disclaimer : voir premier chapitre
Merci encore à Ambre/Ezilda pour sa relecture, elle m'a évité de laisser traîner quelques fautes embarrassantes
Chapitre 21. Mots d'amour et d'amitié.
Remus fut pris d'assaut à peine arrivé par une tornade dont les cheveux virèrent du brun au rose Barbie quasi instantanément. Il se laissa faire un peu puis s'écarta doucement lorsqu'il sentit que l'accès de l'air à ses poumons était par trop compromis.
Hermione eut moins de chance, plusieurs tornades lui tombèrent dessus dès son retour, aux cheveux roux, aux cheveux bruns, aux yeux bleus ou verts…
Severus, lui, ne fut pas importuné, Draco s'approcha de lui mais resta à distance. Il était trop jeune pour mourir, après tout.
Les questions fusaient de toute part, il était impossible de distinguer quoi que ce soit dans ce vacarme. Il est vrai qu'à part Dawlish, tous avaient été contraints de rester là, même Harry et Tonks, malgré leur statut d'Auror. « Trop de proximité sentimentale, » avait dit le chef. Harry avait obéi à contre-cœur. Depuis quand suivait-il les ordres ? Depuis qu'il était père. Il voulait être un exemple pour le petit Sirius, priant de toutes ses forces que son fils ne suive pas ses traces et n'ait l'idée, quand il serait à Poudlard, de voir les loups-garou dans leur milieu naturel par exemple. Harry était néanmoins très curieux de savoir ce qui s'était passé, aussi quand il vit Hermione et Remus incapables de répondre à l'assaut de questions prit-il les choses en main. Il jeta un sonorus sur sa gorge et cria : « silence ! ».
Severus, qui essayait de reprendre sa place auprès de Hermione, profita de la surprise générale pour se rapprocher d'elle et l'envelopper de ses bras, la mettant ainsi à l'abri de ceux qu'il considérait comme des hyènes autour d'une carcasse. Il prit la parole à son tour :
-Pour une fois, nous sommes d'accord, Potter. Laissez-nous donc reprendre notre souffle, et laissez donc Hermione un peu tranquille. N'oubliez pas qu'elle est la victime.
Cet aspect inconnu de Severus, si protecteur, ne laissa pas d'étonner les présents, qui se mirent à chuchoter entre eux tout en jetant des regards interrogateurs en direction de l'étrange couple. Enfin, étrange à leurs yeux.
Harry, qui avait ôté le sonorus, s'apprêtait à interroger ses amis quand Severus entraîna Hermione vers la sortie, annonçant clairement que les Aurors pourraient raconter toute l'histoire et qu'il raccompagnait Hermione chez elle afin qu'elle se repose.
Une fois à l'appartement, leur appartement maintenant, Severus emmena Hermione dans la salle de bains, la déshabilla pendant que la baignoire s'emplissait, se dévêtit à son tour et lui prit la main pour l'inviter à monter dans la baignoire avec lui. Il s'assit de manière à avoir Hermione devant lui, entre ses jambes écartées, et entreprit de la relaxer en la lavant doucement et en la massant. Ceci fait, ils se séchèrent, enfilèrent leur pyjama et se mirent au lit, enlacés, où ils s'endormirent dans le confort des bras de l'autre. Ils n'avaient échangé aucun mot.
Le silence était lourd des choses qu'ils avaient à se dire lorsqu'ils se levèrent le lendemain. Ils prirent un tardif petit déjeuner du bout des lèvres avant de s'installer sur le canapé du salon et de survivre à la première difficulté de leur vie de couple.
-Je crois que tu as des choses à me dire, Severus. Pour que notre couple marche, nous ne devons rien nous cacher. Je sais tout ce que tu as fait jusqu'à ta sortie d'Azkaban, tu as assez souvent fait la une des journaux pour cela, et j'apprécierais que tu complètes ce que je sais.
Severus savait cette conversation inévitable s'il voulait garder Hermione, et puis, ce n'est pas comme si elle ne soupçonnait rien. Elle était même la personne qui en savait le plus à part lui-même, si on ne prenait en considération que les personnes vivantes. Il entreprit donc de lui raconter sa triste vie post-Azkaban, ses relations mortes, en prison, ou ne voulant plus rien à voir avec lui, le manque d'argent, la maison décrépite, la faim et les « petits boulots » pas très nets pour survivre. Il s'agissait souvent de préparer des potions réglementées ou interdites, parfois de menacer un débiteur récalcitrant ou de se procurer un objet de magie noire. Frollo avait été son principal « employeur », il avait toujours quelque sombre mission à lui confier. Severus ne pouvait résister car l'autre en savait assez pour le renvoyer à Azkaban, et il préférait tout de même sa misérable vie à son séjour sur l'île-prison.
Durant son récit, Hermione lui montra sa compréhension et son soutien en l'enlaçant et en caressant doucement la main qu'il avait posée sur son genou à elle. Elle comprenait mieux cet attachement si fort qu'il avait pour elle, et qu'il lui restait encore à exprimer avec des mots. Elle avait l'impression d'être la seule bonne chose de sa vie, c'était un sentiment un peu déstabilisant, de tenir ainsi une telle place dans la vie d'un autre.
-Merci, Severus, de m'avoir dit tout cela. Cela veut dire beaucoup pour moi, et sur l'estime que tu as pour moi.
Le regard de Severus prit une qualité que Hermione lui avait parfois vue, une intensité, comme s'il voyait jusqu'au fond de son âme. Elle était perdue dans ces yeux.
-Hermione, j'éprouve beaucoup plus que de l'estime pour toi. Tu es unique, tu me comprends sans me juger, tu m'acceptes tel que je suis, et tu es si belle…Ce que j'essaie de dire, Hermione, c'est…que tu m'as rappelé ce que cela veut dire d'aimer.
Ce n'était pas exactement « je t'aime » mais cela le valait bien. Il était temps qu'elle prenne en compte l'effort de Severus de lui livrer ses secrets.
-Je suis heureuse de l'entendre, Severus. Car, tu vois, après le fiasco avec Ron, je pensais que j'étais destinée à mourir vieille fille, que je ne pourrais plus aimer, et voilà que tu es revenu dans ma vie, non pas comme mon professeur, mais comme mon ami, mon amant, comme l'homme que j'aime.
Si Severus savait comment faire, il aurait pleuré. Il regarda Hermione dans les yeux longtemps, nourrissant son esprit de l'amour qu'il y lisait, puis, sans prévenir, l'attira à lui et l'embrassa passionnément. Hermione répondit avec autant de passion à son baiser. La ferveur de leurs sentiments partagés et reconnus enfin se traduisit dans leurs gestes. Leur tenue était plutôt débraillée lorsqu'ils arrivèrent enfin au pied du lit. Là, ils reprirent leur souffle et se déshabillèrent un peu plus calmement. Severus tira sa chemise qui ne tenait plus à lui que par la ceinture de son pantalon, défit ses pantoufles et glissa son pantalon déjà ouvert le long de ses jambes. Hermione, elle, n'avait plus que sa jupe et sa culotte en travers des cuisses.
Une fois nus, ils reprirent leur baiser, et sans cesser de se caresser, s'allongèrent sur le lit. Tandis que leurs langues apprenaient les danses de salon, tantôt valsant, tantôt tanguant, et parfois rock'n'rollant, les mains réapprenaient la géographie : ici une colline, là un globe, et ailleurs un promontoire.
Mais Severus voulait vénérer le corps de sa compagne totalement, il extirpa donc sa langue de la bouche de sa partenaire et l'emmena explorer des contrées déjà connues, et toujours redécouvertes avec délice. Comme ce petit pic rosé au haut d'un monticule qui ne demandait qu'à être sucé, léché, mordillé. Et même traitement pour son jumeau. Cela provoquait en Hermione des réactions vocales ressemblant à Jane Birkin chantant avec Serge Gainsbourg(1). En plus fort. Elle-même tortillait ses cheveux noirs autour de ses doigts, et parfois descendait une main pour caresser ses épaules et sa nuque.
Puis la bouche de Severus prit le chemin de la zone considérée comme le centre de l'univers par Hermione dès lors qu'elle était un tantinet stimulée. Elle s'attarda un peu en route autour de la cavité au milieu du ventre de la jeune femme, avant d'atteindre son objectif. Les cris de Hermione n'eurent alors plus rien à voir avec les soupirs de Jane Birkin. Elle ne savait plus si elle devait agripper les draps ou les cheveux de son amant, qui la maintenait en contact avec le lit par deux mains fermement ancrées sur ses hanches.
Lorsqu'elle redescendit sur terre, elle vit au-dessus d'elle le visage satisfait de Severus. Elle allait le faire crier, tiens. Ou au moins gémir.
-A ton tour, dit-elle d'une voix rauque. Mets-toi sur le dos, je veux te sucer.
Il se demanda comment elle faisait pour faire réagir ses hormones comme s'il avait encore dix-sept ans. Il fit comme elle lui avait demandé, et regarda de ses yeux mi-clos son visage voyager sur son torse. Elle attrapait ses poils entre ses dents et tirait doucement dessus, elle fit de même avec ses tétons. Il était toujours silencieux. Elle descendit, il posa une main sur son épaisse chevelure, appréciant sa texture sur les extrémités sensibles de ses doigts. Elle arriva enfin à son centre de l'univers à lui. Elle le lécha sur toute sa longueur, puis l'avala aussi profondément que possible, avant de se retirer, puis de l'avaler, puis de se retirer, et ainsi de suite. De temps à autre, elle quittait le membre raide de son compagnon pour s'occuper de ses testicules, puis revenait au sexe de Severus. Il ne criait certes pas mais son approbation était sans équivoque.
-Oh, ma chérie, ne t'arrêtes pas, suce-moi bien, oui, comme ça… Oh, stop, arrête, sinon notre affaire s'arrête là !
Il la remit sur le dos et se plaça au-dessus d'elle. Il aurait bien apprécié de la prendre par-derrière, mais il voulait voir son visage pour cette première fois après qu'ils se furent dit leur amour. Il la pénétra, fit quelques mouvements, et l'embrassa sans cesser de bouger. Il aurait en fait voulu fusionner avec elle.
Ils ne purent profiter longtemps de leur bien-être post-coïtal. Le bruit de la cheminette dans la cheminée les ramena dans le salon. Sur le tapis se trouvait une enveloppe qui contenait un bon pour un week-end pour deux en thalassothérapie, cadeau des Lupin à Hermione et qui aurait dû lui être offert au cours de la soirée pour la remercier de ce qu'elle avait fait pour Remus. Ils durent ensuite se mettre en route pour le bureau des Aurors qu'ils avaient promis de visiter ce jour-même afin de raconter en détail les événements de la veille et clôturer le dossier.
Les Granger les attendaient sur le palier à leur retour. Ils n'avaient pris la peine de lire la Gazette du Sorcier que tardivement en ce dimanche et s'étaient précipités chez leur fille afin d'être rassurés sitôt que leurs yeux s'étaient posés sur la une. Severus et Hermione les firent entrer et leur livrèrent une version épurée des événements de la veille, et le vieux couple partit l'esprit tranquille, heureux de voir leur fille en une pièce et en de si bonnes mains. Diane Granger ne comprit jamais pourquoi elle n'avait pas trouvé sa montre magique dans la poche de son manteau la veille au soir.
La une du Wizarding Sun du week-end, ainsi que le compte-rendu de première main de Rita Skeeter, empoisonna la vie de nos tourtereaux qui durent faire face à un flux important de hiboux plus ou moins amicaux (quelques beuglantes leur valurent des remarques des voisins), de visiteurs plus ou moins compréhensifs. Severus passait tantôt pour un héros romantique et incompris, tantôt pour un vieux pervers qui se nourrissait de chair fraîche. Hermione était considérée soit comme une héroïne de conte de fée sauvée par le Prince pas tout à fait charmant, soit comme une oie blanche qui allait se faire plumer par un mangemort. Ils résolurent de serrer les dents jusqu'à ce que l'agitation retombe. Ils avaient vu Harry passer par là dès l'âge de quatorze et il avait survécu, ils devaient pouvoir en faire autant.
Parlant de Harry, dès le lundi il envoya un hibou à Hermione pour lui demander de la rencontrer. Elle l'informa qu'elle se rendrait chez lui jeudi en fin de journée.
-Bonsoir, Harry, dit Hermione en arrivant dans le séjour des Potter par le réseau de cheminette.
-Bonsoir, Hermione. Viens dans le salon, nous y serons tranquilles.
Une fois installés, Harry reprit :
-Raconte-moi, Hermione, comment tu en es arrivée à être avec Snape. Je comprends un peu mieux depuis que je l'ai vu se comporter de manière si protectrice avec toi. Jamais personne ne l'avait vu agir ainsi d'après Remus et McGonagall. Mais tout de même, il est loin d'être un homme plaisant. S'il te plaît, Hermione, explique-moi.
Harry savait que cette conversation avec son amie serait désagréable pour lui, sa haine pour son ancien professeur s'était un peu adoucie avec le temps, mais ne demandait qu'un prétexte pour refaire surface. Il écouta cependant Hermione avec attention lorsqu'elle lui raconta comment tout était arrivé, depuis sa recherche d'emploi, leurs conversations, leurs week-ends ensemble, jusqu'à la présentation à ses parents. « Oh, là, c'est sérieux si elle l'a présenté à ses parents. »
-Il est heureux que Severus ait été là lorsque cet homme m'a enlevée pour t'attirer dans un piège.
-A ce propos, je n'ai pas compris pourquoi il s'en est pris à toi et pas à Ginny.
-Sans doute parce que Ginny est restée très entourée pendant toute la soirée, et qu'elle a six frères. Je crois que n'importe quel autre invité aurait fait l'affaire pour cet homme, sauf Severus évidement. Il voulait juste être sûr que tu te précipiterais dans le piège. Il a oublié de prendre en considération le fait que tu n'es plus un gamin.
Et ses erreurs de gamin avait tant coûté à Harry, à commencer par son parrain Sirius.
-Tu sais, tu seras toujours mon amie, Hermione. Mais ne me demande pas d'aimer ton…ami. Je vais essayer de le tolérer, je le fais pour toi, mais ne me demande pas plus.
-Harry, si tu savais ce que cela signifie pour moi ce que tu viens de dire !
Les deux amis s'enlacèrent, reconnaissants d'être encore de ce monde et ensemble. Puis Hermione se détacha de Harry, et regagna son logis où l'attendait l'homme de sa vie.
(1)je suppose que tout le monde voit de quelle chanson il s'agit, mais pour éclairer votre lanterne, au cas où, il s'agit de je t'aime, moi non plus
Merci à vous qui avez suivi cette fic. Ceci était le dernier chapitre, il y aura un épilogue ensuite et « the end ». J'espère simplement vous avoir fait passer un bon moment.
