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chapitre relu par Ambre/Ezilda, encore une mention spéciale pour son aide avec les lemons

Chapitre 13. Célébrations en tout genre

La rubrique mondaine de la Gazette du Sorcier du quinze février était largement consacrée à la façon dont les célébrités du monde sorcier avaient célébré la Saint-Valentin. Il apparut que nombre de soirées réussies étaient dues à Draco Malfoy. On apprenait ainsi que Rufus Scrimgeour « avait offert à son épouse une soirée en gondole sur la Tamise, accompagnée d'une douce sérénade » ou que « le bal anti-célibat organisé par Draco Malfoy pour le compte de madame Rosmerta, propriétaire et tenancière des Trois Balais à Pré-au-Lard, a été un franc succès : peu de participants sont repartis seuls de ce célèbre établissement. »

Cet article fit davantage pour la publicité des Fêtes galantes que le premier encart publicitaire paru quinze jours plus tôt, de sorte que Draco, qui avait lancé cette affaire afin de conserver son train de vie dispendieux, n'eut plus le temps de dépenser son argent tant il croulait sous les commandes. Il était assez intelligent pour noter l'ironie de son sort…


-Nymph' ! Viens voir ! s'écria Remus.

Il avait utilisé le surnom qu'il lui donnait en privé, en public, elle demeurait « Tonks », elle y tenait beaucoup. Elle fut à peine entrée dans la pièce où il se trouvait qu'il lui fourra le journal dans les mains. Elle lut la rubrique mondaine, se demandant bien où Remus voulait en venir. Il n'était pas dans ses habitudes de lire de telles frivolités, enfin, c'est ce qu'elle pensait.

-J'ai eu une idée, reprit son mari. Que dirais-tu si nous organisions une fête après la fin de ma formation ?

-J'adhère ! Euh, je suppose qu'il y a un lien avec cet article que tu m'as fait lire ?

-Tout à fait. Ni toi, ni moi ne sommes doués pour organiser ce genre d'événement, que dirais-tu de faire appel à Draco Malfoy ?

-Cette progéniture de mangemort ? Si la nouvelle lune n'était pas aussi proche, je ferais vérifier ta potion tue-loup !

-Enfin, ce garçon n'a écopé que de sursis et d'amendes et n'a plus fait parler de lui depuis la guerre. Et son activité a l'air tout à fait respectable. Tu sais pourtant que je ne supporte pas qu'on ne laisse aucune chance aux autres en raison de leur naissance ou de ce qu'ils sont !

« Ouïe ! » se dit Tonks, « j'ai gaffé ! »

Le sujet était extrêmement sensible avec Remus, il avait assez souffert de sa condition, et avait tendance à accorder aux autres le bénéfice du doute, pas autant que Dumbledore mais enfin, un peu trop aux yeux de l'auror. Elle prit toutefois le parti de calmer son homme, elle était pour la paix des ménages, à commencer par le sien.

-Désolée, Remus, tu sais bien que mon boulot m'influence parfois un peu trop. Quand on passe son temps à arrêter des méchants, on a tendance à voir le mal partout. C'est d'accord, contacte-le pour voir ce qu'il propose. Mais je te préviens, à la moindre provocation de sa part, il va regretter d'avoir mis en colère une femme enceinte.

Une date fut choisie, ce serait le samedi dix avril, et un hibou partit en direction du Manoir Malfoy.


HHHmmmm, les dimanches matin en amoureux. Hermione s'étira avant de s'asseoir à la table du petit déjeuner déjà occupée par Severus. Ils parlèrent peu, les mots parfois ne sont pas nécessaires, et savourèrent leurs toasts et leur café tout en lisant les nouvelles. L'air autour d'eux était léger, comme éclairé des sentiments du couple.

Severus prit note mentalement d'envoyer un hibou de remerciement à Draco, puis entraîna Hermione dans le salon. Il voulait savoir quelle suite allait prendre leur relation. Une fois installés dans les confortables fauteuils, il prit la parole :

-Hermione…Je, euh, il faut que…

Ouuui, pas si facile tout de même. Il fallait qu'il trouve ses mots très vite, Hermione fronçait les sourcils, il ne faudrait sans doute pas trop de temps avant qu'elle ne devienne franchement inquiète.

-Voilà, nous avons passé de merveilleux moments ensemble (« oh non, son visage se décompose ! ») et je ne souhaite rien tant que d'en connaître encore beaucoup d'autres tout aussi merveilleux (« quel beau sourire, je ne peux pas résister à ce sourire, je ne vais pas l'embrasser avant d'avoir fini cette conversation »). Cependant, je suis trop vieux pour jouer au petit ami sans importance. J'ai besoin de savoir ce que je suis pour toi afin de décider si je vais devoir me contenter de mes souvenirs ou passer du temps à en construire d'autres.

Hermione eut beau réfléchir, elle ne put se souvenir que quelqu'un lui eût dit quelque chose d'aussi émouvant. Elle savait aussi qu'elle ne tuerait pas dans l'œuf une liaison aussi prometteuse.

-Severus, je ne veux pas cesser de te voir. Je sais bien que notre relation n'en est qu'à ses débuts, mais jusqu'ici, je ne suis pas déçue, je veux vraiment voir où cela peut nous mener.

Severus poussa un énorme soupir de soulagement intérieurement. Hermione n'était pas (encore) amoureuse de lui mais il pouvait y travailler. Quant à lui, il ne manquait pas grand-chose avant qu'il ne fût prêt à donner sa vie pour elle. Il était comme cela, il n'avait jamais pu faire les choses à moitié quand il était question de ses sentiments. Déjà, il savait qu'avec les dépenses de ce soir, il dormirait encore plus de deux mois dans une chambre mal isolée des intempéries extérieures, mais le résultat en valait la peine.

Décision fut prise alors d'échanger davantage de hiboux, de se voir de temps à autre en semaine, ne serait-ce que pour boire un café après leur journée de travail, et nul doute que du temps pour des activités interdites au public se trouverait dégagé régulièrement. Les amants scellèrent leur accord dans la chambre à coucher.


Hermione mit la dernière touche à la hibou-carte de félicitations destinée aux Potter pour leur troisième anniversaire de mariage en ce mercredi matin. Une fête destinée au cercle familial et aux amis proches était prévue le samedi suivant au Terrier, mais la date exacte était aujourd'hui. En fermant l'enveloppe, elle se demanda si elle aussi aurait un jour des anniversaires de mariage à célébrer. Severus avait l'air de prendre leur relation très au sérieux, mais jusqu'où cela les mènerait-il ? Elle soupira et se rappela sa résolution de prendre les choses telles qu'elles viendraient, s'angoisser pour l'avenir ne le rendrait jamais plus rose.

Severus était passé la voir la veille en début de soirée, il lui avait raconté sa journée de travail, s'était plaint des préparateurs de potions incompétents (serait-ce une pointe de jalousie qu'elle aurait détecté dans le commentaire ?), des apothicaires qui ne rangeaient jamais leurs stocks etc. Il lui avait aussi apporté un des livres de sa bibliothèque dont il avait envie de discuter avec elle, et l'avait quittée deux heures après être arrivé, non sans l'avoir copieusement embrassée. Ils avaient convenu de passer le dimanche après-midi ensemble. Le temps passé ensemble avait semblé si…domestique qu'il avait été étrange de le voir partir.


La fête battait son plein au Terrier ce samedi-là. Encore une fois, Fred et George avaient utilisé leur famille comme terrain d'expérimentation de leurs farces et attrapes. Ils étaient particulièrement fiers de leur nouvelle collection de sortilèges qui permettaient aux personnes qui étaient touchées de vivre leurs fantasmes comme s'ils étaient vrais. Ils craignaient cependant suffisamment leur mère pour ne tester que ceux qui vous emmenaient sur un bateau de pirates ou au fin fond de la jungle amazonienne et avaient laissé dans leur arrière-boutique les sortilèges qui donnaient vie, pour ainsi dire, aux fantasmes sexuels. Tout le monde avait bien ri lorsque Harry s'était retrouvé sur la table, bataillant avec une épée imaginaire l'horrible capitaine Blackheart.

Pour éviter une assiette poussée dans sa direction par le pied de Harry, Hermione recula brutalement sa chaise. L'étole que lui avait offerte Severus, posée sur le dossier de celle-ci, glissa au sol. Ginny, mieux placée que son amie, la ramassa et ouvrit la bouche d'étonnement en voyant l'étoffe passer de l'ocre au vert, couleur de sa tenue.

-Oh, Hermione, ces étoles sont du dernier chic, je les ai vues dans Sorcière hebdo, elles étaient recommandées pour la Saint-Valentin !

Les yeux de Ginny s'arrondirent comme des soucoupes lorsqu'elle mit bout à bout ce qu'elle venait de dire et la date du jour.

-OOOOOOOOOh, mais tu l'as eue pour la Saint-Valentin, n'est-ce pas ?

Hermione rougit, heureuse que le fracas généré par Harry continuât à distraire les autres. Elle ne put néanmoins empêcher Ginny de l'attraper par le bras et de la traîner dans la cuisine sous le prétexte de préparer le gâteau.

-Est-ce celui dont tu ne savais pas encore s'il y avait quelque chose entre vous la dernière fois que nous nous sommes vues ?

Plutôt que de laisser Ginny bâtir des scenarii extravagants, Hermione décida de lâcher un peu d'information dans l'espoir de la distraire.

-Oui, c'est ce même homme qui m'a offert cette étole pour la Saint-Valentin, mais nous commençons à peine à nous voir, ne me demande pas d'en dire plus, s'il te plaît. Vous saurez tout en temps voulu si tout va bien.

-Je suis si contente pour toi ! Tant pis pour mon nigaud de frère qui t'a laissée filer. Mais si tu veux mon avis, je ne connais pas d'homme qui ferait un tel cadeau pour la Saint-Valentin pour une première soirée en couple. Une rose oui, mais pas une étoffe de cette qualité.

Pourquoi Ginny était-elle aussi perspicace ? La vérité était que Hermione redoutait les réactions de ses amis s'ils savaient que son soupirant était Severus Snape, en particulier celle de Ron. Elle voyait bien les regards en coin qu'il lui jetait toujours, elle ne savait comment les interpréter, ressentiment, regret ? Mais comment prendrait-il le fait qu'elle l'ait remplacé ?

Les deux amies rejoignirent les autres convives à temps pour entendre les jumeaux taquiner Ron en lui disant qu'il n'avait plus qu'un an avant de coiffer Sainte-Catherine. Il était vrai qu'il atteindrait ses vingt quatre ans la semaine suivante. Dans la mesure où un début de paix paraissait s'installer entre elle et son ancien fiancé, elle se dit que cette année, elle pourrait lui envoyer une carte d'anniversaire, avec comme texte : « joyeux anniversaire – Hermione ». Pas très chaleureux, mais mieux que le rien des années précédentes, non ?


La météo dégradée du dimanche « obligea » nos tourtereaux à rester dans l'appartement de Hermione. Le matin, Severus avait ajouté quelques ingrédients dans la potion détraquante, avait mélangé en tournant la cuillère en bois quinze fois dans le sens des aiguilles d'une montre, puis l'avait recouverte d'un linge de momie authentique le temps qu'elle mijote vingt-quatre heures, comme stipulé dans la recette. Elle était maintenant d'une couleur et d'une consistance boueuses et empestait son rez-de-chaussée.

Une fois chez son amante, il prit le temps de boire un café, d'échanger quelques idées avec Hermione sur le livre qu'il lui avait prêté mardi, mais elle n'avait pas eu le temps de le finir, son nouveau travail avait été très prenant cette semaine. La conversation s'était poursuivie sans mots, les mains, langues et autres extrémités prirent le relais des cordes vocales. Severus fit jouir Hermione avec ses doigts, puis avec sa langue, puis avec sa langue et ses doigts. Il lui fit l'amour lentement, avec la tendresse dont il était capable. Depuis le départ, il mit dans ses mains la douceur qu'elle inspirait à son âme. Elle sentit bien que ses gestes avaient un je-ne-sais-quoi qui n'était pas purement sexuel et cela accrut son plaisir. Il attendit qu'elle atteigne l'orgasme avant de se laisser aller à son tour. Elle le regarda alors avec la révérence qu'on réserve aux dieux, en fait comme s'il était un dieu du sexe. Elle n'avait pas encore compris que c'étaient ses sentiments pour elle qui l'avait poussé à lui donner le meilleur, à prolonger l'instant magique où une partie de lui-même, quelle qu'elle fût, se trouvait en elle et lui procurait du bien-être. Il lui ferait comprendre un jour, et il espérait qu'elle lui renverrait ses sentiments alors.

Et puis, s'il était communément admis que les bons petits plats étaient un moyen pour une femme de garder un homme, rien n'interdisait de penser que le plaisir était un moyen de gagner et de garder une femme.

Encore merc à vous pour me lire, et encore plus si vous me laissez votre avis