Disclaimer : Magnificent Century Kösem est l'oeuvre de Yılmaz Şahin .
Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de personnages historiques (44/50) + Osman II + Scorpion : Osman II + Situation 497 : A découvre qu'il est adopté
Adoption
-Maman ?
Kösem lève la tête de son livre et sourit à son enfant, même si le pli de ses lèvres s'efface vite face à sa mine soucieuse. Osman, du haut de ses sept ans, la fixe, l'air inquiet.
-Oui, mon Osman ?
-Qui est la sultane Mahfiruze ?
La sultane sent son cœur sombrer au plus profond de ses entrailles, tel un poids pour lester son âme. Elle ignore qui a parlé, malgré ses interdictions, tout en sachant qu'elle ne contrôlerait pas les discussions loin des oreilles. Elle n'a aucunement l'intention de cacher à son fils qu'elle l'a adopté. Mais elle aurait aimé que ce soit plus tard, quand il serait plus grand. Il est encore si jeune.
-La sultane Mahfiruze était une des favorites de ton père. Elle est morte il y a six ans, lors de l'attaque du palais. Pourquoi ?
L'enfant regarde ses pieds.
-Mehmed m'a dit qu'il a entendu des servantes parler. Dire que j'étais le fils de Mahfiruze. Et que donc, je ne suis pas votre fils.
La jeune femme s'agenouille immédiatement devant le garçonnet, place une main sur son épaule et, de sa main libre, lui relève le menton.
-Tu es mon fils, Osman. Personne n'a le droit de te dire le contraire. Dit-elle avec fermeté
Elle lui prend la main, ils s'assoient ensemble.
-La vérité est un mélange de ce que Mehmed a entendu. Commence-t-elle
Elle ne voit pas Ahmed dans l'encadrement de la porte, qui était prêt à intervenir pour la secourir, mais qui la laisse expliquer. Elle trouve toujours les mots justes. Kösem serre son fils contre elle.
-La sultane Mahfiruze était une des favorites de ton père. Elle s'appelait Rasha avant qu'elle ne soit renommée selon les coutumes ottomanes. Elle a beaucoup aimé ton père, et ton père l'a aimé et respecté. Tu es né de cet amour.
Elle entend presque les larmes monter dans les yeux noirs d'Osman.
-Peu de temps après, Mehmed venait au monde. Puis, le palais a été attaqué. Quelqu'un voulait te faire du mal, ainsi qu'à Mehmed. Mahfiruze est restée avec toi, elle a essayé de te cacher et elle a tout fait pour te protéger. C'est moi qui vous ai retrouvés.
-Mais elle est morte ?
-Hélas, oui. Peu après que je vous ai secourus, un traître l'a blessée et elle n'a pas pu être soignée. Son dernier acte a été de te confier à Cennet Kalfa, pour éviter que tu ne te blesses dans sa chute. Les renégats ont été repoussés. Ton père les a tous punis. Elle a été vengée.
Il acquiesce.
-Dans un premier temps, c'est ta grand-mère, la sultane Handan, qui t'a élevé. Mais je voulais prendre soin de toi. Que tu puisses grandir avec tes frères et sœurs. Ton père m'a autorisée à le faire, et depuis, tu es ici, avec nous tous.
-Pourquoi ?
-Pourquoi quoi ?
-Pourquoi avoir voulu m'élever ?
Très bonne question. Et de très nombreuses réponses, beaucoup qu'il n'a pas à entendre car trop compliquées, trop intimes. Elle se souvient encore avoir dit à Ahmed qu'elle voulait que son premier fils soit nommé Osman... et il a prénommé son premier fils ainsi. Il y a sa culpabilité de ne pas avoir su sauver Mahfiruze. Il y a son désir d'être sa maman, cette projection involontaire et incontrôlée. Mais surtout, c'est cet amour qu'elle a eu pour lui dès le départ, même si cela faisait mal de voir sa rivale avec tout ce qu'elle avait pu désirer.
-Parce que je t'ai aimé du moment où tu es né. Tu es le précieux petit garçon de mon sultan. Et tu es mon précieux petit garçon.
Elle lui caresse la joue avec affection.
-Je ne suis pas la maman qui t'a mis au monde. Mais je t'aime comme si je l'avais fait.
-En fait, j'ai deux mamans.
-Voilà, c'est exactement ça. Et n'oublie jamais : la sultane Mahfiruze t'aimait de tout son cœur. Et moi, aussi, je t'aime de tout mon cœur. Tu es mon fils, au même titre que tes frères.
Les bras de l'enfant qui entourent sa taille scellent cette promesse.
FIN
