Prologue : Quarantaine bordélique.

-Vous allez être dans la chambre 108. Informa une femme avec un masque assise derrière une table recouverte de papiers présentant des tableaux.

Sac sur le dos, valise dans une main, tote bag dans l'autre, Emma lui faisait face, elle même un masque sur le visage. L'université était un bazar sans nom depuis des semaines, et elle avait échappé au trop bordélique jusqu'ici, mais c'était fini, maintenant elle était en plein dedans. Leur université comme le reste du monde était touchée par un virus jusqu'à lors inconnu et donc encore plus effrayant. Et ce matin, au réveil, Emma avait appris que sa classe passait en quarantaine car il y avait eu un cas positif et par conséquent il était tous cas contact. Seulement les chambres de l'université était par duo, et sa colocataire Ruby n'était pas touchée, alors pour la protéger, elle allait être placée en quarantaine dans une autre chambre avec une étudiante elle même cas contact. Elles allaient être enfermées ensemble, sans se connaître, pendant quinze jours au moins. Emma était plutôt du genre sociable, les gens l'aimaient facilement, alors elle n'était pas trop inquiète, juste légèrement stressée par toute cette situation.

-C'est au premier étage? Demanda Emma.

-C'est ça. Vous montez au premier et prenez le couloir de droite. Indiqua la femme. Votre colocataire y est déjà car c'est sa chambre. Une fois rentrée, vous fermez la porte à clé, et vous ne sortirez plus pendant quinze jours. Nous seront en contact avec vous pour des nouvelles tout le temps ainsi que pour les courses quand vous serez à cours de nourriture. D'accord? Des questions? Demanda-t-elle.

-Non, c'est bon. Merci. Répondit la blonde.

La femme lui fit signer la feuille, avant de lui donner une carte de visite avec tout les numéros nécessaire au besoin. Elle salua la femme et s'éloigna pour prendre l'escalier vers le premier étage. Elle regarda les numéros sur les portes un par un, et s'arrêta finalement devant le 108. Elle souffla un coup et frappa à la porte. Celle ci s'ouvrit dans la seconde suivante, laissant voir une jolie brune de son âge, la peau mate, les yeux noisettes, vêtue d'un pantalon souple et d'un pull rentré dedans, ses pieds couverts par des chaussettes rayées.

-T'es celle qui remplace Ashley qui est partie et avec qui je vais être en quarantaine? Demanda la jeune femme.

-Salut. Souffla Emma en faisant un sourire gêné.

-Viens entre, je dois fermer à clé derrière toi. Informa la brune.

Elle entra, passant devant elle dans le petit couloir, faisant attention à ne pas percuter quoi que se soit de la cuisine qui était installé dans le couloir. Elle entra dans la pièce et vit alors les deux lits simples en parallèle de chaque côté de la chambre, séparés par une haute étagère pleine de livre et de cours contre le mur, ainsi que deux tables de nuit, avec les deux bureaux au bout des lits, et la grande armoire sur le mur libre à côté de la porte de la salle de bain, la seule autre pièce. Exactement la même chambre que la sienne.

-Lit de droite pour moi j'imagine? Constata-t-elle en voyant l'un fait avec des draps et l'autre vide, la couette pliée dessus.

-Oui, le mien est sous la fenêtre. Répondit froidement la brune.

Emma posa ses affaires sur le lit, et regarda autour d'elle en retirant son masque. Son tote bag avec son ordinateur et quelques affaires fut posé sur le bureau et elle se tourna de nouveau vers le couloir cuisine qui était séparé par un mur à la salle de bain.

-Au fait, je suis Emma Swan. Fit-elle en passant une main nerveuse dans ses longues boucles blondes.

-Et moi Regina Mills. Fit la brune en s'approchant pour lui serrer la main.

-Très formel. Gloussa Emma avant de voir le sourcil arqué de la jeune femme. J'ai pas l'habitude mais c'est pas une mauvaise chose. Tenta-t-elle de rattraper alors que leurs mains se détachaient et que la brune allait rapidement vers son bureau devant l'ordinateur et les carnets ouverts plein de notes. Euh..t'es en quoi?

-Sixième année en droit de l'environnement et de l'urbanisme. Répondit la brune. Et toi?

-Quatrième année de master énergies renouvelables, pour être ingénieure en recherche et développement de celles ci. Répondit la blonde.

Elle vit la main de Regina qui écrivait s'arrêter, et son regard se détourner de la feuille pour venir se poser sur elle, la regardant de la tête au pied. Elle n'arrivait pas à le croire, en la voyant dans son vieux jean et son sweat sans forme elle s'était attendue à ce qu'elle fasse des études bien moins engagées ou sérieuse à ses yeux, mais maintenant qu'elle connaissait son cursus elle avait du mal à y croire.

-Vraiment? Demanda-t-elle.

-Pourquoi je n'ai pas une tête à faire quelque chose d'intelligent? D'important et d'engagé? Rétorqua Emma en se laissant tomber sur le lit.

-Non, mais je n'aurais jamais deviné. Rétorqua Regina.

-J'ai peut-être des cheveux super blond et un style qui dit "je m'en fou" mais ça veut pas dire que je suis débile. Argua la blonde en se redressant pour ouvrir sa valise.

Regina ne su quoi répondre et retourna à ses cours l'air de rien. La blonde commença alors à déballer ses affaires, allant poser sa serviette et sa trousse de toilette dans la salle de bain, avant de revenir vers sa valise. Elle en sortit son pyjama qu'elle posa sur la tête de lit basse, et retira ses chaussures pour les mettre sous le lit. Elle sortit de sa valise ses cours et de son sac à dos ces carnets de notes qu'elle mit sur le bureau, puis ses livres qu'elle laissa sur sa table de nuit. Elle souleva sa valise du lit et la posa au sol, récupérant les draps dans ses bras avant de se redresser en poussant du pied le bagage sous le lit. Elle soupira lourdement alors qu'elle lâchait les draps au sol, ce qui attira le regard de la brune sur elle sans qu'elle ne le voit, lui tournant le dos. Regina la regard mettre l'oreiller et la couette par terre, et tirer maladroitement le drap sur le matelas. Elle sentit ses poils s'hérisser en la voyant faire son lit. Elle était de nature très organisée, elle rangeait tout toujours au carré, se savait maniaque, elle passait le balais tout les jours, faisait la poussière une à deux fois par semaine et lavait la cuisine tout les jours. Elle était peut-être trop organisée et maniaque, ce qui fait qu'elle devenait intransigeante avec les personnes vivant dans le même espace de vie qu'elle. Heureusement sa colocataire, Ashley, était une amie de longue date, aussi sérieuse et organisée qu'elle, moins maniaque mais assez pour respecter le désir d'ordre et de propreté parfaite de Regina dans leur chambre. Alors quand elle voyait la nouvelle venue mettre ses draps et sa couette par terre, pour faire le lit, puis une fois celui ci fait, balancer sur le matelas l'oreiller et la couette sans aucun ordre, les laissant en bouchon, elle s'inquiétait pour la suite.

-Tu as cours là? Demanda Emma la faisant sortir de ses pensées.

-Non. Pas avant après-demain, puisque c'est le week-end. Répondit la brune, en redirigeant son regard sur ses notes.

-Pas faux. Acquiesça la blonde en s'asseyant sur le lit, contre le mur, les pieds sur le matelas, un livre en main.

Regina la regarda s'étirer pour attraper son carnet de note et son stylo, avec son téléphone, et fronça les sourcils.

-Tu n'as pas de travail? Demanda-t-elle.

-Si. Répondit Emma en brandissant son livre. Je fais des recherches sur ce sujet, mon travail actuel est de lire ce livre et d'en ressortir toutes informations utiles. Il est possible de travailler autre part qu'à son bureau. Argua-t-elle.

-Merci, je sais travailler dans mon lit aussi. Grogna la brune en se remettant à prendre des notes.

La blonde roula des yeux et se concentra sur sa lecture. Elles restèrent ainsi dans le silence jusqu'à la fin d'après midi, toutes deux travaillant sérieusement, la blonde ajoutant son ordinateur ouvert sur son lit. Et Regina releva le regard une autre fois de son travail quand elle vit la blonde pliée en deux sur le lit, fouillant dans son sac à dos, pour en sortir un paquet de gâteau et un de bonbons qu'elle ouvrit pour grignoter en travaillant toujours. La brune plissa les yeux en faisant la moue quand elle vit des miettes et des grains de sucre tomber dans le lit. Elle résista à l'envie de lui donner une assiette, ne voulant pas passer pour une folle trop tôt, et surtout elles allaient devoir rester enfermées ensemble dans une pièce pendant les quinze prochains jours, elle ne voulait pas tout gâcher dès le début.

Elle réussit à se retenir jusqu'au deuxième matin. Après leurs réveils, Regina entra dans la salle de bain de suite, et la blonde se fit un café et du pain grillé, avant de s'installer à son bureau -au bout de son lit totalement défait- avec son ordinateur. Elle replia sa jambe contre son torse, le pied sur sa chaise et ouvrit un carnet de notes pour se mettre à travailler. La brune sortit de la salle de bain habillée de son jean et de sa chemise large, et vit alors son lit parfaitement fait et son côté de la chambre au carré contrairement à celui de sa nouvelle colocataire qui était bordélique, le sac à dos ouvert près de la table de nuit où tout s'entassait déjà, le lit en bazar dont dépassait de dessous la valise ouverte. Regina prit une grande inspiration et alla vers la cuisine. La veille, elles avaient mangé séparément car la blonde était restée au téléphone avec sa meilleure amie à parlé d'un cours commun avant de parler de vie personnelle, elle avait donc mangé après Regina. Celle ci découvrait donc ce matin une pile de vaisselle dans l'évier et la casserole avec le reste de pâtes et sauce que la jeune femme avait laissé la veille.

-Tu comptes rangé ce bazar quand? Demanda-t-elle, plus méchamment qu'elle n'avait vraiment voulu.

À son bureau, Emma sursauta à ce commentaire agressif et se tourna sur sa chaise après s'être assurée qu'elle n'avait pas renversé son café.

-Après mon petit déjeuner. Marmonna la blonde en avalant une bouchée de tartine. Pourquoi? C'est problématique? Demanda-t-elle, calme et sereine contrairement à la brune.

-Et ton côté de la chambre va être toujours dans cet état? Demanda la jeune femme.

-C'est quoi le problème avec mon côté de la chambre? Soupira Emma en posant sa tasse de café.

Regina roula des yeux désabusée et attrapa la casserole pour la vider dans un tupperware pour le mettre dans le frigo sous le micro-onde. Quand elle referma la porte et se tourna, elle pu voir la blonde dévier le regard vers ailleurs les joues rougissantes, et comprit alors que sa nouvelle colocataire venait de la reluquer. Celle ci déglutit difficilement. Depuis la veille elle avait mater Regina plusieurs fois, la jeune femme était trop belle, tout à fait son genre et vraiment vraiment sexy, la blonde ne pouvait s'empêcher de la regarder. Mais aucune fois elle ne s'était fait prendre, la brune ne la regardant que peu, ce n'était pas compliqué de la regarder sans prendre le risque de se faire prendre. Mais là elle avait été hypnotisée par le fessier de sa binôme de quarantaine, et avait failli se faire prendre. Alors pour cacher sa gêne elle attrapa sa tartine de pain grillée et croqua une grosse bouchée. Elle entendit un soupir lourd et se tourna vers Regina pour la voir se pincer l'arrête du nez.

-Quoi? Demanda la blonde la bouche pleine.

-Les miettes. Tu as une assiette devant toi, tu pourrais l'utiliser. Grogna Regina en se remettant à ranger la vaisselle propre pour se servir un café.

-J'ai genre deux miettes sur mon teeshirt. Remarqua Emma, qui n'arrivait pas à comprendre en quoi tout cela était problématique.

-Et après tu vas bouger, les miettes vont tomber au sol et faudra laver. J'imagine que tu ne passera pas le balais. Argua la brune.

-Je passe la balais tout les deux jours dans ma chambre. Je le ferais ici aussi. Assura la blonde en mordant de nouveau dans sa tartine, laissant les miettes tomber.

-Si on a des bestioles dans la chambre, je te le ferrais payer. Gronda Regina.

-Je fais du karaté, mais si tu veux un combat corps à corps pourquoi pas. Gloussa Emma, tournée sur sa chaise en la regardant.

-Très drôle. Marmonna la brune.

Elle laissa la vaisselle sale à la blonde et prit sa tasse pour aller s'installer à son bureau et se mettre à travailler. Elles ne se dirent plus un mot, Emma finissant son petit déjeuner avant d'aller faire la vaisselle. Puis elle partit dans la salle de bain et la brune en profita pour aller vérifier sa cuisine. Rangée et propre comme elle aimait, peut-être que la blonde n'était pas complètement un cas désespéré. Elle se remit au travail, rassurée, jusqu'à ce qu'elle entende la porte de la salle de bain s'ouvrir dans son dos et que soudainement passe dans son champ de vision la boule de fringues volante qui atterri sur le rebord du lit. Le teeshirt glissa et finit au sol.

-Sérieusement? Demanda-t-elle en se tournant.

Elle vit alors la blonde, les cheveux mouillés, les frottant avec sa serviette, vêtue d'un débardeur blanc -sans rien dessous- et d'un bermuda de jogging, qui lui faisait de jolie fesses, malheureusement. Regina sentit sa bouche s'asséché. Elle ne pouvait pas être attirée par ce désordre. Emma était peut-être d'une beauté à coupé le souffle, extrêmement sexy, mais elle était un bazar ambulant, et la future avocate refusait catégoriquement d'être attirée par une femme aussi bordélique.

-Sérieusement quoi? Interrogea Emma en balançant ses cheveux humides dans son dos, pour essorer ses pointes.

Très sexy. Pensa Regina. Mais bordélique. Tenta-t-elle de se rappeler, revenant à la question qu'elle avait lancée avant de laisser son désir prendre le dessus.

-Sérieusement tu vas balancer tes vêtements à travers la pièce et les laisser tomber nonchalamment sur le sol? Et en plus tu vas ne rien faire? Demanda Regina en désignant de son crayon les bouchons de vêtements qui avaient atterri quelques minutes avant.

-Je peux arrêter de les lancer si ça te dérange. Par contre quelque soit la façon dont ils sont posés sur le lit, ça ne regarde que moi. Remarqua Emma en allant reposer sa serviette dans la salle de bain, avant de revenir pour s'asseoir sur sa chaise de bureau.

-Question alors, comment tu fonctionnes avec ta colocataire d'habitude? Questionna la brune.

-C'est ma meilleure amie, on se connaît depuis des années, donc on a pas trop de règles car on connait bien le fonctionnement de l'autre et on se complète. Commença la blonde.

-Je me fou de savoir que c'est ta moitié, ta copine ou je ne sais quoi, je veux savoir comment tu fonctionnes. Marmonna Regina.

-C'est pas ma copine. J'ai pas de copine en ce moment, pas faute d'en vouloir une. Remarqua Emma. Et pour te répondre, on a pas de règle on part du principe que on a chacune un côté de chambre et que chacune y fait ce qu'elle veut autant pour la déco que le rangement. Quant à la cuisine et la salle de bain partagées on les garde rangées et propres après notre passage. Mais on fonctionne pareil, on fait notre vaisselle le matin après le petit déjeuner quand la veille au soir on était trop claquées pour la faire. Expliqua-t-elle.

-Donc je vais devoir supporter le bazar de ton côté? Comprit la brune, mais voulant s'en assurer quand même.

-Et moi l'ambiance rangement au carré militaire du tien? Marmonna la blonde entre ses dents, elle même n'aurait pas su dire si elle voulait se faire entendre ou non.

-Pardon? Rétorqua Regina qui n'avait entendu qu'un marmonnement mais qui devenait que c'était peu flatteur.

-Rien. En ce qui concerne le rangement mon côté de chambre te regarde pas tant que respecte les espaces partagés. Argua Emma.

-On va être dans cette pièce pendant quinze jours, tu pourrais faire un effort juste ce temps là, que je supporte pas ton bazar. Soupira la brune.

-Okay, je le fais si toi tu fais un effort pour que se soit moins rangé de ton côté. Provoqua la blonde.

-Tu es sérieuse? Demanda Regina surprise.

-Oui. Apparement t'aime pas le bazar, et bien moi le rangement soigneux et parfait à une tendance à m'angoisser, donc je fais un effort si tu le fais. Continua Emma, un sourcil arqué provocateur. Elles se fixèrent en silence, et la blonde sourit en comprenant qu'elle obtenait gain de cause, la brune ne changerait jamais ses habitudes. Et du coup ta coloc' d'habitude elle est super organisée?

-Bien plus que toi oui. Ashley aime l'ordre, comme moi. Répondit la brune.

-Oh alors ta petite Ashley chérie est parfaite. Mais es tu sûre qu'elle est vraiment comme ça ou qu'elle fait ça pour rentrer dans ton pantalon? Provoqua la blonde.

-Ashley est l'une de mes amies proches depuis des années! Se défendit Regina.

-Proche comme meilleure amie ou proche comme amies avec quelques bénéfices sexuels? Se moqua Emma.

-N'importe quoi, je ne sors pas, ne couche pas et n'ai jamais couché avec Ashley. Argua la brune. Je ne sors avec personne et ne couche avec personne depuis des mois. Ajouta-t-elle dans un bougonnement. Et je ne sais même pas pourquoi je te dis ça. Grogna-t-elle.

-J'en sais rien, mais ça me dérange pas qu'on parle. Surtout si c'est d'autre chose que de rangement. Souffla la blonde, la voix douce et non provocante comme avant, tout en étant penchée sur son livre.

-Range et on pourra envisagé de parler. Marmonna Regina en branchant ses écouteurs.

Emma comprit que c'était la fin de leur échange et se concentra sur son travail. La quarantaine allait être longue si elles devaient se prendre la tête comme ça en continue. Le pire c'est qu'elle trouvait Regina mystérieuse et follement attirante, tout à fait son genre, alors elle avait envie de bâillonner la partie d'elle râleuse et accro au rangement, mais elle avait envie d'embrasser la femme sexy et l'étudiante sérieuse qu'elle voyait. Ce qui la perturbait car s'était d'habitude des émotions qu'elle ne combinait pas pour une seule personne, c'était plutôt l'un ou l'autre normalement. La brune était vraiment une exception et très atypique, et Emma était de plus en plus perturbée par ce fait.

Le lendemain soir, après une journée plus calme -Regina prenant sur elle- et avec peu d'échanges, les tentatives de la future ingénieure étant toutes avortées par la future avocate, la blonde avait son casque sur les oreilles, en pyjama dans son lit, relevée contre la tête de lit, l'ordinateur sur ses cuisses regardant sa série, Regina finissant de manger à son bureau. Elle alla faire sa vaisselle et remarqua alors que la blonde n'avait pas diner.

-Tu ne manges pas? Demanda-t-elle depuis la cuisine.

-Pardon? Je ne t'ai pas entendue avec mon casque. Fit la blonde en retirant une oreille et faisant pause.

-Je disais, tu ne manges pas? Répéta la brune.

-Non, pas faim. Marmonna Emma en se renfonçant dans sa couette.

Regina la regarda une seconde, surprise par cette réaction, c'est comme si elle avait soulevé un problème. Elle ignora et éteignit la lumière de la cuisine avant d'aller dans leur petite salle de bain pour se préparer à se coucher. Dents propres, cheveux démêlés et pyjama enfilé, elle ressortit de la salle de bain. Elle passa entre les deux bureaux et vit alors le bazar du côté d'Emma et sous le lit de celle ci et serra les dents.

-Tu te fiches de moi? Gronda-t-elle, sentant un frisson lui parcourir le dos alors qu'elle voyait que ce n'était pas parfaitement rangé comme elle aimait chez elle.

-Ton côté est parfaitement ordonné le mien est bordélique, équilibre préservé. Argua Emma, le regard sur son ordinateur, elle avait laissé un côté de son casque décalé lui permettant d'entendre la brune au besoin.

-Arrête avec ça! S'exclama Regina en tirant sa couette pour la plier et s'asseoir dessus.

Voyant ça, la blonde fit pause et retira son casque pour se redresser sur ses coudes.

-Dis moi, quand tu baises, tu plies ta couette correctement avant? Provoqua-t-elle.

-Je te permets pas! Cria la brune, horrifiée par cette remarque vulgaire et intrusive.

-Je prends ça pour un oui. Continua Emma. Ça doit être torride de te voir faire ton lit au carré pour tes mecs. Et tes meufs. Ajouta-t-elle un sourcil arqué, montrant qu'elle avait sentit son orientation.

-La ferme Emma. Avec qui couche et de quelle manière ne te regarde pas. Et me répondre ça seulement pour que j'arrête de te parler de ton bazar, ça marchera pas, et c'est mal me connaitre que de penser que ça pourrait marcher. Gronda Regina en passant ses jambes dans son lit.

-Mais je te connais pas je te rappelle. J'aimerais. Et je pensais que vivre en quarantaine avec toi me le permettrait. Mais tu m'adresses la parole seulement pour m'engueuler et tu réponds pas quand je te parle, ou alors vaguement. Remarqua la blonde. T'es quoi? Asociale, coincée et complètement maniaque?

-Je suis un peu maniaque, mais je ne suis absolument pas coincée, et je ne vois pas l'intérêt de faire connaissance avec des personnes que je ne sens pas. Argua la brune, fulminant mais essayant de le cacher en attrapant son livre.

-Donc tu m'as ouvert la porte et juste comme ça tu as décidé que tu ne me sentais pas? Rétorqua Emma.

-Il y a des choses qu'on ressent et qui ne sont pas une erreur. Et quand je vois le bazar que tu mets ici, je suis convaincue que je ne fais pas d'erreur. Pointa la brune, le regard sur ses lignes de livre qu'elle ne lisait pas puisqu'elle était encore prise dans un argument avec la blonde.

-Certes, mais quand je t'ai dis les études que je faisais tu as été surprise, parce que tu ne l'avais pas vu venir. Alors tu pourrais te tromper sur plein d'autres choses de ma personnalité. Appuya la blonde.

-Je- Elle se coupa en entendant une sonnerie qui ressemblait à la musique d'un dessin animé. Qu'est ce que c'est que ça? Demanda-t-elle en regardant autour.

Emma ne répondit pas, penchée sur le bord de son lit à la recherche de son téléphone. Quand elle le trouva en le sortant de sa valise où il avait échoué plus tôt sans qu'elle ne sache pourquoi, la sonnerie devint plus forte et elle la coupa en décrochant.

*Hello Ingrid.* Sourit-elle en fermant son ordinateur et le poussant. *Oui je vais bien, mais ça me manque de sortir et de venir te voir.* Ajouta-t-elle, la voix tendre, en laissant tomber sa tête dans l'oreiller.

Elle discuta une dizaine de minutes au téléphone, Regina dans son lit essayant de se concentrer sur son livre -pour une fois qu'elle lisait un roman et pas un livre de cours, qu'elle prenait du temps pour elle- mais finalement elle était plus à l'écoute des mots prononcés par sa colocataire qu'autre chose. Elle essayait de ne pas écouter par respect et parce qu'elle ne voulait pas, ou plutôt si elle voulait, mais elle ne voulait pas vouloir. Seulement elle était de nature curieuse, et elle essayait de savoir qui était au téléphone. Plus le temps passait, et plus elle avait l'impression que c'était une petite amie, mais l'idée se confirma à la fin de l'appel.

*D'accord, on se rappel, Ingrid, tu me manques.* Ajouta Emma avant de laisser un silence. *Oui, je te dirais et tiens au courant en t'envoyant des messages tout les jours.* Un autre court silence. *Moi aussi je t'aime, bonne nuit.* Finit-elle avant de raccrocher.

-Menteuse en plus de ça. Murmura Regina, sans pouvoir le retenir, vraiment -et étrangement- blessée par le fait que la blonde lui avait menti.

-Pardon? Releva Emma en tournant vivement la tête vers elle, toujours allongée.

-Tu disais ne pas avoir de petite copine. Remarqua la brune sans la regarder, elle avait en elle un sentiment inconnu et peu agréable qu'elle ne comprenait pas.

-Je n'en ai pas. Assura la blonde, en plissant les yeux.

-Ingrid? Tu me manques? Messages tout les jours? Je t'aime? Cita sarcastiquement Regina en la regardant cette fois, un sourcicl arqué.

-C'est ma mère. Grogna Emma en se redressant sur ses coudes.

-Pourquoi tu ne l'appelles pas maman alors? Demanda Regina, qui ne la croyait pas une seconde.

-Parce qu'elle m'a adoptée quand j'avais quatorze ans. Répondit la blonde, acerbe cette fois. Parce que je suis orpheline et que j'ai grandi dans des foyers et familles d'accueils pourries. Parce qu'elle est ma mère et que je l'aime, mais que je l'ai jamais vraiment appelée maman, et que c'est comme ça, et que ça nous va. Et ça te regarde pas, mais je supporte pas qu'on me traite de menteuse. Je suis pas parfaite, mais je ne mens jamais. Je hais le mensonge. Gronda-t-elle, les yeux verts étant bien plus foncés sous la colère, effrayant légèrement la brune.

-Emma, je-

-Non, je m'en fou de ce que t'as à dire. Coupa Emma avant déteindre sa lumière, d'attraper ses écouteurs et de se pelotonner dans sa couette, dos à la brune, en mettant de la musique dans ses oreilles.

Le geste était clair, elle ne voulait plus l'entendre. Regina savait qu'elle était allé trop loin, elle n'aurait pas dû questionner et provoquer alors que la blonde lui disait que c'était sa mère. Elle était aller un peu trop loin. Elle resta assise dans la lueur de sa lampe, son livre ouvert entre ses mains, à fixer le dos de la blonde emmitouflée dans sa couette. Au fond Emma avait raison -bien qu'elle ne lui dirait jamais-, elle l'avait jugée dès le premier coup d'oeil. Ses beaux cheveux blonds, son regard vert brillant, sa musculature, son côté sexy, tout faisait qu'elle n'arrivait pas à croire une seconde que la vie pouvait lui être difficile. Elle était trop belle, trop parfaite, mais surtout trop lumineuse pour que sa vie soit compliquée. Elle l'avait prise pour une fille superficielle, et sans vraiment d'intérêt. Mais après quelques jours enfermées, même si la blonde la rendait dingue, Regina réalisait qu'elle pouvait finalement être plus profonde et intéressante qu'elle ne l'avait pensé. Déjà ses études, rien que ça ça voulait dire beaucoup de choses sur elle, sur son intérêt. Ensuite ses lectures, Regina avait pu voir les romans sur sa table de nuit, pas des histoires à l'eau de rose de grand mère, pas des romans d'ado, non, des romans d'adulte, certains qu'elle avait elle même lu, et même un livre de poésie. Et puis elle avait pu l'entendre au téléphone avec sa meilleure amie ou alors d'autres personnes avec qui elle travaillait. Elle l'avait observée travailler pendant leurs cours en distanciel et hors cours, et Emma avait l'air sérieuse, intelligente et studieuse, mais surtout elle avait l'air d'être une meneuse, elle avait souvent la réponse à tout, elle menait les projets de groupe, savait prendre des décisions. Alors elle était certes bordélique, un réel bazar mouvant, elle avait l'air d'une fille facile à qui rien ne résiste avec juste un sourire, une fille qui peut avoir ce qu'elle veut et qui a une vie facile et se fou de tout -Regina s'était arrêtée à cette image- mais finalement elle était surement bien plus profonde que ça. Et la brune réalisait en regardant la jeune femme la bouder qu'elle était curieuse, à chaque découverte sur elle, de qui elle était, elle avait envie de la connaitre. Cette réalisation, la fit écarquiller les yeux, et elle posa précipitamment son livre avant d'éteindre sa lumière les plongeant dans le noir. Si son béguin physique, jusque là ignoré, devenait plus elle se connaissait, elle craquerait complètement pour Emma, et elle n'avait pas prévu ça. Elle l'avait certes jugée trop vite, mais elle n'était pas prête à le reconnaitre, et elle ne se laisserait pas plus tomber sous son charme.

Pendant les huit jours suivants, les deux jeunes femmes passèrent leurs journées entre cours et disputes. Emma c'était réveillée après l'incident à propos de son enfance, en la saluant d'un sourire, comme les trois matins précédents, comme si rien ne s'était passé la veille. Alors Regina c'était en quelques sorte sentit rassurée, et puis dans les dix minutes suivantes la blonde avait créé du bazar, et la future avocate avait explosé de nouveau. Et depuis huit longs jours avaient passé, elles ne se parlaient que pour se crier dessus, et se provoquait en permanence. Regina lançait des piques à la blonde sur son bordel et sur tout ce qu'elle pouvait attaquer, tout en essayant de ne plus aller aussi loin dans le côté personnel. Et Emma faisait exprès de laisser trainer certaine chose, de balancer son pyjama sur son lit, depuis la porte de la salle de bain après sa douche, et tout ce qui pouvait agacer la brune. Et ça marchait à merveille. La brune s'enrageait, et criait contre elle, ce qui agaçait Emma -ne supportant pas de se faire disputer comme si elle était une petite fille- qui criait en retour, et elles finissaient par hurler ensemble. Quand il avait fallu faire les courses en commande, elles s'étaient disputées parce qu'elles ne mangeaient pas de la même manière du tout, et que comme l'avait comprit Regina c'était un sujet sensible avec la blonde. Cette dernière se préparait des plats plutôt équilibrés, mais elle avait tendance à ne pas manger à tout les repas, elle sautait souvent des repas, et grignotait facilement entre eux certains jours alors que d'autres elle ne mangeait rien. La brune n'avait pas posé des questions, pour deux raisons : un, elles se disputaient trop et Regina ne pouvait donc pas facilement abordé un sujet si personnel et qui avait l'air sensible ; deux elle ne voulait rien savoir de plus sur Emma, elle risquerait de l'aimer un peu trop ensuite. Alors elles avaient fait les courses en se disputant et s'envoyant des piques à propos du fait de manger comme une enfant ou comme un lapin. Ça avait engendré des piques et puis une dispute, et finalement elles ne s'étaient plus adressées la parole pendant des heures. Tout était raison de s'énerver. Tout. Et c'était épuisant pour les deux même si elles faisaient en sorte de ne pas le laisser voir. La blonde était épuisée parce que même si Regina lui sortait par les yeux, elle avait une étrange attirance dévorante pour elle, et rêvait de l'embrasser. Elle avait même fait un rêve étrange, plein de sexe, mais aussi d'amour avec la jeune femme, et c'était réellement perturbant d'en avoir des flashs dès qu'une situation ou une autre du quotidien en quarantaine lui rappelait ce rêve.

Le douzième jour de quarantaine, alors qu'elles avaient fini les cours, Regina était à son bureau en train de travailler alors que la blonde finissait sa douche. Elle sortit de la salle de bain vêtue d'un débardeur et de sa petite culotte, les cheveux humides, sa boule de vêtements de la journée dans les mains. À la porte, dans le dos de la brune, elle s'arrêta une seconde pour regarder sa colocataire, qui était vêtue d'un simple teeshirt long couvrant surement jusqu'à sous ses fesses. Son regard suivi la longueur du dos puis la courbe des fesses sur la chaise, et les jambes nues croisées. Pourquoi cette simple posture fit se tordre son ventre? Agacée par ses réactions, elle prit sa boule de vêtements entre ses mains et la balança droit sur son lit. Regina la vit passer et redressa la tête pour fixer les habits étalés sur le lit.

-Emma. Gronda-t-elle.

-Oui? Fit innocemment la blonde en restant debout derrière, attrapant ses cheveux pour les tresser, l'air de rien.

-Tu vas arrêter de faire ça. C'est pas comme si le lit était loin, tu pourrais marcher et les poser correctement, comme une personne civilisée. S'énerva Regina en se levant pour se tourner.

-Je pourrais. Sourit Emma en la regardant, sourire provocateur aux lèvres.

La brune prit garde à ne pas baisser le regard sur le corps de la jeune femme.

-Alors fais le. Imposa-t-elle.

-Hmmm..non. Refusa la blonde, en tressant toujours ses cheveux.

-Tu me rends folle! S'enragea Regina, d'autant plus agacée par l'attitude provocatrice de la blonde face à elle. Tu ne fais aucun effort, tu es bordélique au possible. Avant toi, je ne pensais même pas qu'on pouvait créer autant de bazar dans le quotidien. Tu me rends réellement folle. J'ai l'impression de vivre dans une poubelle permanente avec tes affaires éparpillées ainsi partout.

-Eh! Je te permets pas de comparer mes affaires à des déchets. Grogna Emma, perdant l'amusement et le sourire qu'elle affichait jusque là, balançant sa tresse attachée dans son dos.

-Je n'ai pas dis qu'elles étaient des déchets, j'ai dis que leur organisation non organisée dans ma chambre, le fait qu'elle soit en bazar permanent donnait l'impression de vivre dans une poubelle. Argua la brune, avant de poursuivre avec un sourire en coin. Mais maintenant que tu le fais remarquer, c'est vrai qu'elle ressemble à des déchets.

Emma se prépara à renchérir, ouvrant la bouche, mais se tut. Elle n'avait pas envie de poser une question de plus, elle avait autre chose dans la tête en cet instant.

-Pourquoi tu me détestes? Demanda-t-elle, surprenant la femme en face d'elle.

-Quoi? Qui a dis que je te détestais? Rétorqua la brune, la voix soudainement calme.

-Euh toi peut-être? Argua la blonde, comme si c'était évident. Tu passes ton temps à me disputer et me critiquer et me rabaisser. Tout est raison de me rappeler que tu me trouves pas assez bien, pas bien du tout même. Précisa-t-elle.

-Je ne te déteste pas. Je déteste le fait que tu sois un bazar ambulant. On dirait une tornade, quand tu passes quelques part tout est en bazar ensuite. Soupira Regina en faisant un geste de la main pour désigner la chambre. Donc je ne te déteste pas, je n'aime pas une part de toi. Et je ne peux pas affirmer que je te déteste, parce que je ne te connais pas.

-Et c'est entièrement ta faute. Rétorqua rapidement Emma. Tu répondais jamais quand je te posais des questions sur toi au début, alors j'ai arrêté. T'as pas non plus essayé de me connaitre. Tu as décrété dès le début que tu ne m'aimais pas et voilà. Soupira-t-elle.

-Attends, tu voulais apprendre à me connaître? S'étonna Regina.

-Bien sur que oui. On vit enfermées ensemble pendant quinze jours, on aurait pu apprendre à se connaitre, devenir amies ou je ne sais pas. On aurait pu se parler, manger ensemble, regarder une série, des films, parler de nos études qui ont quand même des points communs. Remarqua la blonde. Et avant tout ça, quand t'as ouvert la porte je t'ai trouvé jolie et sympa. Et je voulais te connaitre. Mais apparement c'était pas ton cas. Soupira-t-elle.

Et sans qu'elle ne comprenne, dans la seconde qui suivait les lèvres de la brune étaient plaquées sur les siennes, deux mains chaudes posées de chaque côté de son visage. Il fallu une seconde à Emma pour réaliser ce qu'il se passait, et finalement ses mains s'accrochèrent aux hanches de la jeune femme pour la rapprocher de son corps. Satisfaite de voir que la blonde ne la repoussait, Regina glissa une main dans la nuque de la blonde, approfondissant leur baiser, alors que l'autre descendait sur le dessus de sa poitrine. Elles l'embrassèrent à pleine bouche, ne respirant qu'à peine, libérant toute leur colère et leur désir dans l'échange. Et puis la main de Regina baissa un peu plus sur le sein de la blonde, et elle pu sentir le mamelon dur au travers du fin teeshirt dans la paume de sa main. Elle ne pu retenir le gémissement venant du fond de sa gorge, et le bruit sembla réveiller quelque chose d'animal en la blonde. Elle la poussa vers les lits, et sans réfléchir, elle la fit tomber sur le sien -bien ordonné bien sur-, s'allongeant sur elle. Les lèvres se détachaient que dans des fractions de secondes pour respirer. Emma, allongée sur la brune, glissa ses mains sur son corps, remontant sous son teeshirt pour titiller sa poitrine, faisant se tortiller et gémir un peu plus la jeune femme. Et finalement, après quelques minutes, elle glissa une main vers son entrejambe, caressant celui ci sur la culotte en dentelle.

-Oh putain...oui, Emma, là..Gémit la brune alors que les doigts fins passaient sur son clitoris à travers le tissu.

Son corps était comme un volcan sur le point d'exploser, et elle dû prendre sur elle pour ne pas que ça arrive, quand Emma écarta son sous vêtements pour venir la caresser sans le tissu comme barrière. Regina s'accrocha aux épaules de la blonde en gémissant un peu plus, haletant entre chaque, les lèvres de la jeune femme sur elle tombant dans son cou, n'aidant pas du tout à calmer l'orgasme qu'elle sentait sur le point de l'envahir. Quand elle sentit les dents de la blonde dans son cou à son point sensible, alors qu'elle faisait toujours des cercles rapides sur son clitoris, elle pu sentir qu'elle ne pouvait plus se retenir.

-En moi. Emma.. Haleta-t-elle.

La blonde obéit de suite, Regina en aurait été étonnée de la voir obéir pour la première fois, si elle n'était pas en train de se perdre dans les méandres de sa jouissance. Elle se cambra dans un cri à peine étouffé quand elle eut deux doigts de la blonde au fond d'elle, ainsi que son pouce écrasé sur son clitoris. Les lèvres et la langue firent des prouesses dans son cou alors qu'elle redescendait de son orgasme.

-Regina. Souffla la blonde en ramenant son visage au dessus du sien, retirant ses doigts d'elle avec douceur.

Mais la brune ne lui laissa pas le temps et écrasa ses lèvres sur les siennes, se redressant en amenant Emma à s'asseoir à califourchon sur ses cuisses. Par réflexe, la blonde s'accrocha à ses épaules avant de glisser une main dans ses cheveux bruns. Regina s'accrocha à sa taille, sa bouche dévorant la sienne, et une fois stabilisées, elle glissa ses mains sous le haut fin pour aller prendre la poitrine pâle en coupe. Les hanches d'Emma se mirent à battre sur les cuisses de la brune, geignant contre ses lèvres, alors que les baisers étaient de plus en plus désordonnés. Comprenant son besoin, la brune glissa une main entre ses jambes écartées de par sa position et écarta le tissu de sa petite culotte pour glisser ses doigts sur le clitoris impatient d'Emma qui haleta avant de laisser passer un gémissement contre ses lèvres. Regina fit quelques caresses sur le clitoris engorgé et finit par entrer deux doigts en la blonde qui se cambra contre elle.

-Plus vite. Réclama la blonde en se balançant sur les doigts de la jeune femme.

Il fallu peu de temps avant qu'Emma ne jouisse sur ses doigts. La brune la garda bien contre elle, l'embrassant alors qu'elle redescendait de ses hauteurs. Et puis il y eut un silence, comme une réalisation et la blonde descendit lentement des genoux de Regina, remettant sa culotte et tombant les fesses sur le bord de son propre lit. Discrètement la brune remit son sous vêtement avant de la fixer. Elles se regardèrent un moment, les joues rouges de plaisir et de gêne, les yeux encore brumeux de l'orgasme passé. Il fallait parler, elles le savaient, une d'elles devait dire quelque chose.

-Pour te répondre, je ne plie pas ma couette, quand je couche avec quelqu'un, j'aime le bazar de mon lit. Souffla Regina, se souvenant de cette question grossière et déplacée quelques jours avant.

-Le vrai bazar, ou le bazar à ta manière? Demanda la blonde dans un sourire doux.

-Le vrai bazar. Répondit la brune. Là ce n'est qu'un pli. Ajouta-t-elle dans un murmure.

Dans la seconde suivante Emma faisait un bon en avant pour l'embrasser en la faisant se rallonger sur le lit. Les draps furent froissés, la couette glissant du lit, elles firent trembler le bureau et la table de nuit, faisant chuter des objets, les vêtements échouèrent en vrac et elles s'épuisèrent une bonne partie de la nuit.

Il faisait noir dehors, la lampe de Regina était allumée, un teeshirt posé dessus atténuant la lumière. La blonde était allongée sur le dos, l'autre jeune femme à ses côtés, avait le haut du corps relevé contre la tête de lit, sa tête dans sa main, le coude sur l'oreiller au dessus des cheveux blonds éparpillés qu'elle avait pris garde à ne pas écraser.

-Donc la baise c'est désordonné chez toi. Remarqua soudainement Emma.

-Ne dis pas baise, s'il te plaît. Souffla Regina tout en jouant avec une de ses mèches. Et désordonné comme "c'était nul"?

-Non, c'était génial, je veux dire ton lit, ta chambre, plus rien est au carré comme tu aimes. Expliqua la blonde, la regardant.

-C'est le seul moment où le désordre ne m'énerve pas. J'aime, je trouve que c'est preuve d'un moment chaud et passionné où j'ai laissé ma raison et mon éducation en sourdine. Sourit doucement Regina en regardant les yeux verts en dessous.

-Pourquoi tu aimes tant que tout soit toujours parfaitement rangé? Demanda Emma.

-Ma mère est psychorigide. Donc tout devait toujours être parfait. J'avais le droit à de l'attention, de la douceur et de l'amour, enfin à sa manière, seulement quand j'avais tout fait au carré. J'ai vécu dix huit ans ainsi, et je sais plus faire autrement. Et en même temps ça me terrifie parce que je veux pas devenir psychorigide, je veux pas être ma mère. Murmura la brune, timide, n'ayant jamais parlé de ça.

-Je comprends. Souffla la blonde. Ne pas vouloir le devenir, et faire attention à ne pas abuser, aimer le désordre des fois, te met sur la bonne voie pour être différente d'elle. Et puis tu es toi, juste toi, tu es une personne à part entière et donc pas ta mère. Ajouta-t-elle.

-Merci. Murmura Regina, attendrie, en se penchant pour un baiser volant sur son front. Et toi, pourquoi détestes tu le rangement?

-Je ne déteste pas le rangement. Refusa Emma avant de se tourner, se recroquevillant sur son flanc face à la brune. Comme je te l'avais dis, j'ai vraiment des angoisses quand c'est trop ordonné. Dans mon enfance ça arrivait que je me fasse frapper si j'avais pas assez bien rangé, mais je refusais d'être l'enfant qu'il voulait, je voulais être moi. Donc on rangeait et confisquait mes affaires, alors que j'en avais peu, et je finissais dans un environnement super au carré. Et après j'ai développé un confort dans le bazar et une peur et un malaise dans l'ordre. Souffla-t-elle.

La brune s'enroula autour d'elle, la serrant.

-Il reste trois jours. Apprends moi à avoir un peu de bazar et je t'apprends à voir le bon côté d'un peu plus d'ordre que tes habitudes. Proposa-t-elle.

-D'accord. Accepta la blonde avant de se redresser pour la regarder dans les yeux, toujours bien allongées. J'ai peut-être accentué mon bordel. Je suis désorganisée dans le quotidien mais pas autant que je l'ai fais, c'est juste que tu m'énervais à pas vouloir parler, me connaitre, à me prendre la tête, et je suis provocatrice quand je m'agace, et j'avais envie de toi.

-Moi aussi j'avais envie, avec le fait de vivre ici sans sortir, j'ai peut-être été bien moins patiente. Reconnu Regina.

-Alors ça devrait mieux se terminer cette quarantaine non? S'assura Emma en repoussant les cheveux bruns des épaules de la jeune femme.

-Je pense oui. Sourit la brune en caressant le flanc nu.

Elles restèrent à se regarder et s'embrasser paresseusement, avant de finalement s'endormir toutes les deux enlacées dans le petit lit.

Au réveil, Regina fit face au bazar de la chambre et le vide de son lit. Il y avait aussi une odeur de café et le son de la douche. Elle sourit et se leva pour aller rejoindre la blonde, mais une fois debout, l'ambiance post sexe étant finie, le bazar se mit à l'angoisser. Elle attrapa son teeshirt de la veille et le glissa sur son corps, avant de se mettre à ranger tout ce qui était tombé.

-Je vais me faire gronder? Demanda une voix de puis la salle de bain.

Regina se tourna pour la découvrir enroulée dans une petite serviette lui souriant.

-Non. Je ne vais pas râler, et juste ramasser ce qu'on a fait tombé. Sourit-elle.

Emma vint alors vers elle pour presser un baiser sur sa tête avant de l'aider à remettre de l'ordre en parlant de leur journée de cours à venir. Elles s'habillèrent rapidement ensuite, la brune allant se laver à son tour. En sortant de la salle de bain, un café et deux tartines de confiture l'attendait sur son bureau alors que la blonde travaillait déjà, son premier cour commençant. Voyant que la caméra était éteinte, elle alla vers elle, la remerciant en pressant un baiser sur sa joue. Puis elle prit place à son bureau et se mit à travailler.

Les derniers jours de quarantaine se passèrent plus calmement, et le sexe entre les cours et la nuit, les rendaient bien moins tendues. Elles profitaient de la présence de l'autre, essayait à tout type d'endroit dans la chambre, dans toutes les positions possibles. Mais il y avait aussi de la douceur, les sentiments et l'attirance pour l'autre grandissant en elles, les rendant tendres et attentionnées.

Et puis le dernier jour fut là, en début d'après midi elles reçurent le message comme quoi la blonde pouvait rentrer à sa chambre et reprendre son rythme. Elle ramassa toutes ses affaires, et sa valise posée à l'entrée, son sac à dos dessus, elle fit face à la brune qui avait ouvert la porte, et avait l'air angoissée.

-Regina? Souffla la blonde.

-Oui? Demanda la concernée.

Et Emma ne su quoi dire alors elle se pencha sur elle et prit son visage en coupe pour l'embrasser.

-Je ne sais rien de toi, tu ne sais rien de moi. Murmura la blonde contre ses lèvres. Mais j'ai envie de tout savoir de toi. Alors est ce qu'on pourrait continuer toutes les deux, je veux dire, un rencard pour commencer?

-Avec plaisir. Sourit la brune en l'embrassant encore. Où tu veux, quand tu veux.

-Je t'envoi un message, se sera demain soir, et je te dirais où. Assura Emma.

Un dernier baiser, et elle s'éloigna avec sa valise. Regina referma la porte, et sourit doucement en voyant son lit au carré et celui en bazar où avait dormit sa colocataire de quarantaine.