Blablabla : pensées
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Le Chemin de Traverse
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« On est bientôt arrivés ? »
« Bientôt. »
« C'est encore loin ? »
« Non. »
« C'est où ? »
« Hermione stop ! »
Marc fusilla sa fille du regard la faisant se tasser sur le siège passager.
Depuis qu'ils étaient partis de l'appartement elle ne cessait de parler, demandant quand est-ce qu'ils arrivaient. Pénible. Surtout quand ça durait depuis 45 minutes.
Le père et la fille avaient rendez-vous au Chaudron Baveur, le principal point de passage entre le monde sorcier et moldu avec une certaine Madame Bibine. C'est pourquoi Hermione avait déboulé à 6 heures pour tirer son père du lit. Ils ne devaient pas être en retard !
Marc avait longuement grogné devant son bol de thé. Il n'était pas du matin lui ! Pétunia, guère compatissante avait ricané en voyant la dichotomie entre le père complètement amorphe, en pyjama, s'assoupissant le nez dans son bol de thé et la fille, déjà bien habillée, parlant à toute allure, carburant aux sucres rapides.
D'après la lettre reçue la semaine précédente pour confirmer la séance de shopping demandait si les Granger pouvaient rejoindre l'adresse du Pub par leur propre moyen où si la Professeure devait aller les chercher. Étant donné que le « Chaudron Baveur » se trouvait à moins de trente minutes de l'appartement, Marc avait décidé d'y aller en voiture.
Il n'avait pas anticipé les bouchons, le manque de place et la surexcitation de sa fille.
Sang Bleu, que les enfants pouvaient être pénibles !
Finalement le dentiste parvint à se garer et prenant sa fille par la main, la mena en direction de l'adresse indiquée sur la lettre.
« Tu vas devoir me guider Mione, d'après Severus, je ne verrais pas le Pub. »
Hermione opina vivement avant de tirer son père en direction d'une ruelle miteuse. Marc ne voyait que des boutiques fermées ou aux vitres brisées. Rien qui ne ressemble de près ou de loin à un bar…
Le Dentiste utilisa tout son self-control pour ne pas sursauter quand sa fille poussa la porte d'un immeuble, apparemment condamné. Magie de merde.
Le pub était… miteux. Il faisait sombre et misérable. La lumière peinait à percer la pénombre et… Ok. Des torches… Pourquoi n'était-il pas surpris ?
Marc, slalomant entre les tables rondes se dirigea vers le comptoir où il accosta le barman. L'homme avait un veston et une chemise qui faisait très XVII ème siècle. Il était souriant et sympathique. Il indiqua à Marc une table où s'installer en attendant la Professeur de Poudlard.
Les Granger venaient de finir leur verre de jus de citrouille (Marc avait trouvé ça parfaitement ignoble et Hermione avait profité de l'inattention de son père pour verser son verre dans celui du dentiste), quand une sorcière aux courts cheveux gris et au visage anguleux entra dans le Pub. Elle était suivie par un homme d'une petite quarantaine d'années à la mâchoire carrée et aux cheveux d'un blond très clairs et d'un garçon de l'age d'Hermione. Le gamin était plus petit qu'Hermione avec des cheveux châtains-blonds et semblait aussi nerveux que son père semblait paumé.
Après avoir parlé au Barman, la sorcière et ses deux boul… accompagnateurs se dirigèrent vers la table des Grangers.
« Bonjour Monsieur Granger, Mademoiselle Granger. Je suis la Professeure Bibine de Poudlard chargée de vous guider lors de cette première visite du chemin de Traverse. »
« Enchanté », déclara Marc en serrant la main tendue de la sorcière. « Marc Granger et voici ma fille », rajouta-t-il en direction de l'homme et son fils.
« Hugh Crivey », se présenta le grand blond.
« Colin », salua le petit châtain avec un grand sourire.
Une fois les présentations faites, la sorcière annonça le programme de la journée. Ils commenceraient par un passage à Gringotts afin de changer de la monnaie moldue en gallions puis visite de l'allée marchande et enfin shopping.
La journée va allait être looooongue…
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Gornuk avait tenu la promesse qu'il s'était fait plusieurs années. Il s'était fait muté au service d'accueil des Nés-de-Moldus depuis sa rencontre mémorable avec Dame Granger-Evans.
Les mois de juillet et août étaient devenus ses favoris tellement il s'amusait en rencontrant les OVNIs qu'étaient les moldus.
Le gobelin, accoudé à son guichet attendait ses premiers clients de la journée. Normalement, deux familles de nouveaux sorciers devaient venir en milieu de matinée avec l'un des professeurs de l'École de Magie. Le Directeur de Poudlard était suffisamment conciliant avec les Gobelins pour prévenir la banque des jours où son équipe pédagogique allait chercher les enfants de moldus.
Enfin bref. Deux nouveaux clients, deux nouvelles sources d'amusement !
Gornuk repéra immédiatement ses clients. Il suffisait de voir les regards émerveillés et pleins d'étoiles des deux enfants et ceux interrogateurs des deux hommes. Le groupe était guidé par Rolanda Bibine, ancienne batteuse des Crécerelles de Kenmare, le meilleur club de Quidditch d'Irlande et aujourd'hui Professeur de Vol à Poudlard.
« Bonjour. Nous venons pour deux nouveaux coffres », annonça l'enseignante.
« Bien. Puis-je avoir les noms de Mademoiselle et de Monsieur ? » demanda Gornuk avec un petit sourire plein de dents aiguës.
« Hermione Granger. »
« Colin Crivey. »
Oh ! Une Granger.
Le banquier appela l'un de ses collègues en Ghazhakh, lui demandant de s'occuper du jeune sorcier et de son père.
« Monsieur Granger, Miss Granger, suivez-moi. »
Gornuk s'installa à son bureau et observa le duo. La petite semblait avoir surmonté sa crainte première et observait la pièce avec curiosité tandis que le père abordait désormais le visage sévère d'un homme prêt à négocier.
« Bienvenus à Gringotts. Je me nomme Gornuk et mon rôle ici s'apparente à celui d'un conseiller financier moldu. Avez-vous plus de questions ? Bien avant de commencer, une simple petite question, êtes-vous de la famille de Madame Pétunia Granger Evans ? »
« C'est ma femme. »
« Bien ! Madame Granger est une femme qui marque les esprits. Concernant les modalités d'ouverture de compte… »
Il fallut une petite heure pour régler tous les détails et pour changer des livres en monnaies sorcières.
Hermione était désormais l'heureuse possesseuse du coffre 1632, coffre géré par son père jusqu'à la majorité de la petite et coffre vide jusqu'à ce que les parents y fassent un versement.
Marc avait changé, sur les conseils de Severus, environs 1 000 £ pour les achats de sa fille.
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Hugh Crivey était un paisible habitant d'un petit village proche de Winchester. C'était un simple laitier qui élevait seul ses deux fils depuis la mort de sa femme cinq ans auparavant. Le grand blond était un campagnard, guère porté sur les études, amoureux de la pêche à la mouche et des ballades en forêt.
Hugh était un homme à la vie simple. Lorsqu'un vieux bonhomme aux cheveux blancs comme la neige qui faisait à peine la taille de son fils aîné lui avait annoncé que Colin était un sorcier, il avait eu du mal à y croire.
Il avait bien dû y croire quand son ananas s'était mis à danser sur la table. Il lui avait fallu un grand verre de whisky après cela et depuis il ne regardait plus sa corbeille à fruit de la même manière.
Le sorcier, un certain Findilouik… Fikinlik… Fitruc était professeur dans une école de magie et avait proposé que Colin y fasse ses études.
Hugh avait été très fier que son fils puisse faire de grandes études malgré une appréhension envers ce nouveau monde. Ils avaient fêté ça en famille le soir de la venue du sorcier nain en allant au Macdo puis au cinéma.
Aujourd'hui, une autre professeure de Poudlard était venue les chercher dans la matinée. Dennis était déçu de ne pas pouvoir venir, mais il y avait l'anniversaire de son meilleur ami le même jour qu'il ne voulait pas rater.
L'étrange sorcière avait les cheveux tous gris et les yeux jaunes comme ceux d'un oiseau de proie. Hugh était bien élevé et son fils aussi, ils n'avaient posé aucunes questions sur les yeux de la dame malgré une curiosité dévorante.
Le trio avait rejoint Londres en passant… par la cheminée. Encore une autre chose que le brave laitier ne regarderait plus de la même façon.
Hugh avait eut l'impression très désagréable d'être passé dans une essoreuse à salade et quand il était ressorti de l'âtre de la cheminée, il avait un horrible goût de cendre dans la bouche.
A Londres, ils avaient fait la rencontre d'autres gens normaux. Marc et Hermione Granger. Sans grand étonnement, les deux enfants s'étaient très vite liés d'amitié. Logique, entre piles électriques ils s'étaient trouvé des points communs.
Après le passage à la banque, la séance de shopping avait réellement pu commencer. Tandis que la couturière s'occupait de prendre les mesures des enfants pour les robes de travail et les capes, les deux pères avaient faits plus ample connaissance.
Marc Granger était un homme sympathique qui avait une opinion très négative des sorciers. Apparemment, il connaissait ce monde depuis plusieurs années et était atterré par le retard des sorciers dans certains domaines.
À ces paroles, Hugh ne put qu'acquiescer. Lui aussi trouvait que porter des robes, surtout aussi moches, était une horrible fautes de goût.
Une fois les mesures prises, le quintet pris la direction de la librairie, d'un apothicaire, une papeterie et enfin d'une boutique de baguette magique.
Ollivander – Fabricant de baguettes magiques depuis 382 av JC. Hugh haussa un sourcil devant le coussin râpé visible en vitrine sur lequel était posé un bout de bois. Des branches comme celle-là, il en trouvait plein pendant ses ballades, pas la peine de venir à Londres.
La sorcière entra dans la boutique suivit par les deux pères chargés comme des dromadaires et enfin par les deux enfants qui s'amusaient avec leurs chaudrons pliants.
Ça existait les fait-touts pliants ?
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Garrick Ollivander était un commerçant comblé. Il avait en effet la grande chance de pouvoir combiner passion et travail. Ah, créer des baguettes… C'était fabuleusement passionnant ! Il fallait connaître les propriétés de chaque essence de bois, de chaque cœur, il fallait tailler le bois puis l'associer à un conducteur magique. C'était un art délicat car à la première fausse manœuvre, tout vous explosez à la figure !
La création de baguette était en constante évolution et Ollivander ne cessait d'apprendre. Il avait d'ailleurs une convention à Genève dans deux mois à propos de nouveaux éléments pouvant servir de cœur dans une baguette.
Mais ce serait seulement au mois d'octobre… Là, à l'instant présent, il était encore à Londres, prêt à recevoir les futurs petits sorciers qui venaient acheter leur baguette. D'ailleurs, en parlant du loup…
Le commerçant observa le quintet qui venait de stopper devant sa vitrine. Une sorcière, deux enfants de 11 ans et d'après leurs vêtements, deux pères moldus. Était-ce un couple ou deux familles ?
La Sorcière entra dans la boutique suivit par les deux enfants qui parlaient d'ingrédients de potion. Cependant au moment où les deux petits mirent un pied dans la boutique, un vent monstrueux se leva, faisant voler et tourbillonner des papiers et faisant claquer les portes. Le vieux bonhomme bondit de l'arrière-boutique en leur ordonnant de sortir, ordre que le quintet appliqua à la lettre et en vitesse.
Dès que la porte se referma, le vent tomba, laissant un capharnaüm sans nom derrière lui. Garrick soupira. De la vigne. L'un des gamins avait une baguette de vigne !
Marmonnant dans sa barbe en cherchant toutes les boites contenant une baguette en vigne. Ces baguettes faisaient parmi des moins courantes avec les baguettes en Cornouiller et celles en Orme. La vigne était un bois particulièrement sensible et rapide dans le choix d'un maître.
Finalement, une grosse dizaine de minutes plus tard, le commerçant avait rassemblé la dizaine de baguettes de vigne se trouvant dans sa boutique. Il fit signe à ses clients d'entrer un par un ! La Sorcière adulte entra suivie par les deux pères et enfin les enfants. Au moment où la fillette posa un pied dans la boutique, un sifflement aigu s'éleva. Le marchant fit signe à la petite d'avancer jusqu'au comptoir. Garrick voyait bien qu'elle était effrayée par le phénomène magique.
Plus l'enfant s'approchait, plus l'une des boites se mettait à trembler. Le fabricant attrapa cette boite-là, en sortit la baguette et la plaça entre les mains de la fillette aux cheveux broussailleux.
Le sifflement s'arrêta et des petites boules de lumière sortirent de la baguette avant de s'éteindre doucement.
« Enfin… », soupira le vieil homme avec soulagement.
Ce foutu sifflement avait été particulièrement strident et pénible ! Il sourit à l'enfant qui fixait émerveillée sa baguette avant de se tourner vers les adultes.
« Bienvenue dans ma boutique. Oh ! Rolanda Bibine ! Ravi de vous revoir… C'était du frêne, 25,3 cm, rigide, n'est-ce pas ? »
« C'est exact. Pouvez-vous nous expliquer ce qui vient de se passer ? »
« Bien sur. Mademoiselle… »
« Hermione Granger. »
« Mademoiselle Granger vient d'être choisie par une baguette en bois de vigne. Ces baguettes sont assez particulières, car elles sont capables de produire des effets magiques dès qu'un partenaire approprié entre dans la pièce où elles se trouvent. Il est arrivé à plusieurs de mes collègues, ainsi qu'à moi-même d'observer ce phénomène. C'est toujours impressionnant. »
Le vieux sorcier avait déjà vu un tel phénomène. Une fois lorsque son père tenait encore la boutique et deux fois lorsque lui en été propriétaire.
« Chère Hermione, vous avez désormais en possession une très belle baguette de vigne, mesurant 25,9 cm et possédant un ventricule d'Opalœil des antipodes. Un dragon océanien », rajouta le fabricant de baguette en voyant l'air perdu de ses clients.
Le père brun paya la baguette tandis que le garçon blond passait entre les « mains » compétentes du mètre à mesurer. Garrick Ollivander était très fier de ce ruban mesureur, car il avait réussi à l'ensorceler de façon à ce qu'il exaspère les clients ! Oui, à son âge, on s'amusait comme on pouvait.
Une fois toutes les mesures prises (Oui, Mr Crivey, l'espace en les deux narines est extrêmement important dans le choix d'une baguette !), ils passèrent aux essais.
Il fallut trois baguettes, un vase détruit et un début d'incendie pour déterminer l'essence du bois. De l'ébène. Un bois convenant particulièrement à toutes les formes de magie de combat ainsi qu'à la métamorphose. Les propriétaires de ces baguettes étaient souvent des personnes fidèles à leurs convictions et non-conformistes.
Le cœur de la baguette fut trouvé en cinq essais et un peu plus de bazar dans les papiers d'Ollivander. C'était une plume d'un très vieux phénix qui s'était installé dans la réserve magique de Central Parc. C'était Johanna Beckett, une collègue d'Ollivander, qui lui avait envoyé cette magnifique plume.
« Plume de phœnix et bois d'ébène. Une combinaison puissante Mr Crivey », déclara le fabriquant en regardant l'enfant. « Sept Gallions », poursuivit-il, en se tournant cette fois vers le père.
Garrick Ollivander regarda le quintet s'éloigner de sa boutique. Et de deux baguettes de vendues… cela faisait donc deux nouvelles baguettes à construire ! Chouette !
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La partie était tendue, l'atmosphère était lourde, chacun retenait son souffle, attendant un mouvement de l'adversaire…
« Gagné ! »
« Nan ! J'y crois pas ! T'as une de ces veines toi ! »
« Hé hé je suis un pro, c'est pour ça. »
Hermione jeta ses cartes sur la pile en ronchonnant. Mais pourquoi elle avait appris la Chouine à Colin ?
Ah oui.
Ça faisait déjà une bonne heure qu'ils étaient là et ils s'ennuyaient vraiment.
Le matin du premier septembre, la famille Granger après avoir posé Dudley à son école, était partie pour King Cross. Il était à peine 9 h 40, mais Hermione tenait absolument à y être en avance et Pétunia et les jumeaux aussi.
Ils retrouvèrent la famille Crivey en entier qui cherchait désespérément la voie 9 3/4. Grâce aux indications claires de Severus, Pétunia trouva le pilier de passage et les deux familles arrivèrent sur le quai du Poudlard Express.
Il y avait une grande locomotive à vapeur, rouge bordeaux, rattachée à de nombreux wagons. Il était alors 10 h. Mr Crivey resta un peu avec eux puis parti rapidement avec son fils cadet, car il était attendu à Winchester en début d'après-midi et il avait de la route à faire. Il laissa Colin aux Granger.
Le quai était complètement vide mise à part deux machinistes qui papotaient. Les wagons étaient encore fermés. Marc proposa donc de faire une partie de Chouine, un jeu de carte d'origine française. Colin, Hermione, Marc et Pétunia firent plusieurs parties tandis que les jumeaux exploraient la gare sorcière.
Puis finalement quand les wagons s'ouvrirent et que les sorciers commencèrent à arriver en masse, les enfants grimpèrent dans le train et le reste des Granger reparti.
Hermione et Colin s'étaient installés dans un compartiment, avaient galéré pour monter leurs malles dans le porte-bagage et avaient recommencé une nouvelle partie de carte. Plongés dans leur jeu, ils avaient oblitéré les bruits dans le couloir et même le départ du train.
TOC ! TOC !
La porte du compartiment s'ouvrit avec un chuintement désagréable. Le jeune qui venait d'apparaître sembla soulager en voyant des enfants de son âge.
« J'peux m'installer ? les autres compartiments sont pleins ou occupés par des grands. »
Hermione jeta un coup d'œil à Colin avant de faire un geste de la main au nouveau. Celui adressa un grand sourire à la frisée avant d'entrer et de monter maladroitement sa malle dans le porte-bagage avec l'aide de Colin.
« J'm'appelle Flint. Marcus Flint. »
« Moi c'est Bond, James Bond », fit Hermione sous les ricanements de Colin.
« Hein ? »
« Hermione Granger. »
« Colin Crivey. »
Un silence gêné plana dans le compartiment jusqu'à ce que le nouveau venu demande s'ils avaient des préférences sur la Maison où ils iraient. Hermione haussa les épaules.
« J'en sais rien et je m'en moque. Par contre mes petits frères ont dit que j'irais certainement à Serdaigle ou à Griffondor. »
Marcus grimaça au dernier nom.
« Si je vais chez les lions, mon père m'arrachera la tête. J'espère être à Serpentard, c'est là que sont allés mes deux parents. »
« Tu dois satisfaire les attentes familiales… Pas d'pot. Comme je suis Né-de-Moldu, j'ai aucune pression pour la Maison, du moment que je m'y plais, mon père sera content. »
Hermione scruta le brun avec attention. Oncle Sev lui avait parlé des différentes maisons et des gens qui les composaient. Malheureusement, il n'était pas rare que les Serpentards, bien qu'ils ne soient pas les seuls, aient des préjugés racistes envers les nouveaux sorciers comme elle ou Colin.
« Ah… Mon père hurlerait s'il savait que je te parle. Perso, j'm'en fous du sang. C'qui compte, c'est la puissance ! »
Hermione éclata de rire devant l'air absolument convaincu de Marcus. La puissance, ça c'était cool, c'était quelque chose qu'elle respectait aussi. Colin laissa Hermione et Marcus partir dans leurs délires de domination du monde avec une armée de chiches-kebabs et brassa les cartes. Quand les deux andouilles retourneraient sur terre, il leur proposerait une partie de poker et en attendant, il allait lire le livre de potion.
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« Des barques ? »
« Ne me dis pas que t'as peur ! » ricana Marcus.
« Non, je trouve juste ça stupide et peu sécuritaire. Imagine que quelqu'un tombe ! »
Marcus haussa les épaules. Tant pis pour ceux qui tombaient. Il s'installa dans une barque et fit signe au deux autres de le rejoindre. Il aimait bien ses deux compagnons de voyage.
La fille avait un humour particulier, sautait d'un sujet à l'autre dans une discussion et était aussi féroce qu'une louve lorsqu'on s'en prenait à sa famille. Un Serpentard de troisième année en avait fait les frais… Que sa descendance repose en paix.
Le garçon, Colin se baladait avec un appareil photo autour du coup et était capable de réciter par cœur de long monologue de théâtre, un truc moldu apparemment. Il était tout petit et faisait vraiment enfantin avec ses cheveux clairs et ses joues encore un peu rondes mais la lueur qui avait éclairé ses yeux quand on avait médit sur les Sans-Magie faisait encore frissonner Marcus.
Oh, oui, quoi que dise son père, ces amis-là, il les gardait !
« Woua ! »
« Par les moustaches du Père Noël ! Colin, prend une photo ! »
« Ça rendra rien dans le noir… »
« Fais-le juste ! »
La vision du château tout illuminé dans la nuit était époustouflante, Marcus devait le reconnaître. Et on avait cette vue uniquement depuis le Lac Noir.
Le troupeau de première année grimpèrent le long d'un passage creusé dans la roche et arrivèrent sur une vaste pelouse qu'ils traversèrent au pas de course suivant un homme gigantesque.
Ils furent remis entre les mains d'une sorcière au visage sévère, vêtue de vert émeraude, le Professeur McGonagall selon leur guide. Marcus songea brièvement que ce n'était pas une femme à énerver, au risque de passer un sale quart d'heure. Elle les fit patienter dans le hall, devant de grandes portes.
« Prête à te jeter dans la gueule du loup ? » demanda Marcus à Hermione avec un sourire crispé.
« J'ai l'impression d'être une dinde la veille de Noël. Et toi, prêt ? »
« Non. Et toi Colin. »
« Je crois que je vais vomir tellement j'ai les entrailles nouées. »
« Tellement poétique. »
Colin s'apprêtait à répondre, certainement en citant un auteur moldu quand les portes s'ouvrirent.
Maman !
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Hermione n'avait écouté que d'une oreille distraite la chanson du choixpeau tellement la beauté du plafond la subjuguait. Elle avait beau l'avoir lu dans l'Histoire de Poudlard, elle ne s'attendait pas à quelque chose d'aussi… magique !
Elle dut cependant se reconcentrer quand Colin lui enfonça son coude dans le ventre. L'appel allait commencer.
Le Professeur McGonagall déplia un parchemin relativement court. Ils étaient une petite promo cette année. C'était à cause de la guerre. Entre la peur, les enlèvements, les morts et les combats, il y avait eu une chute démographique chez les sorciers. C'était aussi pour cette raison que le ratio Nés-de-Moldus/Nés-de-Sorcier(s) était aussi élevé. Les moldus n'avaient quasiment pas été touchés par les actes du Lord Noir.
« Alison, Kristiana. »
Hermione observa l'enfant métisse s'installer sur le tabouret et se coiffer du chapeau qui lui tomba sur les yeux.
« POUFSOUFFLE ! » beugla le choixpeau.
L'une des tables se mirent à applaudir bruyamment, frappant les gobelets sur les tables, sifflant à tout-va. Les Poufsouffles certainement.
« Burrow, Randolf. »
« SERDAIGLE »
Cette fois, c'est la table à côté des Poufsouffles qui applaudit. Les élèves étaient à peine moins bruyants que les Jaunes et Noirs.
« Crivey, Colin. »
La frisée observa son ami, au teint verdâtre s'avancer vers le tabouret.
« POUFSOUFFLE ! »
Hermione applaudit en même temps que les élèves à la cravate jaune et noire.
« Pourquoi t'applaudis ? »
« C'est mon ami. Je suis montre mon soutien, même si je doute qu'il m'entende… »
« Stupide. »
« J'applaudirais aussi pour toi, t'en fait pas. »
Quatre autres élèves furent appelés avant que vienne le tour de Marcus. Hermione l'observa l'installer. Ses mains tremblaient. Le choixpeau attendit une bonne minute avant de rendre son verdict.
« SERPENTARD ! »
Le brun rejoint sa maison qui l'accueilli avec une joie évidente tandis que Marcus semblait soulagé. Son père devait être vraiment quelqu'un d'effrayant. Hermione se demanda qui serait le prochain à passer à la casserole avant de pâlir en entendant son nom. Elle s'installa sur le tabouret et mis le chapeau, croisant le regard encourageant de Colin avant que le couvre-chef ne lui tombe sur les yeux.
« Pas la peine de prier Héla, tu ne vas pas mourir… Du moins pas ce soir. »
« Par le string du Père Fouettard, un chapeau qui parle ! »
« J'ai même chanté, tu sais. »
« Certes. Mais là tu parles dans ma tête… Tu vois ce que je pense ? »
« Uniquement les pensées conscientes. Arrête avec ces foutus images de ciseaux ! Tu veux me traumatiser gamine ? »
« Ça dépend, ça marche ? »
« Bon sang de bois de gamine impertinente ! S'il existait une maison pour les pénibles, tu y aurais ta place à coup sûr… Mais il vaut mieux te mettre à… SERDAIGLE ! »
Le dernier mot raisonna dans la Grande Salle. Hermione reposa le chapeau et se dirigea vers la table qui l'applaudissait. Des élèves au blason bleu et bronze lui serrèrent la main, on lui fit une place.
« Tu as l'air bien joyeuse, déclara une élève plus âgée. Généralement les premières années sont tout tremblant. »
« Oh ! Moi je me demande juste combien de temps va mettre le Choixpeau pour se débarrasser de l'air d'un petit bonhomme en mousse ! » déclara Hermione avec un sourire angélique.
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Note de l'auteure :
Et nous voici à Poudlard !
Je ne pense surprendre personne quand j'annonce qu'Hermione sera différente de la version de JKR ! En même temps avec la famille que je lui ai collée…
