Ichihara: - Merci à Nelja et Sakoni pour les commentaires même si je n'ai pas compris ce que c'est un marie-sue. Je tiens à préciser que j'ai déjà fini la fic et que j'ai fais la suite (en crossover avec FMA) et la suite de cette suite (que je termine tranquillement encore en crossover) plus encore une (va falloir que je termine aussi XD) mais c'est les organiser avant de poster qui m'énerve. Enfin, je vais tout faire pour me bouger un peu. Voici donc le prochain chapitre, et je poste encore un juste après
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Mais avant même que ils ne se mettent à table, après que Yue ait été présentée à absolument tous les capitaines, lieutenants et simple shinigami présents, un cri furieux retentit dans leur dos.
- Nemu ! Abruti, qu'est ce que tu fais là ! Reviens immédiatement pauvre idiote.
Ukitake vit le premier le capitaine Kurotsuchi Mayuri s'approcher d'eux à grands pas ; Il en conçut une vive inquiétude pour la jeune femme qui allait subir les foudres de son abruti de paternel.
- Kurotsuchi-san, ceci n'est qu'un pique nique, dit Kyouraku. Vous pourriez la laisser avec nous.
- Est-ce que je vous ai causé, capitaine Kyouraku ? persifla le peu commode Mayuri. Nemu, imbécile, dépêche toi !
Lorsqu'elle l'entendit, Yue reconnut immédiatement sa voix. Le même air hautain, cette même façon de donner des ordres aux autres, de les considérer comme des chiens… Un drôle de maquillage et un chapeau étrange, des ongles beaucoup trop long, à moitié voûté aussi… Oui, Kurotsuchi Mayuri n'avait pas changé depuis ces dernières années.
Lorsque le capitaine de la douzième division la vit sortir se retourner pour le dévisager, ses yeux s'agrandirent de stupeur. Il s'arrêta sur le champ, oubliant même de frapper Nemu, la bouche grande ouverte, le doigt pointé sur Yue. Tous les deux incrédules de se retrouver face à face depuis tout ce temps. Les autres avaient arrêté toute activité et les observaient sans comprendre.
Le visage de Yue se contracta sous l'effet de la colère et de la haine. Elle se jeta sur son Zanpakuto et courut vers lui, lame pointée vers son cœur. Un hurlement sorti du plus profond de son cœur vibra dans l'air, emporté par le vent. Une silhouette derrière elle se leva précipitamment et se plaça entre elle et le capitaine de la douzième division. Zaraki Kenpachi prit le sabre de Yue à pleines mains pour la stopper.
- Lâchez moi ! hurlait elle. Laissez moi le tuer ! Laissez moi !
Il y avait tant de fureur contenue dans sa voix, mais également tant de désespoir, que tout le monde en fut profondément touché. Des larmes d'impuissance se mirent à couler sur les joues de Yue, tandis qu'elle observait Mayuri reculer avec prudence.
- Tu ne peux pas faire ça, gronda Kenpachi. Pas sans raison valable.
- Vous en voulez des raisons ? Cet homme… Il a osé…
Sa voix se brisa. Ses doigts se desserrèrent autour de la garde de son Zanpakuto. Elle gardait la tête baissée pour cacher ses larmes qui n'en finissaient pas de s'échapper de ses yeux hagards. Rukia et Matsumoto se levèrent précipitamment pour entourer de leurs bras la shinigami bouleversée. Elles l'emmenèrent à l'ombre d'un arbre, un peu à l'abri des regards. Zaraki resta avec la lame du zanpakuto dans la main. Il regarda son sang tacher sa main, puis se retourna vers Kurotsuchi Mayuri. Il haïssait ce capitaine encore plus que n'importe qui. Lâche, menteur et hypocrite, le genre d'hommes qu'il valait mieux éviter comme la peste.
- Je ne sais pas ce que tu lui as fait, mais…
Sa voix était lourde de menaces. Un tic nerveux agita le visage de Mayuri.
- Elle n'était pas sensée être là, siffla le shinigami. Elle devrait être morte.
- Ah oui ? Expliquez nous ça, capitaine Kurotsuchi.
Kuchiki Byakuya avait rejoint Zaraki. Toujours aussi froid, le noble regardait son collègue comme si celui-ci avait été une tâche sur son kimono. Mayuri souffla bruyamment avant de se détourner et de partir, sans même rappeler Nemu. Son lieutenant s'était approchée des deux autres capitaines. Elle s'inclina devant Zaraki.
- Merci d'avoir protégé Kurotsuchi-sama.
- Tu rêves ! S'exclama Zaraki en prenant une expression dégoûtée. J'ai protégé un membre de ma division, pas ce connard fini !
Il partit voir Yue sans un mot de plus. Lorsque Rukia et Rangiku le virent s'approcher, elles laissèrent leur amie en compagnie de son capitaine. Ils furent vite rejoints par Yachiru.
Yue était adossée au tronc du sol, les bras ballants. Son désarroi était visible. Zaraki ressentit un petit pincement au cœur, ainsi qu'une émotion qui lui était encore inconnue jusqu'à ce jour. Mais il ne chercha pas à la chasser, bien au contraire. Il lui tendit son zanpakuto, qu'elle rangea dans son fourreau, puis s'assit aux côtés d'elle et la laissa récupérer tranquillement, à son rythme. Enfin, elle releva la tête et dévisagea son capitaine. Ses yeux brillaient d'une lueur que Zaraki reconnut : elle était perdue, sans soutien, et cherchait désespérément une main à laquelle se raccrocher. -Pourquoi ? dit elle dans un souffle, ce qui lui rappela les premières fois où elle s'était adressée à lui, où elle n'osait pas encore le regarder véritablement. Pourquoi m'avoir empêcher de le tuer ?
- Car sous les yeux de pratiquement tous les capitaines du Gotei 13 et de leurs lieutenants, tu ne t'en serais pas sortie vivante, répliqua durement Zaraki.
Yue baissa la tête et observa sa main qui tremblait, sa main qui habituellement portait son zanpakuto. Zaraki posa sa propre main par-dessus.
- Ecoute, je ne sais pas ce qu'il t'a fait, mais je vois que ça te ronge. Et ça remonte à loin, avant que tu ne rentres dans la Seireitei sous mes ordres. J'ai raison ?
- Tu peux tout nous dire tu sais, Yue-chan, continua Yachiru de sa voix de petite fille rassurante. Le regard de Zaraki tomba sur le fourreau de Yue. -Quand tu vivais encore dans le Rukongai… J'y suis ai vécu également, dans cet enfer indescriptible. Et Yachiru aussi. Alors crois moi, on te comprendra.
Yue regardait la main géante enserrer doucement la sienne. Cette main qu'elle cherchait plus que tout au monde. Elle se releva et s'approcha de la rivière. Zaraki la laissa faire en silence. Yue observa son propre reflet dans l'eau claire, ce reflet qui n'aurait pas du être seul. La tête de Yachiru apparut tout à coup à la surface de l'eau.
- Dis Yue-chan, pourquoi tu pleures encore ?
Yue porta une main à son visage et sentit sa joue trempée sous ses doigts. Elle ne s'en était même pas rendue compte. Elle se tourna brusquement vers Zaraki, étendant ses bras.
- C'est un joli kimono, n'est ce pas ? dit elle d'une voix triste.
- Très joli, affirma son capitaine.
- Magnifique ! Ajouta Yachiru en souriant.
- Il appartenait à ma sœur, ma jumelle, continua Yue, le regard perdu dans le vide.
Son récit commença, récit d'une vie sombre et froide…
Elle avait vécu dans le Rukongai, avec ses parents et sa sœur jumelle, Yume. A deux il est toujours plus facile de se soutenir durant les épreuves, et les jumeaux se comprennent mieux que n'importe qui. Au final, Yume était la seconde moitié de Yue, et Yue la sienne. Sa famille était très pauvre, mais ils se soutenaient tous du mieux qu'ils le pouvaient. Leur mère était une femme douce emplie de compassion, leur père un homme gentil et persévérant. Malgré la vie qu'ils menaient, ils n'étaient pas du tout aigris, et Yue et Yume étaient très heureuses d'avoir des parents comme eux. Ils économisèrent même assez d'argent pour leur acheter à toutes les deux un splendide kimono, blanc pour Yue et bleu pour Yume. Ca avait été l'un des plus beaux jours de la vie de Yue, ils avaient fait la fête toute la nuit avant de s'endormir au petit matin, épuisés mais heureux.
Malheureusement, cet argent qu'avaient gagné les parents des jumelles leur venait d'un accord passé avec un shinigami important. Yue assista, impuissante, au départ de sa sœur, vêtue de son kimono bleu, lui promettant de venir la voir souvent lorsqu'elle serait devenue une shinigami, alors que l'homme qui était venu la chercher riait sous cape. Oui, Yume croyait devenir shinigami, mais la réalité était tout autre. Les parents de Yume l'avaient vendu à un capitaine shinigami pour que celle-ci serve de cobaye. Et Yue avait laissé partir sa sœur avec un assassin.
Et la vie avait repris son cours. Ses parents étaient toujours aussi gentils et attentionnés envers elle, la comblant de présents, comme si cela pouvait meubler le trou qui s'était formé dans son cœur lorsque Yume était partie. Mais un jour, après une nuit éprouvante ou Yue n'avait cessé de faire des cauchemars, un shinigami vint leur apporter le corps de sa sœur. Elle était toujours vêtue de son kimono bleu, comme le jour de son départ, mais son visage et son corps étaient atrocement mutilés. Sa mère, la seconde à découvrir le corps de sa fille après Yue, éclata en sanglots. Son père l'empêcha de s'arracher les cheveux, tandis qu'elle hurlait que tout était de sa faute, que jamais ils n'auraient du accepter de vendre leur fille, leur trésor. Elle prit Yue dans ses bras en sanglotant et la serra contre son cœur, alors que le chagrin de celle-ci, lié à la mort de sa sœur et alourdi par la trahison de ses parents, était trop fort pour s'exprimer par des larmes, des cris ou des coups.
Son père s'occupa de trouver un endroit paisible pour enterrer sa fille. Ce jour-là, Yue avait revêtu son kimono blanc. Sa mère ne cessait de pleurer, caressant les cheveux de son unique enfant désormais, ne cessant de dire qu'elle comprenait le chagrin de Yue. Son père finit par poser la pierre qui marquait la sépulture de Yume, quand Yue éclata soudain, libérant sa haine contre ses parents. Un Zanpakuto apparut dans sa main, et elle se jeta sur ceux qui l'avaient trahi, qui avaient tué la moitié de son âme pour de l'argent. A une mère si égoïste qu'elle disait comprendre la déchirure dans son cœur alors que c'était elle qui l'avait créé, à un père si méprisable qui avait recherché l'endroit rêvé éloigné de toute violence pour la sépulture de sa victime… Elle ignora leurs cris, leurs supplications, et les tua tous les deux. Une gerbe de sang éclaboussa ses habits et son âme, à jamais indélébile. Mais elle ne regrettait pas son acte. Quand ils furent morts, Yue put enfin pleurer pour la première fois.
Elle ne creusa pas de tombe pour ceux qu'elle avait autrefois appelé ses « parents ». Elle était allée chercher du matériel de peinture, puis avait peint le lieu où sa sœur reposait désormais sur le fourreau de son sabre. Par la suite, Yue quitta le Rukongai, laissant derrière elle une vie de malheur et de souffrances, pour intégrer l'école des shinigami, emportant pour seul souvenir un kimono de soie bleu marine...
Son récit achevé, Yue se sentit mieux. Peut être à cause du silence respectueux qu'observaient Yachiru et Zaraki, ou du regard compatissant de son lieutenant, ou encore du hochement de tête de son capitaine lorsqu'elle avait dit avoir tué ses parents. Ils ne la blâmaient pas, ils comprenaient. Zaraki se leva et s'approcha de Yue. Il posa une main sur son épaule, se baissa pour que leurs visages soient à la même hauteur.
- Bon, et maintenant on le fait ce pique-nique ?
Yue ouvrit de grands yeux étonnés, puis elle sourit franchement.
- Aujourd'hui plus que jamais ! s'écrièrent plusieurs voix dans son dos.
- C'est pas vrai, grogna Zaraki en levant les yeux au ciel (aha, y a pas de plafond cette fois ci )
Renji et Matsumoto avaient entraîné Rukia, Kira et Hisagi avec eux. Le lieutenant de la sixième division tendit une main amicale à Yue, qui la serra timidement.
- T'inquiète pas, on comprend très bien que tu veuilles tuer le capitaine Kurotsuchi, il a vraiment une sale tête, déclara Renji en éclatant de rire. Maintenant on va l'oublier et fêter l'arrivée de la seule femme de la onzième division !
- Ouais ! S'écria Rangiku en levant un verre empli de saké. Et on se baignera, et on jouera au football !
- Au foutebale ? répéta Yue, tête penchée sur le côté.
- Un sport humain, lui expliqua Rukia en prenant la jeune femme par la main pour l'emmener vers la nappe ou les attendaient les autres. Tu verras c'est très amusant.
De son côté, Kira semblait inquiet. Il attrapa Rangiku par le bras.
- Rangiku-san, vous comptez vraiment aller vous baigner ?
- Mais bien sûr, et tout le monde ira ! s'exclama la shinigami comme si c'était une évidence.
- Et si on a pas de maillot ? demanda Hisagi qui comprenait le malaise de Kira.
- Tout nu !
Hitsugaya surgit derrière son lieutenant, la faisant sursauter.
- Ca, c'est hors de question ! s'écria t il, pas très content.
- Capitaine, vous êtes un rabat joie, se plaignit Rangiku. Tant pis, vous irez en sous vêtements.
- MATSUMOTOOOO !
Tous éclatèrent de rire à table.
