mon garçon.

– Et le fait qu'ils me maltraitent ne vous gêne pas ?

Dumbledore tiqua légèrement, avant de reprendre un visage neutre.

– Harry, je suis persuadé que ta tante t'aime. Elle a sans doute des problèmes de communication, mais ils sont attachés à toi. Sinon, pourquoi t'auraient-ils recueilli ?

Harry se demanda si Dumbledore avait pu les forcer. Mais non, sans doute que Pétunia dans un éclat de lucidité, avait eu le souvenir de sa sœur et avait faibli en comprenant qu'elle permettait par sa présence de protéger Harry. Avant de le regretter pendant plus de douze ans.

– Sirius m'aime tout autant, assura Harry d'une voix affirmée.

– J'en suis persuadé mon garçon. Écoute, je comprends que tu veuilles passer du temps avec Sirius, mais il est essentiel que tu retournes chez les Dursley.

Harry prit une grande inspiration et une longue expiration, comme le lui avait appris Remus.

– Et ensuite ?

– Et ensuite quoi ? demanda gentiment Dumbledore.

– Je vais chez les Dursley. Et ensuite, est-ce que vous allez appuyer la demande de garde de Sirius ? demanda Harry d'une voix qu'il espérait posée.

Dumbledore sembla embêté.

– Il faut que tu retournes chez les Dursley tous les ans, admit-il. C'est pour les protections, tu com...

– Vous avez lu le testament, n'est-ce pas ? dit brusquement Harry sans croiser le regard de Dumbledore. Mes parents ne voulaient pas que j'aille chez les Dursley. Pourquoi est-ce...

– Tes parents ne savaient sans doute pas qu'y retourner pouvait te sauver la vie. Je te rappelle que ses protections t'ont permis de lutter contre Voldemort en première année.

Harry sentit son cœur battre à la chamade quand il revit le visage du professeur Quirrell brûler. La peur qu'il avait lue dans ses yeux. Voldemort. Il cligna des yeux pour se souvenir d'où il était. Certes, ces protections lui avaient sauvé la vie, mais il avait été mis en danger, en premier lieu, et par Dumbledore.

– Ce n'est pas pour ça que les Dursley sont des bonnes personnes, répliqua amèrement Harry.

– Non. Mais il est essentiel que tu y retournes, insista Dumbledore.

– Qu'est-ce que vous proposez alors, une garde alternée ? Une semaine chez les Dursley, une autre chez Sirius, grimaça Harry d'une voix remplie d'ironie. Vous ne voulez pas que Sirius ait ma garde tout court, ce que je ne comprends pas c'est pourquoi.

– Pour les protections, expliqua Dumbledore un peu gêné à l'idée que Harry soit aussi réticent. C'est essentiel. Comme tu le sais, Peter Pettigrow s'est échappé et il va sans doute chercher à retrouver Voldemort. Il est essentiel que tu sois protégé.

– Je sais tout ça. Mais je serai tout aussi en sécurité chez Sirius.

– Voldemort est là et...

– Pourquoi est-ce que Voldemort chercherait à me tuer ? Il a sans doute d'autres projets, soupira Harry.

Dumbledore flancha. Harry se souvenait de la conversation qu'il avait eue avec lui en première année. Dumbledore lui avait dit qu'il était trop jeune pour savoir pourquoi Voldemort voulait le tuer et, de toute évidence, il n'était pas prêt à lui dire aujourd'hui.

Harry plongea son regard dans celui de Dumbledore et s'efforça de penser à quel point il aimait Sirius. Il ne pensa à rien d'autre. Il rompit le contact en voyant l'air embêté de Dumbledore.

– Il est de mon devoir de m'assurer que tu sois en sécurité, insista Dumbledore avant de soupirer. Et tu ne l'es pas avec Sirius, je suis désolé de te le dire.

– Sirius est la meilleure personne que je connaisse !

– Sirius a passé douze ans à Azkaban.

Harry souffla parce qu'il savait que jamais il n'arriverait à faire entendre raison à Dumbledore. Et Sirius comptait sur lui.

– Si je vais chez les Dursley, je pourrais aller chez Sirius après ?

Dumbledore hésita un court moment, heureux de voir que Harry était prêt à faire une concession.

– Oui. Si le tribunal l'autorise.

Harry sourit avec difficulté, se disant que Dumbledore ferait tout pour que le tribunal ne l'autorise pas. Il avait trop de pouvoir. L'idée que Dumbledore arrive à écarter Sirius de sa vie et qu'il allait passer le reste de l'été chez les Dursley le fit paniquer. Il sentit les murs se rapprocher et son souffle devenir erratique.

Il prit le temps de respirer profondément. Sirius avait un plan. Il lui avait dit qu'il viendrait le chercher et il devait lui faire confiance. Il allait venir le sauver. Il lui avait promis. Et il fallait que, pour une fois, il fasse confiance à quelqu'un d'autre que lui-même.

C'était à Sirius de jouer à présent. Et Harry lui faisait assez confiance pour ça. Il en avait assez de se battre. Alors, pour la première fois de sa vie, Harry laissa tomber et décida qu'il en avait marre d'essayer de lutter contre les adultes qui voulaient tous avoir leur mot à dire sur sa vie. Il ne pouvait pas les faire changer d'avis. Sirius allait se battre pour lui et il allait le sortir de là.

– D'accord, murmura Harry sans regarder Dumbledore. J'irai.

– Fantastique ! soupira Dumbledore visiblement très soulagé. Écoute Harry, je sais que ce n'est pas simple pour toi, mais ils t'aiment au fond d'eux.

– Très au fond d'eux, ricana Harry.

– Avec Pettigrow qui va rejoindre Voldemort, il est essentiel que tu sois protégé.

– J'ai compris, dit Harry en hochant la tête. Je peux y aller ?

– Bien sûr mon garçon. Je suis fier de toi.

Harry grimaça alors qu'il sortait du bureau, le cœur lourd. Il avait voulu une preuve, il l'avait. Dumbledore voulait qu'il retourne chez les Dursley pour cette fichue protection. Parce que le Ministère n'avait pas été capable de garder Pettigrow en prison. Parce que Dumbledore ne voulait pas que Sirius s'occupe de lui et que tout le monde lui vouait une admiration sans bornes, ne remettant jamais en question ses décisions.

Dumbledore voulait le contrôler. C'était la conclusion à laquelle Harry était arrivée et qui lui faisait terriblement mal. Il savait que ça ne pouvait pas être seulement parce que Sirius avait passé douze ans à Azkaban. Non, il ne voulait pas qu'il ait sa garde parce qu'il ne voulait pas qu'il soit proche de Sirius. Il avait vu à quel point il essayait de dénigrer Sirius pour qu'il accepte ce qu'il voulait. Dumbledore voulait le contrôler et c'était la seule réponse à toute cette histoire. Il savait que, si Sirius s'occupait de lui, Harry aurait une autre figure vers laquelle se tourner plutôt que son vénéré directeur.

Et il y avait aussi cette histoire de protections. Dumbledore était persuadé que Voldemort allait venir le tuer, mais pourquoi ferait-il ça ? Il lui avait échappé en première année, mais ça n'expliquait pas pourquoi il avait voulu le tuer en premier lieu. Dumbledore lui cachait quelque chose. Il voulait contrôler Harry pour qu'il fasse ce qu'il souhaitait et ça ne lui plaisait pas du tout.

Harry sentit l'amer goût de la déception dans sa bouche. Il avait l'impression que son cœur avait été broyé, puis jeté et piétiné. Il se sentait si mal qu'il avait envie de frapper quelque chose jusqu'à ce qu'il ne puisse plus ressentir cette terrible douleur qui déferlait dans son cœur. Il songea que c'était ce qu'on devait ressentir quand on était déçu par son modèle.

Harry traversa sa journée dans un brouillard flou. Il vit à peine le regard inquiet de Hermione sur lui.

– Harry, tu vas bien ? demanda-t-elle alors qu'ils étaient en train de prendre leur dîner.

Harry sentit la main de Hermione sur son bras. Il ne savait pas comment réagir. Il était bousculé par des tas d'émotions et sa respiration de méditation ne l'aidait pas. Il ne se sentait pas en colère, plutôt déçu, triste, comme vidé. Comme s'il n'avait plus de but dans la vie. Il avait tant admiré Dumbledore, il lui avait fait confiance, il avait toujours cru à ce qu'il disait, que c'était pour son bien. Mais non, ça ne l'était pas. Dumbledore ne voulait pas son bien et ça faisait terriblement mal.

– Pas vraiment, murmura Harry sans oser la regarder, ne pouvant pas cacher son état à celle qui l'avait toujours aidé et soutenu quoi qu'il lui en coûte.

Hermione se crispa et elle l'entraîna habilement en-dehors de la Grande Salle pour un devoir de Runes à corriger. Susan et Hannah étaient en pleine discussion et ne remarquèrent pas l'air dépité de Harry. Elle les entraîna dans un coin du parc, à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes.

– Dumbledore veut que je retourne chez les Dursley, murmura Harry d'une voix anxieuse.

Hermione se contenta de poser une main réconfortante sur son bras, parce qu'il n'y avait rien de plus à dire. Harry lui raconta ce que Sirius lui avait écrit et ce que Dumbledore lui avait dit. Si Hermione semblait triste pour lui, elle ne parut pas surprise.

– Tu n'as pas l'air étonnée, remarqua Harry.

– Je m'y attendais un peu, pour tout te dire. Dès que Dumbledore s'est opposé à la demande de garde, j'ai compris qu'il voulait que tu retournes chez les Dursley.

– Pour les protections de ma mère.

– Je pense qu'il y a autre chose, soupira Hermione. Je veux dire, tu pourrais aussi être protégé dans une autre maison avec des protections, non ?

– Sans doute. Je pense qu'il y a quelque chose avec Voldemort. Il pense qu'il va chercher à me tuer.

– Ça pourrait expliquer sa volonté que tu reviennes chez les Dursley, admit Hermione. Mais, je me demande si... Si tu es chez les Dursley, tu ne vois pas Sirius et...

– Et comme ça Dumbledore peut continuer à me faire faire ce qu'il veut. Parce qu'il n'y a pas Sirius derrière pour lui dire que c'est hors de question, compléta Harry avec amertume.

Hermione prit une grande inspiration en comprenant ce que cela signifiait et se tendit parce qu'elle sut qu'elle avait eu raison. Cela faisait quelques mois qu'elle se posait des questions sur le rôle du directeur dans l'enfance de Harry. Elle avait été horrifiée en apprenant son opposition à la demande de garde et il ne lui avait pas fallu longtemps pour comprendre qu'il était beaucoup plus simple pour Dumbledore de savoir Harry chez les Dursley.

Harry soupira de dépit en comprenant qu'il avait été le seul à ne pas voir clair dans le jeu de Dumbledore. Il s'en voulait d'avoir défendu le directeur devant Sirius de si nombreuses fois. Sirius avait vu clair dès le départ. Il avait su que ça n'allait pas être simple, que le directeur allait s'y opposer, mais pourtant, il n'avait jamais rien dit à Harry pour ne pas le blesser. Parce qu'il tenait à lui. Il avait eu tort de croire que le directeur voulait son bien. Ce n'était pas le cas puisqu'il voulait l'envoyer dans une famille qui le maltraitait, juste pour être sûr de garder le contrôle sur lui.

– Sirius va te sortir de là, assura Hermione la voix remplie d'espoir.

– Je l'espère, Hermione. Pourquoi il fait ça ? demanda Harry la voix brisée.

– Je ne sais pas Harry, je ne sais pas. Mais Sirius est là, il tient à toi.

Hermione dut sentir que Harry n'allait pas bien du tout, puisqu'elle passa ses bras autour de lui pour lui faire un câlin. Harry enfouit sa tête dans le cou de sa meilleure amie, s'accrochant désespérément à elle, avant de se mettre à pleurer. Parce que tout était si douloureux.

Il avait l'impression d'être rempli de peine et de déception. Il se sentait minable pour n'avoir pas compris le plan de Dumbledore. Il se sentait mal à l'idée d'avoir été manipulé, d'avoir fait confiance à quelqu'un qui ne lui voulait de toute évidence aucun bien. Dumbledore voulait simplement qu'il soit à ses ordres. Dumbledore voulait éloigner Sirius de sa vie pour qu'il puisse le contrôler. Parce qu'il savait que Voldemort était après lui, sans comprendre pourquoi. Dumbledore avait de toute évidence un plan et il se fichait qu'il soit heureux ou non dans sa vie, tant qu'il était protégé par les protections de sa mère.

Il se sentait mal, si mal. Parce qu'il venait de perdre le modèle qu'il avait admiré depuis son entrée dans le monde magique. Et il sut que jamais il ne pourrait oublier cette sensation de trahison qui lui déchirait le cœur en deux.

.

Sirius Black et Amelia Bones transplanèrent dans le Surrey. Ils marchèrent jusqu'à la rue Privet Drive avec une appréhension palpable. Ils avaient revêtu des habits moldus et Sirius avait des enchantements pour qu'on ne le reconnaisse pas. Ils cherchèrent des yeux la maison de Harry.

– Bon, Sirius, dit Amelia en le fixant l'air sévère. Tu te souviens des règles ?

Sirius souffla de frustration et leva ses yeux au ciel.

– Oui, chef, ironisa-t-il.

– Répète-moi les règles.

– Tu es sérieuse ? demanda Sirius.

– Je ne veux pas d'incident. Tu sais que, ce qu'on fait là, ce n'est pas vraiment autorisé. Enfin, moi je suis autorisée, mais pas toi. Donc pas de bavure. Je ne veux pas que tu retournes à Azkaban.

– Oh... Serait-ce de l'inquiétude que j'entends ? s'étonna Sirius avant de lui lancer un sourire en coin amusé dont il avait le secret.

– Pas du tout.

– Mais si, tu t'inquiètes pour moi ! Il y a six mois tu pensais que j'étais un assassin et là tu t'inquiètes pour moi.

Sirius sautillait d'excitation, alors qu'Amelia se retenait visiblement de le frapper et d'enterrer son corps dans un endroit où personne ne pourrait le trouver.

– Rappelle-moi pourquoi je t'adresse la parole ? grinça-t-elle.

– Plusieurs choses ; mon charisme fou, mon intelligence, mon sens de l'humour... Il y a tellement de choses, soupira-t-il faussement, un sourire ironique sur les lèvres. Autre chose ? Ah, oui. Tu m'adores et tu t'inquiètes pour moi parce que tu m'adores.

– Je fais simplement mon travail, répondit sèchement Amelia.

– Laisse-tomber. Ton secret est bien gardé.

Il lui décrocha un clin d'œil aguicheur et elle grogna en levant ses yeux au ciel. Sirius pouvait être si énervant par moment.

– Les règles, Sirius, intima-t-elle en posant ses mains sur ses hanches.

– Ok ! capitula Sirius en levant ses mains au ciel. Je ne tue pas les Dursley et je ne les torture pas, même s'ils méritent d'être enfermés dans un cachot jusqu'à la fin de leur v...

Sirius déglutit difficilement en voyant le regard glacé d'Amelia et s'interrompit.

– Et quoi d'autre ?

– Je ne leur efface pas la mémoire, je ne leur jette pas de sorts pour les transformer en animal ou en toute autre chose... En fait, je ne leur lance aucun sort.

– Mais encore ? insista Amelia.

– Ok ! cria Sirius en boudant. Je ne mets pas mon poing dans la figure de ce troll de Dursley. Je n'agresse personne en aucune façon, moldue ou sorcière.

– Bien.

Elle lui tapota la joue comme s'il était un petit enfant et il se déroba agacé, les bras croisés contre son torse.

– J'ai le droit d'imaginer les torturer ? Tu sais, je connais plein de sorts très douloureux...

– Tant que je ne vois pas ta baguette sortie, tout va bien, dit Amelia en levant ses yeux au ciel devant son air innocent.

– Tu sais, tu n'es vraiment pas amusante. Tu aurais dû être répartie à Serdaigle. C'est la maison des gens ennuyeux.

Amelia éclata de rire.

– Merci. Je suppose que la maison de l'intelligence n'aurait jamais pu te choisir, toi.

– Bien sûr que non, je suis trop drôle pour cette maison. Et j'étais déjà si intelligent, je n'avais pas besoin d'une maison pour me le dire.

– Tu sais, c'est mon boulot d'être sérieuse. Je suis la Directrice de la justice magique.

– Tu peux arrêter de te vanter, espèce de Serdaigle, grinça Sirius en évitant habilement le coup d'épaule d'Amelia. J'aurai dû demander à Rufus de venir avec moi.

– Tu ne peux pas parce que tu sais que ce qu'on fait est à la limite de la légalité. Et Rufus est un Serdaigle, je te rappelle.

– C'est vrai ! constata Sirius avec effarement. Donc, ça vient vraiment de toi. Tu es ennuyeuse avec ton règlement.

– Tu sais bien que je suis obligée de faire ça, pour la procédure.

– Mm, dit Sirius dubitatif. Je suis sûr que Rufus m'aurait laissé le frapper. Juste une claque. Une tape ?

Amelia le foudroya du regard et Sirius capitula d'un signe de la main.

– Je crois qu'il faut tourner à droite, dit Amelia en sortant un plan qu'elle avait récupéré auprès du Département de la régulation magique avant de venir.

– Ce quartier est d'une tristesse, murmura Sirius en regardant autour de lui. Où tu vas ? Il faut tourner à gauche ici.

– Comment tu le sais ? s'étonna Amelia.

– Je suis déjà venu, je te rappelle.

– Ça fait un quart d'heure qu'on tourne en rond alors que tu savais où c'était ?! s'indigna Amelia qui se retenait de sortir sa baguette.

– Pas précisément, expliqua Sirius amusé. Je sais que c'est par là puisque que c'est de là que Harry est venu quand je l'ai rencontré. Mais je ne sais pas précisément où est la maison de l'horreur.

Ils approchèrent de la rue Privet Drive, quand Amelia se figea.

– Qu'est-ce qui se passe ? demanda Sirius en prenant instinctivement sa baguette.

– Regarde le chat, dit-elle en fixant un petit chat roux qui se prélassait au soleil, devant une maison semblable aux autres.

– C'est un chat, grinça Sirius. Je préfère les chiens, tu sais. Les chats sont dégoûtants.

– Non, regarde mieux.

– Nom d'un hippogriffe ! C'est un Fléreur, non ? s'exclama Sirius les yeux écarquillés. Ça fait longtemps que je n'en avais pas vu. Les Potter en avaient un.

– Ah oui ? demanda Amelia en souriant légèrement quand elle entendit le ton doux avec lequel Sirius parlait des Potter.

– Oui, Bambou. Il me détestait, mais Lily l'adorait. Je crois qu'elle l'utilisait pour faire des expériences, le poil de Fléreur peut être très utile en potions.

– Je l'ignorais, avoua sincèrement Amelia. Mais ce qui m'inquiète c'est qu'il y a un Fléreur dans une rue moldue, juste à côté de la maison de Harry.

– Et je suppose qu'en tant que Directrice de la justice magique, tu ne crois pas aux coïncidences.

– Effectivement, grimaça Amelia. S'il y a quelqu'un pour surveiller Harry...

Sirius se crispa en serrant ses poings, comprenant ce que voulait dire Amelia.

– Les règles, rappela sévèrement Amelia. Allons parler aux habitants de la maison. On se trompe peut-être.

– J'espère pour Dumbledore qu'on se trompe.

Amelia frappa à la porte. Une femme aux cheveux grisonnants et à l'air sinistre leur ouvrit la porte.

– Oui ?

– Amelia Bones. Mon collègue, Mr Johnson. Nous sommes de la police. Pouvons-nous entrer ?

La vieille femme sembla hésiter un moment, avant de les laisser passer. Sirius remarqua immédiatement trois autres chats dans la pièce. Il put les observer de près et constater qu'il s'agissait en fait de croisements entre des Fléreurs et des chats moldus. Ce qui était interdit s'il se souvenait bien de ses cours de Soins aux Créatures Magiques.

– Une tasse de thé ? proposa la dame.

– Non merci, dit brusquement Amelia. Vous êtes ?

– Arabella Figg.

Sirius fit un rapide tour de la maison pour chercher une indication montrant que cette dame connaissait l'existence du monde magique. Ils ne pouvaient pas interroger une moldue sur la magie comme ça.

– Vous êtes la dame qui s'occupe de la justice magique, n'est-ce pas ? demanda Mrs Figg.

Amelia et Sirius se regardèrent très surpris, avant de comprendre qu'ils avaient eu raison de s'arrêter ici.

– En effet, confirma Amelia. Vous êtes une sorcière ?

– Cracmolle.

– Vous avez de très beaux chats. Ce sont des Fléreurs ?

Mrs Figg se figea un long moment en regardant ses chats.

– Je suppose qu'ils ne sont pas enregistrés, dit Amelia d'un ton pincé. Vous savez sans doute que les croisements entre Fléreurs et chats sont interdits.

Le silence de Mrs Figg fut éloquent.

– Vous allez m'arrêter ? demanda-t-elle finalement sans nier les faits.

– Non. Nous voulons simplement des informations. Mais je vais vous demander de faire enregistrer les Fléreurs et les faire stériliser le plus rapidement possible, sans quoi j'enverrai la Brigade Magique vous donner une amende.

– Je le ferai, promit la vieille femme qui semblait soulagée qu'on ne lui retire pas ses chats.

– Nous voulons vous parler de Harry Potter, reprit Amelia.

– Oh ! dit Mrs Figg en souriant. Harry. Un petit garçon charmant.

– Vous le connaissez ?

– Bien sûr ! Dumbledore m'a demandé de le surveiller depuis qu'il est arrivé chez les Dursley, expliqua-t-elle alors que Sirius se figeait.

– Et vous connaissez bien les Dursley ?

– Je les connais oui, ce sont mes voisins. Ils me laissent souvent le petit Harry quand ils partent en vacances ou en soirée.

– Ils n'emmènent jamais Harry ? s'étonna Amelia en sentant son sang bouillir.

– Oh non, jamais, sourit Mrs Figg sans se rendre compte que Sirius était devenu légèrement blanc. C'est pourtant un garçon charmant. Toujours poli, très intelligent.

– Et Harry, il savait que vous étiez une Cracmolle ? demanda Sirius un peu agacé.

Harry lui avait dit qu'il avait tout découvert à partir de ses onze ans. Cette femme l'avait donc gardé à de nombreuses reprises sans rien lui dire sur le monde magique.

– Oh non ! Dumbledore m'a demandé de ne rien dire, dit Mrs Figg sur le ton de l'évidence. Je devais garder un œil sur lui, mais ne rien révéler. Il m'a dit qu'il était trop jeune.

– Oh... dit Amelia franchement en colère. Donc, Harry ne savait rien du monde magique ?

– Je ne pense pas. En tout cas il n'a rien dit. Mais Dumbledore m'avait dit que les Dursley devaient se charger de tout lui apprendre.

– Mm. Est-ce que les Dursley savaient que vous connaissiez Dumbledore ? demanda Amelia.

– Grands dieux, non ! s'exclama Mrs Figg l'air conspirateur. Ces gens sont affligeants. Dumbledore m'avait dit qu'il ne fallait surtout pas qu'ils le sachent.

– Et ils vous laissaient récupérer Harry ? Pourquoi vous ? Vous êtes proches des Dursley ?

– Pas tellement. Les Dursley étaient très secrets s'agissant de Harry. Je crois qu'ils avaient un peu honte, je n'ai jamais compris pourquoi. Ils ont dû sentir que j'étais de confiance, surtout parce qu'ils avaient besoin de quelqu'un pour le garder, dit-elle après un temps de réflexion. Bien sûr, j'ai dû lui faire passer des moments pénibles, mais les Dursley n'auraient jamais laissé Harry venir chez moi s'ils avaient pensé qu'il s'y plaisait.

– Excuse-moi, dit Sirius d'une voix glaciale en sortant de la maison.

Il ne pouvait pas rester en face de cette femme une minute de plus. Il souffla plusieurs fois pour se contenir, se rappela des cours du professeur Binns, récita intégralement la loi de Gamp et les usages du sang de dragon pour se calmer. Il l'avait promis : pas de sort, pas de torture, pas de coups.

Il marcha en long et en large dans le jardin de la dame pour se calmer. Il se retenait d'y retourner et de l'assassiner sur le champ. Il avait été rassuré de savoir que Dumbledore avait tout de même mis quelqu'un pour surveiller Harry, au cas-où. Mais ce qui le rendait furieux c'était que cette femme savait que les Dursley étaient d'horribles personnes et qu'elle n'avait rien fait.

Pire, elle avait consciemment maltraité un enfant pour faire plaisir aux Dursley, pour surveiller Harry. Elle savait qu'il était maltraité. Elle savait que les Dursley ne l'emmenaient même pas en vacances avec eux et qu'ils avaient honte de lui. Elle avait dû voir son corps marqué par les privations, la douleur dans ses yeux, la tristesse. Elle savait !

Elle en avait parlé à Dumbledore et il n'avait rien fait. Rien du tout. Tout ça pour ces fichues protections. Parce qu'il pensait qu'il était plus important de protéger Harry d'un éventuel retour de Voldemort plutôt que de s'assurer qu'il ait une enfance heureuse. Sirius était fou de rage et il pivota sur ses talons, prêt à aller dire ce qu'il pensait à cette femme, quand Amelia sortit de la maison.

– Au revoir, Mrs Johnson. Je vous revois la semaine prochaine pour le thé, dit Mrs Figg avant de fermer la porte.

– Mrs Johnson ? releva Sirius en oubliant d'aller insulter la femme.

– Sort de confusion, dit Amelia d'une voix glaciale les yeux brillants de colère. Allons voir les Dursley.

– Pourquoi tu lui as jeté un sort ?

– Parce que je ne veux pas que Dumbledore sache que nous sommes passés par ici avant que tu ne récupères Harry.

Amelia était tendue et marmonnait tout bas. Sirius décida de ne pas insister, sachant qu'il ne fallait pas embêter Amelia Bones quand elle était en colère. De toute évidence, elle réfléchissait déjà au plan et à comment faire pour sortir Harry de là, ce dont Sirius lui était infiniment reconnaissant.

Ils arrivèrent devant le 4, Privet Drive, avec appréhension. La maison, vue de l'extérieur, était banale, comme toutes les autres, si ce n'est que l'herbe était verte flamboyante, au contraire des jardins alentours.

Amelia frappa à la porte et ce fut une femme mince et blonde qui leur ouvrit. Elle disposait d'un cou deux fois plus long que la moyenne. Elle avait un visage chevalin et semblait très sèche.

Sirius souffla de soulagement sans pouvoir s'en empêcher. Elle ne ressemblait pas du tout à Lily. Il savait que Pétunia et Lily ne s'entendaient pas, mais savoir qu'elle était à ce point différente de Lily le rassurait. Il n'aurait pas supporté de savoir que le sosie de Lily avait maltraité Harry.

– Mrs Dursley ? dit Amelia d'une voix claire. Nous sommes de la police.

Pétunia écarquilla ses yeux un court moment avant de les laisser entrer rapidement, ne voulant sans doute pas attirer l'attention du voisinage.

– Vernon ! cria-t-elle en les conduisant au salon.

Sirius remarqua que tout était parfaitement à sa place. Il détestait quand tout était trop rangé, trop parfait. Il remarqua les photographies de celui qui devait être Dudley et grimaça de dégoût en voyant sa figure presque porcine. Aucune trace de Harry n'était visible.

Vernon Dursley entra dans le vestibule. C'était un homme grand et massif, qui n'avait pratiquement pas de cou et possédait une moustache imposante. Sirius constata que Dudley avait hérité du poids de son père. Sirius retint son poing qui menaçait de partir.

– C'est la police, expliqua Pétunia l'air terrifié.

– La police ? répéta bêtement Vernon. C'est Dudley ? Il a été attaqué ?

Pétunia glapit de peur en portant ses mains à sa bouche.

– Votre fils va bien, dit sèchement Amelia. Ce n'est pas pour lui que nous sommes ici.

– C'est à quel propos ? demanda Vernon en s'efforçant d'être aimable.

– C'est à propos de Harry Potter, dit Amelia.

Les Dursley se regardèrent, effrayés. Vernon devint rouge de colère.

– Vous êtes... supposa Pétunia terrifiée.

– Oui. Nous sommes des sorciers.

– SORTEZ DE CHEZ MOI ! hurla Vernon dès l'instant où Amelia avait prononcé le mot honnis en ces lieux.

– Je vous conseille de baisser le ton, Mr Dursley, dit soudain Sirius d'une voix calme, mais glacée.

Il s'était placé aux côtés d'Amelia et avait croisé ses bras contre son corps, les regardant avec un regard glacial. La remarque de Vernon mourût entre ses lèvres quand il croisa son regard et ils s'installèrent sur le canapé du salon sans un bruit. Sirius remarqua avec délice que Pétunia s'efforçait de ne pas les regarder et était installée au bord du canapé, prête à s'enfuir à la moindre occasion.

– Bien. Je suis Amelia Bones, la Directrice de la justice magique.

Vernon grimaça quand il entendit le mot "magique", mais dut comprendre qu'il n'avait pas son mot à dire.

– Nous sommes ici car il nous a été rapporté des faits de maltraitance envers la personne de Harry James Potter. Connaissez-vous ce jeune homme ?

– C'est mon neveu, dit Pétunia qui avait blanchi.

– Est-ce que vous niez les faits ? demanda Amelia en s'efforçant de garder un ton professionnel.

– Bien sûr ! dit Vernon en positionnant, fou de rage. C'est un monstre !

– Un monstre ? répéta Amelia la voix blanche. Vous pouvez expliquer ?

– C'est une erreur de la nature, un monstre. Pas de ça chez moi !

Sirius prit une grande inspiration et récita le nom de toutes les batailles gobelines qu'il connaissait.

– Pourquoi l'avez-vous accepté chez vous ? s'enquit Amelia qui consignait sur un papier tout ce que disaient les Dursley.

– Parce que Pétunia a insisté, admit Vernon.

Sirius se tourna vers Pétunia qui semblait gênée.

– C'est à cause de... Le professeur Dumbledore, dit Pétunia avec hésitation. Il nous a demandé de le garder, lâcha-t-elle dans un souffle sans oser regarder son mari.

– Vous avez vu le professeur Dumbledore ? s'étonna Amelia.

– Non. Il a laissé le garçon sur le pas de notre porte avec une lettre nous expliquant pourquoi nous devions garder le garçon.

– Vous avez trouvé Harry dehors ? En plein hiver ? Dumbledore n'est pas venu vous parler en personne ? s'exclama Sirius sans pouvoir se retenir.

– Non. Il y avait simplement la lettre qui disait qu'il fallait qu'on garde Harry car ma sœur avait... Il fallait qu'il reste ici pour que les protections de ma sœur restent actives, au cas-où... celui qui ait tué ma sœur revienne, expliqua-t-elle visiblement très angoissée à l'idée de parler de tout cela.

Sirius souffla en comprenant que c'était bien pour une histoire de protection qu'il avait laissé Harry ici. Il voulait être sûr que Harry soit protégé pour qu'il puisse tuer Voldemort quand il reviendrait. Tout ça pour une stupide prophétie. Comment Dumbledore pouvait-il croire à une telle chose ?

– Et il n'est jamais venu prendre de nouvelles de Harry ? s'enquit Amelia après avoir jeté un regard sévère à Sirius.

– Non.

– Personne n'est jamais venu vous parler de Harry depuis qu'il est sous votre garde ?

– Non, confirma Pétunia.

Amelia grimaça en notant quelque chose sur son parchemin.

– Puis-je voir la chambre de Harry ? demanda Amelia d'un ton qui ne laissait peu de place à la contradiction.

Pétunia hocha la tête et la fit monter au premier étage. Sirius dévisagea Vernon qui semblait hésiter entre ne rien dire et le chasser de chez lui. Sirius avait la baguette qui le démangeait et il n'attendait qu'une remarque pour le transformer en cafard. Amelia revint rapidement, toute blanche, le regard glacial.

– Il y a des barreaux à la fenêtre, constata-t-elle à la plus grande fureur de Sirius. Pourquoi ?

– Il y a deux ans il a fait de la magie ici. On ne voulait pas qu'il parte dans son écoule de fou ! éructa Vernon. Et après ça, il a gonflé ma sœur avec son... truc ! C'est un monstre !

Amelia semblait proche de perdre son calme, Sirius le voyait à ses mains serrées compulsivement sur son carnet.

– Vous savez que Harry a vaincu le plus grand mage noir de tous les temps ? tenta-t-elle. Vous ne savez pas ce que Harry a traversé. C'est un héros dans notre monde.

– C'est loin d'être un héros, ricana Pétunia qui semblait avoir perdu sa réserve.

– Les gens de votre espèce devraient rester loin des honnêtes gens, enchaîna Vernon.

– Les gens de notre espèce ? répéta Amelia les yeux brillants de rage alors qu'elle se levait les mains sur les hanches.

Sirius la fit rasseoir en lui jetant un regard d'avertissement bienvenu. Amelia prit une profonde inspiration en remerciant Sirius du regard. Elle ne devait pas oublier qu'ils avaient une mission à accomplir. Elle ne devait pas perdre son calme.

– Bien, dit Amelia la voix tranchante. Est-ce que vous avez fait dormir Harry dans un placard ?

– Oui, confirma Vernon sans aucune trace de remords. C'était sa juste place.

– Sa juste place ? répéta Amelia perdant de nouveau son sang-froid.

– Nous lui avons donné des vêtements, un toit et un repas par jour. C'est plus que suffisant, affirma Vernon.

– Un repas par jour... répéta Amelia.

Elle avait les yeux ronds comme des gallions et ses mains tremblaient légèrement en pensant à ce que Harry avait vécu.

– Comment avez-vous pu faire ça à Lily ? demanda Sirius à Pétunia qui se figea sous son regard inquisiteur. C'était votre sœur. C'est votre neveu. Qu'aurait-elle pensé de ce que vous lui avez fait ?

Pétunia regarda un instant Sirius et il put y lire la confusion et une touche de culpabilité.

– C'était tout ce qu'il méritait ! affirma Vernon rompant le contact visuel entre Pétunia et Sirius.

– Ma sœur était un monstre, asséna Pétunia. Mes parents ont toujours trouvé ma sœur merveilleuse. J'étais la seule à la voir telle qu'elle était, un monstre. J'ai traité Harry comme il devait être traité.

Amelia soupira de frustration en comprenant qu'elle n'obtiendrait rien de plus de leur part. Ça ne servait à rien. Ils étaient des cas désespérés.

– Pourquoi êtes-vous là ? demanda finalement Vernon.

– Nous voulons que vous renonciez à la garde de Harry, déclara Amelia.

Elle s'attendait à une protestation, à des questions, à des demandes... à quelque chose. Pétunia et Vernon n'eurent même pas à se concerter pour donner leur accord.

– Le garçon ne reviendra pas ? demanda Pétunia visiblement soulagée.

– Si vous signez l'abandon de garde, expliqua Amelia en leur donnant un contrat qu'elle avait pris le soin de rédiger. Vous irez chercher Harry le dernier jour de l'école, comme tous les ans. Nous vous attendrons ici. Il récupèrera ses affaires et ensuite il partira.

– Bon débarras ! lança Vernon qui semblait extatique et signa sans hésitation.

Pétunia hésita un instant avant de signer. Sirius pensait que c'était parce que le spectre de sa sœur flottait en elle, mais elle le surprit de nouveau.

– Pour les protections, commença Pétunia. Le professeur Dumbledore nous a dit que le fait que Harry soit chez nous empêchait les sorciers de nous faire du mal.

Amelia maudit Dumbledore sur trois générations. Sirius regarda Pétunia avec un dégoût palpable. Elle s'en fichait de Harry, tout ce qu'elle voulait c'était s'assurer que le monde magique n'aurait plus jamais l'occasion de les approcher.

– Les protections vont disparaître après le départ de Harry. Mais nous pouvons en ajouter de nouvelles, proposa Amelia avec hésitation.

Sirius se retint de lever ses yeux au ciel. Il ne voulait pas que ces gens aient des protections. Il voulait qu'ils meurent de façon lente et douloureuse. La façon Black. Merlin le prenne témoin de tous les sorts de torture que sa mère lui avait appris et qui auraient enfin pu servir.

– Personne ne viendra plus nous parler de Harry, n'est-ce pas ? continua Pétunia en fronçant les sourcils. Ni les gens de votre espèce, ni la police.

Amelia fronça ses sourcils, parce qu'elle aurait voulu qu'ils soient traduits devant la justice. Mais le plus important était de sortir Harry de là. Elle savait que les moldus ne pouvaient pas être jugés devant la justice magique et que la justice moldue prenait un temps fou. Or, c'était aujourd'hui que Harry avait besoin de partir de chez les Dursley. Elle savait aussi que, si les Dursley ne signaient pas ce papier, la demande de garde allait être compliquée à obtenir pour Sirius. Elle détailla ce dernier du regard qui finit par hocher la tête, donnant son accord, à contrecœur, sachant que c'était la seule solution pour le moment.

– Je vous promets que nous ne viendrons plus vous parler de Harry Potter. Et que votre police ne viendra pas vous poser de questions, concéda Amelia en ajoutant un paragraphe sur le contrat.

– Très bien, nous acceptons.

Pétunia signa et Sirius sentit son cœur se serrer de soulagement.

Harry était libre !

– Je vous suggère de ne pas embêter Harry quand vous irez le chercher, prévint Amelia. Sinon notre offre ne tient plus.

Les Dursley hochèrent la tête, trop heureux d'être débarrassés de Harry. Ils ne pouvaient cacher leurs sourires de soulagement.

– Nous avons tout ce qu'il faut, dit Amelia en se levant les mains tremblantes. Nous nous reverrons le 19 juin.

Les Dursley semblaient heureux de les voir s'en aller. Sirius, lui, se retenait d'exploser, mais il restait fier de lui. Il n'avait même pas sorti sa baguette. Il était fou de rage, mais il savait aussi que Harry méritait qu'il garde son calme. Harry ne vivrait plus jamais avec ces gens et c'était tout ce qu'il voulait.

Ils étaient prêts à partir quand l'œil de Sirius fut attiré par le placard sous l'escalier dont Harry lui avait parlé.

Avec appréhension, et sans se soucier d'Amelia, il s'approcha et l'ouvrit. Son cœur tambourina à la chamade. C'était un placard des plus classique, très petit, où on pouvait à peine mettre un animal. La seule différence avec un placard normal, c'était qu'il y avait un matelas posé à même le sol, des toiles d'araignées et un petit soldat de plomb qu'il prit dans sa main, imaginant Harry jouer avec, tout seul, pendant plus de dix ans. Son sang ne fit qu'un tour.

Il se tourna vers les Dursley qui semblaient paniqués et effrayés en voyant son regard de tueur.

– Vous l'avez fait dormir là-dedans ? demanda Sirius furieusement.

– C'est un monstre, dit Vernon en retroussant ses lèvres et lui lançait un sourire mauvais. Les monstres dorment dans les plac...

Vernon ne termina pas sa phrase. Sirius lui décrocha une droite si puissante qu'il tomba au sol, sous les cris de panique de Pétunia. Sirius avait les yeux flamboyants de rage et elle eut un mouvement de recul en le voyant s'approcher d'elle.

– Comment avez-vous pu faire ça au fils de votre sœur, de Lily ! Elle vous a toujours aimé, quoi que vous lui ayez fait. Elle vous a laissé de l'argent dans son testament. Elle vous aimait et vous l'avez trahi. Mais quel genre de femme êtes-vous ? C'est vous les monstres !

Pétunia parut ébranlée un moment avant de se précipiter vers Vernon qui était rouge de colère.

– Je vais porter plainte ! gronda-t-il en massant sa joue qui commençait à devenir violacée.

– Essayez donc, moldu, cracha Sirius d'une voix dédaigneuse. Je vous promets que vous n'avez pas intérêt de toucher à un cheveu de Harry pendant le trajet, parce que je vous jure que ce sera la dernière chose que vous ferez dans votre vie. Vous ne vous approcherez plus jamais de lui.

– Bon débarras, eut le courage de proclamer Vernon.

– Je vais vous détruire, Dursley, promit Sirius d'une voix doucereuse. Quand j'en aurais fini avec vous, il ne vous restera même pas un placard pour dormir.

– Vous... Vous aviez dit que... glapit Pétunia.

– Que quoi ? fit Sirius fou de rage. La police ne va pas être prévenue. Mais je ne suis pas la police.

Il enleva ses enchantements et eut la joie de voir Pétunia crier de peur en reconnaissant le criminel Sirius Black. Il leur lança un sourire menaçant et très inquiétant, avant de transplaner.

Il arriva devant le Square Grimmaurd et fut rejoint par Amelia quelques secondes plus tard. Il ne lui adressa pas la parole.

Quand ils entrèrent dans la maison, Rufus était déjà là, plongé dans des documents et des livres étalés sur la table du salon. Il perdit son sourire en voyant l'état de fureur de Sirius qui se précipita dans une pièce attenante, vers le sac de frappe.

Sirius hurla de rage en frappant, encore et encore. Il avait une telle expression de colère sur le visage que Rufus avait peur qu'il assassine quelqu'un.

– Que s'est-il passé ? chuchota Rufus, impressionné de le voir perdre ses nerfs.

Jamais Sirius Black ne lui avait paru si vulnérable et en colère qu'aujourd'hui. Même la vision de Peter lors du procès n'avait pas déclenché un tel accès de rage. Il y avait quelque chose d'hypnotisant à regarder le brun frapper inlassablement le sac, hurlant sa douleur et sa peine.

Amelia l'entraîna dans le petit salon où se trouvaient toutes leurs recherches sur les Horcruxes. Elle lui raconta tout, avec difficulté, elle-même toute retournée. Elle avait les larmes aux yeux et il lui fallut deux verres de Whiskey pour être capable de le raconter sans se mettre à pleurer. Elle était folle de rage et elle ne pouvait pas en vouloir à Sirius de ce qu'il avait fait.

– Je n'arrive pas à y croire. Le garçon-qui-a-survécu... Ils l'ont mis chez ces gens, dit Rufus sonné par ce qu'avaient découvert ses amis. Un placard...

– Dumbledore savait qu'il était maltraité, affirma Amelia d'une voix blanche. Enfin, il savait que ça ne se passait pas bien. Qu'il n'était pas heureux.

– Mais il s'en fichait, comprit Rufus qui se retenait de rejoindre Sirius pour frapper quelque chose. Il s'en fichait que sa famille le traite comme un moins que rien. Tout ça pour ces fichues protections !

– Je n'en reviens pas, renchérit Amelia. Il l'a laissé là-bas. Et le pire, c'est que Harry lui en a déjà parlé et qu'il n'a rien fait.

– Ce n'est pas étonnant que Harry ne fasse confiance à personne, affirma Rufus.

– On ne pouvait pas attendre le procès, nous avons bien fait d'y aller, affirma Amelia les yeux brillants. Et dire qu'il voulait le renvoyer encore deux semaines là-bas, si ce n'est pas plus ! Je suis persuadée qu'il veut que Harry y retourne tous les ans, c'est un malade !

Amelia étincelait de rage.

– Je l'ai toujours dit.

La remarque de Rufus eut le mérite de détendre Amelia, voyant le regard rempli d'ironie de son ami.

– On le sort de là immédiatement, affirma Amelia. Ça ne sera pas un enlèvement, ils ont signé l'abandon de la garde. Je vais monter un dossier et montrer qu'il était en danger là-bas.

– Il ne faudrait pas que Sirius ait des problèmes, dit Rufus un peu inquiet. Tu es sûre que c'est la bonne solution ?

– Oui. Il aura la garde très vite et ça sera sans danger. Je vais aider son avocat à monter un dossier.

– Je vais faire semblant de n'avoir rien entendu sur ce qu'il s'est passé aujourd'hui, soupira Rufus. Et pour le procès ?

– Pas de soucis pour ça. Je me charge des juges et de Dumbledore.

Elle avait un sourire machiavélique qui fit sourire Rufus. Il la connaissait et il savait que, quand elle était comme ça, elle était inarrêtable.

– Je me chargerais de l'enquête, s'il y en a une, dit finalement Rufus.

– C'est ce que j'espérais.

– Mais ne faites rien d'inconscient. Il ne faut pas que Sirius se retrouve à Azkaban. Qu'est-ce que vous avez prévu de faire ?

– Je ne te dirais rien, sourit ironiquement Amelia, je ne voudrais pas que tu me dénonces.

Sirius mit trente minutes à revenir dans la pièce, l'air penaud. Il s'effondra à bout de souffle dans un fauteuil. Il avait retrouvé sa figure neutre de parfait petit sang-pur, mais un tic agitait le coin de ses yeux, laissant transparaître sa fureur. Rufus étira son visage en un sourire légèrement moqueur en lui tendant un verre.

– Tout ça n'est pas très digne d'un Black, ricana Rufus.

Sirius le dévisagea un moment, avant de sourire. Sa colère était retombée.

– Je crois que ma mère m'aurait tué pour ça. Je suis désolé, dit-il en se tournant vers Amelia.

– Je ne t'en veux pas, assura Amelia. Je suis surprise que tu aies gardé ton calme aussi longtemps. Je n'étais pas loin de les transformer en cafards et de les écraser. Comment tu as fait ?

– J'ai récité toutes les guerres gobelines que je connaissais, avoua Sirius. Et je savais qu'ils devaient signer ce papier. Pour Harry. Je me retiens juste de ne pas y retourner et de les tuer sur le champ.

– Je n'en reviens pas de me dire que ces monstres vont s'en tirer comme ça, soupira Rufus. Pas de justice... Pas de tribunal. Ils vont juste continuer leur vie comme si rien ne s'était passé.

– Ils ne vont pas s'en sortir comme ça, assura Sirius d'une voix menaçante.

Amelia hésitait visiblement entre la désapprobation et l'approbation. Parce qu'elle savait que ces gens n'allaient pas être punis, parce qu'il le fallait pour que Harry soit sorti le plus rapidement de tout ça. Mais que, de l'autre côté, ce n'était pas juste. Ils avaient maltraité un enfant et ils allaient s'en sortir comme ça.

– Tu ne vas pas leur faire de mal ! s'exclama-t-elle.

– Bien sûr que non, dit sèchement Sirius. Je vais les couler.

– Tu vas les couler ? répéta Rufus intéressé. Comment ?

– J'ai mes ressources.

Sous les coups d'œil insistants d'Amelia, il lui promit qu'il ne ferait rien d'illégal, mais refusa d'en dire plus. Rufus et Amelia qui ne connaissaient pas encore ce sourire de Maraudeur ne surent pas que Sirius préparait tranquillement sa vengeance. Pour Harry.

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Harry se réveilla dans un château presque désert. La chaleur étouffante et la fin des examens avait incité tout le monde à profiter d'une dernière sortie à Pré-au-Lard. Harry espérait pouvoir aller rapidement à la Villa Bleue et profiter de la mer.

Harry, Ron et Hermione décidèrent d'aller voir Hagrid qui semblait être ravi de sa première année d'enseignement. Après la catastrophe du début d'année et des débuts balbutiants, Hagrid avait réussi à intéresser ses élèves. Il ne se rendait pas compte parfois du danger, mais Harry était content pour son ami au grand cœur.

– Maintenant Dumbledore doit encore trouver un autre professeur, souffla Hagrid alors qu'ils venaient de déguster ses gâteaux aussi durs que la pierre.

– Quoi ? dit aussitôt Harry.

– Vous n'êtes pas au courant ? dit Hagrid dont le sourire s'effaça un peu. Rogue a tout raconté aux Serpentards ce matin... Je croyais que tout le monde le savait... Le professeur Lupin est un loup-garou. Maintenant, bien sûr, il fait ses valises.

– Mais pourquoi ? s'indigna Harry.

– Il a donné sa démission à la première heure ce matin.

Harry se leva d'un bond.

– Je vais aller le voir, dit-il.

Il salua Hagrid et se précipita vers le bureau du professeur Lupin. Il avait presque fini de ranger ses affaires. L'aquarium vide du strangulot était posé à côté de sa vieille valise ouverte.

– Harry ! s'exclama Remus en souriant doucement alors qu'il pénétrait dans le bureau.

– Je viens de voir Hagrid. Il m'a dit que vous... tu avais démissionné. C'est vrai ?

– J'ai bien peur que oui... répondit Remus.

– Mais pourquoi ? dit Harry.

Remus ouvrit les tiroirs de son bureau et commença à les vider de leur contenu, sans oser croiser son regard.

– Le professeur Rogue a euh... accidentellement révélé que je suis un loup-garou.

– Tu ne vas quand même pas partir simplement à cause de ça ! s'exclama Harry.

Lupin eut un sourire las.

– Demain matin, les hiboux envoyés par les parents vont commencer à arriver. Ils ne voudront jamais que leurs enfants aient un loup-garou comme professeur. Et je les comprends.

– Tu es le meilleur professeur de Défense qu'on ait jamais eu ! Ne pars pas !

– Je suis désolé Harry. Mais je dois partir. Nous nous reverrons bientôt.

– Évidemment, dit Harry en levant ses yeux au ciel. Sirius est impatient de te voir.

– Je l'espère.

– Tu peux venir quand tu veux, proposa Harry plus doucement sentant qu'il ne pouvait rien dire qui puisse le faire rester. Pour les vacances. Tu es le bienvenu quand tu le souhaites.

– Je te remercie, Harry.

Remus lui sourit largement, très touché, posa une main protectrice sur son épaule.

– Ça va aller, assura le loup-garou.

– Je ne veux pas que tu partes, soupira Harry.

– Je sais, mais je suis obligé.

Après une hésitation, Remus l'entraîna dans une étreinte chaleureuse. Harry était triste à l'idée de voir le meilleur professeur qu'il ait jamais eu s'en aller. Cet homme qui était devenu une figure presque paternelle, avec qui il aimait discuter de ses parents, qui lui avait tant appris. Il admirait tellement Remus que le voir partir, le voir plier face à Rogue, le mettait hors de lui.

Il regarda Remus partir avec une tristesse infinie, accablé. Les évènements des derniers jours avaient été difficiles à encaisser. Depuis quelques jours, il se demandait sans cesse où pouvait se trouver Pettigrow. Était-il déjà en sûreté auprès de Voldemort ?

Mais ce qui l'accablait davantage était la perspective de devoir retourner chez les Dursley. Il n'avait pas eu de nouvelles de Sirius, ce qui n'était pas mauvais en soi, mais il craignait qu'il ne l'ait oublié. Harry ne pouvait s'empêcher de ressentir une profonde tristesse et une sourde angoisse en pensant à la Villa Bleue qui n'était qu'un rêve, au fait qu'il allait passer encore des semaines avec cette famille qui le détestait. Il avait confiance en Sirius, mais il se sentait si fatigué, si triste à l'idée d'y retourner.

Il avait peur aussi. La dernière fois qu'il avait vu les Dursley il avait gonflé sa tante comme un ballon. Il craignait les représailles, il craignait de rester chez eux encore longtemps, il craignait que Sirius n'ait jamais sa garde ou ne la veuille plus.

Il lui fallut toute sa concentration pour se calmer et se rappeler qu'il devait faire confiance à Sirius, il lui avait promis. Sirius devait réussir, parce que, si un adulte décevait encore Harry, il ne répondait plus de rien.

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Les résultats des examens furent affichés et Harry fut surpris de voir qu'il avait obtenu des notes très correctes, notamment en Sortilèges. Il avait également obtenu la meilleure note en Runes, explosant les scores de ces dernières années, à la grande joie du professeur Babbling qui l'avait invité à boire le thé et lui avait donné des tas de devoirs supplémentaires pour les vacances.

Grâce à ses prouesses sur le terrain de Quidditch, Gryffondor avait gagné la coupe des Quatre Maisons pour la troisième année consécutive. La Grande Salle fut décorée aux couleurs rouge et or pour le banquet de fin d'année et la table des vainqueurs se montra de très loin la plus bruyante. Ce soir-là, Harry parvint même à faire la fête en oubliant que, le lendemain, il lui faudrait retourner chez les Dursley.

Lorsque le Poudlard Express quitta la gare, Harry et Ron acculèrent Hermione pour lui demander des explications. Ils étaient tous les trois dans un compartiment que Harry avait insonorisé à l'aide d'un sort que Sirius lui avait appris.

– J'ai utilisé un Retourneur de temps, chuchota Hermione comprenant qu'elle leur devait des explications. C'est le professeur McGonagall qui me l'a donné le premier jour de la rentrée. Je m'en suis servi toute l'année pour pouvoir assister à tous mes cours. Le professeur McGonagall m'a fait jurer de n'en parler à personne.

– Ce n'est pas dangereux ? s'étonna Harry.

– Il a fallu qu'elle écrive plein de lettres au ministère pour m'en obtenir un. Elle leur a dit que j'étais une élève modèle et que je ne m'en servirais que pour mes études. Chaque fois que je retournais le sablier, je revenais en arrière d'une heure et c'est comme ça que je pouvais assister à plusieurs cours en même temps.

Ron et Harry semblaient horrifiés à l'idée de tout ce que Hermione avait fait à leur insu. Pas étonnant qu'elle ait été fatiguée si elle faisait deux journées en une.

– Je suis allée voir le professeur McGonagall ce matin, termina-t-elle. J'ai décidé d'abandonner l'étude des Moldus.

– Mais tu as eu ton examen avec trois cent vingt pour cent de bonnes réponses ! dit Ron.

– Je sais, soupira Hermione. Mais je ne pourrai pas supporter une autre année comme celle-ci. Ce Retourneur de temps me rendait folle. Je l'ai rendu. Sans l'étude des Moldus et la Divination, j'aurai de nouveau un emploi du temps normal.

– Enfin ! grimaça Harry. Je trouve ça très dangereux. Tu as vu dans quel état tu t'es mis ?

– Je sais, Harry. Je n'ai pas... Je sais que je vous ai inquiété.

– Mais oui ! dit furieusement Harry. Toujours dans tes livres, pas étonnant que tu aies été épuisée. Je ne comprends pas pourquoi les professeurs n'ont rien fait en voyant que tu étais débordée.

Hermione eut un petit sourire coupable en lui promettant qu'elle ferait plus attention les prochaines années, ce qui sembla suffire à Harry, visiblement soulagée de retrouver une Hermione détendue.

– Je ne comprends toujours pas que tu ne nous aies rien dit, ronchonna Ron. Normalement, nous sommes tes amis !

– J'avais promis de ne rien dire à personne, répondit Hermione d'un air sévère.

Elle se tourna vers Harry qui regardait le château disparaître derrière une montagne en pensant qu'il faudrait attendre deux mois avant de le revoir.

– Ne sois pas triste, Harry, dit Hermione.

– Je pensais aux vacances.

– Ne t'inquiète pas, Sirius va venir te récupérer rapidement, assura Ron gentiment.

Harry avait mis ses deux amis dans la confidence, sachant que Sirius lui avait demandé d'être discret à ce sujet. Il fallait que Dumbledore ne soit au courant de rien.

Harry n'eut plus le temps de penser aux vacances quand Hannah et Susan trouvèrent leur compartiment. Ils furent ensuite rejoints par Ginny et Luna. La blonde discuta un long moment avec Hermione qui, si elle ne pouvait s'empêcher de souffler quand elle entendait le mot "joncheruine", se laissa emporter par la connaissance qu'avait Luna des créatures magiques.

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Harry vit les Dursley qui l'attendaient quand il franchit la barrière magique du quai 9 3/4. Ils étaient tendus et se tenaient à bonne distance des Weasley. Harry soupira en songeant à ce qui l'attendait. Il salua Luna, Susan et Hannah chaleureusement, leur souhaitant de bonnes vacances et leur promettant de leur écrire, avant de se tourner vers les Weasley.

– Harry ! s'exclama Molly en le prenant dans ses bras sous le regard désapprobateur de Vernon.

– Mrs Weasley, Mr Weasley, salua Harry chaleureusement.

– Quel plaisir de te voir ! Ron m'a dit que tu avais choisi de retourner chez tes moldus.

Harry songea qu'il n'avait pas vraiment eu le choix, mais préféra ne rien dire.

– Tu pourras passer quelques jours à la maison, si tu le souhaites, assura Molly.

– Pourquoi pas, dit Harry en souriant poliment.

Tout ce qu'il voulait, au fond de lui, c'était passer ses vacances avec Sirius.

– C'est la coupe du monde de Quidditch, cet été. Arthur pourra sans doute avoir des places.

– Merci, Mrs Weasley. Je dois y aller, dit Harry en grimaçant.

Il salua d'un geste de la main les Weasley.

– Bonnes vacances, Harry, dit George en l'interceptant.

– Ne change pas, George, dit Harry en le fixant dans les yeux. Ça ira mieux cet été. Et puis, tu sais qu'avec Fred on te soutient à cent pourcent.

– Merci, souffla le roux visiblement touché que Harry s'inquiète pour lui.

Fred passa derrière lui et lui ébouriffa les cheveux.

– N'hésite pas à en donner à ton cousin, lui chuchota Fred en glissant quelque chose dans son sac à dos.

Harry rit légèrement en voyant le sourire malicieux des jumeaux, comprenant qu'il s'agissait sans doute d'une de leur invention. Il les remercia chaleureusement avant de se tourner vers Ron et Hermione qui semblaient tristes de le voir partir.

– À bientôt, souffla Harry.

– Bon courage Harry, dirent-ils d'une voix triste.

– Tiens-nous au courant, dit Hermione.

– Et puis, si tes moldus t'embêtent on viendra te chercher ! promit Ron en levant son poing au ciel comme un signe de ralliement, approuvé par les jumeaux qui se souvenaient du sauvetage en Ford Anglia lors de sa deuxième année.

Il salua les parents de Hermione qui furent ravis de le revoir, mais comprirent que Harry était attendu, lui faisant promettre de venir quelques jours chez eux. Ils ne parlèrent pas de Sirius, puisqu'ils n'étaient pas censés le connaître, mais Harry vit que Hermione commençait à discuter avidement de ses cours avec ses parents, ce qui lui fit plaisir.

Harry se fraya un chemin jusqu'aux Dursley, le cœur lourd, sentant les regards peinés de ses amis sur lui.

– Dépêchons-nous, dit Vernon d'un ton sec, l'air fuyant.

Harry vit sa moustache frémir. Il fut surpris de voir que sa tante lui jetait des regards terrifiés et il se demanda si Sirius était passé les voir. L'été s'annonçait bien meilleur que celui de l'année dernière !


FIN DE LA PARTIE DEUX

Cette partie deux s'achève avec plus de 230.000 mots et + de 300.000 pour l'histoire entière !

C'est juste énorme et je veux vous remercier pour tous les commentaires et le soutien que je reçois pour cette histoire, je suis très touchée. J'ai passé le cap des 500 reviews, donc merci à vous ! Mais je n'oublie pas les 357 followers, 269 favoris, 70.000 visites et toutes les personnes qui lisent l'histoire et sont là à chaque fois, même s'ils restent silencieux. Merci à vous tous !

Sirius et Harry reviendront bien vite pour de nouvelles aventures.

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