Voici le chapitre II d'Initiales, j'espère qu'il vous plaira comme le premier. Et j'espère tout autant avoir votre avis. Merci d'avance et bonne lecture...

Qui est cet invité surprise que Gibbs va rencontrer ?

Chapître II

Invité Surprise

Pennsylvania Avenue. Bureau du FBI. Hall. 9H27.

Durant le trajet, le silence avait régné dans le véhicule. D'habitude, DiNozzo trouvait toujours quelque chose à raconter : une anecdote d'enquête, la dernière fille en vue, ... Depuis le temps maintenant, Gibbs avait très bien compris que Tony détestait le silence, le calme et surtout c'était l'idéal pour ne pas avoir à parler de ce qu'il avait dans la tête et qui n'était pas forcément aussi drôle. Mais cette fois, Gibbs savait ce que Tony avait à l'esprit car il avait la même chose. Pourtant, il décida qu'avant tout, il leur fallait plus d'informations.

Dans le hall du bureau du FBI depuis au moins vingt minutes, Gibbs et Tony ne furent pas surpris qu'on les fasse attendre. Le contraire aurait été étonnant après les 'divergences', et le mot était assez faible, entre leurs services. Et ils avaient adopté la meilleure des stratégies : Ne montrer aucune impatience ou énervement. Cela aurait bien été trop satisfaisant pour ceux qui les observaient par caméras interposées.

En voyant arriver Fornell, Gibbs ne fut guère étonné. Et en même temps, il sut qu'ils s'engageaient vers la voie d'où ils auraient aimé s'éloigner pourtant il leur fallait passer par cette mise au point.

- Agent Spécial Gibbs, DiNozzo !

- Agent Fornell.

- Nous avons une seule question. Est-ce que Alexandre Delmonico s'est évadé ? demanda Gibbs.

- Oui.

Rien qu'un simple mot et tout venait de changer. Un simple mot que l'Agent Fornell s'était fait un plaisir de prononcer rien que pour l'expression de leurs visages. Celui de Gibbs montrait qu'il était déjà en train de réfléchir à cent à l'heure sur quelle méthode d'enquête adopter tandis que DiNozzo était resté impassible, la seule chose visible était ses poings qui s'étaient refermés.

- Vous avez été plutôt rapides ! Rien qu'un seul article, enchaîna Fornell.

- Ravi de vous surprendre. Quand est-ce arrivé ? le questionna Gibbs.

- Il y a trois jours.

- Et il a déjà tué, énonça Tony.

Il s'agissait d'une simple constatation qui, malheureusement, n'était pas très encourageante pour l'avenir.

- Nous aurions dû être prévenus, répliqua Gibbs.

- Prévenus ? Et pourquoi ? Vous n'avez été sur le dossier que par erreur. Cette affaire n'a jamais été à vous ...

- Peu importe. Vous avez une piste ? dit Tony, d'un ton sans réplique.

"Il faut que tu te calmes, DiNozzo sinon, tu vas finir par frapper ce type," pensa Tony, avant de reprendre :

- Vous avez fouillé sa cellule ?

- Il prend des initiatives, le petit. Il va finir par t'échapper.

- Alors la cellule ! se contenta de demander Gibbs.

- On a autre chose à faire.

- Oui, ça se voit ! Il a déjà tué un flic et il a les bonnes initiales, annonça Tony.

- Comment savez-vous, ce n'est pas dans l'article ?

- Ok, merci pour la confirmation, dit Tony, en lui tournant le dos pour regarder Gibbs.

- Il avait préparé son coup. Vous croyez qu'un matin, il s'est dit qu'il allait s'évader ? Et comment croyez-vous qu'il a trouvé le flic qu'il lui fallait ?

- Mais voyons, Gibbs, il a sûrement dû arrêter les voitures de patrouille qui passaient et voir si le nom convenait.. reprit Tony, sarcastique.

- Ca suffit ! Fouillez sa cellule si vous voulez, dit Fornell, avant de retourner de là où il venait.

- Il croit qu'on a besoin de sa permission ? annonça Tony.

- On y va, dit Gibbs, en se retournant.

Gibbs et DiNozzo ne furent pas mécontents de sortir du bâtiment, on étouffait là-dedans.

Pierce Institute. Centre de détention Psychiatrique. 10h48.

A peine Tony et Gibbs avaient-ils franchi l'entrée qu'ils furent rejoints par un homme grand, strictement habillé, d'une quarantaine d'année, les cheveux bruns. Il avait sur le visage un regard comme rassuré par leur arrivée, qui pourtant n'avait pas été annoncée. Gibbs ne comprenait pas trop pourquoi mais il se doutait qu'il ne tarderait pas à avoir une réponse.

- Agent DiNozzo, ravi de vous revoir.

- Monsieur Langley, bonjour. Je vous présente mon supérieur...

- Agent Spécial Gibbs. J'ai vu votre nom dans le dossier, termina le directeur.

Langley se retourna immédiatement vers Tony :

- Je voulais vous prévenir mais les agents du FBI me l'ont interdit. Ils m'avaient assuré qu'ils le feraient mais je ne me faisais pas trop d'illusions. C'est par les journaux que vous avez su, je suppose ?

- Oui, c'est ça. On est passé pour voir sa cellule, dit Gibbs.

- Oh, bien sûr, suivez-moi.

- Le FBI a emporté des affaires ? voulut savoir Gibbs.

- Pas grand chose, les bandes des séances de psy de Delmonico. Je vous donnerai la liste.

- Comment s'est déroulé son évasion ? demanda Tony.

D'un côté, il fallait qu'il aborde cela comme il l'aurait fait pour toute autre enquête. Et de l'autre, Tony ne savait pas ce qu'il aurait donné pour se réveiller de ce cauchemar mais c'était bien la réalité. Les frissons, qu'il avait ressentis en lisant l'article, étaient bien réels.

- Vous savez pour l'anomalie sanguine de Delmonico, n'est-ce pas ?

- Oui, il l'avait caché à l'armée vu les tests spécifiques qu'il faut effectuer pour la déceler. Au procès, le psy a déclaré que ça lui avait dicté sa manière de tuer ses victimes, commenta Tony.

- Donc, il avait sa visite annuelle à l'hôpital pour des examens qu'on ne sait pas effectuer ici. Lors du trajet en ambulance, il est parvenu à ouvrir ses liens. On ignore comment ? Tout ce qu'on sait, c'est que l'ambulance a fait une embardée et qu'il s'est enfui. Je ne comprends toujours pas. Mon équipe et moi faisons tout pour ..

- Nous n'en doutons pas, le rassura Tony.

Après un hochement de tête, le directeur se dirigea vers le poste de surveillance.

Pendant que Langley était en pleine discussion avec l'agent de sécurité pour lui expliquer la situation, Gibbs se tourna vers DiNozzo :

- Tu es déjà venu ici ? Et si tu me dis que c'était pour te faire interner, DiNozzo, je ne te croirais pas.

- Je suis venu une dizaine de fois pour m'assurer que tout se passait bien.

- Ah bon ?

Même s'il l'avait voulu, Gibbs ne serait jamais arrivé à dissimuler son étonnement. DiNozzo le surprendrait donc toujours ! Que lui réservait-il encore ?

- Oui. La dernière fois, c'était il y a 6 mois, je voulais venir mais avec le boulot, je n'avais pas ... enfin j'aurais dû passer plus souvent.

- DiNozzo, je ne dis pas que tu es responsable? Je suis juste étonné.

- Je sais qui imaginerait ça de moi.

- Tu allais lui parler ?

- Sûrement pas ! Pour lui donner la satisfaction de me narguer et puis tu sais ... je ... enfin...

Ils entendirent la sonnerie qui signalait l'ouverture du couloir ainsi que la porte d'accès à la cellule 1947, la cellule de Delmonico.

- Oui, je sais.

Et ils franchirent les sas.

Gibbs n'en revenait pas de ce qu'avait fait Tony : venir ici. Il ne s'était douté de rien. Cette affaire avait toujours été difficile à aborder pour lui. Ce n'était pas étonnant, il parlait rarement des enquêtes et des autres choses aussi, en fait. Mais il savait que quand Tony ne parlait pas de quelque chose, c'était inquiétant car ça signifiait que c'était toujours là, dans sa tête. Et le temps n'avait rien atténué puisqu'il était venu dans cet endroit. Gibbs aurait été soulagé de l'entendre en parler car ça aurait pu les aider à mettre 'Affaire Classée' sur le dossier. Malheureusement, ce n'était pas prêt d'arriver et aujourd'hui encore moins qu'avant.

Tony n'arrivait pas et ne voulait pas mettre des mots sur ce qu'il ressentait en présence de Delmonico. Oui, ils l'avaient enfermé mais il restait en lui comme quelque chose d'inachevé, de brisé. Il avait ce sentiment d'échec et tout ça Delmonico l'avait lu en lui !

Les deux agents du NCIS furent tirés de leurs pensées par Langley :

- Si vous avez besoin de quoi que ce soit, Arthuro est là pour vous renseigner.

- Merci, dit Tony, en pénétrant dans la cellule, à la suite de Gibbs.

Malgré la taille réduite de la cellule, elle était impeccable, preuve que le FBI y était resté un très court moment, sinon elle aurait été sens dessus dessous. Delmonico avait un vêtement de rechange, une série de livres en pile sur le sol, un bloc de feuilles et un crayon du type inoffensif, utilisé dans ce genre d'institution.

Depuis le temps qu'ils travaillaient ensemble, chacun savait ce qu'il avait à faire. Gibbs prit la pile de livres pour voir le type de lecture mais aussi vérifier s'ils ne contenaient pas de notes, de papiers glissés, de mots surlignés, ... De son côté, Tony défit le lit pour voir ce qui pouvait se trouver en dessous du matelas. Ils savaient, sans se le dire à voix haute, que Delmonico avait laissé quelque chose de manière volontaire. Bien sûr, il ne leur aurait pas mâché le travail mais ils trouveraient.

Gibbs ne voyait rien de concluant dans les livres mais il reprendrait chacun tranquillement au bureau. Ce fut en soulevant le dernier livre qu'il vit une chose sur le sol. Il la ramassa : une carte, une sorte de pass.

- Qu'est-ce que c'est ? dit-il, en se retournant vers le gardien.

- Une carte d'accès personnalisée pour le matériel informatique.

- Internet ?

- Oui, mais la carte permet un contrôle complet des sites accessibles.

- Il nous faudra l'ordinateur dont il s'est servi. DiNozzo, tu le récupères pour Abby.

- Elle ne va pas aimer, Gibbs. Elle a fait de cauchemars pendant des jours avec ce qu'elle y avait trouvé la première fois, dit Tony, en remettant le matelas.

- Je sais, DiNozzo ! Mais il faut qu'on sache sur quels sites il est allé et surtout ceux qu'il a camouflés. Il faut parvenir à savoir quels noms il a en sa possession. A-t-il choisi l'Académie de police, les anciens officiers, ... ?

- Je sais, Boss, lui répondit Tony.

Ensuite, Tony prit la poubelle pour vérifier son contenu, mais il vit très vite qu'il n'y avait rien à y trouver. Il s'assit alors sur le lit tandis que ses mains se mirent à tambouriner sur les tuyaux de l'armature.

- Ca sonne creux !

- Tu veux répéter ? l'interrogea Gibbs.

- Les tuyaux sont creux, dit Tony, avec déjà la main sur l'autre côté du lit, et qui dit creux ...

- Dit possibilité d'y planquer quelque chose, termina Gibbs.

- Celui-là est plein, rétorqua Tony, en relevant la tête vers Gibbs.

Tony se leva et tira sur le bord droit mais il ne bougea pas d'un millimètre.

- Essaie de le soulever en même temps !

Tony s'exécuta et le tuyau se sépara du reste de l'armature puis il laissa ses doigts tâter l'intérieur du tuyau et il en sortit une série de feuilles.

Gibbs regarda Tony déplier le rouleau pour y découvrir des dessins. Après les banals dessins de paysages, d'océan, ce fut des visages. Il ne fut pas surpris d'y retrouver le sien puis celui de DiNozzo et comme il s'y attendait les suivants furent ceux des victimes. Quand d'un coup, il vit Tony s'arrêter et se lever. Gibbs remit le rouleau à plat et il comprit pourquoi Tony en avait assez. Un corps adossé à un mur, une mare de sang tout autour...

... FLASH BACK

Dès qu'il a compris la signification de l'indice, Gibbs se rue à sa voiture et prend la route de Baltimore. Il faut qu'il arrive à temps, pas seulement pour arrêter le tueur mais pour sauver le flic qu'il a choisi. Il n'y aura pas de quatrième victime. Par Abby, Gibbs apprend que la meilleure possibilité pour le chiffre 8 est une voiture de patrouille en service ce soir. Elle porte le numéro 8080. Après ça, Gibbs insiste auprès du central de la police de Baltimore pour qu'on lui passe un supérieur. Seulement, il a très bien perçu que le flic qu'il a eu au téléphone ne l'a pas pris au sérieux. Ce dénommé Crawford l'a baladé. Gibbs a compris que cet inspecteur ne prendra même pas la peine de lancer un appel à la voiture de patrouille, il s'agit d'un effort trop contraignant. Donc, il ne peut compter que sur lui. Enfin, au moins a-t-il eu la confirmation pour les initiales, il s'agit d'un certain Albéric Donahue.

Gibbs vient de pénétrer dans la rue Pratt où se situe le fameux Musée et, contre toute attente, il localise la voiture de patrouille. Elle se trouve bien en vue, la portière ouverte. Gibbs s'arrête net et sort de la voiture pour s'engager, arme au poing, dans la ruelle. Avancer sans bruit, rester dans l'ombre, avoir une chance de le coincer, il est presque minuit. Seulement en tournant au coin de l'immeuble, il voit un corps, assis à terre, dans la lumière d'un lampadaire mettant parfaitement en évidence la flaque de sang qui continue à augmenter. Une mise en scène, ce n'est que ça. Gibbs se rapproche du corps. Il n'est pas l'heure pourtant. Bien sûr, c'est absurde de croire qu'un psychopathe tienne parole.

- Désolé, je n'ai pas pu attendre.

Gibbs identifie directement d'où vient la voix, une porte ouverte, une silhouette, une silhouette qui se dérobe et Gibbs se met à courir.

L'ancien Marine parvient à poursuivre le tueur dans le dédale de l'entrepôt. Des coups de feu résonnent et frôlent l'assassin. Gibbs est presque sur lui, quand soudain une étagère tombe et lui bloque le passage. Le temps de passer au travers et de sortir, la silhouette est au bout de l'allée et s'engouffre dans une voiture. Gibbs ne sait réprimer sa rage et la benne à ordures toute proche en fait les frais. Il lui aurait suffit de peu, il lui aurait suffit d'avoir quelqu'un avec lui. Gibbs fait demi-tour pour retourner auprès du cadavre de ce policier, qu'il avait abandonné dans tous les sens du terme.

Grâce au halo de lumière qui entoure le corps, Gibbs voit, immédiatement, qu'une autre personne est arrivée sur les lieux. Accroupi près du corps, tout en ayant évité le sang, Gibbs voit un homme terminer le geste de fermer les yeux de la victime. Gibbs s'approche doucement, tout en s'apprêtant à interpeller l'inconnu quand ce dernier se retourne et braque Gibbs d'une arme.

- Police de Baltimore. Arrêtez-vous !

Par réflexe, Gibbs a lui aussi sorti son arme.

- On se calme. Je suis l'agent Gibbs du NCIS. Ma plaque, je vais la sortir mais j'aimerais assez voir la vôtre.

- Ensemble !

- Ensemble.

Leurs gestes sont lents et enfin chacun peut voir la plaque de l'autre et leurs armes retrouvent leur étui.

- DiNozzo, c'est ça ? J'aimerais assez savoir comment vous êtes arrivé ici ?

Après avoir dit cela, Gibbs s'attarde sur la personne qu'il a devant lui. L'apparence physique d'une personne n'a jamais eu grande importance pour Gibbs mais ce type doit faire des ravages dès qu'il passe quelque part. Seulement, Gibbs comprend aussi qu'il ne doit pas s'arrêter à l'extérieur. DiNozzo n'est pas ce qu'il paraît ou en tout cas, l'image qu'il se donne n'est qu'un reflet et c'est aux autres à voir au-delà du miroir.

- Donahue m'a laissé un message, il avait l'impression qu'on le suivait.

- Vous n'aviez pas à toucher au corps.

- Et vous, vous auriez dû empêcher ça, agent spécial du NCIS ! Albéric et moi avons fait équipe...

- Je ne vous demande rien.

- Peut-être, mais ainsi il ne sera pas qu'un numéro...

Et Gibbs le laisse continuer, chose qu'il n'aurait jamais acceptée aussi facilement.

- Même si ça va faire un an que je suis monté en grade à la police criminelle, nous sommes restés très proches. Nous ne nous entendons pas très bien avec les autres collègues. Albéric n'a jamais voulu monter en grade, il était bien en uniforme. C'était un bon flic, le meilleur. Ne l'oubliez pas. Je n'ai plus rien à faire ici. C'est votre enquête, n'est-ce pas ?

Et sans laisser à Gibbs le temps de parler, il a quitté l'allée...

... Fin du FLASH BACK.

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