Deux semaines s'étaient écoulées depuis l'enlèvement de Tony, ce dernier ayant été obligé de rester à l'hôpital pendant cinq jours, à cause de ses poumons. Le manque d'oxygène n'avait pas arrangé ses problèmes d'asthme et les médecins craignaient de nouvelles crises.
Gibbs n'avait pas cessé de faire la navette entre l'hôpital et le bureau, il tenait à annoncer lui-même à Davidson que sa petite vengeance avait échouée, que Tony était toujours en vie et qu'il serait très vite remis. Il était épuisé, c'était à peine s'il prenait le temps de passer chez lui pour se doucher.
L'idée de laisser Tony ne lui plaisait pas. Et plus vite il pouvait revenir à l'hôpital, mieux il se sentait.
Pourtant quelque chose l'ennuyait, jusqu'ici Davidson n'avait jamais commis d'erreur sauf, quand il était tombé dans le piège de Gibbs, c'était un homme rusé et retors, alors comment expliquer le fait qu'ils avaient pu retrouver Tony dans les délais dont ils disposaient. De plus, Davidson avait été arrêté seulement quelques heures après l'enlèvement alors qu'il avait fallu huit mois la première fois pour le stopper dans sa folie meurtrière. Tant de questions qui demeuraient sans réponse. Davidson n'avait plus dit un seul mot après sa confrontation avec Gibbs. Celui-ci n'était pas tranquille et quelque chose en lui, lui disait de rester sur ses gardes et surtout de veiller sur Tony.

Finalement, ce dernier avait pu sortir et Gibbs avait insisté pour qu'il s'installe chez lui le temps de sa convalescence, le pneumologue lui ayant formellement interdit de faire le moindre effort. Tony avait accepté mais se sentait gêné car il ne voulait pas que les choses aillent trop vite entre lui et Gibbs. Et la proximité n'allait pas être d'une grande aide.

Cela faisait maintenant plus d'une semaine que Tony était chez Gibbs et déjà un petit train de vie s'était installé entre les deux hommes.
Gibbs avait laissé sa chambre à Tony, beaucoup plus confortable et avait prit celle réservée pour les invités. Il avait demandé à McGee d'installer une télévision et tout ce qui va avec pour Tony qui devait garder le lit encore quelques jours après sa sortie.
Après avoir épuisé la pile de DVD qu'Abby lui avait apportée et lut tous les magasines que Ziva lui avait trouvé, Tony avait fini par descendre malgré les recommandations du médecin. Depuis, chaque soir, il s'asseyait sur les marches menant au sous-sol de Gibbs et restait là à l'observer en train de construire son bateau.
Gibbs n'en parlait pas mais Tony savait qu'il était soucieux, pourtant Davidson était en prison et il y resterait pour longtemps cette fois. Il avait conscience que Gibbs, en lui demandant de s'installer chez lui, voulait le protéger, mais de quoi ?

- Tu veux essayer ?
- Oh, non il ne vaut mieux pas, je risquerais de l'abîmer et je m'en voudrais beaucoup.
- T'inquiète pas tu vas voir c'est facile... Allez,viens.
- Ok, pourquoi pas, ça fait des jours que je fais rien, ça va me changer.
- C'est sûr, lui répondit Gibbs avec un grand sourire. Approche, je vais te montrer.

Gibbs prit la main de Tony et y plaça le rabot dont il se servait. Puis il lui fît faire les gestes que lui-même faisait depuis des années. Son autre main vînt innocemment se poser sur la hanche de Tony qui eût alors un léger sursaut. Gibbs l'avait remarqué mais ne bougea pas pour autant, attendant de voir la réaction de celui qu'il aimait.
Tony, d'abord mal à l'aise, se détendît finalement au bout de quelques secondes. Après tout, il n'y avait rien de mal et puis Gibbs lui avait promis qu'ils iraient doucement alors…
Au bout de dix minutes Gibbs s'écarta de Tony qui sentît comme un léger froid, « son corps dégage tellement de chaleur et j'étais si bien contre lui », pensa rêveusement Tony.

- Est-ce que ça va ? Lui demanda Gibbs.
- Euh oui, je…Je... J'étais juste perdu dans mes pensées.
- Ah oui... Et à quoi tu pensais ?
- Je me disais que ça devait être génial de naviguer sur un bateau comme celui-là, répondit Tony qui sentait ses joues se colorer.
- J'espère que je ne t'ai pas mis mal à l'aise tout à l'heure.
- Non, non pas du tout, je… C'est juste que... Tu vois, ce n'est pas facile de passer d'un mode de vie à un autre et j'ai…
- Tu as besoin de temps, je sais et je comprends, je te l'ai déjà dit Tony. Si je dis ou fais quelque chose qui te dérange, je veux que tu me le dises. Je ne veux pas de mal-entendu entre nous et si tu changeais d'avis pour nous deux je comprendrais tu sais.
- Non Gibbs, quand je t'ai dis que je t'aimais, je le pensais sincèrement et je n'ai pas l'intention de changer d'avis mais tu comprends... Il y a certaines choses qui me font peur.
- Oui bien sûre on peut en parler tu sais.
- Oui, je sais et je te remercie d'être aussi compréhensif alors que je te fais poireauter depuis des jours.
- Eh ! Paris ne s'est pas fait en un jour, plaisanta Gibbs qui voulait essayer de détendre son compagnon qui lui souris... Et quel sourire!
- Bien, en fait je crois qu'il y a deux choses qui me font vraiment peur.
- Dis-moi je t'écoute.
- Et bien, la première c'est que j'ai peur de la réaction des gens autour de moi. Je me demande ce qu'ils penseront quand ils découvriront que je suis amoureux d'un autre homme.
- Bien sûr, c'est normal. Je me suis moi-même efforcé de garder ma bisexualité secrète pendant quasiment toute ma vie.
- Attends tu veux dire, que tu as déjà…
- Connu d'autres hommes? Oui. Et j'espère que ça ne va pas changer quoique ce soit entre nous. Tony, je veux être totalement honnête avec toi.
- Euh non, bien sûr que non... C'est juste que je suis un peu surpris.
- Tu es déçu ?
- Non. Enfin, j'avoue que j'aurais aimé être le premier pour toi comme tu l'es pour moi mais ça ne change rien, rassures toi.
- Tant mieux. Et la seconde chose ?
- Et bien justement, tu es le premier pour moi et j'avoue que faire l'amour avec un homme, ça m'effraie un peu. Je veux dire avec les femmes j'ai toujours su quoi faire mais avec un homme… Et puis, je sais pas... Je me demande quel effet ça peut bien faire et aussi quel genre de plaisir ça procure... Enfin, tu vois... Quand… Quand…
- Quand un autre homme te pénètre ?
- Euh oui... C'est stupide hein !
- Non. Bien sûr que non, au contraire.

La conversation se poursuivit jusque tard dans la nuit, Tony exprimant ses peurs et Gibbs cherchant les mots pour le rassurer et ne pas l'effrayer. Ensiote, la fatigue les gagna, ils s'installèrent tous les deux sur le canapé qui se trouvait au sous-sol et c'est blotti dans les bras de Gibbs que Tony s'endormit.

Les semaines passèrent. Finalement, Tony n'avait pas remis les pieds chez lui. Il avait donné son congé à son propriétaire et mit ses affaires dans un garde-meuble.
Les deux hommes passaient beaucoup de temps tous les deux.
Tony avait repris le travail, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Et chaque soir, il attendait que Gibbs soit prêt pour rentrer avec lui.
Il profitait que l'ex-marine soit en train de lire les rapports pour discuter avec Abby. Il savait qu'elle était au courant pour lui et Gibbs et ça lui faisait du bien d'avoir quelqu'un a qui se confier. Officiellement, Tony vivait chez Gibbs car son propriétaire lui avait demandé de partir. Mais Abby était la seule à connaître la véritable raison.

- Abby !
- Eh ! Salut beau gosse !
- Abby cette fois ça y est, je suis prêt !
- Prêt ! Prêt ? Euh, à quoi ?
- Devine.
- Oh! Tu... Tu... Non! Si? Vraiment, tu es sûr,Wouao... Génial, tu es prêt... Oulala, je sens que ça va être chaud ce soir.
- Euh attends là tu m'angoisses.
- Ah non Tony, tu es prêt, tu es prêt! Tu peux plus reculer maintenant.
- Oui c'est vrai. Mais d'après toi, est-ce que je dois lui faire comprendre en le provoquant ou en le laissant penser que l'initiative vient de lui ?
- Provoque le! Et ensuite, je veux tous les détails.
- Euh pousse pas Abs, lui répondit Tony avec un clin d'œil.

Quelques heures plus tard ...

Tony avait suivi les conseils d'Abby. Au lieu d'attendre Gibbs, il avait prétexté une course importante, ce qui n'était pas techniquement un mensonge.
Il était passé à la pharmacie acheter ce dont il aurait besoin pour la nuit. Puis, il était passé à l'épicerie acheter de quoi préparer un bon dîner, des bougies parfûmées et une bonne bouteille de vin.
La soirée promettait d'être longue. Oh oui... Très longue...

Maison de Gibbs...

Tony avait préparé le dîné, disposé une partie des bougies dans le salon pour l'ambiance et monté les autres dans la chambre. Il en avait profité pour dissimuler les préservatifs et le lubrifiant sous un oreiller. Il ne manquait plus que Gibbs.
Quand ce dernier arriva, il fût surpris et touché par tout le mal que Tony s'était donné.
Ce dernier alluma la chaîne stéréo dans laquelle il avait mis un des albums préférés de Gibbs.
Tout était parfait, y compris Tony qui portait un jean noir plutôt moulant et une chemise qui lui allait à merveille.

- Que me vaut cet honneur, agent Dinozzo ?
- Je me disais que ça pourrait être sympa, une petite soirée romantique.
- Je trouve que c'est une excellente idée. C'est magnifique et tu es magnifique. A côté de toi, je fais ringard.
- Pas du tout, je te trouve super ! Et si on passait à table ?
- Bonne idée, je meurs de faim.

La soirée se déroula sur le ton de la bonne humeur. Gibbs était ravis et Tony fièr de lui. Mais çe n'était que le début.

- Tony, c'était délicieux. Je me suis régalé.
- Merci, tu as envie de danser ?
- Pourquoi pas, allons-y. Mais je te préviens, tu risque d'avoir les pieds écrasés.
- T'en fais pas, j'ai connu pire.

Alors qu'ils dansaient tendrement enlacés, Tony pris l'initiative du baiser.
Celui-ci doux et tendre au début, devînt vite un baiser passionné, leurs langues s'entremêlaient. Gibbs glissa doucement sa main le long du dos de Tony.

- Euh Gibbs attends.
- Je suis désolé Tony, je vais trop vite, c'est ça ?
- Non au contraire, c'est juste que je me disais qu'on aurait pu monter.
- Tu es sûr ?
- Et comment !
Gibbs prit la main que Tony lui tendait et ils montèrent tous les deux à l'étage.
Tony avait profité d'un passage éclair de Gibbs à la salle de bain pour allumer toutes les bougies. Après quoi, il s'était déshabillé et avait passé la robe de chambre en soie qu'il s'était acheté quelques heures auparavant.

- Waw, c'est magnifique Tony.
- Hein hein... Et çe n'est que le début... Et si tu m'embrassais ?
- Oh que oui.

Leurs langues se mêlèrent à nouveau.
Gibbs cassa finalement le baiser en premier, ce qui permit à Tony de reprendre son souffle.

- Tony tu es sûre que c'est ce que tu veux ?
- Oh que oui, sans le moindre doute.

Gibbs l'embrassa à nouveau mais cette fois, ce fût à Tony d'interrompre leur baiser.

- Gibbs j'ai envie que tu me fasses l'amour. J'ai envie de te sentir à l'intérieur de moi. Que toi et moi, on ne fasse plus qu'un.
- A vos ordre agent Dinozzo.

Et il commença à embrasser Tony délicatement dans le cou puis sous le menton. Tony sentit un frisson le parcourir jusqu'à son pénis qui se durcissait de plus en plus.
Gibbs dénoua la robe de chambre de Tony. Puis, il la fît glisser sur le sol.
Il ne pût s'empêcher d'admirer le corps d'athlète de son jeune amant et sourit à la vue du membre raidî par l'excitation que lui-même provoquait.
Tony rougît mais sa gêne fut de courte durée.
Gibbs allongea son amant délicatement sur le lit et commença à explorer chaque parcelle de son corps avec sa langue, en s'arrêtant quelques instants sur ses mamelons qu'il mordillait, ce qui provoquait des vagues de plaisir à ce dernier.

- Oh mon dieu Gibbs n'arrête pas.

Gibbs continua son exploration jusqu'au sexe dur de Tony. Il passa d'abord doucement sa langue sur son membre, ce qui le fît gémir puis l'engloutît entièrement, ce qui excita encore plus Tony.

- Oh oui ce que c'est bon.

Alors qu'il s'occupait du pénis de Tony, son index vînt légèrement se perdre du côté de l'anus de ce dernier. Une légère angoissa gagna alors le jeune italien. Cette fois, il ne pouvait pas reculer... Non, il avait confiance en Gibbs et il le voulait... Oui, il le voulait plus que n'importe quoi au monde.

- Jethro, il y a des préservatifs et du lubrifiant sous l'oreiller.
- A ce que je vois, tu as pensé à tout.
- Euh oui, un vrai Boy Scoutt

Gibbs commença d'abord par se déshabiller à son tour puis attrapa le flacon ainsi que le sachet glisser sous l'oreiller.
Il recouvra ses doigts de lubrifiant.
- Tu es prêt Tony ?
- Oh oui.

Gibbs sourit à son amant et l'embrassa. Puis, il glissa légèrement un premier doigt dans l'orifice tendu de son amant. Ce dernier retint son souffle et essaya au mieux de se détendre afin de faciliter l'accès. Après avoir remuer son doigt à l'intérieur de Tony, il en glissa un deuxième et puis trois et quand il jugea que son amant était près à recevoir son sexe, il enfila un préservatif sur son membre en érection.

- Détends toi Tony, respire, tout va bien.
- Oui Gibbs tout va bien, je t'aime.
- Moi aussi je t'aime.

Et tout en prononçant ces mots, Gibbs s'enfonça en Tony qui ne pût contenir un cri de douleur. Après quelques secondes d'adaptation, Tony se sentait bien. Alors, Gibbs commença à bouger. D'abord légèrement... Puis, il commença à accélérer. Tony avait l'impression que son corps tour entier était en train de prendre feu, mais c'était si bon, il voulait plus, il noua ses jambes autour de Gibbs qui accélérait encore le rythme de ses vas et viens. Puis, Gibbs changea de position et vint frapper à plusieurs reprises la prostate de Tony qui était de plus en plus proche de l'orgasme. Gibbs attrapa le sexe de Tony, qu'il caressa de plus en plus rapidement conduisant ce dernier au bord de l'éjaculation. Finalement, tous les deux arrivèrent au point culminant de leur excitation et libérèrent leur semence.
Tony ferma les yeux et appuya sa tête sur l'oreiller. Puis, Gibbs s'écroula sur son amant, épuisé par le rapport intense qu'ils venaient d'avoir.
Après quelques minutes, Gibbs se retira et embrassa Tony qui reprenait doucement son souffle.

L'ex-marine se leva et alla à la salle de bains. Il retira le préservatif et attrapa un gant humide qu'il passa délicatement sur Tony, puis sur lui. Après quoi, ils se glissèrent tous les deux sous les draps. Tony posa sa tête sur le torse de Gibbs.

- Tu vas bien Tony ?
- Oh oui mieux que jamais. C'était merveilleux, je t'aime.
- Moi aussi, Tony, tu es l'amour de ma vie.

Tout deux s'endormirent en laissant derrière eux toutes les dures épreuves auxquelles ils avaient été confrontés ces dernières années. Seul l'amour comptait et rien ne viendrait les séparer.
Rien, enfin...