Disclaimer : aucun droit sur Harry Potter ni sur Barry Trotter
Chapitre relu par Ambre/Ezilda, la flash bêta (comme flash gordon, elle va si vite !)
Chapitre 7. L'esprit de NoëlHermione n'avait pas revu ses parents depuis qu'elle leur avait annoncé son intention de changer de carrière et elle était anxieuse de ce qu'ils pourraient lui dire. Elle espérait que les cristaux enchantés qu'elle leur avait achetés allaient assouplir leur jugement. Pour son père, elle avait choisi un pendentif capable de donner le chemin en toutes circonstances. Elle était sûre de s'attirer les bonnes grâces de sa mère avec ce cadeau ! Pour cette dernière, elle avait opté pour une montre- bracelet qui lui donnerait en permanence la localisation de ses proches, àsavoir Hermione et son mari, un peu sur le modèle de l'horloge de Molly Weasley.
Elle avait visé juste, ses parents s'extasièrent chacun dix minutes sur son propre cadeau avant de s'extasier dix minutes sur celui de l'autre. Hermione rongeait son frein devant ces : «Oh, regarde, il y aussi cette fonction ! » et autres « Ah, je peux régler les lieux dans mon bracelet. » De plus, ils en avaient oublié son cadeau.
-Désolée, Hermione, lui dit son père, tes cadeaux sont tellement extraordinaires. Nous nous sentons un peu bêtes avec notre pauvre De occulta Philosophia de Cornelius Agrippa, première édition de 1510 que nous avons trouvée sur ebay.
Les yeux de Hermione s'élargirent comme des soucoupes ! Ses parents lui avaient acheté le De occulta Philosophia en première édition, la seule dont le contenu n'ait pas été corrompu par les moldus ! Elle faillit hyper-ventiler. Ses parents n'avaient visiblement pas conscience que cet ouvrage avait été interdit par le Ministère de la Magie en 1557 parce qu'il expliquait comment utiliser sa magie pour contrôler les éléments. Hermione était tout excitée de mettre enfin les mains sur ce livre pour lequel nombres de sorciers tueraient et décida de garder le fait qu'il était désormais en sa possession un secret mieux gardé que le contenu du tome sept des aventures de Barry Trotter. Elle devait simplement convaincre ses parents de faire de même.
Au final, toute cette agitation autour des cadeaux mit les parents de Hermione de si bonne humeur qu'ils n'insistèrent pas trop sur pourquoi elle avait quitté une position si confortable et si bien payée au Ministère, mais s'intéressèrent davantage à ce qu'elle faisait et à l'épanouissement qu'elle y trouvait. Cette douce ambiance incita tout le monde à se relâcher et le fameux grog de Noël de madame Granger coula à flot le long des gosiers : Hermione en but trois bols au lieu d'un habituellement. Elle se sentait bien, en accord avec le monde, pleine de l'esprit de Noël et elle eut une pensée émue pour ceux qui ne connaissaient pas cette chaleur humaine en ce jour. Une telle pensée devait mener à Severus Snape qui ne célébrait pas les fêtes de fin d'année. Voyant sa mère couper un énorme morceau de la bûche au chocolat, « pour ton petit déjeuner demain, ma chérie », elle se dit qu'elle partagerait volontiers une part de son gâteau préféré avec son ancien professeur. C'est pourquoi, le morceau de bûche soigneusement emballé dans une feuille d'aluminium, elle prit congé de ses parents et transplana à Spinner's End.
Severus se demanda qui pouvait bien tambouriner à sa porte en cette fin de jour de Noël, peut-être un mendiant qui essaierait de l'attendrir avec cet hypocrite « esprit de Noël ». Tu parles ! Il était toujours seul, de toute façon, il ne connaissait plus personne avec qui il puisse converser sans attraper la migraine, à l'exception toutefois de miss Granger. Stop ! On pense à autre chose !
Ce train de pensée explique exactement pourquoi il fut stupéfait de voir ladite miss Granger sur le pas de sa porte, un sachet de chez Sainsbury (2) dans une main, un livre emballé dans du papier kraft dans l'autre et le sac à main perché à hauteur du coude. Il explique aussi pourquoi il ne la renvoya pas illico mais la laissa passer devant lui jusque dans son salon, où, d'un pas mal assuré qui trahissait la consommation d'alcool, elle se dirigea vers le canapé décrépit près de la table basse. Avant qu'il ne réussisse à parler, elle tourna la tête pour apprécier son environnement et fit savoir ce qu'elle pensait de ce qu'elle voyait :
-Waouh ! Vous en avez des livres !
-Merci pour cette évidence, miss Granger. Je ne l'aurais jamais su sans votre aide.
Elle eut la bonne grâce de rougir mais se rattrapa vite.
-Joyeux Noël, monsieur Snape. J'ai pensé qu'il était triste que vous ne fêtiez pas Noël, aussi je me suis proposé de vous apporter un peu de bûche au chocolat.
Elle joignit le geste à la parole et posa à côté d'elle sur le canapé son barda afin d'extraire le gâteau du sac plastique. Elle ne se souvenait plus que cela prenait autant de temps pour ouvrir le nœud fait avec les deux manches du sac et sortir la pâtisserie du sac. Elle avait oublié bien sûr de prendre en compte les effets de l'alcool.
-Vous n'auriez pas une assiette ? Je ne voudrais pas salir votre table.
Severus décida de reprendre la main.
-Miss Granger, à quoi jouez-vous ? Je ne me souviens pas vous avoir invitée, et de plus, vous vous payez le culot de vous installer dans mon salon sans me demander mon avis, et vous voulez que je joue à la dînette avec vous ?
La tirade de Severus fit monter les larmes aux yeux de Hermione, toujours un effet de l'alcool.
-Mais…mais, je voulais seulement vous faire plaisir.
« Mauvais choix de mots, » pensa Severus, à qui la vue de Hermione désemparée assise sur son canapé ne se rappelait que trop les sensations éveillées au cours de leurs deux dernières rencontres.
-Je…je vais vous laisser, parvint-elle à articuler. Je suis désolée de vous avoir dérangé de votre ennui.
« Ah, le sarcasme n'est pas bien loin derrière les larmes »
-Puisque vous avez pris la peine de me déranger, vous pouvez aussi bien rester et me faire profiter de ce morceau de gâteau que vous étiez si décidée à me faire goûter.
« La solitude doit effectivement me ramollir si je me mets à l'inviter à rester. »
Il s'avança pour lui prendre le morceau de gâteau, toujours dans sa feuille d'aluminium, des mains. Devinant son intention, elle se leva du canapé et ce faisant, elle fit tomber son livre au sol. Severus, qui avait les mains libres, fut plus rapide et le ramassa. Son doigt glissa dans une déchirure du papier kraft et le déchira davantage, laissant apparaître le titre. Cette fois-ci, il fut vraiment bouche bée.
-Où avez-vous trouvé ce livre ?
Il n'eut pas le temps d'ajouter autre chose que Hermione le lui avait déjà arraché des mains et commençait à rassembler frénétiquement ses affaires en vue de partir.
-Oh non, Miss Granger, vous amenez chez moi un ouvrage qui me renverrait directement à Azkaban s'il était vu en ma compagnie, et vous comptez prendre la poudre d'escampette sans aucune explication ?
Il s'était rapproché d'elle de manière à lui barrer le chemin avec son corps, et derrière elle se trouvait le canapé. Elle essaya de bousculer le meuble, mais Severus la repoussa et elle retomba sans grâce sur le siège qu'elle voulait tant évacuer. Le regard qu'elle lui jeta aurait pu geler un ours polaire.
-Où avez-vous trouvé ce livre ?
-C'est un cadeau.
-Et vous vous imaginez que je vais vous croire ?
-C'est la vérité !
Hermione se promit de s'en tenir à un seul bol de grog l'année prochaine, son jugement avait été visiblement altéré par l'excès d'alcool. Quelle idée de venir se jeter dans le nid du serpent ?
De son côté, Severus était persuadé qu'elle disait la vérité. Il voulait seulement lire ce livre, il devait trouver un moyen de convaincre miss Granger de le lui laisser quelques jours. Sans préciser le nombre de jours.
-Miss Granger, vous auriez pu me causer beaucoup de tort en vous présentant chez moi avec ce livre, qui sait si votre intention n'était pas de le cacher chez moi et de me dénoncer aux aurors ensuite ?
Ce fut au tour de Hermione d'être bouche bée. Où allait-il donc chercher de pareilles manigances ?
-Pas avant que vous ne m'ayez payé, répliqua-t-elle.
Oh, l'alcool commençait à se dissiper dans son système sanguin, sa tête s'éclaircissait, il allait voir ce qu'il allait voir, ce rustre !
Zut, dans la chaleur de l'échange, il avait oublié qu'elle lui avait quasiment trouvé un emploi, c'était lui qui était redevable envers elle.
Elle reprit la parole :
-Vous possédez tant de livres, je suppose que vous les avez lus.
-Et pourquoi ce changement de sujet ?
-J'y viens, monsieur Snape. Vous aimez les livres, autant que moi si j'en crois ce que j'ai sous les yeux. Je pense plutôt que vous convoitez mon livre.
-Miss Granger, vous placez en mon esprit des pensées qui ne sont pas les siennes !
-Monsieur Snape, vous me prenez pour une imbécile cette fois. Je peux toutefois vous faire une concession : si vous voulez lire ce livre, vous pourrez le faire à condition que vous le lisiez chez moi. Je ne vous laisserai en aucun cas le sortir de mon appartement.
Severus dut reconnaître qu'il était coincé. Ce livre n'avait plus été vu dans le monde sorcier depuis des siècles. Il se murmurait chez les mangemorts que le Seigneur des Ténèbres en avait un exemplaire mais il avait probablement brûlé avec toutes ses possessions ce jour où Potter l'avait vaincu. Le savoir, le pouvoir que contenait cet ouvrage ! Ses mains en tremblaient, il allait céder aux demandes de miss Granger. Il allait néanmoins le faire avec le plus de dignité possible, il redressa donc le dos et déclara d'un air hautain :
-Très bien, miss Granger. Quand puis-je vous rendre visite ?
-Nous avons rendez-vous le trois janvier, vous n'aurez qu'à rester déjeuner et vous lirez l'après-midi. J'ai beaucoup de choses à faire d'ici là et je ne serai pas en Angleterre pour la Nouvelle Année. Je ne peux vraiment pas vous recevoir avant.
Lui faire payer sa grossière attitude en l'obligeant à attendre ce qu'il désirait tant provoquait en Hermione un sentiment nouveau, comme de l'anticipation pour quelque chose qu'elle ne voulait pas nommer, et une sensation physique, comme si une colonie de fourmis lui chatouillait la peau. Etait-ce un effet de l'alcool ? Il lui était déjà arrivé de trop boire mais elle n'avait jamais eu une telle réaction. Elle se dit que cela devait être le signal du départ.
-Bien, je crois que je vais y aller. Je vous laisse la part de bûche, j'en ai déjà mangé plus que mon compte aujourd'hui.
-Trop aimable de votre part !
On pouvait dire sans risque que Severus était très vexé de s'être laisser mené par une gryffondor femelle et pompette qui avait l'âge d'être sa fille.
Elle sortit sans autre formalité. Le gentleman de leurs précédentes rencontres avait laissé place au professeur dont elle se souvenait. Le pire, c'est qu'elle n'était pas déçue.
Severus, qui quelque part très loin au fond de lui se réjouissait qu'elle ne fût pas sa fille, occupa la place qu'elle avait libérée dans le canapé et dévora le gâteau avec appétit. Le trois janvier n'arriverait pas assez vite !
Notes
(1) Pour en savoir plus sur Cornelius Agrippa, vous pouvez vous référer au lien suivant : http/gallica.bnf.fr/themes/PhiXVI4.htm . Les seules choses exactes que j'ai reprises sont le nom de l'auteur, le titre du livre et son année de parution.
(2) chaîne de supermarchés britanniques
Merci à vous, lectrices et lecteurs, qui continuez à suivre mon histoire.
