Rappel pour les noms :
Taikôbô : Taigong
Wang
Fugen : Puxian
Yôzen : Yangjian
Fukki :
Fuxi
Outenkun : Wang Tianjun
Jyôka : Nuwa
Les personnages ne m'appartiennent toujours pas. Spoilers sur toute la série. (Ca se passe après, d'ailleurs. Oui, je me rebelle, je fais ma fin à moi.)
Fugen a longuement hésité avant de demander ce laisser-passer à Yôzen.
Il connaissait Taikôbô mieux que personne, mais peut-il se vanter de connaître Fukki ? Peut-être que l'être originel ne veut vraiment voir personne du monde des immortels, pas même lui. Peut-être qu'il sera plus heureux seul sur terre, sans se faire rappeler qu'il a été Taikôbô.
Mais Fugen veut vraiment croire à ce bonheur surpris sur le visage de Fukki quand il l'a vu revenir.
Il ne peut pas se tromper sur cette expression. Il ne peut pas y voir Outenkun, ni même un être originel. Il ne peut pas voir Fukki, déterminé uniquement à la destruction de Jyoka, dans cette dernière proposition de paix qu'il lui a faite.
Non, Taikôbô n'est pas mort pour lui. Peut-être est-ce une faiblesse, mais il pense qu'il est encore là - il pense que son ami pourrait vouloir le revoir encore une fois.
Ou peut-être qu'il a lui-même trop envie de le revoir, et surtout de savoir ce qui lui est arrivé. Ou peut-être les deux. Mais c'est lui qui a abandonné Taikôbô en acceptant la mort, la dernière fois, aussi il pense que cette fois c'est à lui d'essayer, si quelque chose peut encore être reconstruit de ce lien qui les fortifiait tous les deux.
C'est pourquoi il se retrouve à demander respectueusement au nouveau chef du monde céleste l'autorisation de partir sur terre, pour une durée indéterminée.
Yôzen fait quelques plaisanteries sur le fait que ce n'est pas lui qui risque d'utiliser ses pouvoirs d'immortel contre les humains. Il lui accorde l'autorisation comme s'il n'y accordait aucune importance.
Puis, devenant brusquement sérieux, il demande : "Tu crois que ça devrait être toi ?"
"Non." répond Fugen. "Je voudrais juste que ce soit moi." Yôzen est surpris, et même un peu rassuré, car il n'a pas l'habitude qu'on lui demande quelque chose par faveur, et non par principe. C'est ainsi que sont les immortels. Surtout les grands sages. Surtout Fugen.
Yôzen lui demande encore "Penses-tu que tu peux y arriver ?"
Il a un mélange d'espoir et de gêne sur le visage, parce que Fukki est encore un mélange de Taikôbô et Outenkun pour lui.
Fugen se pose encore une fois la question. Est-il capable de le retrouver ? Même s'il y arrive, cela ne sera-t-il pas plus triste qu'autre chose, pour tous les deux ?
Puis il donne la seule réponse possible : "Je ne sais pas. Personne ne peut le savoir."
Après tout, Taikôbô a changé ce monde.
Ils n'ont plus de destin.
Tout peut arriver.
