Trouver l'indice et tout faire pour le prendre sur le vif ...

Ca avance, Ca bouge et j'espère que ça vous plaît toujours autant. A très vite...

Chapître V

Pris sur le Vif

En revenant dans l'espace bureau, Tony vit que Kate et McGee n'avaient pas chômé pendant leur absence. Ils avaient ressorti les dossiers de l'affaire. Sur chaque écran, l'analyse des différents aspects prenait forme. Seulement, avec la masse d'informations qu'il y avait et ce qu'ils avaient ramené, ils en avaient encore pour un bout de temps.

En s'approchant de son bureau, DiNozzo vit la photo de Delmonico en grand sur l'écran. Son apparence était un de ses atouts. La trentaine, il semblait inoffensif, regard intense d'un bleu glacé et glaçant quand on s'y attardait. Cheveux blonds, coupés courts, une apparence soignée. Tony se détacha de l'écran et pensa : "Mets-toi au boulot, c'est ça le plus important."

Quartier Général du NCIS. 22h53.

Ils avaient bossé dur et tout était nickel. Kate venait de commencer le parcours du tueur.

- D'abord, un petit retour vers l'enfance. Sa mère est morte alors que Delmonico était encore jeune donc, il s'est retrouvé avec son père. Un père qui s'est avéré violent. D'ailleurs, il a fini en hôpital psychiatrique. En fait, la mère a porté plainte une fois, pour, bien sûr, renoncer très vite. Donc, il est resté avec un père brutal, qui se trouvait être flic en uniforme.

- Oui, d'où la fixation de Junior...

Tony s'arrêta net et regarda Gibbs. C'était comme si le temps venait de s'arrêter ou plutôt comme s'ils étaient revenus en arrière. C'était sorti tout seul. Tony croyait s'en être débarrassé.

- Tu l'as appelé comment ? l'interrogea Kate.

- Junior ? s'exclama McGee, d'incompréhension.

- Il portait le même prénom que son père, donc oui, Junior. En plus, ça le mettait hors de lui, dit Tony, de la manière la plus détachée qu'il put.

Mais en fait, Tony n'en pouvait plus de tout ça. Il était épuisé de faire semblant que tout allait bien. Il avait le sentiment que quelque chose de terrible allait arriver.

- Vous avez déjà pu jeter un oeil sur ce qu'on a ramené ? enchaîna Gibbs, pour changer de sujet.

Tony lui en fut reconnaissant.

- Je me charge des bouquins mais jusqu'ici, il n'y a rien, annonça McGee.

Kate, elle, avait étalé les dessins sur son bureau.

- Les dessins sont exceptionnels de précision pourtant, il y a un élément troublant dans l'un d'eux.

- Comment ça ? demanda Gibbs.

- Oui, cette photo ...

Elle pianota sur son clavier et sur l'écran central apparut la photo de Donahue. "C'est logique qu'il ait choisi celle-là,"pensa Tony. Puis, Kate continua son explication :

- Le dessin qu'il en a fait diffère. Ce n'est pas le même uniforme. Tout le reste oui, mais pas ça.

McGee se tourna vers l'écran pour rapidement ajouter :

- Oui, je crois que ce sont les nouveaux uniformes de Washington, ils en ont parlé aux infos.

- Pas lui ! dit Tony, en se précipitant à son bureau.

- DiNozzo ? dit Gibbs.

Gibbs, Kate et McGee se rapprochèrent de Tony, celui-ci tapait à une vitesse incroyable sur son clavier. Kate pensa : "Lui qui dit ne pas savoir taper ! Je crois que Tony est capable de tout quand la situation l'exige. Non, j'en suis sûre, en fait."

- Tu nous expliques ! Qu'est-ce que tu fais ? dit Kate.

Kate regardait Tony, il était tout à ce qu'il faisait. D'habitude, il parvenait toujours à garder une distance mais là, c'était différent, et ... Kate baissa les yeux pour regarder l'écran et là, elle vit la cicatrice sur son avant bras. Tony avait bien redescendu sa manche mais sans la reboutonner. Elle n'en revenait pas ! Comment n'avait-elle jamais remarqué ça ? Mais surtout d'où venait-elle ? Elle fut interrompue dans ses pensées par la voix de Tony :

- Ca ne peut pas être son tour, s'il suit une logique, il vient plus loin. Il devrait être le 4ème.

- Tu veux parler de Donahue ? l'interrogea Gibbs.

- Son fils est entré dans la Police. Je voulais vérifier le mail qu'il m'a envoyé pour m'annoncer qu'il était reçu et l'endroit de son affectation. Il porte le même nom que son père. Gibbs, ce sont les mêmes initiales.

Jethro n'était pas étonné que DiNozzo ait continué à voir le fils de Donahue. Il ne laissait pas tomber les gens. On pouvait en être sûr.

- Bon, on y va. Contacte le central, dit Gibbs, revenant à la réalité.

Tony regarda Gibbs, chacun promit à l'autre, d'un accord tacite, que cette fois tout serait différent.

Dans l'ascenseur, Tony avait téléphoné au Central et ne leur avait pas laissé le choix. Il voulait tout de suite une réponse. On lui avait donc répondu que l'officier Donahue venait de raccompagner son collègue chez lui. Seulement, il avait pris un appel mineur dans le secteur de Logan Circle.

Gibbs, de son côté, était resté silencieux, mais ils dégageaient tous les deux le même sentiment d'urgence. S'ils avaient été des câbles à haute tension, ils auraient pu alimenter toute la ville de Washington. Delmonico était très dangereux et ils devaient l'arrêter à tout prix.

Depuis qu'ils s'étaient plongés dans les dossiers, Kate et McGee entrevoyaient l'ampleur de la situation. Ils avaient aussi, bien sûr, fait le rapport entre Donahue senior et Tony, ils avaient été coéquipiers. Kate aurait voulu trouver les mots car elle voyait que, malgré le temps et l'emprisonnement de Delmonico, rien n'était fini.

Le trajet avait été silencieux, tout restait à faire et chaque minute comptait. Cet appel à la dernière minute de la patrouille de Donahue, alors qu'il était seul, était tout à fait le mode opératoire de Delmonico.

- Là, une voiture de patrouille, dit Kate.

Elle était stoppée devant un ancien entrepôt. Cet endroit devait être à l'abandon depuis un certain temps. C'était idéal : pas d'électricité, un lieu isolé où chaque mur était prêt à s'effondrer, ...

- Bon, on y est, dit Gibbs, en garant la voiture.

Arrivés devant la porte principale, Gibbs se retourna :

- McGee et moi, on prend les étages. DiNozzo et Todd, le rez-de-chaussée et l'extérieur. Le plus important, c'est Donahue.

Trois hochements de tête puis chacun sortit son arme, sa lampe et brancha son talkie-walkie.

Tony savait que Gibbs avait fait les équipes pour qu'ils puissent chacun veiller sur McGee et Kate. "Le tout est qu'elle reste derrière moi, qu'elle ne s'expose pas. Je ne perdrai pas quelqu'un d'autre."

Dès qu'ils furent entrés, les deux groupes se séparèrent. Les vieux planchers grinçaient sous leurs pieds. Question discrétion, faudrait repasser ! Ils allaient se faire repérer en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Tony pensa alors : "A moins que Junior soit trop occupé. Arrête de penser au pire ! "

Ils avaient presque tout inspecté et il n'y avait toujours aucune trace de Donahue, ça commençait à inquiéter Tony. Il n'était pas encore minuit mais Delmonico pouvait l'avoir emmené ailleurs. Peut-être là où Albéric était mort...

Ils arrivèrent devant une des sorties donnant sur l'ancienne aire de chargement. Il y avait du bruit à l'extérieur. Tony fit signe à Kate qu'il passait devant et s'engouffra dans la porte. Tony vit deux hommes se battre. Il s'agissait forcément de Donahue et de Delmonico. Ce dernier avait trouvé un adversaire à sa taille surtout si le fils de Donahue savait qui il avait en face de lui. Seulement dans le corps à corps, Tony ne pouvait tirer. Alors, il fallait qu'il attire leur attention.

- Hé, Junior ! cria-t-il, tout en braquant son arme.

Ce mot fit son effet, les deux hommes s'étaient arrêtés net mais Delmonico reprit pied en premier et sauta du quai sans que Tony puisse tirer.

- Kate, reste avec Donahue. Retourne à la voiture et ne le lâche pas d'un battement de cil, dit Tony, en sautant lui aussi du quai.

Gibbs, au deuxième étage, avait entendu crier Tony. Il était déjà dans les escaliers que McGee arrivait à peine à la fenêtre. Il put voir Tony courir à travers le terrain vague.

Passé les hautes herbes, Tony parvint à une allée bordée de colonnes. Après celui à l'abandon, il s'agissait, à présent d'un ancien bâtiment remis à neuf pour en faire des commerces, comme quoi le pire pouvait côtoyer le meilleur. Alors qu'il était juste derrière Delmonico, il n'y avait plus personne. Il ne pouvait pas être loin. Tony resserra son étreinte sur la crosse de son arme.

- Je savais qu'un meurtre suffirait pour que l'on se revoie. Lequel d'entre vous deux a compris ? J'ai beaucoup pensé à tout ça. Evidement pour la suite, je dois faire mieux. Tu n'as encore rien vu !

Ces quelques mots suffirent amplement à Tony pour le localiser, il était derrière la dernière colonne de droite.

- Tu ne le toucheras pas, Junior. Mais viens, prends-en-toi à moi ! dit Tony, en se rapprochant.

- Je pourrais te prendre bien plus que la première fois, même si tu es mon agent spécial aux belles initiales. Regarde où tu en es grâce à moi. J'aurais pu être toi.

Puis tout d'un coup un bruit ...

- Une moto !

Tony fit feu immédiatement mais avec le slalom qu'effectua Delmonico, les balles ne touchèrent pas leur cible. D'autres coups de feu, ceux de Gibbs, rejoignirent ceux de Tony mais c'était trop tard.

- C'est pas vrai ! dirent Tony et Gibbs ensemble.

Et tous deux pensèrent ensuite : "Au moins cette fois, il n'y a pas de victime. Junior ne pourra pas agrandir sa collection de croquis."