Gibbs verra son côté humain en en apprenant plus sur celui de DiNozzo ...

J'espère que vous aimerez cette suite. Merci pour les feedbacks et à bientôt.

Chapître VI

Le Côté Humain

Même perdus, ils auraient retrouvé leur chemin sans problème, les gyrophares et sirènes les auraient guidés. La police locale avait fait fort : trois voitures de patrouille plus une banalisée et tout ce petit monde en train de s'activer, croyant se rendre utile. Enfin qu'ils fassent ce qu'ils veulent, Gibbs et DiNozzo rejoignirent Kate, McGee et Donahue.

- Alors, comment te sens-tu ?

- Bien, et c'est à toi que je le dois. Merci. dit Donahue, en tendant sa main à Tony.

Tony répondit à sa poignée de main en disant :

- Non, tu n'as pas à me remercier. Je devais bien ça à ton Père. Au moins, j'aurais sauvé l'un d'entre vous.

Kate frissonna, une telle culpabilité résonnait dans cette phrase mais elle savait aussi combien ça comptait pour Tony de voir le fils de Donahue en bonne santé. C'est là qu'elle reçut un appel, il s'agissait du bureau. Elle s'éloigna donc.

Après la sonnerie du téléphone de Kate, Tony entendit une voix et il n'eut pas besoin de se retourner pour savoir à qui elle appartenait. Mais le pire était que ça se rapprochait d'eux. Il détestait cette voix presque autant que celle de Delmonico. Il valait mieux qu'il s'éloignât et puis il avait besoin d'être seul.

- Tu m'excuses ?

- Oui, je comprends. Si moi aussi, je pouvais l'éviter ...

Et Tony partit.

Pour comprendre de quoi ou plutôt de qui il parlait, Gibbs se retourna.

- Donahue !

- Oui, Capitaine Crawford ?

"Crawford, le type qui l'avait rembarré au central le fameux soir de la mort de Donahue, avait réussi à passer Capitaine de tout un département de police !"

- Il me faudra un rapport détaillé pour savoir comment vous avez pu le laisser filer.

- C'est gentil à vous de prendre de mes nouvelles, Monsieur.

- Donahue, vous m'enlevez les mots de la bouche, asséna Gibbs, à l'intention de Crawford.

- Et vous êtes ?

- Gibbs, NCIS. Je me souviens très bien de vous.

Gibbs ajouta :

- McGee ?

- Oui, Patron ? dit ce dernier, en rejoignant Gibbs.

- Puisque ce cher Crawford n'en voit pas l'intérêt, je te confie Donahue. Mets-le sous protection.

- C'est à nous de prendre sa protection en charge.

- Parfait ! McGee choisit une suite royale puisque c'est le département de ce monsieur qui prend les dépenses en charge. Facture pour Crawford. Tu veux que je te l'épelle ?

- Non, ce ne sera pas nécessaire, Patron.

- Bien, vas-y. Fais-toi reconduire au NCIS.

Et Tim s'éloigna avec Donahue à ses côtés. Une fois le dos tourné, ils purent tous les deux sourire.

- Je ne suis pas d'accord pour ça.

- J'en prends note, ne vous en faites pas. Alors si je vous retrouve, ça doit vouloir signifier une promotion !

- Tout à fait et ..

- Les critères ont dû beaucoup baisser.

- Mais les vôtres aussi.

- Expliquez-vous ! J'aime que les choses soient claires.

- Si vous voulez que Donahue entre chez vous, ça m'est égal, il est comme son père.

- Moi, je prendrai ça pour un compliment.

- En tout cas, personne n'a regretté DiNozzo. Enfin, je comprends pourquoi vous l'avez pris.

- Ah bon ?

- Certain dirait de la reconnaissance mais moi je pencherais pour de la pitié.

- Ne vous privez pas. Allez-y, je vous écoute ! dit Gibbs, en serrant les mâchoires.

"Laisse tes poings ouverts, laisse-le parler. Mieux vaut ça que de le frapper. Enfin, pas avant qu'il ne se soit expliqué, après peut-être ... !" pensa l'ancien Marine.

- Il voulait vous aider dans l'enquête. Les chefs n'étaient pas contre à condition qu'il leur donne toutes les infos que vous aviez sur le tueur. Moi et ceux du département savions très bien qu'il refuserait. Je le vois encore annoncer qu'il ne dirait rien du tout, que vous au moins, vous étiez venu à l'enterrement, sans connaître Donahue et qu'il savait que votre appel n'avait pas été relayé. On était tous mort de rire. Il était devenu impossible de le faire taire. C'est là que j'ai eu le plaisir de le voir mis à pied et comme on s'y attendait, il a donné sa démission.

Gibbs se plaça face à Crawford, qui très rapidement baissa les yeux. "Il ne vaut même pas la peine que je le frappe," pensa Gibbs avant de lui asséner :

- Vous ne lui arriverez jamais à la cheville. Dégagez de ma vue !

Lorsque Crawford fut parti, Gibbs put revenir à ce qu'il venait d'apprendre. "C'était donc ainsi que ça s'était passé." Tony avait refusé de leur dire ce qu'il aurait pu apprendre, il avait joué sa carrière. Gibbs se souvenait du regard de Tony quand il avait ouvert l'enveloppe. Dans son regard, il y avait bien eu un remerciement, ensuite quelque chose avait changé, un peu comme s'il avait trouvé la solution à ces questions. Comme si perdu dans les ténèbres, il parvenait enfin à aller vers la lumière. Et Gibbs devait bien admettre que lui-même n'avait pas compris pourquoi il avait été jusqu'au cimetière, il lui aurait suffi de poster ces photos et ce rapport. Il tourna la tête vers le terrain, désormais éclairé par la lune.

DiNozzo était debout à la lisière du terrain vague, Kate venait de le rejoindre. Gibbs se dirigea vers eux.

- C'étaient Ducky et Abby, ils voulaient savoir comment ça s'était passé.

Tony se contenta de hocher la tête.

- Tony, tu as fait ce qu'il fallait. Pour la moto ...

- Je sais, Kate. Je ne pouvais pas prévoir. Pourtant, il a toujours un plan. Je le connais, les heures à l'interroger, relire les rapports, les conclusions. Il ...

Tony fixa alors Kate, qui elle, regardait le bras de Tony. "Voilà pourquoi je mets toujours des manches longues."

- Demande-moi !

- Quoi ?

- Ce n'est pas ce que tu crois, Kate.

- Non bien sûr, ce n'est ...

Elle n'en revenait pas d'avoir fait ça. Elle avait encore tout à apprendre sur Tony et s'en voulait de s'être arrêtée au premier abord.

- C'est Junior qui m'a fait ça. Et je ne le regrette pas du tout.

Gibbs allait arriver et quand il entendit cette phrase, il s'arrêta ...

... FLASH BACK

- Alors que me vaut votre visite, DiNozzo ?

- J'aimerais faire partie de l'enquête, dit Tony.

Tout en suivant Gibbs dans le bureau, Tony se retourne et parvient à faire un signe de la main à Abby. Et elle le lui rend avant que les portes de l'ascenseur ne se referment.

- Je ne vois pas pourquoi ? annonce Gibbs, en prenant place à son bureau.

- Vous devez compr...

- Je ne vous dois rien, dit Gibbs, occupé dans des dossiers.

- Je sais, mais moi je dois tout ce que je sais à Donahue, lui répond Tony.

- Et vos supérieurs, ils en pensent quoi ?

- Je n'ai plus de supérieurs. J'ai démissionné. Ecoutez, je ne vous demande pas de m'engager, mais de me faire confiance.

Gibbs relève la tête et regarde DiNozzo. Ce garçon le surprend à chaque fois qu'il le voit et ce n'est que la deuxième fois. Que lui réserve la suite ?

- J'aurais peut-être besoin de quelqu'un. Vous ferez ce que je dis au moment où je le dis. A la moindre erreur ou si vous parlez de l'affaire à qui que ce soit ...

- Marché conclu, lui assure Tony, en tendant sa main.

- Et uniquement pour cette enquête, dit Gibbs, en serrant la main de DiNozzo.

- Bien sûr, je ne le voyais pas autrement.

Le téléphone du bureau se met à sonner, Gibbs décroche.

- Oui, Monsieur. Je préfère passer vous voir ... Tout de suite ... J'arrive.

Lorsque la communication se termine, Gibbs se lève.

- Bon, restez là.

- Sans bouger ! dit Tony, en souriant.

Gibbs le regarde en haussant un sourcil.

- Désolé, c'est plus fort que moi.

Gibbs finit par se retourner, prend les escaliers tout en souriant puis il secoue la tête en se demandant ce qui lui prend. Il y reviendra plus tard, Morrow l'attend.

Tony s'assied sur la table d'un bureau vide, "Sûrement celui du fameux Hawkins" pense-t-il. "On y est bien." Tony se remet sur ses pieds et s'assied sur la chaise. "Pas mal! Je pourrais dormir sur une chaise comme celle-là. Enfin, je ne resterai pas assez longtemps pour ça."

Cela fait plusieurs dizaines de minutes que Gibbs est parti. Pour passer le temps, DiNozzo pose ses pieds sur le bureau et se trouve une position couchée très confortable. Même s'il a les yeux fermés, il entend très bien deux types approcher. Ils sont en grande conversation ou plutôt en pleine autocongratulation et ils passent devant le bureau sans voir Tony. Ce dernier ouvre les yeux : ce sont des agents en costumes trois pièces mais ce qui l'intéresse, c'est de suivre leurs échanges.

- Un suicide, tout simplement.

- Oui, Lee. C'est une affaire bien menée. Un week-end au soleil nous attend.

- Cet officier d'appontage n'était pas très malin, s'il avait gardé son casque, il serait toujours en vie.

Tony ne peut s'en empêcher et saute sur ses pieds, surprenant les deux agents.

- Je ne voudrais pas vous déranger. Il avait un casque avec lui ?

- Qu'est-ce que ... ? articule Lee.

- Oh, excusez-moi ! Anthony DiNozzo. Ca ne prendra pas longtemps. C'est juste pour vous dire que les officiers d'appontage ne portent pas de casque. Donc s'il y en avait un près du cadavre, ce n'était pas le sien. Ah oui, il est de quelle couleur ? dit Tony, de manière tout à fait naturelle alors qu'il est en train de les ridiculiser.

- Quoi ? arrive à formuler le deuxième.

- Le casque est de quelle couleur ? Vu que chaque couleur désigne la fonction sur le pont, comme le gilet d'ailleurs.

- Vert, répond Lee.

- Merci. Donc si mes souvenirs sont bons, c'est le personnel de catapulte ou un vérificateur d'aéronef.

- Mais vous êtes qui ?

- Police de Baltimore. Enfin plus depuis hier.

- Ecoute !

"Du coup, on ne me vouvoie plus," pense Tony avant d'écouter la suite :

- C'est gentil mais on sait très bien ce qu'on fait, continue Lee.

- On est du NCIS, termine l'autre.

- Oui, bien sûr ! Je retourne m'asseoir. Faites comme si j'avais rien dit. Mais si j'étais vous, je ferais tout de même un relevé d'ADN sur le casque. Je crois qu'Abby fera ça sans problème. Bon, je me tais.

Et Tony s'assied sur le plan de travail du bureau.

Pendant cet échange, Gibbs est au-dessus, sur la passerelle. De là, il a pu tout entendre et il conclut que DiNozzo a un style bien à lui : "Avoir l'air de rien comme ça mais vous moucher quand même. Pas mal ! Pas mal du tout ! Cela doit payer pendant un interrogatoire." Gibbs se décide à descendre et c'est en faisant demi-tour, que les deux agents tombent nez à nez avec lui.

- Un officier d'appontage n'a pas de casque. Faites les tests et analyses qu'il faut, ordonne Gibbs.

- Oui, mais on avait fini et on allait partir.

- Je n'ai pas été assez clair ? dit Gibbs, d'un ton cassant.

- Si ! répond Lee.

Et comme les deux agents restent plantés devant lui, Gibbs leur crie :

- Tout de suite.

Les deux agents fixent Tony qui articule : 'Bon Week-End'. Gibbs se retourne vers DiNozzo qui lui dit :

- Je vous attendais, dit Tony, de nouveau debout.

- Oui, sans bouger ! ironise Gibbs.

- Juste les lèvres, peut-être, dit Tony, avec un sourire faussement innocent.

- Bon, on s'y met ?

- J'allais le dire !

Gibbs est en train de rassembler les dossiers de l'enquête quand il demande à Tony :

- Je peux savoir comment vous saviez pour le casque et le reste ?

- Oh, c'est Albéric qui m'a appris. Il a été à l'armée, il y avait trouvé sa place. Alors forcément, il en parlait sans arrêt donc, j'ai retenu certaines choses.

- Il était Quartier-Maître, c'est ça ?

- Oui, puis il a rencontré sa femme. Seulement, ils ne se voyaient pas assez à cause des périodes de déploiement alors il a décidé de démissionner mais disons qu'il ne pouvait pas se passer d'uniforme donc il a fait flic ...

- Vous avez fait équipe combien de temps ?

Tout le temps que Tony parle d'Albéric, Gibbs peut imaginer leur patrouille, leur fin de journée autour d'un verre et il sait au visage de DiNozzo qu'il le voit aussi. Puis d'un coup, le regard du gosse s'assombrit et Gibbs sait que la dure réalité vient de le rattraper. Il n'est donc pas surpris d'entendre Tony lui dire :

- Ecoutez, on ne pourrait pas parler d'autre chose ?

- Bien sûr ! Bon alors, on reprend tous les dossiers depuis le début. Il faut qu'on trouve comment il fait sa sélection, les moyens classiques n'ont rien donné.

Cela fait des heures qu'ils sont sur les dossiers. Ils ont été complètement épluchés. Tony observe les tas qu'ils ont fait et sourit en regardant les gobelets de café qui s'empilent les uns sur les autres. "Je n'en ai bu que trois et là, il y en a au moins douze ! "

- Je me trompe où vous êtes un accro au café ?

- Sans commentaire.

- Si vous voulez, mais j'ai des preuves.

Tony agite les gobelets avant de reprendre :

- Et si je peux me permettre, vous avez une tâche là, sur votre chemise. Le café ça va encore, enfin tant que vous ne portez pas d'uniforme. On dirait que tout s'y incruste à la seconde. Et pour en obtenir un nouveau, il faut faire une demande en 10 exemplaires.

Gibbs se fige et empoigne un dossier tout en demandant :

- Donahue avait fait une demande ?

- Pour un nouvel uniforme ?

- Oui.

- Attendez... C'était il y a un mois et demi. Vous croyez que c'est ça le point commun ?

- Je ne sais pas mais fouillez de votre côté et moi, je vais voir qui s'occupe de ça pour le district et l'armée.

- D'accord, sans problème.

Quand ils se retrouvent trente minutes plus tard, ils savent qu'ils tiennent quelque chose, enfin.

- A toi, DiNozzo...

Le tutoiement est venu de lui-même et aucun ne s'en est aperçu : une évidence.

- Un nouvel uniforme pour chaque victime dans les 6 mois. A toi, dit Tony, un sourire aux lèvres car il sait qu'ils tiennent une piste.

- La société de confection est commune pour les tenues militaires et les uniformes des policiers du district.

- C'est pas vrai ! s'exclame Tony.

- Ca veut dire qu'il travaille dans le service qui se charge des uniformes militaires à la base d'Andrews. Il doit alors se rendre à la société de confection pour les formalités et autres ...

Tony finit la phrase de Gibbs :

- Et là-bas, il en profite pour pirater l'accès des fichiers des agents de police qui attendent leur uniforme. Il nous faut la liste des employés du service.

- Abby s'en charge et l'envoie sur mon pc.

Un bip se fait entendre et ils se penchent sur l'écran.

- Alors, le bureau compte 25 membres, on décompte les femmes. Il en reste 16, dit Gibbs.

- Là ! sursaute Tony.

- Qu'est-ce que tu as vu ?

- C'est lui.

- Pourquoi ?

- Les initiales, A. et D.

- Je vais sortir son dossier.

Tony tourne en rond dans l'espace bureau quand Gibbs déclare :

- Alexandre Delmonico Junior. Lieutenant chargé de la supervision des retours des tenues militaires. Son père était flic en uniforme.

- Ca ne m'étonnerait pas que son cher père ait des antécédents de violence.

- Le dossier n'en fait pas mention ici mais il a fini sa vie interné dans un asile. Maintenant nous savons qui, mais ce ne sont que des présomptions. Pas besoin de le sous-estimer.

- Oui, et Junior doit avoir un bon avocat.

- Junior ?

- Pourquoi pas ? En plus, il doit détester qu'on l'appelle ainsi.

- Va pour Junior. Si on veut pouvoir le coincer sans équivoque, il faut le prendre sur le fait. Il faut le provoquer, le forcer à commettre une erreur.

- Et si on lui offrait ce qu'il veut.

- Tu t'expliques ?

- Oui, Boss ... Oh désolé ...

... Fin du FLASH BACK

Gibbs revint à la réalité. Là, il venait de comprendre une chose qu'il n'avait pas réalisée à l'époque. Cette toute petite phrase était le signe évident que Tony faisait déjà partie du NCIS et de sa vie. Et c'était l'une des rares choses qu'il savait n'avoir jamais à regretter.