Bonjour à tous et à toutes! J'espère que tout le monde va bien. Je vous dois encore une fois des excuses pour ce retard, mais je suis certaine que lorsque vous aurez tous lu le sixième tome d'Harry Potter, vous comprendrez parfaitement pourquoi je me suis retrouvée avec le syndrome de la page blanche. Cela dit, le sixième est vraiment très très très bon, mais certains événements sont très très très troublants... Cela dit, c'est tout ce que je dirai à ce sujet. J'ai très hâte que l'on puisse en parler ouvertement sans gêner personne, mais pitié, pitié, n'allez pas lire tous ces résumés! Tout votre plaisir sera gâché. Si vous tant que ça à savoir ce qui s'y passe, faites plaisir à votre prof d'anglais, prenez une grande respiration et lancez-vous. Je vous jure que l'on ne se rend même plus compte que le livre est en anglais après quelques pages.

Encore une fois, merci à vous tous qui passerez lire cette fic!

RAR

Zeeve lelula : En fait, tu as sûrement perdu ma fic parce que j'avais arrêté d'updater… honte à moi, mais je suis très contente d'avoir retrouvé une lectrice! ;-) Bisou.

Rose Potter : Merci, tu me flatte vraiment! Je suis très touchée… en fait, j'ai souvent de la difficulté à aimer mon travail et ça me remonte sincèrement le moral! P.S. Si tu aimes les histoires de joints… va lire les histoires de « link 9 », tu devrais bien aimer…

Coralie Mc Lunday : Salut Coco! Ça va très bien! J'ai très bien réussie mes examens… mais j'y ai mis du temps! Mais quoiqu'il en soit, pour ton histoire : je crois bien que tu devrais t'y remettre, je me suis posée par moment les mêmes questions que toi, mais j'ai fini par continuer… sinon, pourquoi ne commencerais-tu pas autre chose?

Laure : Ben oui, je suis toujours là… mais je ne t'en veux surtout pas… Je m'en veux à moi d'avoir laissée cette fic en plan… J'espère que tu aimeras aussi ce chapitre…

Sam Malefoy : Coucou! Merci pour ce commentaire d'encouragement, je suis très touchée… et puis pour Draco avec des dreads… hum, disons que c'est le reflet de mes préférences masculines… hihihihi, mais un Draco un peu différent que ce j'ai lu me plaisait beaucoup… genre moins culture pop…

Lowrana : Très heureuse de voir que tu es encore là! J'apprécie vraiment tes commentaires!

Dragonia : Héhé, j'avoue avoir moi aussi pensé un instant que l'avertissement pourrait donner de faux espoirs… Mais t'en fais pas, il y aura d'autres avertissements de ce genre et tu ne seras pas déçue! Et pour Hermione, je ne m'inquiéterais pas trop si j'étais elle, il n'y a aucun vieux dégueu crade dans son entourage, que des beaux mecs assez respectables pour ne pas abuser d'une jeune femme aux facultés affaiblies. Cela dit, à sa place, je n'oublierais pas non plus l'étrangeté de cette soirée…

Morri : Merci pour tes encouragements, cela me touche beaucoup. Pour ce qui est de la drogue, je comprends ce que tu veux dire, moi aussi j'ai du plaisir lorsque je ne consomme pas de drogues, mais j'en ai aussi lorsque je fume un peu de pot, je sais concilier les deux et c'est aussi ce que je tente de faire ressortir à travers ma vision d'Hermione. Cela dit, la partie drogues et alcool sera tout de même présente à l'avenir et j'espère tout de même que tu continueras à lire et apprécier cette fic. Bizous

LaskaMalefoy : Contente de voir que tu as aimé! Par contre, léger retard de publication pour la raison plus haut… Sinon, j'aime moi aussi cette alternative à Poudlard, j'ai tellement plus de place à l'imagination et c'est très plaisant.

Phisoe : Pardon, pardon, pardon. Je n'ai pas de classe en effet et je suis impressionnée de voir que cette fic continue à plaire même si l'auteur s'en permet! Cela dit, le temps est toujours long entre les chapitres, mais il sont beaucoup plus longs qu'avant!

Ayuluna : Pour qui tu me prends! Je n'ai que deux mois de retard! Lol, je plaisante, mais ça s'améliore non?

Jay : Salut, merci pour le commentaire, je suis très flattée. Pour ce qui est de la drogue : n'oublions pas que ce ne sont plus des petits enfants et je trouve que J.K Rowling leur donne un côté un peu trop jeune dans les cinq premiers tomes. Enfin, il ne peuvent quand même pas être aussi sages?

Le saut de l'ange : Hello, alors tu as passée de bonnes vacances? J'espère bien que oui, eh bien, encore un peu des saveurs de vacance dans ce chapitre et après au boulot pour Hermione et compagnie… mais pour bien commencer, un petit rapprochement entre Hermione et notre petit dragon… bise

Et un gros merci à:

Misterieuse, dyabolikvampyr, Mme Boris Jardel, Lilouthephoenix, Sarah Black, draco-tu-es-a-moi


Chapitre 8

Une fin et un commencement

Hermione se regarda une dernière fois dans la glace. Elle portait une robe sorcière bourgogne et avait fait l'effort de relever ses cheveux indisciplinés en un chignon lâche sur la nuque. Elle prit une grande inspiration, s'enveloppa d'une cape noire à attaches d'argent et se coiffa d'un chapeau pointu noir. Tenue irréprochable et sérieuse. Elle prit une grande respiration, se saisit des fioles de son projet et de son rapport de recherche. Elle sortit dans la salle commune déserte et se dirigea vers l'aile ouest du château. Hermione suivit un long couloir interminable pour arriver devant une porte massive en bois de chêne. Elle se saisit du heurtoir et le frappa doucement contre la porte. Elle attendit un instant, puis une petite elfe ridée vêtue d'une toge violette aux initiales du collège entrouvrit légèrement la porte.

-Je viens voir le professeur Titanus Ojeny, j'ai un travail à lui remettre, dit Hermione.

-Laissez-moi vos documents miss, le maître m'a ordonné de les ramasser pour lui, répondit la petite elfe d'un air important.

Hermione haussa les sourcils. Sûrement une tactique du professeur pour paraître intimidant. Elle émit même l'hypothèse que l'homme ne devait pas être loin derrière à écouter leur conversation.

-Je préfèrerais le voir en personne, insista Hermione en se donnant un air mécontent.

-Mais miss, je ne peux pas, ce sont les ordres du maître!

La petite elfe se tordait les doigts. Visiblement, elle aurait souhaité pouvoir répondre à la demande de la jeune femme.

-Il est là en ce moment?

Hermione essayait de regarder par la fente.

-Le maître n'est pas la miss! S'exclama la petite elfe en paniquant légèrement.

-Quand dois-je revenir dans ce cas?

-Je ne sais pas miss, Kali ne sait pas, Kali ne sait pas! Kali doit retourner faire le ménage ou le maître ne sera pas content.

Hermione s'apprêtait à ouvrir la bouche à nouveau lorsqu'elle entendit une voix grave et impatiente surgir.

-Que fais-tu Kali? Je n'ai pas de temps à perdre!

-Maître je suis désolée, c'est cette fille, elle ne veut rien entendre, elle ne veut pas partir!

-Pousse-toi!

Hermione nota avec colère qu'une main venait d'attraper l'elfe et l'avait tiré sans ménagement en arrière. L'homme ouvrit grand la porte et la toisa d'un air mauvais.

-Une étudiante… pourquoi n'avez-vous pas remis votre travail à mon elfe? Vous me faites perdre mon temps! Je suis très occupé. Maintenant, donnez-moi ce travail et disparaissez. Je le regarderai si j'ai le temps. Dit-il en la toisant d'un air supérieur.

Hermione le regarda avec colère.

-Vous avez reçu beaucoup de copies à corriger? Premier arrivé, premier servi?

-Non, vous êtes en fait la première.

Elle toisa le petit homme d'un air méprisant.

-Puisque vous ne semblez accorder aucune importance mon travail, laissez-moi vous expliquez en quoi il consiste, je suis certaine que le sujet pourrait vous intéresser.

-Ne soyez pas sotte jeune fille, je n'ai pas le temps de m'occuper de jeune écervelées qui n'ont qu'un petit pois dans la cervelle et qui font leur travail d'essai sur un sujet aussi inutile que…que…, la potion katalusis ? Vous avez inventé une potion miss? Katalusis? Cela provient du grec! Quelle idée de nommer une potion autrement qu'en latin?

-Il n'existe pas d'équivalent en langue latine professeur. Katalusis veut dire…

-Je connais le grec miss! Cela signifie catalyse, donc une potion pouvant servir de catalyseur.

-Oui monsieur, une potion qui bien dosée permet une accélération du temps de fabrication normal d'une potion. J'ai travaillé essentiellement sur une potion de groupe trois qui présente ses propres caractéristiques. Soit dans mon cas une simple potion d'allégresse qui s'est avéré aussi efficace que si elle avait été préparé normalement. Bien entendu, il serait possible d'ajuster une formule générale aux cas particuliers, comme par exemple, le veritaserum. J'ai fourni une théorie complète pour sa fabrication à l'aide d'une katalusis dans mon rapport de recherche.

-Une potion de classe trois?

-Si monsieur, vous ne connaissez pas la théorie de Peter Vanderbrook à ce sujet? Toute potion peut être classée dans une des six familles selon…

-Bien sûr que je connais l'œuvre de Vanderbrook! Pour qui me prenez-vous? Pour un maître de pacotille? Dit-il agressivement.

-Non, bien sûr que non! Je ne…

-Ça suffit, vous m'avez assez fait perdre mon temps!

-Mais!

Il saisit la boîte contenant les fioles et fit mine de fermer sa porte.

-Surtout ne vous avisez pas de rester devant cette porte, je ne vous ouvrirai plus! Je jetterai un œil sur votre travail… dit-il d'un ton méprisant.

-Mais monsieur, vous devez me fixer un rendez-vous pour discuter de mon travail!

-Foutaises, c'est ce que nous venons de faire! Maintenant, déguerpissez!

Il claqua la porte de chêne de toute ses force et le bruit résonna dans tout le couloir. Hermione étouffa un cri rageur. Quel immonde petit personnage! Pour qui se prenait-il ce misogyne? Elle s'éloigna d'un pas vif, ses talons résonnant sur les dalles du sol. Titanus Ojeny la regarda s'éloigner par l'œil de la porte. Il eut un mouvement d'hésitation et déposa la boîte d'Hermione sur son bureau. Par terre, une corbeille à papier menaçait de déborder de paquets de travaux et de fioles et tout genre…


Hermione ravala ses larmes. La colère était passée et c'était maintenant le désespoir qui s'était emparé d'elle. Elle n'avait aucune chance d'être acceptée en potions et elle soupçonnait que le vieux Ojeny allait se faire un plaisir de jeter tous ses efforts à la poubelle, et sans même y avoir jeté un œil. Elle essuya rapidement ses yeux. Elle avait besoin d'un bon remontant, d'une bonne bièreaubeurre ou d'un gros morceau de chocolat. La grande salle devait être ouverte à cette heure. Elle disposait d'une heure avant d'aller rencontrer le professeur responsable de l'entraînement physique. Elle saisit un menu dans la salle déserte et commanda rapidement une soupe et un sandwich. Hermione mangea sans grande envie, ruminant sans cesse les paroles du professeur Ojeny. Elle n'aurait pas du l'énerver à propos de la théorie de Vanderbrook… Bon, au moins elle était acceptée en métamorphose et elle aurait sûrement déjà assez de travail comme cela. Après avoir mangé, Hermione sortit un livre de son sac en attendant le professeur. À quinze heures il fit son entrée dans la salle. Il portait un long costume en cuir et de longues bottes brunes jusqu'aux genoux. Ses cheveux étaient longs, poivre et sel et ses yeux étaient bleus et brillants. Il lui rappelait vaguement quelqu'un.

-Professeur? Je suis Hermione Granger.

-Ah, c'est donc vous! Je suis enchanté.

-Moi de même. Alors à quels genres de tests voulez-vous me soumettre aujourd'hui?

-Rien de bien compliqué, miss Granger. Je suis tout à fait conscient que les intellectuels dans votre genre sont loin d'éprouver une joie immense à l'idée d'un tel conditionnement physique et rares sont ceux qui ont des prédispositions. À mon avis, chacun de vous en ces temps troublés devrait se sentir soulagé de savoir qu'il pourra se défendre physiquement si le besoin en est. Les sorciers ont toujours tendance à sous-estimer le pouvoir du corps lorsqu'ils ont en main une baguette magique et à oublier que les réactions primaires du corps peuvent arriver à les sauver. Je ne vous demande pas de renier votre baguette miss Granger, seulement mon enseignement vous montrera à concilier baguette et force physique. Mon cours fonctionnera ainsi. Une fois par semaine, je rencontrerai tous les étudiants pour effectuer des activités sportives collectives. Le reste de la semaine, vous serez tenue d'effectuer un programme de conditionnement physique que nous allons élaborer ensemble. Nous nous rencontrerons en privé une fois par semaine, cette fois pour vous enseigner l'art de combattre. Bien sûr, il y aura des activités sportives organisées tout au long de l'année. Bien, maintenant que tout est dit, suivez-moi, nous allons aller passer quelques tests. Nous nous installerons dehors, il fait bien trop beau pour rester à l'intérieur, n'est-ce pas?

-Oui, bien sûr, répondit poliment Hermione.

Le professeur Eunièl se dirigea vers deux grandes portes vitrées à l'extrémité de la grande salle. Hermione remarqua impressionnée que les deux portes débouchaient sur une vaste terrasse où plusieurs petites tables rondes avaient été montées. Aucun menu n'avait été déposé sur les tables et Hermione supposa que cette terrasse ne devait être que rarement utilisée. Ils descendirent un large escalier de pierre et se retrouvèrent sur le terrain extérieur de l'école. Le professeur fit apparaître deux chaises et lui en indiqua une. Le professeur Euniel s'enquit rapidement des expériences d'Hermione en matière de défense magique, et s'avoua étonné lorsqu'il entendit le récit de ses expériences à Poudlard. Puis, il lança un sort permettant de connaître les aptitudes physiques de la jeune fille et elle fut surprise de voir apparaître une série de chiffres et de graphiques aux courbes compliquées qu'il étudia un moment.

-Vous n'êtes pas bien forte, votre endurance cardiovasculaire est très loin de sa pleine capacité. Il y a du travail.

-J'ai fait un peu de danse quand j'étais petite mais je n'ai jamais été tellement bonne en sport.

-Vous savez bien nager? Je veux dire, vous pourriez nager dans la mer?

-Je nage bien. On m'a appris quand j'étais très jeune.

-Bien, je vais établir votre programme d'entraînement selon les données que j'ai recueillies. Cette année, tous vos condisciples vont toucher à une arme commune et se spécialiser dans une autre. Lors de nos rencontres vous serez appelée à manier le sabre papillon et je crois pour vous, une autre arme qui demande de la souplesse, de la dextérité. Peut-être bien les dagues ou l'arc. Enfin, nous ferons les essais lors du premier cours, histoire de voir quelle arme vous convient le mieux. Pour ce qui est du programme d'entraînement, je le préparerai à l'aide des données que j'ai récolté et nous finaliserons le tout lors de notre prochaine rencontre. Je ne connais pas les horaires exacts. Après tout, ma matière passe après les majeurs. Et j'ai cru comprendre par Almansa que votre horaire risquait d'être particulièrement chargé… Elle vous avisera en temps et lieu de vos rencontres avec moi. Ce sera tout, profitez bien de la fin de semaine avant que tout commence. Bonne journée miss.

-Bonne journée monsieur.

Hermione retourna vers le château un peu découragée. Le sabre papillon? Elle n'avait jamais entendu parler d'une arme qui portait ce nom-là, bien qu'elle fût certaine de n'être pas réellement une source fiable sur le sujet des armes. En vérité, elle avait la violence en horreur. Elle avait assisté aux dernières offensives du seigneur noir, celles qui avaient fait le plus de dommages de leur côté. Charlie avait été gravement blessé et tout son bras droit ainsi qu'une partie de son dos et le haut de sa cuisse avaient été très gravement brûlés. Il avait subi de nombreux doloris et autres sortilèges de magie noire peu connus et était resté près d'un mois dans le coma, les médicomages ne pouvant administrer tous les traitements nécessaires pour cause d'incompatibilité. Les mangemorts devenaient de plus en plus destructeurs, combinant des sortilèges dont les traitements ne pouvaient être administrés en même temps. Ils s'assuraient ainsi d'éliminer des adversaires potentiels pour plusieurs mois. Charlie devrait guérir presque sans magie, avec des traitements moldus. Il avait du laisser son emploi en Roumanie et était présentement en convalescence chez les parents de Ron. Il luttait chaque jour pour réapprendre à se servir de son bras et améliorer les capacités de l'autre pour pouvoir se débrouiller. Il était d'une humeur noire, orageuse. Quand Hermione était partie du terrier cet été, elle avait été soulagée d'échapper à sa mauvaise humeur. Il n'avait pas recommencé à marcher. Hermione se sentit soudainement tellement coupable d'avoir abandonné ses amis au profit de ses apprentissages. Elle n'était pas là alors qu'ils avaient besoin d'elle. Elle savait parfaitement que Ron devait très mal prendre son départ et Harry, et bien Harry ne devait rien en dire. Il était devenu tellement secret, ombrageux. Ron ne savait pas comment s'y prendre avec lui pour le rassurer et elle espérait que le relais avait été pris par Ginny. Elle était assez sensible pour le comprendre, pour le soulager. Son seul espoir était de retourner là-bas, plus forte, prête à aider ses amis. Hermione retournait vers le château lorsqu'elle entendit les sabots d'un cheval et les voix de Cayo et Julie l'appeler. Elles arrivaient à toute allure sur un galop effréné. Hermione paniqua presque en voyant de si grandes bêtes s'élancer vers elle. Elle nota avec soulagement qu'elles passèrent sagement au trot puis s'arrêtèrent devant elle.

-Je ne savais pas qu'on pouvait monter à cheval ici, dit Hermione.

-Eh bien si, Beauxbâtons possède l'un des plus beau haras de toute l'Europe, c'est l'une des raisons qui m'ont poussé à venir ici ! Pas vrai Matador? S'exclama Julie joyeusement.

-On allait magasiner au village. Tu veux venir?

-À cheval? Je n'ai jamais monté, s'exclama Hermione avec crainte.

-Tu n'as qu'à embarquer avec moi, je monterai sans selle et Matador est un grand gaillard solide. Il ne remarquera pas la différence.

-Franchement, je ne sais pas les filles, ça m'impressionne un peu et puis je ne me sens pas très bien.

-Tu t'es disputée avec ton chéri? Dit Cayo malicieusement.

Hermione n'eut aucune réaction.

-En effet, ça n'a pas l'air d'aller, y a rien de mieux qu'une journée entre filles pour remonter le moral, dit Cayo qui avait repris son sérieux.

Julie saisit le bras d'Hermione et la hissa devant elle. Hermione poussa un faible cri en se retrouvant assise à califourchon sur le grand étalon alezan.

-Tu verras, c'est un amour. Tiens, accroche-toi à sa crinière. Ne t'inquiètes pas, je te tiens. Prête?

Hermione serra les lèvres et aucun son n'en sortit. Cayo ricana et intima une légère pression sur les flancs de son haut cheval gris pommelé qui se mit paresseusement au pas. Matador suivit, puis à la grande horreur d'Hermione se mit à trotter joyeusement vers la route.

-T'en fais pas Hermione, suit le mouvement. Tu t'accroches?

Hermione fit un signe léger de la tête.

-Bien, c'est le temps de lui dégourdir un peu les pattes. En avant Matador!

Les deux chevaux s'élancèrent en galopant sur la route déserte. Hermione fermait désespérément les yeux, prête à s'effondrer. Elle eut l'impression que le trajet avait duré une heure et se sentit mieux aux abords du village lorsque les deux jeunes filles réduisirent l'allure au trot puis au pas. Elles s'arrêtèrent devant l'auberge de l'Étalon doré et un vieil homme vint à leur rencontre. Julie descendit de monture la première et aida Hermione, pétrifiée, à descendre en l'encourageant avec des mots gentils. Hermione sut qu'elle détestait monter à cheval. Elle consentit finalement à descendre avec difficulté et son cœur mit quelques minutes à retrouver un rythme normal. Pendant ce temps, les deux jeunes filles avaient confié les montures au palefrenier en s'assurant qu'on en prendrait bien soin, les deux bêtes ayant fourni un grand effort. Elles entraînèrent Hermione vers la boutique la plus proche en papotant allègrement. Hermione nota avec appréhension qu'il s'agissait d'une boutique de lingerie. Elle eut un soupir lorsqu'elle entendit les deux filles mentionner le nom d'Erich en regardant un caleçon pour homme très moulant, qui visiblement ne cachait pas grand-chose. Elle laissa échapper un soupir de soulagement lorsque les deux filles semblèrent se désintéresser de la boutique et se diriger vers la sortie.

-Rien ne te plaisait Hermione?

Elle haussa les épaules.

-Pas vraiment non… je n'ai personne à qui montrer de beaux dessous alors…

-C'est pas grave! Moi non plus, enfin, pas pour la prochaine année. Mon petit copain, Brent, est resté en Belgique. S'exclama Julie.

Cayo jeta un regard en coin à Hermione. Cette dernière semblait perdue dans ses pensées.

-Est-ce que tu veux nous dire ce qui te chagrine autant?

Hermione sursauta.

-Oh, pardon, je crains de ne pas être une compagne très divertissante, mais à vrai dire je suis un peu nostalgique. Je commence à me demander ce que je fais ici. J'ai l'impression de laisser passer ce qu'il y a de plus important dans ma vie en ce moment.

-Mais Hermione, réalise un peu ta chance! Si tu obtiens un diplôme du programme international, toutes les portes te sont ouvertes partout dans le monde. Si ça, ça ne vaut rien! Tout le monde ici a déjà des projets d'avenir. Moi je veux décrocher un poste pour l'OMM et faire de la recherche sur les premières civilisations sorcières en Amérique du Sud et Julie veut travailler pour la sauvegarde des espèces magiques en voies de disparition. Tu dois bien avoir une idée Hermione!

-Moi ce qui me préoccupe, c'est de savoir si notre monde existera encore dans deux ans! Si Voldemort aura triomphé et aura fait un véritable génocide parmi les moldus. Ce qui me préoccupe c'est de savoir si tous mes proches seront encore en vie…

À l'évocation du lord noir, un malaise était tombé, percutant les trois jeunes filles.

-Pardon Hermione, nous ne voulions pas te mettre en colère comme ça, dit Julie au bout d'un moment.

-Non, c'est moi qui suis désolée, c'est bien d'avoir des rêves, c'est mieux d'être optimiste, non? C'est mieux de se dire que tout finira bien pour nous. S'excusa Hermione en soupirant.

-Je t'en prie Hermione, tu sais chez nous, son retour n'est encore qu'une vague rumeur. Les gens n'ont pas voulus y croire. C'est trop douloureux et terrifiant d'y penser, et tout le monde dit que nous avons le survivant pour nous en débarrasser, dit Cayo.

-Eh bien le survivant, c'est un jeune homme de dix-sept ans qui souhaiterait avoir une vie normale! Harry ne pourra jamais le vaincre seul! IL faut que tous se serrent les coudes pour contrer la menace.

-Tu connais Harry Potter? S'exclama Cayo en ouvrant de grands yeux.

Les deux jeunes filles regardaient Hermione avec une grande curiosité.

-Harry, cet ami dont tu nous as parlé est le Harry Potter? Dit Julie avec un intérêt mal camouflé.

Hermione acquiesça avec agacement.

-Wow! Murmurèrent les jeunes filles silencieusement.

-Harry est l'un de mes meilleurs amis avec Ron. Nous étions inséparables. Ce sont les personnes les plus loyales que je connaisse. Il m'ont sauvé la vie à plusieurs reprises. Ron m'a protégé lors d'une attaque de Voldemort sur le chemin de traverse l'année dernière. En tant que meilleurs amis du survivant, nous étions particulièrement ciblés par les attaques du lord noir. Il essayait d'atteindre Harry à travers nous vous savez…

-Ce genre de choses est arrivé plus qu'une fois? Demanda Julie avec inquiétude.

-Oui…malheureusement. Mais comme vous pouvez voir, je suis encore en vie! S'exclama Hermione devant l'air horrifié des jeunes filles.

-Qu'est-ce qui t'es arrivée comme aventures?

-Je regrette, mais je n'ai pas le droit d'en parler. Je suis tenue au secret absolu sur tout ce qui peut concerner Voldemort. Mais ici, je suis en sécurité. Je suis certaine que Dumbledore n'aurait pas accepté mon transfert s'il y avait eu le moindre problème. Il s'occupe beaucoup d'Harry…

Hermione eut un soupir devant l'air ahuri des jeunes filles. Encore un nom célèbre qu'elle avait la « chance » de côtoyer. Avant qu'elles n'ouvrent à nouveau la bouche, Hermione lança avec un agacement à peine déguisé :

-Oui, oui, je sais, je connais plusieurs célébrités. Même que vous savez quoi, je suis déjà sortie avec l'attrapeur des Bulgares : Viktor Krum.

Elles ouvrirent à nouveau la bouche.

-Allez les filles, ça suffit, dit Hermione en riant. Parlons d'autre chose que de Voldemort.

-Tu dis son nom? Dit Cayo avec crainte.

-Ce n'est qu'un nom, Cayo, dit Julie avec sévérité.

Hermione la regarda et lui sourit.

-C'est mon père qui m'a appris ça, dit Julie avec fierté.

Cayo sembla réfléchir un moment, puis lança finalement :

-Et comment il embrasse Viktor Krum?

Hermione leva les yeux au ciel et Cayo éclata de rire.

-Bon les filles, nous étions-là pour magasiner, alors magasinons. Il me faut un maillot de bain, dit Julie.

Elles pénétrèrent dans la plus proche boutique sujette à vendre ce genre d'équipement et s'écroulèrent de rire en voyant les costumes de bain de type « sorcier ». Ils rappelaient à Hermione les premiers costumes de bains moldus que l'on permettait de porter aux jeunes femmes… La vendeuse, l'air pincée leur expliqua que ce genre d'item n'était pas très apprécié chez les sorciers et qu'ils n'avaient pas cru bon de demander une actualisation des modèles depuis les années 20. Elles ricanèrent à nouveau et avaient le projet d'en essayer un pour rire, mais le regard que leur lança la vendeuse les en dissuada et elles crurent bon de sortir. Elles firent encore quelques boutiques et s'achetèrent finalement une bonne glace rhum-raisin, spécialité du village. Hermione appréhendait fortement le trajet du retour. Elle ne savait pas si elle allait survivre de nouveau à un galop effréné. On scella les chevaux et Hermione fit toute une scène pour ne pas se retrouver à nouveau en équilibre précaire. Les deux jeunes filles parvinrent tout de même à la hisser de force sur Matador, qui lui, restait impassible, donnant l'impression à cette dernière qu'il lui faisait la leçon. Elles ricanèrent et lui dirent de serrer les dents et qu'elles devaient être de retour pour le dîner et que sinon, il faudrait forcer l'allure pour rattraper le temps perdu.


Les trois jeunes filles pénétrèrent dans la grande salle, emportant avec elles des relents d'air pur. Les garçons étaient déjà attablés. Hermione jeta un rapide coup d'œil au menu. Le grand air lui avait fait le plus grand bien et lui avait creusé l'appétit. Elle commanda les côtelettes et la purée. Cayo avait engagé une conversation sur les découvertes pharaoniques avec ce qui semblait être un collègue du département des études anciennes, sous l'œil noir d'Erich, délaissé par sa belle. Hermione nota avec amusement qu'elle semblait faire exprès pour ne jamais regarder dans la direction d'Erich. Julie avait amorcé une conversation timide avec Draco Malefoy. Ils parlaient de la morphologie des oiseaux et Draco, au grand plaisir de Julie semblait bien s'y connaître sur le sujet. Hermione avait de la difficulté à imaginer Draco pouvant s'intéresser à un sujet aussi trivial. Il fut convenu cette soirée que l'on ferait une soirée intime avec de la musique et des jeux de cartes. Tout le monde devait apporter de la musique qui lui plaisait. La seule règle : elle devait s'harmoniser avec les jeux de cartes. Tous devaient se retrouver dans la chambre d'Erich à neuf heures. Il avait dressé une table ronde et déposé cinq chaises dépareillées autour. Sur chacun des sièges, était déposé un drôle de chapeau. Il y avait un chapeau melon, un chapeau haute forme, un béret, un chapeau de cow-boy pour enfant et un casque de douche. Ercih était tout excité et annonça que l'on allait jouer au trou de cul. Tous s'installèrent à table et Erich fit apparaître une bouteille de whisky pur feu et cinq verres.

-Pour qu'Hermione n'ait pas à métamorphoser son propre alcool. Dit-il avec un clin d'œil.

-Et pour ne pas qu'elle donne encore une fois de faux espoirs à Draco!

Hermione rougit, foudroyant Cayo du regard. Elle se mit d'ailleurs en tête de la massacrer pour qu'elle finisse trou de cul. Draco semblait lui aussi friand de cette idée et ils finirent la partie respectivement présidente et vice-président.

-Ils ne s'entendront jamais, ils veulent trop tous les deux gagner! Dit Julie

-Bien sûr que non, tout le monde sait que « qui se ressemble s'assemble ».

-Oui, mais il est aussi vrai que les contraires s'attirent. Fit Erich en louchant vers Cayo.

Cette dernière fit semblant de ne pas l'avoir vu.

Hermione choisit ce moment pour s'excuser et aller aux toilettes. Elle fut bientôt rejointe par Cayo, surexcitée, comme à l'habitude.

-Draco n'arrête pas de te regarder! Tu l'as dans la poche Hermione. Tu devrais tenter quelque chose ce soir…

-Franchement Cayo! Combien de fois il faudra que je te dise qu'il n'y a rien entre Draco et moi. Tout ça c'est de la foutaise. Je ne l'attire pas et il ne m'attire certainement pas, même pour seulement coucher avec lui. Ce mec est un dragueur et je déteste ce genre de mec. Tu veux tout savoir, Draco et moi on se déteste depuis sept ans. Ce n'est pas maintenant que ça va changer. Je le déteste Cayo!

Il y eut un raclement de gorge derrière elles et Hermione se retrouva face à Draco. Visiblement il n'avait rien perdu de la conversation qui venait de se dérouler. Hermione sentit sa colère disparaître à l'instant. Elle se sentait plus mal qu'autre chose, mais Cayo avait le don de la pousser à bout au sujet de Draco et elle lui faisait dire des choses qu'elle regrettait par la suite.

-Je suis désolé de vous déranger, mais Erich m'a demandé de vous prévenir qu'on commençait une nouvelle partie. J'ai…du travail à faire. Je venais vous prévenir avant d'y aller.

Cayo ne semblait pas très à l'aise non plus. Hermione respira un grand coup, puis se lança :

-Tu veux dire le devoir de métamorphose? Je dois le terminer moi aussi, nous pourrions nous entraîner ensemble…

-Vous avez déjà des travaux! Seigneur, le professeur Qoart semble bien exigeante…

-Si, repris Hermione, c'est un travail de révision pour se mettre à niveau, n'est-ce pas?

Draco resta un moment silencieux, puis acquiesça finalement de la tête.

-Bien allons-y tout de suite. Tu viens?

Draco la suivit silencieusement. L'annonce de leur départ avait été suivie d'un tollé de protestations par Julie et Erich qui commençaient visiblement à s'échauffer grâce à l'alcool. Ils se regardèrent, haussèrent les épaules, balancèrent le jeu de carte sur le sol sans plus de cérémonie et commencèrent à jouer à « menteurs ». Cayo les rejoignit. Finalement, leur soirée ne semblait pas si gâchée que cela. Ils refermèrent la porte sous une dernière remarque d'Erich qui fit rire toute la table :

-Tachez tout de même de vous reposer un peu les tourtereaux, après vos séances pratiques d'anatomie…

Draco referma violement la porte.

-Bon. Bonne nuit Granger, mais la prochaine fois que tu voudras t'expédier loin d'une fête, ne compte pas sur moi pour servir d'excuse!

-J'ai dit ça parce que je voulais te parler. Je voulais m'excuser pour ce que j'ai dit… J'aimerais bien qu'on discute un peu. Je peux t'offrir un café ou quelque chose?

Il soupira.

-Je ne vois pas ce que ça peut changer… mais je ne bois pas de café, par contre j'ai de la tisane chez moi, si tu n'as pas peur de pénétrer dans les appartements de ton ennemi.

-Tu sais bien que je ne voulais pas dire ça!

-Tu sais bien que je plaisante Granger!

Cette fois, il semblait plus détendu et avait même un petit sourire caractéristique des Malefoy en coin. Il l'invita à s'asseoir sur un fauteuil près d'une table basse et se débarrassa de sa tenue sorcier. Il portait un pantalon noir et une chemise en coton légèrement entrouverte. Il refit rapidement l'attache de ses dreads et se mit à fouiller dans une petite boîte en fer.

-J'ai de la camomille, c'est relaxant. Ce n'est certainement pas l'heure de prendre un excitant comme du café!

-C'est bien… en effet, j'ai besoin de me détendre.

-Ça paraît Granger, quelquefois tu me rappelles le professeur McGonagal. Tu veux quelque chose à grignoter? J'ai des biscuits.

Elle passa sous silence la dernière réplique. Elle non plus n'avait pas été très charitable envers lui.

-Oui, s'il te plaît.

Il arriva quelques instants plus tard avec un plateau en argent et un ensemble de thé qu'il déposa sur la petite table basse et s'assit lui-même dans le fauteuil en face d'Hermione. Il raviva le feu d'un claquement de doigt. Hermione but quelques gorgées brûlantes de camomille, imitant Draco, puis au bout d'un moment reposa sa tasse et lui dit :

-Il semble bien que nous ayons nos principales connaissances ici en commun et que nous sommes autrement dit, obligés de passer plus de temps que la normale en compagnie l'un de l'autre et par le fait même d'avoir un comportement très civil.

-J'ai en effet remarqué…

-Écoute, je ne pensais pas ce que j'ai dit. Je ne te déteste plus depuis l'entretient que nous avons eu avec le professeur Qoart… J'ai dit ça, car je voulais que Cayo me laisse tranquile. Elle me répète sans arrêt que nous sommes attirés l'un vers l'autre et que je devrais faire les premiers pas, tu vois le genre? Je voulais simplement qu'elle juge la cause désespérée tu vois?

-Oui, je vois très bien. Moi aussi on me rabâche les oreilles avec toute cette histoire… mais Erich est moins pire. Mais tout de même, est ce que je passe mon temps à lui faire remarquer que Cayo se fout royalement de sa gueule?

-Je ne crois pas que Cayo se fout de sa gueule Draco. Je suis certaine qu'ils sont très attirés l'un vers l'autre.

-Bon, de toute façon, nous sommes-là pour parler de « nous », non? En fait nous sommes là pour parler de ce « nous » inexistant… dit Draco en grimaçant.

-Oui, bon enfin, je crois que c'est clair maintenant. Nous n'avons aucune attirance l'un envers l'autre et ce n'est pas prêt d'arriver.

-Tu ne coucherais même pas avec moi Granger? Même en faisant abstraction de ma personnalité? Dit Draco l'air séducteur.

-Bien sûr que non! Tu m'as entendu ou pas?

-Bien sûr que je t'ai entendu! Seulement, c'est très dur pour Draco Malefoy d'admettre qu'il ne plaît pas… J'ai vu comment tu me regardais quelques fois…

Hermione rougit

-Ce n'est pas vrai! Lança t'elle avec véhémence.

Draco rit.

-Enfin, je plaisantais! Tu ne sais pas rire d'une blague?

-Bien sûr que si, mais ça, ce n'est pas un sujet de plaisanterie! Qui sait si Cayo, Julie et Erich ne sont pas en train d'écouter à la porte?

-Je suis certain que c'est très bien insonorisé, dit Draco qui semblait soudainement être pris d'un doute.

-Bon, dit finalement Hermione, tu n'est pas choqué?

-Non, mais je crois que c'est le temps que nous fassions une trêve définitive, au moins le temps de cette année. Nous ne sommes plus des enfants Granger et nous sommes dans le même camp. Je n'aimerai jamais Potter ni Weasley, ils sont trop bêtes, mais nous, je crois que nous pouvons nous entendre. Et puis nous n'avons pas le choix; nous entretenons les mêmes relations.

-Je suis d'accord Malefoy et je suis aussi d'accord pour passer sous silence les motifs de notre mésentente à Poudlard. Je n'en toucherai pas un mot à quiconque sans ta permission.

Il la regarda un instant et Hermione vit très clairement la gratitude et un soulagement indicible dans son regard.

-Dumbledore m'a assuré que je pouvais te faire confiance, je ne l'ai pas cru, mais maintenant je sais qu'il avait raison. Un grand homme Dumbledore, un très grand homme. On m'a donné une seconde chance et je ne veux pas la perdre.

Il resta un moment silencieux puis lui dit :

-Je crois que nous n'avons plus aucune raison de nous appeler par nos noms de famille maintenant. Et porter le nom de mon père me fait honte… Je me sentirais mieux si je pouvais l'entendre le moins souvent possible. Ce n'est pas si dur que cela quand même, nous l'avons déjà fait après tout, Hermione.

-Très bien, Draco… Dis-moi que s'est-il passé cet été pour que tu changes à ce point? Tu n'as pas l'air heureux, tout le monde l'a remarqué je crois.

Draco resta silencieux, puis porta de ses mains tremblantes sa tasse à sa bouche.

-Je suis désolée, je n'aurais pas du poser cette question. Ça ne me regarde absolument pas.

-

- Je suis contente que tu aies changé de camp Draco. Je vais me coucher, merci pour la camomille.

Elle posa la tasse sur le plateau et s'éloigna vers la porte. En l'ouvrant, elle entendit Draco murmurer :

-Moi aussi, je suis désolé…

Elle se tourna vers lui. Il était toujours assis dans son fauteuil, la tasse à la main et restait là à la contempler, les flammes du foyer léchant langoureusement de leur lumière douce la tapisserie des murs.


Hermione se réveilla avec le sourire; elle commencerait les classes le lendemain matin. Elle s'habilla rapidement et tressa ses cheveux sans trop regarder, puis elle se dirigea vers la porte de Cayo pour la réveiller. Elle cogna, puis n'obtenant aucune réponse, intensifia les coups. Une voix visiblement en colère la fit sursauter.

-Mademoiselle! Arrêtez tout ce vacarme, vous me donnez mal à la tête à force de cogner de la sorte. Miss Carolyne n'est pas là.

-Vous savez où elle est, euh…madame la porte?

-Je m'appelle Dame Gertrude, jeune impertinente! Vous ne valez pas mieux que ma locataire, sachez qu'elle n'est pas rentrée de la nuit!

-Bien, merci pour le renseignement…Dame Gertrude…

La porte resta muette et Hermione grimaça en s'éloignant. Elle avait un de ces mauvais caractère celle-là! En comparaison avec sa porte à elle, celle-ci ne devait réellement pas être de tout repos, quoiqu'elle ne laisserait certainement pas rentrer des jeunes hommes dans la pièce alors que Cayo se changeait… Elle essaya chez Julie pour obtenir la même réponse que chez Cayo, mais cette fois de façon beaucoup plus polie. Elle se dirigea donc avec circonspection vers la porte d'Erich.

-But et motif de votre visite? Demanda très sérieusement la porte.

-Euh, je viens réveiller Erich pour aller déjeuner.

-Motif valable, vous pouvez procéder.

La porte s'entrouvrit et Hermione nota avec découragement que Erich et les filles étaient dans la même position dans laquelle la jeune fille les avaient laissé la veille. Tous trois étaient endormis, la tête posée sur la table, un chapeau sur la tête. Hermione maugréa se mit en devoir de les réveiller. Elle dut soigner les maux de têtes des trois fêtards et finit par les mettre sur pied et ils descendirent lentement déjeuner. Ils commandèrent une cafetière pleine et un panier de croissants au beurre. Ils commençaient à reprendre des couleurs, à la plus grande joie d'Hermione, lorsque Draco fit son entrée et se versa un café. Ni Cayo, ni Julie ne firent de sous-entendu, preuve de la présence de leur faramineuse gueule de bois. Draco avait l'air jovial et semblait avoir totalement oublié l'étrangeté de la scène de la veille. Il riait allègrement, plaisantait et parlait à chacun. Bref, il semblait ne plus être le même Draco que la veille. Hermione le détailla du regard. En fait, il ne semblait plus être le même Draco tout court. Il portait une robe de sorcière négligemment jetée sur ses épaules larges qui s'entrouvrait sur une tenue moldue. Tous s'exclamaient joyeusement sur leurs perspectives d'avenir, ayant été acceptés dans les disciplines dans lesquelles ils entretenaient le plus d'intérêt. Les cours débutaient le lendemain et Hermine n'avait toujours pas eu de nouvelles du professeur Ojeny et elle commençait à croire qu'elle avait lamentablement échouée. Une exclamation de joie la fit revenir à la réalité; on avait prévu de passer la dernière journée des vacances sur la plage. Étrangement, la perspective d'une aussi belle journée fit fondre les dernières traces de la nuit. Hermione se fit entraîner jusqu'aux chambres par Julie et Cayo qui voulaient toutes deux dénicher le maillot idéal.

-Et toi, Hermione, quel maillot vas-tu prendre? Demanda Julie, alors qu'elle essayait un maillot deux-pièces noir.

-Le seul que j'ai Julie, répondit-elle, légèrement découragée.

-Et il est comment ce maillot Hermione? Un deux-pièces suave, ou même un monokini? Dit-elle en souriant d'un air coquin.

-Très drôle Cayo… Non, c'est un une pièce très simple. Dire que je croyais que la communauté sorcière était beaucoup plus conservatrice que les moldus… dit-elle d'un air faussement découragé.

-Ce sont les idéaux de mon père en effet, mais que veux-tu, il faut que jeunesse se fasse. De toute façon, il n'a aucune réelle idée de ce que je fais de ma vie. Tant que je fréquente les meilleures écoles et que je fais honneur au nom de la famille… il n'y a aucun problème. Et puis, ma mère est un peu comme moi… alors elle me protège et mon père ne peut pas résister à la femme de sa vie…

-Que penses-tu de celui-là? Demanda Julie en sortant de derrière un paravent.

-Il te va mieux que l'autre, dit Cayo.

-Je le prend dans ce cas.

-Je trouve que vous en faites un peu trop. Ce n'est qu'une sortie à la plage après tout.

-Mais Hermione, il va y avoir des mâles virils! Dit Julie comme si Hermione avait dit une imbécillité.

-Enfin, Julie, c'est toi qui me disait l'autre jour que tu avais un copain déjà.

-Ah la la, Hermione, décoince-toi un peu! Il faut profiter de la vie de temps en temps, sortir de ses livres et vivre sa jeunesse. On va se calmer, mais aujourd'hui, c'est la dernière journée des vacances.

-Bon, très bien, très bien, je vais me changer, on se retrouve dans la salle commune avec toutes nos choses.

Hermione entra dans sa chambre et poussa un soupir d'exaspération. Ses nouvelles « amies » lui rappelaient étrangement deux filles qui logeaient dans son dortoir de Poudlard… Elle commençait à se demander si leur amitié naissante pourrait suffire à tenir à distance toutes leurs différences. Au moins elle avait des amies et non des amis seulement! Peut-être qu'après tout, toutes les filles normales étaient comme elles. Elle se regarda dans la glace. Elle n'était certainement pas une jeune femme normale. Elle n'avait rien de particulier avec ses cheveux ternes et ses yeux de la même couleur. Elle ne portait que presque tout le temps du noir. Elle se regarda encore. C'était certain qu'il y aurait de la place à l'amélioration… Elle n'avait pas de boutons, ce qui était déjà un début. Mais elle devait faire quelque chose à propos de ses cheveux, c'était certain. Elle regarda sa baguette et se ravisa. Elle n'avait jamais été bonne dans ce genre de sorts, elle manquait trop d'imagination en coiffure. Hermione poussa un soupir de résignation, ce serait pour une autre fois.

Elle sortit son maillot du placard et rasa rapidement tout poil qui était visible. Elle passa une robe courte d'été par dessus et mit une paire de verres fumés. Hermione saisit sa serviette et sortit dans la salle commune où l'attendaient déjà Julie et Cayo. Cette dernière lançait des invitations à quiconque passait par là et Hermione s'étonnait de voir leurs visages s'illuminer. Comment une sortie à la plage pouvait attirer autant de gens? Après que Cayo se soit lassée de vociférer à quiconque se trouvait dans la salle commune, les trois jeunes filles prirent le chemin vers la plage.

Erich, Draco et deux autres gars qu'Hermione ne connaissait que de vue étaient déjà installés sur leurs serviettes. À la vue de Cayo, Erich se mit à grogner et se jeta sur elle. En un temps trois mouvements, Cayo se retrouva dans les airs, criant et riant pour se faire déposer sur le sol plus Erich s'approchait de l'eau.

Hermione et Julie s'approchèrent des deux garçons et elle fit les présentations.

-Carlos et Damien, voici Hermione. Ils étudient les créatures magiques…

Ils se saluèrent, puis Hermione se tourna vers Draco.

-Salut.

-Salut.

-Tu… tu va bien? Demanda Hermione légèrement mal à l'aise.

-Très bien… Tu veux boire quelque chose? Les elfes ont préparé un pique-nique.

Hermione acquiesça et ils se dirigèrent un peu en retrait où le panier avait été déposé.

-J'ai eu des nouvelles de Dumbledore. Dit Draco

Hermione se tourna vers lui soudainement très intéressée.

-Il m'a dit que l'école avait faillit subir une attaque. Mais on a surprit un courrier suspect qui a permis l'arrestation d'Argus Filch… Dumbledore croit qu'on l'a soumis à l'imperium, mais le ministère croit à une trahison.

-Filch? Mais tout le monde sait que c'est un cracmol!

-Oui, mais les gens du ministère croient qu'il aurait pu recevoir des directives de Voldemort en échange de certains pouvoirs. Il leur est même venu à l'idée que la chatte de Filch serait en fait un dangereux criminel recherché par le ministère… Tout cela prouve à quel point le désordre règne au ministère.

-En effet… s'occuper d'un sujet aussi ridicule alors que de véritables menaces courent en liberté, ça me révolte! Le ministère doit bien être corrompu pour qu'on détourne ainsi l'attention du public.

-Tu as raison Hermione. Cela fait bizarre d'être ici en France alors que nous savons très bien que beaucoups de choses sont en jeu là-bas.

-Oui, mais tu sais quoi Draco, nous sommes peut-être loin en ce moment mais nous allons revenir avec des connaissances, des forces nouvelles que nous pourrons apporter à la résistance. Il n'y a pas d'illusions à se faire; le lord noir va certainement être encore là quand nous reviendrons.

-Oh oui, nous reviendrons, murmura Draco d'un air sombre.

Hermione lui trouva un air inquiétant. De quoi voulait-il tant se venger? Qu'est-ce que les actions de Voldemort avaient encore une fois causées?

-Draco, je te jure que si un jour tu souhaites raconter ce qui t'es arrivé, je te jure que je serai là pour te soulager.

Il la regarda un instant fixement dans les yeux un instant puis détourna le regard.

-J'y penserai Hermione. Qui sait ce qui pourrait se passer entre nous cette année… Peut-être serons-nous assez proches pour que je te raconte.

-Fais moi signe dans ce cas.

Hermione s'éloigna. En effet, qui savait ce qui pourrait se passer entre eux cette année. Après tout, ils étaient passés d'ennemis à ce que Hermione hésitait à nommer. Prétendre qu'elle et Draco étaient des amis était tout de même assez dérangeant à admettre, mais elle ne trouvait rien d'autre qui puisse réellement correspondre de près à leur situation. Hermione devait s'avouer qu'une étrange amitié était en train de naître entre eux. Une amitié ,certes teintée d'étrangeté, mais une amitié tout de même; l'une des plus fortes relations possibles entre deux humains.


Voila! C'est tout pour cette fois! N'est-ce pas que c'est beau l'amitié? Surtout entre ces deux là!

Bye bye xxx

Butterquifly