PARTIE QUATRE – Harry n'a qu'un seul objectif cette année : gagner la Coupe de Quidditch des Trois Écoles. Mais c'est sans compter sur la lutte secrète contre Voldemort qui s'intensifie, les projets de Sirius et Remus, les menaces qui pèsent sur lui et de nouvelles relations qui viennent tout remettre en cause.

Kccb : Coucou, je te remercie pour ta review, pas de soucis pour l'absence de commentaire. Je suis contente que ça te plaise ! Merci à toi !

Marie la Petite : Merci pour ta review et pour tes félicitations !

Shadow : Merci pour ta review. Pour la relation Hermione/Harry tu en sauras plus dans le prochain chapitre. Pour Ginny rien n'est prévu pour le moment, je ne pense pas développer ses relations amoureuses, pas dans cette partie en tout cas.

Adenoide : Merci pour ta review et oui, Harry va beaucoup mieux.

L'anonym : Un grand merci à toi pour ta review pleine de compliments qui m'a énormément touchée ! C'est vraiment adorable de ta part, donc merci à toi. Je suis contente que mon Harry te plaise et surtout sa relation avec Sirius. Elle va être un peu plus lointaine en raison de son retour à Poudlard, mais ils resteront toujours très en contact. Merci, je ne sais même pas quoi te dire. J'espère que cette suite te plaira !

Guest : Merci pour ta review et pour ton idée !

ASIE : Merci pour ta review !

Stephanie : Merci à toi pour ton commentaire, ça me fait super plaisir que ça te plaise. Oui, l'histoire va en effet progresser un peu plus. Pour ton idée de fiction c'est intéressant, mais il me semble avoir déjà lu une histoire comme ça avec Hermione qui ne reçoit pas sa lettre et c'est Sirius en mode chien qui s'échappe de Azkaban qui lui montre Poudlard, c'était plutôt sympa. Je te conseille de l'écrire si ça te plait, ça pourrait être intéressant. Moi, malheureusement je n'aurai pas le temps de recommencer une autre histoire tout de suite. J'ai plein de projets et pas assez de temps pour ça...

N/A : Bonjour tout le monde ! Je suis ravie de vous retrouver pour le début de cette partie quatre ! Je vous présente ce nouveau chapitre qui, je l'espère, vous plaira !

Je vous avoue qu'au niveau du rythme de publication, il risque d'être très irrégulier à présent, sans jour particulier... J'ai énormément de travail et de choses à faire, donc je vais publier un peu quand j'en ai le temps. J'ai un peu d'avance, mais il me faut un temps énorme pour relire les chapitres (m'assurer du sens, corriger les fautes...), donc j'ai du mal à suivre ma propre cadence haha.

Et je voulais également vous dire un grand MERCI ! J'ai passé les 400 favoris et les 500 followers, c'est juste un nombre incroyable. Comme j'ai passé ce cap aujourd'hui, c'est poru vous remercier que le chapitre sort aujourd'hui. Alors : merci merci merci !

Bonne lecture et à très vite !


Partie 4. Chapitre 1.

« Rentrée et Quidditch »

– Ah, le Poudlard Express ! s'écria Sirius en écartant ses bras devant le train rouge vif qui crachotait de la fumée à intervalles réguliers. Quels souvenirs ! Je me souviendrai toute ma vie de mon premier trajet.

Harry vit Remus sourire nostalgiquement. Ils devaient tous les deux se rappeler de leurs sept trajets dans le train, huit pour Remus. Harry savait à quel point le Poudlard Express marquait toute une génération.

– J'espère que ton voyage se passera mieux que celui de l'année dernière, lui dit Remus en posant une main sur son épaule.

– C'est vrai ça, rit Sirius en se tournant vers eux, vous avez voyagé ensemble l'année dernière. Au moins, si un Détraqueur arrive tu sauras t'en occuper maintenant.

– Je suis rassuré, grommela Remus un peu tendu.

– Tu les vois ? demanda Harry en se mettant sur la pointe des pieds pour essayer d'apercevoir ses amis à travers la foule qui commençait déjà à être dense.

– Rassure-toi, nous allons rapidement entendre la douce voix mélodieuse d'Amelia, ricana Sirius.

– J'espère pour toi que c'était un compliment, dit sèchement Amelia qui s'était faufilée derrière eux.

Harry éclata de rire en voyant la mine déconfite de Sirius et se précipita vers Susan qui discutait avec Hannah.

– Waouh, Harry ! s'écria Hannah en écarquillant ses yeux. Tu n'as plus de lunettes ?

– Et non, sourit Harry alors que Susan le prenait rapidement dans ses bras.

– On s'assoit ensemble dans le train ? demanda Hannah. Tu as, de toute évidence, plein de choses à me raconter.

– Et tu ne sais pas la moitié, sourit Susan avant de faire de grands signes de la main à Ernie qui arrivait sur le quai.

Harry retourna auprès de Sirius qui tenait de s'excuser platement, sous les rires de Remus.

– Ah, mon filleul ! dit Amelia en se tournant vers lui. Tiens, c'est à toi, dit-elle en lui tendant son Miroir. Merci de me l'avoir prêté cet été. Très utile cette petite chose.

– Ça ne va pas trop te manquer ? s'amusa Harry. Comment tu vas faire pour parler à Sirius tous les soirs ?

Amelia rougit légèrement et le frappa légèrement dans le bras.

– Tu veux qu'on reparle de ce qu'il s'est passé entre toi et Susan ou tu préfères éviter cette désagréable discussion ? demanda Amelia d'un ton égal en le regardant avec un sourire carnassier.

Harry déglutit difficilement.

– Ça ira.

– Bon garçon, dit Amelia en lui tapotant le dessus de la tête. Je dois retrouver Susan avant qu'elle ne se fasse alpaguer par ce désagréable garçon de son année.

– Qui, Ernie ? s'amusa Harry. Il n'est pas si méchant.

– Ce n'est pas lui qui t'a accusé d'être l'Héritier de Serpentard ? demanda soudain Sirius.

Harry écarquilla légèrement ses yeux, en se demandant comment il pouvait se souvenir de tous les détails comme ça. Il n'était pas rare que Sirius lui parle de conversations qu'ils avaient eues, parfois il y a un an, avec une précision et un détail presque inquiétants.

– Je vais m'occuper de lui, promit Amelia en plissant ses yeux en direction du blond qui discutait avec Susan et Hannah. Tu feras attention à toi, n'est-ce pas ?

– Toujours, assura Harry en souriant contre sa marraine qui le prit dans ses bras.

– Prends soin de ma Susan, murmura-t-elle à son oreille.

– Ne t'inquiète pas, je m'occupe des mauvais garçons qui lui tournent autour, dit Harry en levant sa main droite en l'air, l'autre sur son cœur, en signe de promesse.

– Essaie de ne pas te faire tuer, profite de ta quatrième année et amuse-toi, surtout ! Tu vas voir, cette année va être exceptionnelle ! sourit Amelia d'un ton conspirateur. Bien sûr, tu ne sais pas encore, mais...

– Je sais déjà pour le Tournoi des Trois Sorciers, coupa Harry en riant.

Amelia se tourna immédiatement vers Sirius en le fusillant du regard.

– Comment tu es au courant ? C'est Rufus, c'est ça ? demanda-t-elle à Sirius d'une voix menaçante.

– C'est toujours la faute de Rufus, intervint Remus alors que Sirius éclatait de rire.

– Même pas, assura Sirius. Enfin, oui, Rufus m'en a parlé, mais c'est Malefoy junior qui en a parlé à Harry.

– Les Malefoy, bien sûr, grommela Amelia avant de se tourner de nouveau vers Harry. Bon, est-ce que j'ai besoin de te dire de ne surtout pas te porter candidat ?

– Non, je ferai attention, c'est promis, dit Harry d'une voix sincère.

– J'espère bien. De toute façon, tout a été arrangé pour qu'il n'y ait pas de problèmes, mais juste, n'essaie quand même pas.

– Pourquoi je voudrais faire une telle chose ? s'horrifia Harry. Ils auront tous dix-sept ans. Je ne vais pas risquer ma vie volontairement.

– Mmh, tu as intérêt. Sinon je viens moi-même te tuer. Mais n'hésite pas si tu as envie de me parler, je suis toujours disponible pour toi, lui dit Amelia en lui souriant tendrement. Quand les Miroirs seront enfin en vente, ça sera plus simple.

– Merci Amelia, pour tout.

Amelia balaya ses remerciements d'un signe de la main, le serra une dernière fois dans ses bras, et partit à la recherche de sa nièce.

Remus porta les malles de Harry et Susan dans un compartiment et mit plus de dix minutes à revenir, alpagué par tous les anciens élèves qu'il avait eus qui lui demandaient s'il allait revenir enseigner cette année.

– C'est touchant, leur dit Remus un peu ému.

– C'est parce que tu étais le meilleur, dit Harry sur le ton de l'évidence. J'espère que Maugrey sera aussi bon que toi.

– Vous allez beaucoup apprendre, dit Sirius. Il a beau être fou, c'était le meilleur. Azkaban est rempli grâce à lui.

– Il m'a toujours flanqué la frousse, admit Remus. Mais c'est vrai qu'il était très doué. Ne t'inquiète pas Harry, tout se passera bien.

– Et le Tournoi va être une formidable opportunité, renchérit Sirius. C'est un échange entre plusieurs pays, de nouvelles rencontres. Ça va te plaire.

– Mais ça ne t'empêche pas de faire attention, sourit Remus. Tu sais qu'on est toujours là si tu as besoin.

– Tu as le Miroir, dit Sirius qui s'était tendu à l'idée de voir Harry déjà partir, tu as l'argent que je t'ai laissé ?

– Tu veux dire la fortune ? Tu sais que ce n'est qu'un voyage en train, pas...

– C'est important et ça me fait plaisir, tu achèteras des bonbons à tes amis, dit Sirius d'une voix amusée. Si tu as oublié quelque chose tu nous envoies Hedwige. Tu nous tiens au courant pour le Tournoi, tu profites de ton année...

– Tu travailles bien, aussi... rajouta Remus plus sérieusement.

– Mais n'oublie pas de t'amuser ! enchaîna Sirius.

– Passe le bonjour à Hagrid de notre part, dit Remus.

– Embête le Directeur autant que tu peux, fit Sirius après un temps d'hésitation. N'hésite pas à utiliser le Carnet de ton père pour ça.

– Sirius, enfin ! dit Remus sans pouvoir s'empêcher de rigoler.

– Tu peux mettre les jumeaux sur son cas, si tu vois ce que je veux dire, dit Sirius en lui faisant un clin d'œil appuyé.

Alors que Remus lui faisait les dernières recommandations plus sérieuses sur son année, Harry vit que Sirius ne pouvait plus se retenir. Il s'approcha de lui et l'écrasa contre lui dans un câlin qui lui coupa le souffle.

– Fais attention par pitié, lui murmura Sirius à l'oreille.

– Promis. Si toi aussi tu fais attention, chuchota Harry en retour.

– Toujours. Tu me connais.

– Tu vas me manquer, dit Harry en baissant la tête, la voix tremblante.

– Toi aussi, Harry. Mais on se voit à noël, dit Sirius d'une voix faussement enjouée. Sauf si tu préfères rester à Poudlard pour les vacances. Mais, si vraiment tu veux nous voir, on pourra faire un saut à Pré-au-Lard.

– Vraiment ? demanda Harry un peu honteux que sa voix soit si plaidante.

– J'ouvre la boutique avant noël, indiqua Remus. Je serai donc là si tu veux venir me voir et je peux tout à fait demander à Sirius de venir si tu le souhaites. Et puis, tu as toujours Dobby pour nous faire passer des messages.

– Et le Miroir. Harry, s'il t'arrive quoi que ce soit, tu nous envoies un message illico presto, compris ? dit Sirius très sérieusement. Même si c'est quelque chose de futile. On est là pour t'aider.

– Je le promets. Tu vas me manquer aussi Remus, dit tristement Harry.

– Tu vas voir ça va être une année formidable, lui dit Remus pour le rassurer. Et je crois que les Granger sont arrivés.

Sirius se retourna et fit un grand signe de la main à Richard et Karen qui s'approchaient d'eux, accompagnés de Hermione.

– Je suis tellement impatiente de retourner à Poudlard ! s'écria Hermione à Harry, après avoir salué les adultes. Tu as vu les filles ?

– Elles sont parties avec les Poufsouffles, mais la malle de Susan est dans notre compartiment. Je crois qu'elles vont venir avec nous.

– Super, souffla Hermione. Ça va toi ?

Elle posa sur lui un regard inquiet, mais Harry n'arrivait même pas à la rassurer. Il était à la fois enjoué à l'idée de retourner à Poudlard et triste de quitter son nouvel équilibre familial.

– Sirius et Remus ont beaucoup de choses à faire, dit simplement Harry. Ils vont être contents de ne plus m'avoir sur le dos.

– Tu parles, dit Hermione en riant, tu es un aimant à problèmes, Harry. C'est sûr qu'ils vont s'inquiéter jusqu'à ce que tu sois de retour chez vous pour pouvoir te surveiller tout le temps.

– Tu commences à me connaître un peu trop Hermione, dit Sirius qui les avait écoutés du coin de l'oreille.

Il posa une main sur l'épaule de Harry et ne la lâcha pas une seconde jusqu'à ce qu'il soit l'heure de monter dans le train. La présence rassurante de Sirius lui faisait beaucoup de bien. Il n'avait pas envie de le laisser. Il avait l'impression que c'était pire que l'année dernière, quand il connaissait à peine Sirius. À présent, ils avaient vécu tellement de choses ensemble, mais pas assez... Il n'avait connu la joie d'avoir une famille que depuis le mois de juillet... Pourquoi devait-il déjà les laisser ?

– Les Weasley ne sont pas arrivés ? s'étonna Sirius.

– Ils arrivent toujours en retard, assura Hermione.

– Allez, on va le laisser rejoindre ses amis, intervint Remus en voyant que Sirius ne voulait pas le lâcher.

Hermione se dirigea vers ses parents alors que Harry fixait Remus en souriant tranquillement.

– Tu me tiens au courant de l'avancée de la librairie, hein ?

– Tu seras le premier invité, promit Remus en le prenant de nouveau dans ses bras. Profite de ton année, tu vas nous manquer.

Harry se tourna vers Sirius et il sentit une boule d'angoisse monter dans sa gorge. Sirius semblait tout aussi perdu que lui et ils restèrent dans les bras l'un de l'autre aussi longtemps qu'il n'était possible avant que Harry ne ressente la honte typique des adolescents à l'idée d'être pris dans les bras de ses parents.

– Je ferai attention, promit Harry en fixant Sirius dans les yeux.

– Je t'aime Harry, dit Sirius la voix étranglée.

– Moi aussi Patmol.

– Allez, arrête de le faire pleurer, dit Remus en rompant l'échange émotif.

Harry hocha sa tête et monta dans le train. Il salua de loin les Weasley qui venaient d'arriver, monta dans son compartiment et ne détacha pas son regard de Sirius et Remus alors que le train crachotait et s'éloignait du quai. Direction Poudlard.

.

Harry observa les personnes présentes dans le compartiment avec une certaine émotion. L'année dernière, il avait fait le trajet avec Hermione, Ron et Remus. Cette année, il y avait une plus grande variété, de nouvelles amitiés, de belles rencontres, des amitiés renforcées.

Il y avait d'abord Ron et Hermione, ses premiers compagnons d'aventure. Après cet été, leurs liens s'étaient beaucoup plus renforcés. Ron lui avait tapoté gauchement le dos, se retenant visiblement de parler des Horcruxes. Ils étaient tous les trois liés par ce secret terrible, qui expliquait pourquoi Hermione lisait un livre qui provenait de la bibliothèque des Black (dont elle avait enchanté la couverture pour que personne ne puisse savoir qu'elle lisait un livre sur de la magie noire).

Susan et Hannah avaient tant de choses à se raconter qu'elles conversaient depuis des heures sans s'arrêter, mais Harry ne pouvait s'empêcher de les trouver amusantes et touchantes. Elles lui avaient manqué, comme elles étaient. Et surtout, revoir Hannah lui permettait de se mettre à jour sur tous les potions de Poudlard.

Et puis, il y avait aussi Luna et Ginny. S'il connaissait déjà Ginny l'année passée, sa rencontre avec Luna avait été quelque chose de particulier. Un moment presque hors du temps. Il l'adorait et ne pouvait s'empêcher de vouloir la protéger, tout comme Ginny.

Ginny lisait un exemplaire du Quidditch Magazine que lui avait ramené Harry et Luna discutait gaiement avec Ron qui avait toujours semblé amusé par la blonde. Si Hermione levait parfois les yeux au ciel en entendant parler de fées et de lutins, Ron se laissait complètement charmer et faisait rire Luna avec ses commentaires sur les personnes qui passaient près de leur compartiment.

Pour la première fois, Harry apprécia pleinement son voyage. Il était entouré de gens qu'il adorait, il avait une famille qui l'attendait et il retournait à Poudlard. Il n'était plus le même que l'année dernière et il n'appréhendait pas son retour de la même façon, mais il se sentait bien. Beaucoup plus serein. Il avait des gens derrière lui. Il n'était plus seul.

– Je vais faire un tour, dit soudain Harry en se levant, souhaitant se dégourdir les jambes.

Il salua Dean, Seamus et Neville qui étaient dans un compartiment proche du sien, s'arrêta dans le compartiment des Poufsouffles de sixième année et parla longuement avec Cedric de la Coupe du Monde et du match qu'ils avaient vu, sous les exclamations enjouées d'Emilia Fawley, poursuiveuse de l'équipe de Poufsouffle, qui n'avait pas pu y assister.

Il passa devant un compartiment où deux masses de cheveux roux attirèrent son attention.

– Harry ! s'écria Katie Bell en lui souriant.

Les filles de l'équipe de Gryffondor s'exclamèrent un long moment sur son changement physique, alors que George et Fred s'en amusaient.

– Aucun de vous n'a eu de badge, souffla finalement Harry quand la conversation sur leurs vacances respectives se fut tarie.

– De capitaine ? dit Angelina en regardant à son tour les poitrines de ses amis. On pensait que ça serait toi qui l'aurait.

– Qu'est-ce que ça veut dire, alors ? demanda Fred.

– Pas de Quidditch ? renchérit George en fronçant ses sourcils.

– Ce n'est pas possible ! s'horrifia Katie.

Harry haussa ses épaules sans rien dire, comprenant que l'explication venait sans doute du Tournoi des Trois Sorciers. Lui qui avait espéré tenter une feinte de Wronski depuis qu'il avait vu Krum la faire... Il n'avait plus qu'à renoncer à cette idée. Une année sans Quidditch lui apparaissait la pire des hérésies. Pour une fois qu'il pouvait simplement se concentrer sur ça et pas sur ses autres problèmes.

Une idée le heurta immédiatement et il se releva sous le coup de l'émotion. Il savait ce qu'il devait faire et il ne savait pas s'il était anxieux ou excité à cette idée.

– J'y vais, informa Harry à ses camarades de l'équipe qui semblaient tous remontés.

– On se voit tout à l'heure, lui sourit George.

– Fais attention à ne pas te faire attaquer, conseilla Fred en le détaillant du regard.

– Et vous à ne pas tuer tout le train avec vos inventions, s'amusa Harry.

– Inventions ? De nouvelles ? demanda Angelina en se tournant vers Fred. Tu me montres ?

– Tout ce que tu veux.

Harry s'éclipsa du compartiment. Il savait parfaitement où chercher, pour dire vrai. Les Serpentards se trouvaient toujours au fond du train, réservant presque toute une partie pour eux. Harry avait longtemps pensé qu'il s'agissait d'une manière de montrer leur supériorité. Après en avoir discuté avec Draco, il avait commencé à comprendre que, peut-être, les Serpentards n'étaient pas si intégrés que ça à Poudlard et que cette façon de se regrouper était aussi une façon de se protéger.

Il prit une grande inspiration quand il commença à voir des personnes avec l'uniforme de Serpentard pulluler dans le couloir (avec des regards noirs des Serpentards) et chercha une chevelure blonde caractéristique, tout en se demandant si Draco allait lui dire bonjour ou s'il allait garder son masque de Malefoy à Poudlard.

Ils s'étaient considérablement rapprochés pendant les vacances, surtout après leur sortie à l'entraînement des Flèches et dans le monde moldu. Harry était encore amusé de voir que Ron et Draco étaient un peu les mêmes, malgré leurs éducations si différentes. Ils étaient tous les deux assez inquiets à l'idée d'entrer dans le monde moldu, qu'ils voyaient comme dangereux, menaçant, mais avaient, tous les deux, été surpris par leur ingéniosité et certaines de leurs créations.

Sous couvert de voir Harry, Sirius avait réussi à convaincre Lucius de laisser Draco venir à la Villa Bleue, mais emmenait finalement Draco et Harry dans le Londres moldu pour lui faire découvrir les meilleures choses que les moldus avaient inventées. Draco avait adoré le cinéma, à l'instar de Ron, la mode moldue beaucoup plus imaginative, la liberté que chacune des personnes qu'ils croisaient semblait avoir, mais avait complètement détesté les transports moldus et les immenses buildings. Il trouvait sans doute ça un peu trop inquiétant, loin de l'aspect sécuritaire du Chemin de Traverse.

Mais, même s'ils s'étaient rapprochés, Harry n'était pas sûr que Draco veuille le montrer. Ils s'étaient détestés pendant si longtemps et ils ne devaient leur rapprochement qu'à Sirius qui voulait tout connaître de son « petit-cousin ». Remus avait dit quelque chose à propos de « pervertir les enfants », mais Harry trouvait ça simplement amusant de voir Draco hurler de peur quand ils étaient montés dans la Grande Roue de Londres ou regarder avec dégoût un fast-food.

Harry vit par la vitre d'un compartiment la chevelure blonde de Draco. Il hésita un court moment, avant de frapper et d'entrer. Les yeux des Serpentards se posèrent sur lui, à la fois surpris et méfiants.

– Potter ! s'exclama Parkinson en posant sa main instinctivement sur sa baguette, Goyle et Crabbe gonflant leurs muscles.

Harry ne pouvait pas leur en vouloir. D'ordinaire c'était Draco qui venait faire sa visite annuelle dans son compartiment pour tenter de le déstabiliser et l'insulter avant même la rentrée.

– Qu'est-ce que tu veux, Potter ? demanda Blaise Zabini en fronçant ses sourcils.

Blaise semblait être le moins menaçant, mais son regard n'était pas non plus fait pour rassurer. Harry était persuadé que le noir avait beaucoup plus de puissance magique que Crabbe ou même Parkinson. Il savait qu'en cas de Duel, il valait mieux le mettre à terre le plus rapidement possible.

Il maudit intérieurement Sirius qui lui avait fait répéter toutes les postures possibles dans un Duel et la meilleure manière d'en gagner : repérer le plus fort, le chef, et le désarmer pour déboussoler les sous-fifres. Ce n'étaient que des camarades d'école, pas Voldemort, songea-t-il.

– C'est évident, non ? répondit Draco avec un sourire en coin. Il est venu admettre notre supériorité.

Les Serpentards se tournèrent vers Draco, légèrement surpris. Loin du ton médisant avec lequel il lui parlait d'ordinaire, Draco semblait plutôt amusé de le voir ici. Harry se détendit immédiatement en voyant que Draco n'allait pas faire semblant de toujours le détester et qu'il semblait prêt à admettre leur nouvelle trêve face à ses amis.

– J'étais plutôt venu te parler de la Grande Roue, mais je suis en territoire ennemi et seul. Donc je vais m'abstenir.

Harry vit que Draco était légèrement gêné par son allusion, mais il ne se démonta pas et l'observa avec un sourire ironique, comme si rien ne pouvait jamais le mettre hors de lui. Harry enviait cette capacité qu'il avait à cacher ses émotions en public. Lui était un véritable livre ouvert.

– Je suis impressionné, répondit Draco en haussant un sourcil à la manière de sa mère, toi, t'abstenir. Est-ce que tu viens juste d'avoir un comportement de Serpentard ?

– Tu veux dire un comportement de lâche ?

– Non, de personne censée qui réfléchit avant de sauter.

– Je ne pense pas être capable de faire ça, dit Harry amusé.

– En effet, affirma Draco. Tu es trop Gryffondor pour ça.

– Pourquoi ça sonne comme une insulte ? demanda Harry.

– Parce que s'en est une, répondit simplement Draco en haussant ses épaules avant de se lever et de lui tendre sa main. Salut Harry.

– Draco.

Ils se serrèrent la main et Harry eut l'impression que les yeux de Parkinson allaient sortir de leurs orbites. Crabbe et Goyle semblaient ne pas savoir comme réagir, alors que Blaise les regardait plus stupéfait qu'en colère.

– Tu voulais quelque chose ? demanda Draco en le regardant dans les yeux, sans sembler se soucier de ce que signifiait réellement cette poignée de main.

Comme s'ils ne venaient pas de rompre tout l'équilibre instauré entre eux depuis la première année. Comme s'ils ne venaient pas de marquer plus qu'une trêve, mais une vraie amitié inter-Maison. Une amitié entre le Gryffondor et le Serpentard qui se détestaient le plus au monde, qui s'étaient insultés, bataillés, depuis le premier voyage en train.

Non, Draco ne semblait pas remarquer qu'aujourd'hui, lors de leur quatrième voyage, ils se serraient la main comme si de rien n'était et que cela allait tout changer. Harry pouvait comprendre que cette nouvelle relation allait perturber beaucoup de monde, mais fut rassuré que Draco le prenne aussi bien. Comme si tout cela était parfaitement normal.

– Ouais. En fait, je voulais te parler de cet évènement dont tu m'as parlé, dit Harry.

Draco hocha la tête et lui fit un petit signe de tête pour lui indiquer la sortie. Il referma la porte du compartiment, en faisant semblant de ne pas voir les Serpentards qui les observaient à travers la vitre. Harry jeta un sort d'insonorisation avec sa baguette.

– Ingénieux, reconnu Draco.

– Et tu attends que personne ne nous écoute pour me faire un compliment ? demanda piteusement Harry.

– J'ai une réputation, Harry. Tu es venu me demander si je connaissais un moyen de te laisser participer au Tournoi ? s'enquit Draco.

– Pourquoi tout le monde croit que je veux faire ça ? demanda Harry en soufflant. Si tu savais le nombre de recommandations que j'ai eues. Comme si j'avais envie d'aller me faire tuer.

– Tu n'es pas vraiment connu pour ton respect des règles et ta volonté de rester en vie, remarqua Draco.

– Désolé d'avoir Voldemort qui cherche à me tuer.

Draco frissonna et le fusilla du regard.

– Je te promets, Potter, que si tu refais ça, je te jette une malédiction, siffla le blond d'une voix menaçante.

Harry leva ses yeux au ciel devant tant de dramaturgie. Ce n'était qu'un nom, par Godric ! Mais, au moins, il savait qu'il pouvait en discuter avec Draco. Ils avaient déjà survolé le sujet quand ils s'étaient vus pendant les vacances et, si Draco ne savait pas tout, il savait que Voldemort était quelque part dans l'ombre et que ses parents avaient décidé de refuser de le suivre. Ils étaient dans le même camp à présent et Harry ne savait pas encore s'il devait s'en réjouir.

– Mais non, je vais essayer de me faire discret cette année.

Draco éclata de rire sans pouvoir s'en empêcher. Harry vit à travers la vitre que Parkinson n'en revenait pas, comme si voir Draco rire en public était quelque chose d'indécent.

– Je retiens ta phrase, dit Draco en posant une main sur son épaule. Pour toutes les fois où tu te feras remarquer, si tu me permets.

– Je vais vraiment essayer ! plaida Harry en se dégageant, un peu agacé que tout le monde croit qu'il veuille attirer l'attention sur lui.

– Tu peux essayer autant que tu veux, Harry. L'attention sera toujours sur toi, quoi que tu fasses, répondit Draco avec une lueur presque désolée pour lui que Harry crut qu'il avait mal interprétée. Et donc, le Tournoi ?

Harry fut rassuré de voir qu'il changeait de sujet.

– Tu sais qu'il ne va pas y avoir de Quidditch ?

Cette fois-ci, Draco semblait vraiment effaré, comme un enfant à qui on avait enlevé son jouet préféré.

– Tu n'es pas sérieux ? Comment vont faire ceux qui veulent intégrer une équipe professionnelle ?

– Je ne sais pas. Aucun membre de l'équipe de Gryffondor n'a eu le badge de capitaine, dit Harry. Donc, à moins qu'ils aient nommé une autre personne...

– Mais c'est scandaleux ! On doit s'affronter pour savoir qui est le meilleur !

– Est-ce qu'on a vraiment besoin d'un match pour ça ? demanda Harry avec un sourire en coin.

– Je te rappelle qu'en un contre un je n'étais pas si loin de toi, grommela Draco.

– Le « pas si loin » est une partie importante. Je retiens ta phrase, si tu le permets, ajouta Harry en répétant la phrase de Draco avec le même ton. Mais c'est sans doute à cause du Tournoi, ils n'auront pas le temps de l'organiser.

– Enfin, c'est complètement ridicule. Mon père...

– En entendra parler, oui, continua Harry en éclatant de rire à son tour en voyant l'air agacé de Draco. Mais j'ai pensé à autre chose.

– Un Potter qui pense tous aux abris. Si c'est un de tes plans géniaux, je passe.

– De quoi tu parles ?

– Sirius m'a déjà parlé de tes plans, expliqua Draco en pinçant ses lèvres. Je sais bien qu'aucun de ne marche jamais.

Harry rougit légèrement, cherchant quand un de ses plans avait vraiment fonctionné, avant de songer qu'en effet il y avait souvent eu des imprévus, le conduisant à se mettre inutilement en danger.

– Tant pis. Je voulais te demander si tu voulais qu'on essaie de motiver nos équipes respectives pour maintenir la Coupe entre nous, mais si tu ne veux pas...

Harry fit mine de partir, mais Draco le rattrapa par le bras et le regarda avec des yeux interrogatifs.

– Tu es prêts à te faire laminer par notre équipe, alors ?

– Si je me souviens bien, la Coupe est dans le bureau de notre Directrice de Maison, répliqua Harry sans baisser son regard.

Draco dut se rendre compte qu'ils étaient vraiment très proches puisqu'il le lâcha et se recula d'un pas, sans doute pour ne pas que l'on pense qu'ils étaient en train de se battre. Ce n'était pas le moment de faire face aux Préfets qui circulaient dans le train.

– Donc ça te tente ? demanda Harry le cœur battant.

– Pourquoi pas, dit Draco. Si on veut la maintenir, il faudra sans doute revoir les dates des matchs en fonction des dates des épreuves.

– On attend les annonces du Directeur et on en discute demain ?

– Parfait.

Draco hocha sa tête en sa direction, avant de retourner dans son compartiment. Harry se dirigera vers le sien en se demandant dans quelle dimension parallèle il venait d'atterrir.

– Ça s'est bien passé ? demanda Hermione qui avait abandonné son livre pour discuter avec Hannah et Susan.

– Super. Je peux t'aider, Luna ? demanda Harry en regardant par-dessus l'épaule de Luna pour tenter de résoudre les mots croisés du Chicaneur.

– Pourquoi pas, lui sourit Luna, je n'arrive pas à trouver « lune » en huit lettres. C'est sans doute mon père qui me fait un clin d'œil. Tu sais, Luna, lune.

– Oh, c'est facile, c'est amitié, dit Harry en lui faisant un clin d'œil amusé.

Luna lui sourit largement, comprenant le sous-entendu. Elle avait les joues rouges, sous le coup de l'émotion. Et Harry ne put s'empêcher de se dire qu'il était content d'avoir une amie telle que Luna.

– Il n'y a pas assez de lettres dans amitié pour remplir la case, remarqua Hermione en fronçant ses sourcils.

– Ce n'est pas important le nombre de lettres, dirent Harry et Luna d'une même voix.

.

Le premier repas qu'il passa à Poudlard rappela à Harry pourquoi il aimait tant l'école. Entre revoir les professeurs, ses camarades, manger les délicieux mets des elfes de maison (malgré une Hermione effarée qui refusa d'avaler quoi que ce soit en apprenant que les elfes de Poudlard n'étaient pas payés), les fantômes qui traversaient les murs, la Répartition des première année... Oui, tout cela avait tout de même manqué à Harry.

Même avec l'apparition effrayante de Maugrey Fol Œil et l'annonce qu'il n'y aurait pas de Quidditch, Harry ne pouvait s'empêcher d'être impatient à l'idée de commencer une nouvelle année. Poudlard était d'un engouement sans précédent, alors que Dumbledore leur annonçait l'instauration du Tournoi des Trois Sorciers.

– Je souhaite également vous annoncer, avant que tout le monde n'aille au lit, que de nouvelles mesures ont été prises à Poudlard cette année, commença Dumbledore en fixant Harry une demi-seconde de trop pour que ce ne soit du hasard. Tout d'abord, notre cher Rubeus Hagrid a vu son cas réexaminé par une commission du Ministère de la Magie, suite à l'erreur judiciaire dont il a été victime il y a des années. La commission lui a rendu la possibilité de porter une baguette magique. Le professeur Hagrid a pu passer ses BUSE et ses ASPIC en Soins aux créatures magiques cet été et a obtenu deux Optimaux. Félicitations, professeur Hagrid !

Harry ne put s'empêcher de se lever en applaudissant à tout rompre, bientôt suivi par l'intégralité des Gryffondors qui avaient toujours adoré Hagrid. Les jumeaux sifflèrent alors que tout Poudlard acclamait le demi-géant. Harry pouvait voir que son ami au grand cœur était ému, se mouchant dans une nappe. Il y avait aussi de la fierté dans ses yeux, nul doute qu'il pensait à son père qui avait tout fait pour qu'il ait la chance d'intégrer Poudlard quand il était plus jeune.

Harry ne pouvait qu'être heureux que justice soit rendue puisque c'était à cause de Voldemort que Hagrid avait perdu le droit de porter une baguette magique. Pouvoir lui rendre cette possibilité, le laisser passer ses examens et devenir un professeur titulaire et vraiment compétent (il remerciait Dumbledore d'avoir souligné l'excellent score de Hagrid pour lui permettre d'asseoir sa compétence), le rendait fou de joie. C'était sans doute la meilleure chose que le Ministère ait faite depuis ces dernières années et Harry se promit de remercier chaleureusement Amelia pour ça.

– Je vous informe également que Mrs Pomfresh va procéder à des contrôles médicaux à partir de cette semaine. Tous les premières années devront s'y soumettre, ainsi que les années supérieures. Vos Directeurs et Directrices de Maison vous donneront plus d'informations ce soir. Mais, en parlant des Directeurs et Directrices...

Dumbledore se tourna vers McGonagall qui fit un signe de tête et se leva. Elle semblait décidée et, si Harry éprouvait toujours ce sentiment de culpabilité, il ne pouvait s'empêcher d'être impatient à l'idée de voir du changement dans la Maison des Gryffondors.

– Chers élèves, chers professeurs, commença McGonagall l'émotion dans la voix. C'est avec un grand honneur que j'ai été nommée Directrice de la Maison Gryffondor il y a trente ans de cela, sourit-elle. Il y a quinze ans, le Directeur m'a proposé le poste de Directrice Adjointe que j'ai accepté avec une grande fierté. Malheureusement, ce cumul de poste m'a parfois empêché d'être présente, autant que je l'aurai voulu, auprès de mes élèves. C'est pourquoi c'est avec tristesse, mais fermeté, que je tire ma révérence de Directrice de Maison pour me consacrer exclusivement à mon travail de Directrice Adjointe, espérant pouvoir apporter à chacun d'entre vous l'aide dont il aura besoin.

Poudlard tomba dans un silence de mort. Personne ne s'était attendu à une telle annonce. Hermione attrapa le bras de Harry et il grimaça en se rappelant qu'il avait oublié de la prévenir. Hermione avait les larmes aux yeux.

– Mais pourquoi ? souffla-t-elle.

– Hermione elle n'a jamais été là pour nous aider. Elle va pouvoir faire beaucoup plus de choses pour Poudlard à présent, dit Harry d'une voix douce.

Il sentait que Hermione ne partageait pas son avis, mais Harry n'oubliait pas que McGonagall avait donné un Retourneur de Temps à sa meilleure amie, mettant sa santé en danger sans jamais lui demander si elle allait bien. Il pouvait lui pardonner de ne pas avoir vu les traces de maltraitance chez lui, mais il ne pouvait lui pardonner qu'elle ait mis en danger Hermione. Il ne pouvait pas lui pardonner qu'elle n'ait pas vu à quel point Ginny souffrait en première année. Il ne pouvait pas pardonner qu'elle n'ait pas été là quand ils en avaient besoin.

– C'est avec un grand honneur que je transmets ma place au professeur Babbling, que j'ai accompagné en tant que Directrice de Maison il y a quelques années et qui, je n'en doute pas, saura aider chacun des Gryffondors et leur apporter tout ce dont ils ont besoin.

Le professeur Babbling fut poliment applaudie, mais les élèves continuaient de chuchoter dans leur coin sur les raisons du départ de McGonagall. Les Gryffondors semblaient tous sur la réserve. Peu de personnes connaissaient vraiment le professeur Babbling qui enseignait les Runes et ils étaient partagés entre l'excitation d'avoir une nouvelle Directrice et l'inquiétude. Et si elle était pire que Rogue ?

.

Bathsheda Babbling prit une grande inspiration face au portrait de la Grosse Dame.

– Fariboles, lança-t-elle.

– Bon courage, lui répondit la Grosse Dame en lui faisant un clin d'œil complice.

L'encouragement du tableau lui fit énormément de bien. Elle avait toujours adoré la Grosse Dame pendant ses études et se plaisait à lui parler dès qu'elle passait devant son ancienne Salle Commune. Elle se sentait à la fois fière, de passer les portes en tant que Directrice de Gryffondor, mais aussi très anxieuse. Et si les élèves la détestaient ?

Après tout, Minerva avait été une Directrice fantastique, quoi qu'elle en pense. S'il est vrai que, ces dernières années, elle avait eu énormément de travail, elle avait toujours été à l'écoute. Bathsheda savait que Minerva s'était retrouvée sous une tonne de travail en raison du Directeur qui, avec ses différents postes au sein de la société magique, avait peu de temps à accorder à l'école. Bathsheda espérait sincèrement que Minerva et Albus parviendraient à retrouver un équilibre et à rendre à cette école les enseignements et le prestige qu'elle méritait.

Elle avait toujours aimé Poudlard et n'avait pas voulu la quitter. Elle était devenue professeur pour pouvoir rester dans les couloirs plus longtemps et s'y était encore plus épanouie qu'en tant qu'élève. Elle aimait ses élèves, elle aimait Poudlard, elle aimait tout ici et elle avait vu les problèmes ces dernières années et espérait pouvoir changer les choses. Elle faisait à présent partie du cercle fermé des Directeurs de Maison et voulait y apporter sa touche, faire du mieux que possible pour les élèves et compter.

– Bonjour à tous, dit-elle en faisant face à tous les élèves qui avaient été rassemblé dans la Salle Commune. Je vais tout d'abord faire un discours à l'attention de tous, avant de parler plus spécifiquement aux premières années pour leur expliquer le fonctionnement du château.

Elle n'était pas véritablement angoissée à l'idée de parler devant eux, après tout, elle avait travaillé son discours avec Filius et Minerva, savait prendre la parole en public et voulait vraiment faire de son mieux. Malgré tout, voir tous ces élèves face à elle la fit frissonner d'inquiétude. Elle était à présent responsable de toutes ces personnes face à elle et elle n'avait pas le droit à l'erreur. Elle devait être irréprochable, les aider, elle devait compter.

Elle tenta de regarder chaque élève dans les yeux et croisa le regard émeraude de Harry Potter qui semblait enchanté qu'elle soit ici. Elle vit que Hermione Granger semblait un peu plus mesurée et que les jumeaux Weasley discutaient dans leur coin. Elle se promit d'envoyer une lettre à Remus Lupin avec lequel elle avait sympathisé l'année passée pour savoir comment éviter leurs blagues (elle se souvenait qu'il était plutôt doué pour cela). Elle ne devait surtout pas manquer de crédibilité.

– Je sais que beaucoup d'entre vous sont déçus à l'idée de voir le professeur McGonagall partir. Je peux vous comprendre. J'ai moi-même eu Minerva comme Directrice de Maison et je sais à quel point sa justesse, son sens du devoir et sa grande capacité d'écoute vont vous manquer. J'espère pouvoir faire aussi bien qu'elle, à mon échelle.

– Vous allez nous avantager comme Rogue ? demanda l'un des jumeaux Weasley sous les rires des Gryffondors et les coups d'œil offusqués de Granger.

– Je pensais que les Gryffondors avaient plus de noblesse que cela, répliqua Bathsheda. Je suis désolée d'apprendre que vous voulez être favorisé, peut-être que Serpentard aurait été une meilleure maison pour vous, Mr Weasley.

Weasley la regarda fixement, interloqué, avant d'éclater de rire, bientôt suivi par d'autres élèves.

– Toutefois, reprit-elle un peu soulagée d'entendre des rires, si vous avez des problèmes avec d'autres élèves, avec des professeurs ou même avec une retenue de points injustifiée, ma porte sera toujours ouverte.

Elle sortit sa baguette et ouvrit une porte au fond de la Salle Commune d'un coup sec.

– Cette porte mène directement à mon bureau, comme le savent les Préfets.

Poudlard avait en effet enchanté la Salle Commune de chaque Maison pour qu'une porte mène directement au bureau et aux appartements du Directeur de Maison, permettant de surveiller les élèves au mieux.

– Normalement, seuls les préfets peuvent l'emprunter en cas de problème, j'ai fait modifier ce petit problème technique. Il vous suffit de frapper quand vous le souhaitez et j'essaierai de vous aider au mieux. Vous pouvez venir à propos de n'importe quel sujet.

Granger avait les yeux brillants d'excitation et Bathsheda résista à son envie de lever ses yeux au ciel. Elle allait venir la voir souvent, elle en était persuadée. Elle espérait simplement que Potter puisse répondre à ses questions sur les Runes pour lui éviter les avalanches de questions que posait Granger à chaque professeur. Parfois, elle enviait Severus et sa capacité à n'accepter aucune question. Mais elle savait qu'elle était là pour cela et qu'elle devrait écouter les problèmes parfois ennuyeux de ses Gryffondors.

– Et c'est quoi cette histoire d'infirmerie ? demanda Marcus Griffin, un élève de septième année.

Bethesda ne manqua pas le regard en coin que lança Marcus à l'un des jumeaux qui rougit légèrement. Elle ne s'était jamais rendu compte que Minerva pouvait vraiment tout connaître de ses élèves rien qu'en les observant. Elle les voyait peu, finalement, puisqu'elle n'avait pas tout le monde dans son option, mais espérait apprendre rapidement tous les potins de Gryffondor pour pouvoir aider chaque personne au mieux.

– Nous avons constaté des problèmes de santé chez certains de nos élèves, expliqua-t-elle sans regarder Harry, le Directeur a estimé qu'un contrôle serait nécessaire pour s'assurer que tous les élèves qui sont dans le besoin soient pris en charge. Certains d'entre vous ne sont pas vaccinés en raison de leur origine moldue, d'autres pourraient avoir des problèmes qui seraient facilement détectables dès à présent. Nous cherchons simplement à vous aider. Vous n'aurez qu'un examen qui permettra d'évaluer les risques, ensuite vous serez tranquilles.

Elle sentait qu'elle n'avait pas très bien convaincu, mais elle savait que les différents professeurs feraient un petit discours à ce sujet pour rassurer tout le monde et estima qu'elle pouvait se reposer sur Minerva à ce sujet. Elle avait l'habitude de gérer les problèmes et saurait mettre les formes pour leur expliquer l'utilité de cet examen.

– S'agissant des règles, celles du professeur McGonagall restent en vigueur. Je préfère observer avant de faire des changements. Mais je souhaite ajouter trois nouveautés pour vous aider au mieux. Premièrement, chaque élève de première année se verra attribuer un tuteur de cinquième année. J'estime qu'il est important pour vous, continua-t-elle en fixant les premières années, que vous soyez accompagnés. Les premières années sont souvent difficiles à appréhender et avoir l'aide d'un élève plus âgé pourra vous aider. Les Préfets (elle désigna les six Préfets qui se tenaient à sa droite) vous donneront les consignes pour les attributions de tuteur. J'espère que chaque élève de cinquième année acceptera ce rôle et aidera du mieux qu'il le pourra l'élève qui lui sera attribué.

Elle sourit en voyant que, si certains semblaient ennuyés, la majorité des cinquièmes années semblait enchantée à cette idée. Elle était persuadée qu'une meilleure intégration serait possible si les premières années étaient de suite pris en charge. Elle avait confié cette mission aux Préfets auxquels elle avait envoyé une lettre de consignes pendant les vacances. Elle avait notamment demandé à ce que les élèves nés-moldus soient accompagnés d'un élève de sang-pur ou sang-mêlé, connaissant assez le monde sorcier pour guider la personne dans ce nouveau monde.

– Deuxièmement, ma porte sera physiquement ouverte tous les soirs entre dix-sept heures et le dîner, afin de pouvoir vous aider. Si vous avez une question sur vos cours, sur des notions non comprises, sur de la pratique ou même un problème plus personnel, je serai là pour vous aider. J'ai également demandé aux Préfets de faire des permanences dans la Salle Commune pour vous assister en cas de besoin. Tout le monde peut en bénéficier, il n'est parfois pas évident de rédiger un devoir, nous sommes là pour vous apporter de l'aide. Je sais également, pour y avoir passé toute ma scolarité, que la Salle Commune peut être très bruyante. Vous aurez donc remarqué que la Salle Commune a changé de configuration.

La première chose que Bathsheda avait faite, en tant que Directrice de Maison, avait été de diviser la Salle Commune en deux avec une partie remplie de tables pour y travailler en tout tranquillité. Elle se souvenait avoir été très embêtée pour travailler ici quand elle était élève, alors que la Salle Commune était sans doute l'endroit le plus confortable pour réviser.

– Les tables que vous voyez sont toutes équipées d'un sortilège de silence, ce qui signifie qu'une fois que vous vous y installez, vous n'entendrez plus le bruit de la salle commune.

– Formidable ! s'écria Andréa Blair qui était l'une des meilleures élèves de sixième année.

– On va enfin pouvoir travailler ici sans être dérangé par les bruits ambiants, renchérit Angelina Johnson qui jeta un regard de travers aux jumeaux, connus pour leur capacité à déranger tout le monde dans la Salle Commune avec leurs blagues.

Bathsheda fut contente de voir que cette annonce avait provoqué une telle réaction.

– Et la dernière règle ? demanda l'un des jumeaux.

– Ce ne sont pas vraiment des règles, sourit-elle en réponse. La dernière, c'est que vous aurez chacun un entretien avec moi à partir de demain. La liste des jours et horaires sera communiquée sur le panneau d'affichage.

– Un entretien ? s'horrifia Lee Jordan.

– Oui. C'est surtout pour moi, à vrai dire, rit Bathsheda. Je ne vous connais pas tous et j'ai besoin de vous connaître pour adapter ma manière de fonctionner. Vous pourrez me dire tout ce que vous souhaitez. Vous pourrez aussi garder le silence. Je vais simplement vous poser des questions sur vos ambitions, regarder avec vous les matières que vous préférez, celles que vous aimez le moins et essayer de vous aider au mieux. Est-ce que cela vous convient ?

– C'est parfait, affirma Andréa avec un sourire paisible.

– Bien. Je vais demander aux premières et aux cinquièmes années de rester avec moi. Les autres, vous pouvez enfin aller dormir.

Bathsheda vit les élèves se relever, soulagés d'en avoir fini. Elle savait qu'elle n'était pas aussi droite que Minerva, qu'elle n'avait pas le charisme de Filius et la sévérité de Severus, mais elle espérait trouver son propre style. Elle savait qu'ils allaient chercher à la tester et il faudrait qu'elle soit là, qu'elle leur montre qu'elle était là pour les aider, sans toutefois se laisser faire. Cet équilibre serait difficile à trouver, mais elle allait tout faire pour y arriver. Elle espérait qu'un jour, si elle quittait ce poste, les élèves seraient aussi tristes à l'idée de son départ.

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Draco s'installa à sa place habituelle à la bibliothèque. C'était sans doute le seul endroit où il pouvait travailler sans être dérangé ou observé. S'il adorait l'ambiance de la Salle Commune de Serpentard, l'aspect feutré et très observateur des autres élèves le dérangeait. Il aimait être en possession de tous ses moyens quand il était là-bas et le fait de travailler ne le lui permettait pas. Il avait alors pris l'habitude de travailler dans un coin reculé de la bibliothèque, souvent seul.

Il détestait quand Pansy venait avec lui parce qu'elle passait son temps à parler, Blaise regardait les filles qui passaient et Greg et Vincent ne travaillent pas, discutant entre eux ce qui avait tendance à l'agacer prodigieusement. Il détestait que son père les lui ait collés sur son dos pour le protéger. Il était tout à fait capable de se protéger, seul.

– Salut, dit Harry qui venait de l'apercevoir.

Draco haussa un sourcil légèrement circonspect en voyant Harry déposer son sac sur la table, étaler des tonnes de parchemins dans un désordre qui le fit frémir. Il empila ses livres, posa sa cape sur une autre chaise et réussit même à déposer un paquet de bonbons entre eux, la poche ouverte déversant les petites sucreries sur la table.

– Comment tu as fait ça ? demanda Draco sans pouvoir s'en empêcher.

– Fait quoi ? demanda Harry réellement intrigué.

– Cela fait exactement vingt secondes que tu es là et on a l'impression qu'une tornade est passée sur notre table.

Harry rougit légèrement en observant son bazar, avant de lui lancer un sourire piteux.

– Désolé. Je ne suis pas aussi ordonné que toi.

– Je ne te demande pas d'être ordonné comme moi, juste respectueux de tes affaires, dit Draco en calquant sa langue contre son palais.

Il attrapa le tas de parchemin de Harry pour les classer en fonction des matières de la journée et ôter les morceaux découpés ou raturés.

– Tu écris réellement comme ça ? s'horrifia-t-il en voyant les petites pattes de mouche de Harry. Par Salazar, ce n'est pas étonnant que Rogue te déteste. Comme tu veux qu'on te relise ?

– C'est la plume ! s'écria Harry en chuchotant. Tu as bien vu que les stylos moldus sont plus pratiques.

– Ne ruine pas ma réputation, dit sèchement Draco en regardant autour de lui. Sirius ne t'a pas appris à écrire avec une plume ?

– Euh non. Je ne suis pas sûr qu'il m'ait déjà vu écrire en fait, dit pensivement Harry, et j'écris au stylo moldu pour les lettres. Il ne relit pas mes devoirs.

– Si ma mère voit ça, elle va t'enfermer au Manoir jusqu'à ce que tu saches écrire, dit Draco avec un air de déjà-vu.

– Ta mère n'est pas là, remarqua Harry. Et puis j'écris comme ça. Qu'est-ce que tu veux faire, m'apprendre ?

– Tout à fait, dit Draco sans pouvoir s'en empêcher. Tu as voulu me montrer le monde moldu, très bien, laisse-moi te montrer comment être un vrai sorcier.

Il attrapa le devoir de Potions rédigé par Harry et fronça son nez. Il attrapa une plume et commença à corriger son devoir, sans même se rendre compte de ce qu'il faisait.

– Tu corriges mon devoir, là ?

– L'habitude, répondit distraitement Draco. Je fais ça pour tous les autres élèves de notre année. Enfin, ceux qui comptent évidemment.

– Et tu en retires quoi ?

Draco regarda Harry en souriant légèrement.

– Tu commences à me connaître un peu. J'en retire beaucoup de choses. Le respect, les bons plans, je suis très respecté tu sais.

Harry renifla dédaigneusement.

– Votre hiérarchie est un peu particulière.

– C'est ce qui fait vivre notre Maison, répondit Draco en grimaçant voyant le contre-sens qu'avait fait Harry dans sa liste d'ingrédients. Nous avons besoin d'ordre. Il faut qu'on se soutienne et avoir un chef est la meilleure façon d'avoir une politique commune.

– Et tu es le chef ?

– Je suis l'un d'eux, oui, affirma Draco sans rougir.

Harry leva ses yeux au ciel et Draco se retint de le réprimander. Il se souvenait de toutes les fois où sa mère lui avait dit d'arrêter de faire ça. Bien sûr, il ne s'attendait pas à ce que Harry comprenne la politique si particulière des Serpentards. Il espérait juste, qu'avec le temps il apprenne à la respecter et qu'il admette qu'elle pouvait avoir du bon. Ils étaient bien loin du désordre des Gryffondors. L'ordre et le respect étaient deux valeurs fondamentales qui leur permettaient tous de survivre dans ce milieu hostile. Les Serpentards contre le reste de Poudlard, sans ordre ils étaient morts.

– Corrige ça et tu devrais peut-être atteindre le Acceptable.

– Grand prince.

– Toujours, répondit Draco amusé de voir Harry lire avec attention ses commentaires.

– Je ne savais pas qu'il ne fallait pas mélanger le bec de coq hors du feu.

– Si tu le fais sur le feu, tu fais fondre ton chaudron, répondit Draco. Harry, franchement, c'est la base.

– Je suis nul en potions.

– Non. Tu détestes Rogue et tu ne fais aucun effort, c'est différent.

– Tu peux m'aider cette année ?

Harry sembla lui-même surpris par sa propre audace et se racla la gorge, un peu gêné.

– Si tu veux, répondit Draco sans pouvoir s'en empêcher. Uniquement si tu travailles à côté. Et si tu m'aides en Défense. Je suis sans doute aussi bon que tu l'es en Potions.

– Vendu.

Harry lui serra la main et Draco la prit sans hésiter. Il se demanda si cette façon de sceller leurs accords allaient devenir leur façon de faire pour toujours, avant de fustiger intérieurement. Ils faisaient une trêve, ils n'étaient pas amis.

– Bon, on est là pour parler Quidditch, non ? demanda Harry pour rompre la tension qui venait de s'instaurer entre eux.

– En effet.

– Donc, tu serais d'accord, en tant que « chef de Serpentard » (Harry mit des guillemets à ses propos avec un sourire ironique qui ne plaisait pas du tout à Draco), pour qu'on fasse quand même la Coupe des Quatre Maisons ?

– Alors, oui, je serai d'accord, répondit Draco sans montrer son excitation. Mais j'ai surtout eu une autre idée.

– Tous aux abris, marmonna Harry alors que Draco le fusillait du regard. Dis-moi.

– Je pense qu'on pourrait créer un tournoi inter-écoles. Ça serait la Coupe des Trois Écoles. Trois équipes, Poudlard, Durmstrang, Beauxbâtons, une coupe.

Harry écarquilla ses yeux et Draco vit immédiatement que son idée lui plaisait puisqu'il lui décrocha un sourire resplendissant, les yeux pétillants de joie.

– C'est une excellente idée ! dit Harry. Comme une mini Coupe du Monde ?

– Tout à fait. Il me semble que nous avons une revanche à prendre sur les français. Ces tricheurs, voleurs de coupe.

Harry ricana et Draco réussit à ne pas rougir en se souvenant qu'il parlait à Harry Potter et non à ses amis de Serpentard. Il devait arrêter de se laisser aller comme ça. Potter n'était pas un ami.

– Mais comment on ferait l'équipe de Poudlard ? demanda Harry en fronçant ses sourcils. Je veux dire que, tu es Attrapeur, moi aussi. Ça risque d'être compliqué, non ?

– Déjà il nous faut un sélectionneur impartial pour prendre les gens dans l'équipe. Et j'ai toujours voulu jouer en Poursuiveur. Sauf que quand j'ai intégré l'équipe il n'y avait pas de places de libre.

– Mmh, et en tant que « chef de Serpentard » tu ne pouvais pas virer un autre Poursuiveur ? Ou tu voulais simplement jouer au même poste que moi pour qu'on s'affronte pour essayer de me prouver que tu es le meilleur ?

Draco se racla la gorge sans regarder Harry dans les yeux.

– Ne t'inquiète pas, dit Harry en posant sa main sur son bras à sa grande surprise, je comprends ton désir de vouloir être meilleur que moi.

Draco se dégagea en le fusillant du regard, avant de comprendre que Harry disait ça sur le ton de l'humour.

– Donc Poursuiveur, dit Harry en hochant sa tête. Ça t'irait bien. Tu voles plutôt bien. Mais tu arriveras à travailler en équipe avec des gens d'autres maisons ?

– Je peux faire un effort pour le Quidditch, assura Draco. Sauf si je me retrouve avec Roger Davies de Serdaigle. Ce garçon est imbuvable.

Harry hocha sa tête.

– Il a vraiment mal pris sa défaite l'année dernière, confirma Harry. Je crois qu'il a insulté Olivier dans les vestiaires.

– Et ?

– Et les jumeaux Weasley ont tout entendu, dit Harry en éclatant de rire. Je ne sais pas ce qu'ils ont fait, mais Davies change de couloir quand il les voit maintenant.

Draco estimait que c'était bien fait pour lui. Il savait qu'il ne fallait surtout pas se retrouver dans la ligne de mire des jumeaux Weasley, bien connus pour leurs blagues.

Draco et Harry travaillèrent pendant une bonne heure sur leur projet. Il fallait articuler la Coupe des Quatre Maisons avec la Coupe des Trois Écoles et le Tournoi des Trois Sorciers. Ils n'étaient pas sûr que tout serait validé par les professeurs, mais cela valait le coup d'essayer.

– Tu veux faire partie de quelle équipe ? lui demanda finalement Harry après qu'ils aient imaginé l'équipe de rêve.

– La Coupe des Trois Écoles, évidemment. Toi aussi, je suppose.

– Ça serait un challenge amusant.

– Ça ne doit pas être amusant, on doit les écraser, dit Draco très sérieusement.

– Donc on en parle à McGonagall ?

– C'est la mieux placée. Elle est Directrice Adjointe et elle adore le Quidditch, reconnut Draco.

– On fait ça après le cours de Métamorphose demain ? proposa Harry.

– Vendu. Bon on a un peu de temps avant le dîner, je vais te faire écrire des lignes.

– Tu te moques de moi, c'est ça ?

Le rire de Harry se fana quand Draco le regarda avec un sérieux affolant. Il savait que sa mère serait fière de lui. Il allait aider Harry, qui l'aiderait en retour pour la Défense contre les Forces du Mal. Mais ce n'était qu'un simple échange de bons procédés, rien de plus.

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Minerva McGonagall adorait le Quidditch. Elle avait elle-même fait partie de l'équipe de Gryffondor en tant que batteuse pendant sa scolarité et avait eu l'immense joie de remporter la Coupe lors de sa dernière année. Depuis qu'elle enseignait à Poudlard, les matchs de Quidditch étaient les moments qu'elle préférait. Chaque année, elle espérait que Gryffondor l'emporte.

L'année dernière, Gryffondor l'avait enfin emporté pour la première fois depuis sept ans. Il était évident que leur équipe était la meilleure de Poudlard et que cette Coupe leur serait revenue bien plus tôt sans l'incapacité de Potter lors de sa première année et les pétrifications il y a deux ans. Bien sûr, elle soutenait toutes les équipes, mais avoir la Coupe dans son bureau et pouvoir l'admirer à chaque fois qu'elle travaillait, la remplissait de joie. Elle savait que Bathsheda n'était pas une adoratrice de Quidditch et elle lui avait laissé la Coupe sans trop d'hésitation.

Même si elle était ravie de pouvoir admirer la Coupe une année de plus et d'accueillir le Tournoi des Trois Sorciers, évènement au combien important pour l'école, elle ne pouvait s'empêcher d'être triste à l'idée de ne pas avoir de Quidditch cette année. Les matchs permettaient une grande cohésion entre les Maisons, permettant une réunion de tout le monde autour d'un évènement commun et c'était une étape qui marquait la vie à Poudlard. Mais, au regard des circonstances, elle avait tiré un trait sur la Coupe.

C'est pour cela que, quand Harry Potter et Draco Malefoy frappèrent à sa porte et demandèrent à lui parler, elle ne songea pas une seule seconde à la possibilité qu'ils veuillent remettre en place la Coupe des Quatre Maisons.

– Oui ? dit-elle en les faisant asseoir d'un signe de la main.

Elle les vit se regarder et elle fronça ses sourcils en se demandant s'ils allaient s'insulter ou se jeter des sortilèges. Elle savait très bien, comme tout Poudlard, que Malefoy et Potter se détestaient cordialement. Elle ne saurait dire combien de retenues données et de points retirés l'avaient été à cause de leurs disputes.

– Professeur, commença Harry courageusement, nous venons vous voir pour vous demander s'il était possible d'organiser la Coupe des Quatre Maisons cette année.

– Et un Tournoi entre les Écoles, ajouta Draco.

– Je vous demande pardon ? fit Minerva un peu sous le choc de cette demande.

– Nous voulons du Quidditch, plaida Harry en posant sur elle ses deux grands yeux émeraude qui lui rappelaient sans cesse Lily et lui portait un coup au cœur à chaque fois. On voudrait, tout d'abord, que la Coupe de Quidditch soit réinstaurée. C'est injuste qu'on ne puisse pas faire de Quidditch cette année pour le Tournoi des Trois Sorciers qui ne concerne qu'une personne par école.

– Nous avons besoin du Quidditch. Et on voudrait aussi organiser un Tournoi entre les trois Écoles. La Coupe des Trois Écoles, dit fièrement Draco et Minerva sut que l'idée venait de lui.

Elle les fixa, incapable de réagir en tentant de comprendre réellement ce qu'ils voulaient.

– Nous avons fait des prévisions avec les dates possibles pour faire coïncider tous les matchs, expliqua Harry en lui tendant une liste de dates qui articulaient parfaitement le Tournoi et les deux Coupes de Quidditch.

– Si vous souhaitez appuyer notre demande, nous vous en serions très reconnaissants, ajouta Draco.

– Nous savons que vous aimez autant le Quidditch que nous, renchérit Harry avec un large sourire malicieux.

Minerva observa la liste puis ses élèves avec un sourire fier. Ils avaient dû travailler un long moment pour sortir cela. En plus de la liste des dates, ils avaient rédigé une longue lettre sur les raisons de maintenir le Quidditch, les avantages et les possibilités d'organisation. Ils avaient même eu le temps de prévoir quelques règles spécifiques pour que les deux Coupes se passent au mieux.

– C'est une idée très intéressante, assura Minerva qui se retenait elle-même de sauter sur place de joie.

Elle vit que Harry sautillait presque sur sa chaise d'excitation, alors que Draco avait un sourire poli, mais ravi.

– Comment se passeraient les sélections ? demanda Minerva.

– Nous pensons organiser d'abord la sélection pour les équipes de la Coupe des Quatre Maisons. Former les équipes avec un remplaçant à chaque poste et, ensuite, former l'équipe de Poudlard à partir de là. Seuls ceux faisant partie de l'équipe de leur Maison pourraient participer.

– C'est une bonne idée. Je suppose que nous pourrions informer les écoles dès à présent pour qu'ils organisent leur propre sélection, pour que nous soyons sur un pied d'égalité, dit Minerva en réfléchissant. Je serai ravie d'appuyer votre demande. Je tiens à vous féliciter. Votre travail commun est très impressionnant. Je suppose que dix points chacun sont mérités, pour cette initiative et ce travail commun inter-Maison.

Draco et Harry se regardèrent visiblement ravis par le déroulé de l'entretien.

– Merci professeur ! dirent les garçons d'une même voix en se tapant dans la main comme de vieux amis.

Minerva se demanda si elle était passée dans un autre monde.

– Pas un mot tant que je ne suis pas revenue vers vous, dit Minerva.

Au fond d'elle, son choix était déjà fait. Poudlard aurait du Quidditch cette année et elle allait s'en assurer personnellement.

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– Tu vas t'en remettre, assura Rufus.

– Vraiment ? soupira Sirius. J'ai passé la soirée d'hier à errer dans la Villa Bleue en pleurant parce que Harry me manquait. On ne va pas se voir avant des mois !

– Tu rigoles ? dit Rufus avec un sourcil haussé. Je suis sûr qu'avec Remus vous avez déjà prévu de le voir à la première sortie Pré-au-Lard.

Sirius rougit légèrement, un peu agacé que son plan ait été découvert.

– Il se trouve que Remus ouvre sa librairie avant noël et que nous serons sur place à la date de la sortie de Pré-au-Lard, par un pur hasard, évidemment.

– Je peux venir ? demanda Amelia. J'adorerai la visiter, c'est quand ?

– Je ne sais pas, rougit Sirius en montrant par-là que sa présence de manière fortuite à Pré-au-Lard ne serait pas du tout due au hasard.

Rufus éclata de rire en lui tapant dans le dos, comme pour le soutenir.

– C'est le lot de tous les parents de laisser leurs enfants partir. Harry est sans doute content d'être enfin débarrassé de toi.

– Harry n'a jamais eu de famille, rappela Sirius un peu sèchement. Il a risqué chaque année alors excuse-moi d'être inquiet pour lui et de vouloir m'assurer qu'il va bien.

– Je le sais, Sirius, dit plus doucement Rufus. Mais tu vas t'y habituer. Et tu vas le voir rapidement, tu as le Miroir, non ?

– Oui, il m'a dit hier que ça s'était bien passé et que leur nouvelle Directrice de Maison était top.

– Tu vois, tu vas vite le revoir.

– Mais je vais m'ennuyer ! bouda Sirius. Je n'ai rien à faire si je ne le surveille pas.

– Tu veux dire que tu n'as rien à faire, si on oublie les Horcruxes, l'orphelinat, la gestion de tes comptes et de ceux de Harry, c'est ça ? intervint Remus visiblement très amusé.

– Oui, voilà, dit Sirius, il n'y a rien à faire.

– Comment avance l'orphelinat ? s'enquit Amelia pour changer de sujet.

Sirius était ravi de voir qu'elle aussi semblait très triste à l'idée d'avoir dû laisser Susan partir. Il savait qu'elles étaient très proches toutes les deux et que, chaque année, Amelia se retrouvait seule dans son grand appartement sans sa nièce. Sirius était persuadé que le pensionnat devrait être interdit et que Harry devrait rentrer chaque soir à la maison, mais il ne pouvait rien y faire. Il espérait simplement que les quelques semaines qui le séparaient de ses retrouvailles avec Harry passeraient vite.

– Fantastique ! s'exclama Sirius. Narcissa fait un travail formidable. On a envoyé des tonnes d'elfes pour mettre à niveau le Manoir. Elle a pris contact avec Daisy Rodrigues et elles s'entendent à merveille. On va faire passer des entretiens la semaine prochaine pour trouver un assistant à Narcissa.

– C'est une vraie bonne idée, dit Bill qui était installé à côté de Remus et discutait de son travail. Ron m'en a parlé et je trouve que c'est génial. Ces enfants vont être bien accueillis.

– J'ai toujours de bonnes idées.

Rufus ricana dans son verre d'eau, recrachant la moitié.

– Je suis d'accord avec Rufus, dit Remus en éclatant de rire, tes bonnes idées se retournent souvent contre nous.

– Cite-moi en une.

– Je ne pourrais même pas choisir, dit Remus en se creusant la tête.

Tout le monde éclata de rire (même Bill et Sirius songea à le renvoyer de chez lui). Sirius s'enfonça dans son siège en boudant.

– Je vous déteste tous.

La sonnerie retentit et Sirius sauta sur ses pieds.

– Ça doit être Lucius.

Il traversa le Square Grimmaurd pour ouvrir la porte. Lucius Malefoy se tenait sur le palier avec son même air froid et hautain qu'il avait toujours sur lui.

– Bonjour cher cousin.

– Je repars tout de suite si tu commences comme ça, dit sèchement Lucius.

– Je t'en prie. Entre dans mon humble demeure familiale.

Lucius haussa un sourcil surpris quand il pénétra dans le couloir et Sirius se souvint qu'il avait dû déjà venir, avant les rénovations, suite à son mariage avec Narcissa.

– Plus de têtes d'elfes ? demanda Lucius.

– Non, j'ai trouvé que ce n'était pas très approprié, rit Sirius.

Ah, cher Lucius ! s'écria sa mère dans son tableau. Quel plaisir, mais quel plaisir ! Cela fait si longtemps que vous ne m'avez pas rendu visite.

– Plaisir partagé, chère Walburga.

Sirius leva ses yeux au ciel.

Un vrai sang-pur, dit sa mère en essuyant une larme, presque émue de voir Lucius.

– On a beaucoup de choses à faire, on pourra discuter de notre sang plus tard, dit sèchement Sirius.

Il était agacé que sa mère persiste avec son idée de sang-pur. Il n'était pas étonné que sa mère aime à ce point Malefoy. Elle était aussi intenable que quand il lui avait présenté Amelia, une vraie sang-pur, avec une grosse fortune familiale. Il était persuadé qu'elle organisait déjà leur mariage avec Kreattur. Il songea qu'il aurait vraiment dû supprimer son tableau lors des rénovations.

Sirius vit Lucius marquer un temps d'arrêt quand il pénétra dans le salon du Square Grimmaurd, ce qui n'était pas étonnant. À l'exception d'Amelia, il y avait uniquement des personnes que Lucius méprisait, lui compris.

– Madame la Directrice de la justice magique, dit poliment Lucius en tendant sa main à Amelia.

– Mr Malefoy. J'ai entendu dire que votre fils avait révélé l'information secrète de l'organisation du Tournoi des Trois Sorciers au jeune Harry Potter. Vous savez que cette information était confidentielle, n'est-ce pas ?

Sirius regarda Rufus qui avait l'air fier en regardant Amelia, alors que lui-même s'empêchait de rigoler. Il voulait garder en tête la tête surprise de Lucius dans sa mémoire toute sa vie.

– Vous connaissez les enfants, dit Lucius d'un ton égal, il a dû écouter aux portes.

Il hocha sa tête en direction de Remus et de Bill, comme si saluer un loup-garou et un Weasley était hors de sa portée. Sirius préférait toutefois qu'il s'abstienne plutôt qu'il ne les insulte.

– Malefoy, dit brusquement Rufus sans même lui tendre sa main.

– Scrimgeour.

Sirius avait rarement vu Rufus aussi tendu depuis qu'ils se connaissaient. La dernière fois, c'était lors de son procès. Mais Sirius savait que son ami faisait beaucoup d'efforts pour accueillir Lucius ici. Selon lui, il aurait dû finir en prison, surtout quand il avait eu la confirmation qu'il avait réellement suivi Voldemort de son plein gré. Pour Rufus, Malefoy devait aller à Azkaban et rien ne pourrait lui faire changer d'avis.

– On peut peut-être commencer ? proposa Bill pour rompre la tension. J'aimerai bien savoir pourquoi j'ai été convoqué à cette réunion si hétéroclite.

Sirius lui sourit tranquillement en s'installant à côté de Rufus, laissant le siège à la droite d'Amelia pour que Lucius s'y installe. Être à côté d'une sang-pur devrait l'aider à faire passer la réunion plus facilement.

– Bienvenue à vous deux, dit Sirius en regardant les nouveaux. Si vous êtes là c'est que nous avons estimé que vous aviez des compétences essentielles pour nous aider dans une tâche à la fois dangereuse et suicidaire.

– Dément, murmura Bill les yeux brillants. Où est-ce que je signe ?

Sirius éclata de rire. Il savait qu'il n'aurait pas beaucoup de mal à convaincre Bill.

À l'inverse, convaincre Lucius serait plus compliqué. Il savait que Narcissa lui avait déjà expliqué le rôle des Horcruxes, mais obliger son cousin par alliance à révéler des secrets sur sa vie de Mangemorts serait plus complexe. Ils allaient tous risquer leur vie à partir de ce moment et c'était pour cela qu'il avait demandé à Lucius et Bill un serment magique avant qu'ils ne viennent ici.

– Attends d'avoir toutes les informations avant de t'engager, dit Amelia amusée de voir sa réaction.

– Est-ce que tu as déjà entendu parler des Horcruxes ?

Sirius vit que même Lucius qui en avait entendu parler par Narcissa verdissait au fur et à mesure de son récit. Il leur raconta tout ce qu'ils avaient compris pour le moment : Voldemort qui n'était pas mort, la découverte des Horcruxes, leur nombre, les recherches de Remus et Amelia sur le passé de Voldemort pour le moment peu fructueuses, ce qu'ils devaient faire pour prévenir le retour de Voldemort et, enfin, Harry.

– Si ma mère apprend ça, dit Bill effaré. Comment il peut tenir debout après ça ?

– Harry on ne sait pas, mais Sirius ne tient pas, comme tu le comprendras très vite, remarqua Rufus avec humour. Il fait porter à Harry un portoloin d'urgence et a passé tout le mois d'août à l'entraîner en cas d'attaque.

– Pour une fois que Black fait ce qu'il faut.

Tout le monde fixa Lucius avec stupeur, à l'exception de Sirius, qui se doutait que Malefoy serait de son côté. Ils avaient tous les deux été élevés selon des principes de sang-pur et il était évident que les familles Black et Malefoy avaient toujours entraîné leurs enfants à réagir en cas d'attaque. Il était persuadé que Draco avait toute une liste de recommandations s'il était attaqué et dans le cas où Voldemort reviendrait au pouvoir. Sirius était persuadé qu'il était essentiel de protéger leurs enfants, ils étaient là pour leur apporter tout ce qu'ils pouvaient. Et tout ce que pouvait faire Sirius, ce n'était pas le protéger à l'en étouffer, mais lui apprendre à se défendre.

– C'est ridicule, dit Amelia. Tu devrais mieux laisser Harry vivre tranquillement sa vie. Nous sommes là pour l'aider.

– Oui, parce que les adultes ont toujours été là pour soutenir Harry, ironisa Sirius. Vous pouvez vous moquer autant que vous voulez, Voldemort et Pettigrow sont dehors. J'espère tout autant que vous que Harry va pouvoir profiter de sa vie, de sa jeunesse, mais je sais pertinemment qu'ils veulent le tuer. Ils vont tout faire pour essayer de l'attraper. Si ça arrive, mon portoloin et mes entraînements lui sauveront la vie et vous n'aurez plus qu'à vous incliner devant ma supériorité.

– Je pense simplement que c'est un peu exagéré, dit Amelia avec douceur. Harry sait se défendre et il ne va pas risquer sa vie.

– Oh oui, tout à fait, intervint Remus avec un sourire en coin. Quand on lui a demandé ce qu'il ferait s'il était capturé par Voldemort, vous savez ce qu'il nous a dit ?

– Qu'il allait combattre, comprit Rufus. Typique d'un Gryffondor.

Amelia fit la moue. Sirius savait qu'ils ne seraient jamais d'accord sur cette partie de l'éducation de Harry. Elle voulait absolument le protéger, lui apporter le cocon qu'il n'avait jamais eu, lui éviter de savoir tout ce qu'il se passait. Sirius, au contraire, s'il le protégeait beaucoup, ne lui cachait quasiment rien. Il préférait que Harry soit informé et ne tente rien de stupide. La communication était la clé, il l'avait appris de Dumbledore et il n'allait sûrement par reproduire les erreurs du Directeur.

– Peu importe, dit finalement Remus pour changer de sujet en le voyant prêt à répondre à Amelia. Bill, tu sais que tu n'es pas obligé de...

– Tu es fou ? s'exclama Bill. Je marche ! Je vous rappelle que ce monstre a possédé ma sœur.

La tension dans la pièce s'intensifia immédiatement alors que Rufus fusillait Lucius du regard, qui eut le mérite de se sentir un peu gêné.

– À ce propos, dit Lucius avec une réticence évidente, je n'ai jamais voulu mettre votre sœur en danger.

Bill hocha sa tête. Sirius vit qu'il n'était pas convaincu par sa tentative d'excuses, mais qu'il s'en contenterait.

– Nous avons besoin d'un Briseur de Sorts, indiqua Rufus à Bill. Tu as été impressionnant dans la Chambre des Secrets, donc...

– Vous êtes descendu dans la Chambre ? s'étonna Lucius.

– Oui. Il nous fallait un croc de basilic pour détruire les Horcruxes, expliqua Sirius. Bill nous a accompagné.

– Il en reste combien exactement ? demanda Lucius.

– Si on part du principe qu'il en a créé sept, en plus de sa propre âme, il nous en reste quatre, lâcha Remus.

– Harry a détruit le journal, le médaillon est en notre possession, enchaîna Sirius en montrant la boîte dans un coin de la pièce qui contenait l'Horcruxe, et celui dans Harry a été ôté. Donc oui, quatre à trouver.

– Et vous avez une idée d'où sont les autres ? demanda Bill en fronçant ses sourcils.

– Aucune, soupira Amelia.

– On a quelques pistes, dit Sirius pour tenter de rassurer les deux nouveaux arrivants. On pense qu'il a pu en cacher un dans un lieu qui comptait pour lui, ce qui explique nos recherches sur sa famille biologique. Ensuite, Harry pense que...

– Parce que Harry est au courant ? s'étonna Bill.

– Il avait un Horcruxe dans sa tête, rappela Sirius. Il a détruit l'un d'entre eux, je pense donc qu'en nous tous c'est celui qui est le plus légitime à savoir ça.

– C'est une bonne chose, dit finalement Bill. Au moins il ne va pas chercher dans son coin et il pourra t'en parler s'il voit quelque chose de bizarre.

– Merci ! s'écria Sirius fièrement en regardant Amelia avec un sentiment de victoire. Tu vois, il comprend lui !

– Et donc, qu'est-ce que Harry pense ? demanda Bill pour couper Amelia qui s'apprêtait à répliquer.

– Il est persuadé qu'un Horcruxe se trouve dans Poudlard, dit Sirius. Je lui ai dit que c'était improbable, mais il en est sûr. Je lui ai demandé de ne pas rechercher pour le moment, mais vous le connaissez...

– S'il y a un Horcruxe il pourrait être partout... murmura Bill avant d'écarquiller ses yeux. La Chambre ! C'est pour ça que vous aviez besoin d'un Briseur de Sort, non ? Pour savoir s'il y avait un Horcruxe ?

– Tout à fait, dit Rufus en hochant sa tête. Il n'y en avait pas. Poudlard est immense, donc on espère simplement qu'il n'est pas là-bas.

– De toute façon on ne pourrait pas rechercher sans mettre Dumbledore sur la piste, ce qui est plutôt quelque chose qu'on voudrait éviter, souffla Sirius. On verra pour Poudlard plus tard.

– Et pour les derniers ?

– On ne sait pas, dit Amelia en haussant ses épaules.

– En fait, j'ai peut-être une idée, intervint Sirius en fixant Lucius. Et c'est pour ça que tu es là.

– Je ne sais rien, dit Lucius en le fusillant du regard. Je n'étais pas si proche que...

– Écoutez Malefoy, je pense qu'on peut laisser tomber les faux-semblants ici, siffla Rufus agacé. On sait que vous étiez dans le premier cercle de Vous-Savez-Qui, pas la peine de nous faire croire que vous étiez sous Imperium.

– Mais j'étais vraiment sous...

– Lucius, coupa Sirius agacé. On est tous sous Serment ici. Rufus ne va pas t'arrêter...

– Si seulement, grommela Rufus.

– Il est dans ton intérêt de nous dire tout ce que tu sais. Je te rappelle que, s'il revient, tu seras sa première cible. Donc tous les deux vous mettez de l'eau dans votre bièraubeurre.

Lucius et Rufus se lancèrent un regard glacial, rempli de promesses. Sirius voyait que la baguette de Rufus le démangeait et se félicita de ne pas dans ses mauvaises grâces. Il était persuadé que Rufus pourrait faire passer un très mauvais moment à quelqu'un qu'il n'aimait pas. Il n'avait pas été nommé Chef des Aurors pour rien.

– Bon quelle est ton idée, Sirius ? demanda Amelia pour recentrer le débat.

– Je pense que Voldemort a donné un Horcruxe à Bellatrix. Il en a donné un à Lucius et je sais, de source sure, que Bellatrix était son bras droit, l'une des seules en qui il avait réellement confiance. Est-ce que ça serait possible ?

Il se tourna vers Lucius le cœur battant. Ce n'était qu'une supposition, évidemment, qu'il n'avait encore partagé à personne (pas même à Remus), mais il sentait que c'était une bonne piste. Si Voldemort était assez stupide pour donner un Horcruxe à Lucius, pourquoi pas à Bella ?

– Je ne sais pas si...

– Franchement Malefoy, vous dites ce que vous savez ou je vous envoie en prison pour la nuit, dit sèchement Rufus.

Sirius posa une main sur l'épaule de Rufus pour l'empêcher de sauter à la gorge de Lucius.

– Tu as déjà entendu quelque chose, je me trompe ? insista Sirius.

– Oui, avoua Lucius avec réluctance. Je me souviens qu'après qu'il m'ait donné le journal, Bella semblait un peu trop enjouée, se vantant qu'elle était la préférée du Seigneur des Ténèbres. Elle n'a jamais rien dit, mais je me suis toujours dit qu'elle aussi avait dû recevoir un objet.

– Et vous ne vous êtes pas vanté, Malefoy ? s'étonna faussement Rufus.

– Non, je sais garder des secrets, siffla Lucius. Bella a toujours été instable, elle voulait que tout le monde sache qu'elle était sa préférée.

– Donc elle serait en possession d'un Horcruxe ? soupira Amelia. Mais où serait-il caché ?

– Elle aurait pu le mettre n'importe où, dit Bill en fronçant ses sourcils.

– On va devoir chercher son passé en plus de celui de Voldemort ? soupira Remus.

– C'est évident où il est caché, intervint Sirius perdu dans ses pensées. Le plus dur c'est juste d'y entrer. Quoi ? fit-il en voyant tous les regards converger vers lui. Vous n'avez aucune idée ?

– Non, il pourrait être n'importe où... insista Amelia. Comment tu peux savoir où il est ?

– Parce que Bella est ma cousine, dit Sirius en haussant ses épaules. Il faut penser comme elle. C'est une sang-pur, elle a beau être folle, elle n'est pas assez stupide pour cacher un objet ayant appartenu à Voldemort dans sa maison.

– Je ne... commença Lucius piqué au vif.

– Les Lestrange n'ont pas les mêmes protections qu'au Manoir Malefoy, rappela Sirius en levant ses yeux au ciel. Je suppose que Cissy s'est occupée de le protéger, non ? Bella a beau être douée en Magie noire elle a toujours pensé que personne n'oserait l'attaquer. Son Manoir est aussi protégé que celui des Bones, c'est-à-dire qu'il n'y a aucune protection, sans offense Amelia.

– Non prise, dit Amelia d'un signe de la main amusée. Donc, il n'est pas chez eux ?

– Bien sûr que non. Quel est l'endroit le plus sûr selon vous ? insista Sirius en voyant que personne ne semblait le comprendre. Quel est l'endroit où vous cacheriez un objet maléfique sans que personne ne puisse le récupérer ? Un endroit qui serait protégé de toutes les politiques du monde ? Bella n'est pas stupide, elle savait que Voldemort pouvait être vaincu. Donc, elle l'a caché là où personne ne pourrait jamais entrer.

– Gringotts... murmura Bill les yeux effarés. Il est dans son coffre ? C'est pour ça que tu m'as posé des questions à ce sujet ?

– En effet.

– Gringotts ! s'écria Amelia en pâlissant.

– Gringotts... dirent Rufus et Lucius d'une même voix remplie de réflexion avant de se fusiller de nouveau du regard.

– C'est un cauchemar, dit Amelia en rigolant nerveusement. On doit trouver sept parties d'âmes de Vous-Savez-Qui, l'une d'elle est sans doute à Poudlard où on ne pourra pas chercher parce que Dumbledore ne nous fait pas confiance et une autre à Gringotts où personne ne peut entrer sans se faire assassiner par les gobelins !

– Joli tableau, marmonna Sirius. J'adore te voir aussi optimiste.

– Je ne vois pas comment on pourrait être optimiste, Sirius, fit Amelia qui semblait abattue.

– Les gobelins ne nous laisseront jamais y entrer, confirma Bill.

– Et avec de l'or ? proposa Remus.

– L'or ne les intéresse pas. Il faudrait quelque chose avec beaucoup de valeur pour pouvoir pénétrer dans la chambre, et encore...

– On peut cambrioler Gringotts ? demanda Sirius avant de lever ses mains en l'air en signe de défense en voyant les regards agacés se poser sur lui. Quoi ? C'est juste une idée.

– Oui et on s'enfuit à dos de dragon, ironisa Remus.

– Je crois qu'un dragon garde son coffre, dit Sirius plongé dans ses pensées. Son coffre est à côté du coffre de la famille des Black en fait.

– Un dragon garde tes coffres ? demanda Rufus d'un air intéressé.

– Bien sûr, répondit Sirius, je fais partie de la famille la plus riche de...

– La famille Malefoy est la plus riche d'Angleterre ! coupa Lucius.

– On comparera la taille de nos coffres plus tard, coupa sèchement Amelia. Comment est-ce qu'on peut faire, Bill ?

– Soit vous avez un objet gobelin dans vos coffres que vous offrez aux gobelins, en espérant qu'ils vous laissent, ne serait-ce qu'entrer dans la banque. Soit nous n'avons aucune chance.

Sirius se tourna vers Lucius qui lui jeta un regard glacial, comprenant ce qu'il voulait.

– Hors de question, dit Lucius d'une voix tranchante.

– Tu ne veux pas empêcher Voldemort de revenir ? demanda Sirius.

– Bien sûr que si, mais tu sais comme moi que son coffre doit être piégé.

– Ça c'est sûr, approuva Sirius. Il y a sans doute de très mauvaises malédictions là-dedans. Mais c'est la seule solution.

– Non. Elle refusera.

– Est-ce que vous pourriez partager votre réflexion ? demanda Rufus agacé.

– Narcissa peut entrer dans le coffre, lâcha Sirius.

– On ne sait pas si elle peut vraiment, rétorqua Lucius.

– Bella a été envoyée à Azkaban, Lucius, elle a été déchue de ses droits. Elle est assez intelligente pour avoir prévu un plan de secours et une personne qui s'occupe de son argent en cas de coup dur, non ? Comme toute personne censée. Il doit y avoir son mari... quoique...

– Rodulphus était déjà fou à l'époque, confirma Lucius avec dégoût.

– Il n'y avait qu'une personne à laquelle Bella aurait confié sa vie, c'est Cissy.

– Narcissa ne va pas trahir sa sœur, insista Lucius.

– Pour sauver son fils, tu es sûr ? dit Sirius.

– Elle pourrait être blessée, murmura Lucius.

Il le murmura si bas que Sirius ne l'entendit que grâce à son oreille d'animagus, mais il vit que les autres regardaient Malefoy avec un nouvel intérêt. Rufus lui-même s'était presque détendu en comprenant que la seule chose qui retenait Malefoy, ce n'était pas sa non-envie de voir Voldemort détruit, mais que sa femme soit blessée.

– Narcissa est plus forte que tu ne le penses. Même si elle y allait seule elle pourrait gérer la situation.

– Sirius, tu es sûr que... intervint Amelia avec hésitation.

– Vous ne la connaissez pas, coupa Sirius d'une voix assurée. Narcissa est la seule personne que Bellatrix craint.

– Ce n'est pas possible, rit Rufus avec dédain.

– Tu veux que je l'appelle pour que vous vous battiez en duel ? dit Sirius. Je vous rappelle tous ici que Voldemort l'a sous-estimé, et je ne ferai jamais la même erreur. Narcissa n'a pas besoin de le montrer, mais tous ceux qui la connaissent vraiment savent à quel point elle est une sorcière puissante et intelligente.

– Pourquoi Vous-Savez-Qui ne l'a pas recruté ? demanda Amelia avec intérêt.

– Parce que Lucius a fait croire à tout le monde que Narcissa n'était qu'une femme d'intérieur, dit Sirius. Parce que Bellatrix n'aurait jamais avoué que Cissy était si douée. Parce qu'elle a toujours maintenu ses capacités secrètes, même à Poudlard, pour ne pas avoir à choisir. C'est une vraie Serpentard dès le début. Elle ne voulait pas montrer ses atouts.

Amelia et Remus regardaient Sirius avec stupéfaction. Bill ne la connaissait pas, mais semblait songer que c'était probable, alors que Rufus réprimait difficilement son sourire amusé, comme s'il n'en croyait pas un mot.

– Peu importe, dit Sirius en haussant ses épaules, Cissy est notre seule chance. C'est la tutrice magique de Bellatrix pour Gringotts j'en suis sûr. Elle seule peut descendre là-dedans.

– Et pour les sortilèges du coffre ? s'enquit Lucius.

– Bill sera là, non ?

– Oui. Je pourrais assurer sa protection, même si elle n'en a pas besoin, assura Bill.

– Je veux être là, dit Lucius. Et si elle refuse, personne ne l'obligera à le faire.

– Bien sûr que non, dit Sirius. Mais je la connais, elle ne refusera pas. Il faudrait limiter le nombre de personnes qui vont descendre, je pense que les gobelins vont nous poser problèmes ?

– C'est évident, admit Bill. Ils vont comprendre qu'il y a quelque chose. Narcissa, si elle bien la tutrice magique de Bellatrix, peut techniquement descendre, mais ils voudront savoir pourquoi. Et ils ne nous laisseront pas emmener l'Horcruxe en-dehors du coffre.

– Pourquoi ? demanda Remus intéressé.

– Si c'est un objet important, elle aura sans doute demandé à ce que personne, à son exception, ne puisse retirer l'objet du coffre.

– On ne peut pas mettre un faux ? Comme Regulus ? demanda Sirius.

– Les gobelins le verraient immédiatement, dit Bill. Si c'est un objet de haute valeur, bien sûr.

– Il est probable que ça le soit, indiqua Remus. Il vaut mieux un autre plan. Les gobelins ne sont pas stupides, ils sauront si quelque chose manque.

– Et on ne veut surtout pas avoir les gobelins sur le dos, confirma Bill.

– Donc, il faudra détruire l'Horcruxe là-bas.

Lucius pâli encore plus.

– Tu es devenu fou ? Tu veux qu'on détruise un Horcruxe dans un coffre fermé sous terre avec ma femme à l'intérieur ? C'est absolument hors de question !

– Nous avons le temps de préparer un plan, assura Sirius.

– Si c'est toi qui fait le plan, je refuse catégoriquement, dit Lucius. Tes plans tournent toujours mal.

Amelia et Rufus ne purent s'empêcher d'éclater de rire.

– Bill va préparer le plan alors, marmonna Sirius en capitulant.

– Je suppose qu'on peut détruire l'Horcruxe à l'intérieur, mais s'assurer de contenir l'explosion magique pour qu'elle ne soit pas détectée, il faudra y réfléchir, dit Bill les yeux fermés, cherchant sans doute des possibilités de faire cela.

– Le spécialiste qui a retiré l'Horcruxe de Harry pourrait avoir des solutions, indiqua Sirius. Il avait mis Harry dans une pièce spéciale avec des Runes pour empêcher le morceau d'âme de s'échapper au cas-où, je suppose que ça peut marcher là-bas ?

– Il faudrait que je le contacte, dit Bill les yeux brillants. Mais je vous informe que ça pourrait prendre des semaines. Il faut que les gobelins acceptent que Mrs Malefoy descende. Ensuite, il faudra sans doute que j'arrive à être affecté dans le coffre pour retirer les malédictions les plus dangereuses. Puis, on devra aller dans le coffre, chercher l'Horcruxe. Trouver le moyen de déjouer les malédictions dans le coffre, détruire l'Horcruxe sans qu'on ne soit repéré par les gobelins et sans que le morceau d'âme ne nous attaque, et partir tranquillement comme si de rien n'était.

Sirius était un peu abattu par cette masse de travail à fournir. Il avait espéré que Narcissa puisse simplement descendre, prendre l'Horcruxe et repartir mais, de toute évidence, le destin était contre eux.

– On va y arriver, dit Sirius d'une voix faussement assurée. Il le faut.

– On a le temps, renchérit Amelia avec un sourire qui ressemblait plus à une grimace sur le visage. On va réfléchir au meilleur plan et on ne le fera que si personne ne risque rien.

Lucius sembla satisfait de la réponse d'Amelia.

– Eh bien, c'est une sacrée histoire, dit finalement Bill. Du coup, je suppose que vous voulez que je revienne en Angleterre pour le coffre ? Ma mutation pourrait prendre quelques semaines également.

– Tu fais ce qui te semble être le mieux, dit Remus, on ne voudrait pas que...

– Non, ne vous inquiétez pas, je peux subir l'Angleterre jusqu'à ce que Vous-Savez-Qui soit rayé de la carte, assura Bill. Ma mère va simplement être insupportable quand elle va apprendre que je rentre.

– Depuis le temps qu'elle veut que tu reviennes, sourit Sirius qui avait eu l'occasion d'en discuter avec Molly.

– Je vais prendre contact avec ton ami pour les Horcruxes, dit Bill. Il est en Roumanie ?

– Pour le moment oui.

– Je vais voir Charlie dans quelques semaines, j'en profiterai pour le contacter. En attendant, je me fais transférer ici et on commence à monter le plan, ça vous va ?

– Parfait, sourit Amelia qui semblait plus légère comme si l'idée d'avancer et d'avoir quelque chose à faire l'enchantait. Avec Remus nous continuons de chercher des informations sur le passé de Vous-Savez-Qui.

– Lucius va tenter de convaincre Narcissa et nous avec Rufus on continue les recherches également, ajouta Sirius.

Lucius semblait avoir été percuté par le Magicobus, il était pâle et semblait horrifié à l'idée de devoir convaincre sa femme d'effectuer une mission aussi périlleuse et dangereuse.

– Pourquoi ai-je accepté de faire partie de ça, déjà ? demanda Lucius.

– Parce que tu ne veux pas te prendre de Doloris d'un fou furieux, peut-être ? suggéra Sirius avec humeur. Bien, vous avez d'autres questions ?

– Des tas, assura Bill en riant.

– Un petit dîner aux chandelles vous tente ? demanda Sirius en regardant sa montre.

– Sans moi. Ma femme m'attend, dit Lucius en se levant. Je te tiendrai au courant de l'avancée de notre discussion.

Lucius ne prit même pas la peine de saluer les autres membres de l'Ordre des Maraudeurs et partit dans toute sa classe habituelle.

– Cet homme est si désagréable, dit Rufus.

– Et toi alors ? dit Amelia amusée. Tu as été impossible, Rufus.

– Vous continuez votre dispute autour d'un verre ? proposa Remus. Je pense que tout le monde en a bien besoin.

Sirius sourit à Remus, ravi de voir qu'il commençait à se sentir plus à l'aise avec tout le monde. Si Bill semblait toujours un peu sous le choc, il semblait avoir pris la nouvelle plutôt bien. Même s'il leur restait beaucoup de chemin à parcourir, Sirius s'autorisa à ressentir de l'espoir. Ils allaient y arriver. Ils pouvaient le faire. Ils avaient des plans, des objectifs. L'Ordre des Maraudeurs allait détruire Voldemort, il était prêt à en mettre sa patte de Patmol à couper.

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