Un an. Un an jour pour jour que je postais le chapitre précédent. J'ai mes raisons pour cette longue absence. Désormais, je vais me cantonner à un format de chapitre d'environs 5000 mots et un rythme de parution irrégulier. (Normalement, moins d'un an entre chaque chapitre). Et vu que ça fait un bail, j'ai prévu un résumé des chapitres précédents.

Résumé des chapitres précédents :

Les Potter entrent en troisième année. Remus et Hagrid intègrent le corps professoral. Le lycanthrope cherche à parler avec Severus mais celui-ci le fuit comme la peste.

Les jumelle Carrow intègrent Poudlard, l'une à Griffondor où elle est rejetée par la quasi-totalité des élèves. Neville s'engueule avec Svetlana à ce propos, tout comme Percy et Olivier. Le préfet en Chef s'inquiète à propos de périodes d'absences qu'il subit sans que personne ne s'en rende compte depuis son voyage en Égypte.

Du coté moldu, Petunia s'inquiète pour les finances du Black Bee et Dudley s'interroge sur son géniteur.

Le premier cours de Hagrid avec les Quatrième années tournent au désastre lorsque Buck attaquant un élève (Urquhart) blèsse Draconis. La professeur de Runes est ravi des connaissances de Harry. Ron s'ennuie à mourir en Divination, lancant une partie de Kems intermaison. Harry a son premier cours de Défense avec Lupin et affronte un Epouvantar-Détraqueur. Hermione demande à McGonagall de lui apprendre à devenir Animagus. Celle-ci accepte et lui dit qu'elles commenceront début octobre. Harry rejoint les cinquièmes années en Runes pour préparer ses BUSES

Du coté de Londres, Dudley décide d'aller explorer son passé.

Loin de l'Angleterre, Harmony étudie les Mages Elementaires à Hawai sous la direction de Ra's al Gul, un vieux seigneur Liche.


Chapitre 56 : Le début de la fin

Neville, le visage pale comme la mort fixait sans vraiment la voir la première page du journal. Le brouhaha inquiet du Grand Hall lui parvenait que difficilement, comme si sa tête était enveloppée dans du coton. Son regard horrifié ne parvenait pas à lâcher la photo ricanante sur la couverture de la Gazette des Sorciers.

Un long et violent frisson lui traversa l'échine alors qu'il avait l'impression que son cœur cherchait à sortir de sa poitrine. Alors qu'il entendait les échos d'un rire complètement fou, son regard était envahis par le visage de la photo.

- NEVILLE !

Le cri dans ses oreilles et les deux mains sur ses épaules qui lui infligèrent une violente secousse, fit décrocher l'attention du sorcier du journal. Le visage inquiet de Dennis envahis son champs de vision. Son ami devait lui parler, ses lèvres bougeaient. Cependant Neville ne parvenait pas entendre ce qu'il lui disait. Tout était flou, brouillé. Les sons se noyaient dans un brouhaha diffus et incompréhensible alors que les images se diluaient les unes dans les autres.

Spectateur impuissant d'un spectacle chaotique, Neville senti que son ami de toujours le forçait à se lever et le traînait/poussait vers la sortie de la Grande Salle.

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Poppy Pomfresh tendis silencieusement une grande tasse de chocolat chaud au jeune Griffondor assis dans le lit d'hôpital et une seconde plus petite à son beau-père installer sur une chaise au coté du malade.

- Il a besoin de repos, rappela-t-elle avant de tirer les paravents, laissant un peu d'intimité à la famille.

Lorsque le jeune Dennis Crivey lui avait apporté l'héritier Longdubas en pleine crise de panique, l'infirmière avait prit le jeune patient en main avant d'envoyer un elfe prévenir Severus. Le lien entre les deux n'était pas connu de beaucoup, juste d'une partie de l'administration et de quelques élèves, des amis de Neville.

Travaillant dans une école de jeunes sorciers ne maîtrisant pas encore leurs pouvoirs, Poppy en avait vu passé des blessés étranges, bizarre ou graves, des potions ayant mal tournées, des match de quidditchs quelques soit les maisons adversaires, les métamorphoses ou sortilèges ratés. Elle avait même du gérer le jeune lupin et sa lycanthropie au début de sa carrière…

Les crises d'angoisses, elle en avait également vu passé pas mal et pour son plus grand malheur, c'était là qu'elle pouvait le moins agir. Les problèmes liés à l'esprit ou aux émotions étaient finalement très peu connu des sorciers et les méthodes pour les soigner quasiment inexistantes. Dans ce cas, elle ne pouvait que tenter de rassurer l'élève, l'isoler de ses camarades le temps qu'il se reprenne et contacter la famille si nécessaire.

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Severus marchant d'un pas vif, quitta le parc de Poudlard et transplana. En voyant les journaux ce matin, il avait annoncé qu'il prenait sa journée et Albus n'avait même pas pensé protester. Le potioniste s'était occupé de rassurer Neville, lui assurant qu'il allait mettre Alice et Sarah en sécurité.

Arrivant sur les rives de la petite rivière traversant Carbone-les-Mines, Severus se lança un rapide sort de désillusion et fonça à grand pas vers sa demeure. Le quartier n'avait que très peu changé depuis son enfance. C'était les mêmes rues pavées, les mêmes réverbères cassés, les mêmes usines désaffectées et les mêmes vieilles maisons dégradées. Cependant, l'intérieur du Impasse du Tisseur avait grandement évolué. Mis a part les murs extérieurs, tout avait été changé, y compris l'agencement des pièces. La magie permettait des choses merveilleuses. Le potioniste se plaça au centre de sa demeure et commença la longue et complexe incantation du sortilège du Fidelas.

Alice sursauta et brandis sa baguette en direction de sa porte d'entrée. Voyant le visage de son époux, elle se crispa un peu plus.

- Quel est le nom de la marraine de Sarah ?

- Pétunia Granger née Evans, mère biologique de Dudley Evans-Granger et mère adoptive de Hermione Grager et Harry et Léo Potter.

Alice sourira de soulagement et baissant sa baguette, alla embrasser Severus. Celui-ci lui rendis son baiser en la serrant dans ses bras.

- Comment vas-tu ?

- J'ai peur. Je suis terrifiée. J'angoisse à l'idée qu'elle revienne ou qu'elle s'en prenne à mes enfants ou à toi ou bien à tout mes amis.

- J'aimerais pouvoir te dire que cela n'arrivera pas, mais je ne peu pas. Elle est pire qu'un chien enragé et son époux ou beau-frère ne valent pas mieux. Tu dois faire extrêmement attention.

- Je sais.

- J'ai placé ma maison d'enfance sous Fidelas. J'habite au 13 Impasse du Tisseur à Carbone-les-Mines.

Alice frémit en sentant la magie imprimer l'adresse dans son esprit.

- S'il y a le moindre problème tu vas la-bas. Il y a suffisamment de nourriture non-périssable pour tenir un siège et personne ne songera à te chercher là-bas.

Après tout la maison n'était pas reliée au réseau de cheminette et était au plein cœur d'un quartier moldu, jamais des Sang-purs n'auraient l'idée d'aller fouiller dans cette direction.

Alice acquiesça sans problème. Son propre appartement ne pouvait pas être mis sous Fidelas car il ne lui appartenait pas. La sorcière comptait dresser les barrières protectrices les plus puissantes qu'elle connaisse, mais cela ne vaudrait jamais un Fidelas… Les Potter avaient passé quasiment un an caché de Vous-Savez-Qui grâce à ce rituel. Le Mage Noir et ses fidèles avaient fait plusieurs passages par Godric Hollow sans jamais les trouver. Il avait fallu que leur Gardien ne les trahisse pour qu'ils soient retrouvés.

- Tu garderas un œil sur Neville.

- Promis.

- S'ils viennent… finir le travail…

- Je l'expédie immédiatement chez moi et je vous préviens, Augusta et toi.

Après tout, les barrières de la demeures ancestrale Longdubas étaient déjà tombées une fois et la vieille dame n'avait échappé à l'attaque uniquement parce qu'elle était avec Neville chez une de ses amies. Cette fois, elle n'aurait peut-être pas autant de chance, autant qu'elle vienne se réfugier dans le Fidelas elle aussi.

- Tu seras prudent ?

- Juré, répondit Severus en serrant sa femme dans ses bras.

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Draconis, assis dans le dortoir des filles de Serpentards de deuxième années, serrait dans ses bras sa petite sœur. Les nouvelles apportées par le journal avaient été un choc monstrueux pour les deux Malfoy. Tandis qu'il gérait une Héméra sous le choc, Draconis avait vu du coin de l'oeil Neville, l'air catatonique, être sorti de la salle par son ami Né de Moldu dont Draconis ne parvenait décidément pas à retenir le nom, non pas qu'il y accorde réellement d'importance, ce n'était qu'un Né de Moldu après tout. Quelques minutes après, c'était son parrain qui était sorti en trombe de la Grande Salle, certainement pour rejoindre Alice et leur fille.

Le Serpentard de Quatrième année avait guidé sa petite sœur dans ses dortoirs. Héméra lui avait accordé le droit de passage dans le dortoir des deuxièmes années avant de s'installer sur son lit en se bouinant contre son aîné.

- J'ai peur, marmonna Héméra tout bas.

Et Draconis la comprenait parfaitement. Héméra avait trouvé elle aussi les articles archivés de la Gazette du Sorcier qui étaient dans la bibliothèque familiale.

Aucun de leur parents ne parlait des années où le Mage Noir était en activité. Dès que le sujet arrivait sur la table, aussi bien Narcissa que Lucius faisaient glisser le sujet dans une autre direction, parfois de manière pas subtile du tout.

Draconis n'était pas stupide, il se doutait fortement que son père, voire sa mère avaient fait parti des Mangemorts, et pas à cause d'un Impérium, quoi qu'en dise les archives de la Gazette. Le problème était que si ses parents avaient été suffisamment fins pour éviter le pire, cela n'avait pas été le cas de toute la famille. Sa tante était une véritable fanatique sans le moindre scrupule. Si elle ne partageait pas une partie de son sang, Draconis dirait même qu'elle était complètement timbrée, un véritable chien enragé, lâché dans un jeu de quille par son maître qui s'amusait à la rendre encore plus timbrée. Mais elle était de son sang, alors Draconis disait juste, en son fort intérieur, qu'elle était accrochée à ses opinions et qu'elle les défendait de tout son être.

Sa capacité à se mentir à lui-même l'étonnerait toujours.

Dans tout les cas, jamais il ne la laisserait s'approcher de sa petite sœur adorée. Le risque qu'elle essaye de la convertir à sa religion – son obsession pour Vous-Savez-Qui, même après sa disparition ne pouvait pas être appelé autrement – était trop grand et jamais Draconis ne permettrait cela !

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Théodore observait le papier brûler avec un rien de satisfaction sadique. C'était ce qu'ils auraient du subir, ces deux enfoirés, lors de leurs arrestations. Après tout, ils avaient vendu leur propre sœur à un bâtard sans cœur juste pour augmenter le prestige familial et pour s'assurer son soutient chez les Mangemorts.

Le jeune serpentard au visage fin et aux court cheveux chatains-blonds n'avait aucun amour pour son sale vieux con de père. Celui-ci n'était qu'un vieux pervers violent. Theodore ne comptait plus les filles, parfois encore des adolescentes, qui avaient défilé dans les draps du vieux et parfois, souvent, d'après les cris, elles n'étaient pas franchement volontaires. Tout ce que pouvait faire Théodore pour « améliorer » les choses, c'était, lorsque son père avait fini et qu'il les jetait dans une ruelle sombre d'un coin moldu perdu, de les soigner, les rhabiller, effacer leur mémoire et s'assurer qu'elles ne soient pas enceintes. Malgré cela, l'adolescent se doutait bien qu'il devait avoir quelques demis-frères ou sœurs, demi-sang, quelques parts en Angleterre.

Le serpentard serait bien allé voir les Aurors, mais la seule fois où il l'avait fait, ceux-ci l'avait envoyé boulés, songeant sûrement que le fils d'un Mangemortne pouvait que mentir.

A ce moment là, il avait sept ans et venait de voir sa mère rendre son dernier soupirs sous les coup de son géniteur alors qu'il se cachait dans un placard. Personne ne l'avait cru chez les aurores, après tout il n'était qu'un « mioche » comme l'avait si bien dit le représentant des Forces de l'ordre dont les poches étaient lourdes d'or. Théodore gardait encore les traces du mécontentement de son père lorsqu'ils étaient rentrés à la maison après que Senior soit venu le chercher au bureau des Aurors. Sa jambe ne serait plus jamais droite.

Depuis des années maintenant, Théodore voulait une haine sans faille à ceux ayant permit la chute de son soleil, du centre de son univers, de sa mère. S'il ne pouvait pas encore se venger de son père, rien ne l'empêchait de punir ses oncles, les porcs ayant vendu leur sœur pour un peu plus de renommée. Après tout, ils étaient des fugitifs recherchés… et un accident était si vite arrivé.

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Caché dans l'ombre, Léo observait, inquiet, Théodore Nott, jeter toujours plus d'exemplaire de la Gazette du Sorcier dans les flammes. Ce qui s'était passé le soir d'Halloween n'était jamais arrivé dans leur première ligne temporelle. A force d'être trop confiant dans leurs plans, les jumeaux Potter avaient perdu leur emprise sur les évènements. Ils s'étaient fait surprendre par un changement drastique. Pourtant, à force de trifouiller avec le futur, ils auraient dut prévoir que les choses finiraient par dérailler et qu'ils se trouveraient face à un truc complément nouveau.

Et maintenant c'était la merde.

Entre Neville qui avait fait une crise de panique, les Malfoy qui étaient en PLS quelque part et Théodore qui semblait vouloir faire un autodafé de toutes les Gazettes lui tombant sous la main, Léo sentait que les choses allaient devenir corsée d'ici la fin de l'année. Comme si une année pénards à s'inquiéter de rien, était impossible dans cette Ecole !

Silencieusement Léo rejoignit son camarade de classe et s'installa à ses cotés, plongeant son regard dans les flammes de la cheminée. Si Théo voulait parler, il le ferait, sinon, il aurait au moins un soutient silencieux.

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ÉVASION A AZKABAN !

Harry hurla de rage, laissant sa magie jaillir hors de lui et tout détruire. Des lames d'énergies ravagèrent les meubles, déchiquetèrent les canapés, lacérèrent les murs de pierres et le parquet de bois. Des vents rageurs entraînèrent éclats de bois, lattes de parquet, bout de papier, lambeaux de tissus et morceaux de métal tordus dans un cyclone destructeur dont Harry était l'œil.

UN AUROR ASSASSINE

Comment ? Comment les choses avaient-elles pu leur échapper à ce point ?

Sirius n'avait jamais été a Azkaban et avait même été libéré de la prison de son esprit, Remus était revenu et Croutard n'était pas Pettigrew… C'était le rat. C'était forcément lui. C'était lui qui avait tué ce malheureux garde pour libérer les plus dangereux suivant de Voldemort.

ASSASSINS DE FRANCK LONGDUBAS

Pas étonnant que Neville oscille entre terreur profonde et haine viscérale. Les assassins de son père sont là, dehors, à l'affût de la moindre opportunité pour tuer à nouveau. Harry le comprenait et s'il s'écoutait, il partirait à la chasse aux chiens enragés et les abattraient sans le moindre scrupule. Et puis il appellerait Harmony et la laisserait jouer avec leurs cadavres. Après tout, la tarée consanguine ferait un très beau pantin et Voldy buguerait au moins une demie seconde en voyant sa suivante la plus fanatique dans le camps opposé.

DES DETRAQUEURS A POUDLARD

Alors que les gros titres de la Gazette, dansaient devant son regard, Harry laissa échapper un ricanement moqueur. Au moins un truc ne changeant pas, Fudge était toujours aussi con. Mettre des détraqueurs à Poudlard pour protéger « l'avenir de la société magique » comme l'avait si bien écrit Sketeer… Et si ces monstres décidaient plutôt d'attaquer ceux qu'ils devaient « protéger » ? Après tout, c'était comme ça que ça c'était passé dans sa première vie. Mais bon, normalement, les mangemorts en cavales n'avaient pas la connaissance de Poudlard qu'avait les Maraudeurs. Renter dans l'École pour assassiner des élèves et notamment lui-même, son jumeau ou Neville, leur serait beaucoup plus difficile. Voire, s'ils étaient chanceux, ce que Harry ne pensait vraiment pas être, impossible.

TROIS MANGEMORTS ASSOIFFÉS DE SANG EN LIBERTE !

Les débris tombèrent sur le sol avec fracas alors que la porte de la Salle sur Demande claquait derrière Harry. Plumes et papiers tourbillonnaient doucement vers le sol, dévoilant les visages ricanants des trois mangemorts.

BELLATRIX, RABASTAN ET RODOLFUS LESTRANGES EN CAVALE !

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Percy, assis sur le rebord d'une fenêtre du cinquième étage, observait le parc désert. La Lune, ronde et gigantesque était voilée par quelques nuages mais cela ne l'empêchait pas d'illuminer la scène quasiment comme en plein jour. Le préfet en chef avait déjà vu passé plusieurs chats de différents étudiants, un groupe de cervidés venant de la Foret Interdite et même une grosse bestiole, ressemblant un peu à un canidé.

Cela faisait trois jours que les Lestranges s'étaient évadés. Normalement, selon la déclaration ministériel, les Détraqueurs arriveraient à l'École le sur-lendemain. Aucun sorciers n'avaient vu les fugitifs mais apparemment, des moldus les auraient repérés aux alentours de Carlisle. C'était encore lointain, mais pour Percy, c'était évident, ils venaient à Poudlard.

Dans un registre beaucoup plus personnel et tout aussi inquiétant, le septième année roux avait remarqué une augmentation de ses rêves-souvenirs-cauchemards. C'était au final des scènes assez répétitives. Il y voyait de multiples inconnus, bien qu'il commence à retenir des visages, vêtus de blouses blanches et parlant, avec lui, de sciences moldues.

Jusqu'au mois de septembre, il n'avait jamais entendu parlé de physique nucléaire. Par Merlin, il ignorait même l'existence de l'atome ! Alors que maintenant, après plus de deux mois de rêves incessants… il commençait à maîtriser son sujet. Comme si ces rêves remplissaient son cerveaux de connaissances inconnues… De la même manière, il s'était réveillé plusieurs fois avec des noms de prises de judo ou des swing de golf en tête ou avec une envie de whisky. Moldu, le whisky. Du Cardhu d'au moins vingt ans d'age vieilli en fut de chêne…

Alors qu'il aimait pas l'alcool.

Ces rêves-Visions-cauchemars le changeaient, modifiaient qui il était, sa façon de penser et d'être. Et cela le terrifiait. Percy ne se sentait plus maître de lui même, il n'était plus au contrôle ni de son esprit, ni même de son corps. En effet ses absences, après s'être calmées avaient reprises avec violence.

Sa pire crise avait eu lieu le soir d'Halloween. Il n'avait aucun souvenir de ce qu'il avait bien pu faire de sa soirée. Olivier lui avait dit qu'il n'avait pas mit les pieds dans leur dortoir de la nuit, ses frères l'avaient croisés vers les cuisines, le professeur Snape l'avait vu passé dans les cachots avec pas mal de matériels de potionerie sous le bras. Lorsqu'il lui avait demandé ce qu'il comptait faire avec cela, Percy l'avait fixé silencieusement avant de détaller comme un lapin. Plus tard, c'était Hermione Granger qui l'avait retrouvé dans le grenier de la Tour Est, là où il y avait la salle de musique, endormi au milieu d'un étrange assemblage de… trucs. Apparemment il avait fabriqué une radio, parfaitement fonctionnelle durant la nuit.

C'était en allant rendre le matériel de potion que Percy avait pris sa décision. Le professeur Snape était très au courant des Arts Sombres et après sa participation à l'exorcisme de Ginny, Percy savait qu'il pouvait lui faire confiance.

Le préfet en chef lui avait tout raconté. Le voyage en Égypte, le scarabée en jade, les rêves et les absences. Snape l'avait écouté religieusement et posé plusieurs questions avant d'effectuer une batterie de tests sur l'insecte de pierre avant d'en effectuer sur Percy lui même.

Le verdict était sans appel. Le pendentif de jade n'était le réceptacle d'aucun mauvais sort, rituel maudis ou maléfice, c'était juste un collier en pierre. Quand à Percy, le professeur n'avait absolument rien détecté d'anormal, ni Impérium, ni rien. Mais pour plus de sécurité, il lui avait conseillé de voir avec la petite Sue Li. C'était elle la spécialiste en exorcisme. Peut-être détecterait-elle quelque chose que lui même avait raté.

Percy avait accepté. Il allait voir Sue demain soir.

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Hermione arrêta son réveil d'une main et grimaça. Les feuilles de Mandragores avaient vraiment un goût dégueulasse. La septième année ne regrettait pas d'avoir demander à Madame McGonagall de lui apprendre à devenir Animagus, mais elle n'avait pas vraiment anticipé le temps que cela pendrait ou le drainage magique que cela produirait.

Devenir Animagus était le fruit d'un processus complexe, constitué de dix étapes. La première, consistait à conservez une feuille de mandragore dans la bouche pendant un mois entier, soit entre deux pleines lunes. Cela faisait donc une semaine que la Serdaigle avait cette fichu plante dans la bouche. Tout le temps ! Car elle ne devait en aucun cas être avalée ou retirée de la bouche sinon le processus devait être repris à zéro !

Joie.

Normalement, dans trois semaines, Hermione pourrait passer à la deuxième étape, à savoir, une fois la Lune pleine, mettre la feuille couverte de bave dans une fiole en cristal et l'exposée au rayon lunaire. Et si jamais le ciel était nuageux, on reprenait tout depuis le début… C'était ce qui s'était passé lors de la précédente pleine lune qui avait eut lieu peu après Halloween.

Mettant son livre de Défense dans son sac, la serdaigle eut une pensée pour le professeur Lupin. Avec la semaine dernière, sa théorie prenait des allures de certitudes. Hermione était convaincue que l'homme était un lycanthrope. Après tout, il n'avait pas pu assurer ses cours les jours des pleines Lunes depuis la rentrée, d'ailleurs les cours avec Sev avaient beaucoup fait jaser, et puis il s'appelait REMUS LUPIN ! Rémus, comme le frère du fondateur de Rome, qui selon la légende aurait été, avec son jumeau, allaité par une louve et Lupin, quasiment comme canis LUPUS, nom latin du loup. Franchement si avec ca, le sorcier n'était pas lycanthrope, Hermione voulait bien manger sa chaussure gauche.

Pénéloppe, elle, pensait cette théorie fausse. Elle trouvait que le professeur était en trop bonne forme et trop bon état pour subir une transformation violente et traumatisante tout les mois.

Les deux amies avaient parié deux galions sur la lycanthropie du professeur. La question maintenant était de connaître la vérité. Ni Pénélope, ni Hermione ne se voyait aller le voir et lui poser la question de but en blanc. C'était très impoli !

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La Capitaine de police Adeline Briard installée dernière son bureau observait l'adolescent assis sur la chaise en plastique gris. Il était vêtu d'un sweat bleu nuit dont la capuche lui tombait sur les yeux, d'un baggy foncé et ses pieds étaient enfermés dans une paire de baskets kakis.

Le gamin de 16 ansi avait beau être très grand et large d'épaule, avec ses vêtements mouillés par la pluie et ses grandes mains triturant la pauvre serviette éponge, il avait tout du chaton abandonné.

C'était sa mère qui avait appelé la police, affolée, après que l'école l'ai prévenu de l'absence de son fils. La femme avait vérifié chez tout les amis connus de son fils ainsi que les différents coins qu'il affectionnait avant d'appeler la police. Le message était passé dans tout les postes au alentour et finalement, c'était la patrouille du Lieutenant Solomon qui avait récupéré le gamin fugueur. Cela n'avait pas été difficile. Le petit n'avait absolument pas chercher à fuir les forces de l'ordre. Il était plutôt dans un état catatonique et n'avait ouvert la bouche que pour donner son nom depuis son arrivée au poste.

- Cap'taine, la mère du p'ti est là, déclara le caporal Tchaïkowsky en passant la tête dans le bureau.

- Bien, fais la entrer.

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Pétunia, très lasse, était blottie dans son fauteuil favori, un vieux truc jaune délavé mais terriblement confortable. Elle resserra son plaid autour de ses épaules et pris une gorgée de thé brûlant. Elle était si fatiguée…

Tout allait de travers en ce moment. La fugue de Dudley n'avait été que la cerise sur le gâteau. D'abords, il y avait son fichu genou. Elle s'était faite les ligaments croisés au handball et devait se faire opérer. Cependant, l'obtention de rendez-vous à l'hôpital était très compliqué et long à obtenir et elle se traînait avec sa béquille depuis la mi-septembre.

Après, il y avait le problème du Black Bee. Le pud n'était plus rentable depuis l'installation du Subway quelques rues à coté. Pétunia parvenait encore à compenser les dépenses grâce aux derniers clients, mais cela ne durerait pas et elle allait devoir licencier ses deux employés très prochainement. En toute honnêteté, elle ne pensait pas rouvrir le Black Bee après les vacances de Noël.

Pour finir il y avait eut la fugue de son poussin. Pétunia ne comprenait pas pourquoi il avait fait cela. Dudley ne semblait pas malheureux pourtant ! Il était même épanouie entre les parties de Jeu de Role avec ses amis, le club de boxe et ses études… A moins qu'elle n'ait raté quelque chose ! Oui, c'était certainement cela, elle avait raté quelque chose dans le vie de son petit. Quelque chose le poussant à s'enfuir. Elle était une mauvaise mère ! Comment pouvait-elle avoir louper quelque chose de si énorme ? Surtout qu'elle n'avait, même maintenant, aucune idée de l'origine de la fuite de son fils…

A moins que… Pétunia attrapa son téléphone et composa un numéro espagnol. Jouant avec le fil, elle attendit qu'on décroche. Elle devait parler avec Marge. Si sa théorie était juste, elle devait en parler avec la sœur de Vernon.

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L'homme avait un visage fatigué, qui commençait à rider au coin des yeux et sur le front et ses cheveux bruns séparés par une raie bien nette étaient parsemés de mèches grises. Il avait la peau flasque d'une personne ayant trop vite maigrit. Avec sa grande taille, cela lui donnait un air grotesque.

Dudley l'avait observé de loin pendant toute une journée. Ce reflet déformé de l'homme qui partageait la moitié de son patrimoine génétique ne collait pas avec le monstre battant sa mère qu'il avait Vu.

L'homme travaillait au centre des Archives Régionales, classant des documents dans un petit bureau sans fenêtre. Après quoi, il passait chez l'épicier du coin avant de rentrer chez lui. Là il embrassait sa compagne, une femme aux yeux bleus délavés et aux cheveux raides et ternes. Son visage au teint pâle et aux traits lourds était en somme très passe partout. Tout deux orbitaient l'un autour de l'autre de façon très détaché, comme si malgré le fait de vivre et d'avoir des enfants ensemble, ils n'avaient aucun lien.

Les seuls rayons de lumière dans ce tableau terne était justement les enfants du couple, les demi-frères et sœurs de Dudley. L'aîné était le gamin que le Boxeur avait déjà croisé plusieurs fois dans le métro. Il avait ensuite deux petite sœurs de sept et quatre ans, deux gamines pétillantes de vie qui mettait de l'animation dans le train-train routinier de leurs parents. Le Voyant les avait observé et Observé.

Vernon semblait être mort de l'intérieur. Son passage en prison l'avait transformé et Dudley Savait que plus jamais il ne porterait la main sur quiconque de sa famille. Son frère et ses sœurs étaient en sécurité.

C'était le lendemain de son départ qu'une patrouille de police avait récupéré Dudley et cela faisait quelques heures que sa mère l'avait ramené à la maison. Maintenant, qu'il était propre et avait dormi un peu, il devait descendre et aller rassurer sa mère qui devait culpabiliser même si ce n'était pas sa faute. Dudley avait voulu connaître la vérité sur son géniteur. Pétunia la lui avait caché pour son bien et lui avait triché, utilisant la magie pour dépasser les restrictions de sa mère. Il devait descendre et présenter ses excuses pour la peur terrible qu'il leur avait faite, Marc avait beau être en Écosse pour un congrès avec des collègues, Pétunia l'avait évidement tenu au courant, et pour avoir fouillé dans le passé de sa mère.

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Rémus grimaça en voyant les grandes figures spectrales des détraqueurs patrouiller dans le Parc. Merlin qu'il détestait ces bestioles ! Elles lui faisaient revivre le pire moment de sa vie, lorsqu'il avait failli mourir sous les crocs de Greyback. Ce montre avait forcé la fenêtre de sa chambre et attaqué sauvagement, avant d'être arrêté de justesse par Lyall, juste à temps pour le sauver.

Si désormais Remus avait fait la paix avec Lunard et s'il acceptait complètement son statut, étant même à l'aise avec celui-ci, sa morsure faisait parti de ses pires souvenirs.

Et en parlant de souvenirs affreux, Rémus n'avait toujours pas pu parler à Severus. Son collègue était vraiment plus fuyant qu'une anguille !

Et puis il y avait également le problème de Sirius. Albus lui avait parlé du cas de son ancien ami et des années qu'il avait passé enfermé dans son propre esprit ainsi que son réveil pour le moins surprenant. Le lycanthrope ne savait pas trop comment agir vis-à-vis de son ami d'enfance. Le contexte entourant le départ de Remus pour la France et leur passé commun et leurs expériences individuelles les avaient changé. Aujourd'hui, le professeur doutait de pouvoir retrouver la proximité qu'il avait avec l'animagus. Il ne savait même pas s'il souhaitait la retrouver tout en s'en languissant…

Quel bordel !