PARTIE QUATRE – Harry n'a qu'un seul objectif cette année : gagner la Coupe de Quidditch des Trois Écoles. Mais c'est sans compter sur la lutte secrète contre Voldemort qui s'intensifie, les projets de Sirius et Remus, les menaces qui pèsent sur lui et de nouvelles relations qui viennent tout remettre en cause.

Bêta : AliceCullen0027 et NemoBuck98 (merci !)

Shadow : Merci pour ta review ! Je suis contente que la relation Hermione/Harry te plaise comme ça. Pour ma nouvelle fiction je n'avais pas pensé à intégrer les parents de Daphné dans l'histoire, mais c'est une très bonne idée, je vais y réfléchir, merci de m'y avoir fait penser ! Oh d'accord, intéressant ta licence. Je suis contente que ça te plaise en tout cas. Pour un Hermione/Justin je vais y réfléchir, j'avais déjà lu une histoire sur eux et ça peut être amusant. Alors pour le groupe d'amis, il y a déjà des sangs-purs dans leur groupe puisque Ron et Susan sont tous les deux des sangs-purs. Mais également Luna qui pourra lui apporter son éclairage sur les elfes. Le Trio continuera en effet à interagir au cours de l'année. D'ailleurs, Ron aura une place un peu plus importante dans la suite de l'histoire. Rufus et Amelia ne reviennent pas tout de suite il me semble haha, je ne peux malheureusement pas faire parler tous les personnages à chaque fois. J'espère que ce chapitre va te plaire. Bonne lecture à toi et merci !

Guest : Merci à toi pour ta review ! Je suis contente que ça te plaise. Bonne lecture pour la suite !

Aline : Merci beaucoup à toi !

Kccb : Merci pour ta review ! Je te souhaite également une très belle année 2021 !

Marie la Petite : Merci pour ta review !

Elia : Merci, bonne année à toi !

Lefoudeslivres : Merci à toi pour ta review ! Ah oui désolée, mais j'ai beaucoup de mal à écrire/lire des fictions Harry/Hermione. Pour le moment Harry est encore en recherche de quelqu'un haha, rien n'est figé. Bonne lecture pour la suite !

Stephanie : Comme d'habitude, je te remercie énormément pour ta review qui me fait super plaisir ! Je suis contente que l'histoire continue de te plaire. Ne t'inquiète pas moi aussi j'aurai postulé pour approcher Sirius, c'est évident. Je suis désolée mais il n'y aura pas de couple Harry/Hermione, j'ai essayé et c'était la direction de départ, malheureusement je n'ai pas réussi à l'écrire. Merci à toi en tout cas !

YsalonnaBlack : Merci pour ta review ! Haha je suis contente que l'absence de Harry et Hermione te fasse plaisir. Merci à toi !

Makiang : Coucou, bienvenue sur l'histoire alors ! Je te remercie pour ta review qui me fait super plaisir, je suis très contente que ça te plaise !

Mixou : Merci pour ta review ! Contente que ça te plaise !

N/A : Bonjour à tous et surtout une excellente année à chacun d'entre vous !

Comme vous l'avez vu le chapitre a mis plus de temps à être publié, mais je pense malheureusement que le rythme va rester assez irrégulier, puisque j'ai énormément de choses à faire à côté, mais promis je ne vous oublie pas et cette fiction aura une fin (avant 2022, promis !). Ce chapitre est plutôt un chapitre de transition, mais j'espère qu'il vous plaira, il pose des bases pour la suite de l'histoire.

Je voudrais d'abord mentionner qu'avec ce chapitre, l'histoire dépasse les 500.000 mots... Je ne sais pas si je suis contente ou complètement sous le choc de savoir que j'ai écris autant en moins d'un an... Donc merci à vous tous de continuer à me soutenir comme ça, de suivre les aventures de Sirius & Harry et de continuer à être là, c'est énorme pour moi, donc merci à chacun d'entre vous. Sans vous, l'histoire n'existerait pas !

J'en profite pour remercier mes incroyables et parfaites correctrices qui sont en train de corriger chaque chapitre de PAF (et, comme vous l'avez compris, c'est un travail de titan avec 500.000 mots), mais qui ont pris du temps pour corriger ce chapitre pour que vous puissez l'avoir rapidement. Donc un immense merci à AliceCullen0027 et NemoBuck98 qui font ce travail fantastique ! Rien ne serait pareil sans vous deux, donc merci d'être là et d'apporter votre bonne humeur et vos corrections à cette histoire.

Je mentionne également que AliceCullen0027 a publié un livre, quand deux familles modernes se rencontrent, Marion Blondel : si vous aimez les chevaux, les histoires de famille et les mystères, foncez le lire !

Bonne lecture à tous et à très vite !


Partie 4. Chapitre 3.

"Sélections"

Harry ne vit pas le mois de septembre passer. Il avait l'impression que tous les professeurs s'étaient concertés pour augmenter sensiblement leur quantité de travail. En plus de leurs recherches sur les antidotes en Potions (que Harry avait honteusement laissées à Draco), Maugrey les entraînait à résister à l'Imperium, les cours de Sortilèges étaient de plus en plus techniques et même Hagrid leur donnait des devoirs...

– Je dois montrer que je mérite ma place, expliqua Hagrid quand ils furent invités pour prendre le thé. Du calme, Crockdur !

Ron éclata de rire quand Crockdur bondit sur lui et entreprit de lui lécher consciencieusement les oreilles. À l'image de Hagrid, l'immense chien était bien moins féroce qu'il n'y paraissait. Crockdur, ravi de les retrouver, mit quelques minutes à se calmer et finit par poser sa tête sur les genoux de Ron, bavant abondamment sur sa robe de sorcier.

– Vous méritez votre place, Hagrid, dit gentiment Hermione.

Elle attrapa un gâteau qu'elle trempa un long moment dans son thé, ayant l'habitude depuis quatre ans. Les biscuits de Hagrid étaient bons, mais si durs qu'on pouvait se casser une dent si on n'y prêtait pas attention.

– Le cours sur les licornes était fantastique ! enchaîna Hermione les yeux brillants, repensant de toute évidence au moment où elle avait pu s'approcher de la créature.

– Tu dis ça parce que tu as pu la toucher, maugréa Ron. Nous aussi on aurait bien voulu.

– J'ai prévu un cours sur les Niffleurs, ils vont te plaire Ron, dit Hagrid en souriant, ravi de voir que ses cours puissent plaire.

Harry devait admettre que les cours de Soins aux Créatures Magiques avaient beaucoup changé depuis l'année passée. Hagrid avait pris beaucoup plus confiance en lui et parvenait à les intéresser avec son expérience. Même si certains cours pouvaient paraître ennuyeux ou dangereux, tout s'était bien passé pour le moment. Harry n'avait pas eu à protéger Draco d'un hippogriffe et il considérait cela comme une grande avancée.

– Pas de cours sur les dragons ? s'enquit Harry. Je suis déçu.

Hagrid et ses amis éclatèrent de rire en repensant au bébé dragon adopté par le demi-géant lors de leur première année.

– Charlie m'envoie toujours des nouvelles de Norberta, informa Hagrid. Elle se plaît bien là-bas. Elle a même eu des bébés il y a quelques mois.

Ron hocha la tête. Harry savait que Charlie le tenait informé régulièrement lui aussi. Harry espérait pouvoir revoir la dragonne l'été prochain en retournant en Roumanie.

– Vous pouvez nous raconter comment vous avez récupéré votre baguette ? demanda Hermione.

– J'ai reçu une lettre du Ministère me demandant de venir à une audition, expliqua Hagrid. Je ne savais pas pourquoi, mais le professeur Dumbledore m'a dit d'y aller.

– Mon père m'a dit qu'il a été informé dès le début de l'été, mais qu'il ne voulait pas gâcher votre surprise, indiqua Ron.

– Quand je suis arrivé, il y avait Amelia Bones et d'autres membres du Ministère, se remémora Hagrid avec une certaine émotion.

– Rufus était là il me semble, dit Harry en trépignant sur sa chaise.

– Oui. C'est lui qui m'a dit qu'ils avaient repris mon dossier et qu'ils reconnaissaient leur erreur. Ils m'ont déclaré innocent et m'ont dit que je pourrais avoir le droit de porter une baguette, si j'acceptais de passer au moins une BUSE en Soins aux Créatures Magiques.

– C'est une excellente chose, assura Hermione.

– J'ai travaillé tout l'été pour les passer, dit Hagrid en rosissant. Les professeurs m'ont beaucoup aidé. J'ai arrêté Poudlard en troisième année donc je n'étais pas très doué… mais le professeur McGonagall m'a donné quelques cours supplémentaires.

– Et puis, votre baguette ne vous a jamais vraiment quitté, n'est-ce pas ? dit Harry en désignant le parapluie posé en évidence contre l'un des murs de la cabane.

Hagrid rosit légèrement.

– Oui, hum, Ollivanders a été gentil et s'est assuré que le parapluie fonctionnait bien. Comme je suis habitué à m'en servir. Et puis, je n'ai pas vraiment besoin de baguette. C'est simplement...

– C'est simplement qu'il était temps que le Ministère reconnaisse son erreur ! affirma Hermione les yeux flamboyants. C'est honteux qu'ils n'aient rien fait plus tôt !

– Hagrid aurait dû t'engager comme avocate, rit Ron. Mais elle a raison.

– Harry, je sais que tout ça... commença Hagrid en se tournant vers lui, ses petits yeux remplis de larmes. Tout ça, c'est grâce à toi, sanglota-t-il en se mouchant avec une nappe. Sans toi, je serais toujours...

– Vous méritiez d'être innocenté après toutes ces années, dit gentiment Harry. Tout ça c'était la faute de Vol... enfin, de Vous-Savez-Qui, se corrigea-t-il à temps.

– Et puis on n'est pas allé affronter des araignées géantes pour vous laisser tomber après ! renchérit Ron.

– Aragog te passe le bonjour, Ron, ajouta malicieusement Hagrid.

Hermione rigola tellement fort qu'elle avala de travers et que Ron dut lui taper dans le dos pour qu'elle puisse respirer de nouveau.

– Amelia Bones m'a dit que d'autres dossiers étaient étudiés depuis cet été, dit Hagrid en regardant Harry.

– Oui. Elle a demandé le réexamen de toutes les affaires de personnes emprisonnées à Azkaban après la première guerre, pour s'assurer que tout le monde ait bien eu un procès. Pour le moment, trois dossiers posent problème et sont étudiés par les Aurors, si j'ai bien compris.

– C'est trois de trop, murmura Hermione.

– Amelia m'a dit qu'il y avait peu de chances qu'ils soient libérés, malgré tout, dit Harry en haussant les épaules. Mais ils ont encore beaucoup de travail.

– Et Sirius, comment il réagit ? s'enquit Hagrid.

– Il ne veut pas en entendre parler, grimaça Harry. Je crois que savoir qu'il y a eu d'autres personnes envoyées en prison sans procès lui fait trop de peine. Déjà pour vous, Hagrid... Il vous aime beaucoup et ce que vous avez vécu... C'était injuste.

Harry et Ron se regardèrent un court instant, se souvenant du moment où Hagrid avait été envoyé sans procès à Azkaban, par le Ministre de la Magie. "Terrible histoire" avait dit Fudge. Deux mots que Harry n'était pas près d'oublier.

Il se demanda si Croupton aussi s'était dit qu'il s'agissait d'une "terrible histoire" quand il avait condamné Sirius à perpétuité, sans lui laisser la possibilité de s'exprimer.

– L'avocat de Sirius a toutefois accepté d'assister toutes les personnes qui n'auraient pas eu de procès et...

– Oui, Maxwell, dit Hagrid avec un grand sourire. C'est lui qui était là pour m'assister le jour de l'audition. Pas très commode, ce bonhomme.

– Il est un peu dur, approuva Harry. Mais sans lui, je serais toujours chez les Dursley et... Enfin bref, rougit-il.

Hagrid lui tapota le bras si fort que Harry eut l'impression qu'il allait s'enfoncer dans le sol de la cabane.

– Harry, si tu savais comme je m'en veux de...

– De quoi ? dit Harry en souriant au demi-géant. Vous êtes le premier à m'avoir aidé, Hagrid. Vous avez été mon premier ami. Vous avez jeté un sort à Dudley, c'était... la plus gentille chose que quelqu'un n'ait jamais faite pour moi ! Vous m'avez donné un album avec les photos de mes parents… Sans vous... Vous avez fait bien plus que ce que vous ne pouvez imaginer, donc pas d'excuses !

Hagrid se moucha une nouvelle fois dans sa nappe, mais n'insista pas. Harry ne pouvait pas en vouloir à Hagrid qui, il en était sûr, avait informé Dumbledore de ce qu'il avait constaté chez les Dursley.

Hagrid avait toujours été là pour lui ; la première figure adulte dans sa vie, un référent dans ce nouveau monde qu'il ne connaissait pas. Le seul qui l'ait considéré comme ce qu'il était : un garçon normal de onze ans qui était terrifié à l'idée d'entrer à Poudlard. Le demi-géant avait toujours été là ; le protégeant, l'aidant à s'intégrer à Poudlard et lui permettant de trouver une oreille attentive quand il avait besoin d'aide. Sans Hagrid, il n'en serait pas là. Il lui en serait éternellement reconnaissant.

– Et ta Magie alors ? demanda Hagrid pour changer de sujet.

– Ça va, répondit Harry en haussant les épaules. Ron et Hermione m'aident bien.

Ses deux amis sourirent largement.

– Il faut dire que Harry n'aime pas prendre ses potions, ricana Ron, donc je dois lui forcer la main tous les matins.

– Mais sinon je maîtrise bien, affirma Harry. Parfois je lance des sorts un peu trop forts, mais ça va.

– L'autre jour en cours de Sortilèges, Harry a lancé un Accio tellement fort qu'il s'est retrouvé sous une pile de coussins, dit Hermione en pouffant.

Hagrid et Ron éclatèrent de rire alors que Harry rougissait.

– Le professeur Flitwick a dit que c'était parfaitement normal ! Vous êtes tous nuls, plaida Harry en les fusillant du regard, avant de rejoindre l'hilarité de ses amis.

– Les sélections ont lieu demain, c'est ça ? demanda Hagrid en se tournant vers Ron qui rougit. Tu vas te présenter ?

– Comment vous le savez ?

– Je vous ai vus vous entraîner avec Harry, l'autre jour, en passant devant le terrain de Quidditch, expliqua Hagrid. Tu as l'air doué.

– Merci Hagrid, dit Ron dont les oreilles avaient pris une teinte rose vif.

– Il est doué, affirma Harry. Tu dois juste prendre confiance en toi, c'est tout.

– J'espère que tu seras pris, dit Hagrid en croisant ses doigts.

– Je l'espère également, dit Hermione avant de grommeler. Mais suivre autant de matchs… quelle perte de temps ! Comme si trois par an ne suffisaient pas. Il va falloir que je supporte l'équipe de Gryffondor etl'équipe de Poudlard maintenant !

– Tu es une véritable amie, Hermione, assura Ron avec un sourire ravi comme s'il avait douté qu'elle ne vienne pas assister à ses sélections.

– Bien sûr que je le suis, dit Hermione avec hauteur.

Lorsqu'il revint au château, les poches pleines de biscuits qu'il avait été trop poli pour refuser, Harry se demanda comment il allait pouvoir dormir. Les sélections commençaient demain. Jamais il n'avait été aussi impatient à l'idée de faire du Quidditch.

.

Harry se leva aux aurores le lendemain ; il n'avait même pas eu besoin de mettre de réveil. Il tenta de réveiller Ron, mais ce dernier dormait trop profondément.

Quand il arriva dans la Grande Salle, Harry vit que beaucoup de ses camarades prenaient leur petit-déjeuner, ce qui n'était pas étonnant. Entre ceux qui se présentaient aux sélections et les autres qui voulaient voir le niveau des autres joueurs pour faire leurs pronostics, ce week-end de sélection allait être très suivi.

Harry goba ses œufs brouillés et se précipita vers le terrain de Quidditch. Le temps était sec, mais encore doux. Une petite brise agitait les feuilles du Saule Cogneur. Le sol était ferme. C'étaient des conditions idéales pour voler ou observer les sélections.

Il repéra immédiatement Draco, assis au plus haut des gradins. Sa chevelure blonde était aisément reconnaissable. Harry souffla de soulagement en voyant qu'il était seul, ne se sentant pas encore d'attaque à intégrer un groupe entier de Serpentard.

– En retard Potter, dit sèchement Draco quand il eut grimpé jusqu'à lui.

Harry leva les yeux au ciel. Il avait remarqué que, quand Draco avait quelque chose à lui reprocher, il avait la fâcheuse tendance à l'appeler par son nom de famille, ce qui arrivait très souvent. Il ne savait pas si cela l'ennuyait ou s'il trouvait ça amusant.

– Tes chiens de garde ne sont pas là ? ironisa Harry.

– Tu sais très bien que Greg et Vincent ne me suivent pas tout le temps, répliqua Draco.

– Oh, je sais surtout que tu sais les éviter.

Draco se racla la gorge et Harry sut qu'il avait visé juste. Depuis qu'ils se retrouvaient à la bibliothèque pour travailler ensemble deux fois par semaine, il s'était demandé pourquoi Draco était seul. Après tout, avant cette année, il l'avait toujours vu en compagnie de Crabbe et Goyle.

Un après-midi, il avait décidé de le suivre sous sa cape et il s'était aperçu que Draco s'arrangeait pour détourner l'attention des deux garçons, lui laissant assez de temps pour se faufiler ailleurs et être tranquille. Jamais Crabbe et Goyle n'auraient eu l'idée de le chercher à la bibliothèque.

Harry s'était alors surpris à observer plus souvent Draco en se demandant quels étaient ses liens avec les autres Serpentard. Il avait toujours cru que Crabbe et Goyle étaient ses amis, mais il avait l'impression que ce n'était pas vraiment le cas et qu'il était plutôt embêté par leur présence.

De ce qu'il avait vu jusqu'à présent, Draco semblait être un garçon plutôt solitaire. Il était certain que ses camarades à Serpentard le respectaient, mais Harry ne savait pas s'il avait vraiment des amis ou s'il s'agissait simplement de connaissances et de questions de pouvoir.

Draco lui parlait rarement des Serpentard, mais les seules fois où il le faisait, il mentionnait Blaise Zabini et Pansy Parkinson.

Harry savait que Pansy et lui avaient été en couple l'année passée, mais il ne savait pas quels étaient leurs réels liens à présent. Et il n'aurait jamais osé le lui demander ; Draco était plutôt secret.

– Tiens, cadeau, dit Harry en lui tendant un petit carnet moldu qu'il avait demandé à Sirius de lui envoyer.

– C'est moldu ? demanda Draco en attrapant le carnet du bout des doigts et fronçant son nez comme si le carnet allait lui exploser au visage.

– C'est pratique, corrigea Harry, amusé de voir la réticence de Draco. C'est pour noter les performances, les points forts et les points faibles de nos adversaires. Tu veux tester le crayon moldu ?

– Sans façon. J'ai apporté ma plume personnelle.

Harry leva ses yeux au ciel de nouveau en voyant Draco sortir une plume de paon absolument extravagante. Le blond commença à noter des informations sur le carnet, sous le regard impressionné de Harry qui se demandait comment il arrivait à écrire aussi vite avec une plume.

– Ces carnets sont utiles, reconnut Draco avec une réticence évidente.

– C'est mieux qu'avoir des tas de parchemins. Qui commence ce matin ?

– Les blaireaux, indiqua Draco qui avait sans doute demandé des informations au capitaine de Serpentard.

– Les Poufsouffle, corrigea Harry sans même y penser.

– C'est vrai, ricana Draco, c'est ta deuxième Maison.

– Tu ne devrais pas les sous-estimer, conseilla Harry.

Harry salua d'un signe de la main plusieurs élèves qui venaient d'arriver dans les gradins.

Il vit Susan et Hannah écarquiller les yeux et discuter entre elles avec animation quand elles le virent assis aux côtés de Draco.

Harry savait qu'elles n'allaient pas le lâcher après ça. Si peu de personnes savaient qu'ils étaient devenus amis, Harry fut persuadé que le fait de s'asseoir ensemble aux sélections allait faire le tour de Poudlard avant même qu'il n'ait eu le temps de dire Quidditch.

– Tes Poufsouffle ont l'air surexcitées, commenta Draco qui venait de suivre son regard.

Hannah sautait presque sur place, alors que Susan, qui observait alternativement Harry et Draco, semblait au bord de la crise de panique, comme si elle n'était pas trop sûre qu'il se soit installé ici de son plein gré.

– Elles sont toujours comme ça, rit Harry en détournant son regard des filles. C'est la vision d'un Potter avec un Malefoy qui les choque.

– Je suppose que Poudlard va être choqué par ça, dit finalement Draco en regardant droit devant lui. Est-ce que ça te va ?

– Bien sûr ! répondit Harry aussi sincèrement que possible. Je m'en fiche de ce que les autres pensent.

Harry vit que Draco s'était détendu et il se demanda s'il avait vraiment eu peur qu'il le laisse tomber par peur de ce que les autres allaient dire. Ce qu'il aurait peut-être fait il y a quelques années, ou même l'année dernière.

Aujourd'hui, il savait qu'il avait des amis sur lesquels il pouvait compter et qui se fichaient bien de ses amitiés.

– Et à Serpentard ? demanda Harry en posant la question qui l'avait lui aussi tracassée ces derniers jours.

– Personne n'a son mot à dire, dit Draco durement. Je suppose que Pansy va te harceler de questions, mais sinon, tout le monde te laissera tranquille.

– Je peux gérer des questions.

Draco ricana.

– Tu ne connais pas Pansy. Elle est un peu trop...

– Enjouée ?

– Poufsouffle, corrigea Draco.

– Tout le monde est Poufsouffle à part toi, on dirait, dit Harry.

– C'est sûr que tout le monde ne peut pas aussi bien représenter Serpentard que moi, répondit Draco avec prétention.

Harry n'eut pas le temps de répondre à sa remarque que Blaise Zabini, Pansy Parkinson et Daphné Greengrass montèrent les marches pour les rejoindre.

Il se tendit légèrement, sentant qu'il était en terrain inconnu. Il se dit qu'il aurait peut-être dû accepter la demande de George qui lui avait proposé de suivre les sélections avec lui, avant que Pansy ne lui fasse un petit sourire.

Harry haussa un sourcil, un peu surpris. Il était persuadé que Pansy Parkinson était une fille complètement stupide qui détestait tout ce qui n'était pas vert et argent et que jamais, au grand jamais, elle n'aurait osé lui sourire. En fait, il n'était même pas sûr qu'elle sache sourire avant aujourd'hui.

– Salut Potter, salua Pansy en s'installant sur le banc en-dessous du sien.

Daphné s'assit à côté de Pansy et sortit un livre de son sac sans même leur dire bonjour. Blaise Zabini arriva avec son petit sourire en coin habituel, mais sans aucune animosité, alors qu'il se mettait à discuter avec Pansy d'un garçon de leur Maison.

Harry fut surpris, mais soulagé, en voyant qu'aucun d'eux n'allaient lui poser de question sur la raison pour laquelle il assistait aux sélections avec eux.

Il comprit que Draco avait fait passer le mot dans sa Maison. Les autres Serpentard qui étaient dans les gradins ne semblaient en effet pas surpris de le voir à côté du blond. Ils s'installèrent à bonne distance et les regardèrent avec un mélange d'animosité et d'indifférence.

– Ça commence ! s'écria Pansy en frappant dans ses mains.

Quand les joueurs s'élevèrent sur leurs balais, Harry oublia qu'il était parmi les Serpentard, oublia qu'il avait eu peur à l'idée d'être là aujourd'hui, et se mit à commenter les sélections avec Blaise comme s'il était un vieil ami.

Blaise n'y connaissait pas grand-chose, mais se plaisait à commenter le jeu avec une mauvaise foi de Serpentard qui fit mourir de rire Harry. Pansy frappait dans ses mains et Draco leur faisait l'honneur de dire quelques remarques pertinentes et bien senties.

– Diggory est si fort, soupira Pansy, les yeux rêveurs.

– Ce bellâtre ? dit Blaise en reniflant dédaigneusement.

– Il est Préfet, il joue au Quidditch comme Merlin, il est beau, qu'est-ce qu'il te faut de plus ? répliqua sèchement Pansy.

– Quelqu'un d'intelligent, peut-être ? proposa Blaise. Il n'y a pas que les muscles dans la vie.

– Il est intelligent, répliqua Pansy en levant ses yeux au ciel. Tu es juste jaloux.

– Moi, jaloux ? dit Blaise en ricanant. De ses cheveux blonds ? Les filles aiment les mauvais garçons, pas les Poufsouffle tout mignons.

– Je l'ai déjà vu envoyer des sorts, il n'est pas à prendre à la légère pour un Poufsouffle, siffla Pansy en se tournant de nouveau vers le terrain. Waouh, il est juste si impressionnant !

Cedric venait de plonger en piqué, avant de remonter en chandelle pour tromper les autres élèves qui voulaient son poste d'attrapeur. Cela marcha suffisamment pour que l'un d'eux s'écrase sur le sol. Harry devait avouer que sa feinte était bien réalisée.

– Pas si impressionnant que ça, dit soudain Daphné d'une voix ennuyée en tournant une page de son livre. Il ne protège pas son flanc droit quand il joue. C'est là que les batteurs doivent l'attaquer s'ils veulent l'éliminer.

– Quoi ? fit Harry, incrédule. Tu ne regardes même pas le terrain ! s'écria-t-il en oubliant qu'il parlait à une Serpentard qui ne lui avait jamais adressé la parole.

Daphné se retourna vers lui pour le regarder avec supériorité, dans l'optique évidente de le mettre mal à l'aise. Il la regarda encore plus intensément en se demandant pour qui elle se prenait à critiquer les joueurs comme ça et, surtout, si elle comptait vraiment l'impressionner avec son regard. Il avait combattu un Basilic, par Merlin !

– Je n'ai pas besoin de regarder le terrain, répondit Daphné avec assurance.

– Et tu penses quoi des autres, alors ? demanda Harry en espérant la piéger.

Il était persuadé qu'elle n'avait pas regardé une seule fois le terrain. Il pensait qu'elle était simplement comme Hermione et qu'elle accompagnait ses amis, sans s'intéresser au Quidditch.

Il n'y avait aucune chance pour qu'elle ait un avis sur les autres joueurs. Sans doute avait-elle seulement bien étudié le jeu de Diggory, ce qui pouvait s'expliquer puisque Cedric était très apprécié à Poudlard.

Daphné lui sourit machiavéliquement, comme si elle s'était attendue à ce qu'il lui pose une telle question.

– Fawley est une bonne poursuiveuse, commença Daphné.

Harry regarda Emilia Fawley, la Poufsouffle avec qui il avait eu l'occasion de discuter pendant l'anniversaire de Susan l'année passée. En plus d'être adorable, elle volait, il est vrai, plutôt bien.

– Mais elle tire toujours sur la gauche, elle perd donc en efficacité. Ce que, malheureusement, peu de gardiens savent et qui la rend très forte. Le Capitaine de cette année, Cadwallader, n'est pas mauvais en soi, c'est un bon batteur. Il est puissant, agile, mais il vise assez mal, donc il se fatigue pour rien. Et Smith... Smith est un vrai troll des montagnes. S'il est sélectionné, il va faire imploser l'équipe avec sa grosse tête.

– Tu es sérieuse ? rit Harry avant de voir qu'elle l'était vraiment.

– Bien sûr, le Quidditch c'est sacré, répondit-elle avec une sincérité étonnante.

Il se demanda s'il s'agissait d'un coup de chance ou si elle avait déjà étudié les joueurs avant de venir. Harry se tourna vers Draco et vit qu'il avait déjà noté dans son carnet tout ce qu'avait dit Daphné.

– Greengrass est l'experte du Quidditch, indiqua Draco avec une légère réticence, comme s'il aurait préféré affronter Buck de nouveau plutôt que d'admettre une telle chose.

Harry remarqua qu'il l'avait appelée "Greengrass". Si Draco appelait beaucoup de personnes par son nom de famille, il était clair, au regard de sa réticence, que Daphné n'était pas une de ses amies proches.

– Oh, c'est impressionnant quand on sait que tu ne regardes même pas le terrain, dit Harry en se disant que ça pouvait être très utile et que l'équipe de Serpentard avait bien dû utiliser son don.

– Je connais déjà tous les joueurs, répondit Daphné en haussant les épaules. Les nouveaux sont souvent moins impressionnants et un seul coup d'œil suffit pour savoir s'ils valent le coup ou non.

– Et tu ne joues pas, Daphné ?

Il se demanda s'il n'avait pas commis un impair en l'appelant par son prénom quand il la vit se reculer, légèrement choquée, avant de comprendre que c'était le sens de sa phrase qui l'horrifiait.

– Je suis trop belle pour me faire amocher par un Cognard, répondit-elle avec un léger dédain.

Harry l'observa un peu plus attentivement en se disant, qu'effectivement, Daphné était très jolie. Elle avait de très longs cheveux blonds, plus chauds que ceux de Draco qui viraient presque au blanc, et des yeux noisette. Elle paraissait aussi froide que Draco au premier abord, mais il y avait quelque de plus passionné dans ses yeux.

– Donc c'est comme ça que vous étudiez les équipes ? Vous demandez à Daphné ? demanda Harry à Draco pour arrêter de fixer la blonde.

– Oui, Harry, répondit Daphné en utilisant son prénom à son tour avec un petit sourire. Les Serpentard savent exploiter leurs talents.

– Tu as vraiment l'œil pour analyser.

– J'aime regarder les faiblesses des autres.

– Et qu'est-ce que tu penses de moi ?

Daphné le regarda de haut en bas, le jaugeant du regard, en réfléchissant un très court instant.

– Je n'arrive pas à me décider, admit-elle. Je ne sais pas si tu es suicidaire ou si tu es un génie.

– Probablement les deux, intervint Blaise en riant.

– Tu as un don naturel c'est évident, continua Daphné. Je suppose que tu ne t'entraînes même pas. Mais tu gagnerais en vitesse si tu étais plus technique. Tu vois le Vif rapidement, c'est sûr, mais il n'y a pas que ça au Quidditch. Le problème c'est qu'une fois que tu l'as vu, tu te contentes de le suivre, tu n'as aucune stratégie et tu devrais peut-être réfléchir davantage avant de foncer.

– C'est un Gryffondor, après tout, remarqua Draco en lui donnant un petit coup de coude.

– Mais tu restes le meilleur attrapeur de Poudlard, conclut Daphné.

– Désolée Draco, intervint Pansy en lançant un clin d'œil amusé au blond.

– Elle est douée, n'est-ce pas ? dit Blaise qui riait de son air surpris.

– On te veut pour la Coupe des Trois Écoles ! affirma Harry à Daphné avec force.

– On verra, dit-elle avec une inflexion amusée comme si elle n'était pas contre cette idée. Uniquement si l'équipe n'est pas constituée de joueurs médiocres.

La sélection finale de l'équipe de Poufsouffle les laissa un peu sur leur faim. À l'exception de Cedric et d'Emilia (qui avait marqué de façon parfois spectaculaire), les autres prestations étaient plutôt décevantes.

Smith obtint le poste de Poursuiveur au grand désarroi de Daphné qui pesta pendant un long moment contre ses manières rustres et sa manière de voler trop saccadée.

– Bonne chance pour tout à l'heure, souffla Harry à Draco alors qu'ils arrivaient devant la Grande Salle.

– Ce n'est pas de la chance dont j'ai besoin, dit Draco avec supériorité. Mon talent suffira.

Harry éclata de rire et fit un signe de main au groupe des Serpentard, avant de rejoindre ses amis à la table Gryffondor.

Hermione était plongée dans un livre et ses yeux allaient tellement vite qu'on se demandait si elle lisait réellement. Elle semblait perdue dans son monde, alors que Ron en face d'elle la regardait avec un mélange de stupéfaction et d'admiration.

– Elle n'a fait que lire depuis qu'on est arrivé, chuchota Ron à son oreille. Tu crois qu'elle lit vraiment ?

– J'ai renoncé à la comprendre, s'amusa Harry. Hermione, les sélections de l'équipe Serpentard ont lieu cet après-midi, tu viens ?

– Plutôt me jeter du haut de la tour d'Astronomie, répondit Hermione sans même lui adresser un regard.

Harry leva les yeux au ciel et se tourna vers Ron pour lui raconter comment s'étaient passées les sélections du matin. Ron n'était pas venu afin d'avoir le temps de finir ses devoirs pour la semaine suivante.

– Tu assistes à celles de Serpentard avec moi ? demanda Harry.

– Bien sûr, affirma Ron. J'ai hâte de voir ça.

– Tu vas encourager ton nouvel ami ? demanda Hannah qui surgit derrière lui en posant sa main sur son épaule.

Harry sursauta et se tendit immédiatement. Hannah retira sa main, mais pas son sourire malicieux.

– Quel ami ? demanda Hermione en relevant la tête de son ouvrage, alors que Susan s'asseyait à ses côtés et se servait du ragoût.

– Harry a assisté aux sélections, entouré de Serpentard, lâcha Hannah avec son air satisfait de celle qui connaît quelque chose que les autres ignorent. Je dirais même d'unSerpentard plutôt blond et hautain. Suivez mon regard.

Hannah haussa les sourcils de façon suggestive en montrant Draco d'un signe de la main, alors que Harry enfouissait la tête dans son bol de soupe, espérant ainsi passer inaperçu.

– Oh, ça, dit Hermione d'un ton égal, avant de replonger dans son ouvrage comme si cette discussion n'était pas digne de son intérêt.

Harry tira la langue à Hannah en voyant qu'elle était déçue du manque d'effet qu'avait provoqué son annonce. D'ordinaire, Hannah rapportait toujours les potins les plus croustillants et il n'était pas rare qu'ils soient tous surpris. Aujourd'hui, elle se heurtait à l'indifférence générale et Harry en était ravi.

– C'est tout ce que ça vous inspire ? s'horrifia Hannah alors que Susan haussait les épaules, aussi stupéfaite du manque de réaction. Je répète : Harry a assisté aux sélections avec Draco Malefoy. Draco Malefoy, répéta-t-elle.

– C'est amusant, dit Ron en fixant Hannah et en se retenant visiblement de rigoler.

– Qu'est-ce qui est amusant ? demanda Hannah un peu sèchement.

– Tu es la plus grande commère de Poudlard et tu ne sais même pas que ce sont Malefoy et Harry qui ont créé la Coupe des Trois Écoles et qu'ils sont amis depuis cet été.

– Nous ne sommes pas amis ! plaida Harry.

Hannah, elle, écarquilla encore plus les yeux, complètement figée.

Susan éclata de rire, pensant à une bonne blague, avant de s'interrompre en voyant que le roux était sérieux. Elle se tourna vers Harry en lui décrochant un regard noir qui ressemblait beaucoup à celui d'Amelia.

– Et tu ne m'as même pas parlé de ça !? s'écria Susan. Ma tante est ta marraine. On est de la même famille à présent, et tu oubliesde me dire ça ?

– Comment ai-je pu ne pas le voir... murmura Hannah en s'asseyant sous le choc. Harry... Pourquoi je suis la dernière au courant ?

– On l'a bien caché, tenta Harry pour la rassurer. C'était juste... La mère de Draco est la cousine de Sirius donc...

DRACO ?! crièrent les filles d'une même voix.

– Chut ! siffla Harry en regardant autour de lui. Vous êtes folles ou quoi ?

Il fit un signe de la main à ses camarades de Gryffondor qui les observaient bizarrement.

– Je ne vois pas pourquoi tu caches ça, dit Hermione sans quitter des yeux son livre. Tu as assisté aux sélections avec lui. Vous travaillez ensemble à la bibliothèque quand Susan n'est pas là. Tout Poudlard sera au courant rapidement.

– Tout le monde est déjà au courant, corrigea Ron. Les frères Crivey sont venus me poser des questions pour savoir si tu avais été ensorcelé.

– Et Luna est venue me parler de fées, dit Hermione. Mais je crois qu'elle a évoqué la lune de Draco et je préfère ne pas savoir si elle parlait vraiment de l'astre lunaire.

Harry gémit légèrement en se demandant quand les conversations sur sa vie privée allaient cesser, alors que les deux Poufsouffle éclataient de rire.

Pour le moment personne n'était venu lui poser de questions, mais depuis qu'il était arrivé dans la Grande Salle, il avait l'impression que tout le monde l'observait et le jugeait. Deux choses qui l'agaçaient prodigieusement.

Ses amitiés étaient les siennes et personne n'avait à les commenter. Il se fichait bien de ce qu'ils pensaient tous, mais c'était tout simplement agaçant de ne jamais passer inaperçu et d'être toujours au centre des rumeurs.

– Mais vous êtes juste amis ou plus qu'amis ? demanda Hannah en retrouvant sa contenance et sentant une histoire croustillante arriver.

Harry rougit jusqu'à la racine des cheveux en comprenant le sous-entendu.

– On n'est pas amis.

– Oui, oui on sait ça, dit Hannah en balayant ses explications d'un signe de la main. Mais je veux dire... Tu le vois comment, toi ? C'est juste pour sav...

– Tu sais quoi, Hannah ? Occupe-toi de tes affaires, dit-il un peu sèchement en se levant.

Ron se leva en même temps pour le suivre. Harry était passablement énervé, parce qu'il en avait marre d'être toujours au centre de l'attention, il en avait marre que chacun de ses choix, que chacun de ses gestes, que chacune de ses amitiés soient épiés. Il se souvenait de l'année précédente où Susan avait été attaquée pour avoir été vue avec lui.

– Ça va leur passer, dit Ron.

– Je ne pense pas. Je te rappelle que je suis l'attraction de Poudlard depuis toujours, gémit Harry en voyant que tout le monde les suivait du regard quand ils se dirigèrent vers le terrain.

– Ce n'est pas si grave. Au moins tu n'es pas accusé d'être l'Héritier de Serpentard, positiva Ron.

– Non, je suis accusé d'être ami avec un Serpentard, ce qui semble signifier que je suis un traître, dit brusquement Harry, avant de soupirer en voyant le mouvement de recul de son meilleur ami. Pardon, Ron. C'est juste que... Pourquoi personne ne peut s'occuper de ses affaires ?

– Tu es Harry Potter, répondit Ron en lui tapant dans le dos. Allez, détends-toi, bientôt ils ne parleront que de la Coupe et du Tournoi.

– J'espère bien.

– En tout cas, j'espère que tu ne vas pas me demander de parler à ton nouvel ami, grimaça Ron, réussissant à faire sourire Harry. Hors de question que Malefoy m'approche.

– Je ne t'obligerai à rien, promit Harry.

Il y avait énormément de haine entre Ron et Draco. Mais Harry ne pouvait pas en vouloir à Ron ; Draco l'avait souvent insulté, avait attaqué sa famille et c'était son père qui avait donné le journal de Jedusor à Ginny. Trop de circonstances faisaient qu'une conversation entre Ron et Draco dégénèrerait sans doute en règlement de compte, voire en bain de sang.

Ce qui touchait Harry, toutefois, fut de savoir que Ron se fichait qu'il soit ami avec Draco. Il ne s'était pas attendu à cela, pourtant son meilleur ami avait bien pris les choses quand ils en avaient parlé pendant les vacances. Il avait été un peu inquiet, avait demandé des explications, mais il semblait avoir accepté ça puisqu'il ne tiquait plus quand Harry rejoignait le Serpentard à la bibliothèque.

– Entre Malefoy, Bones et la commère de Poudlard, tu me gâtes avec tes nouveaux amis, grommela Ron en s'installant sur les gradins.

– Hannah n'est pas si horrible, tu sais.

– Mmh, dit Ron en levant ses yeux au ciel. Rappelle-moi, ce n'est pas elle qui veut se mêler de tes relations avec tout le monde ?

– Elle est curieuse, tenta Harry qui se sentait un peu coupable d'avoir été aussi sec avec Hannah.

– Si tu le dis. Mais rassure-moi sur un point, Malefoy ne va pas devenir ton meilleur ami ?

Harry vit Ron se trémousser, mal à l'aise, et il sentit qu'il avait lutté pour lui poser cette question, mais que cela semblait réellement l'inquiéter.

– Mais non, assura Harry en posant une main sur l'épaule de Ron. C'est toi qui t'est sacrifié pour moi en première année sur l'échiquier et qui a affronté les araignées. C'est toi qui est venu me chercher en deuxième année, alors que les Dursley m'avaient enfermé dans ma chambre. Tu esmon meilleur ami, Ron. Personne ne pourra changer ça, tu le sais, non ?

– Ouais, c'est juste que... tu vois... balbutia le roux en évitant de le regarder.

– Draco ne sera jamais toi, promit Harry. Personne ne sera jamais toi.

Ron rougit à la mode Weasley et changea de sujet pour lui parler de l'équipe de Poufsouffle et des potentiels joueurs sélectionnés pour l'équipe de Poudlard.

Harry songea que, non, jamais personne ne pourrait remplacer Ron. Il adorait Hermione et toutes les nouvelles personnes qu'il avait rencontrées depuis l'année passée. Il aimait vraiment beaucoup Draco.

Mais Ron et lui... c'était quelque chose qui ne s'expliquait pas. Ce n'était pas pareil avec Ron qu'avec les autres. Ils avaient ce lien, cette façon de se comprendre sans même avoir besoin de parler, de rire, de discuter de longues heures sans s'arrêter, de se protéger mutuellement…

Et puis, Harry n'aurait jamais été là sans Ron. Il avait été son premier ami, celui qui lui avait montré comment fonctionnait le monde sorcier, celui qui l'avait accueilli à bras ouverts dans sa famille, qui s'était assuré qu'il reçoive des cadeaux pour Noël et qui avait toujours été là pour lui, quoi qu'il se passe. Ron avait combattu à ses côtés, il s'était sacrifié, il avait lutté contre ses peurs, ils avaient affronté des araignées géantes et la Chambre des Secrets ensemble... Rien ne pourrait changer cela.

Si Harry se sentait coupable d'avoir mis de côté Ron l'année dernière, il sentait aussi que leur relation était beaucoup plus forte à présent. Parce qu'il savaitque Ron et lui seraient encore amis dans de nombreuses années. Il savait, malgré les obstacles, qu'ils reviendraient toujours l'un vers l'autre. Il savait que, malgré leurs nouvelles amitiés, Ron resterait celui qui avait été là à chaque fois, qui l'avait soutenu dans tout ce qu'il avait fait. Ron était son meilleur ami, son frère même et il était évident que même son amitié avec Draco ne pourrait pas changer ça.

– Je crois que Diggory ne participera pas à l'équipe de Poudlard, l'informa Ron. C'est Anthony Goldstein qui m'en a parlé.

– Vous avez avancé sur votre projet de club d'échecs ? s'enquit Harry.

– Un peu. Je n'en reviens pas que personne n'ait pensé à créer ça ! s'exclama Ron. Avec Anthony on a bien avancé sur le projet et il y a beaucoup de personnes qui seraient intéressées pour faire des tournois, un peu comme le Quidditch tu vois. Le seul problème, c'est qu'on n'a pas d'endroit pour se réunir.

– Tu as pensé à en parler à McGonagall ? C'est la Directrice adjointe maintenant. Elle pourrait vous aider. Ou même Flitwick.

– Je ne sais pas trop, dit Ron en haussant les épaules. Je n'y ai pas pensé.

– Si vous préparez bien votre projet, je suis sûr qu'elle accepterait de vous trouver un endroit.

Ron sourit largement, comme impatient à l'idée de monter un projet comme ça. Harry était content de voir qu'il s'investissait dans quelque chose. Le projet de créer un club d'échecs était venu d'une conversation fortuite entre Ron, Dean et Anthony qui étaient tous les trois passionnés par ce jeu. Ils avaient déploré l'absence de club et Hermione, qui passait par là, leur avait conseillé de créer ce club plutôt que de se plaindre.

– Ça va être super, confirma Ron.

L'équipe de Gryffondor ne tarda pas à monter les marches et à s'installer avec eux, discutant du potentiel de l'équipe de Serpentard qui avait toujours été la principale menace de leur équipe.

Harry vit Hannah s'installer avec Susan et Justin en haut des gradins et lui lancer un regard désolé. Harry lui fit un signe de la main pour lui dire que tout allait bien entre eux et qu'ils parleraient plus tard.

– Angelina m'a dit que vous n'alliez pas postuler pour l'équipe de Poudlard, dit Harry en se tournant vers Katie.

– McGonagall est venue la supplier de gagner la Coupe pour Gryffondor, rit Katie. Et puis on est bonnes à trois. On a notre enchaÏnement, nos habitudes, je pense que ça ne passerait pas avec d'autres filles.

– Vous pourriez être trois sélectionnées ? suggéra Harry.

– Ils ne vont pas composer l'équipe de Poudlard uniquement de Gryffondor, intervint Angelina. Entre toi et les jumeaux, je pense que nous n'avons aucune chance. Ils voudront diversifier.

– On ne sera peut-être pas pris.

Les trois poursuiveuses se tournèrent vers Harry en haussant un sourcil.

– Harry, tout le monde sait que tu es le meilleur Attrapeur de l'école. Même Diggory sait qu'il ne t'a battu que par un coup de chance l'année dernière, dit Katie amusée.

– Et Fred et George sont de vrais Cognards humains, enchaîna Angelina en jetant un regard appréciateur aux jumeaux. Vous allez manquer à l'équipe en tout cas.

– Impressionnée par mon talent, n'est-ce pas ? dit Fred.

À la grande surprise de Harry, la poursuiveuse se contenta de sourire et de tapoter gentiment la tête de Fred.

– Combien de personnes se sont inscrites pour demain ? demanda-t-il à Angelina.

– Beaucoup trop ! Ça va être un très long après-midi. J'ai l'impression que tout Gryffondor veut tenter sa chance ! Ginny s'est inscrite, d'ailleurs, dit Angelina en se tournant vers les Weasley.

– Je ne savais pas qu'elle jouait, remarqua Fred en fronçant ses sourcils.

– On ne lui a jamais proposé de jouer avec nous, confirma George.

– Ça va être amusant, dit Katie. Si vous êtes tous pris, l'équipe sera toute rousse !

Ils se turent en voyant Warrington entrer sur le terrain et séparer les volontaires en quatre groupes : poursuiveurs, batteurs, gardien et attrapeur.

Draco se plaça dans le groupe des poursuiveurs et Harry ne put s'empêcher de sourire légèrement. Il croisa les doigts pour que ce changement de poste marche pour lui.

Il savait déjà que Draco était bon, puisqu'ils s'étaient affrontés plusieurs fois pendant les vacances, mais ce n'était pas pareil que de se battre contre d'autres élèves dans une sélection officielle.

– Tiens Harry, c'est pour nous excuser.

Harry sursauta quand Susan se glissa derrière lui pour lui donner une boîte remplie de gâteaux. Il se demanda quand elle avait eu le temps de les cuisiner, mais il était ravi que les gâteaux lui reviennent. Il savait que les elfes aimaient beaucoup les Poufsouffle, mais Susan avait dû les enchanter pour qu'ils la laissent cuisiner aussi souvent.

– Tu es une perle, dit Harry en lui souriant largement. Et dis à Hannah que tout va bien.

– Elle se sent un peu coupable, murmura Susan.

– J'irai lui parler tout à l'heure. Merci pour ça !

Harry saliva en regardant la boîte de gâteaux de Susan. Il savait qu'elle voulait intégrer le Ministère comme Amelia, mais il était sûr qu'elle ferait des merveilles en ouvrant une pâtisserie sorcière. Il s'apprêtait à manger un gâteau quand il vit les regards remplis d'espoir de l'équipe de Gryffondor et de Ron.

– Rooh ! Allez-y, servez-vous, souffla-t-il en tendant la boîte avec difficulté à ses amis.

– Merci Harry, dit George.

– Cette fille est géniale ! affirma Ron en dégustant un gâteau.

– Tu m'as dit tout à l'heure que tu ne l'aimais pas, remarqua Harry en haussant un sourcil.

– Une femme qui sait cuisiner comme ça est forcément quelqu'un de bien, dit Ron en fermant les yeux après avoir avalé son fondant au chaudron.

Ron n'eut pas le temps de se baisser avant qu'Angelina et Katie ne le frappent derrière la tête, le faisant rougir.

– Garde tes remarques sexistes, Weasley, dit sèchement Angelina.

Alors que Ron tentait de s'excuser, supporté par Fred, en disant que ce n'était pas ce qu'il avait voulu dire, Harry vit les Serpentard de quatrième année monter dans les gradins. Blaise lui fit un petit signe de tête et Pansy secoua la main en sa direction, faisant interrompre la dispute entre Angelina et les Weasley.

Harry n'y prêta aucune attention en voyant que Daphné s'était arrêtée et murmurait quelque chose à l'oreille de Pansy, avant de tourner les talons et de se diriger vers eux.

Harry sentit sa gorge s'assécher.

– Dis-moi tout, dit Harry en essayant de garder une voix égale, alors que Daphné s'asseyait à côté de lui.

– Sur qui ? demanda Daphné en attrapant son livre dans son sac, sans prêter aucune attention aux regards intrigués qui se posaient sur elle.

– Sur l'équipe de Serpentard, bien sûr !

– Tu es bien un Gryffondor, ricana Daphné. Je ne vais pas te donner leurs points faibles. Je te rappelle que c'est mon équipe.

– Si je devine ?

– Mmh, on verra, dit Daphné avec un sourire en coin.

Ron et Fred se regardèrent en souriant, goguenards, mais Harry fit semblant de ne pas les voir et se concentra sur les balais et les joueurs qui s'élançaient dans les airs.

Les sélections pour l'équipe de Serpentard furent beaucoup plus longues et intenses que celles de Poufsouffle.

Miles Bletchley, le gardien des années passées, arrêta certains tirs avec une grande technique qui impressionna tout le monde.

– Il a toujours été doué, remarqua Daphné, c'est simplement que Dubois était au-dessus et que personne ne s'intéresse aux Serpentard.

– C'est vrai qu'il est doué, affirma Harry en le regardant rouler sur son balai pour dévier un tir puissant de Montague.

– Il lui faut juste un peu d'entraînement.

Si tout le monde fut surpris de voir Draco postuler pour le poste de poursuiveur, les rires moqueurs s'interrompirent en voyant sa prestation. Harry était persuadé qu'après ce qu'il avait fait aujourd'hui, plus personne ne viendrait dire qu'il avait acheté sa place en deuxième année. Il enchaîna les tirs, avec une précision et une force étonnantes. Il savait voler, évidemment, mais il y avait aussi quelque chose d'autre qui lui permettait de se démarquer.

– Il est carrément meilleur en poursuiveur qu'en attrapeur ! s'exclama George en le voyant lancer le Souaffle entre les deux jambes d'un gardien qui ne put rien faire d'autre que d'observer la balle rouge traverser le cercle doré.

– Il a toujours voulu être poursuiveur, indiqua Harry. C'est simplement qu'il n'y avait pas de poste de libre.

– Bien meilleur que ce gros rustre de Flint, grommela Angelina.

– Les poursuiveurs de Serpentard ont tendance à foncer dans le tas, mais Malefoy a de la technique, reconnut Alicia en le suivant des yeux depuis le début.

– Malefoy ne foncera pas dans le tas, il ne voudrait pas abîmer sa coiffure, marmonna Daphné.

Ron, qui l'avait entendu, éclata de rire. Harry savait que l'équipe de Serpentard était plutôt composée de gros bras plutôt que de gens intelligents. Draco détonnait légèrement, mais sa façon de voler était suffisamment technique et agile pour que son manque de muscles soit compensé. Harry espérait sincèrement qu'il trouverait sa place dans l'équipe de Poudlard.

– Il vole bien, mais il faut qu'il apprenne le travail d'équipe, constata Harry qui avait vu que Draco gardait très souvent le Souaffle pour lui, ce qu'il pouvait comprendre ; il cherchait à montrer qu'il n'était pas là pour rien.

Lucian Bol et Peregrine Derrick furent sélectionnés comme batteurs, mais leur style n'avait rien de comparable avec celui de Fred et George.

Le poste d'attrapeur fut attribué à Harper, qui était de la même année que Ginny. Harry ne le connaissait pas, mais il était clair qu'il était moins bon que Draco.

– Intéressante composition, conclut Daphné qui avait laissé son livre de côté pour observer la sélection. Mais c'est dommage car l'équipe va être chamboulée après la sélection pour l'équipe de Poudlard. Nous allons perdre deux bons éléments.

– Comment tu peux savoir qui va être pris pour l'équipe de Poudlard ? demanda George qui l'avait entendue parler.

– C'est évident, répondit Daphné avec hauteur. J'ai fait mes prédictions.

– Et on peut les connaître ? demanda Fred, très intéressé, un bout de parchemin à la main pour noter les performances de chaque joueur.

– Bletchley est le meilleur gardien de Poudlard, c'est évident qu'il va être pris.

– On pensait à Grant Page, l'ancien gardien de Serdaigle l'année dernière, proposa Fred.

– Bletchley est vraiment le meilleur, insista Daphné sans aucune hésitation. Page est bon, mais il laisse passer tous les Souaffles lancés à sa gauche.

– Retiens cette information, murmura Angelina à Katie qui écoutait attentivement la blonde en prenant des notes.

– Un gardien de Gryffondor peut-être ? suggéra Fred.

– Personne ne pourra rivaliser avec Dubois, constata Daphné, semblant très amusée de donner ses prédictions. Et les nouveaux seront trop inexpérimentés pour tenter la Coupe des Trois Écoles, sauf si vous avez vraiment un très bon joueur. Et puis, comme vous deux et Harry vous allez être pris dans l'équipe, il est peu probable que les professeurs choisissent une équipe entièrement rouge et or.

Les jumeaux Weasley se regardèrent, un peu interloqués, alors que Harry sentait ses joues chauffer en comprenant qu'elle le considérait déjà comme faisant partie de l'équipe de Poudlard. Venant d'une experte comme elle, il prenait ça comme un beau compliment.

– Et le deuxième qui part alors ? demanda Harry.

– Je pense que Malefoy nous a tous montré qu'il était le meilleur aujourd'hui, constata Daphné en pinçant ses lèvres, comme si cela lui coûtait de l'admettre. Il sait voler. S'il arrive à faire un travail d'équipe, alors il pourra être pris. Il sera remplacé par Adrian Pucey, ce qui fera un bon trio de poursuiveurs, mais je crains que l'équipe ne pâtisse de Harper, le nouvel attrapeur. Il est vraiment en-dessous de Malefoy.

– Tant mieux pour nous ! dit Angelina visiblement soulagée.

– Et pour le reste des poursuiveurs ? demanda Fred qui avait son carnet à la main.

– Tu crois que je vais te dire tout ce que je sais ? s'exclama Daphné, les yeux écarquillés. Je dois y aller. À plus tard, Harry.

Elle fit un signe de tête à Harry, avant de se lever pour rejoindre Pansy, qui l'attendait à quelques marches de l'endroit où ils étaient installés.

– Qui est cette fille ? demanda Angelina quand ils se dirigèrent à leur tour vers la Grande Salle pour le dîner.

– Daphné Greengrass, elle est de mon année, expliqua Harry.

– Tu m'étonnes que les Serpentard savent analyser notre jeu avec elle, grommela Angelina. Elle a vraiment l'œil. Je l'ai entendue donner tous les points faibles et points forts de tous les joueurs, alors qu'elle ne regardait même pas le terrain !

– Elle est douée, confirma Katie. Et elle n'a pas tort en disant que l'équipe de Poudlard ne sera constituée que d'anciens joueurs.

– Pourquoi ? demanda Ron.

– Parce que l'équipe va être constituée de personnes de différentes Maisons, ils n'auront pas l'occasion de travailler vraiment sur la technique. Il faudra qu'ils se concentrent sur la cohésion et tu ne peux faire ça que si tu as de l'expérience, expliqua Katie.

– Quand on a commencé avec les filles on a eu du mal au début, expliqua Angelina avec un sourire nostalgique. Mais quand on a commencé à faire plusieurs matchs et à mieux se connaître, on a vraiment pu être meilleures.

– C'est toujours pareil quand une équipe change, affirma Alicia, les premiers matchs sont difficiles. L'équipe de Poudlard n'aura que deux matchs à jouer et il faut qu'ils soient en cohésion tout de suite.

– Allez, un bon repas et au lit ! Tout le monde doit être en forme pour demain, dit Angelina en les saluant d'un signe de la main avant de retrouver des amies.

Ron pâlit immédiatement et Harry l'entraîna vers la table des Gryffondor en lui tapant dans le dos pour l'encourager.

– Ça va aller Ron, on s'est entraîné, lui rappela-t-il en espérant que son ami serait sélectionné le lendemain.

– Comment ça s'est passé ? demanda Hermione en les voyant arriver.

– Super. Draco a obtenu le poste de poursuiveur, informa Harry en servant une assiette remplie à Ron qui ne fit que picorer.

– Harry a adoré les sélections, s'amusa Fred en prenant place à ses côtés.

– Il a parlé avec Daphné Greengrass pendant tout l'après-midi, enchaîna George. C'est une vraie connaisseuse de Quidditch.

– Tu as dû adorer ça, ricana Hermione. Greengrass... Je crois qu'elle est dans mon cours d'Arithmancie.

– Elle est en Runes avec nous, aussi, mentionna Harry.

– Elle n'est pas très sympathique si vous voulez mon avis, remarqua George.

– Qui pourrait ne pas vous aimer ? s'étonna faussement Hermione, d'un ton sarcastique. C'est vrai quoi, vous passez votre temps à faire des blagues à tout le monde, et surtout aux Serpentard, c'est vraiment étonnant que Greengrass ne soit pas agréable avec vous, ironisa-t-elle.

George laissa tomber sa mâchoire, sous le choc, alors que Ron éclatait de rire en entendant l'ironie de Hermione. Il était rare qu'elle en fasse, mais il était clair qu'elle n'avait pas apprécié que les jumeaux fassent une démonstration de leurs derniers produits la veille dans la Salle Commune.

– Mais qui es-tu ? fit Fred qui avait les yeux écarquillés.

– Quoi ? C'est vrai, non ? dit Hermione en rougissant.

– On aime cette Hermione ! affirma Fred qui ne cessa de lui jeter des coups d'œil pendant le repas, comme s'il n'était pas sûr que ce soit Hermione qui ait pu dire une chose pareille.

– Et toi qu'est-ce que tu as fait ? demanda Harry pour changer de sujet.

– Mes devoirs, bien sûr ! dit Hermione en levant les yeux au ciel. Et j'ai rejoint Justin et Luna à la bibliothèque pour notre association sur la défense des elfes de maison.

Fred laissa échapper un ricanement moqueur, que Hermione ignora avec classe.

– Je ne sais pas comment vous allez vous en sortir puisque vous n'avez pas travaillé du week-end, remarqua Hermione. Ne comptez pas sur moi pour copier.

– On a déjà fait nos devoirs, dit Harry. Et le Quidditch c'est sacré. Tu seras là demain ?

– Bien sûr. Je viendrai vous soutenir tous les deux avec les filles, ajouta-t-elle en regardant Ron avec un léger sourire.

– Ginny postule aussi, indiqua Fred, je me demande quand elle a appris à jouer.

– Oh, elle fracturait votre hangar à balais et s'entraînait à jouer quand vous n'étiez pas là, informa Hermione alors que les Weasley éclataient de rire.

– C'est bien une Weasley, dit fièrement George.

– Tu as parlé à Sirius ? demanda Hermione en se tournant vers Harry.

– Il est plus excité que moi j'ai l'impression, rit Harry. Il m'a demandé de lui écrire une longue lettre avec tous les détails de chaque jour de sélection. Je pense que je vais lui passer un coup de Miroir ce soir, ça sera plus simple.

– Il jouait ? demanda Fred.

– Non, mais il soutenait Gryffondor et les Flèches d'Appleby, évidemment. Mon père et lui ont assisté à tous leurs matchs quand ils ont été diplômés de Poudlard.

– Les Flèches sont une bonne équipe, confirma George, alors que Hermione grognait à l'idée d'écouter à nouveau une discussion sur le Quidditch.

.

Draco grimaça intérieurement en voyant le sourire en coin de Blaise, qui s'installa à ses côtés dans les gradins et l'observait presque la bouche en cœur.

Il se récita mentalement toutes les malédictions qu'il connaissait en cherchant la plus adéquate à lui lancer.

– Tu es seul aujourd'hui ? demanda Blaise d'une voix veloutée.

– De toute évidence, non, puisque tu viens de me rejoindre, répondit sèchement Draco.

– Ton nouvel ami ne vient pas ?

– Je ne sais pas, Blaise.

– Est-ce...

Zabini, siffla froidement Draco sans même prendre la peine de le regarder. Tu me poses encore une question sur Harry et je te fais regretter d'être né.

Blaise s'interrompit, à sa grande joie, mais garda son sourire moqueur. Draco se retint de soupirer, agacé par les manières de son meilleur ami. Mais il savait aussi que Blaise était justement son meilleur ami pour cette raison. C'était le seul qui pouvait le contredire, le seul qui osait lui parler sans faux-semblant, le seul qui lui parlait franchement et Draco l'appréciait pour cela.

Mais sa capacité à tourner tout en dérision et à lui rappeler tous les jours qu'il était ami avec Harry commençait à l'agacer prodigieusement. Tout était déjà assez compliqué pour qu'il ne rajoute pas son grain de sel dans l'histoire.

– Je suis ton seul ami, tu ne voudrais pas que je change de place, dit finalement Blaise qui ne pouvait pas s'empêcher de parler.

Draco ne faisait pas confiance à beaucoup de personnes dans sa Maison. Et, même si Blaise savait où appuyer pour l'embêter, il était digne de confiance et digne de son amitié. Il savait qu'il ne pouvait se confier qu'à lui car, malgré ses remarques ironiques, il était le seul à pouvoir garder un secret vraiment secret.

Il adorait Pansy, c'était une amie qui lui était chère, mais il savait très bien qu'il ne fallait surtout pas lui dire quelque chose s'il ne voulait pas que tout Serpentard ne soit au courant.

Ils avaient eu une brève histoire romantique l'année passée, mais ils avaient vite compris que ça ne marcherait pas. Pansy avait simplement voulu faire durer les choses pour que ses parents ne cherchent pas à lui faire contracter un contrat de mariage, ce que Draco avait accepté sans hésiter. C'était sa meilleure amie, après tout.

– Super, Pansy nous ramène Greengrass, grommela Draco en voyant son amie monter les marches, accompagnée de Daphné.

Blaise ricana légèrement. Draco était ami avec Blaise et Pansy, mais les autres membres de sa Maison étaient plutôt des connaissances. S'il pouvait discuter avec la plupart d'entre eux, qu'il en appréciait certains et en respectait d'autres, il avait une sainte horreur de Daphné Greengrass et de Tracey Davies, sa fidèle acolyte.

– Regarde-la à se vanter qu'elle a parlé à Potter, grommela Draco en voyant Daphné parlementer avec Pansy.

– Tu es jaloux ? ironisa Blaise. C'est vrai quoi, tu as attendu trois ans pour que Harry accepte de te serrer la main. Et maintenant tu sais que Greengrass va se l'accaparer.

Draco ne se donna même pas la peine de répondre, alors que les filles les rejoignaient.

– Malefoy, Zabini, salua froidement Daphné en s'installant dos à eux.

Draco la tolérait uniquement parce qu'elle donnait de bons conseils concernant le Quidditch, mais il était bien connu qu'ils ne se supportaient pas. Pansy fit semblant de ne pas voir la tension entre eux et babilla à propos des joueurs de l'équipe de Serdaigle qui commençaient à arriver sur le terrain.

– Potter n'est pas là ? s'enquit Pansy.

– Je rêve ou tu es déçue ? demanda Blaise alors que les épaules de Daphné se tendaient.

Draco frémit légèrement. Il avait effectivement attendu plus de trois ans avant que Harry ne lui serre la main. Un an de trêve et une réunion familiale pour qu'il accepte de l'appeler par son prénom. De nombreux après-midis pour qu'ils décident qu'ils s'aimaient bien et communiquent sans s'écharper.

Alors oui, le fait que Harry ne mette qu'une seconde à appeler Daphné par son prénom et qu'il passe les sélections avec elle plutôt qu'avec lui le mettait de très mauvaise humeur.

– Il est plutôt amusant, répondit finalement Pansy. Beaucoup moins dans le jugement que je ne le pensais. Il a été très poli avec nous, n'est-ce pas ?

– C'est vrai qu'il est sympa, admit Blaise qui avait discuté avec Harry un long moment. Peut-être qu'une matinée avec nous lui a suffi et qu'il ne veut pas s'infliger ça une nouvelle fois.

– Ça ne serait pas la première fois qu'une personne d'une autre Maison refuse d'être associée aux Serpentard, remarqua tristement Pansy avant que son visage ne s'éclaire.

Draco suivit son regard et vit une masse de cheveux noirs ébouriffés arriver dans les gradins. Harry avait mis des vêtements moldus et Draco résista à l'envie de lever les yeux au ciel. Harry n'avait aucune conscience de ce qu'il faisait et de la façon dont les Serpentard pourraient réagir à cela.

Son amitié avec le Gryffondor avait déjà fait réagir. Il avait dû rassembler toute sa prestance de Malefoy pour faire accepter qu'il passerait les sélections avec lui et, qu'à présent, ils étaient amis.

Si beaucoup de Serpentard n'avaient rien eu à redire, d'autres avaient commencé à lui chercher des noises. Cela s'était rapidement réglé quand il les avait menacés, mais il avait demandé à Blaise de surveiller ses arrières.

Ses parents commençaient à aborder une posture anti-Seigneur des Ténèbres et Draco savait que ça ne serait pas du goût de tout le monde. Il devait être prêt à toute éventualité au cas où sa nouvelle amitié le mettrait en danger. Il n'avouerait jamais à voix haute que Harry en valait le coup.

Harry s'arrêta pour parler avec un groupe de Poufsouffle, salua de loin l'équipe de Gryffondor et monta les marches deux par deux pour les rejoindre. Il avait un petit sourire sur le visage, un peu gêné, comme s'il ne savait pas s'il allait être bien accueilli.

– Encore en retard. C'est une manie chez toi ? fit simplement Draco pour lui signifier qu'il pouvait s'installer sans crainte.

– Je me suis fait arrêter par McGonagall, soupira Harry en passant la main dans ses cheveux. Elle voulait me dire que si je n'étais pas sélectionné, elle me mettrait en retenue pendant un mois.

Au grand soulagement de Draco, Harry s'installa à côté de lui. Daphné se retourna, l'air triste, déçue qu'il ne s'assoie pas à côté d'elle.

Draco mobilisa toute son éducation pour ne pas lui tirer la langue, mais vit du coin de l'œil Blaise rigoler, comme s'il avait parfaitement compris ce qu'il se passait dans sa tête.

– Félicitations pour le poste, dit Harry en se tournant vers lui avec un large sourire. Jolis buts. Le dernier était superbe, même Angelina a dit que c'était impressionnant et elle est plutôt avare en compliments.

– Merci Harry, dit Draco sans pouvoir s'empêcher de se sentir fier de lui-même. C'était relativement simple d'éliminer tous les autres.

Harry éclata de rire.

– C'est vrai, tu n'as obtenu ta place que parce que les autres ne tenaient pas sur leurs balais, dit Harry avec ironie.

– Il a payé pour entrer dans l'équipe, renchérit Pansy avec un sourire amusé.

– Heureusement que tu sais voler alors, fit Harry en lui donnant un petit coup de coude complice.

– Tu ne rejoins pas ton équipe ? demanda Blaise.

– Non. Mais je reste ici de façon tout à fait intéressée, indiqua Harry, je suis là pour recueillir les informations de Daphné.

– Je ne vais pas t'aider, dit Daphné d'un ton amusé alors que Draco levait les yeux au ciel.

– C'est l'équipe de Serdaigle, tu peux bien m'aider, non ? De toute façon la majorité sont des mauvais joueurs, grommela Harry qui devait se souvenir que Roger Davies avait jeté son balai au sol de rage quand Gryffondor avait gagné la Coupe l'année passée.

– Prêt pour tout à l'heure Potter ? demanda Blaise avec intérêt. Tu fais quoi comme technique aujourd'hui ?

– Quelle technique ?

Draco éclata de rire sans pouvoir s'en empêcher en voyant l'air ahuri de Harry.

– Il n'a pas de technique, lâcha Draco.

Les Serpentard se tournèrent vers lui, méfiants.

– Bien sûr que si, il a une technique, insista Blaise. Plusieurs même.

– Non, assura Draco.

– De quoi est-ce que vous parlez ? demanda Harry incrédule.

– À chaque match de Gryffondor, toutes les équipes étudient ta technique, expliqua Pansy. Et, ensuite, on fait les paris pour savoir si tu vas gagner ou non.

– Mais je n'ai pas de technique !

Draco sourit fièrement alors que Pansy lui décrochait un regard noir.

– Tu nous parles toujours de ses techniques ! s'horrifia Pansy qui avait perdu beaucoup de paris depuis que Harry avait pris la place d'attrapeur.

– J'ai menti pour gagner les paris, répondit Draco en se raclant la gorge et en s'efforçant de ne pas rougir alors que Pansy s'apprêtait à lui sauter à la gorge.

– Mais comment fais-tu, alors ? demanda Daphné à Harry. Tu changes ta façon de voler à chaque match.

– Oh... Je ne sais pas. Je change à chaque fois, en fonction de mon adversaire. Je ne réfléchis pas vraiment. Je n'ai pas de technique que je travaille plus qu'une autre, en tout cas, je fais juste ça à l'instinct.

– Amusant, dit Daphné.

– En fait tu es imprévisible, soupira Draco. C'est pour ça que personne ne peut te battre. On ne peut rien prévoir. Tu es si agaçant.

– Quand je pense au nombre de paris perdus, grommela Pansy, alors que tu savais depuis le début que Potter s'adaptait aux autres.

Draco rigola simplement. Il savait que Harry faisait l'objet de nombreux paris. Mais quand il s'agissait de Quidditch, Draco pouvait être fier d'être le seul à les avoir toujours gagnés. Parce qu'il avait compris rapidement que Harry faisait tout à l'instinct, le rendant imprévisible, ce que les autres n'avaient jamais réalisé.

Il se souvenait de la fois où Pansy avait tout misé sur l'attrapeur de Poufsouffle qui s'était vanté avoir appris toutes les techniques de Potter, avant que Harry n'attrape le Vif sous son nez au bout de deux minutes de jeu. L'air dépité du Poufsouffle était gravé dans la mémoire de Draco.

– Il y a des paris ? demanda Harry alors que les Serpentard le dévisageaient avec des yeux ronds.

– Dans quel monde vis-tu ? s'écria Pansy.

– Dans un monde rempli d'amour et de bonbons aux citrons, ironisa Drago.

– Vous pariez sur beaucoup de choses ?

– Oh oui, rit Pansy. Sur tout ce qui est possible. Les Serpentard sont très forts pour ça.

– On a la plus grande organisation de paris de Poudlard, en fait, admit Draco.

– Il y a beaucoup de paris sur toi, si tu veux tout savoir, dit Blaise sur le ton de la confidence.

Harry se figea et secoua légèrement sa tête, comme s'il préférait ne rien savoir sur les paris qui circulaient sur lui. Draco songea que c'était peut-être pour le mieux car, en plus du Quidditch, les paris sur Harry pouvaient être parfois cruels, mais aussi très indiscrets.

– Il y a un pari sur l'équipe de Poudlard, l'informa Pansy. Tu peux parier sur les personnes qui vont être sélectionnées, si tu veux. C'est moi qui prend les mises.

– Pourquoi pas, dit Harry avec intérêt. Je te dirai ça après la sélection de Gryffondor. Oh non, pas lui ! grommela-t-il en fixant le terrain. Je vous promets que si Flaks devient gardien, je me jette de mon balai.

– C'est vrai que vous êtes très amis tous les deux, ironisa Draco en se souvenant du moment où il avait dû désarmer le Serdaigle pour sauver Harry l'année passée.

Ils se regardèrent tous les deux, légèrement amusés à ce souvenir.

Draco ne trouva pas les sélections de Serdaigle très passionnantes. Les joueurs étaient d'un niveau plutôt moyen. Ducan Iglebee et Jason Samuels conservèrent leur poste de batteurs, mais ils étaient loin d'avoir la carrure et le talent des jumeaux Weasley. Ces derniers souriaient largement, très détendus, comme s'ils étaient certains d'être sélectionnés pour l'équipe de Poudlard.

Le capitaine Davies sélectionna deux autres poursuiveurs, Bradley et Chambers, qui semblaient bons, mais manquaient de coordination, alors que Grant Page reprenait son poste de gardien avec facilité (à la grande joie de Harry). Daphné leur indiqua que Page s'était amélioré par rapport à l'année passée et qu'il protégeait mieux l'anneau droit, mais qu'elle pariait tout de même sur Bletchley.

Cho Chang conserva son poste d'attrapeur et Draco sourit en entendant Harry se plaindre que sa seule technique était de laisser les autres chercher, puis de foncer avec son balai plus rapidement que les autres.

Il entendit également Harry marmonner plusieurs fois et il comprit rapidement qu'il s'agissait de moments où il voyait le Vif avant tout le monde. Il avait vraiment le coup d'œil. Daphné l'avait également remarqué et semblait encore plus impressionnée par lui, au grand déplaisir de Draco.

– Bon courage, Potter, lança joyeusement Pansy quand ils se séparèrent pour aller manger.

Harry leur fit un signe de la main et Draco espéra sincèrement que tout se passerait bien. Faire partie de l'équipe de Poudlard ne serait pas aussi amusant si Harry n'était pas là.

.

Toute l'équipe de Serpentard se réunit après la pause déjeuner pour assister aux sélections de l'équipe de Gryffondor.

Draco remarqua que les gradins étaient très remplis, ce qui n'était pas étonnant puisque Gryffondor avait l'une des meilleures équipes de Poudlard et que les filles semblaient soudain très intéressées par celui qui occupait le poste d'Attrapeur.

Draco vit Harry tenter de rassurer Ron qui semblait au bord de l'évanouissement, avant de poser une main sur l'épaule de Ginny et de lui sourire. Draco vit la déception chez certaines filles et il se demanda si Harry en avait conscience. Harry avait toujours été plutôt mignon, mais c'était encore pire depuis les vacances. Draco ne pouvait plus se promener dans les couloirs sans que quelqu'un ne parle de la transformation physique de Harry.

En plus de cela, Draco se rendait comptait qu'il aimait bien Harry. Il avait toujours vu Harry soit timide, soit assez déterminé pour lui envoyer des insultes et des sorts dans les couloirs, mais depuis qu'ils se parlaient il découvrait une autre facette de sa personnalité. Il était beaucoup plus détendu, accessible, amusant aussi. Il était finalement assez fier de savoir que Harry se sentait assez à l'aise avec lui pour être lui-même. Draco ne comptait plus les fous-rires qu'ils avaient eus pendant leurs révisions de Potions ou de Défense.

– Weasley fille postule comme attrapeur, indiqua Cassius Warrington. Bon choix de sa part.

– Elle est sûre de passer titulaire si elle prise, puisque Potter va partir pour l'équipe de Poudlard, confirma Lucian Bole. C'est le meilleur attrapeur de Poudlard.

– Très Serpentard comme approche, remarqua Blaise qui était assis à côté de Draco. Je croyais qu'elle voulait être poursuiveuse.

– Comment tu peux savoir ça ? s'étonna Miles Bletchley.

– Je l'ai entendu parler avec Potter tout à l'heure, répondit Blaise. Ils ne sont pas très discrets, si vous voulez mon avis.

Draco devait admettre que la discrétion n'était pas le fort de Harry. Il le voyait bien à la bibliothèque quand il se mettait à rigoler. Mrs Pince les avait même exclus une fois, à la grande honte de Draco.

– Weasley ne va pas y arriver, dit soudain Theo en désignant le roux qui peinait à marcher, tout blanc.

– Il est trop stressé, confirma Miles.

– Est-ce qu'il est bon ? demanda Cassius à la cantonade.

– S'il a les gênes des Weasley, sans doute, répondit Lucian qui avait eu l'occasion de voir Charlie Weasley jouer comme attrapeur à Poudlard.

– Il y a ce gros idiot de McLaggen, grimaça Peregrine Derrick. Il est de mon année, un vrai boulet.

– Greengrass vient encourager Potter, marmonna Cassius en les désignant d'un geste de la main. On n'a pas besoin de ça.

– On sait déjà que Potter est le meilleur, dit Lucian d'un ton résigné. L'encouragement de sa petite-amie ne devrait rien changer.

– Ce n'est pas sa petite-amie, siffla Draco.

– Pourquoi, c'est le tien ? ricana Harper, un peu rouge d'avoir été qualifié d'inférieur à Potter.

– Tu sais quoi Harper, ferme-la, dit Draco en lui jetant un regard si glacial que le garçon baissa les yeux.

Draco sentit Blaise lui serrer le poignet légèrement, comme pour lui dire qu'il était avec lui, ce qui eut le mérite de tranquilliser Draco et de l'empêcher de fusiller Daphné du regard quand elle s'installa avec Pansy et Tracey pour observer les sélections.

Draco survola du regard les gradins et vit que Granger assistait aux sélections, sans doute pour soutenir ses amis. Elle discutait de manière passionnée avec l'une des Poufsouffle et avait laissé tomber sa lecture pour applaudir quand Harry et Weasley enfourchèrent leurs balais et s'envolèrent. Draco devait reconnaître qu'elle faisait des efforts puisqu'il était évident qu'elle détestait le Quidditch.

Il n'avouera jamais à personne qu'il loupa l'intégralité des sélections pour regarder Harry. Il y avait quelque chose de terriblement envoûtant à le regarder voler. On avait l'impression qu'il n'avait pas de balai tant il faisait corps avec lui. Sans parler des acrobaties, de toutes les fois où il attrapa un Vif sous l'œil des autres attrapeurs et de sa façon d'éviter les Cognards avec agilité.

Johnson annonça à Harry qu'il gardait son poste et "qu'il avait intérêt de laisser aux autres la possibilité d'attraper le Vif, s'il ne voulait pas finir transformé en poussin".

Quand Harry eut posé un pied à terre pour laisser les autres jouer et encourager les Weasley, Draco put regarder la sélection des autres Gryffondor.

Ginny Weasley étonna par sa rapidité et son agilité, malgré son balai bas de gamme. Elle volait très bien et fut sélectionnée pour devenir réserviste. Harry la félicita chaleureusement en bas du terrain. Les autres candidats jetèrent un regard noir à la rousse et l'un d'eux, qui avait dû l'accuser de quelque chose, reçut un chauve-furie qui stoppa toutes les critiques. Blaise siffla en la voyant faire et rigola en voyant la victime de Weasley partir en courant du terrain.

Les trois anciennes poursuiveuses et les jumeaux Weasley gardèrent leur poste sans trop de surprise. Les jumeaux Weasley n'étaient pas surnommés les "Cognards humains" pour rien. Il semblait qu'ils n'avaient pas besoin de se regarder pour se comprendre. Ils tapaient, shootaient, viraient sans même se concerter, sans jamais se mettre dans le chemin l'un de l'autre, tout était fait dans une telle symbiose que ceux qui étaient face à eux n'avaient aucune chance.

Andrew Kirke et Jack Sloper furent sélectionnés comme suppléants et semblaient plutôt prometteurs, bien que trop hésitants dans certaines frappes, ce qui s'expliquaient par leur jeune âge.

La sélection du gardien était sans doute celle qui posait le plus de questions. Quatre personnes se présentèrent : Cormac McLaggen (le grand ami de Peregrine), Ronald Weasley, Dean Thomas et un troisième année nommé Martin Lalid. Il fut rapidement clair que la sélection se jouait entre Weasley et McLaggen, les deux autres étant en-dessous.

Draco fut surpris par quelques balles rattrapées, de justesse, mais avec un certain panache, de Weasley.

McLaggen semblait beaucoup plus sûr de lui, mais il manqua le dernier tir. Quand le Souafle revint vers Weasley, celui-ci shoota dedans avec son pied, lui permettant de devenir le nouveau gardien de l'équipe de Gryffondor, sous les cris enjoués de ses amis.

– On ne devrait pas avoir trop de mal à marquer, dit Cassius légèrement soulagé.

– On utilisera notre meilleure technique d'intimidation, sourit machiavéliquement Lucian qui était réputé pour foncer dans le tas dans les matchs.

– Il peut être bon, mais le stress va lui faire perdre ses moyens, confirma Theo (qui avait obtenu le poste de gardien remplaçant), l'air rassuré à son tour.

Draco vit McLaggen se disputer avec Harry avant de partir furieusement en jetant un dernier regard noir à Harry. Il ne manqua pas le mouvement de Harry en direction de sa poche pour attraper sa baguette, geste uniquement interrompu par Weasley. Il leva les yeux au ciel en se demandant si Harry cherchait vraiment à se mettre tout Poudlard à dos ou s'il était simplement inconscient de ce qu'il était prêt à faire pour soutenir ses amis.

Il ne manqua surtout pas Harry qui courut après Pansy. Il lui tendit un petit papier, sur lequel était probablement écrite sa prédiction pour la sélection de l'équipe de Poudlard.

– Et c'est ainsi que les Serpentard corrompirent Harry Potter, dit Blaise avec une voix faussement grave qui fit rire Draco.

Il n'avait plus qu'une chose en tête à présent : faire partie de l'équipe de Poudlard avec Harry.

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Harry,

Je te remercie pour ta longue lettre me détaillant les sélections pour les équipes de Quidditch. Ça avait l'air vraiment passionnant. Je n'en reviens pas que tu aies eu cette idée avec Draco ! Ça va vous rapprocher, ce qui est une bonne chose. Vous êtes mignons tous les deux avec vos "nous ne sommes pas amis".

En tout cas, j'espère que vous serez tous les deux sélectionnés pour l'équipe de Poudlard. Je t'ai préparé une petite (grosse) surprise si c'est le cas.

Mais ici tout le monde croit en toi, donc fais de ton mieux, sans pression et amuse-toi bien surtout ! C'est une grosse opportunité, mais c'est aussi le meilleur moyen de passer du bon temps.

Si tu veux tout savoir, Amelia cherche à convaincre Dumbledore pour pouvoir assister aux matchs, en tant que représentante du Ministère, mais beaucoup de personnes veulent aussi avoir leurs places donc elle est en train de batailler. Moi je suis sûr que je pourrais me faufiler en Patmol... quoique, maintenant, Dumbledore est au courant ! Mais il m'en doit une, après tout.

J'attends ton retour de Miroir dès l'annonce des résultats. Je sais qu'on n'a pas vraiment le temps de communiquer en ce moment, mais ici c'est vraiment la folie. Je pensais avoir le temps de me détendre, maintenant que je n'ai plus à te surveiller, mais je me rends compte que tout est bien pire maintenant que tu es parti. Je n'ai plus personne pour me dire de faire une pause pour aller au cinéma ou simplement pour discuter le soir. En fait, tu manques à tout le monde... Kreattur erre au Square Grimmaurd et même Remus passe tout son temps dans sa librairie parce que la Villa Bleue est déprimante sans toi. Quelle tristesse.

S'agissant de l'opération Puzzle, c'est très compliqué. Tout le monde fait des recherches de son côté, mais pour le moment on ne trouve pas grand-chose. Remus et Amelia sont sur la piste de sonpassé et ils pensent avoir trouvé des choses intéressantes, donc à voir.

Comme tu le sais, nous travaillons en collaboration avec notre ami blond et Gringotts. Bill travaille d'arrache-pied pour nous aider (et sa mère est absolument ravie de son retour en Angleterre). Pour le moment, rien de tangible. Il faudra sans doute de longues semaines pour mettre au point le plan parfait, heureusement que Cissy a accepté sans hésiter, au contraire de son troll de mari !

Je vois beaucoup Narcissa en ce moment, puisqu'on s'occupe de l'orphelinat. J'ai finalement décidé de l'aider parce qu'elle avait du mal à s'occuper de tout, toute seule. Je m'éclipserai quand tout sera en place. Nous avons recruté un nouveau gérant qui est vraiment super. Il s'appelle Liam Grant (il nous a dit que son frère jouait dans l'équipe de Serdaigle à Poudlard, tu le connais peut-être ?) et il a l'air très compétent (et très beau ; Narcissa a rougi plusieurs fois, je suis vraiment heureux d'avoir pu assister à ça !)

Pour le moment Andy et Cissy n'ont pas repris contact, mais je préfère leur laisser le champ libre. Elles sont assez grandes et méchantes pour communiquer sans rien me dire, pour me faire enrager, si elles voient que je tente de leur forcer la main.

Nous avons aussi accueilli deux enfants à l'orphelinat en toute urgence, en raison de leurs conditions de vie. Je ne les ai pas encore rencontrés, ils habitent chez les Malefoy le temps que l'orphelinat soit ouvert. Pour le moment on n'a pas recruté le personnel qui s'occupera des enfants la nuit.

Quoi qu'il en soit, nous avons énormément de cas d'enfants en difficulté qui ont besoin de nous et je serai rassuré d'être en novembre pour pouvoir les accueillir comme il se doit !

Pour la librairie, Remus t'en parlera mieux que moi, mais tout avance très bien. Il sera sans doute ouvert juste avant Noël et il me dit de te dire qu'il sera ouvert pour votre dernière sortie à Pré-au-Lard de l'année, avant Noël. Mais il y est quasiment tous les jours pour s'assurer que tout se passe bien, donc donne-nous la date de ta prochaine sortie là-bas pour qu'on puisse t'y rejoindre (si tu as envie de voir tes vieux parents, bien sûr !).

En parlant de parents, je n'ai même pas eu le temps de voir les parents d'Hermione alors que nous devions manger tous ensemble hier soir. Remus a dû annuler parce que je dormais à vingt heures. Vingt heures, Harry. Moi, couché à vingt heures. Quelle horreur. Tout ça va me rendre fou !

J'espère que tout va bien pour toi.

Tu me manques.

Sirius Orion Black.

La Noble et Très ancienne Maison des Black

« Toujours Black »

.

Sirius sortit de la cheminée et se retrouva face à un garçon aux yeux bleus saisissants.

Sirius comprit immédiatement pourquoi Narcissa avait recueilli le jeune William chez elle le temps que l'orphelinat soit prêt à ouvrir. Il avait des cheveux bouclés qui entouraient son visage rond. Il semblait en forme, mais pas heureux. Il avait l'air très méfiant, presque apeuré, quand il le vit sortir de la cheminée. Sirius vit clairement le garçon se tendre et avoir un mouvement de recul.

– Salut petit, dit Sirius qui fit tout pour ne pas penser qu'il y a un an, Harry avait été à la place de ce petit. Où est la patronne ?

Il s'efforça de prendre un ton doux et chaleureux, mais il savait que William aurait du mal à lui faire confiance au début. Harry avait été comme ça, lui aussi.

– Madame Narcissa est dans le salon, dit le garçon qui se relâcha légèrement en voyant qu'il n'était pas menaçant.

– Madame Narcissa ? Waouh, qu'est-ce qu'elle te donne pour que tu l'appelles comme ça ? ironisa Sirius sans pouvoir s'en empêcher.

William haussa les épaules.

– Je suis Sirius au fait, indiqua-t-il d'un ton badin en espérant le détendre. Je suis son cousin. Le patron de ses lieux. Sourire le plus charmeur de cette année. Tu as dû entendre parler de moi, non ? s'enquit Sirius en espérant le détendre avec une petite blague.

– Madame Narcissa m'a dit que vous étiez un chien, fit alors William après une petite hésitation comme s'il n'était pas sûr que ce soit une chose à dire à un inconnu.

Sirius éclata de rire devant tant de candeur et se transforma immédiatement en son Animagus.

William sursauta avant de s'approcher timidement et de le caresser du bout des doigts.

– Trop cool ! s'écria William les yeux brillants, toute trace de peur envolée. Je peux faire ça, moi aussi ?

– Quand tu seras assez grand, oui, dit Sirius en reprenant forme humaine.

– Je vais à Poudlard l'année prochaine, indiqua William avec une certaine fierté.

– Et tu sais quelles matières t'intéresseraient ? s'enquit Sirius.

– La Métamorphose. Comme ça, je pourrai me transformer en chien moi aussi.

Sirius lui ébouriffa les cheveux dans un geste affectueux. Il s'en voulut en voyant que William s'était figé, avant que le garçon ne s'autorise à lui sourire timidement. Il ne devait pas avoir reçu beaucoup de gestes affectueux. Sirius savait que même Narcissa avait du mal à l'approcher.

Ce petit lui rappelait trop Harry et Sirius s'efforça de garder la tête froide.

Si William avait été soigné et accueilli au sein de la famille Malefoy, Sirius savait qu'il avait enduré des choses très difficiles. La cicatrice qui partait du milieu de sa joue et descendait dans son cou, puis sous sa chemise, montrait qu'il n'avait toujours pas récupéré entièrement.

Sirius savait qu'il ne valait mieux pas le brusquer et lui faire penser à autre chose, pour lui changer les idées.

– C'est sympa ici en tout cas, siffla Sirius en regardant autour de lui. On m'a dit que tu avais aidé à décorer.

– Ouais, dit William avec un soupçon de fierté. Avec Madame Narcissa et ma sœur. Il y a aussi Monsieur Liam. Il est gentil.

– Dis-moi tout ! Je suis sûr que Narcissa a laissé Liam tout faire en donnant des ordres, avant de dire à Lucius qu'elle avait tout fait.

William écarquilla ses yeux avant de hocher la tête et de fixer Sirius avec stupéfaction.

– Vous la connaissez bien, conclut William.

– Trop bien, malheureusement pour moi. Bon, tu me fais visiter ?

William se redressa, visiblement ravi qu'on lui confie une telle tâche et une telle responsabilité.

– Suivez-moi, Monsieur Sirius.

– Appelle-moi juste Sirius.

– Très bien, juste Sirius.

Sirius ne put s'empêcher d'éclater de rire alors qu'il suivait le petit William à travers le grand Manoir qui ne ressemblait en rien à ce qu'il avait acheté quelques mois auparavant. Il n'en revenait pas de ce qui avait été fait par les elfes et Liam (ainsi que la donneuse d'ordres, Narcissa).

Les murs avaient tous été repeints dans des tons clairs et chauds, avec une dominante de doré qui ravit le Gryffondor qu'il était. Les chambres étaient toutes individuelles et pourvues d'un bureau et d'une armoire personnelle. Elles avaient chacune une grande fenêtre qui donnait sur l'immense parc qui entourait la propriété.

Sirius avait insisté pour que plusieurs terrains de jeu soient construits, pour que les enfants puissent enfin s'amuser après ce qu'ils avaient vécu. Il refusait que l'orphelinat soit austère et sans vie. Narcissa, elle, avait fait installer une salle de sport au sous-sol pour permettre aux enfants de se remettre en forme.

La bibliothèque était tout simplement immense et disposait du même sortilège qu'au Square Grimmaurd pour éviter que les enfants trop curieux ne puissent lire un ouvrage inapproprié. C'était Remus qui s'était chargé de la remplir, travaillant en étroite collaboration avec Liam, pour établir une sélection adéquate.

Ils finirent leur tour par le grand salon dans lequel les enfants pouvaient tous se réunir dans des fauteuils moelleux qui faisaient penser aux Salles Communes de Poudlard.

William et Sirius trouvèrent Narcissa lovée dans un canapé, une petite-fille dans ses bras, en train de lui lire une histoire.

– Les meilleurs sont arrivés, dit Sirius en s'installant dans un fauteuil. Salut petite.

Il lança un sourire éclatant à la petite-fille qui devait être Lyra, la sœur de William, mais qui se réfugia dans le cou de Narcissa.

– Elle ne parle pas, expliqua William en s'asseyant à côté de lui.

Sirius grinça des dents en voyant l'air triste de Narcissa. Il savait que ces deux enfants avaient vécu des choses terribles. Leur père était décédé sans avoir pu informer leur mère, moldue, de sa condition de sorcier. Aux premiers actes magiques de William, elle avait paniqué. Quand Lyra avait commencé à son tour, beaucoup plus puissante et incontrôlable, leur mère avait tout fait pour réprimer tout acte magique, quitte à frapper et hurler. La petite Lyra avait été forcée à l'intérioriser, alors que William, qui l'avait toujours protégée, avait pris tous les coups à sa place.

Dès qu'ils avaient vu la situation, l'équipe de Daisy Rodrigues avait aussitôt procédé à l'extraction des enfants du foyer pour les confier à Narcissa.

Sous le choc de ce qu'elle avait vécu, la petite Lyra ne parlait plus depuis des mois et William se remettait difficilement de ce qu'il avait vécu.

Sirius savait que Narcissa avait eu des difficultés avec Lyra ; à la faire s'alimenter ou à lui faire accepter sa Magie, mais tout semblait s'arranger depuis qu'elle était chez les Malefoy et suivie par un psychomage et un médicomage compétents.

– En tout cas, vous avez fait un super travail, dit Sirius pour changer de sujet. Will vient de me faire visiter.

– Will ? releva Narcissa.

– Oui, Sirius m'a demandé l'autorisation de raccourcir mon prénom, indiqua William avec un grand sourire.

– Tu as toujours su y faire, murmura Narcissa amusée. Tu sais William, Sirius m'a toujours dit qu'il n'aimait pas les enfants. Maintenant qu'il a un fils, je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi attaché aux enfants que lui.

– Vous avez un fils ? demanda William en se tournant vers lui.

– C'est plutôt un adolescent maintenant, indiqua Sirius. Il s'appelle Harry. Je crois que tu l'aimeras bien. Où est Liam ?

– Il est en réunion avec Daisy Rodrigues, répondit Narcissa en regardant sa montre. L'ouverture de l'orphelinat arrive très vite et ils doivent passer devant le Magenmagot pour autoriser les transferts d'informations et plein d'autres problèmes administratifs qui me passent au-dessus de la tête.

– Des chances pour que notre demande soit refusée ?

– Non, répondit Narcissa d'un ton confiant. La Présidente-Sorcière est ravie de notre initiative et j'ai reçu une lettre de soutien de Dumbledore.

Sirius hocha légèrement la tête. Il avait lui aussi reçu la lettre de Dumbledore qui les remerciait de prendre soin des enfants comme cela et il savait que, même s'il n'était plus Président-Sorcier, l'influence de Dumbledore leur permettait d'être relativement sereins sur l'acceptation de leur projet.

– Des nouvelles d'Andy pour l'école ? demanda Sirius d'un ton détaché.

– Ce ne sont pas tes affaires, répondit sèchement Narcissa. Nous avons encore beaucoup de choses à faire aujourd'hui, si tu veux accompagner William dehors pour qu'il puisse se dégourdir les jambes.

– On se fait un foot ? demanda alors Sirius les yeux remplis d'espoir.

– Tu sais jouer au foot ? demanda William en sautant sur place. Personne ne sait ici, parce qu'ils sont tous des sorciers. Alors que le foot c'est juste le meilleur sport du monde !

– Si je sais jouer au foot ? Tu parles au meilleur joueur du monde, se vanta Sirius en retroussant les manches de sa cape.

– J'ai hâte de voir ça, ricana Narcissa. Lyra, est-ce que tu veux accompagner ton frère dehors pour voir Sirius se faire battre par un enfant de dix ans ?

Sirius ne sut pas s'il devait être content ou outré de voir les yeux de Lyra se mettre à briller, alors qu'elle attrapait la main de son frère pour courir vers l'extérieur.

– Ils sont mignons, n'est-ce pas ? dit tendrement Narcissa.

– Très. J'ai contacté mon avocat, il est d'accord pour s'occuper de l'affaire, informa Sirius.

– Oui il m'a contactée également. Il a même accepté d'être l'avocat officiel de l'orphelinat, rapporta fièrement Narcissa, je l'ai un peu forcé, sans doute, mais c'est le meilleur. Nous allons poursuivre en justice la mère de William et Lyra dès que possible.

– C'est une bonne chose. Je ne veux pas imaginer ce qu'ils ont vécu là-bas. Et Lyra ?

– Il lui faudra du temps, soupira Narcissa en se dirigeant vers le parc. Le psychomage nous a dit qu'elle parlera quand elle se sentira vraiment en sécurité. Pour le moment, ce n'est pas le cas, mais on ne désespère pas. Déjà, elle sourit. Il faut simplement être patient et lui apporter tout l'amour et la sécurité dont elle a été privée.

– Félicitations en tout cas, c'est magnifique. Les enfants vont être heureux ici.

– Je l'espère vraiment, dit Narcissa en observant les lieux avec fierté. Enfin, au moins, ils auront un lieu pour être accueillis dans les meilleures conditions possibles.

– Tu as trouvé un nom pour l'orphelinat ? demanda Sirius.

– Pas encore. Tu as des idées ? Ou peut-être que Harry aurait des idées ? remarqua Narcissa. Je vais lui envoyer une lettre.

– Je vais rejoindre les enfants, dit alors Sirius en les voyant sortir un ballon de foot de la cabane au fond du parc.

– J'ai hâte de te voir te faire battre, rit Narcissa. William est plutôt doué, même si je n'ai pas trop compris les règles de ce jeu moldu.

– Je suis content de voir que tu m'encourages, grommela Sirius en levant ses yeux au ciel.

– Avant que tu n'y ailles, est-ce que je peux savoir pourquoi tu étais chez moi hier soir en train de discuter avec mon mari jusqu'à une heure avancée de la nuit ?

Narcissa le foudroya du regard, alors que Sirius éclatait de rire.

– Non tu ne peux pas savoir. C'est une surprise.

– Pour moi ? demanda Narcissa avec espoir.

– Absolument pas. C'est pour nos enfants, comme ils vont faire partie de l'équipe de Poudlard tous les deux on organise quelque chose, dit malicieusement Sirius. Tu verras quand tout sera en place, mais ils vont adorer.

– Le fait que tu travailles avec Lucius m'inquiète énormément, admit Narcissa en lui jetant un coup d'œil suspicieux.

– Moi aussi, ricana Sirius. Mais ne t'inquiète pas, le Quidditch rassemble tout le monde.

– Je l'espère, Sirius. Je ne voudrais pas que vous vous battiez et que je sois obligée de vous séparer.

– Arrête, tu meurs d'envie de faire ça, ricana Sirius.

– Dépêche-toi, les enfants t'attendent, dit Narcissa en ne répondant pas.

Sirius ne résista pas et se transforma en chien pour courir après la balle. Il fut fier quand Lyra, après une après-midi passée avec lui, éclata de rire en le caressant une demi-seconde. Il se promit de passer autant de temps que possible dans cet orphelinat, pour aider tous les Harry, William et Lyra qui en auraient besoin.

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Ron observa Hermione tartiner une biscotte avec du beurre et la tendre avec espoir à Harry qui la repoussa d'un geste de la main, un peu vert.

– Harry, tu as vraiment l'air mal en point, constata Hermione en le voyant regarder la nourriture avec dégoût.

– Je crois que je vais vomir.

Ron échangea un regard circonspect avec Hermione. C'était la première fois depuis qu'ils connaissaient Harry qu'il semblait si stressé. Même son premier match au sein de l'équipe de Gryffondor ne l'avait pas autant angoissé.

– C'est juste que... Je n'ai jamais eu à passer des sélections, tenta de leur expliquer Harry. J'étais dans l'équipe, j'attrapais le Vif et voilà. Mais maintenant... Je veux vraiment en être, vous voyez ?

Ron comprenait parfaitement ce que ressentait Harry. Avant d'être pris dans l'équipe de Gryffondor il y a une semaine, il avait été à la place de Harry. Il se souvenait ne pas avoir dormi de la nuit, avoir eu envie de vomir sur le terrain, avoir pensé que jamais il ne pourrait s'envoler.

Pourtant, Harry avait trouvé les mots pour le calmer et il avait réussi à devenir le gardien de l'équipe de Gryffondor ! C'était une grande victoire, une immense fierté pour lui. Pour une fois, il faisait quelque chose par lui-même, pour une fois il allait être reconnu pour quelque chose qui n'était pas simplement d'être le "meilleur ami de Harry Potter".

Il adorait Harry et Hermione, sincèrement. Jamais il n'aurait voulu les échanger. Mais tous les deux étaient si doués dans tout ce qu'ils entreprenaient qu'il était parfois compliqué de se sentir à la hauteur. Il avait envie de prouver à tout le monde qu'il n'était pas un "Weasley" comme les autres, que lui aussi pouvait avoir du talent, que lui aussi existait par lui-même, autrement que par ses amitiés et sa couleur de cheveux.

– Tu es un très bon attrapeur, Harry, dit Hermione en espérant le rassurer. Fais ce que tu fais de mieux : voler sans te soucier des autres.

Ron avait refusé de participer à la sélection de l'équipe de Poudlard. Il savait que les autres gardiens étaient de loin meilleurs que lui, notamment grâce à leur expérience. Si cela pouvait être une formidable opportunité, il voulait d'abord faire partie de l'équipe de Gryffondor, l'équipe à laquelle il rêvait depuis toujours. Et il allait adorer encourager Harry dans les gradins quand il affronterait Durmstrang et Beauxbâtons.

– Tous les attrapeurs sont bons, sinon ils n'auraient pas été pris dans leurs équipes, insista Harry.

– Ils sont bons, oui, dit Ron, mais ils ne sont pas toi. Tu es le meilleur, Harry. Tout le monde le sait. Même Cho Chang veut que tu réussisses.

– Je crois que tout le monde veut que ça soit toi, en fait, s'amusa Hermione. J'ai été arrêtée par des filles dans les toilettes qui m'ont demandé si tu te sentais prêt.

– Mais pourquoi ? s'étonna Harry.

– C'est une question d'honneur, Harry, répondit Ron. Il n'y a pas de Maisons en jeu. C'est Poudlard qui se bat. Et la meilleure chance de Poudlard, c'est toi.

– Merci, réussit à dire Harry en attrapant la biscotte que lui tendait toujours Hermione et dont il mangea une demi-bouchée pour lui faire plaisir.

– On est derrière toi, d'accord mon pote ? affirma Ron en le secouant légèrement par l'épaule.

Harry prit une grande inspiration, hocha la tête, attrapa son Éclair de Feu et se leva. Hermione jeta un regard très inquiet à Ron en voyant que, même la bonne météo et l'annonce que Cedric Diggory ne participerait pas aux sélections, ne parvinrent pas à faire sourire leur meilleur ami.

Ron se tendit en voyant Draco Malefoy s'avancer vers eux d'un pas conquérant. Rien que la vision de ses cheveux blonds gominés suffisait à hérisser le poil de Ron.

– Harry, enfin ! s'exclama Malefoy sans accorder la moindre attention à Ron et Hermione. Tu as avalé un Scroutt à pétard ou quoi ?

Harry marmonna une phrase et Malefoy haussa un sourcil, comme s'il venait de comprendre que Harry n'allait pas bien du tout. Ron masqua sa surprise en voyant le blond s'avancer et taper Harry dans le bras comme pour le sortir de sa torpeur, avant de lui sourire machiavéliquement.

– Allez, Potter. Ne me dis pas que tu as peur ? J'étais ton seul adversaire potable et je me suis retiré de la course uniquement par pitié pour te permettre d'entrer dans l'équipe avec moi.

– Je t'ai battu à chaque fois ! répliqua Harry, les yeux flamboyants, en relevant brusquement sa tête.

– La chance, sans doute, opposa Malefoy.

– La chance ? répéta Harry en rougissant légèrement. Viens sur le terrain, je vais te montrer que ce n'était pas de la chance !

Ron sourit en voyant Harry remonté et prêt au combat. Il comprit que Malefoy avait simplement voulu le détendre en lui rappelant son esprit de compétitivité. Il ne l'aimait pas, mais ça avait été assez efficace pour que Harry sorte de sa torpeur.

Malefoy observa Hermione et Ron un court instant, hocha sa tête en leur direction, et attrapa Harry par le bras pour l'entraîner vers le terrain.

– Est-ce que Malefoy vient juste de trouver les mots pour motiver Harry ? demanda Hermione sous le choc.

– Il faut croire...

– Il a quelque chose derrière la tête, on est d'accord ? dit Hermione en se rongeant les ongles. Je veux dire... Ils se détestaient il y a un mois et maintenant ils sont... Je ne sais même pas ce qu'ils sont !

– Eux-mêmes ne le savent pas si tu veux mon avis, ricana Ron. Au moins il ne nous insulte plus.

– Mmh, dit Hermione légèrement songeuse.

Il est vrai que la soudaine amitié entre Harry et Malefoy était plus que surprenante. Étrangement, cette nouvelle amitié n'inquiétait pas Ron outre mesure. Harry lui avait promis qu'il ne le remplacerait pas et il lui faisait confiance. Tant qu'on ne le forçait pas à parler à Malefoy, tout irait bien.

ll rendait compte, à sa plus grande surprise, que Hermione le prenait beaucoup plus mal. Malefoy l'avait déjà insultée et elle était très rancunière. Mais si Hermione était contente de voir Harry s'ouvrir plus, elle était très inquiète et Ron le ressentait. Non pas parce que Harry pourrait s'éloigner d'elle, mais parce qu'elle avait peur que Malefoy ne se moque de Harry. Elle avait peur qu'il souffre.

Ron, au contraire, était persuadé que Malefoy ne ferait pas de mal à Harry. Il n'aurait pas monté un plan si élaboré pour le faire souffrir et il était évident (à son grand désarroi), quand on les voyait ensemble, qu'ils s'entendaient bien.

– J'ai tellement hâte ! s'écria Susan quand les Poufsouffle les rejoignirent dans les gradins.

Ron devait reconnaître qu'il avait rarement vu une telle effusion. Tout Poudlard semblait s'être réuni pour assister aux sélections. Les professeurs qui allaient juger prirent place dans la tribune d'honneur en discutant avec animation. Seule la professeur Babbling semblait hermétique à l'effusion et corrigeait des copies. Le professeur Flitwick sautillait presque sur place et même Rogue se laissa gagner par l'euphorie en offrant un léger sourire à ses collègues.

Ron vit McGonagall prendre les jumeaux et Harry à part, sans doute pour leur donner ses derniers encouragements. Ils étaient les seuls de l'équipe de titulaire de Gryffondor à tenter le coup et il était évident que McGonagall comptait sur eux.

– J'espère que tout va bien se passer, murmura Hermione alors que Bibine donnait le coup d'envoi et que les joueurs s'élevaient dans le ciel.

– Mais oui, dit Ron en applaudissant à tout rompre alors que Harry oubliait définitivement son stress pour faire des tours de terrain.

– AHHH ! hurla Hermione quand Harry plongea en piqué et ne redressa son balai qu'à quelques mètres du sol, frôlant l'herbe avec ses pieds.

– Il me fait peur quand il fait ça, souffla Hannah qui avait attrapé la main de Hermione.

Susan, elle, se contentait de hurler ses encouragements, à la grande joie de Ron, qui se joignit à elle. Ils n'étaient pas amis, mais il était clair que Susan était la seule avec laquelle il pouvait parler de Quidditch et du monde sorcier. S'il adorait Harry et Hermione, cela faisait du bien de discuter avec quelqu'un qui avait grandi dans une famille de sorciers.

– Il a la tête dure, affirma Ron en frappant dans ses mains. Tout va bien se passer.

– Il avait la tête dure quand il a fait sa chute de vingt mètres l'année dernière? grommela Hermione, les yeux plissés par le stress.

Bibine sépara les élèves en plusieurs petits groupes et organisa des petits matchs pour faire un premier tri. Harry vola deux fois et attrapa le Vif d'or à chaque fois, sous les cris impressionnés de la foule. Ron souriait de plus en plus largement en entendant les acclamations qui ressemblaient presque à des hurlements dès que Harry réussissait à attraper la petite balle dorée. Il était clair, comme il l'avait prédit, que les Maisons n'avaient plus vraiment d'incidence. Tout le monde voulait la meilleure équipe pour Poudlard, quelles que soient les Maisons.

– Et s'il ne réussit pas ? chuchota Hermione à son attention, l'air paniqué.

– Il va forcément y arriver, dit Ron d'une voix assurée. Regarde-le, il est fait pour voler !

Hermione hocha la tête avec difficulté alors que Harry se lançait dans des figures compliquées, comme s'il ne faisait qu'un avec son balai. Tout semblait si facile quand il volait, mais Ron savait que ce que Harry faisait était très difficile.

Ron posa une main sur l'épaule d'Hermione et il la sentit se détendre très légèrement, ses mains toujours accrochées au banc, rendant ses jointures blanches à chaque fois que Harry tournait et virait sur le terrain.

Quand Harry fonça sur un Cognard et l'évita en baissant simplement la tête, avant de plonger en piqué, elle retint son hurlement de terreur de justesse.

– Tu t'es bien débrouillé pour les sélections Ron, lui dit gentiment Susan quand Harry se posa sur le sol après son match.

– Oh merci, répondit Ron en sentant ses oreilles devenir rouges. McLaggen était un bon adversaire.

Il regarda avec un plaisir coupable McLaggen rater de peu le Souaffle lancé par Malefoy à pleine puissance. Il ne savait pas lequel des deux il détestait le plus, mais il reconnaissait que Malefoy savait voler et il n'eut pas le cœur à faire de commentaire désagréable à son sujet. Comme il l'avait dit à Harry, c'était de Poudlard dont il s'agissait et pas de Maisons ou de rancunes personnelles.

– Tu étais bien meilleur que ce troll des montagnes, affirma Susan avec une moue dégoûtée quand McLaggen rattrapa le Souaffle envoyé par un Poufsouffle. D'ailleurs, qu'est-ce qu'il s'est passé après les sélections avec Harry ? Il n'a rien voulu me dire.

– Oh, ça ? souffla Ron. McLaggen a dit que Ginny et moi n'avions eu nos places que parce que les jumeaux faisaient partie de l'équipe. Il a aussi dit d'autres choses désagréables sur ma famille et Harry a vrillé.

– N'importe quoi, dit Hermione en levant les yeux au ciel. Ce n'est que du Quidditch, après tout.

– Il est très intéressé par toi, Hermione, dit Ron sur le ton de la conversation. Il a demandé à Harry si tu étais célibataire.

– C'est un troll... marmonna Hermione en rosissant alors que Hannah et Susan éclataient de rire.

– Il a un charme certain, ironisa Hannah.

– Et puis son égo est si gros, souffla Susan.

– Ça me rappelle Edwin Miles, il jouait chez les Tornades, dit Ron dans ses pensées.

– Mais oui ! s'écria Susan amusée. Il se croyait tellement supérieur qu'il a voulu devenir batteur au cours d'un match et qu'il a frappé un de ses camarades qui a fini deux semaines à l'hôpital, ils ont perdu la Coupe de la Ligue à cause de ça.

Ron sourit largement quand Susan et lui partirent dans un exposé sur le Quidditch et les meilleures équipes de la Coupe de la Ligue.

– Rassemblez-vous ! cria Bibine.

Après avoir discuté avec les professeurs qui jugeaient les participants, Bibine appela les quatorze joueurs sélectionnés pour les diviser en deux équipes et organiser un match d'une heure.

Harry fut sélectionné sans trop de surprise, suivi par Malefoy qui était dans son équipe. Ils se frappèrent dans la main, visiblement ravis de jouer ensemble.

– Je crois que je ne m'y ferai jamais, grommela Hannah les yeux écarquillés.

– Poudlard ne s'y fera jamais, corrigea Susan en regardant autour d'elle.

Tout le monde avait les yeux rivés sur Harry et Malefoy qui discutaient comme si de rien n'était. Comme s'ils ne bouleversaient pas l'ordre établi à Poudlard depuis au moins trois ans. Comme si le fait qu'ils soient amis devait être accepté immédiatement, alors que la moitié de Poudlard ne comprenait pas ce qu'il se passait.

– Heureusement qu'ils n'ont pas McLaggen dans leur équipe, constata Ron en voyant que le Gryffondor n'était pas sélectionné et boudait dans son coin.

– Qui est le gardien de leur équipe ? s'enquit Hannah.

– Miles Bletchley de Serpentard, répondit Ron, il est plutôt bon. Il nous a empêché de marquer des points plusieurs fois. Il a de toute évidence progressé depuis l'année dernière.

– Et l'attrapeur face à Harry c'est Cho Chang, remarqua Susan.

– Elle n'a aucune chance, assura Ron en se détendant.

– Pourquoi Diggory ne s'est pas présenté, déjà ? demanda Hermione.

– Il a dit qu'il voulait se concentrer sur l'équipe de Poufsouffle, expliqua Hannah.

– Je crois qu'il veut aussi tenter le Tournoi des Trois Sorciers, donc il a préféré se retirer, rajouta Susan. Mais son remplaçant n'était pas trop mauvais. C'est juste que Harry est trop fort.

– Fred et George sont contre Harry, remarqua Ron en éclatant de rire. J'ai hâte de voir ça ! Ils ne vont pas le lâcher !

Ron savait que les jumeaux et Harry étaient habitués à jouer ensemble depuis des années et, à présent qu'ils étaient face à face, il avait hâte de voir ce que ça allait donner. Hermione semblait horrifiée et marmonnait pour elle, priant sans doute pour que personne ne soit blessé.

Quand le match commença, Ron ressentit une effusion comme il n'en avait jamais connu pendant un match à Poudlard. Toute l'école semblait suspendue à la sélection. Les joueurs avaient l'air plus motivés, n'hésitant pas à utiliser des techniques complexes et plutôt dangereuses pour attirer l'attention sur eux.

Ron vit Malefoy tirer de nombreuses fois, en effectuant des figures compliquées, et faisant progresser rapidement le score de leur équipe.

Harry volait comme s'il avait fait ça toute sa vie. Fred et George le visaient régulièrement, avec une sorte de plaisir inavouable, pour l'empêcher d'attraper le Vif. Cela semblait être un jeu entre eux, puisqu'à la fin les jumeaux se concentrèrent uniquement sur lui pour le pousser à faire des figues techniques qui firent crier certaines personnes dans les gradins, dont Hermione

Alors que le match allait se terminer, Harry plongea en piqué, suivi par Cho Chang. Hermione ne put retenir son hurlement quand Harry effectua une figure si dangereuse qu'il tomba presque de son balai, avant de se rattraper de justesse et de remonter en chandelle. Hermione avait enfoncé ses ongles dans sa peau si fort qu'elle en avait encore la marque.

– Plus jamais, plus jamais, murmura Hermione alors que Susan, Ron et Hannah se levaient pour hurler une fois le match terminé.

Tout le monde sautait à moitié sur place, alors que les joueurs atterrissaient pour débriefer et attendre les résultats. Ron commenta chaque action avec une Susan excitée et impatiente d'avoir les résultats.

La délibération des professeurs ne dura pas très longtemps. Si le débat sembla animé entre Rogue et McGonagall, il fut rapidement terminé et Dumbledore se leva, un grand sourire aux lèvres. Tout Poudlard s'arrêta alors de respirer en comprenant que ce moment était historique. La première équipe de Poudlard allait naître.

– Félicitations à tous, dit Dumbledore avec une sorte de fierté non dissimulée. Vous avez fait honneur à Poudlard, aujourd'hui, en vous réunissant, peu important vos couleurs de Maisons. Tous unis par l'amour du Quidditch. Vous avez tous montré une incroyable détermination, beaucoup de passion et un talent certain. Mais il nous a fallu choisir. C'est donc avec un grand honneur que je vous annonce que nous sommes parvenus à sélectionner l'équipe de Poudlard qui nous représentera lors de la Coupe des Trois Écoles. Pour les poursuiveurs, je vous prie d'acclamer Miss Emilia Fawley de Poufsouffle...

Susan et Hannah sautèrent sur leur banc en criant et en sautant sur place, sous les rires de Ron et Hermione, heureuses de voir une Poufsouffle à l'honneur.

– Mr Jeremy Stretton de Serdaigle et Mr Draco Malefoy de Serpentard.

Ron applaudit poliment pour Stretton, alors que Harry tapait dans le dos de Draco en souriant largement.

– S'agissant des batteurs, Mr Weasley et Mr Weasley de Gryffondor.

Les jumeaux s'inclinèrent d'un même mouvement face à Dumbledore, la main sur le cœur, faisant rire les élèves. Ron siffla de toutes ses forces, ravi pour ses frères, mais sans aucune surprise. Après tout, ils étaient tous les deux vraiment très doués.

– Mr Miles Bletchley, de Serpentard, comme gardien et Capitaine de l'équipe de Poudlard.

– Deux Serpentard ! dit piteusement Hannah.

– Et, enfin, Mr Harry Potter pour le poste d'attrapeur, conclut Dumbledore. Félicitations à tous. L'équipe de Poudlard sera bien représentée. Nous comptons sur vous pour gagner la Coupe !

Ron ressentit une immense joie et une grande fierté en voyant Harry sautiller de joie. Il espéra alors que Harry aurait enfin l'année tranquille qu'il méritait ; pleine de succès et de Quidditch.

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