Disclaimer : Les Malheurs de Sophie est l'oeuvre de la Comtesse de Ségur et son adaptation télévisuelle de 1998 à Bernard Beryiès.

Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de fandom méconnu (07/50)

Privation

Sophie regrette les vilaines pensées qu'elle a eues envers sa pauvre maman. Jadis, elle était fâchée qu'elle ne la laisse avoir qu'une seule tartine à la confiture. Elle voulait lutter contre sa gourmandise, l'empêcher de se rendre malade, c'étaient ses mots. Mais elle, à sept ans, n'a vu que l'injustice d'avoir une seule tartine quand Paul a eu le droit d'en avoir une seconde.

Aujourd'hui, le sens du mot privation, elle ne le connaît pas.

Elle l'incarne.

Encore une fois, Madame Fichini, qu'elle doit appeler « Maman » devant tous, l'a privée de manger pour une bêtise qu'elle lui impute, qu'elle n'a pourtant pas commise.

Tous les jours, même ceux où elle a droit à un repas, son ventre gargouille, lui donne l'impression de se dévorer lui-même tant la douleur est insupportable. Et quand elle peut manger, c'est du pain sec, de l'eau. Les saveurs, comme les couleurs de ses joues, se sont envolées pour laisser place à une amertume permanente pour accompagner le bleu qui parsème sa peau.

Peut-être est-ce pour cela que Madame de Fleurville les invite autant chez elle ?

Pour redonner à sa vie un peu de ce miel qui lui fait tant défaut.

En attendant, cette seule pensée lui suffit à ne pas mourir de la privation la plus horrible : l'amour.