PARTIE TROIS – Sirius kidnappe Harry pour les vacances. Leur programme est chargé : soigner Harry, consolider leurs nouvelles alliances, préparer la lutte contre Voldemort, sans oublier de profiter de leurs premières vacances en famille.
N/A : Pas de long bla-bla aujourd'hui. Juste un petit message pour vous dire que, normalement, je réponds à toutes les reviews (anonymes ou non), dans un délai d'environ deux jours. En raison de quelques problèmes avec fanfiction, il se peut que j'oublie de vous répondre ou que je ne vois pas votre review. N'hésitez pas à m'envoyer un petit message si c'est le cas pour m'informer ! Un chapitre un peu plus doux aujourd'hui qui, je l'espère, vous plaira. Rendez-vous samedi pour la publication du dernier chapitre de la partie 3 ! Bonne lecture !
Partie 3. Chapitre 9.
"Amitiés"
– Je suis trop impatient ! On peut y aller ? demanda Harry en sautillant sur place.
– Deux minutes, souffla Remus en ajustant sa cape sur ses épaules.
– Je suis tellement stressé, soupira Sirius en se regardant dans le miroir.
– Mais pourquoi ? s'étonna Harry qui s'impatientait devant la cheminée. C'est juste les Weasley, ils sont tous adorables !
– Ils ont été une vraie famille pour toi, et ça m'inquiète. Et s'ils pensent que je ne suis pas à la hauteur ? demanda Sirius en grimaçant.
– Je ne vois pas pourquoi ils penseraient ça, dit Remus en fronçant ses sourcils. Pense plutôt à moi, je suis un loup-garou et ils m'invitent chez eux. Et s'ils pensent que je suis un monstre et que je vais tuer leurs enfants ?
– Tout le monde sait que tu es inoffensif, un vrai petit chiot, ricana Harry avant de recevoir en pleine tête le coussin que Remus avait fait voler sur lui. Pardon. Bon on y va ?
– Pars devant, je dois finir de me coiffer, souffla Sirius.
Harry leva ses yeux au ciel et pénétra dans la cheminée en criant clairement « Le Terrier ». Il tournoya et les salons défilèrent devant ses yeux, dans une succession d'images floues qui finirent par lui donner mal au cœur et l'obligèrent à fermer les yeux. Lorsque, enfin, il se sentit ralentir, il tendit les mains devant lui juste à temps pour éviter de s'écraser face contre terre dans la cuisine des Weasley.
– Harry ! s'exclama une voix qui lui tendit sa main qu'il s'empressa d'attraper.
Il eut à peine le temps de voir la mine réjouie de George, avant qu'il ne le serre contre lui.
– Je suis content de te voir, sourit George avant de le détailler et de siffler. Waouh, Potter ! Tu as changé !
– Harry, enfin ! Nous n'attendions que toi mon ami, dit Fred en arrivant dans la cuisine avant de se figer et de détailler Harry à son tour. Mais où est passé Harry Potter ? Tu sais le petit binoclard à l'air maladif ? Avec ses cheveux en pétard et ses lunettes de travers ?
Harry rigola légèrement avant de serrer chaleureusement la main de Fred.
– Content de vous voir.
– Où sont tes parents ? s'enquit Fred qui frémissait de joie à l'idée de rencontrer Sirius et de revoir Remus.
– Ils arrivent, ils finissaient de se préparer. Ça va vous ?
– Parfaitement bien, assura George en lui faisant un clin d'œil complice.
Harry soupira de soulagement en voyant que George aussi semblait aller beaucoup mieux. Il avait l'air plus reposé et très enjoué à l'idée de le voir, ce qui lui réchauffa le cœur.
– Oh Harry mon garçon ! Comme tu as grandi, tu es comme Ron ! dit Molly en le serrant dans ses bras à l'en étouffer.
Harry rit légèrement, un peu anxieux à l'idée d'être serré comme ça, mais content de voir que Molly était toujours la même.
– Tu sembles très en forme, dit Molly en écarquillant légèrement ses yeux.
– Un vrai tombeur, confirma Fred d'un ton moqueur. Tu sais le nombre de filles que tu vas pouvoir lever avec ton nouveau look ?
– Fred, s'il te plait, dit froidement Molly en lui jetant un regard sévère. Je suis contente de te voir en forme Harry. Ça me fait plaisir. Après ce que... enfin... Je voulais juste te...
Harry entendit les trémolos dans la voix de Molly et il posa sa main sur son bras.
– Vous ne pouviez pas savoir, Mrs Weasley. Je voulais vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi.
– Ce n'était pas... oh, Harry...
Harry fut de nouveau pris dans l'étreinte maternelle de Molly et il vit les jumeaux ricaner derrière eux. Il les fusilla du regard, ce qui ne fit que renforcer leurs rires.
La cheminée s'illumina de vert et Sirius, suivit par Remus, firent à leur tour leur apparition dans la petite cuisine des Weasley.
– Bonjour ! lança Sirius à la cantonade. Mrs Weasley, c'est un plaisir de vous rencontrer.
Sirius lui tendit un bouquet de fleurs et Molly rougit furieusement.
– Ce n'était vraiment pas la peine. Et appelez-moi Molly.
– Uniquement si vous m'appelez Sirius. Et voici les jumeaux blagueurs, c'est ça ? Enchanté !
Sirius salua chaleureusement les jumeaux en leur tapotant le dos, alors que Remus se présentait plus poliment et silencieusement.
– Bonjour professeur, dirent les jumeaux.
– Remus sera très bien, assura le loup-garou.
– Vous revenez cette année, hein ? demanda George en entraînant l'ancien professeur vers la terrasse, alors que Fred s'occupait de Sirius.
Molly sourit doucement à Harry en lui faisant un signe de tête pour qu'il les suive. Il n'eut pas le temps d'arriver à l'extérieur qu'une tornade rousse lui sauta dessus.
– Harry ! dit Ron en le serrant dans ses bras. Je suis content de te voir mon pote. Tu as l'air en forme. Joli bronzage.
– Merci, sourit Harry en retour, tapotant le bras de Ron heureux de le voir lui aussi. Tu as grandi non ?
– Je crois, rit Ron. Je te dépasse d'une bonne tête.
– Ne m'en parle pas, grommela Harry.
Harry vit que Ron se retenait de lui parler des Dursley et il lui lança un petit regard pour lui dire que tout allait bien, ce qui sembla rassurer Ron qui lui tapota gauchement le dos pour l'entraîner vers l'extérieur d'où venaient des bruits de conversations.
– Tu étais sérieux pour que je vienne chez toi quelques jours ? demanda nerveusement Ron.
– Bien sûr ! assura Harry avec un sourire en coin. On a réservé un portoloin donc on ira à la Coupe du Monde ensemble. Sirius m'a dit qu'on était dans la même loge.
– Splendide ! Tu vas voir, les matchs professionnels sont les meilleurs.
– J'ai hâte d'y être, confirma Harry les yeux brillants.
– Ah, l'Héritier de Serpentard est là ! dit Bill en tendant sa main à Harry, un sourire en coin au bord des lèvres.
– Bill, voyons ! s'écria une Molly affreusement gênée.
– Pas de soucis, Mrs Weasley, rit Harry en attrapant la main de Bill.
Quand Harry avait rencontré Bill, il l'avait trouvé très cool, ce qui s'était confirmé quand ils avaient commencé à parler et qu'il l'avait soutenu dans la Chambre des Secrets, l'entraînant dans la pièce d'où était sorti le Basilic pour que Harry arrête de regarder la carcasse du monstre. Il se souvenait l'avoir imaginé comme un Percy numéro deux, mais il ne lui ressemblait pas du tout. Il avait une longue chevelure nouée en catogan et portait à l'oreille un anneau auquel était attaché ce qui semblait être un crochet de serpent.
Il salua Arthur, qui semblait ravi de le voir, et fit la rencontre du dernier membre des Weasley qu'il ne connaissait pas, Charlie, qui avait des traits burinés, était très bronzé et avait une grosse cicatrice sur le bras, sans doute en raison de son métier d'éleveur de dragons.
Percy vint saluer pompeusement les nouveaux venus et Harry vit que Sirius s'était élégamment retenu de lui lancer une remarque moqueuse.
– Salut Harry, dit Ginny en s'approchant de Harry, un peu gênée.
Harry n'hésita pas à la prendre dans ses bras.
– On pourra parler tout à l'heure ? murmura-t-elle à son oreille.
Harry hocha légèrement sa tête pour que personne ne remarque leur échange et Ginny soupira de soulagement, avant de saluer Sirius et Remus.
– Ah le meilleur ami est là ! s'écria Sirius en voyant Ron derrière Harry. Harry me parle tout le temps de toi. L'expert des échecs, c'est ça ?
– Euh oui, c'est gentil. Enchanté de vous rencontrer, Mr Black.
– Pouah ! dit Sirius en balayant sa phrase d'un signe de la main. C'est Sirius pour les amis de Harry. Tu sais que Remus est très doué aux échecs ?
– Vraiment ? demanda Ron en se tournant vers leur ancien professeur. On pourrait faire une partie après le dîner, si ça vous tente ?
– Avec plaisir, dit Remus en souriant.
Remus et Ron se lancèrent dans une conversation sur les échecs et les techniques utilisées (et sur l'absence de talent de Harry). Sirius leva ses yeux au ciel et s'installa entre les jumeaux pour discuter avec eux, alors que Harry fut placé entre Bill et Ron.
– Comment s'est passée la suite de la mission dans la Chambre ? demanda Harry à Bill.
– Très bien. Tu as reçu l'argent déjà ?
– Pas encore, Sirius m'a dit que les experts ont besoin de temps. Apparemment ils ont mis deux jours à sortir le Basilic.
– Il était plutôt impressionnant, confirma Bill.
Harry vit, du coin de l'œil, que Ginny les écoutait attentivement et il sut qu'elle voulait sans doute lui parler de ça. Après tout, il était l'un des seuls avec qui elle pouvait en parler. Lui seul pouvait comprendre ce que ça faisait de faire face à Voldemort. Eux seuls étaient allés dans la Chambre et avaient vu le Basilic.
– Et donc, ça consiste en quoi exactement être Briseur de Sorts ? demanda Harry qui avait vu Bill à l'œuvre sans trop savoir ce qu'il faisait.
– Je m'occupe d'enlever des sorts qui peuvent cacher des trésors, notamment dans les pyramides. Parfois ce sont des lieux entiers qui sont protégés, une fois on a passé trois mois pour découvrir une pyramide avec des trésors inestimables. Il y avait des sorts de repousse-moldus si puissants qu'ils donnaient des maux de tête aux sorciers. C'est un métier vraiment passionnant, sourit Bill.
– Dément, murmura Harry. Et tu travailles pour Gringotts ?
– Oui. En Égypte je m'occupe plus des pyramides, mais il m'arrive de travailler au sein même de la banque. Si tu savais tout ce que les sorciers mettent dans leurs coffres comme sorts. Mon rôle c'est surtout de les lancer et de m'assurer que les sorts ne s'entrechoquent pas les uns aux autres. Parfois des clients veulent récupérer des objets, il y a aussi des coffres sans héritiers qui doivent être nettoyés. Il faut de la puissance magique, parce que les sorts sont costauds. Un de mes collègues a passé deux jours à dormir après qu'on ait nettoyé le coffre d'une ancienne famille sorcière.
– Mais pourquoi les gens mettent ce type de sortilèges ?
– Tu rigoles ? ricana Sirius, en face d'eux, qui les avait écoutés. Ma famille raffole de ce genre de sortilèges. Tu te souviens du tiroir de Reg ? Imagine le coffre des Black. Je suis sûr que cette chère Bella a placé des sortilèges de Magie noire partout, du genre si tu essaies de voler quelque chose tu finis enfermé dans une bouteille sous Doloris.
Bill éclata de rire.
– Vous n'entrez jamais dans les coffres ? demanda finalement Sirius.
– Pas sans autorisation.
– Même avec la magie noire ? Ça n'entre pas en interférence avec les autres coffres ? insista Sirius.
– Eh bien, non, dit Bill. Nous sommes là pour ça. Nous nous assurons que tous les sortilèges puissent coexister. C'est ce qui fait de Gringotts la plus célèbre des banques car il faut énormément de magies et de contre sorts pour que tout tienne en place.
– Mais s'il y avait un objet de Magie noire, vraiment mauvais est-ce que vous pourriez intervenir ? demanda Sirius.
– Uniquement si cela met en péril la banque, mais ce n'est jamais arrivé. Pourquoi tu envisages de cambrioler Gringotts ?
– Non, c'était juste théorique, sourit Sirius.
Harry reconnut pourtant le sourire énigmatique de Sirius et sut qu'il avait quelque chose en tête, mais qu'il ne dirait rien aujourd'hui. Parfois, il avait du mal à le suivre et ne cherchait pas à le comprendre. Il vit que Remus avait lui aussi froncé ses sourcils en direction de Sirius.
– Et comment tu deviens Briseur de sort ? demanda Harry.
– Tu effectues une formation auprès de Gringotts. Il te faut au moins un ASPIC en Runes et en Défense contre les forces du mal. C'est un métier dangereux.
– Parce que vous êtes confrontés à de la Magie noire ? demanda Harry.
– Parfois, mais la Magie blanche est parfois tout aussi dangereuse car ce sont souvent des sorts de protection très complexes, anciens et instables. Il faut avoir une bonne capacité d'analyse et de réaction. On ne sait jamais comme les sorts vont agir les uns avec les autres. Certains de mes collègues ont été méchamment attaqués, mais c'est ça qui est excitant, conclut Bill en lui faisant un clin d'œil. Intéressé ?
– Jamais ! intervint Sirius. Harry, par pitié, trouve-toi un petit boulot tranquille où tu ne risques pas ta vie.
– Merci ! s'écria triomphalement Molly. Depuis le temps que je le dis !
Molly et Sirius se regardèrent ravis de trouver un allié en l'autre à ce sujet.
– Harry fera ce qui lui plait, dit doucement Remus. Tu ne pourras pas l'empêcher, il est aussi têtu que son père quand il a une idée en tête.
– C'est un boulot très intéressant, et personne ne meurt, plaida Bill avec un sourire en coin.
– Je croyais qu'une de tes collègues avait perdu un bras, intervint Charlie en riant.
– Et alors, elle n'est pas morte, remarqua Bill.
– Quelle équipe tu supportes pour la Coupe du Monde, Ron ? demanda Harry à son meilleur ami en cherchant à changer de conversation, voyant Sirius blanchir.
La conversation dériva lentement sur un terrain légèrement moins anxiogène et un débat eut lieu s'agissant du dernier match qui avait opposé l'Angleterre à la Bulgarie, qui s'était conclu par une victoire incontestable des bulgares.
– J'ai dit à Mr Croupton qu'il serait prêt mardi prochain, expliquait Percy d'un ton suffisant à son père. Il ne l'attendait pas si tôt, mais j'aime faire les choses le mieux possible. Nous avons énormément de travail, dans notre service, à cause de la préparation de la Coupe du Monde. Malheureusement, nous n'avons pas tout le soutien que nous aurions pu espérer de la part de Ludo Verpey.
– J'aime bien Ludo. C'est lui qui nous a obtenu les billets pour la coupe, dit Arthur d'une voix douce.
– Oh, il est sympathique. Mais de là à être directeur d'un Département... Quand je le compare à Mr Croupton ! Je n'imagine pas Mr Croupton constatant la disparition d'un membre de notre service sans se soucier de savoir ce qu'il est devenu.
– Oui, Mr Croupton est plus du style à enfermer quelqu'un à vie à Azkaban sans procès, rétorqua Harry d'une voix glaciale en dévisageant Percy qui rougit légèrement.
Sirius, Remus, Arthur et Molly dévisagèrent Harry, légèrement interloqués par la virulence de son intervention, mais Harry ne flancha pas. Percy changea rapidement de sujet après s'être excusé auprès de Sirius. Harry hocha sa tête en direction de Sirius qui le lui rendit, un peu choqué. Mais Sirius devait savoir que les sentiments avaient toujours été partagés. Si Sirius avait tout fait pour l'aider et le protéger, il pouvait aussi le faire. Sirius n'était plus seul et il allait devoir le comprendre.
– Harry, raconte-moi donc tes vacances, demanda gentiment Arthur en se tournant vers lui.
Harry lui lança un sourire éclatant en lui racontant tout ce qu'ils avaient fait, entre la Roumanie et l'Île Maurice. Arthur sembla très impressionné par l'Île, alors que Charlie se joignait à la conversation pour le bombarder de questions sur la Roumanie et discuter des coins qu'il préférait lui-même. Harry lui posa des questions sur la réserve et constata que Charlie aimait réellement son travail.
– Si vous retournez en Roumanie, n'hésitez pas à passer nous voir, proposa Charlie avec un sourire en coin.
– Ça serait super, non ? demanda Harry en se tournant vers Sirius.
– Si ça ne dérange pas Charlie, tempéra Sirius. Mais ça serait super cool, j'adore les dragons !
Remus s'étouffa avec son verre de jus de citrouille et Harry ricana à son tour, songeant que même si Sirius faisait semblant de connaître les dragons, il n'en avait jamais approché, ou alors uniquement dans ses techniques de drague.
– Il faut que tu voies Norberta, dit Charlie avec un sourire en coin.
– C'est qui ça Norberta ? demanda Sirius alors que Ron éclatait de rire.
– C'est le dragon domestique de Hagrid. Il voulait le garder, mais on l'a convaincu de le donner à Charlie pour qu'il s'en occupe, expliqua le roux.
– Tu pourras venir aussi Ron, proposa Charlie.
– Ça serait cool, assura Harry.
– Attendez, il n'y a que moi qui soit choqué du fait que Hagrid ait eu un dragon domestique ? souffla Sirius les yeux écarquillés.
– J'ai même été mordu par lui, rit Ron.
– Tu te souviens de quand on a été pris par McGonagall dans les couloirs avec Hermione ? ricana Harry. On a perdu tous les points de Gryffondor.
– La première fois que Hermione enfreignait les règles.
– Non, avant il y avait eu Touffu, dit Harry après un instant de réflexion.
– Mes pauvres enfants, murmura Arthur en riant.
– Il va falloir que vous arrêtiez de vous balader dans les couloirs, même les jumeaux n'ont pas eu autant d'ennuis que vous, remarqua Remus amusé.
– Ron, raconte-moi cette histoire de morsure et de dragon en détail, demanda Sirius les yeux brillants. Harry ne m'en a pas parlé, alors que c'est clairement la meilleure chose que vous ayez faite de votre scolarité.
Ron éclata de rire et prit un malin plaisir à raconter l'histoire de Norberta, en long et en large.
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– C'est génial ! s'écrièrent Sirius et Remus en éclatant de rire alors que Fred venait de leur raconter une de leurs blagues.
– Remus, tu es vraiment doué, ajouta George avec un sourire impatient. Tu sais combien de fois on a essayé de te piéger ? Tu as réussi à tout déjouer, on n'a jamais vu ça. Même Dumbledore s'est déjà fait avoir !
Remus esquissa un sourire en coin que Harry connaissait bien. Remus était calme, gentil, mais il avait vite compris qu'il cachait bien son jeu. Remus n'avait pas été un Maraudeur pour rien et Harry savait qu'il avait beaucoup à apprendre aux jumeaux.
– Je ne trouve pas ça génial, dit Molly d'une voix dure. Vous feriez mieux d'utiliser ce temps pour obtenir plus de BUSE !
Sirius garda son sourire, mais se fit plus sérieux.
– Votre mère a raison, les études c'est important.
Harry avala de travers et Ron lui tapota le dos pour l'aider à se remettre.
– C'est toi qui dit ça ? ricana Harry les yeux écarquillés. Tu as passé ta scolarité à faire des blagues !
– Vraiment ? dirent les jumeaux d'une même voix étonnée.
– Avec Remus, ajouta Harry sur le ton de la confidence.
– Ça ne m'a pas empêché d'obtenir dix BUSE avec ton père, répliqua Sirius avec suffisance. Et Remus, combien déjà ? Douze, il me semble.
Remus se racla la gorge, un peu gêné, en confirmant d'un signe de tête.
– Nous étions les meilleurs élèves de notre année, se vanta Sirius. Et pourtant on faisait des blagues tout le temps.
– Tu n'as pas l'impression de te vanter là ? remarqua Harry en levant les yeux au ciel.
– On croit à tort que les blagues sont juste pour s'amuser, mais vous avez dû développer de sacrées compétences non ? demanda Remus sérieusement. Vous étiez très doués en Défense tous les deux et je suppose que vous maîtrisez les Sortilèges, Métamorphose et Potions, non ?
– Oui, c'est ça, admirent les jumeaux en rosissant. C'est là où on a eu nos BUSE.
– Trois BUSE chacun, marmonna Molly dans sa barbe.
– Vous n'avez pas eu les mêmes ? s'étonna Sirius.
– Non, George a eu une BUSE en Sortilèges, alors que j'ai eu celle en Potions, dit Fred. On élargit nos compétences.
– Très intéressant, murmura Sirius perdu dans ses pensées. En tout cas, si vous souhaitez travailler dans le domaine des blagues, il vous faudra des ASPIC, c'est toujours intéressant d'avoir une éducation, ça rassure les investisseurs. Même si vous ne voulez pas finir au Ministère.
– Le Ministère permet une perspective de carrière très intéressante, rétorqua Molly alors que Percy bombait le torse.
– Molly, vous voyez vraiment les jumeaux au Ministère ? demanda Remus un peu amusé. Ils sont faits pour faire des blagues. Je vous ai trouvé très divertissants cette année.
Les jumeaux se pâmèrent de bonheur en entendant les compliments de Remus.
– Peut-être, dit Molly d'un air pincé, mais s'ils n'avaient pas perdu leur temps avec Farces pour sorciers Facétieux, ils auraient eu plus de BUSE !
– C'est quoi Farces pour sorciers Facétieux ? demanda Remus très intrigué.
– Ce sont des farces et attrapes que Fred et George vendent à leurs camarades, expliqua Arthur.
– Maman est devenue folle quand elle a découvert ça, murmura Ron à l'attention de Harry qui connaissait déjà l'existence de leur boutique pour en avoir discuté avec George. Elle a tout jeté.
– Vous créez vos propres farces et attrapes ? siffla Sirius, impressionné.
– Oui, mais maman a tout jeté, soupira Fred.
– On a quelques inventions en place pour le moment, comme des pralines longues langues ou des baguettes farceuses.
– On cherche à développer des boîtes à Flemmes, des bonbons qui rendent malades, mais ce n'est pas au point, dit Fred avec tristesse.
– On n'arrive pas à avaler la deuxième partie, parce que les vomissements sont trop importants, ajouta George alors que Molly s'étranglait légèrement.
– Vous avez des choses à nous montrer ? demanda Sirius en sautillant quasiment sur sa chaise d'impatience.
– Prends ma baguette, dit Fred.
Quand Sirius attrapa la baguette de Fred, elle se transforma en un poulet en caoutchouc. Sirius éclata de rire.
– C'est de la belle magie, murmura Remus en attrapant le poulet pour l'examiner sous toutes les coutures.
George lança à Sirius une crème caramel qu'il avala sans poser de questions, sous le regard effaré des Weasley. Sirius se transforma en un gros canari, des plumes jaunes recouvrirent son corps et, quand la crème eut fini de faire effet, il se tenait les côtes à force de rire.
Les Weasley semblaient à la fois impressionnés et amusés de voir ce que les jumeaux avaient créé. Bill et Charlie rigolaient si fort qu'ils semblaient sur le point de s'étouffer.
– J'adore ! dit Sirius avant de prendre un air plus sérieux. Si vous cherchez un associé à votre sortie de Poudlard, je suis votre homme.
Fred et George se regardèrent avec l'air de ne pas trop y croire, mais Remus hocha sa tête en signe d'assentiment.
– Je ne pense pas que... commença Molly en se mordillant la lèvre.
– Molly, les jumeaux sont faits pour faire des blagues. Je n'avais pas autant ri depuis que James est... enfin, depuis longtemps, dit Sirius en s'étranglant, avant de fixer Harry un court instant. Ils sont brillants et ça peut vraiment marcher.
– Ça marche déjà en fait, indiqua Fred avec un sourire en coin. On a énormément de commandes.
– C'est super, dit Remus en hochant sa tête.
– Enfin, Remus, vous avez été professeur, vous ne pouvez pas cautionner ça ! s'écria Molly visiblement déçue d'être en infériorité.
– Je trouve ça amusant, sourit Remus. Et c'est vraiment de la belle magie. Les jumeaux pourraient vraiment réussir là-dedans.
Les jumeaux rougirent sous l'avalanche de compliments.
– Mais il vous faut vos ASPIC, dit Sirius sérieusement. Ensuite, on parlera de la meilleure manière de vous aider. Tu sais quoi Remus, je crois qu'on a trouvé les héritiers des Maraudeurs.
– Je le crois aussi, confirma Remus en souriant largement.
Fred recracha son jus de citrouille. George dévisagea Sirius et Remus, les yeux ronds comme des gallions, la bouche ouverte de stupéfaction.
Sirius et Remus se regardèrent un moment, un peu inquiets.
– Maraudeurs ? répéta George en rigolant nerveusement.
– Comme la Carte du Maraudeur ? insista Fred sans cesser de dévisager les deux hommes en face d'eux.
Sirius et Remus regardèrent Harry un court instant qui leur fit un signe de tête, l'air de dire « qu'est-ce que vous attendez ? ».
– Vous avez la Carte, constata Sirius en observant les jumeaux d'un air ravi.
– Comment vous l'avez récupéré ? demanda Remus.
– On l'a piqué dans le bureau de Rusard, dit Fred encore sous le choc.
– C'est vrai ! s'écria Remus en riant. Il nous l'avait prise en dernière année.
– Ce sale fouineur... On ne faisait rien en plus, soupira faussement Sirius. On essayait juste de surprendre Lily et James ensemble.
– Vous avez eu la Carte ? demandèrent les jumeaux d'une voix stridente en sautillant presque sur place.
Harry éclata de rire en voyant l'air choqué des jumeaux et leurs regards surpris se posèrent sur lui.
– Ils n'ont pas eu la Carte, corrigea Harry, ils l'ont créée. Je vous présente Patmol et Lunard.
Le silence tomba un long moment. Les jumeaux regardèrent alternativement Harry, Sirius et Remus, sans savoir où regarder, sous le choc. George semblait s'être pris le magicobus en pleine tête alors que Fred avait presque de la bave qui coulait de sa bouche ouverte. Ils semblaient incapables de parler ou de réagir à la nouvelle, comme figés, avant qu'ils ne se lèvent d'un même mouvement et ne s'agenouillent devant Sirius et Remus.
– Oh grand Patmol, dit George.
– Illustre Lunard, enchaîna Fred.
– Quel honneur ! s'écrièrent-ils d'une même voix. Nous vous devons tellement.
Sirius et Remus éclatèrent de rire.
– Relevez-vous, on ne mérite pas ça, rougit Remus en cherchant à éviter les regards posés sur lui.
– Le père de Harry a aidé évidemment, dit Sirius sur le ton de la confidence, c'est Cornedrue.
– Tu es le fils d'un Maraudeur ? crièrent Fred et George d'une même voix en se tournant vers Harry qui hocha la tête.
– Vous êtes nos héros ! dit George alors que Fred sautait sur place à côté de lui.
– On est contents que vous l'ayez, assura Sirius, plutôt que Rusard.
– Si vous saviez le temps qu'on a mis à la créer, dit Remus.
– On veut tout savoir ! intima Fred au bord des larmes.
– Moi aussi je veux savoir, dit Harry. Je suis sûr qu'il y a des pièces que vous n'avez pas découvertes.
– Tu sais à qui tu parles gamin ? dit Sirius d'un ton vexé.
– La Salle sur demande ? demanda Harry en haussant un sourcil. La Chambre des Secrets ?
– C'est quoi ça la Salle sur demande ? dit Remus les yeux écarquillés.
– C'est une salle qui se transforme en ce dont tu as besoin, répondit Harry en souriant fièrement.
– Tu n'es pas le fils d'un Maraudeur pour rien, siffla Sirius en dévisageant Harry sous un nouveau jour. Où est-ell...
– Quelqu'un pourrait-il nous expliquer ce qu'il se passe ? s'enquit Arthur d'une voix douce.
– Les Maraudeurs c'est le nom qu'on s'était donné à l'époque de Poudlard, expliqua Sirius. On avait créé une Carte qui permettait de voir toutes les pièces de Poudlard et surtout où se trouvait chaque personne dans le château.
– Ça a l'air d'être un acte de magie très avancé, siffla Bill.
– Ça a dû être utile pour vos blagues, remarqua Arthur sans savoir s'il s'adressait à Sirius ou à ses enfants.
– C'est pour ça que tu as déjoué tous nos tours ! comprit George en se tournant vers Remus. Tu es un expert des blagues !
– C'est le plus beau jour de ma vie, murmura Fred.
– Vous allez rendre cette Carte immédiatement ! dit Molly sévèrement.
– À vrai dire, Molly, cette Carte est destinée à n'importe quel élève qui serait capable de la récupérer. Elle est protégée par une incantation que peu de personnes connaissent. Comment avez-vous fait pour l'ouvrir ? dit Sirius en regardant les jumeaux.
– Nous avons mis quelques semaines, avoua Fred.
– Mais nous n'avons jamais abandonné. On a utilisé des tas de sortilèges.
– On a parlé un jour en disant des mots et l'un d'eux a fait vibrer la carte. Ensuite, on a complété la phrase.
– Ingénieux, dit Remus en sifflant.
– On veut tout savoir, intima Fred les yeux brillants d'excitation.
– Nous allons passer au dessert, dit Molly en levant ses yeux au ciel. Peut-être que vous pourriez débarrasser au lieu d'embêter nos invités ?
– Ils ne nous embêtent pas, assura Remus. Je vais tout vous raconter. Tout a commencé par une remarque de Sirius, pour dire vrai. Et, pour dire la vérité, c'est la mère de Harry qui nous a beaucoup aidé sans même le savoir.
Harry et Ron écoutèrent avec attention les histoires de Remus, avant que Sirius ne se lève pour aider Molly à débarrasser.
– Dément, murmura Ron à ses côtés.
– C'est clair, renchérit Harry.
Il vit du coin de l'œil Ginny lui faire un petit signe de tête et il se leva en prétextant un tour aux toilettes pour s'éclipser et suivre la rousse.
– Comment ça va Ginny ? demanda Harry quand elle l'entraîna au premier étage du Terrier.
– Je ne veux pas de l'argent, dit brusquement Ginny en triturant ses mains d'angoisse.
– Quel argent ? s'étonna Harry, un peu surpris.
– Pour le Basilic. L'argent de... je n'en veux pas.
Harry se figea alors que les paroles de Ginny faisaient sens.
– Ginny, tu... commença Harry en posant une main sur son épaule. Ce n'était pas de ta faute.
– Bien sûr que si ! s'écria Ginny les larmes aux yeux. Si je n'avais pas été aussi stupide, si j'en avais parlé, si...
– Ginny, coupa Harry, j'ai entraîné ton frère dans des épreuves très dangereuses pour récupérer la pierre philosophale qui ont presque tué Ron, Hermione a créé du Polynectar en deuxième année et a fini transformée en chat, j'ai entraîné Ron dans la forêt et on a fait face à des araignées géantes, ils ont tous failli mourir à cause de moi.
– Tu as essayé de sauver tout le monde, répondit Ginny. Des gens auraient pu mourir et tu as juste...
– J'ai tué Quirrell, dit Harry.
– Ce n'est pas vrai ! s'horrifia Ginny. Ce n'était pas de ta faute !
– Ce n'était pas non plus de ta faute, dit alors Harry. J'ai vu un souvenir de Tom, je sais qu'il pouvait être charmant. Il t'a manipulé, comme il en a manipulé d'autres. Tu avais onze ans, c'est normal que tu te sois faite avoir.
– Je ne pense pas que...
– Je peux te dire de source sûre que Tom a manipulé un professeur à Poudlard quand il avait quinze ans pour qu'il lui révèle des secrets terribles, chuchota Harry d'une voix très sérieuse. Il a manipulé Quirrell. Il a manipulé des tas de personnes pour qu'ils le suivent dans ses plans. Tu ne peux pas t'en vouloir pour ça.
– C'est juste que... je me sens si coupable, murmura Ginny en réprimant un sanglot.
Harry l'attira contre lui pour la soutenir.
– Ginny je sais que ta première année à Poudlard a été très difficile, mais tu es l'une des victimes de tout ça et tu dois l'accepter.
– Je l'accepte. Je... Je vois quelqu'un, murmura-t-elle en rougissant de gêne.
– Tu n'as pas à avoir honte, dit doucement Harry. Moi aussi je vois quelqu'un.
– Vraiment ? demanda Ginny les yeux écarquillés, comme soulagée.
– Moi aussi je fais des cauchemars, moi aussi j'ai peur de Tom. Mais il ne te fera rien, je te le promets.
– Il va revenir, murmura Ginny. Je sais qu'il est toujours là. Il connait tellement de choses sur moi... et moi sur lui. Il sait que... Je suis une cible et je le sais.
– On va tout faire pour qu'il ne revienne jamais, promit Harry.
Harry ne sut pas ce qu'il y avait dans son regard qui permit de la convaincre, mais Ginny hocha sa tête en signe d'assentiment.
– L'argent te sera versé sur un compte personnel, informa Harry. Tu es libre de te servir de cet argent ou non. Mais ne le refuse pas parce que tu te sens coupable. Tu es une victime tout autant que les autres.
– Merci, Harry, murmura Ginny en l'enlaçant rapidement.
– N'hésite pas si tu as besoin d'en parler. Je sais que ce n'est pas facile, mais je suis là.
– Merci Harry.
– Tu es comme une sœur pour moi, assura Harry avec douceur.
– Sentiment partagé, rit Ginny en lui faisant un clin d'œil amusé.
Harry ressentit un soulagement quand il comprit que Ginny était passée au-dessus de son petit coup de cœur pour lui. Il adorait la rousse depuis qu'il avait appris à la connaître cette année et savoir que leurs sentiments étaient réciproques le touchait beaucoup.
– Allez on va redescendre avant que mes frères ne remarquent ma disparition.
Harry pâli légèrement à l'idée que les grands frères de Ginny lui demandent pourquoi ils s'étaient éclipsés tous les deux et se précipita vers la sortie, sous les rires de Ginny.
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– Vous avez des enfants adorables, Molly, dit Sirius en déposant les assiettes dans l'évier.
– Ils sont géniaux, confirma-t-elle d'une voix remplie de fierté.
– Je voulais vous remercier, vous et Arthur, pour vous être occupé de Harry pendant toutes ces années.
– Ce n'était pas... commença Molly.
– Si, ça l'était. Harry a gardé tous les pulls que vous lui aviez tricoté, dit Sirius d'une voix tremblante, ils sont tous accrochés dans son armoire en bonne place. Ce sont les premiers cadeaux qu'il a reçu dans sa vie et... Merci, vraiment.
Molly étouffa un sanglot en comprenant les paroles de Sirius.
– Je suis contente que vous vous soyez trouvé tous les deux, murmura-t-elle. Au début, j'avoue avoir été un peu inquiète, mais Harry semble vraiment heureux.
– Il se fait soigner, oui. Ce n'est pas simple tous les jours...
– Ce n'est jamais simple avec des enfants, sourit Molly en lui tapotant le bras dans un geste rempli de sollicitude.
– J'ai adopté Harry, lâcha Sirius après un instant d'hésitation.
Molly le regarda un long moment, avant de fendre son visage d'un sourire soulagé.
– C'est fantastique !
– Ce n'est pas encore public, je veux garder ça pour nous pour le moment, mais voilà. Je voulais vous le dire pour que...
– Je suis très contente pour vous, dit Molly les yeux brillants. Harry est heureux avec vous. Et c'est tout ce qui compte.
– Merci, Molly, pour tout ce que vous avez fait...
– On peut peut-être se tutoyer, proposa Molly. Après tout, nos deux enfants sont amis.
Sirius sentit une vague de chaleur à l'idée que Molly le reconnaisse comme le père de Harry. Il savait que la route serait longue pour qu'elle lui fasse pleinement confiance, après tout, elle était vraiment attachée à Harry, mais au moins elle lui donnait sa chance et c'était tout ce qu'il voulait.
– Avec plaisir, Molly.
– Bien, tu peux amener le gâteau ? Je vais ramener le thé.
En portant le gâteau, Sirius vit Harry et Ginny descendre du premier étage et il fronça ses sourcils en se demandant ce qu'ils avaient pu faire tous les deux, mais décida de ne le cuisiner que demain. Les frères de Ginny avaient l'air plutôt protecteurs et ce n'était pas le moment de déclencher une vendetta contre Harry.
En posant le dessert au centre de la table, il vit Harry rire avec Ron et il sourit doucement en s'installant auprès de Remus.
– Ils ont l'air heureux tous les deux, sourit Remus.
– Il est très différent de ce que je pensais, admit Sirius en chuchotant. Je ne sais pas pourquoi, j'ai toujours imaginé Ron un peu comme Peter.
– Ils n'ont rien avoir, assura Remus. Ron est fidèle à Harry et il n'est pas en admiration face à lui. Il le traite comme son égal. Ils me font un peu penser à toi et moi en fait.
– C'est ce que je pensais, dit Sirius avec un sourire en coin. Au moins, je suis rassuré.
– Par rapport à quoi ?
– Entre les Weasley, les Granger et les Bones, Harry est bien entouré.
– Sans parler des Black, sourit Remus.
– Et des Lupin.
– Harry est entre de bonnes mains, sourit Remus tendrement en fixant Harry.
– Je l'ai vu descendre du premier étage avec Ginny. Tu penses qu'il aime les rousses ?
– Je n'espère pas, soupira faussement Remus. J'ai eu assez d'un Potter courant après une rousse pour toute ma vie.
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Cher Sirius,
J'ai bien reçu ta proposition. Sache tout d'abord que j'en suis très honorée. Comme tu le sais, j'ai toujours aimé enseigner et cette possibilité me permettrait de me remettre à travailler, tout en faisant ce que j'aime.
Toutefois, laisse-moi le temps d'y réfléchir. J'ai compris que je ne travaillerai pas tous les jours avec Narcissa, mais je suppose que nous devrons garder contact. Laisse-nous régler nos histoires toutes les deux, avant de savoir si nous pouvons travailler ensemble.
L'école n'ouvrirait de toutes les façons qu'en septembre de l'année prochaine. Laisse-moi jusqu'à Yule pour te donner ma réponse.
Et passez dîner un soir avec Harry et Remus, nous vous attendons. Nymphadora serait ravie de revoir Harry.
Je t'embrasse.
Affectueusement,
Andromeda Tonks.
.
Harry s'endormait à moitié sur son devoir de potions, sous le regard attendri de Remus, quand Sirius déboula dans le salon, brandissant une lettre et sautant sur Harry en criant de joie.
– Quiesya ? sursauta Harry en bâillant largement.
– Prépare-toi immédiatement fils, on est invité ! s'exclama Sirius en sautant sur place sous le regard intrigué de Remus.
– Invités ? Où ça ?
– Ça va te plaire, assura Sirius en lui attrapant le bras pour le forcer à se lever. Debout, fainéant. Tu viens avec nous Remus ?
– Non, j'ai rendez-vous pour la librairie, indiqua Remus. Tu me raconteras ?
– Bien sûr. Ça va être génial !
– Qui nous invite ? demanda Harry un peu étourdi par ce réveil-surprise.
– Les Malefoy. Enfin, c'est Draco qui t'invite. Et comme je suis ton père et que les Malefoy ne peuvent pas se déplacer aujourd'hui, j'ai décidé de vous y emmener dans ma grande bonté d'âme.
– Ça cache quelque chose, dit Harry en reculant, un peu sur la défensive. Où est-ce qu'on va ?
– À l'entraînement public des Flèches, bien sûr !
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– Tu as ta cape d'été ?
– Oui, mère, soupira Draco en se regardant une dernière fois dans le miroir pour ajuster sa coupe de cheveux.
– Et tes lunettes de soleil ? insista sa mère derrière lui, alors qu'elle passait sa main sur sa cape pour la lisser.
Draco se dégagea de sa poigne en lui jetant un regard faussement agacé. En vérité, il adorait que sa mère s'occupe de lui, comme quand il était enfant. Sa mère avait toujours été très tactile, très douce avec lui quand ils n'étaient pas en public. Draco avait toujours préféré voir sa mère souriante et pleine de vie, plutôt que la façade de sang-pur qu'elle s'imposait dès qu'ils sortaient.
C'était sans doute pour cela qu'il avait apprécié rencontrer Sirius Black. Depuis qu'il avait refait surface dans la vie de sa mère, cette dernière avait paru de plus en plus enjouée. Et Draco avait compris pourquoi quand les Black-Potter étaient venus dîner chez eux. Sirius rendait sa mère heureuse. Jamais de sa vie Draco ne l'avait vu agir aussi joyeusement auprès d'autres personnes que son père et lui, qu'elles soient de la famille ou non. Jamais sa mère n'avait éclaté de rire à en pleurer lors d'un repas, jamais sa mère ne souriait de toutes ses dents en recevant une lettre. Jamais sa mère n'avait pleuré d'émotion, alors que Sirius venait de lui proposer le job de ses rêves.
Et pour cela, Draco remerciait Sirius. Il représentait tout ce que son père avait haïs dès son enfance : un traitre à son sang, ne représentant pas fièrement les valeurs des sangs purs. Pourtant, même si son père détestait Sirius, Draco savait qu'il faisait des efforts pour sa mère, parce qu'il l'aimait tendrement.
Draco avait d'abord décidé de suivre la voie de son père et de le détester, avant de se rendre compte que Sirius était vraiment drôle et intéressant. Jamais Draco n'aurait pensé discuter des Flèches avec un adulte comme il l'avait fait avec lui ou parler de Poudlard et de ses recoins cachés. Sirius avait quelque chose d'impertinent et d'amusant qui l'avait tout de suite attiré.
– Je suis contente que tu aies invité les Black, dit doucement sa mère avec une lueur de fierté dans le regard.
– La pitié, mère.
Narcissa sourit tendrement, comme si elle savait qu'il n'en pensait pas un mot.
– Pourquoi tu l'appelles Black ? demanda finalement Draco qui se posait la question depuis qu'ils étaient venus dîner.
– C'est un secret, chuchota Narcissa avec malice.
– Je ne dirai rien, promit Draco.
Draco n'avait jamais révélé un secret, de toute sa vie, et sa mère le savait bien. Draco n'avait pas eu beaucoup d'amis lors de son enfance, et il avait rapidement appris que la froideur était la meilleure de ses armes. Tout comme son père, il ne montrait jamais ses faiblesses. Même s'il aimait bien ses camarades de Serpentard, jamais il n'avait pu se confier. S'il enviait parfois la relation du Trio de Gryffondor, il aimait aussi sa tranquillité. Sa mère était sans doute celle qui le connaissait le mieux.
– Sirius a adopté Harry, lâcha Narcissa en ménageant le suspens.
– Mais pourquoi ? s'étonna Draco. Je croyais qu'il avait été élevé par des moldus...
Narcissa prit une grande inspiration et Draco vit sa mère rougir de colère.
– Ses moldus, cracha-t-elle, n'ont de toute évidence pas compris ce que signifiait être parents. Harry a vécu dans l'ignorance de sa condition de sorcier toute sa vie et Sirius m'a dit qu'ils avaient peur de la magie. La garde leur a été retirée par le tribunal.
Draco écarquilla ses yeux légèrement en comprenant les paroles de sa mère. Il avait été formé dès le plus jeune âge aux rouages du Ministère et il savait que jamais, au grand jamais, une garde n'était retirée pour une raison futile. Il croisa le regard de sa mère et il se rappela de la haine avec laquelle Harry lui avait parlé de ses moldus un jour. De sa maigreur, de son regard inquiet la première fois qu'il l'avait rencontré chez Madame Guipure, de sa volonté d'avoir des amis auprès de lui... Il ne fallait pas être Serdaigle pour comprendre ce que Harry avait vécu là-bas.
– Alors, je pense que votre nouvelle amitié est une très bonne idée, sourit finalement Narcissa. Pour tous les deux.
– Je ne suis pas ami avec Potter.
– Pas encore. Mais Harry est un garçon qui se laisse aimer, n'est-ce pas ? sourit Narcissa. Je l'ai trouvé très poli, très vif. Je suis persuadée que vous pourriez vous entendre.
– Il ne sera jamais ami avec un Serpentard, murmura Draco.
Narcissa haussa un sourcil un peu surprise de sa remarque. Mais Draco savait que, malgré cette trêve, Potter était bien trop Gryffondor pour accepter de se lier avec lui. Draco représentait les Serpentards, tout ce que Potter détestait depuis son entrée à Poudlard.
– Tu en es sûr ? Après tout, il t'appelle Draco, rit Narcissa. Et je l'ai trouvé très poli avec nous, sans aucune trace jugement.
– Parce qu'il était en public, mais il déteste les Serpentards, assura Draco.
– Les Serpentards, ou simplement toi parce que vous vous détestiez ?
Draco grommela dans sa barbe sans répondre. Bien sûr qu'il y était pour quelque chose dans cette animosité, mais jamais il ne l'admettrait à voix haute.
– Et toi, tu as réfléchi à l'orphelinat ? demanda Draco pour changer de sujet.
Il vit sa mère soupirer légèrement, perdue dans ses pensées.
– Ce n'est pas si simple que ça...
– Bien sûr que si ! argua Draco en haussant un sourcil comme sa mère savait si bien le faire et qu'il avait peaufiné au fil des années. Tu aimes les enfants, tu aimes la médicomagie, Sirius te propose tout en un travail. Tu dois accepter !
– Merci mon chéri, sourit Narcissa. Mais tu sais bien que ce n'est pas si simple. Nous devons y réfléchir avec ton père.
Draco leva ses yeux au ciel, avant d'être réprimandé par sa mère pour ce manque de manières. Il trouvait que c'était une formidable opportunité pour sa mère, et même son père avait été d'accord avec lui. Sa mère était faite pour ce métier, pour gérer cet orphelinat et ils le savaient tous.
Mais il avait compris que la seule chose qui les retenait c'était le retour probable du Seigneur des Ténèbres. Et Draco préférait ne pas y penser. Son père était inquiet depuis quelques mois, car il existait des rumeurs selon lesquelles le Seigneur des Ténèbres était en vie et allait revenir.
Il savait que son père avait été un Mangemort, il avait une fois écouté aux portes et entendu sa mère en discuter avec son père. Et il avait aussi compris que Sirius le savait, mais qu'il offrait une porte de sortie à leur famille. Et Draco voulait désespérément que ses parents la prennent.
Son père était un homme courageux, droit dans ses convictions, fort. Pourtant, dès que le nom du Seigneur des Ténèbres était prononcé, il pâlissait et changeait de sujet. Draco avait rapidement compris que son père en avait peur et qu'il ne souhaitait pas son retour. Sa mère semblait profondément terrifiée et fondait en larmes dès que son père lui parlait de sa Marque qui devenait plus sombre.
Le retour du Seigneur des Ténèbres signifiait que l'opulence, que les droits et privilèges qu'ils avaient acquis pouvaient tomber. Draco savait ce que signifiait une gouvernance du Seigneur des Ténèbres pour avoir entendu sa mère en parler : la torture, la peur, la haine. Il ne voulait pas de tout ça. Il avait longtemps espéré son retour, plus jeune, quand il pensait que c'était la seule solution pour éradiquer les sangs impurs, mais voir que son retour terrifiait à ce point ses parents montrait qu'il y avait des désavantages à le suivre.
Draco détestait profondément les nés-moldus, mais il devait aussi admettre que Potter avait marqué des points pendant le dpiner qu'ils avaient partagé. Draco ne voulait pas s'incliner devant une autre personne que la Magie elle-même.
– Tu es prêt, fils ? demanda Lucius en arrivant dans la chambre.
– Tu viens avec nous ? demanda Draco, étonné, sachant que son père était très occupé aujourd'hui.
– Pas le moins du monde. Je m'assure que Black ne te corrompe pas avec ses idées déviantes avant que vous partiez.
– Lucius ! réprimanda Narcissa sévèrement.
– Je vais m'assurer qu'il fasse attention à toi, corrigea Lucius en grimaçant. Tu te sens capable de supporter le chien pendant une après-midi ?
– Je ferai ce qu'il faut pour vous rendre fier, père, répondit poliment Draco amusé de voir sa mère lui jeter des regards froids.
Son père lui sourit tendrement, avant de poser une main sur son épaule et de l'entraîner vers le salon où les Black-Potter allaient arriver. Son père n'avait jamais été quelqu'un d'exubérant et d'affectueux, mais il avait toujours su leur montrer, à sa mère et lui, qu'il les aimait sincèrement. Draco se fichait bien des démonstrations d'affection, savoir qu'il comptait pour son père était la seule chose qui comptait, et il avait toujours sa mère pour le couver.
La cheminée s'illumina et Sirius en sortit avec une grâce que Draco aurait aimé égaler.
– Je sais, rit Sirius en voyant son regard, il faut croire que dix ans d'enseignement avec ma mère ont été utiles.
– Tu as toujours été le meilleur pour la cheminette, sourit Narcissa en retour.
Sa mère embrassa Sirius sur les deux joues, alors que Potter sortait de la cheminée et trébucha, rattrapé de justesse par Sirius dans un mouvement si naturel que Draco sut que ce n'était pas la première fois. Il ne put s'empêcher de ricaner et reçu un coup d'œil glacial de sa mère.
– Bonjour Sirius, dit Draco en tendant sa main, toujours un peu intimidé à l'idée de l'appeler par son prénom.
Si son père avait toujours été impressionnant, Sirius avait lui aussi quelque chose d'intimidant. Il était si sûr de lui, il prenait tant de place dans la pièce qu'on ne pouvait pas le manquer. Il était solaire et Draco avait du mal à savoir comment se comporter en sa présence. Si son père avait la capacité de vous faire sentir inférieur, Sirius avait la capacité de vous faire sentir inintéressant.
– Pas de ça avec moi, sourit Sirius en l'attirant contre lui pour un câlin, comme la dernière fois.
Draco sourit légèrement contre lui, un peu surpris. Sirius se détacha et lui ébouriffa les cheveux et Draco n'oserait jamais avouer que cette marque d'affection comptait beaucoup pour lui. Il était content que Sirius ait accepté de les emmener, lui et Harry, à l'entraînement.
– Un serrage de main me suffit, intervint Harry avec un sourire en coin.
– Salut Harry.
Harry se tourna ensuite vers ses parents et Draco vit, à sa grande stupéfaction, que son père lui lança un petit sourire qu'il réservait aux personnes les plus proches de son cercle. Sa mère le regarda d'un air de dire « tu vois, il est facile à aimer » qui fit pouffer Draco.
– Merci de m'avoir invité, dit Harry en s'approchant de Draco.
Draco regarda Harry un peu surpris de le voir aussi enjoué, sautant presque sur place. Il trouvait qu'il avait beaucoup changé depuis un an et il savait, à présent, que la personnalité exubérante de Sirius y était pour quelque chose. Il avait aussi beaucoup changé physiquement et Draco avait du mal à se souvenir du petit binoclard de première année quand il voyait Harry aussi en forme. Il avait pris quelques centimètres et il semblait beaucoup plus sûr de lui, beaucoup plus magique, sans que Draco ne comprenne pourquoi il ressentait une telle chose. Il avait compris dans les grandes lignes ce que Harry avait vécu plus jeune et le fait d'être éloigné de ses moldus avait visiblement porté ses fruits.
– Tu n'as jamais assisté à un entraînement ? demanda Draco.
– Jamais à un match tout court, admit Harry.
Draco résista à son envie de se moquer pour lui lancer un sourire complice.
– Tu vas voir, c'est super. Père ne veut jamais m'accompagner parce qu'il n'aime pas les Flèches.
– C'est une équipe terrible qui n'a pas gagné la Coupe de la Ligue depuis plus de quinze ans, dit froidement Lucius. Excusez-moi de supporter les vainqueurs.
– Pfff, dis juste que tu ne sais pas apprécier leur jeu brillant ! s'écria Sirius avant de se lancer dans une explication sur les raisons de préférer les Flèches.
– Et c'est reparti, murmura Draco. Tu sais que la dernière fois, ils ont terminé la conversation à deux heures du matin en se hurlant dessus ?
Harry éclata de rire et Draco sentit son cœur se serrer de fierté en comprenant qu'il l'avait fait rire. Il n'avait pas réussi à gagner son amitié en première année, mais il se dit qu'il tenait là sa seconde chance et qu'il n'appartenait qu'à lui de ne pas la gâcher.
– Faites attention, les entraînements sont parfois intenses, dit Narcissa en s'approchant d'eux.
Elle lissa une dernière fois la cape de Draco et enlaça Harry contre elle. Draco vit la stupéfaction dans le regard de Harry, avant qu'il ne se détende légèrement. Sa mère lui tapota doucement la joue en souriant et lui glissa un gallion dans la main.
– Il y a toujours plein de souvenirs à acheter, murmura-t-elle à l'attention de Harry qui rougit jusqu'à la racine des cheveux.
– Merci Mrs Malefoy... enfin, Narcissa, se corrigea-t-il à temps. C'est vraiment...
– Viens Potter, dit Draco en voyant qu'il commençait à argumenter. On va arriver assez tôt pour que tu puisses t'acheter le tee-shirt officiel. Comme ça, je ne serai plus le seul de Poudlard à les soutenir.
– Je crois que d'autres personnes les soutienne, remarqua Harry en haussant un sourcil.
– Pas les gens importants, malheureusement, soupira faussement Draco.
– C'est l'heure, Sirius, dit Narcissa en interrompant la dispute entre Sirius et Lucius.
– C'est parti les enfants, dit Sirius avec un large sourire. Ça va être génial.
– S'il arrive quelque chose à mon fils je t'enferme dans les cachots du Manoir Malefoy et je te torture jusqu'à ce que mort s'en suive, dit Lucius d'une voix glaciale.
Draco frissonna face à la menace, mais il vit Sirius observer son père en haussant un sourcil à la manière des Black, avant d'éclater de rire. Il tapota le bras de son père sans aucune peur.
– Ça marche Lucius.
– Ne m'appelle pas Lucius ! répliqua son père froidement, se dégageant de la poigne de Sirius.
– Bien sûr. À tout à l'heure Cissy, dit Sirius sans lui prêter attention.
– Amusez-vous bien, sourit Narcissa en leur faisant au revoir d'un signe de la main.
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Harry ne pouvait pas s'empêcher de sauter sur place, perdant toute dignité. Draco à ses côtés n'arrêtait pas de rire et il ne savait pas s'il se moquait de lui ou s'il trouvait ça amusant de le voir aussi impatient. Ils étaient arrivés sur le terrain d'entraînement des Flèches, après avoir dévalisé la boutique de souvenirs. Il portait à présent un tee-shirt avec l'emblème des Flèches.
L'entraînement venait de commencer et Harry ne savait pas où regarder. Jamais il n'avait vu quelque chose comme ça.
Par rapport à Poudlard, le niveau professionnel était tout simplement sensationnel. L'équipe principale et les remplaçants avaient décidé de s'affronter pour montrer leur technique et c'était tout simplement stupéfiant. Les joueurs filaient à une vitesse incroyable. Les poursuiveurs se passaient le Souaffle avec une telle rapidité qu'il avait à peine le temps de les voir. Les techniques étaient tout simplement splendides et Harry, en tant que joueur et lecteur de revues de Quidditch, put apprécier leur virtuosité.
Si les poursuiveurs étaient bons, il remarqua toutefois que les deux Attrapeurs était un peu à la traîne. Il avait réussi à apercevoir le Vif d'or plusieurs fois sans qu'ils ne s'en aperçoivent. Les batteurs n'étaient pas mauvais, mais un des duos manquait de cohésion, ce qui perdait en efficacité.
Bientôt, malgré son amour pour le rôle d'Attrapeur, Harry n'eut d'yeux que pour les poursuiveurs. La seule fille de l'équipe effectua une voltige tellement dangereuse que l'entraîneur cria de stupeur, avant qu'elle ne lance le Souaffle en chandelle et ne tire en plein dans le cercle central.
– Waouh ! cria Draco à ses côtés. Quel coup.
– C'est Alison Goldstein, dit Harry en continuant de sauter sur place. C'est la meilleure poursuiveuse depuis des décennies. C'est elle qui a marqué quasiment tous les points de la Coupe de la Ligue, avec Vosper qui a été sélectionné pour l'équipe d'Angleterre.
Harry avait beaucoup lu Quidditch Magazine cet été et il savait qu'Eric Vosper était déjà reconnu pour son talent, comme le montrait sa sélection pour la Coupe du Monde. Mais Alison était une petite nouvelle, elle avait rejoint l'équipe il y a deux ans et avait rapidement pris une position de titulaire dans les matchs, notamment pour la dernière Coupe de la Ligue où elle avait été remarquée positivement.
– Elle est trop vieille pour toi, dit Draco d'un air innocent.
Harry se tourna brusquement vers le blond en rougissant.
– Que... quoi ?
– Tu n'arrêtes pas de la fixer. Mais elle a quoi, vingt ans ?
– Six ans ce n'est rien, assura Sirius derrière eux, les faisant sursauter.
Draco et Harry se tournèrent vers Sirius qui leur lançait un sourire amusé.
– J'ai fait bien pire que ça. Vous savez, je suis sorti avec...
– On ne veut rien savoir, coupa Harry en gémissant de douleur. Pitié.
Draco avait rougi jusqu'à la racine des cheveux et Harry vit que Sirius semblait ravi de sa petite remarque et d'avoir mis mal à l'aise le blond.
– Détends-toi, Malefoy.
– Il est tout le temps comme ça ? demanda Draco.
– Et encore, il est calme parce que tu es là, soupira faussement Harry.
– Par Salazar, murmura Draco.
Le match se termina en fanfare, avec l'intégralité des joueurs lançant une flèche dorée dans le ciel à l'aide de leur baguette magique, et, bientôt, ils purent descendre sur le terrain pour saluer les joueurs. Heureusement, les gradins étaient peu remplis et il n'y avait pas une grosse foule.
Harry sentait son cœur battre à la chamade, alors qu'il s'approchait d'Alison Goldstein. Elle avait un sourire tendu sur les lèvres que Harry connaissait bien : c'était celui qu'il avait quand il aurait voulu disparaître sous terre et ne plus attirer l'attention. Il comprit rapidement, en l'observant interagir avec certains fans, qu'elle était très timide et aurait préféré ne pas avoir à faire ça. C'était étonnant, car elle semblait si sure d'elle en volant, mais semblait complètement paralysée quand un homme la prit dans ses bras.
Harry vit du coin de l'œil que Draco et Sirius discutaient avec Vosper, le poursuiveur qui avait été sélectionné pour l'équipe d'Angleterre, et décida de tenter sa chance en voyant Alison seule un moment.
– Sa-salut, balbutia Harry en se fustigeant intérieurement.
– Bonjour, répondit Alison avec un sourire crispé.
– Tu es... Tu voles super bien, dit Harry en se retenant de sauter sur place. La roulade du paresseux était magnifique ! Et le dernier but, le mouvement, c'était... Incroyable !
– Oh, merci pour les compliments, sourit Alison, comme un peu rassurée qu'il ne soit pas un fan fou à lier. Tu joues ?
Alison se figea soudain en regardant le front de Harry. Il ne s'était pas rendu compte qu'il avait passé sa main dans ses cheveux, un peu nerveux, ce qui avait sans doute dégagé sa fine cicatrice en forme d'éclair sur son front. Il grimaça intérieurement, avant de voir Alison sourire largement.
– Harry Potter ! Je ne t'avais pas reconnu, souffla Alison en se détendant immédiatement. J'étais à Serdaigle en septième année quand tu es arrivé à Poudlard.
– Oh ? Oui, dit Harry un peu soulagé lui aussi de voir qu'elle ne sautait pas dans tous les sens parce qu'il était Harry Potter comme l'avait fait la vendeuse des souvenirs des Flèches. Je me souviens que tu faisais peur à Olivier. Le match a été annulé, mais il nous a fait des discours de plusieurs heures sur ta technique.
Alison éclata de rire en penchant sa tête sur le côté.
– Il était très doué. Si ça peut le rassurer, tout le monde le craignait et je suis sûre que toutes les équipes parlaient de sa technique pendant des heures. Comment va-t-il ?
– Il a été engagé par le club de Flaquemares.
– Super, dit Alison avec un sourire en coin. J'ai hâte de l'affronter de nouveau pour la prochaine Coupe de la Ligue. En tout cas j'ai été déçue de ne pas avoir la chance de t'affronter avant mon départ, soupira-t-elle, tu avais un vrai talent sur un balai pour un garçon de onze ans.
– Merci, rougit Harry.
– Mon frère m'a dit que tu étais toujours aussi doué. Anthony, il est de ton année à Serdaigle.
– Ah oui, Anthony, sourit Harry. Je ne savais pas que tu étais sa sœur.
– Malheureusement si, soupira-t-elle faussement. Il n'en parle pas parce qu'il sait que je suis trop cool par rapport à lui.
Harry éclata de rire, avant de sentir une main se poser sur son épaule, lui faisant presque plier ses genoux. Il se retrouva face à Vosper, le poursuiveur vedette des Flèches et rougit.
– Potter n'est-ce pas ? demanda le poursuiveur, le regard fixé sur sa cicatrice.
– Enchanté, balbutia Harry en attrapant la main tendue de Vosper. Tu étais incroyable à l'entraînement ! Et la Coupe du Monde était fantastique.
– Tu m'as vu jouer ? demanda Vosper avec fierté.
– Non, mais j'aurai aimé. J'ai écouté les matchs à la radio, tu étais clairement le meilleur de l'équipe.
– Merci, rougit légèrement Vosper. C'était une super expérience, même si on s'est fait écraser par la Bulgarie.
– Vous vous êtes fait éliminer par ceux qui vont gagner, donc pas de regrets à avoir, relativisa Alison.
– Sans doute, sourit Vosper. Ce Krum est un vrai prodige. Mais j'ai entendu dire que tu ne te débrouillais pas mal, Potter. Plus jeune Attrapeur depuis un siècle, c'est ça ?
– Il était vraiment doué, confirma Alison.
– N'hésite pas à nous contacter à ta sortie de Poudlard, si tu veux un poste, dit Vosper en lui faisant un clin d'œil amusé.
– Ça serait génial, assura Harry les yeux brillants.
Il n'avait pas vraiment réfléchi à ce qu'il voulait faire plus tard, mais la possibilité de faire partie des Flèches lui paraissait être une idée très attrayante.
– On rentre Goldstein, dit finalement Vosper en faisait un signe de tête à sa poursuiveuse.
– À bientôt, Potter, sourit Alison.
Harry les regarda partir un peu rêveusement.
– Ils t'ont proposé un poste pour que tu sois aussi heureux ? demanda Sirius d'un ton amusé.
– Presque, dit finalement Harry en rougissant.
Sirius écarquilla ses yeux, avant de rire légèrement.
– Ça serait super pour toi.
– Tu n'essaies pas de me décourager ? demanda Harry un peu étonné.
– Tu rigoles ? Je préfère ça à Auror ou Briseur de sort.
– Les cognards peuvent être sacrément méchants, remarqua Draco en s'approchant d'eux.
– Et alors ? Tu ne veux pas de places gratuites ? demanda Sirius en éclatant de rire. Allez, on rentre les garçons ?
– Oh, dit Draco en tentant de cacher sa déception. Déjà ?
Draco rougit légèrement en voyant les regards sur lui, mais Harry se tourna vers Sirius, les yeux implorants. Il devait admettre que passer l'après-midi avec Draco avait été un vrai bol d'air frais. Le blond avait l'œil pour le Quidditch et ils s'étaient découverts de nombreux points communs. Lui aussi n'avait pas spécialement envie de rentrer, pas après une telle journée. Il était encore tout excité d'avoir rencontré Alison et Vosper et ne pouvait pas imaginer retourner travailler sur ses potions après ça.
– Bon, d'accord, soupira Sirius. Je suis faible. Une glace ça vous tente ?
– Oh oui ! dirent les garçons d'une même voix.
– Malefoy, un tour chez les moldus te fait peur ? demanda Sirius sans trop y croire.
Draco releva légèrement le menton, un peu outré à l'idée d'être qualifié de lâche.
– Pas du tout.
Harry rigola légèrement en voyant que, derrière cette apparence sûre de lui, Draco avait pâli. Il n'avait sans doute jamais été du côté moldu.
– Si mon père apprend ça, grimaça finalement Draco, l'air inquiet.
– Il n'est pas obligé de le savoir, dit Sirius avec un sourire en coin. Tu vas voir, tu vas trouver ça tellement génial que tu nous supplieras d'y retourner.
– Aucune chance, grinça Draco.
– On pourrait aller voir un film ? proposa Harry en sautant d'excitation. Je suis sûr que ça va convaincre Draco que les moldus sont ingénieux.
– Un film, c'est quoi ça un film ? demanda Draco l'air terrifié.
– Ne t'inquiète pas, dit Harry en l'attrapant par le bras, tu vas adorer.
– Ça m'étonnerait fortement, Potter.
– Ne jamais dire jamais, assura Harry avec un sourire en coin.
Si on lui avait dit qu'il allait emmener Draco dans le monde moldu pour voir un film, il ne l'aurait sans doute jamais cru. Et pourtant, il ne put cacher son excitation à cette idée.
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– Harry, tu es sûr que tu ne veux pas que je reste ? demanda Sirius pour la troisième fois de la soirée.
Sirius était à côté de la cheminée, prêt à partir depuis plus d'une heure, mais semblait encore hésitant.
– Mais oui je suis sûr, rit Harry. Ne t'inquiète pas pour nous, Remus a besoin de toi. On ne fera pas de bêtises.
– Ce n'est pas de ça dont j'ai peur, soupira Sirius en regardant Ron et Hermione qui disputaient une partie d'échecs dans le salon.
– On va passer une soirée tranquille. On va juste au cinéma, on a des jeux de société et assez de nourriture pour nourrir l'orphelinat entier, dit Harry. Et Dobby va nous surveiller.
– Bon, tu te rappelles des consignes de sécurité ?
Harry haussa un sourcil, un peu agacé.
– Comment je pourrais les oublier ? Tu me les répète tous les jours, gémit Harry.
– Harry, s'il te plait, insista Sirius. Vous pourriez venir au Square Grimmaurd, plutôt ?
– Hors de question. Même si Remus n'est pas dangereux, on veut être ici. Tu sais bien que le Square Grimmaurd est trop angoissant !
– Tu as raison, même si Hermione adorerait la bibliothèque.
– Elle visitera plus tard, assura Harry.
– Les règles, insista Sirius plus sérieusement.
– J'ai mon portoloin avec moi, je peux emmener Ron et Hermione avec moi si on est attaqué. Sinon j'appelle Dobby. On se retrouve au Square Grimmaurd. Mais je te rappelle quand même qu'on va juste au cinéma, il est à dix minutes à pieds et rentre tout de suite après.
– Tu feras attention, n'est-ce pas ?
– Mais oui, je t'assure que personne ne va nous attaquer sur le chemin, souffla Harry. Et puis on n'ouvre à personne et on est couché à vingt-trois heures maximum. C'est ça ?
– Bon garçon, dit Sirius en lui ébouriffant les cheveux affectueusement. Pas de bêtises tous les trois.
– Amuse-toi bien, sourit Harry en retour.
– J'y compte bien. Et tu es sûr que...
– Patmol, interrompit Harry en soupirant, le temps que tu partes, la pleine lune sera finie.
Sirius leva ses yeux au ciel.
– J'y vais. À plus les jeunes ! lança Sirius avant d'entrer dans la cheminée et de partir pour le Square Grimmaurd pour passer la soirée avec Remus sous sa forme de Patmol.
– Enfin, soupira Harry en se tournant vers ses meilleurs amis. Bon, on y va ? Le cinéma est juste à côté. Qu'est-ce qu'on va voir ?
– Star Wars, ils repassent le premier film, c'est ce que mon père m'a dit, dit Hermione d'une voix enjouée. Ron va adorer.
– Vous êtes sûrs que ce n'est pas dangereux les folms ? demanda Ron en fronçant le nez.
– Mais non, rit Harry, tu vas voir, c'est amusant. Tu ne pourras plus t'en passer après. Draco a adoré.
Harry vit Ron et Hermione écarquiller leurs yeux, avant que le roux ne soupire, ne se lève et le frappe doucement dans l'épaule.
– Harry, un jour il va falloir que tu nous expliques comment tu as fait pour passer de « je hais Malefoy jusqu'à ma mort » à « je suis allé au cinomo avec lui ».
– Cinéma, corrigea Hermione en riant. Je pense que Harry peut nous raconter ça sur le chemin ?
– J'ai de l'argent moldu, dit Harry en regardant Ron, je suis sûr que tu vas adorer le pop-corn.
– Le pop-corn, répéta Ron les yeux écarquillés, ça m'a l'air très dangereux, non ?
– Non, tu vas voir c'est délicieux, dit Hermione en prenant Ron par le bras pour l'entraîner vers la sortie.
Harry les regarda se disputer sur les différents bonbons entre le monde moldu et sorcier et sourit tendrement en songeant que ses meilleurs amis lui avaient quand même manqué.
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Sirius avait réussi à réserver un portoloin pour aller à la Coupe du Monde à midi, permettant aux enfants de dormir un peu plus longtemps après leur soirée de la veille. Mais Harry était si excité à l'idée d'y aller qu'il se réveilla à six heures du matin. Il attrapa ses chaussures de sport et sortit silencieusement de sa chambre pour ne pas réveiller Ron qui ronflait à ses côtés et alla courir sur la plage. Courir tôt le matin était la chose qu'il préférait le plus. Il adorait voir le soleil se lever sur la mer, l'odeur marine qui lui permettait de prendre de grandes inspirations, le bruit des oiseaux, le bruit des vagues qui s'échouaient sur le sable.
En revenant à la Villa, il vit que Hermione était assise sur le sable, le regard fixé sur la mer.
– C'est beau, n'est-ce pas ? souffla Harry en s'approchant d'elle, prenant de grandes inspirations après son long footing.
– C'est magnifique, Harry tu as tellement de chance, dit Hermione en lui souriant largement. Vous êtes trop mignons avec Sirius, je suis contente pour toi. Et Remus est vraiment adorable.
– Ils sont vraiment super, confirma Harry.
– La soirée d'hier était cool. On devrait faire ça plus souvent.
– Oui, ça m'a fait du bien moi aussi.
Harry sourit largement en se rappelant cris de terreur Ron quand il avait vu les premières images sur l'écran du cinéma, avant qu'il n'écarquille ses yeux et n'observe l'écran avec fascination. Ils n'avaient eu aucun problème pour rentrer à la Villa et avaient passé la fin de la soirée à déguster les plats apportés par Dobby (qui avait tout simplement fasciné Hermione), tout en jouant à des jeux, avant de ressasser leurs aventures à Poudlard.
Ils n'avaient pas abordé les problèmes de Harry chez les Dursley, mais il s'était un peu plus confié sur ses vacances et surtout sur sa nouvelle relation cordiale avec Draco. Ron était persuadé qu'il jouait un rôle et Hermione avait semblé dubitative, mais ils n'avaient pas fait de commentaires désagréables, ce qui suffisait à Harry.
– Ron dort toujours ? demanda Harry.
– Oui, personne n'est encore levé.
– Sirius va avoir du mal à se remettre de sa nuit, sourit Harry.
– Remus ne viendra pas avez nous ? demanda Hermione.
– Non, même si la potion tue-loup lui permet d'avoir des transformations moins douloureuses, il reste quand même très fatigué, donc il a décliné l'invitation. Sirius a essayé d'insister, mais ça n'a pas marché.
– Ils sont mignons tous les deux, sourit Hermione.
– Je trouve aussi. Remus équilibre bien Sirius, c'est sans doute le seul qui peut lui faire entendre raison. Tu es impatiente pour le match ?
– Plutôt oui.
– Même si c'est du Quidditch ? ricana Harry.
– C'est du Quidditch professionnel, sourit Hermione. C'est une superbe expérience, même s'il s'agit de Quidditch, je te remercie de m'avoir invité.
– C'est Sirius qu'il faut remercier.
– Tu savais qu'il y avait des tas de sorts et contre-sorts qui ont dû être installés pour protéger le Secret. C'est tout simplement passionnant.
Harry écouta Hermione parler des mesures prises par les gouvernements pour accueillir la Coupe du Monde qu'elle avait lu dans L'Organisation d'une Coupe de Monde de Quidditch et se dit qu'elle ne changerait jamais vraiment.
– Je voulais aussi te remercier pour l'argent du basilic, dit Hermione en lui souriant. J'ai reçu une lettre de Gringotts, c'est... Merci. Je sais que tu n'étais pas obligé.
– Vous avez été les victimes de tout c'est tout à fait normal.
– Mais ça t'appartenait, en tant que tueur de la créature.
– Pourquoi ça ne m'étonne pas que tu saches ça ? demanda Harry en riant.
– Je me suis renseignée, rougit Hermione.
– Ça va te faire de la lecture avec tout cet argent, s'amusa Harry.
– Tu n'imagines même pas ! Je sais que tu as aussi partagé avec Ginny, c'est très délicat de ta part.
– Elle ne veut pas accepter l'argent.
Hermione soupira légèrement.
– Elle se sent encore coupable ? devina Hermione. Je sais que ça a été une année très difficile pour elle.
– Je lui ai dit de laisser l'argent de côté, le temps qu'elle l'accepte.
– Ne t'inquiète pas, Ginny va bien, dit Hermione d'un ton rassurant. Nous avons discuté toutes les deux l'année dernière parce qu'elle tenait à s'excuser et j'ai essayé de lui dire que je ne lui en voulais pas, mais tu sais ce que c'est... Elle mettre sans doute du temps à accepter que ce n'est qu'une victime de tout ça.
– J'espère que ça ira, soupira Harry.
– Et toi, est-ce que tu vas bien, Harry ? demanda Hermione l'air anxieux. Ce n'était pas trop difficile de descendre de nouveau là-bas ?
– Bizarrement, je crois que ça m'a aidé, soupira Harry. Sirius était tellement stressé, mais moi je ne sais pas... J'ai l'impression d'avoir pu tourner une page.
– Tu as intérêt de tout me raconter, dit Hermione les yeux écarquillés. J'aurai tellement aimé y aller. Pour le côté historique, après tout, elle a été créée par un fondateur de Poudlard, ça doit être tellement intéressant et magique à visiter !
– On pourra y faire un tour quand on sera de retour à Poudlard si tu veux, proposa Harry. Tu serais la première née-moldue à y pénétrer, ajouta-t-il en ricanant, imaginant la tête qu'aurait faite Salazar en l'apprenant.
– Ce n'est pas interdit ? demanda Hermione en se mordillant la lèvre inférieure, visiblement partagée entre son envie de découvrir la Chambre et celle ne pas enfreindre le règlement.
– Pas pour moi, s'amusa Harry. Si tu veux vraiment on peut le faire, mais personne ne doit le savoir. Je crois que Ron voudrait y retourner aussi, il était déçu de ne pas être allé jusqu'au bout.
– On verra, mais je suis sûre que ça brise des centaines de règles de Poudlard.
– Et alors ? Tu les as déjà toutes enfreintes avec nous, ricana Harry.
– Mmh, grommela Hermione en souriant à son tour.
– Je te promet que je vais bien, Hermione, assura Harry en voyant son regard insistant sur lui.
– Tu sais, je me suis inquiétée pour toi. Je sais que... Les Dursley n'ont pas... Tu sais que tu peux me parler si ça ne va pas.
Harry hocha la tête, un peu gêné d'évoquer ce passé.
– Tu vois ce collier ? dit Harry en sortant le collier de sa mère de son tee-shirt. C'était à ma mère. Il me protège. Donc tu n'as pas vraiment besoin de t'inquiéter.
– Je m'inquiéterai toujours pour toi, rit Hermione. Je te rappelle que tu es un aimant à problèmes ? Je peux ?
Harry n'eut pas le temps de prévenir Hermione que cette dernière attrapa le collier à mains nues.
– Waouh il est magnifique, ta mère avait très bon goût ! s'exclama-t-elle en le détaillant attentivement.
Elle relâcha le pendentif et Harry la fixa comme si c'était la première fois qu'il la voyait.
– Ça va ? demanda Harry.
Hermione le fixa un peu surprise par son ton pressant.
– Euh oui, je vais bien, merci. Ça va toi ?
– Oui. Ça ne t'a rien fait de toucher le collier ?
– Pour dire vrai, dit Hermione après une courte hésitation, j'ai ressenti un peu comme de la chaleur, c'est normal ?
– Tout à fait normal, dit Harry pour ne pas l'inquiéter avant de lui poser des questions sur ses lectures de Quidditch pour changer de sujet.
Harry ne put détacher son regard de Hermione. Elle avait touché le collier de sa mère. Elle avait touché la pierre à mains nues sans être brûlée. Hermione pouvait toucher le cristal de roche.
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