T5 Semi-UA – Peter a foiré le rituel à la fin du tome 4 et Harry n'a rien crié à ce sujet (Il n'y a donc pas de diffamation sur le Prophet).

Alive!Barty ( oui, Harry l'a comme qui dirait kidnappé avant que Dumbledore ou Fudge n'ait pu faire de connerie ) - Puppy!Barty

Cedric est peu mentionné dans cet OS et même là, ça reste flou: son état de santé n'est pas mentionné, donc à vous de voir si vous le pensez vivant ou non.

Jugson/Harry -

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Normal – lettres/extraits de lettres

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La Série des Lettres/Courriers à Azkaban ne se suivent pas.

Mots : ~ 8,200


Gage – 218 : Lettres à Azkaban - III : L'évasion d'Halloween

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15 septembre 1995

C'était une chose à laquelle aucun des prisonniers résidant à Azkaban ne s'attendait. Il faut dire, ça n'est pas tous les jours qu'une chouette s'égare sur l'île. En fait, la magnifique chouette blanche qui volait en cercles dans le niveau le plus gardé de la prison était l'une des dernières choses auxquelles ils s'attendaient. Les Détraqueurs ne semblaient dérangés par la présence de la chouette, aussi celle-ci continua de voleter autour, cherchant visiblement sa cible... ou plutôt... ses cibles. Finalement, l'oiseau s'arrêta devant la cellule de Sylvain Jugson et il tendit la patte, les plumes plus ébouriffées que jamais.

Jugson cligna des yeux et regarda fixement la chouette. Il ne savait manifestement pas quoi faire.

« MAIS QU'EST-CE QUE T'ATTENDS, CRÉTIN !? TU VOIS PAS QU'ELLE ATTEND QUE TU PRENNES CETTE FICHUE LETTRE !? » lui parvint la voix criarde de Bellatrix.

Sylvain tressaillit et tendit prudemment la main vers la missive accrochée à la patte de l'oiseau. Il ne savait pas s'il était agressif ou non.

_ Comment diable sais-tu qu'il s'agit d'une femelle, bougonna-t-il tout de même, seulement pour lâcher un cri de douleur quand la chouette le mordit. D'accord d'accord ! J'ai compris !

_ AH AH JE L'SAVAIS !

Quand Jugson eut récupéré la lettre, il caressa prudemment la tête de la chouette. Celle-ci lui picora affectueusement l'index puis reprit son envol, seulement pour se poser à la cellule d'Evan Rosier (lequel partageait sa propre cellule avec Augustus Rookwood et Antonin Dolohov ). Ce dernier eut la même réaction que Sylvain ( il cligna des yeux ), à ceci près qu'il se reprit bien plus vite et retira la missive avant de câliner brièvement l'animal.

Jugson, pendant ce temps, avait déjà ouvert sa lettre et écarquillé les yeux. Les autres mangemorts amassés chacun contre les barreaux de leurs cellules tendaient l'oreille pour l'entendre lire.

Cher Mr Jugson,

Je vous demanderais bien comment vous vous portez mais j'ai peur d'amener un sujet qui fâche, donc je ne le ferais pas. Les jumeaux m'ont entraîné dans leur projet, en disant que la tête de Dumbledore lorsqu'il apprendrait cela, vaudrait largement les litres d'encre déversés.

Alors voilà, ils ont proposé à notre petit groupe de partenaires de crimes de vous écrire à vous, mangemorts et ex mangemorts, pour prendre de vos nouvelles.

J'espère que ce projet ne tombe pas mal, mais j'imagine qu'il n'y a de toute façon pas grand chose à faire à Azkban, à part crier, jouer aux poker avec les gardes Aurors, et vous enivrer s'ils sont assez sympa pour partager, pas vrai ?

Fred et George ont pensé que ce serait une excellente idée de vous écrire, histoire de vous faire savoir que tout le monde ne vous oublie pas. Pour être honnête, je ne vous connais pas et je ne sais pas si j'étais né quand vous avez été arrêté, mais je pense que oui.

Si vous avez besoin de vêtements propres, n'hésitez pas à demander. Les jumeaux ont récupéré d'anciens vêtements de leurs frères aînés bien trop grands pour eux.

Oh, oui, j'avais une question : est-ce que vous croyez que les Détraqueurs voudront bien être une source de câlins gratuits si je le leur demande poliment ?

Avec amour,

Hadrian ''Harry'' P. B

PS : Dans le petit paquet se trouve une plume enchantée pour l'encre et du parchemin si vous voulez répondre.

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Evan pour sa part, était bien trop concentré sur sa propre lettre ( Antonin et Augustus lisaient par-dessus son épaule ) pour faire attention sur ce qui se disait ailleurs. Aussi n'écouta-t-il pas les réactions variées des prisonniers ayant entendu Jugson.

« Comment diable sont-ils au courant pour les soirées poker avec les gardes ? » s'interrogea tout de même Mulciber.

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Cher Mr Rosier.

Permettez-nous de nous présenter. Nous sommes les merveilleux, fantastiques, et tristement célèbres Fred & George Weasley ! … Ou peut-être est-ce Gred & Forge ?

Nous avons proposé à nos associés de vous écrire à vous, mécréants d'Azkaban, afin de vous montrer qu'on pense à vous – même si on ne vous connaît pas. On a vu vos Wanted Poster par contre, et vous étiez vraiment pas mal, très charismatique. C'est une honte qu'ils vous aient emprisonné. Avec un physique pareil, vous auriez pu remuer des foules en faisant valoir vos vues. Peut-être que vous auriez dû attendre un peu plus longtemps avant de choisir votre Leader.

Pour en revenir à notre projet, nous ne sommes pas seuls. Nous avons essayer de faire chanter notre cher ami Lee, pour qu'il nous file un coup de main mais il flippe trop pour vous écrire. Bah, tant pis. L'enthousiasme de Harry rempli le vide laissé par Lee. Oui, nous avons donc avec nous notre spécialiste des plantes, Neville Longbottom ( lequel a, je crois, écrit une lettre de menaces à l'attention de Bellatrix ), l'adorable Hadrian Potter-Black ( notre Ryry national ), la ravissante Luna Lovegood et notre savant fou, Kevin Entwhistle.

Nous voulions vous aider à faire passer le temps – et, c'est vrai, faire un pied de nez à Dumbledore.

Malheureusement, Neville et Kevin sont à l'infirmerie, une histoire bête avec Malfoy – le fils, pas le père-, donc c'est juste nous pour l'instant.

Bon, nous allons vous laisser profiter de cette belle soirée ( même si vous n'avez probablement pas une très belle vue de là où vous êtes.

Nous espérons avoir de vos nouvelles.

Sincèrement,

Gred & Forge Weasley

PS : Le paquet contient une plume et du parchemin, donc nous le saurons si vous décidez de ne pas nous répondre [Notre vengeance sera terrible].

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… Comment dire... ça n'était pas exactement ce à quoi ils s'attendaient. Quoi qu'ils ne s'attendaient pas à grand chose à vrai dire. Après tout, ça n'était pas tous les jours qu'on recevait du courrier à Azkaban. Ils ne pensaient honnêtement pas que c'était arrivé un jour. Ou alors très rarement. Après tout, quand on entrait à Azkaban, c'était comme si le reste du monde vous oubliait et faisait tout pour éviter de mentionner votre nom, comme une étrange superstition. D'ailleurs, même s'ils avaient effectivement entendu parlé de ces trois-là, ils ne les connaissaient pas en personne...

Potter ?! Non... Potter-Black !?

« BLACK ?! S'écria Bellatrix, de l'autre côté du couloir ( on ne se demandera pas comment elle a fait pour entendre, quand même les plus proches avaient dû tendre l'oreille-, mystère et boule de gomme ). BLACK !? COMMENT DIABLE EST-CE POSSIBLE ! OH CE DOIT ÊTRE CE TRAÎTRE DE SIRIUS ! »

Evan Rosier lui, était trop préoccupé à câliner sa lettre, comme si c'était devenu son trésor le plus précieux. Et, à bien y réfléchir, c'était probablement le cas.

Des chuchotements remontèrent de cellule en cellule tandis qu'on se racontait les uns les autres, les contenus des deux lettres et le noms des expéditeurs. Inutile de dire, les (ex?) mangemorts ne savaient pas quoi dire ou faire de cela.

Devaient-ils se sentir niaisement heureux qu'on pense à eux ou furieux que des sorciers pro-light – le Survivant et des Weasley en plus de cela-, leur écrivent ? En y réfléchissant à tête reposée un peu plus tard, ils se rendraient compte que les trois adolescents semblaient aimer embêter le directeur, et décideraient donc d'être heureux qu'on pense à eux.


19 septembre 1995

Harry prenait son petit déjeuner à la table des Gryffondors ce matin-là. Les jumeaux lui avaient promis de le rejoindre mais avaient dû faire un détour pour ajouter un ingrédient dans l'une des potions qu'ils préparaient dans la salle de bain de leur dortoir ( et oui, eux et leurs colocataires trouvaient toujours la place de prendre leurs douches sans déstabiliser les potions en cours de préparation ), ce qui était un soulagement parce que Harry ne voulait pas rester seul en compagnie de Hermione et N°6 & 7 trop longtemps.

Il les haïssait. Il savait pourquoi ils essayaient toujours de le suivre partout. Il avait essayé de passer outre ses soupçons au début, lorsqu'il un innocent et naïf petit Gryffondor en première année. En seconde année, ses soupçons étaient devenus plus forts mais il était parvenu à passer outre. Lorsque Sirius s'était échappé, il avait décidé de faire comme si de rien n'était et de maudire en silence ses prétendus 'amis'.

Granger, Ronald et Ginny n'étaient rien d'autres que des menteurs. Harry veillait toujours à ne rien révéler de trop important lorsqu'il était à proximité ou en compagnie de ses trois-là. Ses véritables amis étaient : Fred, George, Neville, Luna et Kevin. Et il n'avait besoin de personne d'autre ( bien que, plus on est de fou, plus on rit, donc si d'autres voulaient s'ajouter à leur groupe, ils seraient probablement accueillis à bras ouvert [selon l'identité de ces personnes]. ) !

Le projet des jumeaux l'avait beaucoup intrigué et il s'était bien amusé à écrire la lettre. Quoi qu'il n'avait pas eu grand chose à dire et il avait été un peu stressé à l'idée d'écrire à un inconnu, mais il se disait que cela s'arrangerait après. Même s'il avait laissé une plume et du parchemin à son mangemort, il ne s'attendait pas à un réponse de sa part. Ce fut sans doute pour cette raison qu'il ne réagit pas tout de suite quand – alors que les hiboux et chouettes envahissaient la Grande Salle-, Hedwige se posa devant lui et lui tendit la patte, où étaient accrochées deux enveloppes, qui n'étaient clairement pas les mêmes que celles qu'ils avaient envoyé. Harry se mordit la lèvre, appréhensif et tendit un peu de bacon à sa chouette, qu'il caressa pour la remercier.

« D'où ça vient, Harry ? Qui t'écrit ? »

Harry ignora Hermione au profit des deux missives qu'il avait dans la main. Impatient, il en ouvrit une et la déplia alors qu'il se levait, pour que ses trois harceleurs ne puissent lire par-dessus son épaule. Il arrêta de lire après les deux premières lignes et un sourire lumineux étira ses lèvres alors qu'il sautillait sur place. Cela, bien sûr, attira l'attention des élèves, toutes maisons confondues, lesquels échangèrent un regard ahuri. Ils n'avaient jamais vu le Survivant d'aussi bonne humeur. Que diable se passait-il ?

« Harry, de qui ça vient ? » insista Granger.

Cassius Warrington secoua la tête, il était évident que Potter ne comptait pas lui répondre. La sang-de-bourbe était vraiment longue à la détente. Ou acharnée. Les deux étaient tout à fait possibles.

Potter, lui, sautillait toujours sur place, en tournant sur lui-même, serrant des enveloppes contre lui. Cassius devait admettre que la vue était plutôt adorable, mais il ne l'avouerait jamais à voix haute.

« Ils ont répondu. Je peux pas l'croire. Ils ont répondu ! l'entendit-on répéter alors qu'il sautillait de haut en bas. Il faut que je prévienne les jumeaux. Ta-pah ! »

Et il sautilla hors de la salle, laissant une marée d'élèves plus que confus.

C'était quoi ça, au juste ?

Enfin, une marée d'élèves confus, ainsi que trois lionceaux confus et rageurs.

[ Et c'était quoi ce cri étrange et adorable ?]

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« Cher Harry,

Je dois avouer avoir été stupéfait lorsque cette magnifique chouette blanche est entrée comme si de rien n'était dans le niveau le plus sécurisé de la prison. C'était une agréable surprise.

Je ne savais pas à quoi m'attendre lorsqu'elle m'a tendu sa patte pour me remettre votre lettre. Votre missive était rafraîchissante; je ne me souviens pas avoir un jour reçu une telle lettre. Je serais ravi de correspondre avec vous si, bien sûr, correspondre avec un ancien mangemort ne vous effraie pas.

J'ignore comment vous êtes parvenu à vous procurer cette information mais il est vrai que, outre les parties de poker avec les gardes, il n'y a pas grand chose à faire quand les détraqueurs ne sont pas dans le coin. Vous étiez effectivement déjà né quand j'ai été arrêté, en janvier 1982. Je ne dirais pas non à quelques vêtements supplémentaires. Nous n'avons droit qu'à deux douches par semaines et les conditions de vie ne sont pas au top. En plus de cela, l'automne approche et il ne fait jamais bien chaud la nuit.

Quant à votre question au sujet des détraqueurs, ils... ne sont pas les créatures les plus chaleureuses au monde. Je ne suis pas sûr que les câliner soit une excellente idée.

À très vite je l'espère,

Sylvain Jugson

PS : Je préférerais être appelé par mon nom, je n'ai jamais aimé mon prénom.

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Harry regarda autour de lui et vérifia que le couloir était désert avant de piailler comme un(e) fan hystérique devant son boys band favori.

« Il a répondu... il a répondu... trop cool... »

C'est ainsi que Fred et George le trouvèrent, cinq minutes plus tard, alors qu'ils marchaient avec empressement vers la Grande Salle.

_ Harry ?

Harry sursauta et cessa un instant de serrer les enveloppes contre lui pour les dévisager avec de grands yeux de faon égaré.

Fred ne résista pas.

_ Aw ~ Harry, tu es trop chou ! S'exclama-t-il d'une voix aiguë, tandis qu'il lui pinçait une joue.

Harry geignit et se débattit pour lui faire lâcher prise. Ce ne fut qu'une minute plus tard – après avoir bien massé sa joue pour faire passer la douleur-, qu'il leur tendit les deux lettres.

« Ils ont répondu ! Lança Harry, avant de se tourner vers Neville, lequel venait d'arriver à leur niveau, lui aussi en chemin vers la Grande Salle. Oh hey, Nev, nos partenaires d'échanges ont répondu !

_ Heeh ? Montre ! Nan, attends. Allons d'abord dans la grande salle. » fit George, le plus responsable de tous (oui, enfin, ça dépend de la situation). »

Les quatre élèves de Gryffondors se mirent d'accord et se remirent en chemin. Ils [re] entrèrent dans la Grande Salle, parlant avec excitation alors qu'ils se dirigeaient vers la table des Serdaigles. Dès qu'ils passèrent les portes, la majorité des regards se posa(posèrent? Je ne sais jamais) sur eux. Vu la façon dont Potter avait quitté la salle quelques minutes plus tôt, ça n'était franchement pas étonnant. Les voir approcher la table des Serdaigles était presque plus étrange que le reste.

Les quatre jeunes hommes cependant, ne se souciaient guère des regards interrogateurs qu'on jeta sur leur passage. Ils s'arrêtèrent lorsqu'ils se retrouvèrent face à Luna et Kevin et s'installèrent face à eux. Kevin était l'un des seuls aiglons à être amical envers Luna. Il l'acceptait telle qu'elle était. Les autres Serdaigles étaient trop fermés d'esprit pour la comprendre, c'est tout. Kevin avait peut-être un an de plus que la blondinette et ne partageait donc aucun cours avec elle, mais ils étaient dans la même maison et Kevin passait la majeur partie de son temps libre en sa compagnie. En fait, Kevin essayait même de bâtir le courage de l'inviter à sortir avec lui. Il devait juste suivre le conseil de Harry ( lequel était étonnamment un bon conseiller même s'il n'était jamais sorti avec personne ) et rester lui-même en la présence de la blondinette rêveuse.

« Ils ont répondu ! » chuchota (cria?) Harry avec excitation.

Le Hall était presque muet, tout le monde essayant d'écouter la conversation de ce groupe si hétéroclite.

Kevin écarquilla les yeux.

_ Heeh Vraiment ?!

Il n'y croyait pas. Quand il avait accepté la proposition des jumeaux – via Harry qui lui avait servi son meilleur regard de chaton abandonné-, il avait pensé que ce serait fun (un bon break entre deux révisions pour les OWLs) et que ce serait une expérience unique et intéressante. Mais jamais n'avait-il osé songer à la possibilité que les prisonniers leur répondent réellement.

Harry lui tendit précautionneusement la missive que lui avait envoyée Jugson.

Quand il vit Cho tourner légèrement la tête sur le côté pour essayer de lire, Harry s'éclaircit la gorge et la regarda froidement.

« Excusez-moi Miss Chang, mais si nous pensions que cette lettre devait être rendue publique, nous [en] aurions fait une lecture orale. »

Quelques ricanements s'élevèrent aux quatre coins des tables tandis que Chang rosissait avec embarras. Elle était pourtant sûre d'avoir été suffisamment discrète. Elle se souvint alors des regards que lui avait lancé Harry l'année dernière et décida d'utiliser son arme secrète. Après tout, elle le trouvait mignon et très séduisant, mais elle avait été totalement aveuglé par Cédric à cette époque. Maintenant, Cedric n'était plus là, donc bon.

_ Oh Harry, je suis désolé, mais je pensais que... et bien nous sommes amis -

_ Je t'arrête tout de suite, l'interrompit Harry. Nous ne le sommes pas. Peut-être que si tu t'excusais d'avoir lancé une Politique d'intimidation contre Luna et que tu détruisais cette chose, cette pathétique excuse passerait un peu mieux, se moqua Harry, un sourire marketing aux lèvres et un élégant sourcil haussé pour parfaire le masque de sang-pur bâtard et arrogant.

Plusieurs sang-purs de Serpentards clignèrent des yeux face à ce spectacle. C'était si... non-Potteresque...

Filius Flitwick fronça les sourcils. Il avait des soupçons sur l'intimidation qui grouillait dans sa maison, mais il n'avait jamais eu de preuves concrètes avant cela... maintenant cependant...

Fred et George, voyant que Harry avait les choses bien en mains, en profitèrent pour décacheter l'enveloppe que leur avait tendu(e) Harry un peu plus tôt et déplier la lettre.

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Chers Weasley & Weasley,

(Les jumeaux pouffèrent de rire)

C'était un immense plaisir de recevoir votre lettre. Vous savez, on n'a pas grand-chose à faire dans ce trou, donc toute distraction est plus que bienvenue. Tous mes colocataires étaient choqués lorsque nous avons vu une chouette zoomer dans le couloir et nous l'étions d'autant plus lorsque nous avons découvert l'identité de nos correspondants. Les gars, vous êtes géniaux, je vous adore. J'ai presque eu le plaisir de voir cette cinglée de Lestrange s'étrangler avec sa salive. Si vous pouviez juste me dire un peu ce qui se passe à l'extérieur de ces murs, ce serait super.

Les autres sont moins emballés; ils pensent que vous n'allez pas répondre après cela. Je suis moins dubitatifs qu'eux (ne me donnez pas tort, s'il vous plaît!).

Est-ce que vous savez ce qui est arrivé aux autres mangemorts qui ont réussi à échapper à Azkaban ( je sais qu'il y en a ) ? Oh, je sais que cet idiot blond de Malfoy est toujours en liberté. Je n'arrive pas à croire qu'il ne se soit pas encore fait arrêté. Je sais que le nouveau ministre, Bludge ou quelque chose comme ça, n'est pas une lumière mais tout de même... Lucius n'a jamais été très discret sur ses activités hors-job ou même sur son allégeance.

J'espère que vos amis n'ont pas été blessés. Ne vous en faîtes pas pour eux, les Malfoy ont toujours été un peu bêtes, je doute que Mini Malfoy ait fait quoi que ce soit de trop dangereux (j'espère en tout cas).

Je suis vraiment heureux que vous m'ayez écrit, les gens ont tendance à facilement oublier mon existence en général et les autres prisonniers étaient tellement jaloux quand seuls Jugson et moi avons reçu du courrier !

J'espère avoir de vos nouvelles.

À la prochaine,

Evan Rosier.

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Les jumeaux étaient extatiques. Ils n'avaient pas pensé que leur projet fonctionnerait si bien ! En plus de ça, leur correspondant ressemblait à un chiot en manque d'affection. C'était tout simplement adorable.

En levant les yeux, ils remarquèrent que Harry était toujours aussi 'hyper' que tout à l'heure et décidèrent que c'était un agréable changement. Et qu'ils devaient continuer ainsi. Après tout, si en plus de cela, Harry était ravi, tout était pour le mieux, pas vrai ?

Kevin leur jeta un coup d'oeil et hocha la tête tandis que Luna se levait. Tous lui emboîtèrent le pas sans poser de question, délaissant derrière eux, un Hall rempli d'élèves confus et curieux.

Plus tard, alors qu'ils étaient tous assis sur l'herbe, à quelques pas du Lac Noir, Harry mordilla le bout de sa plume, en observant le ciel bleu d'un air songeur. Un sourire rêveur étira ses lèvres alors qu'il tâtait, de sa main libre, la poche avant de son pantalon, où il avait glissé la lettre de Jugson, et il pointa la pointe de sa plume sur son rouleau de parchemin.


22 septembre 1995

« Regardez ! Elle est là ! Elle est revenue ! »

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« Non viens par-là, viens vers moi ! … Pourquoi est-ce toujours Rosier et Jugson qui reçoivent les lettres ?! C'est trop injuste. »

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« Tiens écoutez ça : ''Comme d'habitude, Malfoy ( père ou fils, peu importe ) se débrouille pour lécher les bottes ( ou quelque chose de plus vulgaire ) au plus offrant. C'est pas nouveau tout ça. En parlant de Malfoy, lui et Dumbledore auraient été aperçus sortant, enivrés, d'un Bordel, bras-dessus bras dessous. Bien sûr, nous n'avions absolument rien à avoir avec cet état de fait. Ça n'est pas comme si nous avions glissé une potion dans le verre de jus de citrouille du directeur ou que Harry avait envoyé une lettre et des chocolats à Lucius Malfoy.'' Oh mon dieu, je les aime ces gosses. » fit Evan en serrant la lettre contre lui.

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Sylvain Jugson – ou tout simplement Jugson, comme il préfère-, était présentement occupé à dévisager intensément la lettre qui reposait sagement entre ses mains. Il avait un peu de mal à croire que l'adolescent lui avait répondu. Mieux, le jeune Potter semblait décidé à lui écrire un roman. Ça ne le gênait pas; en dépit des apparences ( Jugson était plutôt grand, baraqué et de nature taciturne. On l'imaginait aisément avec un souaffle dans les mains, non un bouquin. ), il aimait beaucoup lire et pouvait autrefois passer des heures, assis devant la cheminée de la salle commune, à bouquiner.

''Tu sais, je pense qu'on devrait utiliser des surnoms, ou quelque chose comme ça: Umbridge ( la soit-disant prof de DCFM envoyée par le Ministère ) semble vraiment me détester pour une raison inconnue et est à la recherche d'une excuse pour me mettre en retenue. Je ne sais pas si écrire à des prisonniers d'Azkaban est autorisé à Poudlard, et je préférerais aussi éviter que le directeur intercepte ce courrier. Charmer la lettre pour changer le contenu n'est pas compliqué mais, juste au cas où.. Luna a commencé à m'appeler Little Red depuis quelques temps. J'imagine que c'est un bon nom, tu ne trouve pas ? Peut-être devrais-tu trouver un faux nom de famille ? Je t'appellerais Jugson, comme tu me l'as suggéré. Je te tutoies, cela t'embête-t-il ?''

Jugson passa sa langue sur sa lèvre inférieure. Cela ne l'embêtait pas, au contraire, une sensation plaisante se dispersa dans son ventre.

Il entendit vaguement les conversations alentours, mais était bien trop concentré sur sa propre lettre pour s'occuper du reste.

''Hedwige semble t'apprécier. Enfin, tu flattes son ego, donc c'est peut-être en partie pour cela aussi.

Je pense que tout le monde a le droit à une dose d'amour, les détraqueurs inclus. Peut-être que je devrais essayer de leur faire un câlin ?''

Jugson cligna des yeux. Il y avait quelque chose qui ne tournait pas très rond chez ce gosse.

Plus tôt dans sa lettre, Harry l'avait tenu informé de la non-mort de V – du Seigneur des Ténèbres. Le jeune mangemort avait été terrifié en lisant cela. Cependant Harry lui avait assuré que son ancien maître n'avait pas encore récupéré ni sa puissance, ni son corps et que lui et les jumeaux avaient un plan pour faire en sorte que cela n'arrive jamais.

Jugson ne savait pas si c'était le genre de choses qui s'échangeaient lors de la deuxième lettre seulement mais apparemment, cela ne gênait pas Harry, lequel n'était pas avare de détails.

L'ombre d'un sourire étira les lèvres du prisonnier. Peut-être que cette correspondance n'était pas une si mauvaise idée, finalement.

Bellatrix lui avait mis le doute mais... pourquoi diable s'était-il laissé embobiné dans les idées folles de cette psychopathe dégénérée d'ailleurs ? La fatigue, sûrement.

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Cher Mr Dolohov,

Harry et les jumeaux ayant déjà entamé le projet ''Une lettre pour Azkaban'', Luna et moi avons décidé de mettre la main à la patte. J'espère que cela ne vous dérange pas d'être l'infortuné recevant ma lettre. Je vous assure que ça ne sera pas long, mais dussiez vous apprécier l'idée d'une correspondance, vous trouverez dans le paquet ci-joint, une plume et du parchemin.

Ryry a dit que bientôt vous serez en liberté, il avait l'air sérieux – j'ignore s'il parlait d'une remise en liberté légale, ou d'une évasion risquée-, donc un topos de la situation serait peut-être un bon départ pour cette correspondance :

Dumbledore est devenu sénile et croit tout savoir ( je pense que ça a toujours été ainsi ) mais le Wizengamot lui a récemment retiré son titre de Chef du Wizengamot et le ICW lui a retiré son titre de Chef Suprême, lorsqu'il a débarqué au ministère, l'été dernier, en criant que Voldemort était de retour. Ça n'est pas entièrement vrai : Voldemort n'a jamais été ''mort'' à proprement parlé, mais contrairement à ce que Dumbledore a affirmé, votre ancien maître n'a pas récupéré son corps ou sa puissance. Après tout, Pettigrew a apparemment foiré le rituel de résurrection et notre Ryry national en a profité pour s'échapper avant que le rituel ne puisse être achevé. C'était hilarant.

Ce qui l'était moins, c'est quand Dumbledore a essayé de dire à la presse que c'était Harry qui lui avait annoncé le retour de Voldemort. Harry a dû faire une déclaration à la presse pour montrer son éloignement envers le directeur et leur assurer qu'il pensait que le directeur était tout simplement trop vieux pour assurer autant de fonctions... d'où la suspension de Dumbledore comme chef du Wizengamot.

Le ministre, Cornelius Fudge – un abruti niais et naïf qui lèche les bottes de Malfoy ( à moins que ça ne soit l'inverse ? ) et est effrayé par sa propre ombre. Il nous a envoyé un 'membre qualifié' pour nous enseigner la défense puisqu'il n'y avait aucune candidature. Cette personne est Dolores Umbridge. Elle n'est définitivement pas qualifiée. Peut-être dans la torture, mais pas dans l'enseignement. Elle est terrible.

Bah, je ne vais pas vous écrire un roman, donc je vous dis à la prochaine, peut-être.

Sincèrement,

Kevin Entwhistle

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Antonin reposa délicatement le feuillet qu'il avait dans les mains, un léger rictus amusé aux lèvres. Il était emprisonné ici depuis douze ans ( il avait été en fuite pendant deux ans ) et avait perdu la notion du temps. Il ignorait ce qui se passait à l'extérieur de ces murs. Au moins maintenant, il avait une idée plus précise. Le russe décida d'ignorer encore un peu ses camarades, lesquels demandaient à avoir un aperçu de la lettre qu'il avait reçu.

Attendez... c'était quoi cette histoire de remise en liberté/évasion ?

« Tu as vu, il a répondu à Jugson. Je n'y croyais pas, entendit-il Barty chuchoter(crier) à Rookwood.

_ Oui, j'ai vu ça, Barty. Je me demande pourquoi il se fait appeler Little Red. »

Il n'était pas certain de quand Barty avait réapparu à la prison. Un matin, il s'était juste trouvé là, dans la cellule où il avait disparu bien des années plus tôt. Les autres prisonniers avaient tous vu les gardes balancer un cadavre dans l'eau vers 1982 et avaient supposé qu'il s'agissait de Barty. Et bien non, maintenant, Barty était réapparu et, quand on lui avait posé la question, quelques jours plus tôt ( ils ne l'avaient pas interrogé plus tôt ), le fils Crouch les avait regardé longuement avant de leur répondre qu'il avait obéi à leur maître, que c'était une erreur et qu'il avait trouvé un bien meilleur maître à présent. Un maître qui veillait sur lui et qui lui avait demandé d'attendre ici bien sagement jusqu'à ce qu'il vienne le récupérer.

Antonin avait décidé qu'il serait contre-productif d'informer Barty de sa ressemblance à un chiot attendant son maître.

Pour en revenir à sa missive, le russe était certain que le garçon qui lui avait écrit était un Serdaigle. Ça n 'était peut-être qu'une intuition, mais il en était certain.

« J'adore les jumeaux, ils sont géniaux ! » s'exclama Evan, des étoiles dans les yeux.

Antonin secoua la tête, Evan avait toujours été très enfantin depuis son enfermement à Azkaban; les Détraqueurs avaient cet effet-là sur lui.

« Oooh une fille m'a écrit ! Peut-être que c'est une lettre d'amour ! »

Cette déclaration de Marius Travers apporta un blanc et un profond silence qui dura plusieurs secondes.

Puis un éclat de rire presque maniaque venant de Bellatrix, déclencha un fou rire général dans le couloir le plus sécurisé de la prison des Sorciers.

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Les Héliopathes m'ont chuchotés à l'oreille, que vous vous sentiez seul et qu'une lettre pourrait vous remonter le moral. Depuis que les Nargoles ont cessé d'envahir l'esprit de Harry, tout va pour le mieux. À la place, ils ont décidé d'infecter le directeur de Poudlard. Je ne vais pas m'en plaindre. Dumbledore était déjà mauvais avant.

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27 septembre 1995

Harry se mâchonnait nerveusement la lèvre. Avait-il été trop direct ? Peut-être que Jugson avait décidé qu'il ne valait pas la peine de lui écrire finalement.. ? Harry ne voulait pas ça; il aimait écrire au mangemort (ex-mangemort?). Il n'était pas trop sûr des raisons qui le poussaient à lui écrire mais il aimait ces moments, ces sensations toutes nouvelles qu'il avait ressenti lorsqu'il avait reçu la réponse de Jugson.

Peut-être que c'était parce qu'il appartenait au camp des Ténèbres et que, ainsi, Harry n'avait pas à surveiller ses mots; il pouvait exprimer le fond de sa pensée, coucher les mots sur le papier, tels qu'il les pensait dans son esprit. Il n'avait pas à se voiler la face, à mentir aux autres. Seuls les jumeaux, Neville, Luna et Kevin connaissaient ses secrets les plus intimes et peut-être pas tous d'ailleurs. Parmi eux, seuls Fred et George ( et peut-être Luna, laquelle semblait toujours tout savoir ) connaissaient l'étendue des dégâts causés par les Dursley. Harry n'était peut-être pas tout à fait bien dans sa tête mais, la correspondance qu'il entretenait avec Jugson le rendait heureux.

Fred et George pouvait l'attester; ils n'avaient jamais vu Harry sourire aussi brillamment que l'autre jour.

C'est pourquoi ils étaient prêts à envoyer une lettre de menaces de castration à Jugson si ce dernier ne donnait pas de signes de vie dans les prochaines vingt-quatre heures.

… Peut-être que songer à des menaces était exactement ce qu'attendait Hedwige pour se poser devant Harry, à l'heure du déjeuner, ce jour-là.

Elle tenait entre ses serres, plusieurs enveloppes un peu poussiéreuses et froissées et se tenait, impérieuse, les plumes toutes ébouriffées.

« Hedwige ! » piailla un Harry lumineux lorsqu'il avisa le paquet de lettres accrochée à son familier. Il étreignit la chouette blanche et lui tendit un morceau de bacon avant de détacher les lettres de son compagnon animal.

_ Tu as fait bon voyage, j'espère ? Demanda-t-il alors qu'il rassemblait les missives ensembles, sans laisser le temps à Ginny ou Hermione – lesquelles étaient les plus proches-, de mettre la main dessus. Pas que sa chouette les aurait laissé faire de tout façon. Elle pouvait se montrer très vicieuse avec les humains qu'elle n'aimait pas.

Hedwige hulula et picora son index avant de reprendre son envol et de passer au raz des cheveux de Malfoy sur son chemin hors du Grand Hall. Le blondinet piailla d'indignation sous les ricanements de ses aînés, mais ses cris restèrent sans réponse.

Harry se leva, aussitôt imité par Neville et les jumeaux et, tous les quatre firent leur chemin jusqu'à la table des aigles, ignorant encore et toujours les questions de Hermione.

Ils s'installèrent autour de Luna et Kevin – lesquels se portaient beaucoup mieux depuis que Flitwick avait sévi sur l'ensemble de sa maison-, sans faire attention aux regards interrogateurs qui se posèrent sur eux.

Harry leur tendit deux enveloppes, respectivement adressées à : ''Miss Luna'' et ''Mr Entwhistle'' avant d'en faire de même avec Fred et George.

Neville haussa les épaules quand les deux aiglons lui jetèrent un regard interrogateur.

« Je ne savais pas encore à qui écrire. J'ai trouvé maintenant. »

Harry hocha la tête. Il savait que Neville était assez grand pour prendre ses propres décisions et Neville leur dirait probablement qui était le destinataires de sa lettre, quand il le voudrait. Harry avait cependant ses propres soupçons sur la chose en question.

.

« Oh, c'est trop chou : ''[…] Je dois avouer que vous êtes une personne toute à fait une unique, Red. Vous semblez aimer le monde tout entier autour de vous et être prêt à accorder une chance à n'importe qui. J'aimerai être davantage comme vous.''. »

Harry rougit jusqu'à la racine de ses cheveux lorsque George relut le passage.

_ Il t'a remercié pour les vêtements, renchérit Fred. Tu lui as envoyé des vêtements ? Je ne t'avais pas vu faire.

Pour toute réponse, Harry détourna le regard, le rose aux joues. Kevin crut l'entendre murmurer quelque chose à propos de l'Hiver et des basses températures et il hocha la tête, en accord avec ses propos.

Harry finit par réussir à récupérer la lettre que lui avait envoyé Jugson, et il la serra contre lui – comme un doudou dont il refusait de se séparer.

/

Quant à votre proposition, tu peux m'appeler Noir Jugson. Si jamais on venait à poser des questions, je suis originaire de France, mais je fais parti de la lignée anglaise des Jugson. J'avais tout préparé il y a des années, au cas où je devrais changer d'identité, malheureusement, j'ai été attrapé avant de ne pouvoir le faire.

/

Harry gloussa dans sa main alors qu'il lisait le reste de la lettre. Merlin, il était extatique !

Autour d'eux bien sûr, les autres élèves avaient remarqué qu'il se passait quelque chose d'étrange et de spécial avec ce groupe de six. Malheureusement, tant qu'ils ne savaient pas ce que contenaient ces lettres ou de qui elles venaient, ils ne pouvaient pas faire grand chose outre se lancer dans des hypothèses et théories, toutes plus loufoques les unes que les autres.

Ginny, elle, grogna pour elle-même. Elle n'aimait pas quand son futur mari lui cachait des choses. En fait, elle détestait ça ! Un mari et sa femme ne devaient jamais rien se cacher !


02 octobre 1995

Barty poussa un glapissement de joie quand Hedwige se posa devant lui et lui remit une enveloppe avant de reprendre son vol pour remettre les autres missives. Il était si heureux de recevoir du courrier. Et il savait qu'elle provenait de son nouveau Maître ! Il ne l'avait pas oublié ! Ses compagnons de cellules/couloir avaient refusé de le croire, pensant qu'il avait disjoncté après avoir été sous l'imperium pendant aussi longtemps. Ha ! Ils avaient torts !

« Cher Puppy,

Je suis heureux de constater que tu as suivi mes ordres et que tu es resté là où je t'ai laissé. Tu es un très bon garçon. Sache que mes amis et moi prévoyons de venir vous chercher – toi et les autres-, d'ici la fin du mois, quand tout le monde sera occupé avec autre chose. Je suis heureux de constater que tu t'es bien réintégré parmi tes amis. Je suis sûr qu'ils t'ont – pour la plupart-, beaucoup manqué(s). Toi aussi tu me manque. Je tiens aussi à te dire que tu étais un bien meilleur enseignant de DCFM que notre actuel professeur. Cette femme ne sait manifestement pas ce qu'elle est supposée enseigner. Je ne sais pas ce que cet idiot de directeur avait en tête quand il l'a engagé.

[…]

Barty, sois un bon chiot et attends bien sagement mon retour. Je ne serai pas long et après cela, tu ne seras plus jamais obligé de rester ici. Promis.

Avec Amour,

Harry. »

Barty gloussa bruyamment alors qu'il relisait une nouvelle fois la lettre que lui avait écrit Harry. Il la garderait pour tout le reste de la vie. Elle serait l'un de ses précieux trésors!

Dans les cellules alentours, les prisonniers haussèrent un sourcil, intrigués et un brin inquiets pour la santé mentale de leur ami tout juste retrouvé.

« Master m'a écrit... » l'entendirent-ils chuchoter.

Evan Rosier se tendit.

_ Le Maître -

_ Non pas lui. Mon nouveau maître, Master ! L'interrompit brutalement Barty, le regard plus féroce qu'ils ne l'avaient jamais vu. Il est bien meilleur que... que Tu-Sais-Qui ! Lui, il ne m'a pas laissé sous le contrôle de mon père, lui !

Il y avait une telle conviction et adoration dans le ton de Barty, qu'il était difficile de douter de ses propos. Naturellement, Bellatrix, située à l'autre bout du couloir, entendit ses louanges et hurla contre lui, mais tout le monde l'ignora. Ils savaient tous qu'elle voulait devenir la maîtresse de leur lord déchu.

Evan, qui partageait la cellule de Barty, parvint à chaparder la lettre de son ami malgré les cris de guerre que poussait celui-ci.

Il ne parvint pas à cacher le sourire qui étira ses lèvres en lisant la missive mais ses lèvres s'entrouvrirent sous le choc quand il avisa le nom figurant au bas du feuillet.

Oh... Oh Merlin.

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Cher Evan,

Freddie et moi avons décidé qu'il était de notre devoir de remonter le moral à notre correspondant et pour cela, rien de mieux que des farces et attrapes !

Tu trouveras dans le paquet ci-joint des échantillons de toutes nos inventions. Profite-en, c'est gratuit, juste pour toi ! D'habitude, seul Ryry peut profiter de nos inventions gratuites !

À la prochaine,

Gred & Forge

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Evan cligna des yeux puis laissa échapper une exclamation de joie. Il allait pouvoir s'amuser contre ses co-détenus, maintenant. Oh, il adorait les jumeaux.

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Chers Rodolphus et Rabastan Lestrange,

Je ne suis pas sûr de savoir comment Harry et les autres ont réussi à me convaincre de participer à ce projet irréaliste, mais c'est désormais chose faite.

Mon nom est Neville Longbottom, héritier de la Noble et Ancienne Maison des Longbottom.

Je ne voudrais pas paraître rude, mais j'ai une question qui m'est dans la tête depuis toujours et dont je n'ai jamais eu la réponse : avez-vous aidé Bellatrix à torturer mes parents ?

Sincères salutations,

Neville Longbottom

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C'était très... formel, songea Rodolphus, alors qu'il repliait la lettre et la passait à son jeune frère. Enfin, c'était déjà ça, pas vrai ? C'était la première lettre en... quoi... douze ans, pas vrai ? Et puis, il comprenait que le gamin ne tienne pas à se montrer plus amical avec les potentiels tourmenteurs/bourreaux de ses parents.

En plus, c'était la première fois qu'on leur posait actuellement la question ( outre leurs co-détenus ). Personne n'avait jamais ne serait-ce qu'accepter l'idée qu'ils soient innocent du crime dont on les accusait. Le simple fait qu'ils portent la Marque des Ténèbres les affichaient coupables aux yeux du monde. Peu importe qu'ils aient cru que rejoindre le Seigneur pourrait faire avancer leur monde.

Les deux frangins échangèrent un long regard puis Rabastan s'empressa d'attraper la plume qui se trouvait dans la petite boîte qui accompagnait la lettre tandis que Rodolphus sortait un morceau de parchemin de sous son lit.

Ils avaient une réponse à envoyer. Et ils devaient le faire avant que la jolie chouette blanche ne reparte.


5 octobre 1995

Harry lâcha une exclamation de joie et virevolta sur lui-même en serrant une lettre dans ses bras. Fort heureusement, Umbridge n'était pas présent au déjeuner ce jour-là, en fait, si l'on devait être honnête, les rumeurs disaient qu'elle était coincée à l'infirmerie et refusait d'en sortir. On ignorait cependant que Fred et George Weasley avaient quelque chose à voir avec cela.

Il ignora royalement les quelques deux cents paires d'yeux qui se posèrent sur lui suite à cela, et sautilla gaiement jusqu'à Kevin et Luna.

« Kev, regarde ! Regarde ! »

…. Est-ce que les étudiants de Poudlard avaient mentionné que Potter était étrange depuis la rentrée ?

Adorable, certes, mais étrange.

Weasley&Weasley, accompagnés de Longbottom, ne tardèrent pas à rejoindre le Survivant à la table des aigles. Et malheur à celui qui tenterait de les imiter !

« Harry, retourne à la table de Gryffondor enfin ! » le réprimanda Granger.

Potter... Potter pivota vers elle et se contenta de hausser un sourcil et de lui répondre d'un ton des plus condescendants :

« Excuse-moi Hermione, mais je ne crois pas qu'il soit écrit nul part, ni dans la Charte de Poudlard, ni dans Poudlard : une histoire, qu'il était interdit de manger à une autre table que celle de sa Maison. »

Si cela cloua tous les Gryffondors sur place, les aiglons songèrent presque à l'applaudir. Combien de fois n'avaient-ils pas rêvé de remettre Granger à sa place ? Non mais...

[La température semble avoir encore chuté. Fort heureusement, les vêtements que tu m'as envoyé la dernière fois sont chauds et confortables, je te remercie pour cela. Hedwige n'est pas avare de câlins, je crois qu'elle tient cela de son maître.]

Harry rougit violemment en lisant cela et il détourna les yeux des regards curieux des autres étudiants.

[Tes lettres sont toujours une bouffée d'air frais et mes compagnons sont si jaloux lorsqu'ils ne reçoivent rien.]

Harry rosit de plaisir et se retint tout juste de sautiller sur lui-même. Cela ne l'empêcha pas de câliner la missive qu'il avait reçu. Les étudiants alentours trouvaient cela adorable mais, bien sûr, ils le nieraient jusqu'à leur mort.

Finalement, Harry redescendit sur terre et replia sa lettre avant de pointer sa baguette sur celle-ci, sous les regards intrigués des curieux qui résidaient à Poudlard ( c'est-à-dire, la majorité des sorciers et sorcières séjournant à Poudlard les trois quarts de l'année ).

« Obserare. »

Voilà qui lui assurait que personne ne pourrait jeter le sortilège d'attraction ou qu'un indésirable ne lise le contenu de sa lettre. Seule les personnes auxquelles il avait pensé en jetant le sort pourrait lire la missive.

Un sourire positivement mesquin étira les lèvres de Potter lorsque Granger continua de s'égosiller en arrière plan. Tiens, ça, c'était définitivement nouveau.

Terence Higgs, qui était assis à sa table, juste derrière la place de Potter, manqua de s'étrangler quand il entendit l'un des jumeaux s'adresser à Potter et dire d'un ton taquin :

« Aw ~ est-ce que ce serait pas le début d'un crush pour notre cher Ryry ? »

Et bien sûr, la scène n'aurait pas été un succès si elle n'avait pas été complété par un Harry Potter rougissant et bégayant adorablement :

« T – Tais-toi. »

Terence pouvait déjà voir les murmures se profiler dans les couloirs du château, donnant naissance aux rumeurs les plus folles.

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Neville lui, souriait vaguement en repliant le feuillet qu'il avait reçu un peu plus tôt. Il ignorait que converser avec les ex-mari/beau-frère de la femme qui avait torturé ses parents pourrait être aussi distrayant et plaisant. C'était pourtant le cas. Neville pensait que dans une autre vie, il aurait sûrement été très perturbé par ce fait. Néanmoins, dans cette vie-là, l'un de ses meilleurs amis était Harry Potter et les autres étaient Fred & George Weasley, suivis de près par Luna Lovegood et Kevin Entwhistle. On pouvait dire qu'ils s'étaient tous très bien trouvés.


31.10.1995 - - Halloween | Samhain

Ce fut un bruit de glissement et un sifflement qui les ramenèrent à l'ordre. Comme presque chaque soir, une 'dispute' avait éclatée un peu plus tôt et beaucoup s'en donnaient à cœur joie pour crier et ajouter leur grain de sel (même s'il n'était pas particulièrement voulu). Tous les prisonniers présents dans l'aile la plus 'sécurisée' de la prison levèrent les yeux vers le plafond en pierre pour voir une petite ouverture ( juste de quoi laisser un humain passer ) apparaître et une corde glisser dedans, s'arrêtant juste un ou deux mètres au-dessus du sol. Puis, comme s'il n'y avait rien de plus normal, une petite figure se faufila par le trou et s'accrocha à la corde avant d'entreprendre la descente.

Puis une autre. Et encore une autre. Et ainsi de suite. Bientôt, quatre figures se tenaient dans le couloir désert, semblant observer chaque cellule avant d'échanger un hochement de tête commun.

« C'est le bon. »

Alors, comme si tout avait été résolu, la plus petite silhouette, toute de noir vêtue, comme ses compères-, éleva ses deux mains vers son visage masqué et baissa le protège-visage noir qui couvrait presque entièrement la partie inférieure de son visage ( son nez compris ) et certains reconnurent – avec stupeur-, le jeune Potter.

« Tu sais quoi ? Fit celui-ci en levant les yeux vers la 'trappe' par laquelle les jumeaux étaient occupés à descendre à leur tour. S'il y a bien une raison pour laquelle je suis reconnaissant que les sorciers refusent de copier les moldus, c'est l'absence de système de sécurité moldu. Ça aurait été tellement plus difficile s'il y avait eu des systèmes de vidéo surveillance. »

Les prisonniers qui écoutaient songèrent qu'ils devraient se sentir vaguement insultés mais, honnêtement, ils étaient bien trop curieux pour se soucier de 'caméra' présentement.

Potter... Harry... peu importe -, le gamin sautilla gaiement jusqu'au fond du couloir et s'arrêta devant la cellule qui contenait Jr.

« Puppy, je suis là ! »

Le gosse posa l'une de ses mains sur le métal froid de la cellule et... et celui-ci fondit comme neige au soleil. Aucun des prisonniers n'eut le temps de réagir – autrement que par des mâchoires décrochées bien entendues-, que l'on vit Crouch Jr se jeter littéralement dans les bras du garçon. C'était une scène aussi ahurissante et attendrissante que comique parce que Junior devait bien faire deux têtes de plus que Potter et que le prisonnier venait de se blottir contre le petit brun. Ce dernier lui tapota doucement le dos.

« Tout va bien, Puppy. Je suis là. »

Dans ce même temps, Fred et George s'étaient avancés pour saluer leur correspondant, Evan Rosier, lequel partageait sa cellule avec Jr. Kevin, suivant leurs traces, vint calmement saluer Antonin Dolohov puis pivota vers la cellule des frères Lestrange et leur expliqua sereinement que malheureusement Neville et Luna n'avaient pu se joindre à eux car ils étaient occupés à leur fournir un alibi si besoin est.

Personne n'osa leur demander pourquoi ils auraient besoin d'un alibi. Après tout, ils étaient encore trop occupés à se demander la raison de leur présence ici, en ces lieux des plus austères. Harry se désintéressa finalement un peu de son animal de comp – err... de son compagnon et jeta un coup d'oeil autour de lui alors qu'il sortait une... était-ce une épingle à cheveux?-, et entreprenait de crocheter la serrure de la cellule de Sylvain Jugson.

« Hey, les jumeaux et moi, on pensait : vous détestez tout ce qui est en rapport avec le monde moldu, pas vrai ? Est-ce que ce ne serait pas vraiment comique, de vous faire évader par moyen moldu ? Drôle, pas vrai ? Je pensais aussi. »

Le gosse ne semblait pas gêné par l'absence de réponse. En fait, si quelque chose, cela l'encouragea à babiller sur le plan que lui et ses amis avaient confectionner pour la plus grosse farce qu'Halloween ait jamais connu. Et c'est comme ça qu'ils en étaient venus à l'idée de faire évader les mangemorts. Bah, ils n'allaient pas s'en plaindre, hein ?

Harry ouvrit la porte de la cellule de Jugson et vint enlacer le mangemort stupéfait.

« Bonsoir, Noir. »

Oh Seigneur... le sourire du gamin était à tomber. Jugson se laissa guider hors de sa cellule tandis que les trois autres adolescents ouvraient une à une les autres cellules, sans jamais déclencher aucune alarme. Ah tiens, voilà une importante brèche dans la sécurité de la prison soit disant la plus sécurisée de Grande-Bretagne.

Les gamins prirent soin de ne pas emprunter le couloir d'en face car c'était là que se trouvait Bellatrix. Tant pis pour les autres prisonniers qui se trouvaient aussi dans ce couloir; ils n'avaient qu'à pas se retrouver avec la folle. Enfin, ils retournèrent à leur point de départ et Harry entreprit de se hisser à la corde, montrant ainsi l'exemple. George tint ensuite la corde pour les plus mollassons et laissa passer Fred et Kevin, avant d'emprunter le même chemin, ne laissant ainsi que Bellatrix et quelques autres prisonniers moins importants et surtout, beaucoup moins dangereux.

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Le lendemain, quand la Gazette fut envoyée aux étudiants et professeurs de Poudlard, le Gang assista à une série de recrachages de la part de tous ceux qui posèrent les yeux sur les gros titres. Harry, lui, engloutit sa tartine de confiture de confiture de fraise, le regard brillant de gaieté. Et si, quelques heures plus tard, à l'heure du déjeuner, Hedwige se posa devant lui et lui offrit sa patte à laquelle était accrochée une lettre provenant de Noir Jugson, aucun membre du gang ne fit de remarque, à part peut-être George, lequel chantonna sous son souffle quelque chose ressemblant étrangement à : « Harry & Jugson, sitting in a tree, K-I-S-S-I-N-G. ».


1/ Je n'ai jamais fait de latin donc ne me tombez pas dessus !

Il était censé y avoir un passage avec Umbridge mais dans moins d'une heure on sera le premier novembre et je voulais le publier pour le 31 donc Umbridge passera dans le bonus. À mon retour. Bye !

Bonus à suivre :

1/ Umbridge

2/ Dementor's kiss.

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Chapitre 08 de Read Your Life a été mis en ligne. Premier chapitre de la fiction Death/MoD!Harry/Barty, est en ligne ! La fic s'intitule : Master of Death, Reapers & the Goblet of Chaos.


Publié le : 31 octobre 2018