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chapitre relu par Ambre/Ezilda, encore merci
Chapitre 9. Avenirs à venirToute la semaine, Hermione eut du mal à se départir de son expression rêveuse. Le baiser échangé avec Severus Snape avait mis son esprit sens dessus dessous et elle n'arrivait pas à reprendre le contrôle. De plus, son corps suivait le même chemin que son esprit. Elle avait éprouvé ce genre de passion avec Ron dans les débuts de sa liaison avec lui, dans une vie antérieure. Elle voyait bien où cela l'avait menée. Cependant, Severus ne paraissait pas mieux se maîtriser qu'elle alors que cet homme n'avait sûrement pas survécu à deux guerres et à ses devoirs d'espion en se laissant séduire par la première demoiselle venue. C'était un sentiment étrange que de savoir qu'elle avait fait perdre la tête plusieurs fois déjà à un tel homme. Oh mais que faire ? L'homme était intéressant, cultivé et pourvoyeur d'enrichissantes conversations. Le physique, elle s'en foutait, elle-même n'avait ni la taille, ni les mensurations d'un mannequin, elle penchait plus du côté de l'Odalisque d'Ingres. Comme lui avait dit Ron, au moins un homme avec elle n'avait jamais les mains vides…Comment avait-elle pu trouver cela drôle à l'époque ? Elle avait envie de donner une chance à une relation avec Severus, et tant pis pour l'opinion des autres. Mais si cela ne marchait pas, pourrait-elle faire face à un deuxième désastre ? Mais si, comme elle l'avait déjà entendu, le premier baiser entre un homme et une femme est un indicateur de ce qui est à venir, ne perdait-elle pas la possibilité d'être heureuse ?
Au fur et à mesure que le temps passait, le côté positif des choses gagnait du terrain dans l'esprit de Hermione, et c'est pleine d'espoir qu'elle arriva chez les Potter le dimanche suivant. Tout à la construction de scenarii possibles pour son avenir avec son ancien professeur, elle suivit tant bien que mal la conversation de ses amis. Les pitreries de leur fils Sirius, qui d'ordinaire la faisaient rire aux larmes, la laissaient au bord de l'indifférence. Ginny l'entraîna dans la cuisine sous le prétexte de faire la vaisselle.
-Hermione, que se passe-t-il ? Tu es songeuse depuis que tu es arrivée ?
Hermione rougit comme une pivoine, Ginny écarquilla les yeux et ouvrit la bouche en forme de « O ».
-Qui est-il ? Seul un homme a pu te mettre dans un tel état.
-Je…J'ai rencontré quelqu'un, Ginny, mais il n'y a pas vraiment quelque chose, enfin, peut-être…pas encore. Je…Tu le sauras quand je serai prête à le dire.
Ginny respecta le vœu de Hermione mais se promit de garder un œil sur son amie. Si jamais cette histoire tournait mal, il y aurait un eunuque de plus sur terre et elle serait là pour fournir une épaule, des mouchoirs et du chocolat à Hermione.
Draco Malfoy lui envoya un hibou dans les jours qui suivirent, il était prêt disait-il à exposer son projet. Elle lui fixa donc un rendez-vous deux jours plus tard.
-Bonjour, Granger, lui lança-t-il en arrivant.
-Bonjour, monsieur Malfoy.
-Je crois que c'est la dernière fois que nous nous rencontrons. Je te montre mon projet, je paie tes honoraires et adieu !
Il n'essaya pas de cacher le plaisir qu'il avait à l'idée de ne plus la voir. Il sortit alors de sa sacoche une pochette de parchemins. Il y avait indiqué la description de son projet, son budget prévisionnel, ses besoins en trésorerie, les frais et recettes attendus, son étude de marché etc. Peut-être qu'il avait appris quelque chose en faisant des placements.
-Je vais plutôt me concentrer sur l'organisation d'événements qui respecteront les règles de bienséance les mieux établies dans les cercles de la bonne société. Les gens que j'ai interrogés en ont assez du mauvais goût et du vulgaire qui s'étalent partout, il y a un besoin de guidance en la matière. Je vais donc créer une société uni-personnelle qui s'appellera : Les fêtes galantes.
Hermione dut reconnaître que le dossier de Draco était très complet. Il est vrai qu'il rendait toujours de bons essais à Poudlard, du moins si elle en croyait ses notes, il savait donc rédiger. Et vraiment, à la lecture du dossier, tout laissait penser qu'il allait réussir. Dommage pour lui qu'il n'ait pas eu cette idée plus tôt, il aurait pu profiter des fêtes de fin d'année.
-Je vais commencer le plus vite possible, je pourrai ainsi profiter de la Saint-Valentin.
Draco finit sa présentation sur cette remarque. Il fut aussi le premier client de Hermione à la payer, son premier revenu en tant que consultante ! Elle se promit de guetter dans la Gazette du Sorcier la publicité qu'il avait l'intention d'y publier. Même si elle n'appréciait pas l'individu, sa réussite était un peu sa réussite à elle.
Severus remit de l'ordre dans son modeste salon au moins pour la dixième fois de la matinée. Le week-end était enfin arrivé et il allait pouvoir se relaxer en compagnie de Hermione. Enfin, se relaxer était un bien grand mot, son anatomie avait plutôt tendance à être tendue rien qu'en pensant à elle. Cela le distrairait néanmoins agréablement de ses échecs successifs dans ses tentatives de découvrir quoi que ce soit sur son mystérieux commanditaire. Tiens, d'y penser lui rappela de jeter un dernier coup d'œil à la potion qui cuisait doucement dans l'arrière-cuisine. Puis il vérifia les mets qu'il avait préparés, Hermione n'allait plus tarder. Elle frappa à la porte à l'instant même.
-Hermione, bonjour.
Il devait toujours faire un effort pour un, l'appeler par son prénom, deux la tutoyer. Le formalisme l'avait toujours protégé dans ses relations avec les autres, cependant face à Hermione, et après le baiser qu'ils avaient échangé, il ne se sentait pas capable de lui refuser ce petit plaisir, et faire marche arrière maintenant la blesserait inutilement. Elle était la seule personne à ne jamais lui montrer du mépris, ou de la haine, ou du dégoût, et de telles personnes étaient rares dans la vie de Severus, assez rares pour qu'il s'efforce de ne pas les mettre en fuite.
-Bonjour Severus.
Elle souriait, comme si la perspective de cette journée en sa compagnie la rendait heureuse. Le cœur de Severus se réchauffa. Toutefois, aucun des deux n'avaient idée de comment se comporter après les événements qui avaient clôturé leur dernière rencontre et ils se regardèrent mutuellement. Avant que la gêne n'envahisse l'atmosphère, Severus décida d'agir et saisit la main de Hermione et encore une fois planta un baiser dans la paume. Il faillit s'offrir le luxe de la chatouiller un peu avec le bout de sa langue mais se retint in extremis. Vraiment, elle lui faisait perdre le contrôle de lui-même. Les joues de la jeune femme prirent une agréable couleur rosée.
Ils prirent place autour de la table basse métamorphosée en table de salle à manger tandis que les vieux fauteuil et canapé avaient été métamorphosés en chaises. Le repas fut vite terminé, Hermione était impatiente de lire Les particules magiques et leur rôle dans la vie des sorciers. Le mobilier ayant repris sa forme originale, ils s'installèrent chacun avec un ouvrage pour l'après-midi.
Vers dix-sept heures, Hermione posa le livre sur la table basse et s'étira.
-Terminé ?
-Oui. C'était vraiment passionnant. Tu crois vraiment que…
Leur échange dura … longtemps. Ils avaient bu un thé, pris un léger souper, et ils discutaient toujours. Ils se retrouvèrent côte à côte sur le canapé lorsque Severus voulut montrer à Hermione un passage dans un livre afin d'appuyer ses dires. Penchés au-dessus de l'ouvrage, leurs fronts se touchaient presque. Ils finirent par prendre conscience de leur proximité. Que faire ? S'écarter puis relever la tête, ou relever la tête d'abord et sentir le souffle de l'autre sur son visage ? Ils choisirent la deuxième option, sans rien dire. Leurs visages étaient si proches, leurs yeux si brillants, leur bouche entrouverte, leur respiration saccadée. Ils s'approchèrent encore, c'était inéluctable, et leurs lèvres s'effleurèrent. Une fois, deux fois, la troisième fois, le contact fut plus ferme. Rapidement, leurs langues se trouvèrent. Hermione passa un bras sur le dos du canapé pour se soutenir et trouver un meilleur appui, elle voulait approfondir encore le baiser, explorer la bouche de Severus avec sa langue. Celui-ci répondit en passant un bras autour de sa taille et l'approcha de lui, jusqu'à ce que sa poitrine soit collée à la sienne. Il gémit.
Hermione avait chaud, très chaud. Ses deux bras étaient maintenant autour de Severus tels une vigne vierge s'enroulant autour d'un arbre, elle l'obligeait à se retrouver dans une position inconfortable, à moitié allongé contre l'accoudoir en bois du canapé. Il n'allait toutefois pas s'en plaindre, à vrai dire il ne sentirait la douleur que plus tard, quand Hermione serait partie. Ses mains s'égarèrent sous le pull de la jeune femme, tirèrent son tee-shirt de son pantalon et caressèrent doucement la chair qu'elles avaient atteinte. Elle gémit.
Elle fit descendre une de ses mains sur la poitrine de l'homme dans l'espoir d'y trouver un accès vers la peau. La peste soit des robes de sorciers, pas une seule ouverture, c'était un modèle classique qui s'enlevait en remontant le bas et en la passant par-dessus la tête. Serait-il nu en-dessous comme il était de coutume pour ceux qui portaient ce genre d'habit ? Oserait-elle descendre la main jusqu'à l'ourlet et dévoiler ce qui était caché ? Une main sous son soutien-gorge la décida.
Lorsqu'il sentit la main de Hermione lever sa robe, Severus s'écarta d'elle pour la jauger. Le désir inscrit sur son visage, miroir de celui qu'il éprouvait, lui coupa le souffle. Elle n'interrompit pas sa tâche et fixa son regard au sien, le défiant de l'arrêter. Si sa verge durcissait davantage, elle exploserait par excès de sang. Il pinça son têton, elle hoqueta et bomba le torse comme pour rapprocher son sein de sa main. Mais sa distraction ne fonctionnait pas, sa robe de trouvait maintenant à mi-cuisse. De plus, elle éraflait sa peau de ses ongles sans cesser de remonter l'étoffe. Il la plaqua alors contre lui, lui faisant sentir son sexe dressé à travers les épaisseurs de tissu et l'embrassa avec fougue. Hermione bougea et retrouva à califourchon sur sa cuisse sur laquelle elle stimula son clitoris en se balançant d'avant en arrière. Puis elle renversa brutalement la tête en arrière et cria, elle venait d'avoir un orgasme. Severus ne put se contenir, il utilisa à son tour la cuisse de Hermione pour frotter son sexe contre elle et éjacula.
Hermione ne s'était rendue compte de rien et comptait bien finir la soirée, enfin la nuit vu l'heure, dans le lit de Severus. Celui-ci avait cependant repris un peu ses esprits et bien qu'il ne fut pas adverse à l'idée d'emmener la jeune femme dans son lit, l'unique lit de cette maison, il se souvint que sa chambre était un peu glacée à cause d'une toiture défaillante. Il pourrait toujours métamorphoser le canapé en lit, mais si Hermione dormait ici, elle ne pourrait manquer de voir les autres pièces de la maison, et il ne pouvait courir le risque qu'elle vit l'arrière-cuisine et la potion détraquante qu'il y préparait. Il fallait trouver un moyen de mettre un terme à la soirée sans gâcher ses chances de se retrouver dans une situation similaire, de préférence dans un proche avenir.
-Hermione, je ne demande pas mieux que d'aller plus loin mais utilises-tu un moyen de contraception ?
Hermione se sentit gênée. Elle prenait la pilule lorsqu'elle était avec Ron, puis elle l'avait abandonnée par dépit après leur rupture. Depuis lors, elle n'avait plus eu besoin de contraception.
-Euh, non. Je suppose que toi non plus ? tenta-t-elle faiblement de plaisanter.
A vrai dire, elle était fâchée contre elle-même, son imprévoyance allait la priver de quelque chose qu'elle voulait vraiment. Ce n'était pas un malheureux orgasme clitoridien qui allait compenser plusieurs années d'abstinence, non ?
-Non, je n'en avais pas besoin jusqu'à présent. Il faudrait régler cette question avant…
-Oui, oui, je comprends. Je vais voir mon médecin cette semaine, je vais reprendre la pilule.
Soulagé d'avoir évité que Hermione voit la déchéance de son intérieur et découvre ses activités illicites, le tout sous le couvert d'une vraie préoccupation, Severus lui offrit un sourire sincère. Elle fit fi de l'état de ses dents, elle trouvait amusant de passer la langue sur un terrain inégal. Peut-être pourrait-elle le convaincre de les blanchir un peu cependant ?
« Oh la la, Hermione, doucement, tu tires des plans sur la comète alors que vous êtes à peine ensemble, » se dit-elle.
Il reprit la parole.
-Serais-tu intéressée de m'accompagner à une conférence dans deux semaines ?
-Ah oui, sur quoi ?
La lueur dans les yeux de Hermione indiquait que l'intellect avait repris le dessus.
-Sur la controverse entre Thomas Hobbes et René Descartes.
-Cela promet d'être intéressant. Où et quand se retrouve-t-on ?
-Le trente et un janvier à quatorze heures trente dans l'entrée chez Waterstones ?
Rendez-vous fut donc pris pour une conférence et plus, cela allait sans dire. Hermione avait rapidement calculé, ses règles seraient terminées. Elle allait préparer son appartement car elle réalisait que la maison de Severus manquerait sans doute de confort si elle devait en juger par la pièce dans laquelle il l'avait reçue. Lui et elle avaient franchi le Rubicon ce soir, et elle était décidée à franchir tous les fleuves d'Italie si nécessaire pour concrétiser ce qui avait failli se passer.
Deux jours plus tard, Remus reçut un hibou du Ministère qui lui confirmait son inscription à la formation de dresseur professionnel de créatures magiques. Il commençait le lundi deux février.
l'ambiance se réchauffe, n'est-ce pas ?
