Chapitre 20 : Bonus, le Loup et le Boxeur

.

Petites indications : Le bonus sur Rémus couvre l'année 1981 et celui sur Dudley à lieu durant l'année 1985

.

.

.


Le Loup


.

CRAK.

Rémus observa les débris du saladier avec un regard fou.

Il était fou.

Fou de colère et de douleur.

Fou de chagrin…

Rémus se laissa glisser contre le mur avant de finir assis par terre. Il serra ses genoux contre son torse avant de laisser ses larmes coulées.

Il avait 21 ans et il était seul. Si seul…

On ne lui faisait pas confiance. Plus personne ne lui faisait confiance !

Même eux…

Même ceux qui avaient juré qu'ils seraient toujours ensembles…

Même les Maraudeurs…

Cela durait depuis un certain moment. La dernière gaffe de Peter lui avait permit d'apprendre qu'il y avait eut plusieurs réunions de l'Ordre auxquelles il n'avait pas été convié.

Et ca faisait mal !

Si mal…

Penser que ses… « amis » le prenaient pour un traître… Cela le révoltait !

Sa mère avait raison. Les anglais ne l'accepteraient jamais. Même Dumbledore, qui avait prit tant de risques pour lui offrir une place à Poudlard. Même ceux qui le connaissaient le mieux ne l'acceptaient pas.

Ils avaient peur.

Ils avaient tous peur de lui !

Rémus laissa échapper un rire jaune. Comme s'il ne se terrifiait pas déjà lui-même…

« Laisse tomber cette société qui te hait ! Viens avec moi mon fils ! »

Oh, comme sa mère avait eut raison. Il aurait dut l'écouter ! Il aurait dut partir avec elle, refaire sa vie dans le monde moldu, quelque part en Islande…

Espérance Lupin née Howell était partie juste après l'assassinat de Lyall. Avec la mort du père de Rémus, la moldue n'était plus en sécurité en Angleterre. Elle était partie tandis que Rémus restait. Il avait 19 ans et rêvait de venger son père…

Quel abruti.

Lorsque Rémus se releva, la nuit était déjà tombée depuis longtemps. Puisque même Sirius était certain qu'il était un mangemort infiltré, il ne servait plus à rien que Rémus reste pour aider l'Ordre. Il n'allait pas se faire tuer pour des gens que ne lui faisait pas confiance.

Le Lycanthrope ouvrit sa vieille malle d'école d'un grand coup de pied. Il la vida de ses anciens manuels avant de fourrer dedans tous ses habits, son linge de toilettes, ses torchons, ses draps, ses couvertures… Rémus dut s'assoir sur la malle pour réussir à la fermer.

Il sortit ensuite un coffre et une deuxième malle, plus petite de ses placards. Il mis dans le coffre sa vaisselles, les quelques bibelots de décorations qu'il avait et la totalité de ses meubles après les avoir réduits. Sa grande collection de livres finie, elle, dans la petite malle.

Lorsque la frénésie de rangement de Rémus retomba, son appartement était entièrement vide. Comme lorsqu'il l'avait loué. Plus rien. Vide.

Et l'aube commençait à poindre à l'horizon.

Le jeune Lupin réduisit et allégea la malle de vêtements et le coffre avant de les fourrer dans sa poche. Il empoigna la malle de livres avant de quitter son appartement. Les livres n'aimaient vraiment pas être victimes de sortilèges d'allègement ou de volume.

Le sorcier arriva rapidement à Gringott. Il salua les Gobelins avant de demander à parler avec son gestionnaire.

Rémus vida son coffre personnel ainsi que le coffre de ses parents. Espérance avait ses propres comptes dans le monde moldu et elle refusait d'utiliser l'argent sorcier depuis la mort de Lyall. Il fit également convertir une partie de son argent en monnaie moldue.

Rémus loua une chouette postale qui alla livrer le mois de loyer que Rémus devait à son logeur pour le mois entamé. Après quoi Rémus Lupin franchit la barrière du Chandron Baveur et disparut dans la foule moldue.

On était le 6 mai 1981 et ce fut la dernière fois que l'on vit Rémus Lupin en Grande Bretagne.

.

.

.

- Bonjour Mr Howell !

Rémus salua sa voisine avec un sourire. La vieille dame était tout à fait charmante même si elle persistait à le trouver trop maigre et donc à lui offrir très régulièrement des petits plats.

Depuis son arrivée en France, deux mois plus tôt, la colère de Rémus s'était apaisée. Il avait bien trop de choses à gérer en même temps pour y penser. Entre les dossiers à suivre, la recherches de logements, la queue à la préfecture pour les différents papiers, la recherche de travail… Rémus était exténué et ne songeait qu'à dormir.

Que les anglais se démerdent tous seuls, il avait déjà bien suffisamment à faire ici !

Rémus avait quitté l'Angleterre sur un coup de tête. Sa malle de livres sous le bras, il avait marché jusqu'à l'ambassade française où il avait entreprit les démarches pour vivre en France.

Être Sang-mêlé donnait à Rémus l'énorme avantage d'exister dans les deux mondes. Chez les sorciers il était Rémus Lupin, et chez les moldus, il était Rémus Howell.

C'était une chose qu'il n'avait jamais dit aux Maraudeurs. Sa mère le lui avait interdit. Et Madame Lupin pouvait être très, très effrayante lorsqu'elle le voulait !

Aujourd'hui le sorcier continuait de remercier sa mère pour ses précautions.

C'est en tant que Rémus Lyall Howell que le lycanthrope s'était installé dans la petite ville d'Arentième dans le Nord-Pas-de-Calais.

Rémus avait acheté une petite maison à deux étages à la bordure de la ville. Quasiment toutes ses économies y étaient passées. La maison tenait plus de la passoire thermique qu'autre chose, mais le lycanthrope s'en moquait. Il était bien chez lui. Et puis entre sa nature et sa magie, il passerait bien l'hiver lorsque celui-ci viendrait.

Il avait également acheté une cage de fauve à un cirque de passage. Lunard n'aimait pas la cage mais Rémus n'avait pas le choix. Il ne voulait pas être découvert ou pire, blesser quelqu'un en sortant.

Le jeune homme avait trouvé un boulot à mi-temps dans une librairie de la ville et il profitait de son temps libre pour préparer un diplôme moldu.

La surcharge de travail que représentait ce double emploi du temps obligeait Rémus à se concentrer sur le présent et à se détacher lentement de sa rancœur envers ses anciens amis.

Oui, vivre chez les moldus en France était un baume sur ses blessures. Il avait été accueilli avec curiosité, ce n'était pas tous les jours qu'un anglais s'installait en ville, mais avec bienveillance. Il se sentait bien plus apaisé maintenant.

- Rémus ! La commande vient d'arriver ! Ramène tes fesses pour m'aider à décharger !

- Oui Madame Blanchard !

.

.

.

Rémus se releva en gémissant doucement. Il avait maaaal...

Le sorcier s'assit sans guère se soucier de sa nudité. De toute façon, il finissait nu à chaque Pleine Lune.

Rémus se releva en grommelant. Il avait mal partout. On aurait dit un petit vieux !

C'était étrange. Il n'avait pas mal. Enfin, si , mais c'était pas comme d'habitude. Il avait mal physiquement, mais pas mentalement. Comme si cette fois, le Loup était apaisé, si Lunard n'avait pas lutté lorsque l'humain avait reprit ses droits. Ce n'était pas norm…

Rémus hoqueta de terreur. La porte de la cage était défoncée et pire encore… la porte de son garage était entrebâillée !

Merde, merde, merde, merde…

Il était sorti !

Lunard était sorti !

Oh par merlin qu'avait-il fait ?!

Rémus enfila à la va-vite la robe de chambre qu'il avait entreposé à l'extérieur de la cage avant de bondir aller fermer la porte du garage. Il fila ensuite à l'étage prendre une douche rapide et engloutir deux tartines.

Rémus marchait vers son lieu de travail d'un pas vif. Il s'arrêta acheter les journaux du jour au bureau de tabac.

Tandis que le sorcier feuilletait le journal, le soulagement l'envahit. Il n'y avait eut aucun crime horrible causé par un animal sauvage cette nuit.

Mais peut-être que le corps allait être retrouvé plus tard… Rémus se retint de gémir de désespoir. Il ne voyait qu'une seule raison pour que le Loup soit si calme.

Il avait tué.

Il avait apaisé ses instincts meurtriers.

C'était la seule solution pour que Lunard soit si tranquille…

Et cette idée rendait malade Rémus.

Bon sang, mais qu'avait il fait cette nuit ?!

.

.

.

La louve blanche observait la Lune en silence. Elle savait que les membres de la meute commençait à s'impatienter. Ils voulaient chanter !

Mais ils n'étaient pas tous là. Il manquait le Bêta.

La première fois que le loup solitaire avait rencontré la Meute, lui et l'Alpha avait manqué de s'écharper.

La seconde fois l'Alpha et le Solitaire avait prit le temps de communiquer. Le Solitaire était fort. Il pouvait devenir l'Alpha. Mais il ne voulait pas être alpha. Du coup il était devenu Bêta. Il était aussi fort que l'Alpha. Les autres n'avaient pas contesté l'autorité du nouveau.

Depuis le Solitaire courrait avec la meute. Il n'était plus seul, il était le Bêta de la Meute.

Un mouvement fit se redresser la louve blanche. Son bêta était là. Le grand Loup Gris sauta auprès de son Alpha et frotta doucement sa tête contre l'épaule de la Louve.

Celle-ci le repoussa gentiment avant de se mettre à courir, sa meute lui emboîtant le pas. Les loup-garous coururent jusqu'à une clairière où l'Alpha stoppa net.

La louve blanche leva sa tête vers la Déesse et chanta. Chanta sa joie d'être là, sous la douce lueur de la Mère Lune, chanta son plaisir de galoper avec sa meute, sa famille, dans la nuit.

Et bientôt la voix du Béta se mêla à la sienne tandis que le reste de la meute chantait en canon.

.

.

.

Rémus avançait d'un pas vif emmitouflé dans son grand manteau d'hiver. Cela faisait six mois qu'il était en France. Et cela faisait quatre mois que Lunard se faisait la belle chaque Pleine Lune.

Au début Rémus s'était fais un sang d'encre mais il avait rapidement eut des flashs, comme si Lunard l'autorisait à savoir ce qui s'était passé.

Rémus avait découvert avec soulagement qu'il n'avait tué personne, avec peur qu'il y avait toute une meute de lycanthropes dans la région et avec surprise qu'il était devenu le Bêta de la meute…

Depuis, une trêve fragile s'était établie entre les deux moitiés d'un même être. Rémus laissait la porte ouverte avant ses transformations et Lunard n'attaquait personne. Le Loup avait trouvé sa place. Il n'avait plus besoin de se combattre lui-même. Il avait enfin une vrai meute avec qui il pouvait jouer, courir, chasser…

Rémus avait été malade en apprenant que la meute avait chassé, tué et mangé deux daims. Il avait encore le goût du sang dans la bouche lorsqu'il s'était retransformé ! Et c'était parfaitement dégueulasse !

Rémus était certain de Lunard avait fait exprès et que le Loup se foutait de sa gueule en plus ! Après cette nuit là, le sorcier avait banni la viande de son menu pendant une longue semaine.

Rémus poussa la porte du bâtiment avec soulagement. On avait beau être juste en octobre, il faisait un froid de canard !

- Bonsoir, je viens voir le Commissaire Laurence.

Le policier indiqua le bureau du commissaire à Rémus.

Six mois qu'il était en France et il parvenait déjà à se faire remarquer ! En même temps, il allait pas laisser sa charmante voisine se faire descendre par un gamin stupide qui avait eut l'idée désespérée de braquer la supérette. La drogue était une maîtresse bien exigeante…

Tandis que le môme pointait son arme sur les clients, en hurlant qu'il voulait la caisse, Rémus lui avait jeté à la tête la première chose qui lui passait sous la main, soit une bouteille de Bordeaux de 1968.

La bouteille avait explosée sur le crane du gamin, le mettant KO. Rémus avait vérifié que l'agresseur était bien vivant avant d'appeler la police.

Le Commissaire qui apparemment n'avait pas d'affaires plus urgentes que ce petit braquage loupé avait demandé à Rémus de passer au poste pour faire sa déposition.

Le sorcier frappa à la porte du bureau.

- Entrez !

Rémus poussa la porte et entra avant de se statufier. L'odeur de l'Alpha était partout dans la pièce. Son regard balaya la pièce. Il n'y avait que le Commissaire d'une grande élégance dans son costume assis à son bureau. Pas d'Alpha.

- Mr Howell.

- Commissaire.

Rémus s'assit face à l'Homme. Ils parlèrent un peu du braquage avorté avant de le policier ne replonge dans ses rapports.

- Bonsoir Commissaire !

Rémus tressailli en entendant la voix aiguë et Lunard sursauta en sentant l'odeur de l'Alpha le frapper de plein fouet. Elle était là ! Et elle était accompagnée par une autre femme.

- Avril ! Qu'est-ce que vous fichez là ?

- C'est à propos de…

- Stop Avril ! Je ne veux pas écouter vos bêtises ! Marlène, Mr Howell vous attends pour faire sa déposition.

Rémus détailla les deux femmes qui se tenaient débout derrière lui. Il y avait une rouquine aux cheveux frisés, en jean et veste de cuir avec un casque rose pastel sous le bras. L'autre était une femme blonde en robe et talons avec un air particulièrement niais.

- Venez Mr Howell.

La femme s'installa à son petit bureau et installa une feuille dans la machine à écrire. Rémus la suivit plus lentement tandis que derrière lui le Commissaire débattait face à la dénommée Avril.

L'Alpha c'était elle. La secrétaire. La potiche blonde qui aurait bien sa place dans les magazines de mode comme mannequin.

Lunard ne comprenait pas pourquoi l'Alpha faisait semblant d'être si bête. L'Alpha n'était pas bête. Sinon elle ne serait pas l'Alpha…

Le Loup était perturbé et cela perturbait Rémus… Presque autant que le décolleté de son interlocutrice.

.

.

.

DING DONG.

Lorsque Rémus ouvrit la porte, il ne fut qu'à moitié surprit de voir la secrétaire nunuche du Commissaire sur le pas de sa porte.

La femme, toujours aussi blonde et toujours aussi maquillée avait baissé son masque de potiche. Rémus voyait la lueur calculatrice dans ses yeux et son sourire légèrement sournois.

Lunard s'agita dans son esprit. Là, il reconnaissait l'Alpha.

- Bonsoir Mr Howell… Je crois qu'il serait de bon ton que nous discutions sur divers sujets…

Rémus aurait pu nier et refermer sa porte.

Il aurait pu.

Mais il ne le fit pas.

La femme était l'Alpha et même en étant humain, il savait qu'elle était l'Alpha, son Alpha… Et un alpha protège et guide. Malène n'était en aucun cas une menace.

.

.

.

Rémus avait fait la connaissance du reste de la Meute avec un rien d'inquiétude.

Mais rapidement il s'était détendu et avait fait la rencontre de ses compagnons avec plaisir. La Meute était petite. Sept membres à peine.

Il y avait le couple Jourdeuil, dont l'époux, Robert était Rédacteur en chef à la Voix du Nord, le jeune Emile Lampion qui rêvait d'être inspecteur de police, les faux jumeaux Thibaut et Amandine Poireau, Marlène et lui.

Une toute petite meute qui ressemblait étrangement à une famille.

Il avait également demandé à son Alpha pourquoi elle se faisait passé pour une telle… blonde. Sa réponse, bien qu'extrêmement logique l'avait étonné.

« Qui suspecterait la joli et très stupide secrétaire de se transformer à chaque lune ronde ? Et puis comme ça, je suis au courant de tout ce qui se passe !

- Et tu ne veux pas un peu de reconnaissance ?

- Non. Je veux juste pouvoir protéger ma famille. Si je dois passée pour la plus stupide des femmes pour cela, ce n'est pas grave.

- Ah…

- Et puis l'expression du commissaire est si drôle. »

Espérence avait été ravie des lettres de son fils qui lui annonçait qu'il avait, enfin, trouvé un équilibre avec son loup.

Rémus avait rapidement comprit que les autres étaient des lycanthropes moldus. Ils n'avaient absolument pas réagis lorsqu'il avait fais des sous-entendus sur le monde magique. Une meute moldue… Après tout pourquoi pas.

Le dilemme du jeune Lupin était désormais le suivant : devait-il parler du monde magique à la meute ?

La question relativement simple en apparence cachait divers problèmes.

Comment allait réagir la meute à cette découverte ?

Cela n'allait-il pas lui créer des problèmes avec les sorciers français ?

La longue lettre de sa mère mit fin aux doutes de Rémus. Des moldus qui se transformaient en loups à chaque pleine lune avaient déjà un pied dans le monde magique. Et puis vu l'activité des sorciers français dans le nord, ce n'étaient pas eux qui allaient l'embêter !

Rémus attrapa son téléphone et composa le numéro.

- Allo ?

- Bonsoir Marlène… Je crois qu'il serait de bon ton que nous discutions sur divers sujets…

.

.


Le Boxer


.

- Ce n'est pas normal !

- De quoi ?

- Dudley a des dons de voyances et est capable de faire des potions MAGIQUES !

Alice haussa un sourcil devant l'apparente agitation de Severus.

- Ca veux juste dire que c'est un sorcier.

- Mon fils n'a jamais eut le moindre incident magique contrairement à Hermione ou aux jumeaux fit Pétunia en servant une tasse de thé à ses invités.

La propriétaire du Black Bee avait invité la marraine d'Harry à venir prendre un thé. La veuve Longdubat revenait d'un énième séjour au Danemark où elle était à la poursuite de ses souvenirs et la grande blonde voulait en savoir plus.

Les deux amies étaient entrain de regarder Neville qui, du haut de ses six ans essayait d'apprendre quelques mots de Danois à Harry, lorsque Severus en jean et T-shirt avait sonné à la porte.

- Je suis passé au Ministère voir le Registre. Dudley n'y apparaît pas ! C'est à ne rien y comprendre !

Cette fois Alice parut surprise. Les registres du Ministère étaient du puissants artefacts créer par Merlin lui-même. Ces ouvrages répertoriaient tous les sorciers nés sur le sol britannique. C'était une liste infinie de noms et de date. Fallait être vraiment, vraiment motivé pour fouillé là dedans !

-Effectivement c'est étrange…

Voyant que Pétunia ne comprenait rien à la conversation Severus lui expliqua ce qu'était les fameux registres et comment ils fonctionnaient. Alice pendant ce temps songeant à la vieille guérisseuse qu'elle avait rencontré peu de temps avant, durant son voyage.

- J'ai peut-être une solution… déclara Alice.

.

.

.

Marc observa le paysage avec ravissement. Les Iles Féroé offraient vraiment un paysage magnifiques !

- C'est par ici !

Marc se détourna à regret du paysage et emboîta le pas au trio de tête. Alice menait les époux Granger et Dudley chez la vieille Aaricia, une harpie aussi acariâtre que douée en médecine.

La mère de Neville traîna ses amis à travers les sortilèges repousse-moldu tandis que Dudley avançait sans problème, le sortilège glissant sur sa peau comme de l'eau sur les plumes d'un canard.

Une fois tous rassemblés devant la porte de la maison de pierre Alice frappa à la porte.

- Ya personne !

- Aaricia ! C'est Alice Grimwalis ! S'exclama la jeune femme en frappant contre le panneau de bois.

La porte grinça tandis qu'une tête toute ridée encadrée de cheveux blanc comme neige apparaissait dans l'embrasure.

-Qu'est-ce tu veux enfant ?

- J'ai besoin de ton savoir médical.

La porte s'ouvrit en grand. Alice y entra suivie rapidement par les Grangers.

Aaricia était une harpie. Une créature magique qui pouvait être assimilé à un hybride de femme et d'oiseau. La vieille dame avait de grands yeux jaunes comme ceux des aigles et lorsqu'elle se déplaçait ses serres cliquetaient contre le sol.

- C'est pour qui ?

- Le petit dit Alice en poussant doucement Dudley en avant.

La harpie fit signe à l'enfant d'avancer. Lorsqu'il fut proche elle se pencha en avant, observant le blondinet sous toute les coutures.

Elle le fit se tourner, lever les bras, sautiller sur place avant de faire courir sur sa poitrine ses mains illuminées de magie.

- Il y a des poussins dans le jardin. Tu veux allé les voir ?

Dudley hocha vivement de la tête. Il voulait bien quitter la maison. La vieille dame lui faisait peur !

Une fois l'enfant sorti dans le jardin, la vieille harpie se tourna vers les parents.

- L'enfant n'est pas ton fils déclara t'elle en parlant à Marc.

- Non.

La question était rhétorique mais Marc confirma tout de même.

- As-tu été battue par le géniteur de l'Enfant ?

Aaricia connaissait le tact, oui, mais en théorie.

Pétunia frissonna. Comment la dame savait-elle que…

- Oui. Murmura doucement la blonde tandis que Marc lui serrai la main en soutient.

Aaricia soupira. L'enfant blond n'était malheureusement pas le premier cas qu'elle croisait. Elle avait déjà vu des enfants comme lui… des enfants ayant eut une petite enfance, voire une existence prénatale difficile et violente.

- Savez-vous comment fonctionne la magie des Sorciers ?

- Non.

Au moins la réponse était franche. La harpie sortie un parchemin de son bazar ainsi qu'une plume.

Elle s'attela ensuite à faire le schéma d'un corps humain.

- C'est les sorciers, la magie est produite par le Noyaux magique. Ici. Déclara la harpie en traçant une gros rond dans la poitrine de son bonhomme.

- La magie produite doit ensuite être utilisée. Pour cela, elle passe dans des canaux pour irriter tous le corps dont notamment la tête pour toutes les magies de l'esprit et dans les mains. Continua la vieille dame en rajoutant des traits sur son schéma.

- Chez les bébés ou les fœtus les canaux de Pouvoir sont très, très, très fragiles. Ils se brisent facilement. Chez ton fils, ils sont en miettes. Je pense que tu comprends pourquoi. Et cela ne se réparent pas. Ni avec le temps, ni avec une opération. Ton fils est un sorcier. Il a un noyau magique actif. Il ne peut cependant pas avoir accès à sa magie.

- Comme les Cracmols dit Alice

BOMK !

-Aie ! Mais ca va pas ! cria Alice en se frottant le haut du crane.

La vieille Harpie rangea sa canne en grommelant.

- Stupide enfant ! Les Cracmols ont un noyaux magique, certes, mais il est inactif ! Il faut un apport de sang neuf pour que le noyau des enfants de Cracmols se réactive. L'enfant blond a un noyaux actif ! Il fait parti de ceux qu'on nomme les « sorciers cachés », des sorciers qui n'ont pas accès à leur magie.

- Connais pas.

- Normal. C'est un terme américain. Pour les européens, Cracmols et Sorciers Cachés sont mis dans le même sac. Quasiment un tiers des « cracmols » européens sont en réalités des sorciers cachés.

- Et pour Dudley, cela signifie quoi ? demanda Pétunia.

- L'Enfant est un sorcier. Il produit de la magie. Ses visions est le moyen que sa magie a trouvé pour se manifester. Ses enfants, que leur mère soit une sang-pure, une moldue ou une cracmol, seront des sorciers. Il peut faire de la magie passive. Potion, vol en tapis volant ou balais, vision des créatures magiques et inefficacité de tous les sortilèges visant les moldus.

Un petit silence plana sur le groupe avant que la vieille harpie ne les mette à la porte. Elle vivait en ermite pour une bonne raison. Elle n'aimait pas les visites !

.

.

.

Marc observait son fils avec un rien de tristesse. Le géniteur de Dudley avait privé son fils de la possibilité d'être un vrai sorcier. Il avait privé son fils de quelque chose d'exceptionnel…

- Il pourrait faire un bon Potioniste.

- Pardon ?

- Je disais que Dudley pourrait faire un bon Potioniste, voire être un Maître des Potions. Il a un don !

- Personne ne voudra prendre un moldu en apprentissage fit tristement Marc.

- Je suis un Maître des Potions… Et je n'ai pas d'apprenti.

- Tu es Prof à Poudlard.

- Les cours par correspondance, ça existe… Sa maîtrise sera juste plus longue…

- Tu ferais vraiment ca pour Dudley ?

- S'il est volontaire et qu'il travaille, je ne vois pas pourquoi je refuserai…

- On lui proposera plus tard… Huit ans, c'est un peu jeune pour prendre une telle décision…

.

.

.