Les jours passèrent. De son pas guilleret et insouciant habituel, Himawari traversa un couloir assez peuplé. Mais elle n'eut aucun mal à se frayer un chemin, les gens s'écartant vivement de son passage.

Elle qui portait habituellement un petit short disparaissant sous ses sweats trop grands pour elle, dissimulant ses formes plutôt développées pour son âge, elle arborait une tenue de combat plus près du corps, composée d'un kimono à une manche évasée s'arrêtant à mi-cuisse avec des collants opaque. Un masque kabuki était placé sur le côté de sa tête.

Tout le monde savait que lorsque l'Étoile filante de Konoha revêtait sa tenue de kunoichi, c'était souvent synonyme de tueries ou de séances de torture. Et vu qu'elle se dirigeait vers la salle d'Ibiki Morino, ce serait plutôt vers la deuxième solution qu'elle allait...

La fille de Naruto se doutait bien des réactions qu'elle provoquait sur son passage. Chuchotements, sursauts, regards apeurés... Son caractère excentrique et fantasque inspirait la crainte chez plus d'un, même parmi ses pairs, mais elle ne s'en souciait guère, du moment que sa famille et ses amis proches ne la rejetaient pas. De toute façon, quoi de plus ennuyeux qu'être "normal"?

Elle ouvrit une porte et vit Ibiki devant un prisonnier ligoté et allongé devant lui et lança un joyeux :

-Bonjour, Ibiki-senpai~

-Bonjour, Himawari-kun, répondit le colosse. Mais tu n'étais pas obligée de te déplacer pour t'occuper d'une affaire aussi triviale, tu sais.

-Oh, je t'en prie. Oni-chan et Sara-nee m'ont piqué la vedette pendant tout le long de cette mission du Pays de la Soie, alors je me chargerai volontiers de la suite des évènements, glissa Himawari en cherchant dans l'étagère au fond de la salle.

Une fois terminé, elle s'avança vers le captif:

-Alors tu es un des méchants que Sara-nee a attrapé, hein...

-Quoi, vous voulez des informations? Allez vous faire voir, je ne dirai rien!

-À ta place, je n'en serais pas si sûr, dit durement Ibiki.

Himawari brandit un pot transparent contenant un gros rat. La partie supérieure de son visage s'était assombrie, faisant ainsi ressortir la lueur de son regard rieur.

-Très bien, alors... si nous commencions ?


-Oï, idiot de frère, lança Kawaki.

-Hmmm? fit Boruto dans son lit.

-Et si tu me parlais de ce qui s'est passé quand t'es parti? À propos du Kâma et de Momoshiki, j'entends.

Boruto se redressa et fit face à son frère.

-...Est-ce que Kinshiki te parle?

-T'es con ou? Il est mort, fit Kawaki suspicieux.

-Alors je suis le seul, souffla le beau blond.

-Mais de quoi tu parles, à la fin?

-En fait, Momoshiki apparaît parfois dans mon subconscient pour me parler. Ça a commencé le jour où je l'ai battu avec l'aide de Papa et Shishou.

-Okay, et pour te dire quoi?

-Souvent des trucs sans queue ni tête, soupira Boruto. Au début, c'était un truc comme "tes yeux bleus te déposséderont de tout". J'y avais pas vraiment fait gaffe mais la dernière fois qu'il m'a parlé...

.

.

.

-Petit d'humain...

-Quoi encore?

-Profite du temps insouciant qu'il te reste, car tes jours de quiétude te sont comptés, déclara l'Otsutsuki.

-Qu'est ce que tu racontes? Tu vas en décider, peut-être ?

- C'est ta destinée, en tant que tueur de divinité. Tu perdras tout un jour, sois en certain.

-Que les choses soient claires: je t'ai jamais vu comment un dieu! Seulement comme un bouffon qui envahit mon subconscient afin de me parler pour ne rien dire !

-Parler pour ne rien dire, dis-tu? ricana Momoshiki. Puisque tu es plus bête que ce que j'avais imaginé, je veux bien te montrer un aperçu de l'avenir qui t'attend.

C'est alors que Momoshiki fit apparaître une vision dans sa main, où Boruto put voir une scène qui lui glaça le sang.

Il se vit, plus âgé, en train de se battre à mort avec son frère dans un Konoha détruit à feu et à sang après que ce dernier ait déclaré :"Je vais t'envoyer rejoindre le Septième".

Dans une panique totale, il demanda:

-Mais qu'est-ce qui va se passer? Pourquoi? Comment ?

-Tu n'as toujours pas compris, humain? Tu m'as tué. Tu ne peux pas mener une vie normale à présent. Ce n'est qu'une question de temps avant que je prenne totalement possession de ton existence... et détruirai tout ce à quoi tu tiens tant, sourit le blanc.

Les larmes montèrent aux yeux du garçon qui s'effondra. Alors tel était son avenir ? Son père mourrait, et probablement de sa main? Il perdrait son village, sa famille ? Non non, ça ne pouvait pas se passer ainsi! Il avait quitté son chez lui pour évoluer, il voulait mener une vie de rebondissements ou paisible, il ne pouvait pas tout perdre comme ça, il ne pouvait s'y résoudre !

L'Otsutsuki s'était glissé derrière son hôte et essuya ses larmes.

-Allons, petit d'humain, ne sois pas triste... Quand tu seras devenu mien ton existence sera déjà effacée, alors peut-être n'auras-tu pas à vivre un tel spectacle. C'est ta destinée, tu ne peux la fuir, susurra l'être avec un sourire fourbe.

Boruto s'écarta vivement avant d'essuyer rageusement ses larmes et de pointer son "envahisseur" du doigt.

-Fuir? Qui a parlé de fuir, imbécile? Hors de question que je me résigne! Tu me fais pas peur, ni toi, ni aucun type de ton espèce! Tu ne t'empareras jamais de moi, je refuse un avenir comme ça! hurla le garçon en balayant de la main la vision que Momoshiki avait fait apparaître plus tôt. Même si pour éviter ça, je dois terrasser une armée entière de blancs becs de ton genre, soit!

Destin? Destinée? Fatalité? Allez au diable avec ça! Personne choisira mon avenir à ma place, tu m'entends!

Il finit sa tirade essoufflé, tout en toisant son ennemi qui l'écoutait attentivement. Ce dernier esquissa un sourire en coin.

-...Fais comme tu veux.

-Huh?

-Malgré mes siècles d'existence, je ne me souviens pas avoir déjà rencontré un humain comme toi. Que tu réussisses ou non à déjouer ton sort, je me souviendrai de toi comme étant "Celui qui a lutté contre son propre destin". Montre moi comment tu comptes lutter, petit effronté.

.

.

.

-Et je me suis réveillé juste après, finit Boruto.

-Et t'en as parlé à personne ?

-À qui? Et pour dire quoi, " salut, au fait y a un fantôme qui m'a dit que dans un futur proche je serais un danger public!"?

-T'as bien fait, de toute façon non seulement on est pas sûrs qu'il dise vrai mais en plus on a pas assez d'éléments.

-Je n'ai pas voulu rester là à ne rien faire, alors je me suis entraîné comme jamais pour être le plus fort possible. Je sais bien que ça suffira pas, cela dit... déclara Boruto.

Kawaki observa son acolyte, pensif. Il portait un poids aussi lourd, et pourtant il avait toujours son sourire et sa désinvolture, comment il faisait?

-Dis... tu comptes vraiment ne rien dire à personne?

-J'élabore un plan avec le peu d'éléments que j'ai pour modifier l'avenir. Si et seulement si je galère pour de vrai, il faudra bien en parler à Papa et Sasuke Shishou. Et m'est avis qu'on devra faire un bain de sang chez Kara...

-...Tu sais que t'es un grand malade? dit le plus grand avec un regard désespéré.

-Je le prends comme un compliment, fit Boruto avec un clin d'œil.


Un long hurlement de douleur retentit depuis la salle de torture, dont la porte s'ouvrit à la volée par un chunin random qui, visiblement, n'avait pas supporté la vue de ce qui se passait dans la salle, si on en croyait son teint verdâtre.

Alors qu'il vomissait dans un coin, des collègues vinrent vers lui.

-Ça va, mec ?

-Elle... a utilisé... le supplice du rat... articula le ninja entre deux vomissements.

-T'as assisté à ça de tes propres yeux? Je te plains, mon pauvre, c'est le traumatisme à vie assuré!

-En quoi ça consiste ? demanda une autre.

-Crois moi, t'as une chance inouïe de pas savoir... Mais toi aussi, quelle idée de rester dans la salle de torture quand le chef Ibiki et Himawari-sama y sont!

-Cette fille est terrifiante...

Alors que Kakashi passait par là, il déclara à l'attention de cet attroupement de ninjas:

-Ça suffit les bavardages, retournez à vos postes.

-O-oui, Rokudaime! balbutièrent-ils avant d'obéir.

L'argenté soupira avant de se diriger vers un autre couloir où Boruto attendait, assis.

- Viens avec moi, Naruto a besoin de ta présence. Apparemment, votre dernière mission est plus importante que ce qu'on croyait, dit Kakashi.

-Très bien, j'arrive.

Alors que le génie tourna le dos, Boruto l'observa un moment avant de l'arrêter:

-Attends!

-Qu'est ce que c'est?

-Hima m'a tout raconté. Sur...tu sais, ce qui s'est passé en mon absence. Merci d'avoir veillé sur ma sœur, dit Boruto en s'inclinant.

Il n'avait jamais été très formel ou proche du Rokudaime, le voyant surtout comme une connaissance de son père parmi tant d'autres. Mais il savait aussi faire preuve de respect et de reconnaissance; or, cet homme avait été là pour Himawari, sa précieuse petite sœur quand lui-même ne l'avait pas été.

Kakashi fixa le plus jeune avant de déclarer stoïquement:

-Inutile de me remercier.


Un deuxième commentateur, merci Gwen!

Commentez encore les copains, ne soyez pas timides ;)

Ah oui, j'ai mis du temps car je suis en période d'examen !

(Edit: le supplice du rat est une technique de torture ayant vraiment existé mais je suis pas sûre de pouvoir expliquer le déroulé sans traumatiser certains... Google est votre ami!)