Le lendemain, comme prévu, le décès d'Anthony DiNozzo Junior, fils d'Anthony DiNozzo Senior avait fait la une des grands quotidiens, dans lesquels on ne manquait pas de souligner que DiNozzo Père était effondré par cette disparition si subite.
Gibbs en avait l'estomac retourné. Comment cet homme pouvait prétendre être effondré alors qu'il n'avait jamais prêté la moindre attention à son fils? Si seulement il savait... Ca, il aura un choc quand il découvrira que Tony était toujours en vie.
Les obsèques étaient prévues le samedi après-midi après une veillée funèbre. La cérémonie devait avoir lieu à New-York où Tony avait grandi.
Toute l'équipe devait se rendre là-bas pour dire au revoir à leur jeune ami.
Gibbs se devait de jouer la comédie. Et comme ses sentiments à l'égard de son amant n'étaient plus un secret, il pouvait se donner à fond dans son rôle.

- Gibbs, où allez-vous ?
- Voir Davidson, Ziva !
- Pourquoi? Tony est mort! Cette ordure a eu ce qu'il voulait !
- Justement, je veux qu'il sache que, quoiqu'il fasse, il n'a plus la moindre chance de m'atteindre. J'ai déjà tout perdu.
- A quoi ça vous avancera? Il ne fera que jubiler.
- J'en ai besoin Ziva. J'ai besoin de lui cracher ma haine à la figure. Ca ne ramènera peut-être pas Tony mais au moins ça m'aidera à avancer. Et puis, Flinch est toujours dehors et nous devons le retrouver, pour Tony.
- Gibbs ?
- Oui ?
- Ecoutez, je sais que vous vous sentez coupable mais ce n'est pas votre faute. Tony était perturbé par tout ça, j'imagine qu'il n'a pas du réaliser.
- Cette dispute; Si seulement j'avais…
- Vous ne pouvez pas changer le passé mais vous avez raison. On doit retrouver Flinch pour Tony.
- Merci, je sais que vous aimiez beaucoup Tony.
- Oui, c'était quelqu'un de bien et je suis certaine qu'il ne voudrait pas que vous vous enfermiez dans votre chagrin.

Gibbs avait beau savoir que Tony était toujours en vie, il était profondément touché par les paroles de Ziva. Il réalisait à quel point Tony avait pris de l'importance dans la vie de ses collègues et il s'était promis d'en parler au principal intéressé. Mais il devait se rendre à Levenworth et jouer le jeu jusqu'au bout. La vie de Tony et d'innocents en dépendait.

Levenworth...

« Dans la nuit de mercredi à jeudi, le fils d'Anthony Dinozzo Senior, l'un des hommes d'affaire les plus en vue de la côte Est a trouvé la mort dans un tragique accident. La voiture de la victime a explosé suite a une sortie de route probablement due à la fatigue. Le jeune homme était Agent Spécial au NCIS à Washington. Ses obsèques auront lieu samedi après-midi à New-York ».

- Ah ! Bon sang, je ne peux pas le croire.
- La ferme Davidson. Y'en a qui voudraient dormir.

Depuis peu, Davidson se trouvait à l'infirmerie de la prison suite à l'annonce de son cancer.
Ainsi, il était surveillé de près.
- Il faut que je passe un coup de fil.

Quelques minutes plus tard, il avait pu obtenir l'autorisation d'appeler.

- Flinch.
- Flinch? C'est moi Davidson!
- Eh ! Mon ami comment tu vas?
- D'après toi ? Je viens de lire le journal.
- Moi aussi, c'est dingue tout de même. Le mec qu'on décide de tuer s'explose en bagnole.
- Ouais ben moi ça ne me plaît pas du tout. C'est trop gros.
- Quoi ? Ne me dis pas que tu as des doutes?
- Gibbs serait près à n'importe quoi pour me piéger, y compris faire passer son petit ami pour mort.
- Mouais. Enfin la presse en parle et il vont l'enterrer, du moins ce qu'il en reste. C'est dommage. Moi, j'aurais bien aimé jouer avec son petit cul. Je suis sûr que ça aurait été une super affaire.
- En attendant, on ferait mieux de se faire oublier car si l'italien est mort, tu peux parier que Gibbs va te courir après.
- Ouais. Ben en attendant, ce n'est pas moi le cerveau c'est toi. Alors, maintenant que tu as eu ce que tu voulais, moi, je vais me prendre ma petite retraite bien tranquille.
- Tu me laisses tomber ! Je n'ai plus que toi Flint !
- Qu'est-ce que tu veux? Moi, les morts en sursis, ce n'est pas mon truc et les morts tout courts non plus. J'ai fait mon boulot. Tu voulais que ce type souffre... Et ben, t'as eu ce que tu voulais. Mais moi, je ne retournerais pas en taule, alors hasta la vista amigo.
- Espèce d'enfoiré.
- Ciao.

Sur ces mots, Flinch raccrocha, laissant Davidson bouillir. Tout allait de travers alors que tout avait si bien commencé. Et ça n'était que le début.

- Davidson, vous avez une visite !
- Agent spécial Leroy Jethro Gibbs ! Je viens juste d'apprendre la nouvelle. Quelle tristesse... J'imagine que vous devez être effondré.
- La ferme sale ordure. Tout ça, c'est de ta faute.
- Je ne vois pas comment...
- Je te ferais la peau Davidson mais avant je ferais la peau à ton complice. Je n'ai plus rien à perdre parce que j'ai perdu ce que j'avais de plus important dans ma vie et c'est toi qui me l'as pris. J'aurais ma vengeance. Ca c'est une promesse.
- On verra Gibbs, on verra !
- Les visites sont terminées agent Gibbs.
- On se retrouva Davidson.
- Oui en enfer Jethro !

Gibbs sortit. Davidson semblait mordre à l'hameçon mais rien n'était joué. Il devait le faire surveiller et bien sûr Fornel avait déjà tout prévu.

Samedi après-midi...

Un Jet privé avait été prêté pour que l'équipe et la directrice puissent se rendre aux obsèques.
Un sentiment de déjà vu se faisait sentir. A peine une année avant, c'était Kate qu'ils enterraient.
Le plus dur était qu'ils n'avaient pas pu dire au revoir à leur ami. Il n'y avait pas de corps auprès duquel se recueillir.
Le père de Tony était venu saluer les collègues de son fils mais était rester très hautain. Gibbs serrait les dents mais ça n'était pas l'envie qui lui manquait de lui dire ce qu'il pensait.
Un hommage avait été rendu au jeune homme.
Abby n'avait pas cessé de pleurer durant toute la cérémonie. Même la directrice était émue, elle s'était attachée à cet agent, même si elle avait ressenti une bribe de jalousie lorsqu'elle s'était rendue compte que son ex amant était tombé amoureux de lui.
Finalement, l'équipe s'était rendu à la réception organisée à la résidence des DiNozzo, puis était rentrée à Washington.
Malgré le chagrin, la vie devait reprendre son court. Et Flinch courrait toujours.

Pendant ce temps dans un endroit secret...

- DiNozzo, vous devriez manger. Gibbs me tuera s'il vous retrouve avec juste la peau sur les os.
- Merci Fornel. Mais je n'ai pas d'appétit.
- Allez, c'est la meilleure solution Tony.
- Je le sais. C'était mon idée Tobias mais je ne peux pas m'empêcher de penser au mal que je fais aux personnes que j'aime.
- Eh ! Dites vous que vous sauvez des vies en faisant ça.
- Ouais merci d'essayer de me remonter le moral mais…
- Mais je ne suis pas Gibbs. Ecoutez la vie est faite d'embûches mais tout se finira bien. J'en suis certain.
- Je l'espère…

Tony monta à l'étage de la petite maison où il se cachait. Il n'aurait jamais pu imaginer à quel point ça serait difficile. Il ne pouvait s'empêcher de penser à Gibbs qui devait affronter les désarrois de ses amis... Et puis ses bras lui manquaient, sa peau, son odeur. Il avait tellement envie de se blottir contre lui, le sentir près de lui, en lui. Son portable était posé à côté de son lit, sur la petite table de nuit où il avait posé la seule chose dont il n'avait pas voulu se séparer, une photo de lui et de Gibbs qu'ils avaient fait quelques jours plus tôt. Il prit le téléphone et le contempla quelques instants. Il avait tellement besoin d'entendre sa voix mais il savait qu'il ne pouvait pas. « Tu m'appelles seulement en cas d'urgence Tony » ces mots résonnaient dans sa tête… en cas d'urgence.

- J'ai tellement besoin de toi Jethro.

Tony ne pouvait plus se retenir et il éclata en sanglot. Puis, il prit la photo et il se recroquevilla sur le lit où il finit par s'endormir.

Le lendemain Fornel monta à l'étage, inquiet de ne pas voir Tony descendre.

- DiNozzo, il est presque neuf heures, fini de jouer les marmottes. DiNozzo ?

Tony était toujours dans la position où il s'était endormi la veille. Fornel s'approcha de plus en plus inquiet pour le jeune homme.

- Eh ! DiNozzo debout il est déjà tard !

Tony ne réagissait pas, ce qui inquiéta encore plus l'agent du FBI.

- Tony !

Il le secoua un peu mais pas de réactions. Il posa alors sa main sur son front. Tony était brûlant et sa respiration était bruyante.

- Nom de dieu DiNozzo !

Le visage de Tony était extrêmement pale et ses lèvres étaient légèrement violacées. Fornel hésita un instant mais…

- Allo Gibbs !
- Fornel ? Pourquoi appelez vous? Où est Tony ?
- Il va mal Jethro. Il est malade.
- Malade ?
- Oui il est brûlant. Il a du mal à respirer.
- Son asthme... Bon sang, j'avais oublié Fornel. Il fait de l'asthme. Son inhalateur, il doit l'avoir avec lui.
- Je n'ai rien Gibbs. Je ne le trouve pas. Je l'emmène à l'hôpital.
- C'est trop risqué, on ne peut pas.
- Vous ne comprenez pas Jethro, il est vraiment mal. Je ne peux pas le laisser comme ça.
- Ecoutez faites exactement ce que je vous dis, faites lui boire du café noir très fort. Ca va lui dégager les bronches et ça l'aidera à respirer. Dîtes moi où vous êtes et j'arrive avec ses médicaments.
- Ca, c'est risqué Jethro. Et si Flinch vous suit ?
- On ne discute pas. Donnez moi l'adresse.
- Très bien mais faites vite…

Gibbs raccrocha. Il fonça directement chez lui. Il savait où se trouvaient les médicaments de Tony. Il devait faire vite.
Tout le long du trajet, il surveilla la route afin d'être sûr que personne le suivait. Mais Flinch était plus malin que ça, il savait s'y prendre pour suivre quelqu'un sans qu'il le sache. Il n'avait jamais cru à cette mort accidentelle. Davidson lui avait promis un tête à tête avec Tony et il n'avait pas l'intention de le laisser passer. Il savait que tôt où tard Gibbs commettrait une erreur et c'était exactement ce qu'il faisait, tout ce qu'il avait à faire c'était être patient et DiNozzo serait à lui.

Gibbs arriva à la maison, il s'arrêta dans un crissement de pneus, sortit de la voiture et enfonça quasiment la porte.

- Fornel !
- Par ici Gibbs !

Gibbs monta les escaliers en un temps record et entra comme un fou dans la chambre où son amant était allongé.

- Tony !
- J'ai fait ce que vous m'avez dit mais ça ne va pas beaucoup mieux, on devrait l'emmener à l'hôpital, tant pis pour la couverture.
- Non, ça va aller. Aidez moi il faut qu'il prenne ça !

Les deux agents redressèrent Tony et Gibbs lui fit avaler des comprimés. Puis, il réussit à lui faire inhaler son médicament.
Quelques minutes plus tard Tony respirait mieux.
Fornel était redescendu, laissant les deux amants seuls.

- Eh ! Mon bébé, réveille toi. Je suis là. J'ai besoin de voir tes beaux yeux verts.
- Gibbs ?
- Ouais c'est moi.
- J'ai fait un drôle de rêve tu sais…
- Ah oui ? Un de ceux où on se ballade entièrement nu sur la plage.
- Pourquoi tu es là ?
- J'ai volé au secours de mon prince charmant.

Gibbs embrassa tendrement son amant. Ca lui avait tellement manqué.

- Tu as eu Flinch et Davidson ?
- Non pas encore, mais c'est qu'une question de temps.
- Je ne vous le fais pas dire agent Gibbs !

Flinch était entré par la porte de derrière et avait profité d'un moment d'inattention de Fornel pour le mettre hors d'état de nuire. A présent, il pointait l'arme de l'agent du FBI sur Gibbs.

- Quelles touchantes retrouvailles, un peu plus et je pleurais !
- Comment ?
- Vous avez peut-être berné tout le monde mais je ne suis pas dupe Gibbs. Il y a quelque chose ici que je veux et vous aller me le donner. Et vu son état, ça sera encore plus facile.
- Je ne vous laisserai pas vous approcher de lui Flinch.
- J'ai bien peur que vous n'ayez pas le choix Gibbs. Ecartez-vous de lui sinon je lui tire dessus.

Gibbs s'exécuta à contre cœur. Mais alors que Flinch s'approchait, il ne vit pas de suite l'arme que Tony brandit.
Ce dernier appuya à plusieurs reprises sur la gâchette et vida son chargeur sous les yeux ébahis de son amant.
Flinch s'écroula et son sang commença à s'étaler sur le sol.
Tony tenait toujours son arme droit devant lui. Gibbs s'approcha et la lui ôta délicatement des mains.

- C'est fini Tony. Il est mort.

Tony éclata en sanglot dans les bras de son amant.
Fornel qui avait repris connaissance avait rejoint les deux hommes en attendant les secours.

Deux jours plus tard...

Personne ne savait ce qui s'était passé. Gibbs avait fini par faire parler Davidson après lui avoir montré les photos de Flinch mort.
A présent, il se tenait au milieu de l'open space où il avait réuni toute l'équipe.

- Gibbs qu'est-ce qui se passe? Ne me dis pas que tu as…
- Non Jen, rassure toi. Je n'ai pas l'intention de quitter le NCIS.
- Alors qui y a-t-il ?
- Et bien, j'ai une surprise pour vous.
- Une surprise ? demanda Abby.
- Oui. Tu peux te montrer.

Tony apparut sous les yeux ébahis de ses amis.
Il était nerveux car il appréhendait leur réaction.

- Ô mon dieu, s'esclaffa Ducky.
- Ce n'est pas possible, dit Ziva qui sentit les larmes lui monter aux yeux.

Mais c'est Abby qui démontra de manière plus expressive sa joie en sautant dans las bras de Tony qui failli s'écrouler car il était encore affaibli.

- Doucement Abby tu vas nous le casser, plaisanta Gibbs.
- C'est incroyable tu es vivant. Mais pourquoi ?
- On devait monter toute cette histoire pour attirer Flinch et ça a marché. Peut-être pas comme on le pensait mais le plus important c'est qu'il est mort.
- Oui et il n'est pas le seul Jethro. Davidson est mort ce matin des suites de sa maladie.
- Finalement, tout est bien qui fini bien.
- Ouais. Enfin, je voulais m'excuser auprès de chacun d'entre vous. Gibbs m'a dit la peine que vous avez eu et je suis touché. J'ai longtemps cherché ma place et aujourd'hui je sais que je l'ai trouvé. J'espère que vous me pardonnerez. Je vous aime tous. Vous êtes ma famille et sans vous, je n'existe pas.
- Tony, nous aussi on t'aime et on ne t'en veux pas. On sait que ça a été dur pour toi et pour Gibbs aussi. Et on est heureux que tu sois en vie, déclara McGee qui serra Tony dans ses bras.
- Merci à vous tous et surtout à toi Jethro.

Après ces retrouvailles, l'équipe organisa une petite fête. Puis Gibbs et Tony rentrèrent dans leur maison. A peine en avaient-ils franchi le seuil qu'ils se jetaient dans les bras l'un de l'autre. Leurs vêtements volèrent dans tous les sens et en quelques minutes, ils étaient aussi nus que des vers. Puis, Gibbs plaqua Tony au sol avec beaucoup de délicatesse. Celui-ci écarta ses jambes de façon à offrir l'accès à son amant qui ne se fit pas prier. Ils avaient tellement faim l'un de l'autre qu'il ne purent attendre. Gibbs pénétra à l'intérieur de son amant qui ne put retenir un léger cri de douleur. Il lui fallut quelque secondes avant d'être à l'aise. Puis, Gibbs commença à bouger, d'abord doucement puis de plus en plus vite. Ils ne faisaient plus qu'un. Quant ils furent tous les deux rassasiés, Gibbs se retira se son amant puis le prit dans ses bras.

- Je t'aime Tony...
- Moi aussi Jethro. Promets moi que plus rien ne viendra nous séparer.
- Je ne peux pas te le promettre Tony mais je ferais tout pour que l'on soit ensemble jusqu'à mon dernier souffle.
- En attendant que dirais-tu d'être ensemble sous une douche bien chaude?
- Je dis: allons-y.

Maintenant, la vie pouvait reprendre son court. Tony et Jethro étaient enfin réunis et ils feraient tout pour préserver cet amour qui les unissait.

Fin