Nami s'était efforcé d'enfouir ses sentiments les jours suivants. Elle essaya d'agir comme si de rien n'était, et que son cœur ne se brisait pas un peu plus chaque jour. Ce n'était pas chose aisée, surtout lorsqu'il fallait cohabiter avec l'objet de ses fantasmes.
Zoro était égal à lui-même, du moins en apparence. Il avait bien remarqué depuis ce soir-là qu'elle avait mis une barrière. Son masque froid avait refait surface. Le côté vulnérable qu'il trouvait si mignon chez elle n'était plus. Il craignait qu'elle regrette de s'être autant ouverte à lui, et qu'elle cherche à prendre ses distances. Après tout, il avait merdé. C'était étrange à quel point cela le contrarier. Lui qui n'avait aucune attache, s'inquiéter à présent de sa relation avec une voleuse sulfureuse recherchée par la Marine.
_ Zoro dépêche-toi ! Sinon je te laisse derrière ! S'écria la voix de Nami, le ramenant à la réalité.
Ils étaient enfin arrivés au royaume d'Alabasta. Trop heureuse de retrouver pieds à terre, la jeune femme s'était empressée d'entraîner le sabreur avec elle. Cette dernière avait déjà arnaqué plusieurs marchands sur place, au grand dam de Zoro. Après tout, c'était une seconde nature pour elle. Surtout un mécanisme de survie dû au traumatisme de son enfance. Alors il ne dit rien, mi-amusé, mi-choqué de la voir à l'œuvre. Elle était très douée, il fallait bien l'admettre.
Il soupira en la voyant entrer dans un magasin de vêtements. En entrant, il la vit se diriger vers divers rayons, sélectionnant des vêtements à tour de bras.
_ Et comment comptes-tu acheter tout ça ? Tu as déjà dilapidé presque tout l'argent que je t'ai donné en arrivant. Dit-il en s'approchant d'elle, l'air ennuyé.
_ Avec mon argent évidemment ! Rétorqua-t-elle avec un sourire de chipie.
Il fronça les sourcils, hébété. Elle sortit alors une liasse de billets de son sac à dos l'air de rien avant de ranger son précieux butin.
_ C'est quoi ça ? ! S'étouffe-t-il presque, ne voulant pas attirer l'attention sur eux.
_ Tu te souviens, l'argent que tu m'as confisqué quand tu m'as tripoté ? Demanda-t-elle innocemment tout en continuant son shopping l'air de rien.
Le chasseur de prime grogna, voyant une vieille dame, visiblement embarrassée, s'éloigner du couple. Il se rapprocha de la rouquine, agacé.
_ Je ne t'ai pas tripoté ! Et je suis certain qu'il n'y avait pas autant de billets ! S'indigna-t-il à voix basse.
Pour toute réponse, elle haussa les épaules en lui donnant son fameux sourire de cheshire, avant de s'engouffrer dans une cabine d'essayage. Bon sang, cette femme ! Il marmonna dans sa barbe, puis s'affala sur un banc face aux cabines, passablement épuisé.
Nami essaya plusieurs jupes et hauts typiques d'Alabasta. Il vaudrait mieux se fondre dans le décor pour ne pas attirer l'attention. Par ailleurs, elle pouvait bien se faire plaisir pour une fois. D'habitude, quasiment l'intégralité de son butin finissait entre les mains d'Arlong. Combien de fois était-elle passée devant des vitrines, tout en rêvant de porter telle ou telle robe, sans jamais y mettre les pieds.
Aujourd'hui c'était différent. Car elle n'était plus seule, et bientôt Arlong ne serait plus qu'un mauvais souvenir. Elle regarda son reflet dans le miroir, satisfaite du rendu. Dans un élan de gaieté, elle tira le rideau d'un coup.
_ Zoro que...
Elle s'interrompit, voyant le bretteur endormi sur le banc. Cet homme passé tellement de temps les yeux fermés que c'en était risible. Elle s'approcha en soupirant doucement. Accroupie devant lui, elle en profita pour détailler son visage avec envie. Comment pouvait-il dormir ainsi les bras croisés ?
_ Tu dors vraiment n'importe où. Murmura-t-elle pour elle-même avec tendresse, se refusant de le toucher.
_Je ne dors pas, je médite. Dit-il soudain.
Surprise, elle eut un mouvement de recul et perdit l'équilibre, se retrouvant sur les fesses. Alors seulement, il ouvrit son œil valide, un petit rictus en coin se dessinant sur ses lèvres.
Rougissante, elle le fusilla du regard, prête à l'insulter.
_ Tout va bien madame ? Intervint tout à coup le propriétaire du magasin aimablement.
Nami se releva avec dignité en ignorant volontairement Zoro.
_ Oui merci. Je souhaite acheter l'ensemble que je porte, ainsi que quelques autres pièces. Expliqua-t-elle en désignant le tas de vêtements dans la cabine.
L'homme, visiblement ravi, s'empara de ceux-ci et guida la jolie rousse jusqu'au comptoir pour encaisser. Eh bien, c'était sans compter sur les talents d'actrices de celle-ci. Un quart d'heure plus tard, elle quitta l'établissement, rayonnante.
_ Sérieusement ? 40 % de réduction ? Commenta le sabreur, consterné, tout en la suivant sur le chemin principal du marché.
_ Honnêtement, j'ai été gentille par ce qu'il m'a fait pitié sur la fin. En tout cas j'adore cette tenue ! S'extasia-t-elle en sautillant.
L'épéiste secoua la tête en souriant affectueusement. S'il ne la connaissait pas, il trouverait son comportement inacceptable. Pourtant, il comprenait. Et la voir aussi heureuse pour quelque chose de si trivial, ça valait tout l'or du monde. Par ce qu'elle méritait bien plus. Il effaça bien vite son sourire en remarquant les regards choqués des passants qui le dévisageaient.
Merde Zoro reprends-toi !
Être un grand corsaire pouvait devenir usant à la longue. L'anonymat lui manquait.
_ Allez messieurs, un peu de courage. Chantonna Nami, très séductrice.
Elle était dans un bar, plutôt mal famé, en train de "jouer" avec des pirates. Arnaquer serait le terme approprié. Il était 22 h 00 passé.
Zoro était là, tapi dans l'ombre. Observant avec attention la jolie rousse. Il avait revêtu une sorte de manteau bariolé, ainsi qu'un keffieh afin de passer inaperçu. Elle les lui avait donnés après leur retour sur le navire l'air de rien.
Il observa tel un faucon les moindres fait et gestes des hommes avec qui elle jouait aux cartes. Il porta sa chope de bière fraîche à ses lèvres, frustré. Elle avait fait de son mieux pour l'éviter durant la soirée. Elle avait même profité de sa douche pour lui crier à travers la porte qu'elle partait pour la soirée " faire le plein". Il renifla en la voyant cacher une carte discrètement. Elle était très habile, il fallait le reconnaître. Mais la voir flirter ouvertement avec cette bande de pirates l'irrité de plus en plus. Il savait que ça faisait partie de son jeu, mais c'était plus fort que lui. Pour commencer, elle n'aurait pas dû partir seule ce soir.
_ Quinte flush ! J'ai gagné ! S'exclama innocemment la jeune femme, tout sourire.
Elle amassa son butin en ignorant les commentaires déplacés de certains de ses adversaires. Elle se mêla ensuite à la foule afin de s'éclipser discrètement. Elle marcha à bonne allure aussi discrètement que possible, tout en empruntant différentes ruelles, consciente qu'elle était suivie. Elle avait l'habitude. Mais heureusement pour elle, les pirates étaient ivres, et déjà loin derrière.
Une fois sur le quai, elle s'autorisa à relâcher la pression. Nami releva la tête pour contempler la lune, tout en marchant tranquillement. Elle ne semblait pas encore prête à faire face à Zoro. Nami avait fait de son mieux pour occulter ses sentiments. Mais devoir partager la même chambre était un véritable supplice.
Pour elle comme pour lui.
La jeune femme soupira, lorsqu'elle fut soudainement tirée par le bras. Elle glapit de peur avant qu'une main ne vienne la bâillonner.
_ Qui va là !? Clama la voix d'un homme au loin.
Nami fronça les sourcils en reconnaissant le sabreur face à elle. Elle en fut tout d'abord soulagée, mais aussi inquiète en voyant l'air préoccupé de Zoro. Il jura dans sa barbe en libérant sa bouche.
_ La Marine. Murmura-t-il simplement, le regard porté au-delà de leur cachette de fortune.
Nami jeta un œil entre les piles de caisses en bois derrière lesquelles ils étaient prostrés. Elle distingua trois soldats de la Marine. Ils se dirigeaient droit sur eux. Elle se mordit la lèvre en se plaquant contre le bois rêche, comme si elle pouvait se fondre dans le décor. Elle se traita mentalement d'idiote. Elle avait baissé la garde et à cause d'elle, ils étaient en danger.
Elle releva la tête pour croiser le regard de Zoro. Elle cessa de respirer en voyant le regard sombre avec lequel il la dévisageait. Son cœur palpita de plus en plus vite tandis que les soldats s'approchaient dangereusement. Le bretteur semblait plongé dans ses pensées.
Soudain, il fondit sur ses lèvres. Il étouffa son cri de surprise, prenant soin de la cacher à la vue des hommes de la Marine.
_ Oups ... Désolé pour le dérangement. S'exclama le soldat qui venait de les surprendre en détournant le regard, mal à l'aise.
Nami était à mille lieues de là, ne remarquant même pas la retraite de la Marine. Zoro était réellement en train de l'embrasser ! Elle en avait tellement rêvé ! Jusque-là plutôt immobile, elle répondit timidement à son baiser.
Zoro pressa son corps contre le sien, trop heureux de la sentir réceptive. Il n'avait pas pu résister. Bien que son intention première était de faire diversion auprès de la Marine. Elle était si douce, ses lèvres si tentatrices.
Nami crispa ses doigts dans l'étoffe de sa chemise, les seins pressés contre sa poitrine tonique. Un petit gémissement quitta ses lèvres, rapidement englouti par la passion de Zoro qui s'empressa d'approfondir le baiser. Elle accueillit sa langue avec autant d'appétence, inclinant la tête pour faciliter leur échange passionné.
Il agrippa ses fesses, avec le besoin réprimé de la toucher partout. Elle sentait l'agrume et la vanille, assurément enivrante. Il dut se faire violence pour s'arracher à ses lèvres, gonflées et brillantes de luxure. Elle le regarda à travers la brume de la passion, papillonnant des paupières.
_ Ils... Ils sont partis ? Murmura-t-elle, essouffler ainsi qu'un peu hébété par la situation.
Il déglutit, puis jeta un bref coup d'œil par-dessus les caisses, avant de revenir à la charge.
_ Non. Gronda-t-il d'une voix rendue rauque par le désir, avant de s'emparer une nouvelle fois de sa bouche trop tentante.
Bien sûr, il avait menti. Mais elle ne le saura jamais.
Elle gémit, des papillons dansaient dans son ventre. Son corps semblait appeler le sien. Elle avait chaud, des étincelles de plaisir se logeant entre ses cuisses moites. Un éclair de lucidité lui permit d'échapper à ses lèvres dévorantes. Elle détourna la tête, la respiration saccadée.
_ Je pense qu'ils sont partis. Dit-elle, le souffle court.
Elle le poussa doucement, s'extirpant de son étreinte sans oser croiser son regard. Il ne la retint pas, serrant la mâchoire et les poings, contenant sa frustration. Elle s'éloigna à grand pas, souhaitant s'éloigner, en proie au chagrin. Nami était complètement chamboulée. Pourquoi ! ? Elle était consciente qu'il avait fait ça dans le but de tromper la Marine. Et pourtant, ça faisait mal. Tous ses efforts pour enfouir ses sentiments venaient de partir en éclat. Avait-il profité de la situation encore une fois ? Son cœur lui disait le contraire, ça semblait si réel. Comme s'il partageait son affection.
_ Nami ! Cria-t-il quelques mètres derrière elle.
Elle ne se retourna pas, ne s'arrêta pas. Elle ne pouvait pas lui montrer son visage, inondée de larmes.
Il comprit tout de suite en la voyant pratiquement courir sur le ponton du navire, cherchant à le fuir. Seulement cette fois-ci, il ne pouvait pas la laisser partir. Il avait encore merdé. Il jura dans sa barbe, s'élançant après elle avec l'intention de la rattraper coûte que coûte.
Elle courut jusqu'à la cabine qu'ils partageaient, sanglotant le plus silencieusement possible pour ne pas attirer l'attention des membres de l'équipage, ou pire, du capitaine. La jolie rousse s'engouffra dans la chambre telle une tornade, jeta son sac négligemment sur le lit avant d'entrer dans la salle de bain attenante. Elle claqua la porte avec soulagement.
Seulement au lieu du bruit familier du claquement du bois contre bois, c'est un grognement étouffé qui se fit entendre. Nami glapis de peur en voyant l'avant-bras de Zoro dans l'entrebâillement de la porte.
_ Oh mon Dieu Zoro! S'exclama-t-elle avec inquiétude en se précipitant vers son bras blessé, ne se souciant plus du tout de son propre état émotionnel.
Elle réalisa trop tard son erreur lorsque son regard croisa le sien. Il était légèrement essoufflé après sa course, les sourcils froncés d'inquiétude. Il plia le bras l'air de rien à quelques reprises, sans la quitter des yeux. Principalement dans le but de la rassurer. Il était bien plus robuste que ça. Même si la voir s'affoler par peur de l'avoir blessé par mégarde était touchant. Elle fixa son bras et se détendit visiblement, puis se détourna de lui, embarrassé.
_ J'aimerais prendre une douche alors... Dit-elle tranquillement en laissant sa phrase en suspens.
Elle se sentait tellement pathétique en cet instant. Il l'a surpris en la tirant par la main, la forçant sans mal à s'écraser contre son torse. Il enroula ses bras musclés autour d'elle pour l'étreindre tendrement.
_ Je suis désolé. Je ne voulais pas te faire de mal. J'étais juste...
Il ne termina pas sa phrase, soupirant de frustration en resserrant son étreinte. Il inspira son odeur, le nez plongé dans sa chevelure de feu. Il ne savait pas comment exprimer ses sentiments. Merde ce n'était pas son truc !
Elle était fatiguée de se battre, de réprimer ses sentiments. Aussi elle laissa libre cours à ses larmes.
_ Je suis amoureuse de toi idiot ! Sanglota-t-elle comme une enfant, le visage pressé contre son torse.
Il se figea, stupéfait par cet aveu.
_ J'ai essayé de ne pas ressentir... Tout ça ! Je me suis éloigné, mais toi... Tu as tout gâché ! Reprit-elle désespérément en s'accrochant à sa chemise comme à une bouée de sauvetage.
Elle pleura dans ses bras, impuissante, attendant qu'il lui brise le cœur une bonne fois pour toutes.
Zoro se sentait merdique. Le cœur serré, il la garda au plus près de lui, désirant engloutir toute la peine qu'il lui avait causé. Après quelques minutes, il prit sa joue en coupe avec une infinie tendresse.
_ Nami, regarde-moi. Dit-il d'une voix douce.
Elle se crispa. Il n'avait jamais été aussi tendre. C'était d'autant plus douloureux puisqu'il était sur le point de lui arracher le cœur avec ses prochaines paroles. Elle secoua la tête et ferma les yeux. Elle ne voulait pas entendre ses mots cruels. La jeune femme voulait disparaître, occulter la douleur, étouffer cet amour.
Il souffrait de la voir dans cet état. Jamais personne ne l'avait aimé. Pas comme elle. Pas avec une telle intensité. Il l'avait ressenti plus tôt durant leur baiser. Il attrapa son visage entre ses mains avec douceur, la forçant malgré elle à relever la tête.
Elle lutta brièvement avant d'abandonner, le visage rougit et humide. Elle plongea ses yeux bouffis et brillants dans les siens, abdiquant.
Il avait compris beaucoup de choses durant ces derniers jours. Il la dévisagea, et fut étonné de la trouver adorable, même dans un tel état. Il posa son front contre le sien en fermant les yeux.
_ Merde, je suis foutu. Soupira-t-il dans la défaite pour lui-même.
Nami resta interdite, enregistrant ses paroles troublantes. Il tenait toujours son visage entre ses mains calleuses. Elle avait tellement pleuré qu'elle avait l'impression d'avoir le visage en feu. Il resta ainsi un moment, la mâchoire serrée.
_ La vérité, c'est que j'ai détesté que tu t'éloignes. Commença-t-il avant de rencontrer de nouveau son regard couleur miel.
Nami cessa de respirer sous l'intensité de celui-ci.
_ J'ai détesté te voir flirter avec ces pirates. J'ai détesté réprimer mes pulsions pour ne pas te toucher. Chaque nuit, était un supplice. Et par-dessus tout, je déteste te voir pleurer. Expliqua-t-il passionnément en ponctuant chaque phrase.
La belle rousse n'en revenait pas. Elle ne s'attendait pas à une telle déclaration. Dans son œil transparaissaient toute la sincérité et l'adoration qu'il lui vouait. Une vague d'allégresse emplit son corps. Elle expira de soulagement, le cœur battant la chamade.
Il déposa un tendre baiser sur ses lèvres, comme pour sceller cette déclaration. Pour lui prouver ses sentiments, autrement que par les mots. Il appuya ce baiser quelques secondes, avant de reculer, ramenant sa tête contre son torse pour un câlin réconfortant.
Cette fois, les quelques larmes qui roulèrent sur ses joues n'étaient pas dues à la douleur, plutôt à la consolation et la joie. Nami ne voulait être nulle part ailleurs qu'entre ses bras puissants à cet instant. Elle souhaita rester ainsi pour toujours. Dans cette étreinte chaleureuse, où elle se sentait aimée et en sécurité.
Il serra son corps frêle contre le sien, s'émerveillant de sa douceur et de l'effet qu'il produisait sur son esprit. C'était agréable, reposant, comme si leurs corps avaient été moulés l'un pour l'autre.
_ Je dois toujours prendre une douche. Murmura-t-elle avec une pointe d'humour, la voix étouffée contre sa chemise.
Chemise dont elle respirait l'odeur sans retenue. Son parfum agissait comme un calmant. Peut-être par ce que c'était lui, tout simplement.
L'amour rend décidément fou.
Ils se séparèrent finalement, même si la perte de sa chaleur lui fit presque regretter ses paroles. Pourtant, la température élevée d'Alabasta était difficile à supporter. Heureusement, celle-ci devenait bien plus fraîche à la nuit tombée. Il se frotta la nuque avec la main en baissant le regard sur sa chemise.
_Et moi je dois me changer. Dit-il sur le même ton, bien qu'un peu gêné, en contemplant les dégâts.
En effet, celle-ci était couverte des fluides corporels de la jeune femme. Nami détourna le visage en rougissant, embarrassé.
_ Ouais, ce serait mieux... Mais je ne m'excuserais pas ! S'exclama-t-elle, faussement hautaine en croisant les bras.
Après tout, c'était de sa faute ! Il ne put refréner son sourire, mi-amusé, mi-attendri. Elle n'avait aucune idée de l'effet qu'elle avait sur lui. Il s'avança et agrippa l'arrière de son cou pour déposer un baiser sur son front.
_ Tu es craquante quand tu fais semblant... Murmura-t-il contre ses cheveux avant de reculer et de quitter la pièce, un sourire en coin.
La jeune femme, les joues en feu, s'empressa de se dévêtir afin de prendre une douche. Une douche rafraîchissante, qui ne calma en rien les palpitations euphorisantes de son cœur. Elle était sur un nuage.
Il m'aime vraiment !
Nami se sentait nerveuse, excitée, heureuse. Tant d'émotions faisaient rage dans son corps. Une fois propre, elle s'enroula dans une serviette et regarda son reflet dans le miroir. Ses yeux étaient gonflés et rougis. Elle grimaça, puis se lava les dents. Ensuite elle appliqua une crème pour le visage à l'odeur divine qu'elle avait achetée dans la journée. Elle sécha ensuite ses cheveux avant de les tresser pour la nuit.
Zoro attendait dans la chambre, en simple boxer allongé dans leur lit. Son attention se porta sur Nami, aussitôt la porte de la salle de bain ouverte. Elle s'approcha l'air de rien, en petite culotte et débardeur. Comme souvent pour dormir. Elle évita son regard timidement, encore embarrassé semblait-il. Elle rampa sur le matelas et se glissa à ses côtés sous la fine couverture qu'ils partageaient. Elle lui tourna le dos, ne sachant comment agir, ni quoi dire.
Le sabreur éteignit la lumière, puis se tourna vers Nami. Il tendit la main dans la pénombre pour venir caresser son épaule dénudée. Elle frémit à son contact, secrètement heureuse qu'il prenne l'initiative de faire le premier pas. Il glissa ses doigts le long de son bras, jusqu'à venir s'enrouler autour de son ventre. Il ajusta son corps afin qu'elle se retrouve pressée contre le sien, en évitant d'appuyer son entrejambe contre ses fesses. Il inspira son parfum, le nez plongé dans ses cheveux fraîchement lavé.
_Voilà l'une des choses que je rêvais de faire depuis longtemps. Murmura-t-il, son souffle lui chatouillant la nuque.
Une douce chaleur gonfla dans la poitrine de la jeune femme. C'était si agréable d'être tenue ainsi. Elle mentirait si elle disait qu'elle ne songeait pas à la même chose.
_Quelles sont ces choses que tu rêves de faire ? Demanda-t-elle innocemment sur le même ton.
_Tu le sauras en temps voulu, maintenant dors. Répondit-il d'une voix plus rauque, tout en rajustant sa position.
Nami sentit son visage chauffer en comprenant trop tard le sous-entendu. Elle mit un peu de temps à s'endormir. Merci à ces fichus papillons qui semblaient faire la fête dans son ventre. Malgré ça, elle dormit profondément, épuisée par les événements de la journée. Et quoi de mieux que de sommeiller dans l'étreinte de l'homme que l'on aime.
Fin chapitre 5
