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Chapitre II/
- Yoshiki, va réveiller ton père s'il te plaît ! S'il continue sa sieste, nous allons être sérieusement en retard.
- Oui m'man !
L'enfant monta rapidement les escaliers et pénétra dans la chambre de ses parents. Le lit étai vide.
- Papa ? T'es où ?
Yoshiki s'avança dans la pièce en se demandant pourquoi il avait peur tout d'un coup. Il réalisa qu'il entendait un léger grincement régulier sans parvenir à l'identifier. Quelque chose lui frôla la tête. Il se retourna. Son père se balançait à vingt centimètres du sol, pendu à la tringle des rideaux.
Tout ce qui suivit fut à la fois aussi flou et horrible qu'un cauchemar. Son père, pâle et froid dans son cercueil, sa mère qu'il voyait pleurer pour la première fois. Il ne savait pas qu'une maman pouvait aussi pleurer comme les enfants. Et puisqu'elle semblait si fragile maintenant, c'était à lui de la protéger, d'être fort. Il ne versa pas une larme durant les funérailles mais ensuite, au sortir du temple, Toshi était là. Il l'avait pris par la main sans rien dire et l'avait emmené loin des adultes. Avec lui, Yoshiki n'avait pas à faire semblant. Il avait pu enfin pleurer.
Yoshiki dînait chez sa mère. Tous les ans, il traversait l'Atlantique et revenait au Japon pour l'anniversaire de la mort de son père. Le petit autel avec sa photo était toujours là, dans une niche creusée dans le mur du salon et sa mère veillait à ce que les bougies d'encens y soient toujours allumées.
Sa mère était la seule raison pour laquelle Yoshiki revenait au pays et il savait qu'elle souffrait de l'absence de son fils unique. C'est pourquoi il lui demanda :
- Maman, que dirais-tu de venir t'installer à Los Angeles avec moi ?
Aiko Hayashi était toujours aussi alerte et vive en dépit de ses soixante-cinq ans. Elle émit un petit rire et répondit avec un sourire en coin :
- Oh que non ! Je sais pourquoi tu me proposes ça. Tu ne veux plus avoir à revenir au Japon !
- Non ! protesta Yoshiki avec embarras. C'est juste que… ça m'embête de te savoir toute seule.
- Tu n'as qu'à revenir toi ! Je ne comprendrais jamais ce que tu es allé faire chez ces fous d'Américains ! Tu pourrais très bien diriger ton label depuis Tokyo ! – elle prit un air exagérément vexé- mais non ! Tu as préféré abandonner ta mère !
- Maman… t'es pas crédible en mère martyr !
Nullement vexée, elle se mit à rire et ajouta :
- Non, je ne te suivrais pas aux Etats-Unis. D'abord pour ne pas te donner l'occasion de déserter tout à fait ton pays et ensuite, parce que je ne parle pas un mot d'anglais !
- Ca s'apprend…
- J'ai passé l'âge d'apprendre !
Yoshiki savait très bien qu'insister était inutile, sa mère étant plus têtue qu'une mule.
- Tu sais pourquoi j'ai voulu partir. J'aime toujours le Japon mais il fallait que je coupe les ponts avec le passé. J'avais besoin de prendre du recul.
- Ca fait cinq ans que tu recules ! Il serait peut-être temps d'enclencher la marche avant et de regarder enfin vers l'avenir. J'ai l'impression que tout le boulot que tu abats ne te sert que de pis-aller en attendant que tu retrouves de l'intérêt pour quelque chose.
Yoshiki ne put s'empêcher d'être impressionné par la façon dont sa mère avait trouvé le fond du problème.
- Oui, c'est bien ça…, dit-il à mi-voix. Et je n'arrive pas à tourner la page. Le pire, c'est que quelque part je n'en ai pas envie. De reléguer X-Japan au passé, de faire le deuil de Hide une bonne fois pour toutes.
Sa mère l'observa avec une pointe d'inquiétude :
- Dis- moi au moins qu'à Los Angeles, tu es plus heureux qu'ici. Sinon, tu n'as vraiment pas la moindre raison de rester là-bas.
Yoshiki ne répondit pas.
- Tu as une petite amie au moins ?
- Non, répondit-il avec une grimace. Tu crois que j'ai le temps pour ça ?
Comment Yoshiki aurait-il pu s'attacher à une femme alors que son cœur et son esprit appartenaient encore à Toshi ? C'était l'un des rares secrets qu'il avait jamais eu pour sa mère. Celle ne dissimulait pas la peine qu'elle avait pour son fils :
- Je crois que tu te sens seul.
Yoshiki soupira : Oui, c'était le mot qui résumait tout.
- Hide ?
- Mmmh ?
- Pourquoi ma mère a toujours l'art de comprendre mieux que moi mes propres problèmes ?
- Ha ha ! Je ne sais pas. La mienne aussi était comme ça. Intuition maternelle je suppose ? Pourquoi tu ne lui dis pas pour Toshi ?
- J'ai peur.
- Je comprends.
- Je viens te voir demain ?
- Oui ! Mais je peux te demander un truc ?
- Vas-y.
- Tu pourrais apporter des roses rouges comme la dernière fois ? Elles étaient vraiment belles !
Je sais c'est court mais les chapitres seront plus longs par la suite. Chapitre 3 très bientôt !
