Chapître I Le Message

Que se soit au présent ou au passé, tout commence par un message qu'il faut pouvoir déchiffrer ...

Initiales

Chapître I Le Message

Quartier Général du NCIS. 8H15.

Kate s'approcha des bureaux et vit la tête de McGee dépasser des cloisons. Elle n'en fut guère surprise. Bien qu'il ne soit jamais en retard, elle savait que sa présence était due au fait qu'il n'était pas du tout rentré chez lui. Il avait passé la nuit au bureau car lui, l'as en informatique, avait perdu un dossier de Gibbs. Un dossier de Gibbs ! Alors pour sauver sa peau, il devait à tout prix le récupérer.

- Alors, McGee, toujours là ?

- Je viens à peine de récupérer son dossier, dit Tim, en passant la main sur son front.

- Heureuse pour toi !

- Oui, mais je ne lui ai pas encore dit. Il est descendu voir Ducky et ...

- Tu as peur que Gibbs ne t'enferme dans un casier de la morgue.

- Oui, dit McGee.

Cette réponse n'était nullement empreinte d'ironie mais d'un sérieux très concret.

- McGee, tu l'as retrouvé. Il n'y a plus de soucis.

- Tu crois ?

- Oui.

McGee prit le dossier et la direction de l'ascenseur.

- Mais si j'étais toi, je resterais tout de même éloigné des casiers.

En voyant le visage de McGee se décomposer, Kate ajouta :

- Je plaisante, voyons.

Et bien sûr, comme elle l'avait prévu, McGee fit marche arrière pour la rejoindre. Kate vit, alors, Tony sortir de l'ascenseur et décida de l'inclure dans la paranoïa de McGee :

- Demande à Tony !

Puis elle s'adressa à DiNozzo :

- Combien de temps, Gibbs t'avait-il enfermé dans un casier de la morgue quand tu ...

- Où est Gibbs ? dit Tony, en bousculant McGee pour se pencher vers Kate.

- Hé ? répliqua McGee.

- Hé quoi ? lui asséna Tony, en se plantant devant McGee.

Il revint à Kate.

- Où est-il ? Il est déjà là, forcément.

- Mais, attends ! Tu as vu l'heure ! L'horloge doit être en panne, dit Kate, un sourire aux lèvres.

- Dis-moi où est Gibbs ? dit Tony, en se tournant vers McGee.

- Avec Ducky, répondit Tim, en reculant d'un pas pour laisser le passage à Tony.

- Bien, merci.

Et Tony partit en laissant Kate et Tim sans voix. D'abord, Tony arrivait en avance. Ensuite, il ne rentrait pas dans son jeu préféré c'est-à-dire tourmenter McGee et surtout, il avait cet air soucieux accompagné d'une ride au milieu du front. "Ca n'annonçait rien de bon ! "pensa Kate. Il n'en fallait pas plus, Kate et Tim se décidèrent à le suivre.

Tony n'avait pas eu la patience d'attendre l'ascenseur. Tout en descendant vers la morgue, il entendait les pas de Kate et McGee derrière lui. Il lui fallait une réponse et vite. Dès qu'il eut ouvert la porte, il vit Gibbs et Ducky. Ils étaient en pleine discussion mais il n'avait pas le temps.

- Gibbs, il faut que je te parle !

- DiNozzo, tu veux me dire ce qui te prend !

- Il faut que tu regardes ça. Tu étais au courant ?

Tony lui tendit le journal, plié à la page des faits divers.

'Un flic en uniforme assassiné en service. Ses veines étaient sectionnées'

- Ce n'était bien sûr pas assez important pour être en première page, dit Tony.

Gibbs dut relire le titre une seconde fois. Pas pour faire fonctionner sa mémoire mais plutôt pour espérer avoir mal lu. Gibbs revint à la réalité et dit à Tony :

- Ca ne peut pas être lui. Tu te fais des idées.

- L'officier a eu les poignets tranchés ! Il s'est vidé de son sang. Il a pris son pied à voir la vie s'échapper de sa victime. Ca ne me plaît pas ! Il faut en être sûr.

- On nous aurait prévenus.

- C'est toi qui dis ça ? Le FBI nous aurait prévenus !

Kate et McGee se regardèrent sans comprendre. Ils savaient aussi qu'aucune de leurs interventions n'auraient eu de réponse, alors ils gardèrent le silence.

- Gibbs, je ne vais pas attendre qu'il tue un autre flic, je ne pourrais pas le supporter.

Tony reprit le journal et se dirigea vers l'escalier tout en pensant : "Ca me permettra de me défouler au lieu de frapper dans les parois de l'ascenseur." Même s'il n'avait pas douté une minute de ce qui allait suivre, il fut tout de même soulagé quand il entendit Gibbs dire :

- DiNozzo, attends ! On y va ensemble.

Il était clair que ni Kate, ni McGee n'étaient invités. Mais ils fallaient qu'ils sachent, donc ils se retournèrent vers Ducky qui était, à leurs yeux, bien silencieux. Lui aussi avait pu lire le titre du journal et contrairement à eux, il n'avait pas besoin d'explication, ça se voyait à son regard.

- Ducky, tu peux nous expliquer ? le questionna Kate.

- Tu te souviens du tueur en série surnommé "Le Chasseur d'Initiales" ?

- Oui, il tuait des flics en uniforme. C'était un militaire.

L'esprit de Kate fonctionnait à cent à l'heure. Et elle arriva à la question dont pourtant elle imaginait parfaitement la réponse :

- C'est Gibbs et Tony qui l'ont arrêté ?

Le médecin légiste se contenta d'acquiescer, lui en général si prolixe.

- Non, ça ne se peut pas ! Ca doit faire dans les cinq ans, non ? Tony ne travaillait pas au NCIS ?

- Pas encore. Mais il connaissait une des victimes.

Ils se retournèrent vers l'endroit où Gibbs et DiNozzo avaient disparu.

Ducky se souvenait parfaitement de ce jour-là. Il venait de terminer de ranger les fournitures qu'il avait reçues au matin quand Gibbs était arrivé ...

... FLASH BACK

En entendant la porte de la morgue s'ouvrir, Ducky se retourne. A cette heure tardive, ça ne peut être qu'une seule personne : Jethro Gibbs. Comme Ducky a rendu ses conclusions sur la dernière victime du Chasseur d'Initiales il y a 5 jours, il sait que Gibbs est là pour lui parler de tout autre chose. Et même s'il n'a encore rien dit, Ducky sait aussi très bien quel sujet il voudrait aborder. Donc pour ne pas tourner autour du pot, il lance la conversation:

- Alors comme ça, tu as encore viré quelqu'un ? Suis-je le prochain sur la liste ?

- Ducky ?

- Je plaisante, Jethro. Allez, offre-moi un café. Je sais que tu en meurs d'envie.

Un gobelet à la main, Ducky et Gibbs reviennent vers les bureaux dont un est vide.

- Vas-y, je t'écoute ! dit Ducky, en désignant le bureau désormais inoccupé.

- Hawkins a donné toutes nos données au FBI sur le tueur, soit il s'est laissé embobiner par le FBI et leur a donné des infos ou alors c'est un transfuge. Le pire est que ce n'est pas le premier, tout ça parce qu'ils me prennent pour un cinglé.

- Hawkins avait effectivement un a priori sur nos connaissances. Il quittait la pièce avant même que j'ai pu dire quelque chose.

- Et je n'aimais pas beaucoup la façon qu'il avait de tourner autour d'Abby, ajoute Gibbs.

- Oui, j'ai aussi remarqué. Elle lui a déjà signifié son refus plusieurs fois mais il revient sans arrêt à la charge.

- Quand ?

- Quand tu n'es pas dans la pièce, bien sûr.

- Quoi ? Qu'il passe outre la règle numéro douze est déjà insupportable mais qu'il la harcèle. Si je ne l'avais pas déjà viré ...

- Calme-toi, Jethro !

- Tu as raison mais s'il se représente devant moi, je lui botterai les fesses. Seulement ce n'est pas tout, le problème est que Lee a déjà un pied dehors avec sa mutation à la fin du mois et maintenant Hawkins, je n'ai plus d'équipe. Enfin, c'est un bien grand mot que j'utilise là. Bien sûr, je ne parle pas d'Abby et de toi.

- Je sais, Gibbs. Alors que vas-tu faire ?

- Morrow voulait me proposer un autre agent mais je lui ai dit que ce n'était pas ainsi que j'en trouverai un. J'ai besoin de quelqu'un qui me fasse confiance et qui sache faire la différence entre un porte-avions et un sous-marin.

Le téléphone du bureau de Gibbs se met à sonner.

- Excuse-moi ! dit Gibbs, en décrochant. Gibbs, j'écoute.

- Oh, mais je sais !

Gibbs reconnaît la voix même s'il ne l'a entendue qu'un court instant deux semaines plus tôt. L'assassin l'a contacté pour lui dire où trouver sa dernière victime car il veut que le NCIS s'occupe de lui, vu que le FBI n'arrive à rien. Ils n'ont aucune piste et ça ne l'amuse plus. Donc, pendant que Ducky et Abby ont refait les analyses, Gibbs a repris les trois premiers meurtres et a fini par repérer un des critères de choix du tueur : toutes les victimes ont pour initiales A. et D. Mais il ne parvient pas à savoir comment il a accès au registre des officiers de police en uniforme. Même si un nouvel appel peut apporter des indices, Gibbs sait ce qu'il signifie pour un flic en patrouille.

Au visage de Gibbs, le Médecin Légiste comprend qui ce dernier a au bout du fil. Il attrape un autre téléphone et demande une recherche en localisation puis enclenche le haut-parleur.

- Vous vouliez prendre de mes nouvelles ! demande Gibbs.

- Je voulais surtout vous remercier pour le surnom, la presse l'utilise sans arrêt. Le Chasseur d'Initiales, j'adore ! Il n'y avait que vous pour remarquer ma minutie à choisir mes officiers en uniforme. A. et D. sont mes lettres préférées.

- La presse ne sait pas tout !

Le faire parler pour permettre la localisation mais aussi en savoir plus sur la prochaine victime.

- Cela vous vaudra peut-être un indice de ma part. Allez-y, dites-moi tout alors ! Je vous écoute.

- Vous connaissez bien le fonctionnement du bureau et si c'est le NCIS que vous avez contacté, c'est que vous faites partie de l'armée.

- Cela ne mérite rien du tout. Vous pouvez sauver un flic ce soir, Gibbs. Un effort !

- Votre père devait être flic, un flic en uniforme. Il vous a peut-être même obligé à vous engager dans l'armée mais vous n'avez fait que le décevoir.

- Ah oui !

- Une affectation dans des bureaux, un simple vérificateur, aucune bravoure à tout ça...

- Vous avez bien travaillé. Les cours de profilage ont porté leurs fruits. Je vais vous le donner votre indice, juste pour que je puisse vous prouver que c'est moi le plus fort. J'ai votre attention ?

- Oui.

Gibbs déteste être dans cette position et attendre le bon vouloir de ce type. Il faut qu'il prenne le dessus, il faut qu'il le coince.

- Je vous attendrai jusqu'à minuit. A vous de jouer !

Du Toit du monde, je peux voir l'endroit

Où la Guerre de Sécession commença.

Le sigle de l'Infini viendra à moi,

Et le sang coulera.

Et l'appel prend fin.

Gibbs regarde Ducky reposer le combiné du téléphone et lui faire un signe négatif de la tête. La localisation a échoué.

- C'est pas vrai !

- Abby y était presque mais ...

- Pas le temps. Bon, il a parlé de Toit du monde et de la Guerre de Sécession. Ducky, tu dois savoir ça ?

- Et bien, en fait, c'est plus complexe que...

- Ducky ! S'il te plaît. On a pas le temps.

- D'accord, laisse-moi une minute...

- Bon, réfléchis. Tu as le temps du trajet en ascenseur, Abby doit déjà nous attendre.

Effectivement, au labo, Abby sait que Gibbs arrive. Seulement, elle n'a pas l'occasion de dire quoi que ce soit, vu que Ducky commence à parler. Mais elle sait très bien comment faire pour les aider, elle est prête. Elle a quand même le temps de penser : "Gibbs peut dire merci aux analyses de dernières minutes qu'on m'a données à faire car sinon, je serai rentrée chez moi et je n'aurai pu être là, à leurs côtés. Certains diraient que c'est un signe ! "

- Oui, c'est ça ! Les cours d'histoire sont une véritable ...

- Ducky ? dit Gibbs, impatient.

- C'est en avril 1861, des sudistes ont attaqué des nordistes en route pour Washington. Il y a eu 4 morts parmi soldats.

- Et là, ce sera la quatrième victime. Où était-ce ? demande Gibbs.

- Baltimore, voyons !

- Alors, le toit du monde c'est .. Le Top of the World. Abby, je peux avoir la carte.

- Tout de suite, Gibbs.

Elle pianote sur le clavier et le dédale de la ville de Baltimore apparaît.

- Voilà.

- Où a eu lieu cette émeute ?

Abby et Gibbs se tournent vers Ducky.

- Désolé ! Ca, je l'ignore.

- Alors, c'est à moi de jouer. Je te trouve ça.

- Bon alors, le reste de son indice. Il parlait du sigle de l'infini.

Abby lève sa main et du doigt dessine dans les airs.

- C'est ça, commente Gibbs.

- Et si on le redresse, ça devient un 8.

- Bravo, Abby ! lance Ducky.

- Merci. Ca y est ! dit Abby, en sautant sur sa chaise.

Après avoir retrouvé son calme, Abby leur déclare :

- C'est sur Pratt. Je te montre sur la carte.

Et sur l'écran, devant eux, le lieu en question se met à clignoter.

- C'est l'endroit exact ? demande Gibbs.

- Oui, la rue est plutôt longue mais c'est là. On y a construit le Musée de la Guerre Civile.

- Ok, je peux être là dans combien de temps ?

- 50 minutes. Même si tu brûles les feux, il te faut tout de même traverser la ville.

Gibbs consulte sa montre. Il est 22h57.

- Bon, il n'y a plus une minute à perdre.

Tout en courant vers les escaliers, il crie à Ducky et Abby.

- Contactez le Central de la police pour le chiffre 8, ça peut être dans le numéro du badge de l'officier ou dans le numéro de la voiture de patrouille, ...

- Tout de suite, Gibbs, le rassure Abby.

- Et puis, passe-les-moi dans la voiture pour savoir combien d'hommes ils vont envoyer.

- Oui, Gibbs, dirent Abby et Ducky.

Mais il ne les entend pas, il est déjà parti mais il n'en a pas besoin, il sait qu'il n'a pas de soucis à se faire. Et puis il ne voudrait pas être en retard à son rendez-vous...

... Fin du FLASH BACK.

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J'ai déjà publié cette fanfiction sur un autre site et comme elle est celle dont je suis le plus fier, moi qui me suis toujours demandée comme Tony et Gibbs s'était rencontrés, je la mets ici pour le plus grand nombre et ne tarderais pas à mettre les autres chapitres à condition que j'ai des avis si non ...

Quand j'y réfléchis aujourd'hui, c'est une sorte de prémice au monde que j'allais découvrir : le slash. Comme quoi j'étais destinée à y entrer...