PARTIE QUATRE – Harry n'a qu'un seul objectif cette année : gagner la Coupe de Quidditch des Trois Écoles. Mais c'est sans compter sur la lutte secrète contre Voldemort qui s'intensifie, les projets de Sirius et Remus, les menaces qui pèsent sur lui et de nouvelles relations qui viennent tout remettre en cause.
Stephanie : Merci pour ta review ! Je suis contente que ça continue de te plaire et merci pour tes félicitations, ça me fait super plaisir. Pour la fiction Sirius en Patmol qui guide Hermione, je comprends mieux pourquoi l'histoire me disait quelque chose haha. Je ne connaissais pas du tout le comptoir des auteurs, merci de me l'avoir fait découvrir. Quant à ta review sur le chapitre, merci à toi. Tu vas voir la tête de Harry quand il va voir Krum haha, c'est clair qu'il va être surpris. Je suis contente que tu aimes bien Babbling, elle fait son apparition dans ce chapitre. Merci à toi et bonne lecture pour la suite !
Shadow : Merci à toi pour ta review ! Draco est en effet très dramatique, et il va rester comme ça je pense haha. Pour les Horcruxes, ils ne veulent pas en parler à Dumbledore parce qu'ils ne veulent pas qu'il soit au courant, tout simplement. J'espère que le droit commercial s'est bien passé haha. Tu es en droit ?
Tatiana : Hello ! Je te remercie pour ta review qui me fait super plaisir ! Je suis contente que le chapitre te plaise en tout cas et un grand merci à toi pour tous tes compliments, ça me touche énormément ! En effet Harry a des relations particulières avec chaque personne et je suis contente que tu aimes cet aspect car j'essaie vraiment de le mettre en avant. Pour McGonagall je ne sais pas trop si on va voir ses nouvelles attributions en fait, mais c'est en partie elle qui gère le Tournoi, oui, elle doit tout organiser en collaboration avec le Ministère pour que l'arrivée des écoles se passe bien. Oui le plan pour l'Horcruxe dans le coffre de Bella paraît assez compliqué et il l'est en fait, mais Bill va gérer tout ça (espérons). Je te remercie également pour ta propostiion de correction, mais j'ai déjà eu un retour avant le tien et donc j'ai réussi à trouver une (deux) correctrices, mais je te remercie de t'être proposée, ça me touche beaucoup. En espérant que tu aimes ce nouveau chapitre, je te souhaite une très belle lecture !
Kccb : Merci pour ta review ! Je suis contente que ça te plaise. Tu auras des nouvelles de l'équipe de Poudlard dans ce chapitre et elle se formera dans le prochain !
Rachelmalefoyblack : Merci pour ta review !
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N/A : Bonjour tout le monde ! Je vous remercie énormément pour tout le soutien et l'amour que je reçois à chaque publication c'est vraiment un bonheur de vous avoir tous comme lecteurs, donc merci à tous ceux qui passent par ici ! Voici le nouveau chapitre, mais avant de vous laisser le lire, j'ai plusieurs choses à vous annoncer :
1) Je remercie chaleureusement et de tout mon cœur AliceCullen0027 et HPfaaan qui sont deux lectrices absolument adorables qui vont corriger cette histoire. Youpi ! Vous aurez enfin des chapitres tout beaux, sans fautes, sans erreurs, donc un immense merci à vous deux. Vos conseils et vos corrections sont d'une grande aide pour moi et vont aussi beaucoup m'aider pour avancer dans les chapitres sans prendre trop de retard. Elles sont top et n'hésitez pas à aller lire la fiction d'AliceCullen0027. Merci à tous les deux, vous êtes super ! (cœur)
2) Certains l'auront remarqué, mais j'ai supprimé les réponses aux reviews dans les précédents chapitres, puisque j'ai appris qu'il était déconseillé de répondre aux reviews dans les chapitres...! (Après étude, ce serait sans doute uniquement les réponses dans un chapitre unique, mais bon tant pis, my bad) Comme j'aime quand même vous répondre, je laisse les réponses pour cette partie quatre, mais je les supprimerai dans quelques mois. Donc voilà, je sais que ce n'est pas l'idéal, mais j'ai préféré jouer la sécurité. Sachez juste que je continue de répondre à toutes les reviews que je reçois, anonymes ou non.
3) J'ai une nouvelle histoire. Alors, oui, je sais ce que vous allez me dire : tu n'as déjà pas le temps pour PAF pour publier régulièrement. Je sais et je suis faible, d'accord ? Haha je n'ai pas résisté pour dire vrai. Ma nouvelle histoire s'appelle Le Don d'un Maraudeur et se passe à l'époque des Maraudeurs. C'est un UA mais qui reprendra quand même les codes des livres (un peu comme PAF en fait) avec un gros changement majeur c'est que James est un Voyant. Je vous laisse lire le prologue si cela peut vous intéresser, mais sachez que je ne publierai pas du tout régulièrement sur celle-ci. PAF reste ma top priorité et je ne la laisse pas tomber, je vous le promets !
Voilà voilà, j'arrête de vous embêter et je vous laisse lire le chapitre. Merci à vous tous et une très belle lecture à chacun d'entre vous !
Partie 4. Chapitre 2.
« Elfes, entretien et surprise »
Les cours avaient manqué à Harry pendant les vacances, il devait l'avouer. Mais c'était surtout le cours de Runes qu'il avait le plus attendu de retrouver. Il avait énormément travaillé cette matière pendant les vacances, avec l'aide de Remus et de Sirius. Il avait commencé à en tracer certaines, ce qu'il avait trouvé très instinctif et très apaisant, il avait rempli les devoirs supplémentaires envoyés par le professeur Babbling et il avait lu tout ce qu'il pouvait trouver à ce sujet. Mais ce n'était pas la même chose qu'aller en cours, qu'avoir les explications et les conseils personnalisés de son professeur préféré.
Il retrouva Susan qui s'installa à ses côtés, comme l'année passée, et lui proposa immédiatement de reformer leur groupe de travail. Harry était ravi de travailler de nouveau avec elle, car ils avaient la même manière de raisonner et il se souvenait avoir énormément progressé avec elle, notamment en Botanique.
À sa grande surprise, Ron lui demanda s'il pouvait se joindre à eux et Susan accepta sans aucune hésitation. Il ne savait pas s'il était amusé de voir Susan expliquer à Ron ce qu'il fallait faire avec les tentacules vénéneux ou surpris de voir Ron dire à Susan qu'elle faisait mal son mouvement de baguette pour transformer son hérisson en pelote d'épingles.
Les autres cours n'avaient pas changé. Les Potions et l'Histoire de la Magie étaient toujours un vrai désastre. Harry n'avait pas encore eu l'occasion de s'installer à côté de Draco, mais il avait déjà retrouvé le blond à la bibliothèque plusieurs fois. Pour le moment, leur nouvelle trêve n'était pas vraiment connue. Les personnes avaient remarqué qu'ils ne s'insultaient plus depuis l'année dernière, mais personne ne semblait se rendre compte que leur relation avait fait un bond en avant, ce qui allait très bien à Harry qui n'avait pas besoin d'être au centre de l'attention une nouvelle fois.
Le cours de Hagrid était sans doute celui qui avait le plus évolué. Si son ami au grand cœur avait déjà fait des améliorations l'année passée (avec l'aide de Hermione), le fait d'avoir officiellement le droit d'utiliser son parapluie rose et d'avoir pu passer ses examens lui avaient redonné confiance en lui. Hagrid avait été tellement ému lors du premier cours qu'il en avait pleuré et Harry avait été soulagé de voir que son cours était beaucoup plus construit et passionnant. Même Draco s'était abstenu de tout commentaire négatif, ce qui était une grande réussite.
Malgré sa joie de retrouver Poudlard, il déchanta rapidement en assistant au premier cours de Maugrey Fol Œil. Il était impatient, évidemment, car, si Rufus lui avait dit qu'il était devenu un peu fou, il n'avait cessé de louer ses mérites et de dire à quel point il avait été le meilleur Auror de la génération (ce qui en disait long puisque Harry avait vite compris que Rufus était avare en compliments).
Maugrey avait commencé par leur parler des sorts impardonnables, avant de les utiliser en classe. Harry avait senti son souffle se couper quand il les avait utilisés devant eux... Quand il avait utilisé l'Avada devant eux, devant lui... Quand il l'avait vu en vrai et plus seulement dans ses cauchemars. La lumière verte. Le symbole de tout ce qu'il avait perdu.
Avant d'entrer dans le monde magique, Harry avait toujours essayé de se représenter la mort de ses parents. Tout ce dont il se souvenait, c'était un éclair de lumière verte. Il avait toujours pensé qu'il s'agissait du choc de l'accident. Mais depuis que Hagrid lui avait dit que ses parents avaient été assassinés, il avait su ce qu'il s'était réellement passé cette nuit-là. Il avait alors compris que l'éclair de lumière verte n'était pas dû à un accident de voiture, mais à un sortilège. L'année dernière, il avait appris que Queudver avait été nommé Gardien du Secret à la place de Sirius et qu'il avait trahi le Secret en révélant à Voldemort où se cachaient ses parents.
Puis, Harry avait fait face aux détraqueurs et il avait réellement su ce qu'il s'était passé, il avait entendu les voix de ses parents avant qu'ils ne meurent et il connaissait tous les détails de cette nuit d'Halloween : comment Voldemort s'était introduit dans leur maison ; comment il avait d'abord tué son père ; comment son père avait tout fait pour le retenir en criant à sa mère de s'enfuir pour qu'elle ait le temps de mettre en place les protections de sang ; comment son père s'était sacrifié pour leur laisser du temps, pour le sauver... Comment Voldemort avait ordonné à sa mère de s'écarter pour qu'il puisse le tuer... Comment elle l'avait supplié de la tuer elle, à la place de son fils, comment elle avait continué jusqu'au bout à le protéger... et comment Voldemort l'avait tuée, elle aussi, avant de tourner sa baguette magique vers Harry...
En sortant du cours, Harry se sentait plus nauséeux que jamais et il n'avait qu'une envie : passer un coup de Miroir à Sirius. Il avait vu que Neville n'était pas non plus très bien, mais lui seul connaissait la raison : ses parents avaient été torturés jusqu'à en perdre la raison par Bellatrix, la cousine de Sirius. Et il trouvait horrible de savoir que Maugrey, qui avait travaillé aux côtés des parents de Neville, puisse continuer de torturer cette pauvre araignée devant eux.
– Tu as vu comme l'araignée est morte ? dit Ron quand ils sortirent de la salle. Liquidée en un instant ! continua-t-il sans voir le regard fermé de Harry.
Ils arrivèrent dans la Grande Salle et furent accueillis par les jumeaux.
– Alors, Maugrey ? demanda Fred.
– Passionnant, dit Hermione en souriant largement, visiblement ravie de ce premier cours.
– Incroyable ! continua Ron. Il nous a montré les Impardonnables. Il sait ce que ça fait.
– C'est sûr, approuva Hermione. Il connaît vraiment la Défense et il est très...
– Excusez-moi.
Harry se leva sans rien manger, sans même regarder ses amis qui le fixaient avec inquiétude, pour se diriger vers son prochain cours. Il s'installa face à la porte du cours de Sortilèges et réprima un sanglot. Il savait que c'était stupide. Il avait accepté la mort de ses parents, bien sûr, il leur avait parlé cet été quand il était mort, il en avait discuté avec Remus et Sirius, avec sa psychomage...
Les scènes qu'il voyait dans ses cauchemars s'atténuaient de plus en plus et il arrivait à ne plus fondre en larmes en y repensant, mais voir le sortilège en action avait comme libéré ses souvenirs.
Il ne faisait qu'entendre sa mère supplier. Sa mère qui criait. Sa mère qui se sacrifiait pour lui. Et son père qui avait affronté Voldemort seul, pour le retenir quelques secondes. Son père qui savait qu'il allait mourir, mais qui avait affronté Voldemort pour leur laisser du temps.
Harry le savait, maintenant, que son père n'avait jamais espéré en sortir victorieux, mais qu'il voulait simplement retenir Voldemort quelques minutes, quelques secondes, pour permettre à sa mère de lancer les protections. Son père qui s'était sacrifié pour eux deux. Qui avait sans doute souri en entendant sa mère monter l'escalier, comme rassuré... Son père qui avait affronté Voldemort sans peur, par amour. Pour eux. Pour lui.
– Mr Potter ?
Harry sursauta en entendant le professeur Flitwick l'interpeller. Il le fixa sans savoir quoi lui dire pour expliquer pourquoi il était devant la porte, avant de se rendre compte qu'il pleurait et que le professeur le regardait avec inquiétude.
– Suivez-moi, Mr Potter, dit le petit professeur en l'entraînant dans son bureau.
Le professeur Flitwick fit apparaître un thé fumant sans rien dire. Il laissa à Harry le temps de se calmer, de boire le liquide chaud, de réfléchir, de se remettre de ses émotions. Il maîtrisait bien sa Magie, il était loin d'être prêt à exploser, mais il sentait surtout la pierre chauffer contre sa peau, comme un câlin, ce qui lui donna envie de pleurer encore plus. Si cette pierre l'aidait tous les jours pour affronter les épreuves sur son chemin, c'était parfois difficile à vivre et à supporter.
Il aimait Sirius et Remus, vraiment, mais il aurait aimé avoir ses parents avec lui, rien qu'une fois. Avoir de vrais souvenirs avec eux... que sa mère le prenne dans ses bras, que son père lui ébouriffe réellement les cheveux et pas dans un rêve qu'il avait fait quand il était mort ce qui n'était pas forcément un rêve et qui n'avait peut-être jamais existé. Il aurait voulu avoir ses parents avec lui, rien que quelques minutes. Une seconde...
– Nous avons eu un cours sur les Impardonnables, avec le professeur Maugrey, expliqua Harry qui devait bien au professeur des explications.
Ils avaient eu un rendez-vous tous les deux le lendemain de la rentrée avec Mrs Pomfresh pour discuter de son traitement qui lui était déposé chaque matin sur sa table de nuit pour que personne ne lui pose de questions. Harry détestait toujours le prendre, mais Ron veillait à ce qu'il n'oublie aucune dose et il savait que c'était pour son bien.
Flitwick lui avait rappelé le plan de secours s'il sentait sa magie devenir incontrôlable, Mrs Pomfresh avait beaucoup pleuré en s'excusant, mais son professeur de sortilèges avait été rassurant et c'était tout ce qu'il lui fallait. Quelqu'un qui l'accepte, le conseille, sans être envahissant. Le professeur Flitwick lui avait fait promettre de venir le voir si ça n'allait pas, s'il avait besoin de se défouler, et cela allait très bien à Harry qui n'aurait pas supporté de devoir aller à l'infirmerie dès qu'il se sentait un peu mal.
Harry aimait beaucoup son professeur. Ils s'étaient beaucoup rapprochés l'année dernière puisqu'il avait accepté de l'aider avec les Sortilèges de sa mère et il lui avait beaucoup parlé de Lily. Harry lui faisait confiance pour qu'il garde pour lui ses révélations. Et il savait que le fait que le professeur le sache ne pourrait que le soulager d'un poids.
Un poids qu'il aurait toujours en lui ; celui de se souvenir précisément de comment ses parents étaient morts, que le seul souvenir qu'il avait d'eux était leurs dernières paroles...
– Je savais que mes parents étaient morts de l'Avada, dit Harry avec difficulté. Mais le voir en vrai, c'est différent. Et puis... (il prit une grande inspiration). Quand il y a des Détraqueurs près de moi... Je me rappelle du jour où ils sont morts... J'entends leurs dernières paroles... J'entends Voldemort qui tue mes parents, mon père qui dit à ma mère de s'enfuir... Ma mère qui le supplie de la tuer à ma place... Il lui a laissé le choix. Il lui a laissé la possibilité de partir, mais elle a... Elle est restée, elle s'est sacrifiée. Et mon père, aussi...
Harry s'interrompit à temps pour ne pas dire que sa mère était morte à cause de lui. Il savait que ce n'était pas vrai, que Voldemort l'aurait sans doute tuée quoi qu'il arrive, mais cette culpabilité ne le quittait vraiment jamais. Tout ça pour une fichue prophétie !
– Tout le monde serait bouleversé par de tels souvenirs, le rassura Flitwick qui avait pâli en comprenant ses paroles et semblait horrifié à son tour. Il est tout à fait normal que vous soyez triste et en colère. Ce n'était pas très délicat de la part du professeur Maugrey.
– Je vais mieux. Je vais bien, assura Harry en essuyant ses larmes. Mais c'est juste que parfois ça remonte et... Je n'avais personne à qui en parler.
Dans ces moments, Sirius lui manquait plus que tout. Seul lui arrivait à lui faire oublier ses images. Mais son Miroir était dans sa valise et ce n'était pas la même chose de lui parler à travers une glace qu'en vrai. Il aurait voulu un câlin, il aurait voulu que Sirius tente de le rassurer, avant de partir dans un grand éclat de rire et lui raconter comment sa mère avait repoussé son père une énième fois, lui raconter une blague amusante qu'ils avaient faite pendant leur scolarité avec son père... Il aurait voulu qu'il lui change les idées, lui fasse boire d'autorité le chocolat chaud de Kreattur et qu'ils parlent pendant des heures de ses parents, comme ils avaient l'habitude de le faire quand Harry n'allait pas bien. Il aurait voulu être avec Sirius aujourd'hui, mais il ne le pouvait pas.
– Vous n'avez pas besoin de vous excuser. Vous savez que vous aurez toujours une oreille attentive ici, assura Flitwick en lui souriant doucement.
Harry le remercia sincèrement. Il savait que le professeur était là pour l'aider et cela comptait énormément pour lui. Même si ce n'était pas aussi chaleureux et doux qu'avec Sirius, il se sentait accepté et comprit et c'était tout ce dont il avait besoin dans ces moments.
– Vous êtes toujours d'accord pour m'aider avec les sortilèges de ma mère ? demanda-t-il pour changer de conversation.
– C'est avec grand plaisir que je vous aiderai, assura Flitwick. Avez-vous des idées en tête ? Il me semble que vous aviez bien avancé sur ses carnets.
– En fait, oui. Remus... enfin, le professeur Lupin, il est en train de monter sa propre librairie et il y a une invention que ma mère avait commencé à imaginer. Elle n'est pas terminée et il y a sans doute beaucoup d'améliorations à apporter. J'ai pu commencer quelques petites choses, mais il y a des combinaisons de sorts qui me posent problème, expliqua Harry.
– Montrez-moi ça.
Harry ne loupa pas le regard rempli d'excitation de son professeur. Il songea qu'il n'était pas le seul, finalement, à être impressionné par ce que faisait sa mère. Il espérait juste pouvoir terminer cette invention en son honneur. Avec l'aide de son professeur, il ne doutait pas qu'il y parviendrait.
Il ne savait pas pourquoi, mais il avait besoin de réaliser cette invention. Il adorait lire les carnets de son père qui étaient très drôles et remplis de conseils, mais ceux de sa mère avaient quelque chose de particulier, de magique. Il aimait toutes les inventions qu'elle avait créées et il voulait se sentir proche d'elle. Il avait l'impression qu'en terminant cette invention, il pourrait enfin tourner la page. Faire quelque chose avec sa mère, même si elle n'était plus là pour le voir.
Quand Harry retrouva ses amis pour le cours de Sortilèges, Ron s'excusa, mais Harry lui assura qu'il n'y avait pas de quoi. Hermione lui serra le bras pour lui faire comprendre qu'ils étaient là et que tout allait bien se passer. Et oui, Harry le pensait. Tout allait bien se passer. Il n'était pas seul.
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– Mr Potter, entrez, entrez, dit Bathsheda avec jovialité en laissant passer le garçon aux cheveux noirs de jais dans son bureau.
Elle l'observa quelques instants avec douceur, se demandant comment leur rendez-vous allait se passer. Cela faisait un peu plus d'une semaine que la rentrée avait eu lieu et elle avait l'impression de ne pas s'en sortir trop mal. Les élèves ne venaient pas trop vers elle pour le moment, mais elle savait que le tutorat des premières années fonctionnait très bien. Les Préfets se sentaient beaucoup plus impliqués et lui faisaient des rapports réguliers sur les personnes sous leur surveillance.
C'étaient surtout les rendez-vous avec Poppy qui avaient un franc succès. Si certains avaient refusé d'y aller, la majorité des élèves en étaient ressortis rassurés. Des vaccins avaient été pratiqués, des os réparés ou même un problème d'asthme sorcier empêchant une Poufsouffle de voler sur un balai avait pu être traité.
Tout le monde n'était pas encore passé, mais Bathsheda avait vu avec angoisse des dossiers arriver sur son bureau avec le tampon « urgent » de Poppy. Il s'agissait des dossiers dits « inquiétants ».
Elle devait s'entretenir avec les élèves concernés, accompagnée de Minerva, puis transmettre les dossiers sérieux à Daisy Rodrigues, Directrice du Département de la famille, qui devrait enquêter sur les conditions de vie des enfants.
L'orphelinat Black n'était pas ouvert (Narcissa Malefoy leur avait envoyé une lettre leur indiquant qu'ils ouvriraient au mois de novembre, mais qu'ils avaient déjà accueilli des élèves qui n'étaient pas à Poudlard en vraie difficulté.)
Pour le moment, ceux de Poudlard pouvaient rester dans les murs du château, il n'appartenait qu'aux professeurs de s'assurer qu'ils soient soignés et suivis par un psychomage dépêché de Sainte Mangouste. Bathsheda comptait cinq cas suspects, dont un qui avait immédiatement été transmis à Mrs Rodrigues au vu des blessures infligées. Mais elle savait que la Maison Serpentard comportait encore plus de cas suspects et que Severus était très inquiet et protégeait ses serpents comme il le pouvait.
– Comment allez-vous ? demanda-t-elle à Harry.
– Je vais bien, merci professeur.
Bathsheda sourit en se disant que, oui, il semblait aller bien. Le cas de Harry était évidemment un peu particulier. Son rendez-vous avec Mrs Pomfresh n'avait été instauré que pour voir combien de potions il devait prendre, pour parler du rituel qu'ils devaient mettre en place si sa Magie explosait et pour voir s'il avait besoin d'un soutien émotionnel (qu'il avait refusé). Mais elle le sentait beaucoup plus en forme.
Elle se souvenait avoir été choquée la première fois qu'elle l'avait vu entrer dans sa salle de Runes l'année passée. Harry était si chétif, si petit, qu'elle s'était demandée comment il avait réellement pu combattre un basilic avec une simple épée. Puis, elle s'était attachée à ce garçon si charmant. Il y avait quelque chose chez Harry qui faisait que tout le monde gravitait autour de lui, sans qu'il ne s'en rende compte. Elle l'avait vu grandir, évoluer, se prendre de passion pour les Runes et les Sortilèges (à sa grande joie) et elle ne pouvait s'empêcher d'être soulagée de savoir qu'il y avait à présent une famille qui l'aimait.
– J'ai corrigé votre devoir supplémentaire de Runes, indiqua-t-elle en lui tendant la copie de Harry. C'est brillant.
– Merci professeur ! dit Harry les yeux brillants de joie.
– Mais il faut absolument que vous amélioriez votre écriture.
– Oh, c'est en cours, rougit Harry. Je sais que... Vous savez, quand on est élevé par des moldus, ce n'est pas évident d'écrire avec une plume.
– Je n'avais jamais réfléchi à cela, admit Bathsheda. Mais c'est vrai que les enfants nés de moldus ont plus de mal... Je devrais peut-être organiser des cours pour les premières années ?
– C'est une bonne idée, confirma Harry.
Elle lui sourit en songeant qu'il devrait venir plus souvent la voir s'il lui donnait des idées comme ça.
– Vous souhaitez me parler de quelque chose en particulier ?
– Pas vraiment, vous savez déjà beaucoup de choses, remarqua Harry en riant.
– Comment va votre Magie ? s'enquit-elle.
– Plutôt bien. J'ai appris cet été à gérer la puissance, donc normalement je ne devrais pas tuer malencontreusement un élève, rit Harry. Et parfois je me sens un peu... fouillis ? proposa-t-il avec hésitation sans sembler savoir comment présenter les choses. Mais les potions m'aident et mes amis aussi, donc ça devrait aller.
– Oui, le professionnel qui vous a ausculté nous a indiqué qu'il vous faudrait une bonne année pour que votre Magie ne soit véritablement calme. J'ai parlé avec Miss Granger et Mr Weasley et ils semblent très préparés à une éventuelle explosion magique, lui dit-elle. Ils seront là pour vous aider en cas de besoin, ainsi que les professeurs.
Bathsheda sourit en se souvenant de ses entretiens avec les deux meilleurs amis de Harry.
Hermione Granger avait parlé pendant très longtemps, essentiellement de Harry, s'inquiétant de sa situation et lui demandant si les mesures mises en place étaient suffisantes. Ils avaient ensuite parlé des perspectives de carrière de la brune qui, pour la première fois, avait semblé hésitante. Mais Bathsheda était persuadée qu'elle pourrait faire ce qu'elle souhaitait, qu'il lui fallait simplement trouver la chose qui la passionne assez pour utiliser son incroyable intelligence.
Ron Weasley avait aussi été très inquiet pour Harry, et, ne sachant pas ce qu'il voulait plus tard, ils avaient étudié ses matières fortes, ses faiblesses. Elle espérait qu'avec les axes qu'elle lui avait conseillés il pourrait trouver quelque chose qui l'intéresse.
– Je n'en doute pas, dit-elle. J'ai étudié votre dossier et, à l'exception de votre écriture, je n'ai pas vraiment de conseils à vous donner. Continuez comme ça. Nous avons vu une véritable amélioration depuis l'année dernière et je tiens à ce que vous continuiez comme ça. Les potions...
– Je travaille avec Draco Malefoy, coupa Harry un peu gêné, pour m'améliorer.
Elle tenta de ne pas montrer sa surprise, mais cela dut se voir, puisque Harry sourit malicieusement.
– Je sais, c'est étonnant.
– Surprenant, en effet, sourit Bathsheda qui connaissait bien la haine qui animait les deux élèves, mais positif pour l'harmonie entre les Maisons. Je sais aussi que vous prenez des cours particuliers avec le professeur Flitwick et vous avez aussi des devoirs supplémentaires en Runes par votre incroyable professeur que je suis.
Harry éclata de rire.
– Vous êtes vraiment top, confirma Harry.
– Merci, Mr Potter, sourit-elle ravie de savoir qu'il appréciait assez ses cours pour lui dire une telle chose. Comment est-ce que vous vous organisez ? Je ne voudrais pas que vous soyez débordé par tout ça. Surtout si le Quidditch est rétabli cette année.
Les yeux de Harry se mirent à briller, comme s'il avait compris que la Coupe reprendrait bien sa place. Elle savait qu'elle ne devait pas en parler, mais l'emploi du temps de Harry l'inquiétait assez pour qu'elle lui en parle. Il ne servait à rien qu'il soit débordé et qu'il explose en raison du stress. Il fallait éviter une deuxième Hermione Granger et elle s'était promis qu'aucun de ses élèves ne passerait ses soirées à travailler au lieu de s'amuser.
– Donc la Coupe aura lieu ? demanda Harry.
– Je n'ai rien dit, dit Bathsheda en chuchotant. Mais je devrais vous enlever des points pour ce que vous avez fait, soupira-t-elle faussement. Deux tournois de Quidditch... Et je vais être obligée d'y assister en tant que Directrice de Gryffondor. Quelle catastrophe !
– Vous n'aimez pas le Quidditch ? s'horrifia Harry.
– Pas le moins du monde, répondit-t-elle en grimaçant. Mais je ferai un effort pour venir vous applaudir dans l'équipe de Poudlard.
– Je ne serai peut-être pas pris, rougit Harry.
– Je ne suis peut-être pas une fanatique du Quidditch, mais j'ai assez entendu parler de vous pour savoir que vous êtes le meilleur Attrapeur de l'école.
Harry rougit jusqu'à la racine des cheveux et elle lui sourit. Elle aimait encourager ses élèves et leur dire qu'ils étaient bons quelque part, elle trouvait ça beaucoup plus positif que de simplement leur parler de leurs faiblesses.
– Donc, votre emploi du temps, reprit-elle pour recentrer le débat. Vous ne devez surtout pas vous épuiser. Si vous faites partie de l'équipe et que vous tenez vraiment à suivre des enseignements avancés en Runes et en Sortilèges, je veux vous prévenir que je n'accepterai pas que vos autres notes baissent et, surtout, je veux que vous puissiez vous reposer et vous amuser.
– Je peux y arriver, assura Harry. Si je vois que c'est trop j'arrêterai quelque chose, promis.
– Pas les potions, dit-elle en sentant qu'elle se devait d'insister connaissant son désamour pour cette matière.
– Pas les potions, répéta Harry un peu déçu.
– Si vous sentez que c'est trop, n'hésitez pas à venir me voir. Mais je veux que vous arrêtiez de travailler le soir après vingt-heures et, surtout, pas de travail le dimanche. Sinon vous ne tiendrez pas.
– Vingt-et-une-heures ? demanda Harry.
– Vingt-heure-trente, mais uniquement sur vos enseignements classiques, concéda-t-elle. Vous ferez vos devoirs supplémentaires le samedi, uniquement si vous en avez le temps.
Harry soupira légèrement, mais hocha sa tête.
– Je ne laisserai pas un de mes élèves finir en burn-out cette année, conclut Bathsheda. Vous savez qu'avec les potions que vous prenez et votre Magie, vous allez être plus fatigué que les autres. Je suppose que Miss Granger et Mr Weasley pourront vous aider en cas de problème.
– Oui.
– Parfait. Ensuite, avez-vous une idée de ce que vous souhaiteriez faire plus tard ?
Harry haussa ses épaules, légèrement incertain, ce qui ne l'étonnait pas plus que ça. Il était rare que les élèves sachent réellement ce qu'ils voulaient effectuer comme métier plus tard. Elle-même n'avait eu aucune idée d'avenir avant sa septième année et un entretien avec le professeur McGonagall qui lui avait dit qu'il ne fallait surtout pas gâcher son talent et qu'elle ferait des merveilles comme professeur.
– Je sais que je ne veux pas devenir Auror ou Briseur de sorts, dit finalement Harry.
– C'est important d'exclure, en effet, affirma Bathsheda.
– Je veux simplement un travail où je ne risque pas ma vie à chaque fois.
Elle songea que c'était une très bonne chose. Il avait fait son travail d'Auror à un an et il méritait bien une vie tranquille.
– D'autres idées ?
Harry rougit.
– Aucune idée n'est stupide, vous savez.
– J'aimerais bien... Je sais que c'est compliqué, mais j'adore le Quidditch et...
– Attrapeur professionnel, donc, comprit immédiatement Bathsheda. Et les Runes ? Les Sortilèges ?
– Je ne sais pas trop ce qu'il y a comme possibilités de carrière, admit Harry.
– Je vous ferai parvenir des prospectus pour regarder. Mais je pense que, si vous aimez ces deux matières, il faut vraiment tout donner. Cela vous donnera un plan de secours si jamais votre carrière de Quidditch ne marche pas, dit-elle d'un ton rassurant. Pour le Quidditch, vous en savez sûrement mieux que moi, mais si c'est réellement quelque chose qui vous intéresse, je ne peux que vous suggérer de vous abonner à un magazine spécialisé, de lire des ouvrages spécialisés et surtout de vous entraîner. Beaucoup pensent qu'il suffit juste de monter sur un balai, mais même votre talent ne sera pas suffisant. Il s'agit de travail, comme tout. Si vous vous sentez capable alors donnez tout et j'espère sincèrement que vous y arriverez.
– Merci professeur !
Elle vit qu'il était soulagé qu'elle n'ait pas essayé de lui dire que c'était impossible et qu'elle lui avait donné des conseils concrets. Mais Bathsheda était persuadée que tous les rêves étaient réalisables, avec beaucoup de travail. Elle voulait accompagner ses élèves, mais surtout leur donner de vraies pistes pour savoir comment y arriver. Elle était là pour cela, après tout.
– Autre chose ?
– Non, répondit Harry en haussant les épaules.
– Alors j'ai quelques devoirs pour vous, sourit-elle en lui tendant des devoirs supplémentaires que Harry attrapa avec joie. Vous me les rendrez quand vous aurez le temps, rien ne presse, nous ne sommes qu'à la première semaine de cours. Mais si vous avancez bien, nous pourrons sans doute commencer à tracer des Runes plus complexes dès janvier, voire des cercles de protection, proposa-t-elle.
– Ça serait super ! Merci !
Bathsheda sourit quand Harry sortit du bureau. Elle espérait sincèrement qu'il choisisse un métier en rapport avec les Runes. Il était trop doué pour qu'elle le laisse filer, mais elle savait que Filius voulait aussi qu'il se spécialise en Sortilèges. Elle n'avait plus qu'à espérer qu'elle soit plus inventive pour le garder près d'elle et l'emmener sur le chemin délicieux des Runes.
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– Tu m'as corrigé mon devoir ? s'étonna Susan quand Harry lui déposa un bout de parchemin sur la table.
– Bien sûr, dit Harry en s'installant à côté de Hannah pour le dîner.
– Tu as le droit d'être là ? s'étonna Justin en voyant Harry dîner à leur table.
– Je ne sais pas, murmura Harry sur le ton de la confidence. Je prends le risque. Mais Ron discute avec Anthony et Dean sur l'opportunité d'ouvrir un club d'échecs à Poudlard et Hermione n'arrête pas de parler des elfes de maison, donc j'ai besoin de soutien.
– Les elfes de maison ? C'est quoi ça ? demanda Justin en fronçant ses sourcils.
Si Susan et Hannah semblèrent surprises que Justin ne sache pas ce que c'était, Harry se fit un plaisir de lui expliquer tout ce qu'il savait, comprenant que le né-moldu n'en avait jamais entendu parler. À la fin, il ne fut même pas étonné de voir le Poufsouffle s'horrifier.
– Mais ce sont des esclaves !
– Tu devrais parler à Hermione, conseilla Harry. C'est sa grande passion en ce moment.
Peut-être que la S.A.L.E aurait un nouvel adhérent s'il analysait bien l'air indigné de Justin. Il adorait Hermione, vraiment, et il trouvait que son combat était justifié, mais il n'était simplement pas persuadé que le moyen d'y parvenir soit le bon, ce qu'elle ne semblait pas comprendre l'ayant pratiquement obligé à prendre un badge pour la sale.
– Il a raison, Harry, dit Luna en s'installant à côté de Harry à la table des Poufsouffle. Le traitement des elfes est injuste. Tu devrais le savoir toi-même.
– Bien sûr que je le sais, répondit Harry un peu vexé de passer pour le méchant. Je vous rappelle que j'ai libéré un elfe qui était maltraité, je lui ai donné un toit, je lui donne des chaussettes et je le paye. Donc j'ai fait ma part.
– Mais ce n'est pas suffisant, dit Justin avec sérieux. Il y a combien d'elfes qui sont maltraités dans ce monde ?
– Beaucoup trop, assura Luna. Mon père dit toujours que si les elfes décidaient de se rebeller ils écraseraient les sorciers sans trop d'efforts.
Harry expliqua à Justin que la plupart des elfes aimaient réellement leur travail, qu'ils se sentaient utiles, et surtout que la magie de la famille sorcière qui les employait s'infiltrait en eux, les rendant plus forts. Il était essentiel qu'ils soient affiliés à des familles. La seule chose étant qu'ils ne devaient plus être traités comme des moins que rien, mais Harry savait qu'il faudrait plus que quelques badges pour convaincre les sangs-purs de changer leur comportement. Hermione était une née-moldue et il était persuadé que personne ne l'écouterait si elle venait bouleverser leurs traditions comme ça.
– Donc tu ne veux rien faire ? demanda Hermione qui venait d'arriver à leur table et qui avait écouté son petit discours et fronçait ses sourcils.
– Ce n'est pas ce que j'ai dit. Tu veux tout changer, tu veux les libérer, mais ça serait une catastrophe. Et puis, les sangs-purs n'accepteront jamais de changer et de t'écouter si tu prônes uniquement leur libération, dit Harry.
– Parce que je suis une née-moldue ? dit Hermione un peu sèchement.
– Oui, parce que tu es une née-moldue, répondit Harry en la regardant dans les yeux. Tu aimerais que des sangs-purs viennent te donner des conseils sur la façon d'organiser le monde moldu ?
– Ce n'est pas pareil ! s'écria Hermione les joues rouges. Moi je sais que...
– Que tu as raison ? Mais Hermione tu as parlé avec Kreattur non ? Tu sais bien que les elfes ont besoin de la magie de leurs familles, ils aiment travailler pour les familles. Tu veux les libérer, mais tu vas juste les condamner en faisant ça.
– Je n'arrive pas à croire que tu dises ça ! s'horrifia Hermione un peu vexée. Je pensais que tu serais de mon côté. Tu as bien vu Dobby, non ?
– Ce n'est pas parce que je ne suis pas d'accord avec toi que je ne suis pas de ton côté. Bien sûr que les elfes doivent être protégés, mais il faut y aller en douceur. Tu veux tout modifier, tu veux tous les libérer, mais ce n'est pas ce qu'ils veulent. Imagine si Sirius donnait un vêtement à Kreattur ? Il irait sans doute se jeter en haut d'une tour... dit Harry après un instant de réflexion.
– Et donc, on laisse cette situation comme ça ? s'horrifia Hermione qui lui jetait des regards noirs. C'est ridicule !
– Et toi tu veux partir tête baissée sans penser qu'il y a peut-être des choses que tu ne comprends pas, s'agaça Harry.
– Ce sont des esclaves et tu veux les laisser comme ça ! Les familles qui ont des elfes sont...
– J'emploie des elfes. Tu es vraiment en train de me traiter d'esclavagiste ? demanda Harry en lui jetant un regard noir.
– Pas toi, mais...
– Toutes les familles ne sont pas comme Croupton, dit brusquement Harry. Il y a beaucoup de gens qui traitent bien leurs elfes, c'est comme toutes les familles.
– Ce n'est pas la peine de s'énerver, intervint Hannah en lui donnant un coup dans le bras pour l'interrompre. Hermione a trouvé quelque chose en quoi elle croit, la moindre des choses c'est de la soutenir.
– Mais je la soutiens ! assura Harry en fixant Hermione. Je t'assure que je te soutiens. C'est juste tes méthodes qui ne me plaisent pas.
– Quelles méthodes ? demanda Susan qui semblait être d'accord avec Harry.
– Hermione a décidé de tricoter des habits pour les elfes de Poudlard pour les forcer à se libérer.
Susan écarquilla ses yeux.
– Tu ne peux pas faire ça ! s'écria Susan. Tu imagines tous ces elfes sans endroit où aller ? Ça serait criminel et très dangereux pour eux. Ils aiment leur travail, Hermione, tu ne peux pas les libérer contre leur volonté...
– On peut peut-être trouver quelque chose de plus diplomatique, proposa Justin qui sentait la tension entre eux.
– Diplomatique ? répéta Hermione en fronçant ses sourcils.
– Si Harry dit vrai, les elfes ont besoin de Maîtres pour survivre, dit Justin avec une voix très douce qui empêcha Hermione de lui lancer son fameux regard noir. Donc, le problème c'est surtout de faire en sorte qu'au sein de leurs familles les elfes soient bien traités, non ? Si, déjà, tu traites ce problème, peut-être que les elfes seraient plus heureux et ils pourraient garder leur travail, non ?
Hermione réfléchit un long moment avant d'hocher sa tête.
– Pourquoi pas.
– Écoute Hermione, dit finalement Harry en voyant qu'il l'avait vraiment vexée, je te soutiendrai toujours. Mais tu m'as toujours dit quand j'allais trop loin, cette fois c'est à moi de le faire. Si tu veux améliorer leurs conditions de vie, je te soutiendrai, mais je ne suis pas d'accord avec le principe de libérer tous les elfes alors qu'eux-mêmes n'en n'ont pas envie.
Hermione soupira et hocha sa tête en sa direction. Il la sentait un peu plus froide, mais il savait qu'il ne pouvait pas toujours la suivre aveuglément. Il y avait beaucoup de choses qui lui échappaient encore et c'était normal, ils avaient été élevés tous les deux par des moldus.
Mais, à présent, Harry avait discuté avec des sangs-purs, il avait compris leur peur. Et il était persuadé que la façon de penser de Hermione était justement ce dont les sangs-purs avaient peur : un changement drastique, calqué sur le monde moldu, sans aucune réflexion sur les traditions sorcières. C'était le meilleur moyen pour se mettre à dos une partie de la population sorcière.
– Tu porteras mon badge ? demanda Hermione avec espoir.
– Je porterai un badge quand tu auras trouvé un nom meilleur que sale, proposa Harry avec un sourire en coin.
– On ne dit pas sale, mais S.A.L.E, Société d'Aide à la Libération des Elfes de maison, corrigea Hermione les joues rouges.
– C'est un nom horrible, confirma Hannah en éclatant de rire.
– Je peux t'aider à trouver un autre nom ? proposa Justin les yeux brillants. Je trouve que c'est un sujet passionnant.
– Moi aussi je veux adhérer à la S.A.L.E., dit Luna.
Hermione haussa un sourcil, visiblement surprise, avant de leur sourire largement.
– Vraiment ?
– Bien sûr, confirma Luna. Tu as raison Hermione, il faut protéger ces créatures.
Hermione lança à Harry un regard triomphant et il décida qu'il valait mieux laisser couler. Il était sûr que Hermione était assez intelligente pour réfléchir à tout ça et trouver la meilleure façon d'aider les elfes à son échelle. Il ne pourrait jamais douter d'elle. Il savait qu'elle était en colère contre lui et qu'elle écrirait sans doute à Remus avec lequel elle avait beaucoup parlé des elfes, mais il espérait qu'un jour elle comprendrait pourquoi il faisait ça. Il voulait qu'elle réussisse, qu'elle soit entendue, et pour cela, elle devait mettre de l'eau dans sa bièraubeurre.
– J'ai une question sur ta correction, Harry, dit Susan pour rompre la tension.
Harry vit que Hermione discutait avec ses nouveaux partenaires dans la protection des elfes et se pencha sur le devoir de Susan pour lui expliquer pourquoi sa traduction était mal formulée.
Le repas se déroula de manière plus posée et Hermione ne reparla pas des elfes. Harry était un peu surpris qu'on les laisse s'installer à la table des Poufsouffle pour le dîner, mais aucun professeur ne vint leur faire de remarques.
– On mange ensemble demain matin ? demanda Luna à Harry.
– Bien sûr. Comme tous les mardi et vendredi, confirma Harry ravi de la retrouver après deux mois d'été sans la voir.
– Tu continues à courir ? demanda Susan.
– Pourquoi? Tu es intéressée ?
– Aucune chance, dit Susan avec une moue dégoûtée sur le visage.
– Mais oui, on est allé courir ce matin avec George. Ça fait du bien de reprendre ses habitudes, sourit Harry avant de se taire en voyant le directeur se lever.
Le bruit des conversations de la Grande Salle s'estompa.
– Mes chers élèves, dit Dumbledore en souriant largement.
Harry sentit son cœur tambouriner quand le directeur le regarda, puis se tourna vers la table des Serpentard. Draco tourna son regard vers lui et Harry leva ses deux pouces en l'air. Justin fronça ses sourcils en le voyant faire, alors que Hermione semblait réfléchir à ce que Dumbledore pouvait annoncer.
– Il a été porté à ma connaissance par deux élèves que le Quidditch allait manquer à Poudlard cette année, commença Dumbledore.
Des murmures approbateurs s'élevèrent des quatre tables.
– Ne me dites pas qu'on va avoir du Quidditch cette année, grommela Hermione. Et moi qui pensait avoir une année tranquille.
Harry vit que les jumeaux sautaient presque d'impatience sur le banc des Gryffondor.
– Votre vœu aura été exaucé, dit le directeur en souriant largement, la Coupe de Quidditch aura lieu cette année !
Harry crut qu'il allait devenir sourd tant l'explosion de joie fut bruyante. Les jumeaux se levèrent en applaudissant, bientôt suivis par les anciennes équipes de Quidditch, puis par l'intégralité de la Grande Salle.
Hermione, elle, se retourna tout de suite vers Harry, comme si elle avait compris qu'il était à l'origine de ça.
– C'est toi, n'est-ce pas ? chuchota-t-elle alors que les Poufsouffles s'exclamaient à leur tour.
– Comment tu le sais ?
– Parce que tu es toujours dans ce genre d'histoires, dit Hermione avec un sourire amusé. Et tu avais un sourire trop heureux depuis quelques jours.
Harry lui sourit à son tour, comprenant qu'elle ne lui en voulait plus autant.
– Comment tu as fait ça ? demanda Susan qui souriait largement.
– C'est un travail commun, répondit Harry sans s'épancher.
Hermione continuait de le regarder fixement et il devina, sans vraiment savoir comment, qu'elle avait très bien compris qui était le deuxième élève dont avait parlé Dumbledore.
– Votre nouvelle amitié est vraiment étrange, murmura-t-elle en levant ses yeux au ciel.
– On n'est pas amis, répliqua Harry d'une voix lasse.
– Vraiment ? dit Hermione en ricanant d'un air de dire qu'elle ne le croyait pas du tout.
– Je t'assure que c'est vrai !
Dumbledore fit un signe de la main à tous les élèves pour réclamer le silence.
– Je vais donc demander à Angelina Johnson de Gryffondor, Anthony Cadwallader de Poufsouffle, Roger Davies de Serdaigle et Graham Montague de Serpentard de s'approcher pour récupérer leurs badges de capitaine.
Harry se leva pour applaudir Angelina qui rougissait de plaisir, bientôt suivi par les jumeaux et toute l'équipe de Gryffondor qui sifflaient de joie.
– Ce n'est pas tout, dit Dumbledore quand les capitaines eurent reçus leurs badges. Les sélections auront lieu le dernier week-end de septembre pour vous laisser le temps de vous entraîner. Chaque équipe devra être composée d'un joueur principal et d'un joueur remplaçant à chaque poste. En effet, les équipes pourront être amenées à évoluer.
Les élèves semblaient tous suspendus aux lèvres de Dumbledore.
– Sous les recommandations de deux de vos camarades et grâce à leur travail très abouti, nous avons contacté les écoles de Durmstrang et de Beauxbâtons. Chaque école devra constituer une équipe la représentant. L'équipe de Poudlard affrontera les équipes de Beauxbâtons et de Durmstrang dans un Tournoi inédit afin de gagner la Coupe des Trois Écoles.
– Oh non ! s'écria Hermione, dépitée.
Mais la déception de Hermione fut noyée sous l'explosion de joie. Les élèves hurlaient, sifflaient et sautaient de joie à cette annonce. Même les professeurs ne pouvaient cacher leur excitation alors que McGonagall frappait dans ses mains à son tour, un sourire ravi étirant ses lèvres.
– Seuls les élèves ayant réussi les sélections pour intégrer l'équipe de leur Maison pourront prétendre passer les sélections pour l'équipe de Poudlard, expliqua Dumbledore quand le calme fut revenu. Mrs Bibine et l'ensemble des Directeurs de Maisons seront nommés juges pour constituer l'équipe. Nous avons également l'incroyable chance d'avoir l'ancien joueur des Frelons, Ludo Verpey, qui viendra commenter les matchs. Je vous remercie. Bonne nuit à tous.
– Harry je te déteste, dit très sérieusement Hermione en le fusillant du regard. Deux fois plus de Quidditch, c'est une blague ?
– Désolé Hermione, dit Harry en éclatant de rire. Tu vas voir, ça va être amusant.
– C'est brillant ! confirma Susan, les yeux brillants de joie.
– Ne l'encourage pas là-dedans, grommela Hermione.
– Tu ne veux pas essayer ? demanda Harry.
Hermione se contenta de le frapper doucement surle bras et de se lever sans lui jeter un regard.
– Ça va lui passer, s'amusa Hannah.
– Je vais la rejoindre. À demain !
Harry courut entre les tables pour rattraper Hermione par le bras. Elle leva les yeux au ciel mais ralentit le pas pour qu'il puisse la suivre. Il tenta de s'excuser, mais elle le fusilla du regard et il estima qu'il était plus intelligent pour lui de ne pas insister.
– Deux Coupes. Quidditch. Dangereux, grommela-t-elle tout bas.
– Fariboles, lança Harry à la Grosse Dame.
Ils eurent à peine le temps de pénétrer dans la Salle Commune que Harry fut attiré contre George et Fred qui le prenaient dans leurs bras.
– Merci Harry ! dirent les jumeaux d'une même voix en sautant sur place, bientôt suivis par Harry.
– Comment vous savez que c'est moi ? demanda Harry.
– On a nos sources, rirent les jumeaux.
– Harry ! s'écria Angelina en fonçant sur lui à son tour. Merci pour ça !
– Je n'arrive pas à croire que personne d'autre n'ait eu l'idée ! renchérit Katie.
– C'est splendide ! confirma Alicia.
Harry sourit à son ancienne équipe de Quidditch et vit que les élèves étaient surexcités dans la Salle Commune, à l'exception notable de Hermione qui attrapa un livre et s'installa dans un fauteuil, l'air dépité.
– Alors vous tentez l'équipe de Poudlard ? demanda Harry à la cantonade.
– Bien sûr ! dirent les jumeaux en se tapant dans la main.
– On a une revanche à prendre sur les français après la Coupe du monde ! renchérit Lee Jordan. J'espérais pouvoir commenter les matchs, mais Verpey est le meilleur, c'est génial qu'il vienne ! Un grand homme.
– Nous on ne sait pas, admit Angelina en posant une main sur son badge avec fierté. On aime l'équipe de Gryffondor mais on est bien ensemble.
– Les meilleures, confirma Fred en lui faisant un clin d'œil appuyé qui la fit rougir. Je dirais même, Angelina, que sans toi, l'équipe de Gryffondor est perdue.
George ricana dans son coin et Harry le suivit, amusé de voir Angelina sourire largement à Fred sous le compliment.
– Ça a toujours été le séducteur entre nous, murmura George à son oreille.
– Étonnant, dit Harry en haussant un sourcil. Où est ton Serdaigle ?
– Mon Ser... Oh, dit George en riant. C'est terminé. Tu avais raison, les Serdaigle ne peuvent pas apprécier mon génie.
– S'il ne sait pas apprécier tes blagues, il n'est pas pour toi, dit Harry très sérieusement. Et Marcus ?
– Tu as remarqué, toi aussi ? dit George en jetant un coup d'œil au septième année qui détourna le regard. Je crois qu'il m'aime bien.
– Tout le monde t'aime bien, répondit Harry en lui tapant le bras.
– Même toi ? dit George en le regardant fixement dans les yeux.
– Bien sûr, assura Harry sans pouvoir s'empêcher de rougir en voyant le regard insistant du roux qui éclata de rire en le voyant faire.
– Content de le savoir, marmonna George.
– Et toi Ron ? dit Harry en se tournant vers son meilleur ami qui était venu les rejoindre. Tu penses tenter ta chance cette année ?
Ron rougit légèrement et finit par hausser les épaules.
– Pourquoi pas. Je ne sais pas si...
– On pourrait s'entraîner avant si tu veux ? proposa Harry qui se retenait de sauter de joie.
Il savait que Ron adorait le Quidditch mais n'avait jamais osé tenter sa chance. Ils en avaient beaucoup parlé par lettre cet été et Harry était sûr qu'il pourrait y arriver. Ça serait tellement génial s'ils faisaient du Quidditch ensemble.
– Granger va adorer savoir que ses deux meilleurs amis sont dans l'équipe de Gryffondor, remarqua Fred en riant.
Ron rigola et Harry vit qu'il semblait soulagé que ses frères ne se moquent pas de lui. Harry les remercia du regard.
– Quand auront lieu les sélections ? demanda Harry à Angelina.
– Le dernier week-end pour celles des Maisons, on doit tout organiser sur un week-end. Et celui d'après ce seront les sélections pour l'équipe de Poudlard, dit Angelina. Nous passerons les derniers, le dimanche après-midi, indiqua-t-elle avant de hausser le ton. TOUS LES POSTES SONT REMIS EN JEU N'HÉSITEZ PAS À VOUS INSCRIRE SUR LA LISTE !
Harry s'installa à côté de Hermione qui se faisait un malin plaisir à ne pas croiser son regard.
– Je te déteste, Harry Potter.
– Tu aimes le Quidditch au fond de toi.
– Je connais surtout de très beaux sortilèges pour t'empêcher de te présenter aux sélections si tu m'embêtes, répliqua Hermione en lui tirant la langue.
– Tu viendras quand même ?
– Juste pour toi, souffla Hermione. Et pour Ron s'il souhaite passer les sélections, mais ça ne m'enchante pas.
– Merci. J'ai besoin que tu sois là.
Hermione lui sourit légèrement.
– Tu as peur de ne pas être pris ? comprit-elle.
– Oui.
– Enfin, Harry tu es le meilleur Attrapeur de l'école !
– Ça ne veut rien dire, dit Harry en soupirant.
– Que je sois là ou non ne changera rien.
– Bien sûr que si. Tu es la personne qui m'a toujours soutenu, tu es... mon porte-bonheur ! assura Harry en lui souriant largement.
– Je croyais que c'était le collier de ta mère, ton porte-bonheur.
– Mon collier ne pourra pas m'encourager dans les gradins, rétorqua Harry avec un sourire en coin.
– Je serai là, promit Hermione en levant ses yeux au ciel.
– Merci, dit Harry sincèrement.
– Tu crois que je vais t'abandonner maintenant ? Et puis, je pourrais emmener un livre ?
– Bien sûr, sourit Harry.
– Et donc, Malefoy et toi vous avez créé ça tous les deux ? demanda Hermione.
– Comment tu sais que j'étais avec lui ? s'étonna Harry.
– Je vous ai vus à la bibliothèque, dit Hermione sur le ton de l'évidence. Vous n'êtes pas vraiment discrets si vous voulez cacher votre amitié.
– Ce n'est pas...
– Oui, vous n'êtes pas amis, se corrigea Hermione. Vous passez juste tout votre temps ensemble, vous vous êtes vus des tas de fois pendant les vacances, vous vous appelez par vos prénoms et vous avez créé une Coupe de Quidditch pour pouvoir jouer dans la même équipe, mais vous n'êtes pas amis, ironisa-t-elle.
Harry rougit légèrement en se disant que, vu comme ça, cela pouvait porter à confusion.
– Tu sais Harry que tu peux tout me dire, dit Hermione en posant une main sur son bras l'air très sérieux.
– Euh, oui. À quel sujet ?
Hermione sourit simplement, de son sourire supérieur qu'elle avait quand elle connaissait une réponse, mais ne voulait pas en parler et laisser les autres le découvrir par eux-mêmes.
– N'importe quel sujet. Même Malefoy. Je ne l'aime pas, mais je suis prête à t'écouter si tu as un problème.
– Euh ok. Merci Hermione. Et pour les elfes de maison...
– J'ai compris, dit Hermione en levant sa main pour l'interrompre. Nous ne sommes pas d'accord, j'ai entendu tes arguments. Je vais donc me liguer avec Luna et Justin pour te prouver que tu as tort.
– J'espère que tu réussiras, dit sincèrement Harry. Mais n'oublie pas que ce sont des créatures qui savent aussi ce qui est bon pour elles. Ne cherche pas à prendre des décisions pour tout le monde.
– Je te promets que je vais y réfléchir, assura Hermione en lui souriant.
.
L'effusion s'était emparée de Poudlard, bien plus même que pour le Tournoi des Trois Sorciers. Harry eut du mal à rejoindre son premier cours le lendemain. Il ne savait pas comment, mais Poudlard tout entier semblait savoir qu'il avait organisé cette Coupe. Les secrets le restaient rarement à Poudlard. Il arriva en retard d'une minute en Potions et vit les regards moqueurs des Serpentard qui savaient qu'il allait perdre des points.
– En retard Potter. Voilà qui vous coûtera cinq points.
Harry souffla et s'installa à sa table habituelle. Hermione était installée avec Ron et lui lança un petit regard agacé à l'idée qu'il ait fait perdre des points. Son regard se transforma en regard furieux quand Draco arriva avec cinq minutes de retard, mais que Rogue ne lui retira aucun point.
– Installez-vous, Mr Malefoy, dit Rogue avec un sourire malfaisant. Comme vous le voyez, aujourd'hui nous allons travailler sur les antido...
Rogue s'interrompit dans sa phrase quand Draco s'installa à côté de Harry et lui tapota l'épaule pour lui dire bonjour, comme s'ils étaient de vieux amis. Harry eut l'impression que tous les regards convergeaient vers eux alors qu'il faisait de la place pour le blond. Il n'y avait aucun doute ; Draco ne s'était pas installé là pour se moquer de Harry, mais bien pour l'avoir comme partenaire. Il comprit qu'en faisant cela Draco indiquait à tout le monde de l'évolution de leur relation. Harry ne savait pas s'il devait en être content ou être effrayé à l'idée d'être encore le point de mire de toute l'école.
– Donc, les antidotes, reprit Rogue après avoir repris contenance.
– On assiste aux sélections ensemble ? demanda Draco en attrapant le chaudron, après avoir ordonné à Harry de découper les ingrédients.
– C'est un rendez-vous ? murmura Harry avant de rigoler.
Il s'étrangla en croisa le regard glacial de Rogue en baissa sa tête pour découper ses pousses de chêne.
– On doit sélectionner l'équipe de rêve, répondit Draco en chuchotant à son tour. Il faut qu'on connaisse les forces et faiblesses des autres.
– Ça marche, approuva Harry en faisant un signe de tête à Draco.
Il savait qu'assister aux sélections avec Draco Malefoy allait faire beaucoup parler à Poudlard. Lui-même ne savait pas vraiment pourquoi il avait accepté, mais c'était une bonne façon de faire la paix et d'avancer. Ils allaient montrer à tout le monde qu'il y avait plus qu'une trêve. Tout ce qu'il espérait, c'était qu'on allait le laisser tranquille avec ça. Une année sans problème, à pouvoir jouer dans l'équipe de Poudlard, était-ce possible ?
.
Sirius soupira en voyant une femme sortir de la pièce, le visage rempli d'espoirs, alors que Narcissa à ses côtés rayait d'un coup de plume bien net la fiche de candidature.
– Hors de question.
– Qu'est-ce qui ne va pas avec elle ? soupira Sirius.
– Elle est incompétente, dit Narcissa avec une voix sèche. Elle ne comprend rien aux enfants et je doute qu'elle connaisse réellement le monde sorcier. Enfin, Sirius, elle ne connaît même pas les traditions sorcières !
– Il faut lui apprendre.
– Sirius, nous avons des enfants à nous occuper. Je n'ai pas le temps de former des gens comme ça. Je veux bien que nous prenions un né-moldu, mais qui a des connaissances basiques en magie, tout de même ! Elle n'a eu que deux BUSE !
– Elle était motivée.
– Motivée pour sortir avec toi oui, répliqua Narcissa d'un air dégoûté.
Sirius devait reconnaître qu'ils n'avaient eu que des candidatures féminines et que nombre d'entre elles n'étaient pas intéressées par l'orphelinat, mais par lui.
– On doit gérer des enfants maltraités, Sirius, ce n'est pas un rendez-vous galant. Tu n'as pas vu les deux petits que nous avons accueillis en urgence au Manoir. La personne qui doit venir m'aider doit pouvoir gérer cette situation. Les enfants doivent être sa priorité et je n'en démordrai pas.
Sirius soupira légèrement. D'un côté, il avait envie d'en terminer avec tout ça. Ils avaient vu des dizaines de candidatures et il en avait assez. De l'autre, il savait que Narcissa avait raison et que la personne qui allait l'aider devait être compétente.
– Il ne reste qu'une personne, dit Sirius en attrapant le dernier dossier. Liam Grant.
– Un homme ? s'étonna Narcissa.
– Sang-mêlé. Il travaille pour le service de l'aide sociale à l'enfance moldu. Il est parti du monde magique pour s'occuper de sa mère moldue qui était malade, mais qui est décédée aujourd'hui. Il voulait revenir dans le monde sorcier, et voilà.
– Intéressant, dit Narcissa en regardant son dossier et ses expériences professionnelles. Il a travaillé dans une association humanitaire moldue auprès des enfants en état de famine. Lui, il sait ce qu'il fait au moins !
– Je me trompe ou c'est lui qui t'intéresse plus que ses expériences ? ricana Sirius en lui montrant la photo que Liam avait laissé dans son dossier.
Sirius devait reconnaître que le jeune homme était plutôt présentable et très mignon. Cheveux châtains clairs bouclés, visage avenant, yeux noisette rieurs et un petit sourire en coin qui devait faire tomber beaucoup de filles et de garçons.
– Je suis mariée, siffla Narcissa.
– Et alors ? Ça ne t'empêche pas de regarder.
Narcissa rit légèrement et Sirius vit à sa grande joie qu'elle était un peu gênée. Voir Narcissa gênée était si rare qu'il se jura de garder cette image en tête toute sa vie.
– Il arrive dans quelques minutes, indiqua Sirius en regardant sa montre. Tu as expédié les autres rendez-vous.
– Ce n'est pas ma faute si aucune ne correspondait au profil.
– Et comment vont les deux enfants que vous avez récupérés ?
L'orphelinat était loin d'être prêt. Il n'ouvrirait que dans un bon mois, il était complètement en travaux, ils n'avaient pas d'équipe pour s'en occuper pour le moment, mais plusieurs cas avaient attiré leur attention. Ils travaillaient en collaboration avec Poudlard et le Ministère et Sirius était effaré en se rendant compte du nombre d'enfants en difficulté.
À Poudlard, les signalements étaient directement dirigés vers le département de Daisy Rodrigues qui menait des enquêtes. Mais pour le moment ces cas étaient non-prioritaires puisque les enfants étaient en sécurité à Poudlard.
C'étaient les cas d'enfants encore chez eux qui les inquiétaient beaucoup. Daisy Rodrigues avait réussi à obtenir l'accord du Magenmagot et, à présent, dès qu'un acte de magie involontaire était détecté dans un environnement moldu, un représentant du Département de la famille se déplaçait pour expliquer aux parents ce qu'il se passait. Si, dans la plupart des cas, tout s'était bien passé, le représentant officiel avait déjà fait plusieurs signalements.
L'un d'eux avait été si inquiétant que deux enfants avaient été enlevés d'une famille moldue en toute urgence et avaient été envoyés à Sainte Mangouste pour des soins. N'ayant nulle part où aller, Narcissa les avait recueillis au Manoir Malefoy jusqu'à ce que l'orphelinat soit présentable.
– C'est compliqué, admit Narcissa. Le garçon, William, est adorable. Il a toujours protégé sa petite-sœur et c'est lui qui a pris la majorité des coups. La fille, Lyra... Je pense qu'elle a énormément de puissance magique, mais elle a dû la contenir toute sa vie. Elle a vu son frère se faire frapper pour la protéger et je crains qu'elle n'ait des troubles très longtemps. Ils ont vécu des choses terribles tous les deux, soupira Narcissa. Mais ils sont heureux d'être au Manoir. Je pense qu'il leur faudra du temps, mais ils sont contents de nous aider à rénover l'orphelinat.
– C'est une bonne chose, affirma Sirius.
Sirius savait que la situation des deux enfants avait profondément choqué Narcissa qui avait fait des pieds et des mains auprès du Ministère pour les accueillir malgré l'absence de structure officielle. Cela lui avait été accordé, notamment grâce à son mari très influent et grâce à Daisy Rodrigues avec laquelle Sirius avait déjeuné la veille et qui semblait ravie de cet arrangement. Elle n'avait cessé de vanter les qualités humaines de Narcissa (Sirius n'avait pu s'empêcher de ricaner à ces mots) et de lui assurer que les enfants étaient entre de bonnes mains.
– Tu as fait forte impression à Daisy Rodrigues.
– C'est une femme compétente, reconnut Narcissa. Mais nous avons encore beaucoup de travail à faire, comme tu le sais.
Sirius le savait très bien. Depuis que Harry était parti, il ne s'ennuyait pas. Entre la chasse aux Horcruxes et l'orphelinat, il était rare qu'il se couche avant une heure avancée, ne lui permettant même pas de passer un coup de Miroir à son fils qui lui manquait tant.
– Tu devrais te reposer, dit soudain Narcissa en le couvant d'un regard inquiet. Tu travailles trop.
– Tu peux parler, toi.
– Je dors très bien, je te remercie.
Narcissa était en effet toujours aussi belle. Elle ne semblait jamais fatiguée et Sirius la détestait pour ça.
– J'ai beaucoup de choses à penser.
– Tout ira bien à Poudlard, dit doucement Narcissa.
– Je le sais. Mais il y a aussi Vol... Tu-Sais-Qui. Est-ce que Lucius t'a parlé du coffre de Bella ?
– Bien entendu, dit Narcissa d'un ton suffisant.
– Tu sais que...
– Sirius, ce n'est pas le moment d'en parler. Mais, comme je l'ai indiqué à mon cher mari, je peux tout à fait gérer cette mission, dit Narcissa d'un ton catégorique. Je n'ai pas besoin que tu essaies de m'en dissuader.
– Au contraire, dit Sirius avec un air fier sur le visage. J'étais sûr que tu serais partante. Je n'ai jamais douté de toi.
– Sage décision, dit Narcissa avec un sourire presque timide comme si elle était contente que Sirius lui fasse un tel compliment, mais qu'elle ne savait pas vraiment comment réagir. Bien, nous allons peut-être accueillir notre futur collègue ?
– J'espère, je ne supporterai pas une autre journée comme ça, souffla Sirius en se levant souplement pour ouvrir la porte.
Liam Grant ressemblait totalement à sa photo et Sirius sentit tout de suite qu'il était le bon. Il ne savait pas si c'était une vraie bonne impression ou s'il voulait juste en finir, mais il espérait sincèrement qu'il conviendrait à Narcissa.
– Bonjour Mr Grant, entrez, je vous prie.
Liam pénétra dans la pièce et, quand Sirius vit Narcissa sourire au jeune homme, il soupira de soulagement. Il la connaissait assez pour savoir qu'il lui plaisait. Ils avaient trouvé la bonne personne pour les aider.
.
– Vous êtes sûrs qu'on a le droit de faire ça ? demanda anxieusement Hermione.
– Chut ! s'écrièrent Harry et Ron d'une même voix.
Hermione se tut en comprenant que, non, ils n'avaient pas vraiment le droit de faire ça. Ils étaient tous les trois cachés sous la cape d'invisibilité de Harry, mais Ron commençait à être très grand et ils devaient avancer les genoux pliés pour ne pas être repérés.
Heureusement pour eux, ils ne croisèrent personne dans les couloirs. C'était le dimanche et la majorité des élèves travaillaient ou étaient dans leur salle commune. Ils avaient seulement croisé un groupe de Poufsouffle qu'ils avaient facilement évité en se glissant dans une alcôve.
Hermione savait qu'ils ne devaient surtout pas parler pour éviter que les tableaux ne les remarquent et ne puissent informer le directeur (c'était Harry qui leur avait dit que c'était sans doute comme cela que le directeur pouvait tout savoir sur ce qu'il se passait à l'école). Elle se sentait à la fois coupable à l'idée de violer le règlement de nouveau et en même temps terriblement excitée à l'idée de faire ça.
Quand Ron poussa la porte des toilettes des filles, son cœur rata plusieurs battements.
– Harry, quelle surprise ! s'écria Mimi quand ils ôtèrent la cape de leurs épaules.
– Salut Mimi, répondit Harry.
Hermione ricana en voyant Mimi tenter de séduire son meilleur ami. Ron ne se cachait même pas et tournait le dos à Harry pour cacher son fou-rire.
– Vous êtes sûrs de vouloir faire ça ? demanda Harry très sérieusement en se tournant vers eux. Ça va sans doute être...
– Bien sûr que oui, le coupa Ron. On a déjà discuté de tout ça ensemble. Hermione ?
Hermione se dit que c'était le moment de dire non. Après tout, ils venaient ici pour elle. Son anniversaire était demain et ils lui avaient promis une surprise. Elle ne s'était simplement pas attendue à descendre dans la Chambre des Secrets aujourd'hui. Son esprit aventureux de Gryffondor prit le dessus sur sa raison.
– Je... Oui, on le fait, dit Hermione en hochant sa tête.
Harry sourit légèrement et se tourna vers le robinet en sifflant en Fourchelang, la faisant frissonner. Il sauta en premier dans le toboggan et Hermione se pencha un peu anxieuse, se demandant si elle avait vraiment envie de faire ça.
– Désolé, dit Ron derrière elle.
– Désolé pour q... AAAAH !
Hermione ne put contrôler son cri alors que Ron la poussait dans le toboggan en riant. Elle finit par se laisser gagner par l'hilarité et elle tomba dans les bras de Harry qui l'avait attendue pour la rattraper. Ron, lui, s'étala de tout son long sur les cadavres de souris.
– Bien fait, dit Hermione en lui tirant puérilement la langue.
– Il t'a poussé ? devina Harry en éclatant de rire à son tour.
– Elle n'aurait jamais sauté, dit Ron avec un sourire en coin.
– Bien sûr que si ! dit Hermione en relevant fièrement la tête.
Les garçons rigolaient sans rien répondre, ce qui la vexa un petit peu, avant qu'ils ne s'avancent dans le couloir. Elle savait, bien sûr, qu'il n'y avait pas de basilic ici, mais l'ambiance du tunnel sombre et la perspective d'entrer dans l'antre de Serpentard ne la rassurait pas plus que ça.
– Ron ça va ? demanda Harry.
Hermione se tourna vers son ami qui était un peu pâle. Il regardait le plafond avec appréhension, mais avança courageusement dans le tunnel.
– C'est là où les pierres se sont effondrées après l'attaque de Lockhart, lui expliqua Harry en désignant les filaments blancs, ce sont les professeurs qui ont solidifié la structure, on avait peur que ça ne s'effondre à nouveau.
– Très puissant, assura Hermione qui sentait les énergies magiques circuler.
Elle rattrapa Ron et posa sa main sur son bras pour lui donner du courage.
– On peut remonter si tu veux, dit-elle doucement.
– Non, non. J'ai besoin de voir, dit Ron un peu tendu.
Elle pouvait le comprendre. Ginny avait été emmenée ici il y a un an et demi. Il n'avait pas pu aller jusqu'au bout pour la sauver et elle comprenait qu'il avait, lui aussi, besoin de tourner la page. Elle ne voyait que l'aspect historique et magique des choses, mais Ron était beaucoup plus émotif et concerné qu'elle.
Harry siffla de nouveau quand ils se retrouvèrent face à un mur sur lequel étaient gravés deux serpents entrelacés avec des émeraudes à place des yeux.
Hermione ne put s'empêcher d'écarquiller les yeux de stupeur en pénétrant dans la Chambre. Elle était longue, humide, froide et austère. Elle remarqua tout de suite d'immenses piliers de pierre sur lesquels étaient sculptés des serpents puis la statue de Salazar Serpentard, au fond de la salle.
Hermione sentait son cœur tambouriner. Même sans le basilic, il régnait ici une ambiance inquiétante, presque de magie noire. Hermione se rapprocha instinctivement de Ron qui était le plus proche d'elle et qui lui attrapa le bras comme s'il ressentait la même chose. Harry, lui, faisait le tour de la Chambre comme s'il était chez lui.
– C'est tellement dommage qu'il n'y ait pas de bureau. Salazar aurait pu nous laisser des livres ou des objets magiques, soupira Harry en faisant le tour de la pièce et tapotant certaines pierres comme s'il avait l'espoir de découvrir une pièce cachée.
Hermione frissonna en voyant une tache de sang sur le sol. Elle ne savait pas s'il s'agissait de celui du basilic, de Ginny ou de Harry et elle songea qu'elle préférait ne pas le savoir. Elle leva les yeux au ciel et remarqua qu'on ne voyait pas le plafond.
– On est sous le lac, indiqua Ron qui avait repris contenance et faisait de petits pas pour explorer la chambre. C'est immense !
– Et le basilic, d'où venait-il ? demanda Hermione en regardant autour d'elle à la recherche d'une cachette.
– Par la statue, expliqua Harry. Il suffit de lui parler en Fourchelang et elle s'ouvre. Ce n'est qu'une espèce de cave avec des tas de cadavres. Vraiment flippant si vous voulez mon avis. Tu veux y aller ?
– Sans façon, grimaça Hermione.
Harry s'approcha d'elle pour s'assurer qu'elle allait bien.
– Ça ne te ramène pas trop de souvenirs ?
– Je pense que vous en avez plus que moi, répondit Hermione en haussant les épaules. Je me souviens juste de deux yeux jaunes à travers le miroir. Et je me réveille des semaines plus tard. Avec une tonne de travail à rattraper.
– On notera que même pétrifiée tu as tout rattrapé et que tu as rendu tous les devoirs qu'on nous avait donnés, indiqua Ron avec un sourire large.
– C'est notre Hermione, dit fièrement Harry et Hermione se sentit rougir.
– Je ne...
– On n'y serait pas arrivé sans toi, dit sérieusement Ron en la fixant dans les yeux. Sans toi, Ginny serait morte, Poudlard serait fermé et... Par les caleçons de Merlin ! On ne serait pas allé voir des araignées géantes dans la forêt interdite ! Finalement, Hermione, tout est de ta faute.
Harry et Hermione éclatèrent de rire.
– C'était la faute de Hagrid, corrigea Hermione.
– Quoi ? Pas du tout ! dit Harry en essuyant ses larmes. C'est à cause de toi qu'on est allé le voir, pour savoir s'il avait des informations.
– Je rêve encore d'Aragog, dit Ron en frissonnant de dégoût. Et de ses enfants. Avec leurs pattes, toutes noires...
– Et leurs pinces, dit Harry qui fit semblant d'avoir des pinces avec ses doigts et claqua sa langue dans un bruit très fidèle à la réalité qui fit blanchir Ron.
– Arrête, Harry ! dit Ron en lui jetant un regard noir. Je le dis haut et fort, c'était la dernière fois que je suivais un de tes plans !
Hermione ne pouvait s'empêcher d'hocher la tête en signe d'accord avant de faire le tour de la Chambre, très impressionnée.
– Salazar doit se retourner dans sa tombe, dit soudain Harry en regardant Hermine. Une née-moldue dans son antre.
– Une Sang-de-Bourbe qui souille sa Chambre, murmura Hermione en faisant face à la statue de Salazar.
On voyait à peine sa tête tant elle était haute, mais pourtant elle ne se sentait pas petite. Elle se sentait même très grande. Sûre d'elle. Sûre de sa magie et de ses capacités.
– Dans tes dents, Salazar, dit-elle en relevant la tête alors que Ron et Harry approuvaient en se tapant dans la main.
– Joyeux anniversaire Hermione, dit Harry. Notre cadeau te plaît ?
– On sait comment impressionner une fille, remarqua Ron en ricanant, l'emmener dans une Chambre où il y avait un basilic et où Tu-Sais-Qui a marché. Sans parler de Salazar et de tous ses descendants. Charmant.
Harry et Hermione éclatèrent de rire.
– Merci les garçons, je suis contente d'avoir eu la chance de voir ça. Mais on n'y retourne plus, n'est-ce pas ? demanda Hermione qui frissonnait encore de l'ambiance morose de la Chambre.
– Non, dit Harry en regardant autour de lui. Je pense que c'était notre dernier voyage ici. Ron ?
– Je crois que c'est pour le mieux, assura le roux en regardant une dernière fois la statue. Salazar va dépérir lentement ici. Seul.
– On remonte ? demanda Hermione qui commençait à avoir froid.
Alors qu'ils s'attelaient à remonter à la surface, Hermione songea qu'elle avait beaucoup de chance. Elle avait retenu chaque petit détail de cette chambre, observé chaque chose qu'elle pouvait voir. Elle était l'une des seules à être venue ici et elle se sentait fière à cette idée. Cette Chambre était beaucoup moins impressionnante qu'elle n'y paraissait dans les livres. Mais, pour la première fois de sa vie, elle songea que ce n'était pas grave si les livres ne disaient pas la vérité, parce qu'elle la connaissait.
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– Où est-ce qu'on va ? demanda Hermione en voyant les garçons prendre les escaliers au lieu du couloir qui menait à leur Salle Commune.
– Viens, dit simplement Harry en l'attrapant par le bras. On doit juste faire un petit détour.
Hermione maudit Harry sur plusieurs générations quand son petit détour se transforma à monter les marches jusqu'au septième étage.
– Je... te... déteste...
– Tu devrais venir avec moi faire du footing, dit Harry qui semblait encore capable de sauter sur place même après leur ascension.
Elle maudit ses amis en voyant que Ron aussi semblait plutôt en forme.
– Le Quidditch, répondit-il en voyant son air dépité. Tu devrais t'y mettre.
– Je me mettrai au Quidditch quand Trelawney fera une vraie prédiction, marmonna Hermione.
– La prophétie est une prédiction, remarqua Ron.
Harry releva la tête et fixa Hermione plein d'espoir.
– Ron a raison. Elle a techniquement fait une vraie prédiction. Du coup, on commence quand ?
Hermione leva ses yeux au ciel.
– Hors de question.
– On y arrivera, marmonna Harry à Ron, mais Hermione l'entendit et le fusilla du regard.
– Pourquoi on est là déjà ? souffla-t-elle.
Harry lui lança un sourire énigmatique qu'elle n'aimait pas du tout et se planta face un mur, avant de commencer à faire des allers et retours devant. Elle regarda Ron pour lui demander si Harry était devenu fou, mais le roux observait Harry avec attention, comme si tout était normal. Une porte apparut finalement dans le pan du mur, Harry l'ouvrit et fit signe à Hermione pour qu'elle y entre la première.
Hermione posa instinctivement sa main sur sa baguette dans sa poche et entra dans la pièce secrète.
– SURPRISE !
Elle écarquilla les yeux en voyant la pièce. Il s'agissait d'un genre de petit salon, avec des fauteuils rouges et or comme ceux de la salle commune, des ballons accrochés tout autour de la pièce, une table remplie de gâteaux en tout genre dont un immense en forme de livre (elle vit immédiatement « L'Histoire de Poudlard » écrit sur le dessus). Accrochée au plafond, une banderole pendait joyeusement, indiquant : « Joyeux anniversaire Hermione ! » avec le dessin d'une fille aux cheveux broussailleux entourée de livres qui devait la représenter et qui avait sans doute été réalisé par Dean Thomas.
Mais surtout, la pièce était remplie des personnes qu'elle avait appris à aimer et apprécier. Harry et Ron, évidemment, ses deux meilleurs amis, ceux qui lui avaient sauvé la vie, qui lui avaient fait découvrir le mot « amitié » et qui avaient toujours été là pour elle, (même quand il fallait lui dire qu'elle déraillait).
Susan et Hannah qui lui souriaient largement en tapant dans leurs mains, les yeux brillants d'émotions de l'avoir surprise. Celles qui avaient été ses premières amies filles et qui lui avaient tant apporté depuis un an, avec lesquelles elle pouvait se mettre à rigoler sans raison, avec lesquelles elle pouvait parler de tout et de rien sans jamais être jugée.
Il y avait aussi les jumeaux et Ginny, évidemment, les Weasley qui avaient toujours papillonné autour d'eux. Elle eut la surprise de voir Justin Finch-Fletchley (avec lequel elle parlait des elfes de maison) et Hermione ne put s'empêcher de remercier Harry intérieurement car elle était sûre qu'il était à l'origine de l'invitation.
Il y avait aussi Luna qui portait ses éternelles boucles d'oreilles en forme de radis et qui lui souriait gaiement. Elle se souvenait avoir été parfois désagréable avec la blonde, ne la comprenant pas toujours. Aujourd'hui, et après avoir passé des heures à parler des elfes de maison, elle la comprenait enfin. Luna avait une intelligence particulière, qui ne correspondait pas du tout à la sienne. Hermione avait simplement traité Luna comme on l'avait traité quand elle était plus jeune : avec supériorité. Et Hermione s'en voulait. Luna lui avait déjà dit que ce n'était pas grave, mais Hermione était heureuse de savoir qu'elle était là et de pouvoir tout faire pour tenter de se faire pardonner.
– C'est... qu'est-ce que... Waouh !
– On sait que le jour de ton anniversaire est demain, dit Harry en lui donnant un petit coup de coude. Mais bon, il n'y avait qu'aujourd'hui pour réunir tout le monde. Donc, voilà.
– C'était ça votre surprise ? devina Hermione avant de serrer Harry contre elle. Merci les garçons, merci ! Vous n'étiez pas obligé.
Elle enlaça rapidement Ron, un peu plus gênée à cette idée. Le roux se racla la gorge à son tour en rougissant.
– Tu es notre meilleure amie, dit simplement Ron en rougissant. Bien sûr qu'on peut faire ça pour toi.
– Ron a contacté tout le monde, expliqua Harry.
– J'ai fait les gâteaux bien sûr, dit Susan en s'avançant vers elle.
– Et moi j'amène ma bonne humeur, ce qui est bien suffisant, rit Hannah en la prenant dans ses bras. Joyeux anniversaire Hermione.
Hermione fit le tour de la pièce et fut ravie de pouvoir partager son anniversaire avec toutes ces personnes. Elle se retrouva bien vite dans un fauteuil, une part de gâteau dans la main, à rire avec tout le monde. Elle se demanda comment elle avait fait, toutes ces années, sans avoir d'amis.
Elle aimait ce groupe, elle aimait toutes ces personnes hétéroclites qui faisaient tous des efforts pour s'entendre pour elle. Elle n'avait jamais aimé fêter son anniversaire, mais aujourd'hui était différent. Aujourd'hui, elle était entourée de gens qui comptaient.
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Quand tout le monde fut parti et qu'il ne resta plus qu'elle et Harry (Ron étant parti avec Susan en discutant de Quidditch, la seule chose sur laquelle ils s'entendaient), Hermione ne put s'empêcher de fixer le collier en pierre que lui avait offert Harry, avant que ce dernier ne dépose un paquet sur ses genoux.
– C'est de la part de Sirius, lui indiqua Harry en voyant son air étonné.
Hermione écarquilla légèrement ses yeux avant de sourire.
– Il n'était pas obligé de...
– Ne lui dis jamais ça, murmura Harry sur le ton de la confidence. La dernière fois, il m'a dit que si je continuais de lui dire ça, il achèterait la boutique entière pour moi.
– Il n'oserait pas faire ça ? s'horrifia Hermione.
– Tu le connais un peu, non ? rit Harry.
– Merci pour le collier, sourit Hermione en touchant le pendentif avec sa main droite. Il est magnifique.
– Il y a une Rune au dos du pendentif, expliqua Harry en attrapant le pendentif pour la lui montrer. C'est une Rune de protection roumaine, je ne sais pas si ça marche vraiment, mais normalement ça te protège des mauvais sorts.
– Super, souffla Hermione avant de fixer le livre sur les pierres précieuses. Merci surtout pour le livre.
– Je ne doute pas que tu vas le lire attentivement. Tu pourras en parler à Ron, il adore les pierres.
Hermione haussa un sourcil, légèrement surprise, mais ne fit aucun commentaire.
Elle attrapa le petit paquet de Sirius et y découvrit un joli peigne à grosses dents, surmonté d'un magnifique papillon dont les ailes vertes étaient constellées de petites pierres brillantes multicolores.
– Il est vraiment magnifique, murmura Hermione sous le charme.
Elle attrapa la petite lettre qui accompagnait le présent.
Chère Hermione,
Joyeux anniversaire !
Tu dois te demander pourquoi je t'offre ça, j'en suis sûr. Tu trouveras ta réponse dans un livre que Remus va t'envoyer et qui parle des coutumes des sangs-purs (il n'a pas pu l'envoyer pour ton anniversaire puisqu'il n'était pas encore approvisionné).
Dans les traditions des sangs-purs, il est courant d'offrir aux garçons une montre. Généralement, on en offre une au dix-septième anniversaire. Mais l'entrée à Poudlard a toujours été importante pour tout sorcier et il n'est pas rare qu'on offre une première montre, plus classique, aux onze ans du sorcier (Harry a d'ailleurs reçu la sienne cet été).
Pour les filles, les cadeaux varient, mais comme les garçons elles reçoivent quelque chose à leurs onze et dix-sept ans. Je ne vais pas te mentir, à dix-sept ans, c'était souvent une bague de fiançailles chez les sangs-purs ! Comme je sais que tu n'as pas eu la chance d'avoir un cadeau sorcier pour ton entrée à Poudlard (et que j'aime que les traditions et les cadeaux soient respectés) j'ai décidé de t'en faire un.
Je ne savais pas vraiment quoi choisir, il y a énormément de choses dans les coffres et j'ai honteusement demandé de l'aide à ma cousine. Généralement, on offre un bijou de famille ou encore un bien plutôt précieux. Tu vas me dire que tu n'es pas une Black, ce que j'entends, mais tu fais partie de la famille malgré tout.
Je dois avouer qu'à chaque fois que je vous vois ensemble, avec Harry, j'ai l'impression de me revoir avec James. Vous avez ce lien presque indestructible entre vous. Je ne te remercierai jamais assez d'avoir été là pour lui, quoi qu'il se passe, mais aussi de le pousser à devenir meilleur. Je sais que, tous les deux (mais aussi avec Ron !), vous vous aidez mutuellement, vous vous poussez dans vos retranchements et vous êtes de meilleures personnes ensemble. Je ne sais pas ce que signifie votre lien, mais sache que, pour moi (et Remus) tu fais partie de notre famille comme membre honoraire. Et, à ce titre, tu as le droit d'accéder aux biens de la famille (il faut dire que certains prennent la poussière et qu'il est grand temps qu'ils soient utiles à quelqu'un).
Ce peigne (qui fait aussi office de broche, selon Andromeda) est un bien plutôt ancien qui a appartenu à Cedrella Black, qui est de ma famille éloignée (je ne suis même pas sûr d'être vraiment relié à elle). Elle a été rayée de la tapisserie des Black car elle s'est mariée avec Septimus Weasley, le frère d'Arthur Weasley ! (le monde est petit, n'est-ce pas ?). Même si elle a été reniée, elle a fait une carrière très prometteuse au sein du Ministère de la Magie. Si je te raconte cette histoire, c'est parce qu'elle a fait déposer un projet de loi il y a quelques années (avant de décéder) visant à améliorer les conditions de vie des elfes de maison. Ça a eu peu d'incidence, mais je suppose que c'est quelque chose que tu peux retrouver dans certains livres.
Le peigne est resté dans le coffre des Black tout ce temps, comme signe de l'infamie qu'avait portée Cedrella à la famille. Je l'ai trouvé magnifique et je sais que même Andromeda était impressionnée. Je me suis dit que tu aimerais l'histoire qu'il y avait derrière, en raison de ton amour pour les elfes.
Ce peigne est magique et il te permet, d'un simple coup de peigne, d'avoir une coiffure parfaite (ou quelque chose dans ce style, il y a des indications dans le paquet qui sont signées de ma cousine qui connaît ce type d'artefact).
Je sais que tu honoreras l'héritage de Cedrella.
Joyeux anniversaire.
Sirius Orion Black
La Noble et Très ancienne maison des Black.
« Toujours Black »
Hermione se rendit compte qu'elle pleurait quand Harry l'attira contre lui. Elle se blottit contre lui et sanglota honteusement contre lui. Harry ne fit aucun commentaire et il attendit qu'elle se calme en lui frictionnant le dos un peu gauchement.
– Désolée, balbutia-t-elle en essuyant ses larmes. C'est juste la lettre.
– Je peux ? demanda Harry avant de la parcourir du regard.
Hermione vit Harry sourire à certains moments, être ému à d'autres.
– Il a raison, tu sais, dit finalement Harry. Tu fais partie de la famille. Hermione, tu es...
Hermione vit Harry inspirer en hésitant légèrement.
– Dis-moi.
– Tu vas trouver ça stupide, en fait, rit nerveusement Harry. Je ne sais même pas si tu vas me croire, Hermione.
– Dis toujours.
Elle était intriguée, parce qu'elle avait effectivement l'impression que Harry lui cachait quelque chose depuis quelques semaines, sans savoir réellement ce que ça pouvait être. Qu'est-ce qui pouvait être pire que celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom qui voulait revenir pour tuer Harry ?
– Tu sais, ma pierre, dit Harry en la sortant de dessous sa cape. Touche-la.
Hermione attrapa la pierre sans hésiter et ressentit de nouveau la petite étincelle de chaleur au bout des doigts, sans que ça soit désagréable, mais plutôt comme une pulsation magique.
– Tu es la seule qui peut la toucher à part moi, dit Harry avec un sérieux étonnant.
Et Harry se mit à lui raconter tout ce qu'il s'était réellement passé en Roumanie. Le rôle de la pierre, Lily, le cristal de roche, la nuit où les parents de Harry avaient été tués...
Hermione n'arrivait pas à savoir si elle devait rire ou le croire. Alors, elle fit la seule chose qu'elle savait faire et qui la rassurait ; elle attrapa le livre que Harry lui avait offert avec son collier et l'ouvrit à la page du cristal de roche. Elle lut les trois pages qui en parlaient, avidement, avec urgence, ayant besoin de savoir le plus de choses possibles, avant de le reposer, sous le choc, en comprenant que ça recoupait les informations données par Harry.
– Harry, tu es sûr que...
– Je ne sais pas, admit Harry en haussant les épaules. Les roumains y croient, Ron y croit aussi... Et c'est sûr que cette pierre ne peut pas être touchée par d'autres personnes. Elle m'a sauvé la vie, donc oui, je suis sûr qu'il y a quelque chose avec cette pierre.
– Mais le fait que je puisse la toucher ?
– Je ne sais pas, souffla Harry. J'ai lu tous les carnets de ma mère et elle n'en parle pas. Je suis pourtant persuadé qu'elle en parle quelque part. Sirius m'a dit qu'elle avait fait des recherches, je suppose qu'elle a dû les laisser dans une des maisons des Potter, il faut simplement que je les trouve. Pour le moment, je ne sais pas.
– Et qu'est-ce que t'a dit le spécialiste des pierres en Roumanie ?
– La même chose que Ron, dit Harry en évitant son regard.
– Et qui est ? insista Hermione qui avait besoin d'avoir toutes les informations avant de pouvoir les trier et avoir une réaction.
– Ils ont parlé d'une sorte d'âme-sœur.
Hermione rougit immédiatement.
– Mais Stefan m'a expliqué qu'une âme-sœur en Roumanie est différente, enchaîna rapidement Harry. Pour lui, ça peut être une âme-sœur pas forcément sentimentale, mais aussi...
– Amicale, comprit Hermione en écarquillant les yeux.
– J'aurais dit un lien fraternel, personnellement, dit Harry après une hésitation en la regardant dans les yeux.
Hermione lui décrocha un sourire éclatant. Elle ne pouvait s'empêcher de se sentir rassurée. Elle aurait détesté savoir qu'une pierre allait décider de sa vie sentimentale. Elle n'était pas très penchée sur ces histoires magiques, de destinées et d'âmes-sœurs, mais l'idée que la pierre l'ait reconnue comme une sorte de sœur de Harry ne lui paraissait pas si horrible que ça.
– Fraternel, ça me va bien, confirma Hermione.
Harry relâcha le souffle qu'il avait pris et il sembla soulagé un moment, ce qui rassura Hermione. Ils étaient sur la même longueur d'onde.
– Je t'informe tout de suite que, si Sirius est informé, il ne va plus nous lâcher, grimaça Harry.
– Il m'a dit que je faisais partie de la famille, il ne voudrait pas que tu sortes avec ta sœur quand même ?
Harry éclata de rire.
– Et tu penses qu'il y a d'autres choses ? demanda Hermione. Tu as parlé de nos Magies, peut-être qu'on pourrait... Je ne sais pas, mais peut-être que nos Magies pourraient se connecter plus facilement ?
– Ça vaut le coup d'essayer. Je sais que mon père a participé aux protections de sang mises en place par ma mère, lui expliqua Harry après un temps d'hésitation. J'ai besoin de trouver ses carnets pour en savoir plus, mais j'ai le sentiment que c'est parce que leurs Magies marchaient ensemble qu'ils ont pu faire ça.
– Ce serait quand même plus cool qu'on puisse faire plus de Magie plutôt qu'une pierre nous impose de sortir ensemble, affirma Hermione avec intérêt.
– Je travaille sur une invention de ma mère et j'aurai besoin d'aide sur l'aspect Sortilèges, on pourrait essayer ensemble ? demanda Harry avec un grand sourire. Si vraiment nos Magies peuvent se connecter, on aura sans doute plus de succès ?
– Ça me va bien, sourit Hermione. Donc... pas d'âme-sœur ?
– Pas d'âme-sœur, confirma Harry. Frère ?
– Sœur, confirma Hermione en lui tendant sa main.
Quand Hermione attrapa la main de Harry, la pierre se mit à scintiller et les entoura d'une sorte de halo de lumière. Harry écarquilla les yeux.
– Cette chose est absolument flippante, conclut Harry en regardant sa pierre.
– Il t'arrive trop de choses étranges, même pour un sorcier, confirma Hermione, abasourdie. Est-ce que la pierre vient juste de confirmer notre lien ?
– Je crois.
– Par Godric... Une pierre nous a donné son accord, je crois que je ne vais pas m'y faire. Je dois absolument aller à...
– La bibliothèque, continua Harry en éclatant de rire. Allez, je viens avec toi. Je dois retrouver Draco pour un devoir de Potions. Tu veux t'installer avec nous ?
– Sans façon, dit Hermione avec dégoût. Je n'oublie pas qu'il me déteste, ce qui est réciproque.
– Vous devrez sans doute vous parler un jour.
– Le plus tard sera mieux, souffla Hermione. Ne m'oblige pas à faire le premier pas.
– Jamais, promit Harry.
– Harry, merci pour tout ça, dit Hermione en souriant légèrement. C'était le meilleur anniversaire que j'ai passé.
– Content que ça t'ait plu. On voulait vraiment que tu sois entourée. Et te montrer que tu comptes pour beaucoup de personnes.
– Rassure-moi, tu reviendras ranger la salle ? demanda Hermione quand ils sortirent de la Salle sur Demande. Tu ne vas pas laisser les elfes de maison le faire ?
– Mais non ! dit Harry en levant ses yeux au ciel. La salle se range toute seule. Allez, on doit arriver à la bibliothèque avant la fermeture.
Hermione s'horrifia à l'idée de ne pas pouvoir arriver à temps et entraîna Harry à sa suite avec urgence.
Harry songea qu'il valait sans doute mieux qu'elle ne sache pas que Dobby avait tout installé dans la Salle sur Demande le matin même (Sirius ayant insisté pour que l'elfe continue de travailler à Poudlard pour s'assurer que Harry soit en sécurité) et qu'il repasserait sans doute pour nettoyer. Ce qu'elle ignorait ne pouvait pas lui faire de tort.
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