Hey ! Je ne fais que passer en coup de vent, désolé de ne pas répondre tout de suite aux reviews - j'essaie d'écrire un peu plus en ce moment. Ce texte-ci est un peu différent : c'est un texte issu d'un défi discord de fin d'août. Je vous retrouve le 31 octobre pour un OS spécial Halloween.
Défi : Première Guerre sorcière contre LV.
Dans l'ombre
Darren se cachait. Il n'aimait pas ça. En fait, il détestait tout de la situation dans laquelle il se trouvait. Il n'était généralement pas du genre à faire profil bas et accepter les coups sans rien dire. Malheureusement, il avait appris à choisir ses combats et il savait que faire face à ses poursuivants serait signer son arrêt de mort. Le Chemin de Traverse grouillait de mangemorts à l'heure qu'il était et Darren ne pouvait se permettre de se faire prendre : il était le premier et seul sorcier de la famille, un né-moldu parmi tant d'autres mais pour les mangemorts, ça faisait de lui une cible parfaite... parfaite pour la Chasse au né-moldu.
Même s'il parvenait à quitter le quartier sorcier sans se faire repérer, il ne pouvait pas rentrer chez lui. Darren n'avait plus de chez lui : deux ans plus tôt, il avait dit à ses parents de quitter le pays, mais ceux-ci étaient têtus et avaient refusé. L'année dernière, le 17 juillet 1974, les mangemorts avaient organisé un raid sur la Tour de Londres. Tout avait été soufflé par l'explosion et on avait retrouvé Leander et Johanna Gates – ses parents, deux jours plus tard, enterrés sous des débris alors que les pompiers recherchaient de potentiels survivants. Sa mère avait survécu jusqu'à l'hôpital puis s'était éteinte quelques heures plus tard, des suites de ses blessures. Sa sœur jumelle ne s'en était pas remise, lui non plus, et quand elle avait appris que l'explosion était un attentat d'origine magique, elle ne l'avait pas supporté et avait coupé les ponts avec Darren en lui hurlant des horreurs à la figure. Il avait eu tôt fait de se réfugier à Poudlard, à la rentrée septembre pour sa sixième année.
La guerre pouvait faire ressortir le meilleur et le pire chez les gens. La peur était devenue omniprésente. L'autre jour, un mangemort – Travers, avait fait exploser le QG du Daily Prophet parce qu'un des journalistes avait écrit un article défavorable ( mais regorgeant de pépites très informatives ) à Voldemort et ses minions.
Darren voudrait dire qu'il était effrayé, mais la vérité... c'est qu'il était étrangement détaché face à tout ce qui arrivait dans la communauté magique de Grande-Bretagne. Il s'était habitué à avoir peur. Les gens s'étaient habitués à vivre dans la peur. À part une petite minorité de sorciers, sorcières et autres, personne ne se rebellait face au règne de terreur de Vous-Savez-Qui. Darren n'avait pas peur de dire son nom, mais il savait que le mage noir avait placé un tabou sur son nom (allez-savoir comment il s'était débrouillé).
Lentement, il se redressa, quitta sa cachette derrière un baril à whisky d'Ogden. La boutique d'alcool de ce vieux Charleston était l'un des seuls magasins que les mangemorts n'avaient jamais attaqué. Pas parce que Ogden était favorable aux ténèbres, non, mais tout simplement parce qu'il avait toujours su différencier ses vues politiques et son travail. C'était un fait connu de tous que les différends entre les différents partis politiques ne devaient jamais passer le seuil de la porte de son magasin. Lui et Ollivander étaient les seuls commerçants plus ou moins épargnés par les mangemorts. Ça ne voulait pas dire grand-chose niveau business : les affaires étaient mauvaises – difficile d'en être autrement quand les gens étaient trop terrifiés pour sortir de chez eux. Le Chemin de Traverse et Pré-au-Lard ( pour ne citer que quelques quartiers sorciers ) étaient anormalement vides. À cette période de l'année, Pré-au-Lard devrait être illuminé par des guirlandes et animée par couples, familles, amis se ruant dans les magasins pour faire leurs courses de Noël. Pré-au-Lard ne devrait pas être gardé par des personnages sombrement vêtus à et au comportement douteux.
La voie principale du Chemin de Traverse était quant à elle recouverte ici et là par des morceaux de verre. Ils avaient beau être des sorciers, à quoi bon tout remettre en état quand tout serait à nouveau détruit dans quelques heures ?
Darren secoua la tête et aplatit la capuche de sa cape sur son visage. Il avait fait l'erreur d'insulter Bellatrix Lestrange quand un mangemort l'avait menacé. Il n'aurait pas dû, il le savait, mais il avait toujours eu un certain tempérament. En ces temps obscurs, ça n'était vraiment pas une bonne chose mais il pouvait s'estimer chanceux d'être en vie. Le mangemort qui l'avait attaqué n'était de toute évidence pas très doué et au lieu de tuer l'adolescent, il avait fait exploser une boulangerie. Au milieu de toute cette agitation - alors que les pompiers se chargeaient de faire évacuer les blessés et que les autorités recueillaient les témoignages-, une équipe d'oubliators s'était chargée de modifier la mémoire des moldus qui avaient juré avoir vu des figures vêtues de noir agiter des bâtonnets, suivis de lumières colorées aveuglantes.
Un éclat de voix à une cinquantaine de mètres lui fit lever les yeux. Deux mangemorts avaient pris à partie deux jeunes sorciers un peu plus jeunes que lui. Quand l'un des mangemorts dégaina sa baguette et la pointa vers les deux gamins, Darren se redressa et quitta sa cachette. Il n'avait pas été à Gryffondor, mais ça ne voulait pas dire qu'il devait rester là sans rien faire alors que ces types s'en prenaient à des personnes s'en défense. Darren n'avait pas prévu de combattre une guerre, mais s'il était honnête, il doutait que quiconque ait pu prévoir cela ( ne le lancez même pas sur les prophètes et voyant(e)s ).
L'adolescent grimaça quand il marcha sur des éclats de verre brisé. Le bruit alerta aussitôt mangemorts et 'potentielles victimes' qui tournèrent la tête vers lui.
Darren ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais il n'en eut guère l'occasion. Un éclat aveuglant les prit tous de court et il y eut un bruit d'explosion à quelques mètres de leur emplacement. La violente déflagration qui suivit anéantit tout le quartier.
Ste Mangouste était surbooké. Les chambres étaient toutes complètes et des lits d'appoint avaient dû être installés dans les couloirs de l'hôpital afin de continuer à accueillir des patients en urgence. Les médicomages avaient dû prendre contact avec des maîtres de Potions extérieurs à la Grande-Bretagne car leurs stocks de Potions diminuaient à une vitesse alarmante.
Talia Mebrow laissa échapper un souffle puis entra dans la pièce et se chargea d'aérer la pièce avant de réarranger les oreillers autour du jeune patient de la chambre 104. Elle était loin d'avoir fini sa ronde et l'état des patients variaient mais c'était toujours éreintant et déprimant de voir de jeunes gens être amenés à l'hôpital avec des blessures aussi graves. Le patient de la chambre 104 avait de la chance d'être en vie. L'explosion qui avait détruit le Chemin de Traverse avait fait plusieurs morts et de nombreux blessés. Ça ne voulait pas dire que les survivants étaient tirés d'affaire : beaucoup, comme celui-ci, en garderaient de graves séquelles.
Un bip incessant la rappela à l'ordre et elle tourna la tête vers le couloir quand elle vit deux infirmiers se hâter dans la chambre 107. Ce bruit, c'était le signal qu'un autre patient était mort. Il y a peu, Talia aurait été choquée par son propre détachement mais maintenant, c'était différent : chaque jour, trop de patients mouraient tous les jours et ils ne pouvaient se permettre de pleurer la mort de chaque personne qui s'éteignait entre les murs de Ste Mangouste, c'était impossible. Talia aurait craqué depuis bien longtemps autrement.
La jeune femme quitta la chambre après avoir vérifié l'état de son patient puis elle s'adossa contre le mur du couloir et laissa échapper un long soupir.
Parfois, elle se prenait à espérer que la guerre cesserait bientôt et que Vous-Savez-Qui serait finalement vaincu mais elle savait au fond d'elle, que ça n'était que le début de son règne de terreur sur l'Angleterre.
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« La guerre limite les morts. - Les limites au cimetière... » Charles de Leusse
Publié le : 22 octobre 2020
