PARTIE TROIS – Sirius kidnappe Harry pour les vacances. Leur programme est chargé : soigner Harry, consolider leurs nouvelles alliances, préparer la lutte contre Voldemort, sans oublier de profiter de leurs premières vacances en famille.
N/A : Bonjour à tous. Tout d'abord, un IMMENSE merci à vous tous. J'ai passé la barre des 700 reviews et c'est juste exceptionnel !
Voici le nouveau chapitre, avec le retour de celui que vous attendez tous (enfin, du moins un certain nombre de lecteurs) : REMUS (oui oui oui, clapements de mains) J'espère qu'il vous plaira ! C'est un chapitre un peu plus "cool" et moins fort en émotion que les précédents, après tout ce sont les vacances et Sirius et Harry ont le droit à du repos. J'avais envie d'un chapitre un peu plus tranquille où ils profitent d'être ensemble.
Juste une petite information pour le rythme de publication : je viens d'apprendre que j'étais admissible à un de mes concours et je dois préparer les oraux pendant trois semaines. Je risque de ne pas avoir beaucoup de temps pour sortir les chapitres. J'ai de l'avance, mais pas assez pour être sûre de publier un chapitre par semaine... Donc je risque de ne pas pouvoir publier, je suis désolée.
Bonne lecture ! Et à très vite je l'espère !
Partie 3. Chapitre 5.
"Vacances en famille"
– Portoloin en provenance de la France. Heure d'arrivée : 11 heures 03. Lieu d'arrivée : Flic en Flac, Île Maurice. Bon voyage.
Sirius et Harry saluèrent le responsable des portoloins internationaux avant de sortir avec hâte. Harry se sentait encore un peu vaseux du portoloin pris en Roumanie pour aller vers la France, puis de la France vers l'Afrique du Sud et de l'Afrique vers l'Île Maurice, mais il ne pouvait s'empêcher d'avoir un grand sourire à l'idée d'être en vacances avec Sirius pendant deux semaines.
– Il fait bien meilleur qu'en Roumanie ! s'exclama Sirius en prenant une grande inspiration d'air marin.
L'air était en effet beaucoup moins humide et lourd qu'en Roumanie, sans doute en raison de la brise marine. Harry repoussa ses lunettes de soleil sur son nez, le soleil brillant de mille feux, et regarda l'océan.
– L'Île Maurice, murmura Harry le regard fixé sur l'étendue d'eau en face d'eux.
– Ça te plaît ? demanda Sirius un peu anxieux.
– Une île avec du soleil, la plage et la mer, comment ça pourrait ne pas me plaire ? s'amusa Harry en haussant un sourcil. C'est super ! Merci Sirius !
Sirius balaya ses remerciements d'un geste de la main, avant de se tourner vers son filleul pour le fixer avec un sérieux inhabituel.
– Trois règles. La première on utilise le moins de magie possible. L'Île a une communauté de sorciers, mais ils sont très intégrés à la vie moldue. On fait attention à ce qu'on dit, mais je suppose que tu sauras mieux t'intégrer que moi.
– Je t'aiderai, promit Harry.
– La deuxième règle, on maintient les potions et le programme de Mihai. Mais tu ne fais pas de Magie, sinon le Ministère le saura. Si ça ne va pas et que tu sens que tu perds le contrôle, tu me le dis tout de suite, Mihai m'a indiqué le nom d'un Centre Magique ici qui pourrait nous aider, entendu ?
– Oui, grimaça Harry. Je vais continuer mon occlumancie, mais ça devrait aller.
– Bien sûr que ça va aller. Tu gères bien maintenant, dit Sirius d'un ton rassurant. Je veux juste que tu me dises si ça ne va pas.
– Et la troisième règle ?
– La troisième c'est que tu dois absolument te reposer et t'amuser, tu penses que ça ira ?
Harry hocha la tête, avidement, prêt à découvrir cette île magnifique.
– Remus nous rejoint dans une semaine. Je suis sûr qu'il doit lire tout ce qu'il peut sur l'île. Tu vas voir qu'il va nous faire visiter l'intégralité de l'île, donc tu as intérêt à te reposer avant qu'il n'arrive pour...
La tirade de Sirius fut interrompue par Harry qui se précipita vers son parrain pour le prendre dans ses bras. Sirius sourit largement en entourant son filleul de ses bras, secrètement ravi de voir qu'il voulait toujours lui faire des câlins.
– Merci, murmura Harry la voix cassée.
– Pas de quoi. Allez, on va arrêter la séquence émotion, sourit Sirius la voix émue. J'ai réservé dans un petit hôtel près de la mer, c'est moldu évidemment.
– Comment tu as fait ? s'étonna Harry.
– J'ai beaucoup de ressources, dit Sirius en lui faisant un clin d'œil assuré.
Harry le regarda un court instant, visiblement dubitatif sur sa réponse.
– Tu as demandé de l'aide aux parents de Hermione, c'est ça ?
– Absolument pas, mentit Sirius en rougissant. J'ai réservé tout seul avec le torbable.
– Portable, corrigea Harry en riant.
– C'est ce que j'ai dit.
– Mmmh. En effet, ironisa Harry.
– Dépêche-toi au lieu de te moquer de ton aîné. On a un peu de marche pour rejoindre l'hôtel.
.
– Tu appelles ça un petit hôtel ? demanda Harry en écarquillant ses yeux.
Sirius haussa ses épaules, l'air incertain.
– J'ai juste pris le plus beau.
– Le plus cher aussi, non ?
– Oh. Peut-être. Ça explique pourquoi Richard m'a fait faire la conversion gallions-livres trois fois. Il voulait être sûr que je comprenne combien je mettais dans l'hôtel, rit Sirius. Ne t'en fais pas, je suis riche et j'ai douze ans de vacances à rattraper.
Harry suivit son parrain, un peu sonné par la beauté des lieux. D'aspect extérieur, l'hôtel ne paraissait pas si grand, puisqu'il s'agissait d'une grande maison, mais la propriété s'étalait sur plusieurs hectares. Les logements étaient en fait de petites maisons au bord de la mer. Le hall d'entrée, immense et marbré, avait une vue directe sur l'océan bleu.
– Bienvenue au Constance Prince Maurice hôtel, dit le directeur de l'hôtel.
Le directeur avait un air aimable et les fit visiter l'hôtel principal, qui disposait de plusieurs restaurants, d'une piscine immense et d'un spa. Puis, il les présenta à Timea, qui serait chargé de s'occuper d'eux pendant toute la durée de leur séjour.
– Je vais vous conduire à votre suite, annonça Timea.
La mâchoire de Harry se décrocha quand ils entrèrent dans ce qui ressemblait plus à une villa qu'une suite. Il y avait quatre chambres, un grand salon rempli de fauteuils confortables en jonc. Tout le sol était en parquet, qui crissait dès qu'on posait le pied dessus. Le tourne-disque dans un coin de la pièce donnait une ambiance agréable et douce. La salle de bain était plus grande que sa chambre chez les Dursley. Ils disposaient d'une piscine privée, d'une douche extérieure et d'un accès direct à la plage où trois chaises longues leur étaient réservées.
Les tentures accrochées aux murs, aux couleurs chatoyantes, donnaient un aspect chaleureux au selon. Sur la table du salon avait été déposé un immense assortiment de fruits et de spécialités mauriciennes qui faisaient de l'œil à Harry.
La maison était totalement différente de la Villa Bleue. Les lumières étaient chaudes, douces. Il n'y avait aucun rappel de la mer, pourtant l'ambiance salée était partout. Le soleil inondait la pièce, les parures de lits étaient en lins et tout semblait très chaleureux. Il y avait une odeur de monoï presque entêtante et Harry songea que c'était une magnifique maison de vacances.
– Cela vous convient-il, messieurs ? demanda Timea.
Harry s'apprêtait à dire que c'était beaucoup trop, avant de voir son parrain sourire plus largement qu'il ne l'avait jamais fait. Il savait que ça lui faisait plaisir et, qu'après Azkaban, il avait bien mérité un tel traitement.
– Tu penses qu'il y a assez de place pour trois ? ironisa Harry quand Timea fut parti.
– Je ne sais pas. Qu'est-ce que tu en penses ?
– Que c'est plus grand que mon placard. Quoi, c'est trop tôt pour en rire ? dit Harry qui avait vu son parrain frémir.
– Non, bien sûr que non. Il n'est jamais trop tôt pour rire, sourit Sirius visiblement soulagé.
Harry ne lui avait pas beaucoup parlé des Dursley, préférant éviter le sujet, ce que Sirius avait respecté. Savoir qu'il pouvait avoir assez de recul pour en rire avec lui semblait le rassurer légèrement.
– Bon, par quoi on commence ? demanda Sirius en regardant autour de lui.
– Piscine ! s'exclama Harry.
– Oh, se renfrogna Sirius. J'aurai voulu que tu me dises shopping. Tu es bien comme ton père.
– Et c'est une chose dont je suis fier, assura Harry. On a acheté assez de vêtements en Roumanie.
– Aucune chance, répliqua Sirius. Tu es bon pour une journée dans la capitale, il te faut de nouveaux vêtements d'été. C'est une tradition.
– Une tradition ?
– Mais oui, avec ta mère on passait notre temps à dévaliser les boutiques quand on partait à l'étranger, il faut faire vivre l'économie locale, tu comprends.
– Je me demande ce que mon père pensait de ça, s'amusa Harry.
– Je crois qu'à ces moments, il aurait préféré qu'on ne s'entende pas. Allez, vas mettre ton maillot je vais voir si Timea peut nous fournir des livres ici. Tu sais que la littérature moldue est beaucoup plus fournie que la sorcière ?
Harry hocha la tête, il avait déjà vu que les sorciers n'avaient pas autant de choix, ce qui ne l'avait jamais gêné. Il préférait lire des magazines plutôt que des livres, mais il savait que Hermione s'en était beaucoup plaint, étant triste de voir que la littérature se réduisait à quelques livres pour enfants.
Harry se précipita dans sa chambre pour attraper son maillot et sauter dans la piscine. L'eau était aussi chaude qu'un bain, sans doute en raison du soleil brillant.
Il s'apprêtait à sortir de l'eau pour se prélasser au soleil, quand son parrain sortit de la maison. Il avait mis un short de bain, mais avait gardé sa chemise. Harry ne put s'empêcher d'écarquiller ses yeux, un peu surpris de le voir le rejoindre.
Si Harry avait longuement profité de la piscine en Roumanie, lui permettant de faire du sport en douceur, et jouant avec les autres enfants qui étaient présents au CMD, jamais Sirius ne l'avait rejoint. Harry avait supposé qu'il n'aimait pas l'eau, avant de comprendre que son parrain ne se sentait pas assez à l'aise pour se mettre en maillot de bain.
Il savait qu'Azkaban avait laissé des traces, ils en avaient parlé avec Irina, et il comprenait que ce soit difficile pour lui. Lui-même avait du mal à se reconnaître avec les potions qu'il prenait et qui le faisaient changer et il n'imaginait pas ce qu'avait dû vivre Sirius après son retour à la vie normale et douze ans passés dans la pire prison de l'Angleterre.
Son parrain s'affala sur une chaise longue, lunettes de soleil sur le nez et magazine de sport à la main, comme s'il avait fait ça toute sa vie.
– Tu veux rehausser ton teint ? supposa Harry.
– Je suis trop anglais pour bronzer tu sais, ricana Sirius. Mais toi tu as un sacré bronzage ! C'est vraiment injuste.
– Tu sais que si tu ne te mets pas au soleil, tu ne peux pas bronzer. C'est mathématique.
Sirius grogna une réponse que Harry n'entendit pas et il décida de ne pas insister.
– Fais tes longueurs au lieu de m'embêter.
– Je ne fais pas de longueurs, répondit simplement Harry, je ne sais pas nager.
Sirius lâcha son magazine pour le fixer avec incrédulité.
– Tu ne sais pas nager ? s'horrifia-t-il.
– Euh... non. Enfin, je sais patauger, mais je ne sais pas vraiment nager. Je n'ai jamais appris chez les...
– J'arrive, dit Sirius avec un sérieux qui étonna Harry. C'est essentiel que je t'apprenne ça.
– Tu sais nager ?
– Si je sais nager, ricana Sirius en levant ses yeux au ciel. Quelle question ! Bien sûr que je sais nager ! C'est ton grand-père qui m'a appris.
– Vraiment ?
– Et oui, ce n'est pas très courant les piscines en Angleterre, mais tes grands-parents en avaient une au Manoir Potter. Je me souviens encore de sa tête quand il a su que je ne savais pas nager. Il a passé toutes les vacances à m'apprendre, dit Sirius en souriant légèrement. Un grand homme, ton grand-père.
Sirius se leva et ôta sa chemise pour le rejoindre dans la piscine. Si Harry vit tout de suite que Sirius n'avait aucune raison d'être mal à l'aise à l'idée d'être trop maigre, c'est une petite marque sur sa poitrine qui attira son regard.
– Tu as un tatouage ! s'écria Harry.
– Quoi ? Oh, oui.
Sirius sourit en passant son doigt sur le petit tatouage, juste au-dessus de son cœur. C'était un petit « M » majuscule, entouré de quatre points, qui tranchait sur sa peau translucide.
– Ça représente les Maraudeurs, dit Sirius en s'immergeant dans l'eau sans aucune difficulté. Un point pour chacun d'entre nous. Ton père l'avait fait sur le bras.
– Et Remus ?
– Mmmh, dit Sirius pensivement, il me semble qu'il est sur sa hanche, mais tu pourras lui demander.
– C'est joli, dit Harry qui ne pouvait pas détacher son regard de cette marque.
– On voulait faire ça pour... Tu sais, à la vie à la mort, dit Sirius avec difficulté. Une marque éternelle.
– Tu regrettes ?
– Jamais, dit Sirius d'une voix franche avant de se rembrunir légèrement. C'est juste difficile parfois. D'imaginer qu'il ait pu tous nous trahir comme ça.
Sirius s'accouda contre le bord de la piscine, le regard fixé sur l'eau qui clapotait autour de lui. Il avait fermé ses poings et Harry sut que, même s'il était en colère, c'était surtout la déception et la peine que ressentait Sirius.
– Mais je sais que... On était amis. Meilleurs amis. Ce qu'il s'est passé à Poudlard, ça ne pouvait pas être inventé. Je ne sais pas quand il a retourné sa veste, mais Peter était quelqu'un de bien quand on était jeunes. Je préfère me souvenir de ce Peter plutôt que du Mangemort.
– Tu n'as pas à t'en vouloir, dit Harry en voyant la grimace de douleur passer sur son visage.
– J'ai fait tellement d'erreurs. J'étais si attaché à ton père, Harry. Et peut-être que... Peut-être qu'on a mis de côté Peter. Peut-être qu'on lui a fait sentir qu'il n'était pas à sa place, je ne sais pas...
– Je ne pense pas, tu sais. J'ai beaucoup parlé avec Remus et il m'a dit que Peter avait toujours été intégré à votre groupe. C'était l'un de tes meilleurs amis. Peter a juste eu peur, mais ce n'est pas pour ça qu'il ne vous aimait pas.
– Sans doute, reconnut Sirius en haussant ses épaules. Je pense que Remus peut en parler avec du recul. Moi je n'y arrive pas. J'aurai juste aimé savoir pourquoi il a fait tout ça.
– Tu penses que ça t'aurait aidé de le savoir ?
– Pas spécialement. C'est juste difficile de se dire que le petit Peter qui traînait toujours avec nous est devenu un meurtrier, mais je suppose que je ne pouvais rien y faire.
– Bien sûr que non. Tu m'as dit que la Magie était une question de choix. Il a fait le sien et tu n'as rien à te reprocher ! s'exclama Harry.
– Je sais, c'est juste que j'aurai pu faire mieux.
– Comme pour Rogue ? devina Harry.
– Comme pour Servilus, confirma Sirius avec un sourire en coin. Il te mène la vie dure à cause de moi. Et puis, même si c'était un imbécile, qui sait ce qu'il a pu devenir à cause de moi.
– Tu ne peux pas te sentir coupable pour tout le monde, dit Harry en levant ses yeux au ciel. Tu as peut-être mal agi et alors ? Tu essaies de réparer tes erreurs. Et puis, Rogue et Pettigrow ont fait leur choix. Tu ne les as pas forcés.
– C'est juste que...
– Si tu dis que tu es responsable de la mort de mes parents je te jette un sort, coupa Harry le regard noir.
– Mais c'est...
– Si tu pars comme ça, tu devrais plutôt m'en vouloir à moi.
– À toi, mais pourquoi ? s'étonna Sirius.
– Voldemort voulait me tuer. Si je n'étais pas né, ils ne seraient pas morts, répondit simplement Harry en frémissant à cette idée.
– C'est n'importe quoi ! s'exclama Sirius les yeux ronds comme des gallions. Tu n'es pas du tout responsable de ça ! Tes parents se sont engagés dans l'Ordre du Phénix dès leur sortie d'école, ils étaient déjà une cible. Ils auraient été tués avec ou sans cette prophétie. Tu es la meilleure chose qui leur soit arrivée dans la vie, tu ne peux pas te sentir responsable de leur mort.
– Oui, c'est aussi n'importe quoi de dire que tu es responsable, répliqua Harry avec un sourire en coin. Tu peux aussi dire que Remus est responsable puisqu'il s'est éloigné de vous, ce qui t'a fait penser qu'il était le traitre. Mais tu peux aussi en vouloir à mon père, après tout, s'il avait arrêté de séduire ma mère ils n'auraient pas été ensemble et Peter ne les aurait jamais trahis. Et puis, c'est la faute de ma mère, quelle idée de sortir avec mon père et d'avoir un enfant, non ?
Sirius éclata de rire et se détendit légèrement en regardant Harry avec un œil nouveau.
– Tu as raison.
– Alors, dis-le, insista Harry.
– Ok. Je ne suis pas responsable, soupira Sirius en levant ses yeux au ciel.
– Tu m'as promis de ne plus jamais dire que tu l'étais, alors s'il-te-plaît, tiens ta promesse.
– Tu es bien trop sage pour être un enfant, soupira Sirius.
– Je ne suis pas sûr. Je suis toujours un ado, tu sais.
– Je sais bien. Un ado avec ses petites crises, rit Sirius avant de se figer en voyant Harry frémir.
– Je voulais te dire... dit Harry en détournant son regard. Je sais qu'en Roumanie, après l'annonce de l'Horcruxe, la prophétie... Je voulais te dire que je suis désolé. Je ne voulais pas te mettre à l'écart, c'est juste que... J'ai peur de te perdre.
– Tu ne vas pas me perdre, assura Sirius bien que surpris.
– Tu cherches les Horcruxes et c'est dangereux, répliqua Harry d'une voix plus dure. Tu vas tout faire pour que la prophétie ne se réalise jamais. Et j'ai juste peur que tu te rendes compte que je suis un cas désespéré.
– Ton père était un cas désespéré et pourtant c'était mon meilleur ami, dit simplement Sirius.
Harry grimaça un sourire.
– Écoute, Harry. Je ne peux pas te promettre que je suis la meilleure personne pour toi, que je ne vais pas faire d'erreurs, mais je ne vais pas t'abandonner, plus jamais, entendu ? Je serai toujours là si tu as besoin de moi.
– Vraiment ?
Harry détesta le ton plaintif de sa voix et les larmes qui affluèrent aux bords de ses yeux. Il ne vit pas son parrain se déplacer dans la piscine, mais il sentit ses bras autour de lui et il posa sa tête contre Sirius, honteux à l'idée d'être si sensible. Il savait que les potions qu'il prenait avaient pour effet de le rendre plus émotif, mais il détestait être comme ça. Il aurait voulu être heureux, tout simplement, et ne pas se poser un milliard de questions. Il aurait voulu ne plus avoir peur d'être abandonné, de voir Sirius se faire tuer. Mais il n'y arrivait pas pour le moment.
– Vraiment, dit Sirius d'une voix tremblante, mais pleine de promesses. Je te promets que je ferai attention. Je vais chercher les Horcruxes pour te protéger, oui, mais aussi pour protéger toutes les autres personnes qui sont en danger si Voldemort revient. Mais je ne ferai rien d'inconsidéré. Promis.
– J'ai du mal à te croire, murmura Harry contre lui.
– Je sais que je suis un peu impulsif, mais maintenant que j'ai un enfant, je dois faire attention.
Harry sentit son cœur tambouriner à l'idée que Sirius le considère comme son enfant.
– Moi aussi j'ai peur de te perdre, murmura Sirius si bas que Harry crut qu'il l'avait rêvé.
– Tu ne me perdras pas.
– C'est une promesse ?
Sirius s'écarta légèrement pour regarder Harry dans les yeux.
– On peut se promettre tous les deux de faire attention. Est-ce que ça te rassurerait ? proposa Sirius.
– Un peu, dit Harry du bout des lèvres.
– Alors je te promets que je ne vais pas t'abandonner, même si on se fâche. Je serai toujours là pour toi, si tu as besoin de moi. Je ferai attention si je pars me battre contre Voldemort. Tu es coincé avec moi pour toujours.
– Ça me va très bien, dit Harry en souriant.
– Et toi ?
– Je te promets que je ferai attention et que je n'irai pas me battre si tu n'es pas d'accord.
– Et que tu ne te mettras pas en danger ?
– Et que je ne me mettrai pas en danger inutilement, confirma Harry.
– Parfait.
– Et... tu ne m'en voudras pas si je m'énerve parfois ou si je suis en colère contre toi ? insista Harry.
– Je te promets que je serai là. Je ne te dis pas qu'il n'y aura pas des tensions, parce que tu as le même caractère que ta mère, rit Sirius, mais ce n'est pas pour ça que je vais partir. C'était ça qui t'inquiétait ?
– Un peu, admit Harry du bout des lèvres. C'est juste que les adultes n'ont jamais été là et... Je sais que tu as fait beaucoup, mais j'ai juste peur que tu...
– Je sais, petit, je sais. Je comprends que tu aies du mal à me faire confiance pour le moment, on se connaît depuis si peu de temps. Mais j'ai toute notre vie pour te prouver que je reste avec toi, non ?
– Oui, sans doute, dit Harry. Je ne te remercierai jamais assez de tout ce que tu as fait pour moi.
– Je sais, Harry, sourit Sirius. Mais tu as aussi le droit d'être secoué, tu as le droit de trouver ça triste d'être coincé avec moi alors que tes parents ne sont plus là. Tu as le droit d'avoir des émotions. Je ne serais pas triste si tu me disais que tes parents te manquent ou que tu en as marre de moi. Bon, d'accord, je serai triste, mais je serai quand même là quand tu reviendras parce que je suis le meilleur.
Harry éclata de rire et la tension du moment s'évapora tout de suite.
– On va s'en sortir, d'accord ? fit Sirius en lui ébouriffant les cheveux.
Ce geste avait le don de rendre Harry nostalgique. Il se souvenait de son père, qui lui avait fait ça quand il était mort, et ça le rendait à la fois triste et heureux, sans trop savoir pourquoi.
– Oui. Tu as raison, affirma Harry en souriant plus sincèrement.
– Je t'aime, affirma Sirius en le serrant de nouveau contre lui. Et je ne te quitte plus. Maintenant, on arrête les larmoiements et on apprend la brasse !
.
– Passe-moi la papaye, demanda Sirius.
– Tu ne peux pas te lever ?
– Je suis vieux, j'ai besoin que tu m'aides, fit Sirius en regardant Harry avec ses yeux de Patmol plaintif. Tu ne vas pas laisser ton pauvre parrain mourir de faim, quand même ?
Harry leva ses yeux au ciel et tendit le panier de fruits, rempli comme tous les jours, à Sirius qui était allongé sur une chaise longue.
– Merci, petit.
– Je ne suis pas si petit, soupira Harry.
– Tu seras toujours petit pour moi.
Harry avait pris quelques centimètres depuis les vacances, grâce au traitement de Mihai, mais ils savaient tous les deux qu'il ne serait jamais aussi grand que Sirius, ce qui désespérait Harry.
Harry s'allongea à son tour devant leur piscine, son livre de Runes dans une main, un crayon moldu dans l'autre pour y noter des informations.
– Laisse ce pauvre livre tranquille ! s'horrifia Sirius. Comment tu peux faire ça ?
– Ne fais pas ta Hermione, grommela Harry. C'est plus pratique de noter tout dans le livre.
– Tu es un monstre, souffla Sirius les yeux écarquillés quand il vit Harry entourer un mot. Ton père faisait ça aussi.
– Vraiment ? dit Harry les yeux brillants qui mourrait d'envie d'en apprendre plus sur ses parents.
– Oh oui, je peux te promettre que ta grand-mère était folle.
– Et ma mère ?
– Je crois qu'elle t'aurait déshérité si elle t'avait vu écrire dans un livre, ricana Sirius. Pourquoi elle écrivait dans un carnet à ton avis ? Elle était même devenue amie avec la bibliothécaire, c'est quoi son déjà ?
– Mrs Pince.
– Oui, voilà ! Elle détestait James, tu comprends pourquoi, mais elle adorait Lily. Elle a même été invitée au mariage de tes parents.
– Tu rigoles, siffla Harry les yeux écarquillés, ayant du mal à imaginer l'austère bibliothécaire amie avec sa mère qu'il voyait toujours si solaire.
– Elles étaient très proches, je crois même qu'Irma avait gardé des livres de côté pour ta mère pour ses recherches. Donc, écrire dans un livre, quelle tragédie. Je crois que quand tu étais enfant tu faisais déjà ça. Une fois tu as gribouillé dans l'édition limitée de Runes de protection qui était le livre préféré de ta mère. Elle était furieuse, rit Sirius.
– Je ne connais pas ce livre, dit Harry les yeux brillants d'excitation. Tu penses que je peux en acheter un exemplaire ?
– Je pense qu'elle a mis les livres dans le coffre des Potter, dit Sirius après une courte réflexion. Quand on rentre on ira y faire un tour, j'ai des choses à récupérer et à voir avec Bogrod. S'il n'y est pas tu pourras le commander, mais je pense que tu aimeras avoir l'édition limitée de ta mère. Elle m'a dit que l'auteur lui avait fait des annotations spécifiques et tout ça. Elle l'a rencontré à une soirée d'un de nos professeurs.
– Un professeur ? s'étonna Harry.
– Oui, Slughorn. C'était notre prof de potions. Il avait beaucoup de relations et il organisait des soirées avec des anciens élèves. L'un d'eux était l'auteur du livre. Je me souviens qu'elle l'a rencontré en septième année, on commençait juste à s'entendre. Elle a mis des semaines à s'en remettre. Et une semaine après il lui a envoyé une édition limitée, elle était folle.
– J'imagine bien, ricana Harry qui voyait bien Hermione pleurer si elle recevait une édition limitée de l'Histoire de Poudlard.
– Je n'ai jamais compris ta mère sur ce point, ton père était perdu aussi, rit Sirius.
– Et toi, tu allais à ces soirées ?
– Oh non. Nous étions invités, mais non merci. Ce n'était pas notre style. J'ai fuis toutes les mondanités en m'enfuyant de ma famille, reconnut Sirius. Et ton père n'avait pas besoin de ça pour connaître du monde.
– Pourtant, il aurait pu y croiser ma mère, non ? Tu me disais qu'il cherchait toujours à lui demander de sortir avec lui, c'était l'occasion.
– Ton père aimait ta mère, sourit Sirius. Je pense qu'il avait compris que ces soirées étaient quelque chose d'important pour elle. Il n'avait jamais voulu s'imposer. On était des Sangs-Purs et on savait que pour les nés-moldus, avoir des relations était compliqué. Il a toujours respecté son espace personnel.
– C'est mignon.
– C'est à vomir, répliqua Sirius en levant ses yeux au ciel. Tu sais combien de conversations j'ai eu avec ton père... « Qu'est-ce qu'elle est belle » « elle m'a dit bonjour aujourd'hui ! » « c'est la femme de ma vie », par Merlin, j'ai cru que j'allais être obligé de lui jeter un Oubliette si elle n'avait pas accepté de sortir avec lui.
Harry éclata de rire en se souvenant du regard rêveur avec lequel son père regardait sa mère.
– Même Remus en avait marre à la fin, rit Sirius. Et encore, quand elle a accepté c'était « comment je vais m'habiller » « et si elle ne m'aime pas ? », « elle est si jolie ». Un vrai cas désespéré ton père. Et je ne te parle même pas de la demande en mariage. J'ai cru qu'il allait faire une attaque, il avait tellement peur qu'elle dise non.
– Il lui a demandé quand ?
– À la fin de notre septième année. Ça ne faisait que quelques mois qu'ils sortaient ensemble, mais ils avaient peur avec la guerre et tout ça. En fait, beaucoup de couples se sont mariés tout de suite après. Et puis, Lily allait partir pour faire des recherches, ils entraient dans l'Ordre... Je pense qu'ils voulaient vraiment se prouver leur amour.
– Et comment il l'a demandé en mariage ? demanda Harry avec excitation.
– Grand moment, dit Sirius en éclatant de rire. Tu connais un peu ton père maintenant, il ne peut pas faire simple. Il avait demandé la permission d'enchanter la Grande Salle, c'était magnifique. On avait lancé un sort à la grande salle pour que tout le monde chante à l'arrivée de Lily. Ton père avait métamorphosé un objet en un cerf vivant qui ressemblait à Cornedrue. Le cerf s'est approché et quand il a baissé sa tête devant Lily, la bague était accrochée à ses bois. James s'est avancé et il lui a fait un discours absolument pitoyable si tu veux mon avis. Il était complètement tétanisé, mais elle a dit oui. Je me souviens que McGonagall a pleuré, sourit tristement Sirius. Magnifique.
– Ça devait être génial, sourit Harry.
– Oh oui. Je crois que c'était la première fois que Lily disait oui à James sans aucune hésitation.
Harry sourit, les yeux dans le vague, en pensant qu'il aurait aimé pouvoir assister à ça. Sirius semblait aussi perdu dans ses pensées et mit quelques minutes à se remettre.
– Bon, quel est le programme aujourd'hui ? demanda Sirius en lançant une grappe de raisin à Harry pour changer de sujet.
– Je ne sais pas, randonnée ? proposa Harry.
Sirius gémit sur sa chaise longue, l'air désespéré.
– Tu feras ça avec Irina, mais pas avec moi. Je déteste marcher. Shopping ?
– Hors de question.
– Bon. Ça nous laisse footing sur la plage et bronzage alors ? devina Sirius avec excitation.
– Je crois, dit Harry amusé de voir son parrain aussi heureux.
– On fera une pause goûter au glacier du coin. Je veux absolument goûter le parfum mangue, ça me semble si exotique.
.
Harry ne se souvenait pas avoir été si heureux de sa vie. Il se demandait comment il avait pu croire que Sirius ne voudrait plus de lui, alors que son parrain était fantastique. Il s'évertuait à lui faire passer les meilleures vacances de sa vie, que Harry n'était pas prêt d'oublier.
Ils avaient passé les premiers jours à paresser au soleil, sur la plage, à apprendre à nager. Harry avait été soufflé par les paysages de l'Île Maurice et, même une semaine après, il ne pouvait s'empêcher d'avoir les yeux écarquillés en voyant cette beauté de la nature.
La plage de Flic et Flac était tout simplement immense, s'étirant sur une dizaine de kilomètres. Elle était très différente de la plage de la Villa Bleue, car beaucoup plus ensoleillée et touristique. Elle était entourée de palmiers, d'immenses cocotiers et jamais il n'y faisait froid comme en Angleterre. La mer était turquoise, calme, sans aucune vague, le sable blanc et le soleil si puissant que Harry avait l'impression d'avoir constamment chaud.
La plage était souvent bondée, mais ça ne dérangeait pas Sirius et Harry qui aimaient l'animation. Les mauriciens étaient tous adorables et il n'était pas rare qu'ils passent des heures à discuter avec des habitants et des touristes. Harry appréciait tout particulièrement les marchands ambulants qui proposaient des fruits et des boissons. Ils avaient même pu plonger dans la mer, avec un tuba prêté par Timea, leur permettant d'apercevoir des poissons multicolores absolument magnifiques.
Ils avaient décidé de limiter leurs visites, sachant que Remus, qui arrivait bientôt, souhaiterait les accompagner, mais aussi parce que Sirius voulait qu'ils se reposent. Quand ils n'étaient pas à la plage, ils passaient leur temps à jouer à des jeux de société prêtés par l'hôtel, à regarder la télévision moldue qui fascinait Sirius ou à discuter.
La seule visite qu'ils avaient faite était le Grand Bassin, considéré comme un endroit sacré par les habitants. Harry avait immédiatement ressenti les vagues magiques du lieu et il frissonnait encore en repensant au lac bordé par les temples hindouistes. Sirius était tombé sous le charme de deux immenses statues représentants le dieu Shiva de la déesse Durga, et avait même acheté des petites statues en souvenir. Harry, lui, avait été impressionné par la nature et les petits singes qui venaient embêter les touristes.
Il régnait dans l'air un tel calme, un tel esprit de vacances que Harry avait l'impression d'être coupé du monde. Il ne pensait plus à rien d'autre qu'aux vacances, au soleil et à la détente. Il avait totalement oublié Voldemort, le Basilic et ses problèmes de santé. S'il prenait toujours sept potions par jour, devait suivre un programme sportif strict, il se rendait compte que ça ne l'embêtait plus autant. Sirius était là pour veiller sur lui et pour le protéger. Ils étaient sereins, tous les deux, et en profitaient pour rattraper le temps perdu.
Ils profitaient de la vie.
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– Ça va ? demanda Harry un peu inquiet en voyant la grimace de douleur déformer le visage de Sirius.
– Je gère, souffla Sirius en pâlissant. Je ne regarde pas, je ne regarde pas, répéta-t-il en pâlissant.
– Où est passé le « je suis un Black, je suis le plus fort » ? se moqua Harry.
– Essaie d'avoir une aiguille plantée dans ton corps et on en reparle, dit sèchement Sirius faisant redoubler les rires de Harry.
– Tu as déjà un tatouage, tu devrais être habitué.
– Ce n'est pas pareil ! plaida Sirius. Pas vrai ?
– Il a raison, répondit le tatoueur qui avait un sourire amusé, chacun réagit différemment à la douleur et ça peut être plus douloureux à certains endroits.
Harry regardait avec fascination Max qui tatouait le bras de son parrain. Sirius avait décidé de se faire un nouveau tatouage sur un coup de tête, en passant devant un salon qui lui avait attiré l'œil. Il avait voulu s'en faire un sur l'avant-bras, juste avant le coude, au même endroit que James.
– Je peux m'en faire un, moi aussi ? tenta Harry.
– À tes trente ans peut-être, répliqua Sirius avant de gémir de douleur. C'est bientôt fini ?
– Bientôt, assura Max.
Cela faisait une petite heure qu'ils étaient là et Harry avait déjà louché sur les dessins de Max, qui étaient splendides. Ils étaient noirs, sobres, aux lignes épurées. Malheureusement, Sirius lui avait dit non et il savait qu'il devrait attendre sa majorité s'il voulait suivre l'exemple de son parrain.
– Et voilà ! dit joyeusement Max alors que Sirius soupirait de soulagement.
Malgré la peau rouge et boursoufflée de Sirius, on voyait clairement son tatouage. La tête d'un cerf était là, majestueuse aux lignes fines et épurées, avec ses grands bois qui prolongeaient le bras de Sirius.
Cornedrue.
– Le prochain c'est un lys, dit Sirius la voix gorgée d'émotions en se tournant vers Harry. Tu seras là pour me soutenir ?
– Toujours.
.
Harry et Sirius avaient pris l'habitude de dîner tous les soirs à l'Archipel, le restaurant de l'hôtel. Le chef les connaissait bien à présent et Harry était tombé sous le charme de sa cuisine. Le restaurant était tout de marbre, avec de petites lumières douces tout autour de la piscine. Les lanternes éclairaient les tables et le bruit feutré des conversations permettait d'être tranquille et reposé. Il n'était pas rare que des chanteurs professionnels viennent animer la soirée.
Harry s'installa à leur table habituelle et sourit légèrement en voyant les regards que certaines filles posaient sur son parrain. Il l'avait déjà remarqué en Roumanie, mais c'était encore plus prononcé depuis qu'ils étaient sur l'Île Maurice.
Sirius avait beaucoup changé depuis leur première rencontre l'année passée. Il avait repris du poids, avait bronzé depuis qu'ils étaient arrivé et semblait très serein. Comme si tous leurs problèmes étaient restés en Roumanie. Harry était heureux de voir Sirius aussi bien et aussi joyeux. Il était resplendissant de bonheur. Il s'installa face à Harry, le regard sur la piscine, avec une désinvolture que Harry n'aurait jamais pu imiter, même s'il l'avait voulu.
– Je vais me laisser tenter par les huîtres ce soir, dit Sirius en attrapant la carte qu'il connaissait pourtant par cœur. Tu penses qu'ils les font venir de France ?
– Aucune idée. Tu devrais demander au serveur.
Harry ferma ses yeux un court moment, appréciant la brise marine qui semblait toujours être présente dans le restaurant.
– Bonjour messieurs, dit la serveuse en s'approchant de leur table.
Harry ricana légèrement quand il vit qu'elle regardait Sirius avec insistance en rejetant ses cheveux en arrière dans un geste visiblement séducteur. Sirius, pourtant, se contentait de fixer son filleul comme s'il avait peur qu'il n'aille pas bien ou qu'il ait besoin de lui.
– Tu sais, tu as le droit de sortir avec une fille si tu veux, lâcha finalement Harry après avoir regardé son parrain.
Sirius haussa un sourcil en portant à ses lèvres son cocktail préféré.
– Je ne veux pas que tu t'en empêches à cause de moi, continua Harry. Je suis grand et je peux comprendre.
– Pourquoi est-ce que tu me parles de ça ?
– Je vois bien comment les filles te regardent, dit Harry. Et je sais que c'est compliqué d'être...
– Déjà je t'arrête tout de suite. T'avoir avec moi ne sera jamais un problème, coupa Sirius les yeux sévères. Tu le sais, non ?
– Oui, je le sais.
– Et sinon, je pense qu'elles te regardent plutôt toi que moi.
Harry leva ses yeux au ciel. Il ne savait si son parrain ne voyait vraiment rien ou s'il voulait juste détourner la conversation.
– Je t'assure que c'est vrai. La serveuse vient de te draguer ! assura Harry.
– N'importe quoi, rit Sirius.
– Tu ne me crois pas ? fit Harry les yeux écarquillés. Regarde autour de toi !
Il fit un geste de la main et Sirius regarda autour de lui avant de rougir en croisant le regard d'une fille à la table d'à côté.
– Je ne sais pas, Harry.
– Je te promets que c'est vrai. Irina t'en a parlé non ? dit Harry avec un petit sourire. Mais peu importe, tout ce que je veux te dire c'est que tu n'as pas à te retenir de vivre ta vie.
– Je ne fais pas ça, assura Sirius si franchement que Harry en fut légèrement rassuré. Je t'avoue que, quand j'étais à Poudlard, je suis sortie avec quelques personnes. Mais ça n'a jamais été très sérieux. Je crois qu'avec ma famille, la guerre, je n'ai jamais voulu m'engager vraiment. Ce sont tes parents qui m'ont montré ce qu'était le vrai amour.
– Et c'est ce que tu veux maintenant ?
– Je ne sais pas vraiment, admit Sirius avec réluctance. Ce qui est sûr c'est que je ne veux pas de relation légère. Mais j'ai tellement changé. Je n'ai rien à offrir à personne.
– C'est n'importe quoi, soupira Harry. Tu as tout à leur offrir, tu es le meilleur parrain du monde !
– C'est gentil, Harry, dit Sirius en tournant son cocktail avec sa paille. Mais je suis un ancien prisonnier et... tu sais que ce n'est pas simple tous les jours. Je pense vouloir quelque chose de plus sérieux... mais en même temps, je ne sais pas... Et tu es là, évidemment, je ne veux pas te lâcher.
– Je comprends que ce soit difficile pour toi et que tu veuilles me protéger. Tu sacrifies beaucoup pour moi et je suis content que tu me soutiennes. Mais je ne veux pas que tu t'empêches de vivre pour ça.
– Je ne me sacrifie pas, sourit Sirius. Déjà, j'ai beaucoup de choses à régler avant d'envisager quelque chose. Et puis, je veux juste qu'on prenne le temps de construire notre relation tous les deux, avant.
– Tu ne te sens pas prêt ? comprit finalement Harry.
– Non, répondit sincèrement Sirius. J'ai besoin de temps pour moi, et surtout pour nous. J'ai besoin de me redécouvrir et d'apprendre à connaître le nouveau Sirius. Ce n'est pas évident, et pour le moment, je n'ai pas assez de force pour construire quelque chose.
– Je comprends, admit Harry. Je veux juste que tu saches que, quand tu te sentiras prêt, je te soutiendrai.
– Merci, Harry.
Harry hocha sa tête en signe de compréhension, avant de voir le sourire en coin de son parrain qui n'inaugurait rien de bon.
– Et toi alors ? Hermione ?
– Quoi Hermione ? souffla Harry en rougissant. C'est ma meilleure amie !
– Mais oui, ça commence toujours comme ça, ironisa Sirius.
– C'est une amie. Je t'assure ! Et puis, pour le moment, je ne sais pas trop... admit Harry du bout des lèvres. C'est une amie et je ne veux pas gâcher notre amitié.
– Mmmh, je vois. Alors, plus blonde ? Brune ? Rousse ? En fait, non, ne choisis pas une rousse, conseil de parrain. Ce sont les pires.
Harry éclata de rire.
– Je croyais que tu aimais ma mère.
– Évidemment, mais rappelle-toi qu'elle a rendu ton père dingue pendant des années. Il a mis six ans avant de sortir avec elle. Six ans ! C'est long, six ans. Une brune c'est bien. Hermione est brune, remarqua pensivement Sirius. Et la nièce d'Amelia, elle est brune aussi, non ?
– Susan est brune, reconnut Harry, mais ça n'a pas marché.
– Tu es sorti avec Susan Bones ? La nièce d'Amelia ? La petite Poufsouffle ?! s'exclama Sirius les yeux écarquillés.
Harry sourit malicieusement, amusé par sa réaction.
– On s'est embrassé, oui. Mais ça n'a pas marché. On s'est rendu compte qu'on était mieux en amis.
– Tu ne m'en a pas parlé ! siffla Sirius qui semblait ne pas en revenir.
– Tu m'as dit de m'ouvrir plus aux autres !
– Oui, de te faire des amis, pas de batifoler dans les couloirs, ricana Sirius amusé de voir Harry rougir jusqu'à la racine des cheveux. Et alors, c'était comment ?
– Bizarre.
– Bizarre dans quel sens ? Dans le sens on préfère rester amis ou dans le sens tu préfères les garçons ?
Harry était sûr qu'il devait ressembler à un souaffle et il détourna le regard pour ne pas voir le sourire narquois de son parrain, comme s'il avait attendu des mois avant de pouvoir l'embêter avec ça.
– Dans le sens on préfère rester amis, dit finalement Harry.
– Tu as le droit d'aimer les garçons, tu sais.
– Oui, je sais. Mais non, je ne pense pas. Et toi ? attaqua Harry.
Sirius le regarda un peu hésitant, en se raclant la gorge.
– Je ne sais pas si tu as l'âge pour que je te raconte tout ce que j'ai fait dans ma jeunesse. Mais je n'ai pas spécialement de préférence. Du moment que la personne en elle-même me plaît. Ça te pose un problème ?
Harry lui jeta sa serviette à la figure.
– Tu penses vraiment que ça me dérangerait ? Je m'en fiche moi, tant que tu es heureux, assura Harry.
– Tu es bien comme ton père, dit Sirius en souriant fièrement. Enfin, pour en revenir aux filles, tu es jeune, tu as le temps de trouver quelqu'un. Je sais que je te taquine avec ça, mais ne te mets pas la pression. Ton père a attendu des années avant de sortir avec sa première copine.
– Eurk, je ne veux pas penser à mon père avec une autre fille que maman, grimaça Harry.
– Je crois que moi non plus, grimaça Sirius. Ils étaient si mignons tous les deux. Et tu as de la chance, tu n'as pas l'image de ta mère embrassant cet imbécile d'Amos Diggory.
– C'est le père de Cedric ? fit Harry en écarquillant ses yeux.
– Je sais qu'il a eu un fils, oui. Il était plus âgé que nous. Quel imbécile. Quand il a quitté ta mère, de façon très cavalière si tu veux mon avis, ton père lui a jeté tellement de sorts qu'il a été convoqué par Dumbledore. Je crois que c'est la première fois où Lily l'a remercié pour avoir pris sa défense. Un vrai briseur de cœur, grimaça Sirius.
– Je crois que j'ai assez d'images pour faire des cauchemars.
– Moi aussi, rit Sirius. Mais attends, je viens de penser que je vais être obligé de te faire la discussion maintenant. Tu sais, maintenant que tu t'intéresses aux filles et tout ça...
Harry rougit et évita son regard.
– Ce n'est pas obligé, tu sais que...
– Non, c'est mon devoir de parrain ! assura Sirius qui semblait tout aussi gêné que lui, avant qu'il n'éclate de rire. Je viens de penser que Remus arrive demain. Je vais me décharger sur lui. Tu prends quoi à manger ?
.
– C'est adopté ! lança joyeusement Amelia en entrant dans son appartement.
– Super ! s'exclamèrent Susan et Hermione en se tournant vers Amelia.
Hermione avait été invitée par les Bones il y a quelques jours et avait passé une nuit ici. Elle avait adoré découvrir une maison sorcière, même s'il s'agissait d'un appartement. Elle se souvenait avoir été impressionnée à l'idée de rencontrer Amelia Bones, pourtant, elle avait été absolument adorable. Elle avait rassuré ses parents et lui avait dit de faire comme chez elle.
Susan et Amelia avaient une relation très fusionnelle, un peu comme si Amelia était une grande sœur pour Susan, plutôt qu'une mère, mais il était évident quand on les voyait ensemble qu'elles s'aimaient énormément. Susan lui avait raconté que sa tante n'avait pas été préparée à l'idée de s'occuper d'un bébé et que jamais elle n'avait voulu être considérée comme sa mère, par peur de faire des erreurs.
– Presque tout le monde l'a adopté. Bien sûr, il y en a qui ont refusé. Comme Rufus. Je vous promets les filles que si je l'attrape cette semaine je vais le tuer, soupira Amelia en faisant du thé avec sa baguette. Mais c'est passé. Alan était soulagé.
– Quand est-ce que ça va être mis en place ? demanda Susan.
– Oh, très rapidement.
Hermione avait les yeux brillants quand elle pensait à la chance qu'elle avait eue de pouvoir suivre l'adoption de la nouvelle loi sorcière pour les droits des accusés de l'intérieur. La plupart des propositions de l'avocat de Sirius avaient été reprises et les débats avaient été à la fois houleux et passionnants. Amelia leur avait fait un contre-rendu chaque soir et elle racontait tellement bien les histoires que Hermione en avait encore des frissons. Le débat avait duré des jours, mais finalement, il avait abouti. Les accusés avaient à présent des droits qui, s'ils n'étaient pas aussi importants que dans le monde moldu, allaient changer beaucoup de choses.
– Je vais passer un coup de Miroir à Sirius pour l'en informer, ça vous dit de parler à Harry ?
Les deux jeunes filles tapèrent dans leur main, ravies à cette idée. Hermione et Susan avaient longuement parlé de Harry, inquiètes à l'idée de savoir s'il allait bien. Amelia leur avait simplement dit que Harry allait bien, même si ce n'avait pas été simple pour lui. Elle n'avait rien dit de plus et Hermione se sentait frustrée à l'idée de ne rien savoir et de ne pas pouvoir lui parler.
Amelia sortit le Miroir et le posa sur la table de manière à ce que les trois filles soient visibles, avant d'appeler Sirius qui décrocha presque immédiatement.
– Salut Amelia ! lança joyeusement Sirius. Tu m'appelles au bon moment, on rentre juste du restaurant. Oh, salut les filles ! ajouta-t-il en voyant Hermione et Susan lui sourire. Tout va bien ?
– La loi est passée ! lança Amelia.
Hermione vit Sirius soupirer de soulagement.
– Fantastique. Je vais contacter Alan à mon retour. Il doit être content.
– Ça fait des années qu'il veut la faire passer, donc oui. Je dois dire que ton soutien a été décisif, informa Amelia. On a lu ta lettre et ton témoignage et on a gagné des voix.
– Et Rufus ?
– Tu le connais, soupira Amelia en levant ses yeux au ciel. Il a parlé du fait que les Aurors ne pourraient plus rien faire et que pour la sécurité ce n'était pas bon. Mais il s'y fera.
– Il est obligé de toute façon, dit Sirius en haussant ses épaules. Salut, Hermione, la forme ?
– Oui, et toi ? Comment se passent les vacances ?
– C'est splendide ! sourit Sirius. On aura plein de choses à se raconter. Tes parents vont bien ? Est-ce que tu sais si Richard a réservé les places ?
– Oh, oui, ça fait des semaines qu'il m'en parle, admit Hermione. Ça doit se passer début août. C'est un petit match, mais il m'a dit que ça te plaira.
– Génial. Et voici la petite Poufsouffle de Harry. Enchanté, Miss Bones, dit Sirius en regardant Susan avec un sourire en coin.
Susan rougit légèrement sous le regard inquisiteur et Amelia leva ses yeux au ciel.
– Laisse-la tranquille. Tu parles à ma nièce le cabot.
– Je suis outré par cette défiance à mon égard ! s'exclama faussement Sirius, la main sur le cœur. Je suis si innocent.
Hermione renifla d'un air dédaigneux, alors qu'Amelia lui jetait un regard appréciateur.
– Hermione ! fit Sirius en faisant semblant de pleurer. Moi qui pensait qu'on se connaissait.
– C'est parce que je te connais que je sais que tu n'es pas innocent, répliqua Hermione en rosissant légèrement.
– Je veux juste discuter avec Susan, ça ne lui pose aucun problème, non ? insista Sirius qui ne la quittait pas des yeux.
– Euh... non, répondit Susan, enchantée de vous rencontrer Mr Black.
– Elle me plaît ! lança Sirius en souriant largement. Appelle-moi Sirius, ma chère.
Il lui lança un clin d'œil et Susan gloussa légèrement.
– Ne parle pas à ma nièce comme ça, grogna Amelia agacée.
– Désolé Amelia, c'est mon charme fou, répliqua Sirius. Allez, laisse-moi lui parler.
– Non, coupa sèchement Amelia. Tu ne vas pas pervertir ma nièce.
– Est-ce que j'ai perverti Hermione ? demanda Sirius avec innocence. Je veux juste discuter avec elle. Savoir ce qu'elle pense de Harry et de ses bai... Ouille ! Lâche-moi !
Les filles sursautèrent en voyant le Miroir échapper des mains de Sirius et tomber sur le sol.
– Tais-toi ! Tu es impossible, Sirius ! cria une voix que Hermione reconnut immédiatement.
– Je n'ai rien dit ! plaida Sirius.
Les filles regardèrent ce qui ressemblait à une bagarre, des bras ou des jambes passant devant le Miroir, avant que Sirius n'émette un grognement sourd et que Harry ne récupère le Miroir.
– Je vais le dire à Remus ! dit Harry d'une voix menaçante.
– Ne fais pas ça ! murmura Sirius avec horreur. Tu sais comment il est. Il va me faire du mal. Tu veux qu'il me fasse du mal, n'est-ce pas ? Filleul indigne !
Hermione vit les épaules de Harry tressauter, comme s'il se retenait de rigoler, avant qu'il ne se tourne vers le Miroir pour leur lancer un sourire éclatant.
– Salut les filles. Bonjour Amelia, je suis content de te voir. Je voulais te remercier pour ce que tu as fait pour nous, c'est grâce à toi si Sirius a eu la garde, sourit Harry en regardant Amelia.
– Aucun problème Harry. Je suis contente de voir que tu vas bien, répondit Amelia en souriant largement à son tour.
Hermione avait les yeux écarquillés en voyant Harry dans le Miroir tant il avait changé en quelques semaines. Ses cheveux étaient un peu plus longs et ébouriffés, sans doute à cause de la mer, et il avait un air reposé qu'elle ne lui avait jamais connu. Il avait des joues plus rebondies et arborait un bronzage impressionnant, mettant en exergue deux yeux émeraudes pleins de vie.
– Tu n'as plus de lunettes ! s'exclama Hermione.
– Tu es bronzé ! renchérit Susan.
– Oh, ouais, rougit Harry avant de rire doucement. C'est le soleil ça. On est sur l'Île... Quoi, Sirius ?
– Ne dis pas où on est, dit Sirius en s'incrustant dans le Miroir, sans sembler s'inquiéter du fait qu'il venait de se battre avec Harry et que sa chemise blanche était déchirée au niveau de son épaule droite. C'est top secret, murmura-t-il sur le ton de la confidence.
– Bon, on est au soleil c'est tout ce que je peux vous dire. Mais c'est n'importe quoi, elles ne vont rien dire, soupira Harry.
– Et si on nous écoute ?
Harry leva ses yeux au ciel et les filles rigolèrent quand le brun les regarda d'un air de dire « il est fou ».
– Sinon ça va vous ? s'enquit Harry en regardant ses amies. Qu'est-ce que vous faites ensemble ?
– J'ai invité Hermione à passer quelques jours chez moi, répondit Susan qui semblait s'être remise de sa stupeur de voir Harry aussi en forme.
– Cool. Hannah ne pouvait pas venir ?
– Non, elle part en Allemagne tous les étés avec sa famille, expliqua Susan.
– Et toi Amelia ? demanda Harry d'un ton poli. Tout va bien ? Sirius m'a dit que tu étais en train de passer une nouvelle loi pour la justice.
– Oui, je te remercie Harry. On voit tout de suite que ce n'est pas Sirius qui t'a élevé.
– Tu rigoles, fit Sirius en levant ses yeux au ciel, je sais que tu vas bien, on se parle tous les jours.
Susan regarda Harry en mimant « tous les soirs » avec sa bouche et Harry se contenta de ricaner d'un air entendu.
– Ce n'est pas ce que vous croyez, coupa Amelia en les voyant faire. C'est purement professionnel.
– C'est qu'ils disent tous dans les films, fit remarquer Hermione en riant.
– Comment se passent vos vacances ? demanda Amelia pour détourner la conversation sur un terrain moins glissant.
– Fantastiques ! s'exclama Harry. On se repose bien et il fait super beau ici. On rentre dans une semaine.
– Vous avez visité des choses ? demanda Hermione avidement.
– Amelia, on va peut-être laisser les jeunes tranquilles, intervint Sirius.
– Bonne idée, j'ai du travail à faire.
– Tu travailles toi ? ironisa Sirius alors qu'Amelia lui tirait puérilement la langue et partait dans son bureau pour travailler. Alors Susan, maintenant que la patronne est partie, dis-moi tout sur...
La voix de Sirius flancha quand il croisa le regard de Harry.
– Sirius, si tu ne la laisses pas tout de suite je demande à Remus de te lancer un sort.
– Tu n'oserai pas faire ça !? Après tout ce que j'ai fait pour toi ? Trahi par mon propre filleul ! Mon sang !
Sirius se leva théâtralement et claqua la porte de la chambre en grommelant dans sa barbe. Hermione éclata de rire en voyant l'air désolé de Harry.
– Il est toujours comme ça ? demanda Susan les yeux écarquillés.
– Non, il est parfois pire, s'amusa Harry. Je suis content de vous voir.
– Allez, raconte-nous tout ! dit Hermione avec une voix insistante.
Harry sourit légèrement et leur raconta comment Sirius et Amelia étaient venus le chercher chez les Dursley, la Roumanie où il avait été soigné (sans s'étaler sur le sujet) et leurs deux semaines de vacances prévues au soleil. Susan soupira de contentement en le sachant au soleil, alors que Hermione était inquiète par les trois semaines passées dans un Centre Médical qui n'inauguraient rien de bon.
– Et ça se passe bien avec Sirius ? s'enquit Hermione.
– Super, il est génial !
Les trois adolescents entendirent un hurlement de joie du côté de Harry qui soupira, attrapa un livre qu'il lança sur la porte de la chambre.
– Tu as jeté un livre ! s'horrifia Hermione, alors que Susan éclatait de rire.
– Désolé, dit piteusement Harry, mais il est intenable. Depuis que Remus est arrivé...
– Remus comme dans Remus Lupin ? coupa Susan.
– Oui, tu ne savais pas ? Il était à Poudlard avec Sirius et mon père, ils étaient très amis. Il va habiter avec nous.
– C'est génial, dit Hermione en souriant. Sirius a réussi à le convaincre ?
– Apparemment, il a mis des jours. Mais oui, il vient dès qu'on rentre de vacances.
– C'est super, assura Susan, mais moi ce que j'ai envie de dire c'est ils se parlent vraiment tous les jours ?
– J'ai eu la même réaction que toi ! s'amusa Harry. Mais oui, ils se parlent tous les jours. Entre la loi pour les accusés, le procès et tout ça, ils ont de quoi se dire.
– Tu penses qu'ils vont sortir ensemble ? s'exclama Susan en tapant dans ses mains. Ça serait super, on serait frère et sœur !
Hermione vit Harry sourire largement, comme si la perspective d'une famille le mettait en joie.
– J'aimerai bien que ma tante trouve quelqu'un, expliqua Susan. Elle s'est retrouvée coincée avec moi sans avoir d'autre choix et avec la mort de son ancien fiancé, elle n'a jamais retrouvé quelqu'un de sérieux. Il y a toujours quelque chose qui ne va pas.
– Et Sirius ? demanda Hermione.
– Mmmh, dit Harry en souriant tristement. Je pense qu'il n'est pas prêt. Il aime bien Amelia, c'est sûr, mais il...
– Il ne veut pas de relation sérieuse ? demanda Susan.
– Oh, si. Je pense. Mais il ne sent pas prêt à une quelconque relation, tenta d'expliquer Harry.
– Ce n'est pas très surprenant, dit Hermione avec précaution. Il a vécu douze ans à Azkaban, quand il est entré, c'était un homme joyeux et aujourd'hui, il a presque tout perdu, il a dû vivre des choses horribles. Il a beaucoup changé, sans doute qu'il ne se sent pas prêt.
– Tu devrais faire psychomage, murmura Susan.
– C'est juste que je sais observer, dit Hermione avec un petit sourire. Laissez-leur du temps. S'ils veulent se mettre ensemble ils le feront.
– De toute façon, Sirius m'a dit clairement qu'il ne cherchait rien pour le moment, dit Harry. Je dois y aller, Remus me fait des grands signes. On doit regarder les étoiles ce soir. Amusez-vous bien.
– Amuse-toi bien, Harry, dit Susan.
– Fais attention à toi ! conseilla Hermione avec inquiétude.
– Mais oui, rit Harry.
– Rapporte-nous des souvenirs ! dit Susan amusée avant que Harry ne coupe la communication. Il a l'air d'aller bien, non ?
– C'est sûr, dit Hermione visiblement soulagée. Les vacances lui ont fait du bien.
– Je me demande ce qu'il a eu pour devoir passer trois semaines à l'hôpital.
– Moi aussi, soupira Hermione.
Le coup de Miroir n'avait pas répondu à toutes ses questions, mais au moins, elle était rassurée de savoir Harry en sécurité et heureux.
– Allez, on va préparer le dîner ! lança Susan avant de se précipiter dans la cuisine. Tu vas voir que mes fondants au chocolat sont à tomber !
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– Au secours ! Remus, aide-moi !
Remus sourit légèrement en détournant le regard de son magazine moldu. Il remonta ses lunettes de soleil sur son nez pour voir que Sirius plongeait la tête de Harry sous l'eau, ce dernier essayant de se dépêtrer de la poigne de son parrain. Il finit par se tortiller et s'échapper en plongeant dans la piscine, avant de lui jeter de l'eau à la figure, en éclatant de rire.
Remus était content de voir Harry aussi heureux. Il avait eu un peu peur, en arrivant ici, mais Harry et Sirius semblaient avoir trouvé un équilibre et s'être rapprochés plus que jamais. Harry ne rechignait jamais à avaler ses potions et gardait toujours le sourire. Il semblait avoir bien récupéré de ses semaines au CMD et s'être accommodé de son traitement.
Remus avait eu peur de ne pas s'intégrer, de les déranger pendant leurs vacances et de ruiner l'équilibre qu'ils avaient trouvé, mais Harry l'avait accueilli avec une telle chaleur qu'il aurait pu en pleurer. Dans ces moments, où il était si accueillant, si familial, si heureux, Harry ressemblait à son père.
– Merci pour ton aide, dit ironiquement Harry en s'allongeant à ses côtés, regardant Sirius nager dans la piscine.
– Je t'en prie, Harry, répondit calmement Remus en continuant de lire son magazine.
Il regarda Harry du coin de l'œil, soulagé de le voir reprendre du poids. Il avait aussi laissé ses cheveux pousser et Remus trouvait qu'il ressemblait beaucoup à Sirius, et pensait que c'était sans doute fait exprès. Il prenait exemple sur lui et s'en était très touchant.
– Alors il est là ton tatouage, remarqua Harry en désignant la hanche de Remus.
Remus sourit tristement en passant son doigt sur le petit M tatoué sur sa peau, entre deux cicatrices.
– C'est joli.
– Le cerf est beau aussi, indiqua Remus en jetant un coup d'œil au bras de Sirius. Ça me rappelle James.
– C'est pour ça qu'il l'a fait. C'est encore difficile pour lui, j'ai l'impression, dit tristement Harry.
– Tu sais, Sirius n'a pas vraiment eu le temps de faire son deuil. Quand il s'est échappé, il a dû s'occuper de sa libération, de la garde...
– Et de mes problèmes, indiqua Harry en souriant difficilement.
– Ça ne l'a pas dérangé, je t'assure. Mais il a besoin d'accepter qu'ils soient partis, soupira tristement Remus. Il va bien, mais il lui faudra encore un peu de temps pour accepter.
– Ils étaient vraiment proches.
– Ton père et Sirius étaient comme des jumeaux. C'était presque difficile d'être avec eux. Ils ne nous ont jamais mis à l'écart, mais ils finissaient les phrases l'un de l'autre, se comprenaient en un regard. Dès le premier jour, ils se sont entendus.
– Je n'imagine pas ce qu'il doit ressentir, soupira Harry.
– Ne t'inquiète pas trop, il en parle avec son psychomage et il va bien.
– Il m'a aussi dit qu'il n'était pas prêt à sortir avec quelqu'un.
– Et ça t'inquiète ? s'étonna Remus.
– Un peu. J'ai peur qu'il ne mette sa vie de côté à cause de moi.
– Je ne pense pas qu'il ressente ça. Il était si content quand il a su qu'il avait ta garde. Il ne fait que parler de toi, tout le temps. Et Sirius a toujours été un électron libre. Personne ne peut le forcer à faire quoi que ce soit. S'il ne veut pas sortir avec quelqu'un, c'est qu'il ne veut pas et qu'il ne faut pas le forcer.
– Mais je ne comprends pas, il va beaucoup mieux, non ?
– Physiquement, oui. Mais mentalement, il a encore quelques progrès à faire, souffla Remus. Il n'est pas le même que quand il est rentré à Azkaban, tout a changé et il doit se réhabituer à tout ça, avant même d'envisager une relation. Et puis, le célibat n'est pas une chose honteuse. C'est juste qu'il veut se concentrer sur toi, sur lui et sur vous.
– Sur nous, corrigea Harry.
– Exact. D'ailleurs, je voulais te remercier de m'accueillir à la Villa Bleue, c'est...
– Tout à fait normal, coupa Harry. On est trop contents de savoir que tu viens ! Et ne me parle pas du fait que tu es dangereux, coupa-t-il en le voyant commencer à parler.
– Tu es bien comme James, s'amusa Remus soulagé de sa réponse.
– Mais toi ça te convient d'être coincé avec nous ?
– Tout à fait, assura Remus les yeux brillants. C'est sans doute la meilleure chose qui pouvait m'arriver.
– Je suis content.
Harry lui lança un sourire éclatant.
– Et Sirius m'a dit que tu cherchais du travail, est-ce que tu sais ce que tu veux faire ?
– Tu sais, avec ma condition, c'est très compliqué. Les nouvelles lois qui sont sorties m'empêchent pratiquement d'en trouver.
Remus soupira de rage en repensant à Ombrage qui avait fait passer ces lois, au mépris de tous les droits humains. Il était soulagé d'avoir reçu de l'argent des Potter car il était sûr que, sans ça, il aurait été à la rue. Il avait pu se racheter de nouvelles robes, acheter à manger et être relativement serein face à la perspective des prochains mois.
– Donc, je pense que je vais créer mon propre travail, ajouta Remus avec un regard malicieux.
Il vit tout de suite l'intérêt dans les yeux de Harry.
– Vraiment ? Trop cool ! Qu'est-ce que tu vas faire ?
– J'avais plusieurs idées, mais j'ai commencé à regarder pour monter une librairie à Pré-au-Lard. Il n'y en a pas et j'aimerai pouvoir proposer des livres à la fois moldus et sorciers.
– C'est une idée super ! Tu ne sais pas combien de fois Hermione s'est plainte cette année en disant qu'il n'y avait pas de librairie à Pré-au-Lard. Tu vas voir que si tu fais ça, Hermione va te dévaliser. Et puis, les livres moldus sont tellement plus variés !
– Ça s'est sûr. C'est ton père qui m'a fait découvrir les livres moldus, il s'était pris d'une passion pour les policiers.
– Et ma mère ?
– Ta mère aimait lire, mais surtout des livres de magie, alors que ton père aimait lire des histoires inventées.
– Je ne pensais pas, admit Harry qui était un peu étonné de savoir que son père lisait des romans moldus.
– C'est sans doute les inventions moldus qu'il préférait, sourit Remus. C'est lui qui m'a fait découvrir ça, mais personne ne le savait vraiment, c'était un peu son secret. Ça n'aurait pas fait bien de savoir que le « Grand James Potter » lisait. Ta mère l'a découvert en septième année et elle s'est énervée au début, en pensant qu'il cherchait juste à l'impressionner. C'était très drôle.
– Donc, c'est pour ça que ça t'a donné envie d'ouvrir une librairie.
– Oui. Parce que ton père devait passer des commandes par des moyens détournés, puisque ses parents n'allaient jamais dans le monde moldu. Alors il avait fait un pacte avec une née-moldue de Serdaigle pour qu'elle lui achète les livres. Mais il s'est toujours plaint de ne pas avoir de librairie spécialisée dans le monde magique.
– Tu as trouvé un lieu ?
– Potentiel, oui, je suis en train de négocier. Mais j'attends que Sirius rentre, il a plus l'habitude que moi, reconnut Remus. Et puis, il y a beaucoup de choses à prévoir. Il faut que je m'approvisionne en livres, il faut que je sache ce que je veux proposer, faire de la publicité...
– Ça va marcher, c'est sûr ! assura Harry. Les élèves vont souvent à Pré-au-Lard et c'est beaucoup plus pratique que commander au Chemin de Traverse.
– Je l'espère. Tes parents m'avaient laissé une belle collection de livres à vendre, sans doute parce que ta mère savait que c'était mon rêve, donc ça semble bien parti.
Les yeux de Harry restèrent dans le vague un moment, avant qu'il ne se lève et qu'il ne se précipite dans sa chambre.
– Qu'est-ce qu'il a ? demanda Sirius de la piscine en le voyant courir.
– Je ne sais pas, c'est un ado, répondit philosophiquement Remus.
Sirius sortit souplement de la piscine et secoua ses cheveux comme un chien sur Remus qui claqua sa langue contre son palais en protégeant son magazine des gouttes.
– Tu es impossible Sirius.
– Je suis un chien, c'est dans mes gênes de faire ça. Et puis il fait trop chaud pour juste rester au soleil comme ça. Je t'aide à ne pas te déshydrater.
– Je suis un loup-garou, j'ai moins de résistance à la chaleur, répondit simplement Remus.
– Comment tu le trouves ? demanda Sirius plus sérieusement.
– Il a l'air d'aller très bien, assura Remus en voyant Sirius s'allonger à son tour. Il est très heureux avec toi. Il s'inquiète.
– Je sais, mais je ne sais pas comment lui dire que je serai toujours là. Enfin... je sais quoi faire mais j'ai peur qu'il dise non.
Remus leva ses yeux au ciel.
– C'est évident qu'il t'aime, Sirius. Je suis persuadé qu'il dira oui.
– Mmmh, tu le penses vraiment ?
– Oui. Tu ne le regretteras pas.
– Je voulais lui demander à son anniversaire, chuchota Sirius comme s'il avait peur que Harry n'entende leur conversation.
– Tu devrais lui demander avant, conseilla Remus. Il lui faudra peut-être du temps pour y réfléchir. Et puis, on lui fait déjà la surprise d'inviter les Granger et les Bones. Peut-être que lui laisser un peu de temps est une bonne idée. Ici, le cadre est si idyllique, une fois en Angleterre les choses sérieuses reprendront leur cours.
– Je n'avais pas pensé à ça, soupira Sirius. Tu as sans doute raison, je vais lui proposer bient...
Sirius s'interrompit en voyant Harry sortir de la maison avec l'un des carnets de sa mère dans la main.
– Je croyais que tu n'avais pris que l'essentiel, remarqua Sirius en haussant un sourcil.
– C'est l'essentiel, répliqua Harry. Remus, j'ai eu une super idée ! Enfin, ma mère l'a eue. C'est quelque chose qu'elle a essayé de développer. Ce n'est pas encore aboutit mais je pense que si on travaille sur ça, ça pourrait marcher !
Harry tendit le carnet à Remus qui se sentait bizarrement ému d'avoir l'honneur de pouvoir le lire. Sirius se pencha par-dessus son épaule pour lire avec lui ce dont Harry leur parlait. Les yeux de Remus s'écarquillèrent quand il comprit ce qu'avait inventé Lily. La possibilité d'avoir tous ses livres, réunis en un seul carnet, permettant un gain d'espace considérable. Remus imaginait déjà l'impact qu'une telle invention pourrait avoir dans le monde sorcier, sachant à quel point les ouvrages étaient épais et lourds. Avoir la possibilité de transporter toute sa bibliothèque apparaissait comme un rêve.
– C'est génial, souffla Remus. Tu penses qu'on peut l'adapter pour le vendre ?
– Absolument ! dit Harry. Je dois regarder quelques Runes, changer des aspects, mais je pense qu'on peut le développer facilement. Elle nous a donné toute la base.
Remus et Sirius se regardèrent amusés en voyant que Harry commençait déjà à élaborer des théories pour modifier l'invention de Lily.
– Il faudrait ajouter une rune pour le rendre plus stable et peut-être de nouvelles fonctionnalités, mais... quoi ? dit Harry en voyant les regards posés sur lui.
– Rien, c'est juste que tu ressembles à ta mère, dit Sirius. Donc, tu penses que tu pourrais faire un prototype ?
– Moi ? s'étonna Harry en rougissant. Je ne suis qu'en quatrième année, tu sais. Je ne suis pas sûr de pouvoir gérer le...
– Tu peux essayer, proposa Remus. Tu peux peut-être demander aux professeurs Flitwick et Babbling de t'aider ? Moi je n'ai pas le niveau en Sortilèges pour faire ça. Et Sirius non plus.
– Hé ! Je suis très intelligent ! bouda Sirius.
– Oui, mais tu n'as pas le truc de Lily et Harry. Alors ça te dit ?
Harry regarda le carnet de sa mère avec envie avant d'hocher sa tête.
– Je peux essayer. Si ça ne marche pas...
– Ne t'inquiète pas, Harry, on aura le temps d'y réfléchir après. C'est d'accord alors ?
Harry hocha vivement sa tête en regardant le carnet de sa mère.
– Il va me falloir du temps.
– On a du temps, assura Remus. Je n'ouvrirais pas la boutique avant quelques mois et puis, même si on lance ça après, ce n'est pas très grave.
Sirius lui lança un regard appréciateur, comme s'il le remerciait d'encourager Harry dans cette voie. Mais Remus n'avait pas besoin de ça pour savoir que Harry avait quelque chose pour réussir le sort de sa mère. Il aimait les Runes et les Sortilèges et il était persuadé qu'il pourrait améliorer ça sans problème, même si ça lui prenait du temps.
– Tu as déjà étudié ses carnets ? demanda Remus.
– Oui, les premiers. Je maîtrise pas mal de choses maintenant, sourit Harry. Mais certains sont encore compliqués et j'ai besoin de l'aide du professeur Flitwick. Mais ça, c'est un niveau au-dessus. Je n'ai jamais vu autant de Runes. Et puis, je vous rappelle que je n'ai pas encore appris à les tracer, donc il va falloir que je m'entraîne.
– Prends ton temps, mais j'aimerai que tu développes ça, ça me ferait plaisir de pouvoir dire que tu l'as inventé, dit Remus d'une voix douce.
– J'en serai honoré, dit Harry.
– Donc, c'est conclu ?
Remus tendit sa main à Harry qui l'attrapa sans aucune hésitation. Il était content de savoir que la première collaboration entre Lily et Harry finirait dans sa boutique.
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– Sirius lui dit « tu sais, j'ai déjà voyagé à dos de dragon ». Et là, la fille lui répond « vraiment, je suis justement spécialisée dans l'étude des dragons » et elle commence à lui demander quelle race de dragon et comment il a fait techniquement.
Harry recracha à moitié son verre d'eau, alors que Sirius se renfrognait dans son coin. Remus avait les yeux pétillants et observa Harry jeter un regard moqueur à son parrain.
– Mais comment elles peuvent croire ton histoire de dragon ? ricana Harry. C'est impossible !
– C'est mon charme fou qui fait le job, assura sincèrement Sirius en rougissant légèrement.
Les rires de Remus et Harry redoublèrent alors que Sirius relevait dignement la tête.
– Vous pouvez rire, mais si vous saviez le nombre de filles que j'ai séduite avec ça !
– Tu veux dire le nombre de filles que tu as berné, rectifia Remus sans se départir de son sourire amusé.
– Je croyais que c'était des vacances, pas mon procès, gémit Sirius en interpellant la serveuse pour qu'elle lui serve un nouveau jus de fruit.
– On te taquine, dit Remus avant de lancer un clin d'œil amusé à Harry qui pouffait dans son verre.
– Est-ce qu'on peut changer de sujet plutôt que de parler de mes relations amoureuses ?
– Je crois que Harry serait au contraire ravi d'en entendre plus, dit Remus avec sérieux. Ça t'apprendra à l'embêter avec Susan Bones.
– C'est mon rôle de parrain, tenta Sirius.
– Et c'est mon rôle de meilleur ami de t'embarrasser devant Harry, répliqua Remus sérieusement.
– On peut aussi parler de tes relations amoureuses, dit Sirius en plissant ses yeux.
– Essaie Patmol, essaie.
Sirius leva ses yeux au ciel en entendant le ton rempli de promesse de Remus et il sut qu'il ne devait surtout pas aller sur ce terrain. Quand Remus était en mode protection et vengeance, il valait mieux faire profil bas. Si Remus avait été le plus sérieux d'entre eux, il était la tête pensante de la plupart de leurs blagues et Sirius savait qu'il pouvait faire très mal s'il s'y mettait.
Harry les regardait avec un mélange de fascination et d'excitation, comme s'il adorait les voir interagir ensemble.
– Dommage, soupira Sirius. J'ai tellement de choses à raconter à Harry.
Remus se détendit légèrement en comprenant qu'il ne dirait rien, alors que Harry sautait presque d'impatience à l'idée d'en savoir plus.
– Tu te souviens quand Lily a vomi sur Dumbledore ? s'exclama Sirius qui avait le regard posé sur une femme enceinte.
– Épique, rit Remus alors que Harry les regardait avec les yeux ronds. Tu vois Harry, ta mère a toujours mieux supporté les transports magiques que ton père, sauf pendant sa grossesse. Et pour une réunion de l'Ordre elle avait pris la poudre de cheminette. Elle a vomi dès qu'elle est arrivée, sauf que c'est Dumbledore qui l'avait réceptionné. La pauvre, elle ne savait plus où se mettre !
Sirius et Remus éclatèrent de rire.
– Et James qui est arrivé après en transplanant et qui était tout pâle. Edgar Bones chez qui se passait la réunion a dû sortir un Whiskey pur Feu pour le remettre. Ils faisaient bien la paire tous les deux.
– J'avais oublié que James ne supportait pas les transports magiques, s'amusa Remus en essuyant les larmes qui avaient coulées aux coins de ses yeux.
– Ce n'est pas faute pour ses parents de l'avoir entraîné. Dis-toi Harry que ton père a suivi des cours pour prendre la cheminette, mais il n'a jamais réussi. Ta grand-mère était désespérée, je crois qu'il cassait ses lunettes à chaque fois.
– Surtout quand Sirius s'est installé chez eux et qu'il prenait la cheminette comme s'il était né dedans, remarqua Remus avec des yeux appréciateurs.
– On en revient toujours à la même chose, mon...
– Charme fou, oui on sait, dirent Remus et Harry en levant leurs yeux au ciel.
Sirius les regarda outré qu'ils se moquent de lui et leur tira puérilement la langue.
– Vous vous liguez contre moi, vous n'avez pas honte ? Harry, je suis ton parrain et Remus, tu es mon meilleur ami, je suis trahi. Trahi ! dit-il en insistant sur le dernier mot.
– Tu es si mélodramatique, soupira Remus.
– Ça doit être un truc de Black, dit Harry avec un sourire en coin. Malefoy est exactement comme toi.
– Je n'ai jamais été aussi insulté de ma vie. Ne me compare pas aux Malefoy, par pitié.
– Ça ne s'est pas arrangé avec Lucius ? demanda Remus en fronçant ses sourcils.
– Arrangé ? Non, ça ne s'arrangera jamais. On se hait. La dernière fois j'ai failli transformer sa tête en citrouille, malheureusement Cissy est arrivée avant.
– Je t'avais dit que les Malefoy ne valaient pas le coup, remarqua Harry d'un ton innocent.
– Oh, j'avais oublié. C'est vrai que tu m'as beaucoup parlé de Draco cette année, je pensais que tu avais oublié ta vieille rancune, répliqua Sirius. Les Malefoy ne valent pas le coup, mais Draco et Cissy sont des Black.
– Si tu le dis, souffla Harry avec l'air de ne pas y croire.
– Et ton autre cousine ? demanda Remus.
– On la voit au courant du mois d'août, dit Sirius avec un petit sourire. Elle est impatiente de rencontrer Harry ! Tu avais déjà vu Andy, Remus ?
– Je ne crois pas, dit le loup-garou après y avoir réfléchi.
– J'ai hâte de les rencontrer, sourit Harry.
Sirius regarda sa montre.
– Il commence à être tard, si on veut arriver à l'heure au cinéma on ferait mieux de se mettre en mouvement.
Remus et Harry hochèrent la tête et quittèrent avec regret le petit bar où ils avaient pris un jus de fruit frais, dans la fameuse allée des parapluies. Ils avaient passé la journée à Port Louis, la capitale de l'île. Sirius était tombé amoureux du centre commercial de l'île et l'avait dévalisé pour acheter des souvenirs. Remus avait insisté pour aller voir un film au cinéma, ayant apprécié une expérience passée avec Lily et ils avaient décidé d'y aller en fin de soirée pour pouvoir profiter de leur journée.
Harry aimait bien l'ambiance de la capitale, qui était moins touristique que là où ils logeaient. Il y avait à tous les coins de rue des spectacles et des concerts donnant à la ville un aspect chaleureux et animé. Remus avait insisté pour qu'ils visitent le musée retraçant l'histoire de l'île, mais Sirius et Harry n'avaient pas été très convaincus, préférant aller sur le marché central, animé et typique de l'île. Harry était impressionné par la multitude d'étals de fruits et légumes divers, des spécialités locales comme le dhall purri et les gâteaux piments qu'ils avaient dégusté sur le pouce entre deux visites.
Il leur aurait fallu des jours pour visiter la ville, mais ils avaient décidé de se contenter d'une seule journée, la semaine passant à une vitesse exceptionnelle.
En plus de Port Louis, ils avaient visité la veille le jardin botanique tropical de Pamplemousse, à quelques minutes de Port Louis. Remus avait été impressionné par la collection de plantes, les palmiers de toutes les tailles, les arbres fruitiers, les nénuphars géants de Pamplemousse. Ils avaient passé des heures à parcourir les sentiers, au grand désespoir de Sirius.
Si Harry n'était pas spécialement amoureux des plantes, il adorait les animaux qu'ils avaient pu voir lors de leur visite des caméléons, des oiseaux colorés et même des mangoustes. Sirius s'était détendu en voyant les tortues géantes et Remus avait dû le menacer de lui jeter un sort pour qu'il ne se transforme pas en chien pour aller jouer avec elles.
Harry avait discuté quelques minutes avec un serpent boa qui avait le mal de mer, avant qu'ils ne prennent une heure pour observer les cerfs en captivité. Harry avait vu l'émotion dans les regards de Remus et Sirius et, cette fois, Remus n'avait pas pu retenir Sirius qui s'était amusé à courir après les cerfs.
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– Et voici enfin notre spécialité. Un thé noir aromatisé à la vanille avec un soupçon de lait et de la cardamome. Vous avez également des petites douceurs pour l'accompagner.
– Timea vous êtes un ange, fit Sirius les yeux fermés en dégustant un petit gâteau à la coco. C'est un délice.
– Merci Monsieur, dit Timea en inclinant légèrement sa tête, avant de s'éclipser.
– Ces mauriciens savent préparer le thé, confirma Remus en buvant une lampée de thé brûlant.
– Il faudrait lui laisser un petit quelque chose, dit Harry qui attrapait un gâteau rose à la confiture de goyave qu'il avait déjà eu le loisir de goûter pendant la semaine.
– Bien sûr.
– Tout ça va me manquer, soupira Remus.
Ils étaient installés devant la mer, sur leurs chaises longues et Sirius devait avouer que le décor paradisiaque allait lui manquer aussi. Ils avaient passé deux semaines ici avec Harry et il ne s'était jamais senti aussi reposé de sa vie. Il avait l'impression d'avoir laissé tous ses soucis en Angleterre et en Roumanie et s'était fait la promesse de ramener Harry ici dans quelques années. Il avait absolument tout aimé sur l'île et dans leurs vacances et il n'en revenait pas encore du bond qu'avait fait leur relation.
Mais surtout, c'était l'équilibre qu'ils avaient trouvé avec Remus qui le remplissait de joie. Il avait eu un peu peur au départ que ça ne se passe pas bien, mais Remus savait trouver les bons mots et permettait de le tempérer un peu. Harry semblait très bien s'accommoder de l'arrivée de Remus, ce qui l'avait soulagé.
Ils avaient continué, avec Harry, leurs footings tous les matins, ils avaient continué les cours de piscine, mais ces moments à deux avaient été complété par des moments à trois, à visiter les alentours, à jouer aux cartes ou à discuter de James et de Lily. Sirius aimait tellement Harry et ces semaines avaient confirmé qu'il ne voulait plus jamais être séparé de lui.
Sirius était un peu anxieux à l'idée de rentrer en Angleterre, comme si cet équilibre si durement trouvé allait s'effondrer. Les vacances étaient terminées et il allait devoir reprendre le cours de sa vie, le plus rapidement possible. Il devait continuer à protéger Harry et pour cela, il n'avait qu'une seule solution : trouver les Horcruxes. La perspective de devoir combattre de nouveau le rendait à la fois triste et impatient, comme quand il se préparait pour une bonne blague ou une bonne bataille. L'adrénaline et la peur l'avaient toujours poussé à devenir une meilleure version de lui-même.
– À quelle heure est le portoloin demain ? s'enquit Harry.
– Neuf heures.
– Super ! Ça nous laisse le temps de faire un dernier footing.
Sirius lui lança un clin d'œil complice, lui aussi ravi de cette perspective. Il toucha du bout des doigts le tatouage en forme de cerf qu'il avait fait au début de la semaine, toujours aussi beau. Il avait l'impression qu'il n'arriverait jamais à détourner son regard de Cornedrue. Mais il avait eu besoin de le faire. Pour lui, pour James, pour ce qu'ils avaient vécu, pour ne pas oublier et avancer. La perte de ses deux meilleurs amis avait été difficile à vivre et à encaisser, mais il sentait qu'il allait mieux. Il se sentait toujours un peu à côté, parfois il avait envie de pleurer sans raison ou de rester couché dans sa chambre, mais il sentait qu'il allait mieux.
Il savait que la présence de Harry était ce qui lui avait permis d'avancer. Un jour où il n'avait pas eu envie de sortir, suite à un cauchemar particulièrement difficile, Harry l'avait fait allonger sur le canapé et ils avaient passé la journée à regarder des films et à se lancer des pop-corn. Le fait de savoir que, même s'il était l'adulte, Harry était là pour lui, le remplissait de joie. Ils veillaient l'un sur l'autre, toujours. Et ça, Sirius était sûr qu'il pourrait finir par s'y habituer.
– Ça va, Sirius ? demanda Harry en voyant son parrain se figer.
Sirius regarda son filleul avec appréhension. Ses grands yeux verts le fixaient avec inquiétude et Sirius se demanda s'il faisait le bon choix, alors que Remus lui faisait des signes de tête encourageant. Il avait l'impression qu'il allait mourir de l'intérieur tant il était anxieux, mais il devait le faire. Ces deux dernières semaines avaient été un rêve, un accomplissement et Sirius voulait que ça continue.
– Si, si... croassa Sirius. J'ai juste quelque chose à te donner.
Harry fronça ses sourcils quand Sirius lui tendit une enveloppe, en tremblant. Sirius avait vraiment peur de la réaction de Harry, mais il sentait que c'était le bon moment. Au bord de la piscine, au soleil, pour leur dernier jour ici. Il fallait que ça soit fait, il fallait que Harry sache ce qu'il ressentait pour lui. Il fallait qu'il soit fixé.
– Qu'est-ce que c'est ?
– C'est une proposition, dit Sirius du bout des lèvres en croisant le regard intrigué de son filleul. Je voulais attendre ton anniversaire, mais je pense que tu as besoin de réfléchir à ce qu'il y a dedans. Remus m'a conseillé de te la donner aujourd'hui.
Remus sourit à Harry qui semblait complètement perdu.
– Bien sûr, tu n'es pas obligé d'accepter. J'ai juste pensé que ce serait une bonne chose. J'y réfléchis depuis un an, en fait. Et Amelia m'a aidé... Ce n'est pas pour tout de suite, si tu ne veux pas. Bien sûr, tu as le temps d'y réfléchir. Et puis...
– Ouvre-la, dit simplement Remus en voyant que Sirius cherchait ses mots. Tu comprendras mieux.
Sirius vit Harry ouvrir la lettre et il sentit son cœur tomber en lui. Il aurait voulu lui reprendre la lettre, mais il était déjà trop tard. Harry avait sorti le papier et le lisait attentivement. Sirius regarda son expression, qui ressemblait tant à celle de James, changer. Il sentit son souffle se couper encore plus.
Le visage de Harry s'étira en un grand sourire, si grand que Sirius eut l'impression qu'il allait fendre son visage en deux. Harry lut de nouveau la feuille, regarda Sirius, puis Remus qui lui fit un signe de tête positif, puis posa de nouveau ses yeux sur son parrain avec espoir.
– Tu es sérieux ?
– Oui. Bien sûr, dit Sirius en réussissant à grimacer un sourire. Mais ce n'est qu'une proposition. Ce n'est pas... Je veux dire... Tu peux dire non, je ne serai pas vexé si...
Harry se leva brusquement de table et se précipita dans les bras de Sirius, les faisant tomber à la renverse sur le sol. Harry avait ses bras autour de lui et Sirius ne songea même pas sortir du câlin. Il sentit que Harry était en train de pleurer et il ne savait pas si c'était de joie ou d'angoisse, mais il tapota maladroitement son dos, alors que Remus souriait, très ému.
Harry mit de longues minutes à se calmer, avant de s'asseoir à même le sol, regardant Sirius avec de l'espoir.
– Tu veux vraiment m'adopter ? demanda Harry après une hésitation. Je ne veux pas être un poids pour toi ou...
– Harry, je suis déjà ton tuteur. Ça ne changera rien. C'est juste symbolique. Enfin, non... C'est un peu plus que ça quand même, mais je veux que tu saches que même si tu disais non, tu serais quand même bloqué avec moi pour toujours.
– Ça me va très bien, assura Harry. Mais pourquoi tu veux faire ça ?
Sirius ne savait pas si Harry le voulait ou non et il restait terrifié à l'idée qu'il refuse et décide qu'il n'était pas un bon parent pour lui. Mais il s'était promis de le faire depuis qu'il l'avait vu ce soir-là, à Privet Drive. Il devait protéger Harry, quoi qu'il se passe. Et cette proposition permettait de simplement officialiser ça.
– Je veux pouvoir te protéger. La garde c'est bien, mais l'adoption c'est un pas supplémentaire. C'est un lien fort, que personne ne pourra jamais remettre en question. Je veux qu'on soit une vraie famille, je veux que tout le monde sache que tu es... Je sais que je ne serai jamais ton père, Harry, mais je te considère comme mon fils. Je sais que c'est peut-être un peu présomptueux, mais...
Harry posa sa main sur son épaule, comme pour l'empêcher de continuer et Sirius eut l'impression d'avoir été frappé dans le ventre.
– Où est-ce que je signe ?
Sirius sentit son cœur tambouriner.
– Tu... tu es d'accord ?
– Tu en doutais ? s'étonna Harry. Bien sûr que je veux que tu m'adoptes ! Je suis trop content !
Remus leva ses deux pouces en l'air derrière Harry et Sirius eut l'impression qu'un poids venait de s'ôter de ses épaules.
– Vraiment ?
– Si tu acceptes d'être bloqué avec moi jusqu'à la fin de tes jours, alors oui.
– Rien ne me ferait plus plaisir, sourit Sirius.
Il était interloqué à l'idée que Harry ait accepté sa proposition aussi facilement. Il n'avait pas pensé que ce serait si simple.
– Tu sais, je n'ai jamais connu mes parents, dit Harry après une hésitation. Je sais qu'ils m'aimaient mais... Tu es ce qui se rapproche le plus d'un père pour moi. Je n'oublierai jamais mon père, mais tu es là toi.
Sirius sentit une boule dans sa gorge et il sut que l'émotion l'avait gagné. Jamais il n'aurait pensé que Harry le considère comme une figure paternelle.
– Je ne suis pas parfait, dit Sirius avec hésitation.
– Moi non plus.
– Je vais faire des erreurs.
– Moi aussi, rit Harry.
– Et tu veux quand même de moi ?
– Bien sûr ! Tu es le seul qui s'est intéressé à moi. Tu m'as sauvé, Sirius, je... Sans toi, dit Harry en se raclant la gorge, un peu gêné. Je ne sais pas trop comment nous définir, mais on est une famille, non ? Il faut simplement l'officialiser.
– Donc ça te va si je suis considéré comme ton père ? Je sais que pour le moment, j'étais ton parrain-qui-a-la-garde... Mais avec l'adoption, tu seras un Black.
Les yeux de Harry s'illuminèrent.
– Tu es sûr ? Un Black ?
– Oui, évidemment, dit Sirius en fronçant ses sourcils ayant peur qu'il refuse à l'idée d'être associé à cette famille.
– Donc tu pourras m'apprendre tout ce qu'un Black doit savoir ?
Sirius vit la lueur malicieuse de Harry et il fronça ses sourcils.
– Ça dépend de quoi...
– La Magie Noire bien sûr ! Tu m'as dit que tes parents te l'avaient apprise. Donc, si je suis un Black je dois la connaître aussi, non ?
– Hors de question, dit brusquement Sirius. Je ne vais pas t'apprendre ça.
Harry le regarda avec des yeux brillants.
– S'il te plait. Je serai sage et je ne le dirai à personne.
Sirius éclata de rire en entraînant Harry contre lui en songeant qu'il allait devoir apprendre à être plus sévère. Mais comment faire quand Harry le regardait avec ses yeux verts brillants d'espoir ?
– On en discutera plus tard. Je pourrai t'apprendre deux-trois choses. Mais, tu serais d'accord pour l'adoption ? insista Sirius qui avait peur que Harry se sente obligé de dire oui. Tu peux dire non, je ne vais pas être en colère...
– Bien sûr que oui, dit Harry en le poussant légèrement pour le regarder dans les yeux. Je veux qu'on soit vraiment de la même famille et que tu sois... Tu es déjà comme un père pour moi.
Sirius sentit son ventre faire des bonds à l'idée que Harry le considère comme son père. Il ne savait pas s'il avait tout fait bien et était encore persuadé que James aurait été meilleur que lui, mais il pouvait toujours essayer d'être le meilleur qu'il puisse être. Et tant que Harry était heureux, c'était le principal.
– Donc, on le fait ? devina Harry.
– On le fait, assura Sirius en sentant un poids s'ôter de ses épaules.
– Comment ça va se passer ?
– Il y a une procédure d'adoption qui se passe au Ministère. Comme tu n'as plus de famille vivante, que je suis ton tuteur, il n'y aura problème.
– Pas de procès ?
– Oh non, pas la peine, sourit Sirius. Je ne sais pas trop comment ça se passe, mais il me semble que c'est rapide. C'est Amelia qui m'a transmis la demande et elle s'occupera de nous trouver une place. Ça fait des jours que je veux t'en parler, mais je ne savais pas trop si tu en aurais envie.
– Bien sûr que j'en ai envie ! Quelle partie de « je veux rester avec toi » tu n'as pas compris ?
– Toute ? s'amusa Sirius. J'ai juste du mal à croire que tu veuilles que je m'occupe de toi.
– Tu vas devoir t'y habituer.
– Tu m'étonnes. Je vais être papa !
Sirius sourit largement à cette idée.
– Comment tu veux que je t'appelle maintenant ? demanda Harry très sérieusement.
– Comme tu veux. Je pense que Sirius c'est bien, non ? Sinon tu peux m'appeler Patmol, si ça te va.
– Patmol ça me va bien, dit Harry en souriant. Je t'avoue que papa c'est un peu bizarre.
– Je comprends tout à fait.
– Et pour le nom comment ça se passe ?
– Alors, Amelia m'a expliqué. Tu peux garder le nom de Potter, ce que je te conseille, mais on peut ajouter le nom de Black à la suite, si tu le souhaite. Tu peux aussi juste rester au Potter sans l'ajouter.
– Harry Potter-Black, dit Harry les yeux rêveurs. Quand McGonagall va l'apprendre, elle va être folle.
Sirius éclata de rire.
– Tu m'étonnes, le nom de ses deux meilleurs élèves ! Ça te plaît ?
– C'est parfait, approuva Harry.
– Comme on fait une adoption, on ajoute un nouveau lien. Donc, évidemment, tu seras mon descendant, comme si tu étais vraiment mon fils...
– Oh, non ! soupira faussement Harry en percutant. Je vais être cousin avec Malefoy !
Sirius se figea, avant d'éclater de rire.
– Et oui. Tu regrettes déjà ta décision ?
– Non, ça ira, grommela Harry. Ta mère va être ma grand-mère, du coup ?
– Finalement, je refuse l'adoption, s'écria Sirius les yeux ronds comme des gallions. Je n'avais pas pensé à ça. Elle va être intenable quand elle va le savoir !
– Ne t'inquiète pas, je survivrai à ta famille.
– Fantastique, ironisa Sirius. Il y a aussi une autre chose dont je dois te parler. Je vais devenir ton père, donc je ne pourrai plus être ton parrain. La procédure d'adoption permet de créer de nouveaux liens. Donc, si tu le souhaites, on peut te choisir un nouveau parrain et une marraine, au cas-où.
– Au cas-où il t'arrive quelque chose ? comprit Harry en se renfrognant.
– Oui. Je vais évidemment faire un testament, que je vais te donner et qui devra être lu s'il m'arrivait quelque chose. Mais je suppose que tu ne veux pas te retrouver chez les Malefoy ?
– Non merci, frissonna Harry.
– Le fait de nommer un parrain et une marraine permettra juste une sécurité supplémentaire, si tu es d'accord.
– C'est une bonne idée. Ça m'embête juste de prévoir ce qu'il va m'arriver s'il t'arrivait quelque chose.
– Je sais bien, Harry, mais je préfère qu'on assure nos arrières.
– Mmmh, soupira Harry. Et tu as des idées en tête ?
– Dis-moi d'abord, demanda Sirius.
– Remus ? Tu serais d'accord ? demanda Harry immédiatement en se tournant vers Remus qui les observait avec émotion.
– J'espérai que tu dises ça, reconnut Sirius en se tournant vers son meilleur ami. Je suis sûr que je peux avoir confiance en toi pour le plan sauver-Harry-si-on-est-attaqué ?
– C'est quoi le plan ? demanda curieusement Harry.
– Je dois prendre un portoloin caché dans la Villa Bleue pour une destination inconnue. Changer nos noms, nos apparences. On part à l'étranger et on ne revient jamais, dit la voix amusée de Remus.
– Oh... Toujours dans l'exagération, ricana Harry.
– La précaution je dirai, rectifia Sirius avant de s'allonger sur le sol pour regarder Remus à l'envers. Alors, est-ce que tu acceptes la mission Lunard ?
Remus fixa Harry un long moment.
– Harry, tu es sûr que...
– Oui. Bien sûr que oui ! Tu es génial, assura Harry un grand sourire aux lèvres. Et puis, si vraiment il devait arriver quelque chose à Sirius je voudrai que ça soit toi qui t'occupe de moi. Si tu le veux bien sûr, je ne veux rien t'imposer de...
– J'en serai très honoré, dit Remus avec une voix tremblante d'émotion.
Harry sautilla sur place avant de se précipiter vers Remus pour le prendre dans ses bras. Remus était très ému et Sirius le vit retenir ses larmes. Il se leva pour tapoter Remus sur le bras, pour le féliciter.
– Tu prendras soin de lui, hein ?
– Bien sûr, dit sérieusement Remus.
– Je sais que je peux compter sur toi, sourit Sirius.
– Et pour la marraine ? demanda Harry.
– J'ai plusieurs idées, indiqua Sirius. J'avais pensé d'abord à Molly Weasley. Elle s'est occupée de toi l'année dernière et je ne doute pas que, si Remus n'était pas là, les Weasley prendraient soin de toi. Après je pensais aussi à ma cousine Andromeda, mais tu ne la connais pas, donc c'est un peu compliqué pour toi de te prononcer.
– Et ton vrai choix c'est qui ? demanda Harry en haussant un sourcil.
– Comment tu fais pour me connaître aussi bien ? grommela Sirius. J'ai pensé à Amelia. Elle nous a aidé pour la garde, le procès. Je sais qu'elle serait d'accord et qu'elle ferait tout pour te protéger. Elle connaît Remus, tu connais sa nièce, donc ça me paraît être un bon choix. Tu ne la connais pas tant que ça, mais c'est sans doute celle qui serait prête à tout pour vous protéger, toi et Susan. Et puis, elle est intelligente et bien placée au Ministère donc, qu'est-ce que tu en penses ?
– Je pense que c'est une super idée, assura Harry.
– Tu voudrais vraiment ?
– Elle t'a aidé, elle m'a aidé. Elle est gentille et... oui, tu as totalement raison. Je pense que c'est la meilleure.
Sirius eut un sourire victorieux.
– Donc c'est réglé ? On fait nos valises et on procède à l'adoption ?
– J'ai hâte d'y être ! s'écria Harry en sautillant sur place.
Sirius sentit son cœur se serrer tant Harry ressemblait à James à ce moment précis et son habitude de sauter sur place quand il était content.
– Moi aussi, sourit Sirius.
Sirius s'approcha de Harry pour le prendre de nouveau dans ses bras, comme s'il avait peur qu'il ne parte. Il ne le lâchait plus maintenant.
– Je t'aime, Harry.
– Moi aussi Patmol.
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