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chapitre relu par Ambre/Ezilda, je ne peux pas publier sans elle ;)

Chapitre 17. La menace se précise

Après une semaine sans incident, si on excepte une brûlure par salamandre pour Severus, un client mécontent qui traita Hermione d'incompétente et d'inutile, un hippogriffe grincheux tentant d'étriper ses apprentis dresseurs, la routine quoi, vint le vendredi soir. Lorsqu'il entendit frapper à sa porte, Severus sut qui se trouvait de l'autre côté. Il savait qui, mais toujours pas son nom. Il introduisit « l'homme » dans son salon et le fit attendre le temps d'aller chercher la potion détraquante dans l'arrière-cuisine.

-Voilà, votre potion est prête. Si vous permettez, l'amateur de potions en moi se demande bien par quel processus cette potion peu vider un être de sa force de vie. Crée-t-elle un inferius ou un corps sans vie comme après le baiser du détraqueur ?

-Peut-être qu'elle tue, tout simplement, répondit l'autre d'un ton ironique.

-Vous oubliez que je suis un maître des potions, et j'ai réalisé cette potion. J'en connais ses ingrédients et leurs effets, y compris le sang de vampire…

-Vous savez juste que cette potion contient du sang de vampire, mais vous ne savez pas quel est son effet dans cette potion ! l'interrompit-il d'un air moqueur.

Ça y est, il était appâté, il allait pouvoir en tirer des informations. Zabini avait raison, il était ridiculement facile de le faire parler. Comment un homme avec une telle faiblesse pouvait-il rester aussi discret ? Il est vrai que seuls des sujets obscurs dont peu pourraient discuter à l'aise semblaient le faire sortir de son quasi mutisme.

Severus se lança dans une tirade sur les interactions du sang de vampire avec les quinze ingrédients de la potion, avec chacun d'eux séparément, puis dans leur ensemble. « L'homme » répondait à ses arguments avec chaleur, et Severus se laissa prendre dans le débat, chose dont il ne laisserait de se sentir coupable jusqu'à la fin de ses jours et qu'il n'avouerait à personne, même pas à Hermione. Il fut rappelé à lui quand l'autre fit la remarque suivante :

-Jamais je n'ai entendu de telles balivernes, et pourtant nous avions un professeur de potions d'une nullité insondable à Durmstrang.

Severus dut faire appel à toutes ses qualités d'espion plus ou moins émoussées, pour garder un visage impassible et ne pas laisser son interlocuteur savoir qu'il venait de donner une information inestimable : combien de personnes parlant italien avaient en effet fréquenté Durmstrang ? Il avait une piste !

-De toute façon, en la matière, rien de tel que d'expérimenter, et j'ai déjà mon sujet.

Severus haussa un sourcil en interrogation.

-La fille du Ministère qui avait réussi à libérer le manuscrit de Contracelse et qui a provoqué tant de retard dans mes plans, voilà ma cible.

Il ne savait pas qui était cette fille, mais Severus eut comme un sombre pressentiment. Lorsque « l'homme » prit congé, Severus se jeta un sortilège de désillusion et sortit immédiatement à sa suite. Il le suivit jusqu'au point de transplanage, non sans lui avoir jeté au préalable un sort de traque. Cependant, l'autre devait avoir pris d'extrêmes précautions car lorsque Severus transplana à son tour, il arriva sur le perron de la maison moldue dont l'adresse figurait sur son dossier à l'hôpital. De rage, il fit exploser la porte d'un coup de baguette et s'éclipsa.


Dawlish vit un homme vêtu de sombre et se cachant le visage frapper à la porte de Snape, être introduit dans la maison, puis en ressortir une heure après, un paquet à la main. Il reporta ce fait à sa collègue le lendemain et Tonks se demanda si elle n'aurait pas dû tout de même faire fouiller la maison. Il était trop tard maintenant, quoi que Snape ait pu cacher était parti avec le mystérieux homme.
Non seulement Severus pouvait se réjouir maintenant d'être comme tout le monde et d'attendre le week-end avec impatience pour se reposer d'une dure semaine de labeur, mais en plus « week-end » rimait avec « Hermione ». Si, si, en faisant un effort, cela rimait. Pendant deux jours, c'était comme s'il vivait avec elle pour de bon. Il pouvait ainsi mieux profiter de son esprit et de son corps, savourer en sa compagnie le café du matin, partager avec elle tant de bons moments. Et des mauvais aussi. La preuve en ce samedi où Hermione l'accueillit le visage maussade, encore en pyjama. Elle alla se recoucher aussi vite qu'il était entré. Severus la suivit, il eut juste le temps de voir une bouillotte glisser sous le drap et il devina qu'elle s'était logée contre le ventre de la jeune femme, et reconnut une potion anti-douleur sur la table de chevet. Zut ! Elle avait ses règles. Pas d'activité physique en vue en cette fin de semaine. Mais pas question qu'il parte non plus. Quand ils vivraient ensemble, ce genre de choses appartiendrait à son quotidien, autant qu'il s'habitue tout de suite.

-Hermione, tu as mal ? dit-il en s'asseyant au bord du lit.

Allongée sur le côté, elle balançait son corps d'avant en arrière, le visage crispé.

-Je suis désolée, Severus, cela va passer. Cela m'est tombé dessus ce matin, il faut maintenant attendre que la potion fasse effet. J'ai bien peur d'être de mauvaise compagnie ce week-end.

-Hermione, ta compagnie est toujours bonne pour moi.

Elle lui sourit faiblement. Il fit alors quelque chose d'inattendu, qu'il n'avait pas lui-même anticipé. Il ôta ses vêtements, sauf son slip, et se glissa derrière elle dans le lit. Il se colla contre elle, passa les bras autour de sa taille et massa son ventre sous la bouillotte. La chaleur provoquée par la présence de son amant dans le lit et le doux massage de ses mains contribuèrent avec la potion à l'assoupir et elle somnola bientôt. Severus se sentait tout simplement bien.

Quand enfin ils émergèrent, ils avaient encore du temps avant de devoir se lever et préparer le repas. Severus réalisa alors que son sexe était en érection. Pas de chance, il allait devoir se contenter de madame La Paume et ses cinq filles jusqu'à la semaine prochaine. Quoique…l'idée de faire l'amour à Hermione quand elle avait ses règles ne le dégoûtait pas du tout, il s'en fichait royalement. Il éviterait peut-être juste le cunnilingus. Maintenant, partagerait-elle ses vues sur la question ? Un sondage d'opinion s'imposait.

-Tu vas mieux, Hermione ?

-Oui, nettement mieux, merci beaucoup, Severus. Tes mains sont magiques.

-Seulement mes mains ?

Il appuya son érection sur le bas du dos de sa compagne. Elle sursauta.

-Tu…tu as envie de moi…mais j'ai mes règles !

-Je l'ai bien compris, ma tendre, mais tu es toujours toi, règles ou pas règles, et j'ai toujours envie de toi. Accepterais-tu de franchir l'interdit avec moi ?

Pour la première fois, la certitude envahit Hermione. Ses sentiments étaient partagés, ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'elle ne lui dise « je t'aime » et qu'il en fasse de même. Car aucun homme ne pouvait dire ce qu'il venait de dire s'il n'aimait pas ! Savoir cela la convainquit d'accéder à sa demande.

-Je ne l'ai jamais fait dans ces circonstances, mais avec toi, je veux bien essayer.

Ils entreprirent alors de se déshabiller dans le lit, s'entortillant au passage dans les draps. Hermione demanda toutefois à ne retirer sa culotte qu'au dernier moment et à mettre une serviette au-dessus du drap housse. Une fois ces détails pratiques réglés, les caresses commencèrent, parfois douces, parfois appuyées. Chacun connaissait bien le corps de l'autre maintenant, et chaque fois le redécouvrait avec plaisir. Les bouches se rencontrèrent, exprimant par leurs lèvres, langues, voire dents, les émotions des cœurs.

-Severus, gémit Hermione. Tu me rends folle…

Elle ne put aller plus loin car la bouche de Severus s'était refermée sur son téton tandis qu'une main malaxait avec douceur et fermeté (étrange mélange dont seules ces mains étaient capables à la connaissance de la jeune femme) l'autre sein. Elle passa une jambe au-dessus du corps de son amant, la bougeant contre son côté et plaquant autant que faire se peut son entrejambe contre lui afin de stimuler son clitoris. Elle n'aurait jamais cru qu'on puisse brûler autant de désir à cette période du mois. Ses propres mains n'étaient pas en repos, elles mémorisaient les formes du corps de son homme avec fièvre, elle le voulait en elle tout de suite.

-Je ne peux plus attendre, Severus, donne-moi ton sexe maintenant.

Celui-ci n'en revenait pas, elle qui avait semblé un peu hésitante au début le suppliait de la prendre…tout de suite. Il serait fait selon sa volonté.

-Tout de suite, ma douce. Tu auras ce que tu veux.

-Oui, viens en moi, et lâche-toi. J'ai envie de toi dur et fort.

Merlin soit loué que Severus ne fût plus un adolescent car leur petite séance amoureuse aurait été courte, très courte. La culotte de Hermione finit sur la descente de lit à la vitesse d'une fusée au décollage, et Severus se mit au-dessus d'elle, engoncé entre les jambes de la femme qu'il aimait et qui le regardait, osait-il croire, avec tendresse et passion. Bon, il pouvait y croire, il n'était pas mauvais en légilimencie après tout et pouvait presque à coup sûr savoir quand on lui mentait. Il la pénétra d'un coup et sans perdre de temps, adopta un mouvement rapide et quasi violent, comme elle l'avait demandé. Elle en était ravie si ses « oui », « encore », « t'arrête pas » et autres onomatopées étaient une indication de ses sentiments. Pour sa part, il la trouvait très délicieuse, si chaude, si mouillée, si ouverte à lui, oh il valait mieux qu'elle orgasme très vite car il ne tiendrait plus très longtemps. Il allait bouger afin de stimuler son bouton de chair tout en continuant ses va-et-vient lorsqu'il sentit ses muscles se contracter autour de lui, et ses cris grimpèrent de quelques décibels. Elle avait joui, il pouvait se laisser aller à son tour et il la suivit presque immédiatement.

Après quelques instants de récupération, ils utilisèrent la salle de bains. Ils ne refirent pas l'amour ce week-end-là, mais ils passèrent beaucoup de temps à regarder l'autre en douce, se nourrissant de la vue de l'être cher.


Dès le lundi, Severus envoya un hibou à un « vieil ami » bibliothécaire à Durmstrang pour obtenir la liste des Italiens ayant fréquenté cette école depuis cinquante ans. Il reçut une liste de quinze noms en retour le vendredi suivant. Il l'étudia un peu le soir même mais dut se résoudre à ne la reprendre que le lundi. Si jamais Hermione voyait cette missive, elle poserait des questions auxquelles il ne voulait pas répondre. Il lui vint alors à l'esprit qu'elle travaillait encore au Ministère lorsque les notes de Contracelse furent découvertes. Il était curieux de savoir quel genre de sortilège les protégeait, elle saurait peut-être quelque chose. Il amena donc le sujet dans la conversation le dimanche après-midi pendant qu'ils parlaient de tout et de rien, enlacés dans le canapé.

-En rangeant un peu chez moi, je suis tombé sur un vieux numéro de la Gazette du Sorcier qui parlait de l'assassinat de Contracelse. L'article prétendait que de puissants sortilèges protégeaient pourtant son logis. Aurais-tu entendu parler de quelque chose au Ministère ? Connaître ces sortilèges et la manière de les contrer pourrait m'aider dans mon travail, je pense.

Hermione hésita une fraction de seconde, le temps que l'expression « secret professionnel » apparaisse et disparaisse de son esprit. Le Ministère l'avait flouée, elle dirait ce qu'elle voudrait. Et puis, ce n'était pas comme si elle faisait une conférence de presse.

-Il y avait des sortilèges très puissants, oui, mais pas sur son logis, sur son travail. C'était comme s'il ne pensait pas qu'on le tuerait avant d'accéder à ses notes.

-Ah bon ? Tu as l'air renseignée.

-Et pour cause, c'est moi qu'on a appelée pour démanteler les sortilèges sur son coffre-fort. Cela m'a pris deux jours, il avait utilisé des sortilèges que personne ne connaissait…

Oh non. Oh, non, non, non. Non, non et putain de non ! C'était elle que « l'homme » accusait d'avoir mis ses plans en retard, c'était sur elle qu'il entendait tester la potion détraquante. La température chuta de plusieurs degrés brutalement dans le sang de Severus alors qu'une suée froide prenait possession de son dos. Mais qu'avait-il fait ? Il serait responsable de sa mort si l'autre réussissait. Hors de question, la meilleure chose qui lui était arrivée dans la vie n'allait pas mourir à cause de lui ! Il respira profondément plusieurs fois afin de dominer la panique montante. Hermione cessa son babillage un instant lorsqu'elle sentit son inconfort, le regard interrogateur et inquiet. Il l'embrassa farouchement avant qu'elle n'ait le temps de prononcer un mot. N'importe comment, il deviendrait son ombre et la protégerait, de sa vie s'il le fallait.

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