Résumé : Sang pour sang. La boucle est bouclée.
Voici le dernier chapitre de "Initiales", j'espère qu'il vous plaira et que l'ensemble également.
Merci pour les reviews. A la prochaine, Barna.
Chapître X
Sang pour Sang
Hôpital Psychiatrique Sibelius. 23h22.
Ils s'arrêtèrent bien avant le bâtiment. Kate et Tony sortirent tandis que McGee prenait place au volant.
- Je sais que tu ne dois pas être content mais j'ai besoin que tu restes ici. Contacte la police pour avoir des renforts. Il faut que tu les attendes pour leur faire boucler le périmètre. Mais je ne les veux pas dans le bâtiment. Delmonico pourrait faire un massacre avec ces uniformes, surtout s'il lui reste de son explosif maison. En attendant, quoi qu'il se passe, tu ne le laisses pas filer. Il n'y a plus qu'une seule sortie, il est forcé de passer ici.
- Compte sur moi !
- Parfait, on y va.
En s'approchant de l'immeuble, ils purent contempler ce qui les attendait. Cet endroit dégageait une noirceur inattendue avec les fenêtres munies de barreaux. Son état de délabrement était avancé mais le bâtiment devait en avoir vu d'autres. Le vent, s'engouffrant à l'intérieur, remplaçait les cris de folie qui avaient dû le peupler. Kate et Tony n'eurent pas le temps d'y penser.
Au moment où ils arrivèrent dans le hall, Tony se tourna vers Kate :
- Tu fais attention à toi.
- Idem.
- Dès que tu le retrouves, tu sors, lui dit Tony.
Ils arrivèrent à la cage d'escalier, elle était complètement grillagée, chose plutôt normale pour un hôpital psychiatrique.
"Ca évitait aux patients de vérifier s'ils savaient voler ou non," pensa Tony, avant d'annoncer à Kate :
- Bon, on commence par le 4ème, tu prends les portes de droite en commençant par le fond et moi à gauche au début et on se rejoint au milieu.
Tony ne savait plus quoi penser. Le quatrième n'avait rien donné, le troisième ne montrait pas plus de trace d'activité, il était déjà 23h45, si ce n'était pas ici, il avait perdu Gibbs. Devait-il perdre tous les gens auxquels il tenait ?
La première porte qu'il ouvrit, donnait sur ce qui avait du être une salle d'eau. La pièce était vide, enfin à part les objets qui jonchaient le sol dans un désordre sans nom. Rien n'avait l'air d'avoir été déplacé. Tony allait faire demi-tour quand il entendit un bruit étouffé, un coup sourd comme retenu par quelque chose puis il vit une flaque d'eau. DiNozzo se précipita dans la pièce puis resta figé devant ce qui avait été une douche. La porte était en verre transparent, on lui avait rajouté un joint hermétique. L'eau était presque au-dessus et Gibbs tentait de surnager et de respirer l'air qui restait. Ce dernier cessa de bouger lorsqu'il vit Tony. Un seul regard : il était vivant et il allait le rester. Tony rengaina son arme puis se jeta sur la poignée mais la pression de l'eau et le joint l'empêchaient d'ouvrir. Alors il regarda autour de lui, un des objets devrait pouvoir l'aider. Un chariot disloqué, non. Des bidons de plastique vides, encore moins.
"DiNozzo, fais quelque chose, bon sang !" pensèrent les deux hommes en même temps.
Là, un extincteur ! Qu'il soit vide ou plein n'était pas l'important, de plus ce n'était pas un feu qu'il voulait éteindre. Tony le prit et fonça sur la porte qui séparait Gibbs de l'oxygène. Un coup, deux coups ... une fissure ... tout éclata et l'eau déferla sur Tony.
Le calme était revenu. Tony ne voyait pas Gibbs mais il pouvait l'entendre tousser et reprendre son souffle. Il était en vie. Sur le dos, il pivota sur le côté pour se remettre debout et dit :
- Tout va bien, Boss ?
- Oui, mais ça ira mieux ..
- Avec un café.
- Tout à fait.
Tony tendit sa main vers son arme mais elle n'était plus dans son étui. Il tourna la tête et la vit. Avec la puissance de l'eau, il l'avait perdue. Il se remit debout puis se pencha pour la reprendre et en même temps, il regarda vers Gibbs. Quelque chose n'allait pas, il le savait autant que si une fausse note s'était glissée dans une de ses chansons préférées. Il en eut la confirmation quand il sentit la lame d'un couteau sur sa nuque puis une torsion sur le bras droit qui l'obligea à se relever et ce fut sur la gorge qu'il eut le couteau.
Gibbs, remis debout, jeta un regard vers l'arme de Tony.
- N'y pensez même pas où je lui tranche la gorge.
Puis Delmonico s'adressa à Tony :
- Tu vas me dire que tes collègues vont débarquer avec une brigade toute entière ?
- Pourquoi ? Tu sais que je suis venu seul, n'est-ce pas ?
- Venir seul n'est pas raisonnable, Anthony. Mauvais professeur vous avez été, Gibbs.
- Qui serait venu avec moi après l'explosion que tu nous as offerte ? Ton plan était parfait, Junior !
- Tais-toi ! Ne m'appelle pas comme ça ! dit-il, en resserrant son étreinte sur le couteau.
- D'accord, il va se taire, n'est-ce pas, DiNozzo ?
- Maintenant, j'ai votre attention. C'est trop facile, en fait. Si j'avais su, je l'aurais tué il y a longtemps, dit Delmonico, tout en reculant vers la porte.
Tout en laissant son regard fixé sur Gibbs, Delmonico descendit le couteau le long du bras gauche de Tony. Une fois arrêté :
- C'était un peu plus haut ? Je me trompe, Gibbs ? dit-il, en remontant la lame.
- Ne fais pas ça ! dit Gibbs.
- Non, c'était plus bas.
Et d'un coup sec, il sectionna le bras de Tony, là où il l'avait fait une première fois puis le couteau couvert de sang reprit sa place sur la gorge de Tony.
Dès qu'il sentit le couteau bouger, Tony sut très bien ce qui l'attendait, il étouffa son cri et serra les mâchoires, il n'offrirait pas ce plaisir à Junior.
- Je vais prendre plus de plaisir avec toi qu'avec ..., lui murmura Delmonico.
- Ne prononce pas son nom !
- En tout cas, je savais que je finirais par avoir tes Initiales.
Gibbs regardait Tony, il n'avait pas crié mais il pouvait voir la douleur dans ses yeux et aussi un soulagement. Gibbs savait que Tony aurait tout fait pour que rien ne lui arrive et il savait que ça n'avait plus rien avoir avec Donahue. Alors que l'eau montait, Delmonico lui avait annoncé que pour tout le monde il était mort dans l'explosion de sa voiture. Pourtant Gibbs savait que Tony mais aussi Kate, Abby, Ducky et McGee le cherchaient.
Delmonico s'était immobilisé dans l'encadrement de la porte, Gibbs pouvait voir la manche de la chemise de Tony prendre une teinte rouge et une flaque de sang grandir sur le sol. Le temps allait lui manquer. Il fallait qu'il fasse quelque chose, Tony ne tarderait pas à perdre connaissance et à se vider de son sang ... Il quitta la flaque des yeux, releva la tête et vit Kate. Il n'avait pas cru Tony quand il prétendait être venu seul. Ce n'était pas ainsi que son équipe fonctionnait. Une certitude qui comptait dans un monde bien incertain. C'était leur chance mais il fallait agir vite, Junior continuait de reculer et arrivait aux escaliers, Kate allait finir par tomber dans son champ de vision et l'élément de surprise disparaîtrait.
Kate avait son arme braquée sur Delmonico mais elle savait qu'il y avait trop de risques qu'elle touche Tony. Elle attendait un signal de Gibbs pour faire diversion.
Jethro regarda Tony. Depuis qu'ils travaillaient ensemble, quand la situation l'exigeait, ils étaient parvenus à une certaine entente muette, un paradoxe pour DiNozzo. Et donc, quand Gibbs le fixa, Tony comprit : un imperceptible mouvement de mâchoires qui se contractent et un hochement de tête quasi invisible. Tony était prêt, Gibbs le savait.
Kate n'attendait qu'un signe, elle le reçut par ce regard de Gibbs qu'elle avait appris à traduire : "Je ne permettrai jamais qu'il vous arrive quelque chose." Savait-il que son regard contenait cette promesse en permanence ? Est-ce que chaque membre de l'équipe avait le même regard ? Oui, elle le croyait. Rassurée par cette promesse et cette certitude, elle cria :
- Junior !
Surpris, Delmonico pivota, Gibbs put se jeter sur l'arme de Tony.
Malgré la poigne de Junior, DiNozzo arriva à s'écarter suffisamment, ce qui donna à Gibbs et Kate, un angle de tir. Deux coups de feu retentirent.
Delmonico, touché de plein fouet par les deux projectiles, percuta les grilles de la cage d'escalier. Kate et Gibbs allaient reprendre leur souffle quand ils virent l'une des deux grilles vaciller, entraînant Delmonico mais aussi Tony dont il tenait toujours le bras. Et les deux agents spéciaux les virent tomber.
- Tony ! crièrent Kate et Gibbs.
Kate fut la première à l'apercevoir. Tony était parvenu à s'accrocher au bord mais il ne l'était que d'une main, son autre bras laissait couler son sang sur le cadavre de Delmonico, trois étages plus bas.
Delmonico avait fait l'erreur de croire que tout était resté à l'identique depuis que les portes de l'hôpital psychiatrique s'étaient refermées sur lui. Mais comme on dit, le monde change ! D'un duo formé par le sang était né une équipe : Abby, Ducky, Gibbs et Tony. Et l'équipe elle-même avait changé, Kate et McGee étaient là désormais. Qu'arriverait-il si Gibbs ne parvenait pas à remonter Tony ? Personne ne voulait en connaître la réponse. Il fallait qu'il y arrive.
Gibbs était déjà penché afin d'agripper le bras de DiNozzo. Kate ne pouvait lui venir en aide, l'espace était trop étroit. Elle contacta McGee, il fallait qu'il arrive le plus vite possible avec une équipe médicale.
Tony avait le regard baissé vers le vide de la cage d'escalier.
- DiNozzo ! Regarde-moi.
Il suivit les ordres de son patron et releva la tête.
- Donne-moi ton autre main !
- J'y arrive pas, Gibbs ! dit Tony, en fermant les yeux.
- Allez ! Tony, regarde-moi ! Il est hors de question que je te laisse tomber.
- Je sais.
Notre agent du NCIS parvint à soulever son bras et quand Gibbs l'attrapa, cette fois Tony poussa un cri. La main de Gibbs se couvrant du sang de DiNozzo. Il allait finir par perdre connaissance et Gibbs mit toutes ses forces pour le remonter.
- Reste avec moi ! Ne perds pas conscience.
- Non, Boss !
- On y est presque.
Et effectivement, les deux agents du NCIS se retrouvèrent sur le sol du troisième étage. Gibbs continua d'appuyer sur le bras de Tony tout en le maintenant assis contre lui. Peut-être était-ce autant pour stopper l'hémorragie que pour ne plus risquer de le perdre.
- Revenu sur la terre ferme, DiNozzo !
Désignant sa main sur le bras de Tony, Gibbs ajouta :
- Il y a comme un air de déjà vu, non ?
- Si tu pouvais juste éviter de me frapper, j'apprécierais.
- D'accord. On va juste dire que la boucle est bouclée.
Epilogue...
Le soleil, un ciel bleu, une brise légère ... serait-ce une promesse de paix ?
Arrivé devant la pierre tombale d'Albéric, Tony, avec son bras valide, ôta ses lunettes de soleil :
"Depuis l'enterrement, c'est la première fois que je viens ... te voir. Je ne pouvais pas, tu comprends ? Je n'arrivais pas à trouver la paix. Aujourd'hui, j'ai toujours de la peine mais j'ai compris que j'avais fait tout ce qu'il fallait et que quelque part, tu le sais. Tu voulais que je trouve ma place .. et je peux dire que je l'ai trouvée."
Tony sortit une enveloppe de sa poche et la coinça près de la pierre tombale.
"C'est ton rapport. Je te le rends, je n'en ai plus besoin. Merci."
Là, Tony sentit une présence derrière lui.
- Tony, tu es près ? demanda Gibbs.
- Oui. Cette fois, nous sommes quittes, tu m'as sauvé la vie.
- Attends, tu ne sais plus compter ?
- Il y a plusieurs façons de sauver une personne, crois-moi. Donahue m'a amené à toi. Mais ce que je suis, c'est à toi que je le dois.
- Ne te sous-estime pas. Tu étais celui que j'attendais pour que mon équipe devienne réalité.
- Nous avons eu une situation 'Initiale' hors du commun, n'est-ce pas Gibbs ? dit Tony.
Gibbs perçut toute l'importance de cette phrase, nullement choisie au hasard par Tony. Plus de Chasseur d'Initiales, plus de A. et D. mortels. La noirceur de ce mot avait disparu. Il était désormais le point de départ de la vie qu'ils avaient choisie. Gibbs plaça une main sur l'épaule de Tony.
- Allez ! On rentre au bureau.
Quand il se retourna, Tony vit que Kate, Ducky, McGee et Abby étaient là, eux aussi et il sourit.
Tandis qu'ils repartaient vers les voitures, Abby en profita pour lui prendre la main.
- Je connais une technique contre les cauchemars, tu veux que je te montre...
FIN
Un petit avis ? ou un grand ?
