a-i mai : Oh oui, ça finit bien ! Ce qui est assez rare chez moi d'ailleurs !
Dernier chapitre enfin ! Petite précision : je ne mets plus de majuscule à hide parce que je me suis rappelée qu'il disait qu'il ne fallait pas en mettre.
Merci beaucoup à tous ceux qui ont lu !
Chapitre IX/
Yoshiki errait comme un somnambule sur les trottoirs de Tokyo encore animés en dépit de l'heure tardive. Indifférent à la pluie froide qui coulait son dos, il pleurait en silence en se cachant son visage de la lumière des réverbères.
C'était comme si rien n'était réel autour de lui. Prisonnier de l'un de ses pires cauchemars.
If it's all dreams, now wake me up
If it's all real, just kill me.
Ces paroles de Art of Life ravivèrent encore l'horrible douleur qui lui transperçait l'âme, d'autant plus qu'il les entendait avec la voix de Toshi. Toshi qui le traitait comme un étranger depuis son mariage, avait trouvé le coup de grâce cruellement parfait à asséner à son cœur lézardé.
Le visage de Yoshiki se contracta violemment sous l'effort qu'il fit pour comprimer un hurlement de désespoir. C'est alors qu'il sentit une main chaude se glisser dans la sienne et le conduire à travers les rues. Il se laissa mener comme un enfant, rassuré par la vue de mèches roses qu'il voyait dépasser d'un capuchon noir. La main le serra plus fort et une voix amie lui chuchota :
- Je te cherche depuis une heure. Je m'inquiétais pour toi, tu es parti si brutalement après l'annonce de Toshi.
Yoshiki ne réagit pas. Au bout d'un moment, il se vit introduit dans un appartement chaleureux et installé dans un fauteuil. Une grande serviette vint enveloppé son corps trempé et glacé. Dans la pièce à côté, il entendit hide téléphoner :
- Oui c'est moi…je l'ai trouvé, il est chez moi. Ok, à demain…
Yoshiki essuya l'eau et les larmes qui ruisselaient sur son visage et lui brouillaient la vue. hide revint s'accroupir près de lui avec un air plein de douceur :
- Dis quelque chose Yoshi-chan…Crie, pleure, casse un truc mais ne reste pas comme ça. Tu sais que tu n'as pas besoin de te retenir devant moi.
Yoshiki sembla faire un gros effort pour ouvrir la bouche puis il dit d'une voix si rauque qu'il ne la reconnue pas :
- C'est vraiment fini ? Nous cinq, le groupe…Toshi va vraiment faire ça ?
hide prit sa main dans les siennes et ses yeux noirs prirent l'expression d'un chagrin presque aussi poignant que celui de Yoshiki.
- Comme tu dois avoir mal…Tu l'aimes tellement. Je voudrais tant pouvoir t'aider. Mais…je crains que tout ne soit vraiment terminé cette fois.
Yoshiki se mit à trembler de tout son corps et s'agrippa désespérément aux mains de Hide. Sa voix brisée de sanglots cria :
- Qu'est-ce que je vais faire maintenant !
hide se mordit les lèvres pour retenir ses propres pleurs. Il attira Yoshiki contre lui et le laissa évacuer toute sa peine sur son épaule.
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Le surlendemain de l'agression de Yoshiki, les médias et l'opinion publique du Japon tout entier ne parlaient plus que de l'histoire incroyable qu'avait révélée Toshi.
Comme prévu, il s'était rendu au commissariat avec Heath et avait raconté toute son histoire avec Masaya. Puisque Ketsuya était à présent le suspect numéro 1 dans cette affaire, les policiers étaient aller perquisitionner son domicile mais ils n'avaient pu que constater sa fuite et celle de Kaori que Toshi n'avait plus revue depuis la nuit de l'agression. Le couple était activement recherché.
L'affaire s'était très vite ébruitée et Toshi avait profité du fait que les journalistes ne le lâchaient plus pour expliquer tout ce qui s'était passé depuis la séparation de X-Japan et mettre les gens en garde contre Masaya.
Encouragées par son exemple, d'autres victimes de la secte trouvèrent la force de parler et avec leurs témoignages, la police put procéder à un véritable démantèlement de l'organisation. La frénésie autour de cette affaire allait alimenter les conversations pendant plusieurs mois.
Heath, que l'on savait impliqué, était lui aussi la proie de la curiosité des médias mais, fidèle à lui-même, il fuyait les interviews en préférant laisser parler Toshi.
Les fans furent terriblement bouleversés et se mobilisèrent en masse pour envoyer des messages de soutien à Yoshiki par le biais de son Myspace. Beaucoup allèrent même prier au temple pour sa guérison. Ceux qui avaient gardé rancune à Toshi pour la séparation du groupe, lui écrivirent maintenant pour lui dire qu'ils lui pardonnaient et qu'ils l'adoraient toujours autant.
Yoshiki s'était réveillé pendant que Toshi et Heath étaient au commissariat. Il était encore faible mais les médecins estimaient qu'il avait eu une chance incroyable de s'en sortir vivant. Toshi accourut dés qu'il apprit la nouvelle et fut immensément soulagé de le trouver assis dans son lit, confortablement callé dans de gros oreillers et non pas branché de partout comme il se l'était imaginé. Son torse était recouvert d'un gros bandage, visible à travers l'ouverture de sa chemise d'hôpital. Il était un peu pâle mais lorsqu'il aperçut Toshi, son visage s'éclaira d'un magnifique sourire.
La gorge nouée par le soulagement, Toshi vint s'asseoir près de lui pour le prendre délicatement dans ses bras.
- Si tu savais comme j'ai eu peur…, bredouilla-t-il. Je ne sais pas ce que j'aurais fait s'il t'avait tué.
- C'est fini, murmura Yoshiki en passant les bras autour du cou du chanteur. Je sais ce que tu as fait parce que j'ai un peu regardé les infos et ils ont parlé de toi. Tu es libre maintenant.
- Grâce à toi…dit Toshi en lui embrassant la tempe.
Yoshiki eut un léger rire :
- Grâce à Ketsuya tu veux dire ! Il s'est fichu en l'air tout seul en me ratant ! Remarque…même s'il m'avait eu, rien ne t'aurait empêché de te révolter.
- Peut-être mais je n'aurais pas supporté de te perdre….
Yoshiki ferma les yeux et se lova contre Toshi avec un soupir de bien-être. Pour lui, qui avait frôlé la mort de près, se retrouver environné d'amour et de chaleur était une véritable bénédiction.
- Toshi, reprit-il, le nez dans le creux de l'épaule de son amant, j'aimerais qu'on ne sépare plus maintenant. Quand je sortirai d'ici, je voudrais que tu viennes avec moi à Los Angeles. Ou même ailleurs. Nous pourrions aller n'importe où, là où tu voudras. Tout ce que je veux, c'est qu'on soit ensemble.
Toshi s'écarta un peu pour lui faire face et le regard qu'il posa sur Yoshiki répondit d'avance pour lui. Il l'embrassa avec tendresse avant de murmurer :
- Va pour Los Angeles. Je n'ai pas spécialement envie d'aller ailleurs. Je veux seulement rester avec toi pour le restant de mes jours.
Sur ces entrefaites, on frappa à la porte. Les deux amoureux se regardèrent avec l'air de dire « Zut alors ! » puis Yoshiki invita l'importun à entrer. Ce fut d'abord une infirmière qui annonça qu'il avait un visiteur avant de s'effacer, devant un énorme bouquet de fleurs porté maladroitement par un homme aux longs cheveux bruns. Yoshiki poussa une exclamation de joie :
- PATA !
Le guitariste posa les fleurs sur une chaise et serra chaleureusement le convalescent dans ses bras :
- Ohaiyo Yoshi-chan ! Comment tu te sens ?
- Bien, ne t'inquiète pas ! Je suis trop content de te voir ! Tu es venu exprès de Kobé !
- Bien sûr ! J'aurais traversé tout le Japon s'il l'avait fallu ! Tu n'imagines pas l'angoisse que tu m'as causée ! Ne me refais jamais ça !
Ensuite, Pata se tourna vers Toshi et il y eut comme un instant de flottement entre ces deux anciens amis qui s'étaient perdus de vue. Enfin, Pata avança le bras et fit mine de lui donner un coup de poing qui ne fut qu'un effleurement sur la joue de Toshi.
- Toi là…Heath m'a raconté ton histoire la dernière fois que je l'ai eu au téléphone. Je n'aurais jamais pensé dire ça il y a encore quelques mois mais…je suis vraiment très heureux de te revoir.
- Moi aussi…répondit Toshi, les yeux brillants d'une émotion contenue.
Ils se serrèrent la main très fort comme des hommes qui s'adorent mais qui n'osent pas le montrer par fierté. Yoshiki observait la scène avec une expression d'ineffable joie.
Nouveaux coups à la porte :
- Encore ! s'amusa Yoshiki. Entrez !
Cette fois, c'était Heath. Il se figea en une posture comique d'étonnement quand il vit ceux qui étaient déjà présent :
- Wouah ! C'est quoi ça ? Un rassemblement de l'amicale des anciens de X ? Salut vieux ! ajouta-t-il à l'adresse de Pata en venant lui serrer la main.
Puis il alla voir Yoshiki et lui ébouriffa affectueusement les cheveux :
- Bonjour chef bien-aimé ! Le Paradis n'a pas voulu de toi ?
- Non, répondit Yoshiki en souriant doucement. Un ange aux cheveux roses m'a refoulé à l'entrée.
Ils se regardèrent tout les quatre, en silence, soudainement liés par le souvenir de celui qui manquait.
- Il ne manquerait plus que lui ici…dit Pata en baissant la tête.
Yoshiki réprima un sourire et déclara d'un ton serein qui parut un peu mystérieux à ses amis :
- Il est là avec nous…Vous pouvez en être sûrs.
Deux mois s'écoulèrent. Grâce à tous les témoignages des victimes de Masaya, la secte avait pu être complètement démantelée. On avait même fini par mettre la main sur le gourou et son procès, promettait d'être l'un des plus suivi qu'on ait jamais vu dans le pays. Kaori et Ketsuya avaient été arrêté en Chine où ils s'étaient enfuis sous une fausse identité. Ketsuya, après plusieurs heures de garde à vue, avait avoué avoir tenté de tuer Yoshiki et confirma tout ce que Toshi avait raconté. Ketsuya et Kaori risquaient plusieurs années de prison l'un pour tentative de meurtre et pratiques sectaires et l'autre pour complicité.
Dés qu'il apprit que l'on avait retrouvé sa femme, Toshi ne perdit pas un instant et entama une procédure de divorce. La façon dont Yoshiki l'avait aidé à se sortir de la secte était maintenant connue de tous et chacun de s'émerveiller devant « une si belle histoire d'amitié ». Les deux concernés avaient décidé de ne pas parler de leur amour pour être plus tranquilles.
A présent heureux et libres, Yoshiki et Toshi faisaient pleins de projets. Ils avaient l'intention de travailler ensemble à nouveau sans avoir encore d'idées précises. Yoshiki était obsédé par une idée : revenir sur scène. Il avait retrouvé le plaisir de travailler et ce besoin du public qui était sa drogue autrefois. Il avait délégué une bonne partie de ses responsabilités au sein d'Extasy Record à son meilleur assistant pour avoir plus de temps pour composer. Ils s'installèrent ensemble dans sa maison de Los Angeles où ils apprirent avec joie que le divorce de Toshi avait été prononcé.
Cette nuit-même, Yoshiki qui n'arrivait pas à dormir, resta assis au bord du lit à contempler les lumières de la ville à travers la baie vitrée de la chambre. Il entendit un léger soupir et se retourna vers son amant mais celui-ci dormait toujours profondément. Il sourit devant son visage paisible et laissa son regard errer sur son corps nu à demi découvert par les draps qui avaient glissé. Ils avaient « fêté» le divorce de Toshi en s'aimant comme des fous.Il se pencha et toucha la main de Toshi, étendue là où Yoshiki était censé être couché. Mille émotions s'agitèrent dans son cœur tandis qu'il jouait avec les doigts de son amour, doucement, pour ne pas le réveiller. Il n'aurait pas su trouver les mots juste pour décrire ce que c'était de l'avoir là, près de lui. C'était comme s'il n'avait jamais vraiment su ce que c'était qu'être vivant et qu'il commençait tout juste à en éprouver la bouleversante félicité. Un sang et une énergie neufs coulaient dans ses veines et devant lui, l'avenir n'était plus fait que d'espérances.
Il reporta son attention sur l'extérieur. Il était si tard qu'on pouvait aussi dire qu'il était tôt. Bientôt, la nuit pâlirait et Yoshiki se jura que cette aube serait celle de sa renaissance. Plus de peur, plus de dépression, plus de ténèbres dans son cœur. Rien que l'envie dévorante de croquer la vie à pleines dents et de profiter à fond de tout ce qu'elle avait à lui offrir. La vie, la vie et rien que la vie… ! Et l'amour aussi. Dans toute son intensité.
Plongé dans sa rêverie, il tressaillit légèrement quand deux bras entourèrent son torse nu. Des lèvres douces se posèrent dans le creux de sa nuque à un endroit qu'elles savaient particulièrement sensible. Paupières closes par le plaisir, il inclina la tête sur le côté pour mieux s'offrir aux baisers de Toshi. Dans le même temps, le chanteur passait ses mains sur son ventre en un délicieux et excitant chatouillement. Toshi vint lui mordiller le lobe de l'oreille avant de lui glisser :
- Pourquoi tu ne dors pas ?
- Je réfléchissais, répondit Yoshiki en se laissant aller en arrière, tout contre lui.
- A quoi ?
- Au fait que tu aies fait de moi l'homme le plus heureux du monde.
Toshi l'enlaça plus étroitement et parcourut son visage de baisers papillons. Yoshiki en ronronnait presque tellement il aimait la douceur de ses gestes. Bien calé là, contre son corps, il se laissa envahir par une somnolence aussi moelleuse que du coton. La terre pouvait arrêter de tourner ; il n'avait plus besoin de rien…
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- Yoshiki, le temps est venu pour moi de partir.
- Mais pourquoi !
- Tu n'as plus besoin de moi désormais.
- J'aurais toujours besoin de toi ! Tu me manques tellement…
- Il faut que tu apprennes à te passer de moi désormais. Si je suis resté, c'est parce que je ne supportais pas de te voir aussi malheureux. Je m'étais juré de ne pas te quitter jusqu'à ce que tu aies enfin retrouvé le goût de vivre. C'est chose faite. Désormais, tu auras Toshi à tes côtés. Je vous souhaite tout le bonheur du monde du plus profond de mon cœur et je vous aime très fort. A présent, je peux partir l'esprit tranquille.
- Mais…on se reverra un jour ?
- Bien sûr. Vous viendrez tous me rejoindre un jour, toi, Toshi, Heath, Pata… and we'll rock the Heaven ! Tu vois Yo-chan, il n'y a pas de quoi pleurer. La mort n'est qu'un passage vers autre chose. Je pars devant mais je vous attendrai de l'autre côté.
- C'est juste un au revoir….
- Oui…ce n'est que ça. Prends soin de toi Yoshiki, prends soin de Toshi et soyez heureux tous les deux.
- C'est promis. Merci pour tout mon ami, merci…
- Au revoir…
FIN.
