Mes examens? Loupés, snif... du coup, je me console en vous écrivant. Comment ça, aucun sens? Bon, peut-être que quelques commentaires m'aideront à me sentir mieux...
La bataille faisait rage à l'intérieur de l'auberge. Par précaution, Kakashi et les deux jeunes préférèrent se battre surtout à l'arme blanche plutôt que d'utiliser des jutsus trop "destructeurs" vu qu'ils étaient sous un toit.
Dos à dos, Mitsuki et Boruto tuèrent sans ménagement tous ceux qui s'avançaient vers eux quand soudain une voix familière clama:
-Mille oiseaux!
-Ah, le groupe de Sasuke-san est enfin là, remarqua Mitsuki.
Tout en transperçant un bandit de son sabre, l'argenté clama de sa forte voix:
-Ne laissez aucun s'échapper! Pas besoin de se retenir, tuez tout ce qui bouge!
-J'adore ce genre de directive, dit Himawari en se pourléchant les lèvres.
La fille se rua vers un escalier pour débusquer d'éventuels restants à l'étage mais s'arrêta net en voyant son frère aîné assis sur les marches, une main posée sur le haut du manche de son épée appuyée au sol.
-Yo, tu arrives en retard. Désolé mais j'ai déjà pris les meilleurs morceaux, dit Boruto avec un air suffisant.
-Je veux bien te les laisser pour ce soir, fit Hima sur le même ton.
Kawaki et Sarada quant à eux, s'étaient dirigés vers l'arrière-cour de l'établissement pour empêcher certains de s'enfuir. Et effectivement beaucoup tentèrent mais furent brusquement arrêtés par la brune:
-D'abord un trafic d'êtres humains et maintenant la fuite... jusqu'à quel point êtes-vous lâches? questionna Sarada les bras croisés.
-Des gamins, sérieusement? Retournez vous coucher, c'est pas l'heure de jouer dehors!
-Ferme-la, intima Kawaki en envoyant un kunai dans la poitrine de celui qui venait de parler.
Alors qu'ils s'écroula au sol, inerte, les criminels déglutirent, comprenant qu'ils n'étaient pas face à de simples adolescents. L'un d'entre eux lança malgré tout:
-Hey, mais je le reconnais, c'est l'espèce d'ours mal léché que l'Hokage a ramassé... Alors, ton nouveau papa ne t'a pas appris la politesse?
-Personne ne m'a jamais demandé d'être poli devant des porcs, déclara Kawaki tout en laissant jaillir des éclairs noirs de sa main.
Kakashi était ressorti de l'auberge, confiant aux autres l'extermination pour faire le guet afin de ne laisser aucun civil s'approcher des lieux. Quand soudain, il aperçut au loin une troupe s'avancer et plissa les yeux lorsqu'il les reconnut. L'armée du daimyo. C'est pas trop tôt, pensa-t-il avec une pointe d'exaspération.
Un homme vêtu de noir, qui ouvrait la marche déclara:
-Konoha? Bon travail. L'armée du daimyo se charge du reste.
-Navré, mais... je crains qu'il soit peu approprié de vous laisser passer.
-Seriez-vous en train de nous barrer la route, Kakashi-dono?
Le masqué fronça les sourcils. L'armée du daimyo était une unité de sécurité vivant dans la capitale et veillaient à sa sécurité. Ils étaient tous soumis à des formations militaires, faisant ainsi d'eux des guerriers compétents appelés hatamoto ne maîtrisant en revanche aucune forme de chakra. Toutefois, étant directement sous les ordres du daimyo, les hatamoto étaient donc d'un rang techniquement supérieur aux ninjas. Mais hiérarchie ou non, personne ne commandait le Sixième Hokage.
D'une voix sombre un peu menaçante, Kakashi dit:
-Il fait nuit noire et l'intérieur est mal éclairé. Ce serait problématique si vos troupes se mettaient à s'entretuer par inadvertance vu que vous ne portez pas le même uniforme alors je vous le répète: restez en arrière.
Les hatamotos se regardèrent, un peu perplexes. Effectivement, ils étaient tous habillés différemment pendant que le groupe de ninjas avaient tous pris soin de revêtir un long manteau blanc à bordure rouge...
Hima et Mitsuki regardèrent cette scène cachés l'un sur l'autre derrière le portail, ayant terminé leur "travail".
-Regarde moi ça... déjà qu'ils arrivent en retard, ils veulent encore nous ordonner, souffla la fille en secouant la tête.
-Ils essaient sans doute de gagner du crédit auprès du daimyo, dit Mitsuki. Car ils savent qu'il n'ignorera pas le courage dont on a fait preuve en rentrant en premier malgré un nombre restreint.
Bien que silencieux face à la prestance naturelle (et supérieure à la sienne) de Kakashi, le leader des hatamotos bouillonnait de l'intérieur, supportant très mal d'être ainsi réfréné. Il s'apprêta à tenter quelque chose quand soudain, Boruto apparut:
-Quelque chose ne va pas, occhan?
-Boruto-san? Je ne savais pas que vous étiez là.
-Le Rokudaime ici présent a clairement énoncé les raisons pour lesquelles il serait dangereux pour vous d'entrer. Je suis sûr que vous êtes pleinement confiants en son expérience, n'est-ce pas? fit le blond avec un sourire.
-O-oui bien entendu, nous étions simplement inquiets, fit le chef un peu embarrassé.
Kakashi regarda cet échange, curieux. Il avait bien vu l'animosité émanant de l'homme qui avait disparu aussitôt qu'il ait aperçu Boruto. Ce n'était pourtant pas si simple de se faire obéir de cette bande de têtes de mules, alors comment ?...
Himawari lui avait parlé de ce qui s'est passé lors de la mission d'éclairage et il avait eu un peu de mal à la croire mais là, il avait eu la preuve qu'elle n'avait pas exagéré...
La mission arrivait à son terme. À l'intérieur de l'auberge, des dizaines de cadavres s'entassaient, couverts de blessures mortelles que l'escouade leur avaient infligées plus tôt.
L'odeur âcre du sang giclé sur les murs et le sol donna la nausée à Sarada qui dut porter sa main à ses lèvres plus d'une fois pour se retenir de rendre tripes et boyaux. Mais non loin de là, elle vit un criminel encore en vie en train de s'avancer tant bien que mal en rampant derrière Mitsuki. Prudemment, elle se saisit d'une épée planté au sol, le cœur battant à toute allure. Pourrait-elle le faire encore une fois?
Ressaisis toi, se sermonna-t-elle. C'est un ennemi qui a voulu mettre ton pays en danger et qui est en train d'essayer de tuer ton ami. Fermant les yeux pour ne pas le voir mourir, elle le planta une fois et se retourna immédiatement lorsque sa victime fut inerte.
Elle prit une grande bouffée d'air en s'éloignant. Décidément, elle n'arriverait jamais à s'y habituer...
Non loin de là, Sasuke qui n'avait pas manqué une miette de la scène, suivit sa fille du regard par-dessus son épaule en plissant les yeux. Elle était encore beaucoup trop soft...
Puis l'armée du daimyo se chargèrent du reste, à savoir la sécurité du périmètre et de l'inspection des lieux. À l'attention de l'escouade ninja, Kakashi demanda:
-Tout le monde va bien?
Sasuke et l'équipe 7 acquiescèrent. Ils n'étaient pas blessés, mais s'étaient toutefois battus toute la nuit, même le plus endurant aurait montré des signes de fatigue. L'aube commençait déjà se montrer.
-Rentrons au village.
Ayant franchi les portes de Konoha, le groupe se dirigeait vers la tour Hokage pour le rapport. Et tout le monde se retourna sur leur passage; il n'était, après tout, guère habituel de voir des ninjas couverts de sang de la tête au pieds traverser ainsi le village. Ils marchaient ainsi la tête haute, en tant que fiers guerriers qu'ils étaient ayant accompli leur devoir, épuisés mais vaillants.
Les mères civiles cachaient les yeux de leurs enfants, les ninjas présents parmi les spectateurs de cette "parade" chuchotèrent entre eux, notamment les amis proches de l'équipe 7 qui observèrent leur congénères avec inquiétude et fascination...
.
.
Quelques heures après leur réunion dans le bureau de Naruto, les membres de l'escouade s'étaient retirés afin de se laver et de s'octroyer un repos bien mérité. Et en fin d'après-midi, les cinq plus jeunes avaient décidé de se retrouver dans leur fast-food habituel... mais ne tardèrent pas à regretter cette décision.
En effet, dès lors qu'ils avaient mis un pied dans le restaurant, tout le monde s'était mis à les dévisager et chuchoter entre eux, à la limite de la grossièreté.
-C'est eux, non?
-Je les ai vus ce matin, ils étaient tous ensanglantés!
-Apparemment, ils ont participé à un raid qui a permis de démanteler un trafic d'êtres humains...
-C'est cool, mais ils ont dû buter plein de gens tout le long de la nuit, pas vrai?
-Et pourtant ils sont là à manger et boire comme si de rien était...
-C'est un poil flippant!
Mitsuki soupira:
-Je vous avais dit qu'on aurait dû rester à la maison...
-Relax, tu sais comment sont les gens: dès qu'il y aura un autre sujet d'actu, ils vont se ruer dessus et nous oublier bien vite, rassura Kawaki.
-Pas sûr que ce soit le genre de choses qui s'oublie si facilement, geignit Sarada. Ils nous voient comme des machines à tuer, y a quand même plus reluisant comme réputation! Les Exécuteurs, qu'ils se mettent à nous appeler...
-C'est vrai que ça peut être parfois agaçant, dit Hima d'un ton détaché. Tenez, avant qu'on rentre, y a un des prisonniers qui m'a demandé narquoisement si c'était vrai qu'on s'amusait à mutiler des cadavres!
-Et tu lui a répondu quoi?
-Rien, je lui ai juste envoyé un rasengan dans le bas-ventre, fit la cadette en tournoyant sa paille au milieu de ses glaçons l'air de rien.
Boruto, Mitsuki et Kawaki bleuirent d'horreur. Les femmes ne réalisaient vraiment pas combien cette partie de l'anatomie masculine était sensible. Un coup de genou suffisait pour mettre un homme à terre, alors une technique pouvant faire un trou dans de la roche?! Himawari n'était définitivement pas une personne à se mettre à dos...
-Hu-hum, tenta Boruto de reprendre contenance. De toute façon, on a rien fait de mal, bien au contraire. On a fait notre devoir, c'est tout ce qui compte.
-Pas faux... je reviens, dit Sarada.
Alors qu'elle se dirigea vers la poubelle pour jeter ses restes, un garçon qui les toisait avec dédain depuis tout à l'heure, lâcha :
-Exécuteurs par-ci, équipe 7 par là... y en aura toujours que pour eux de toute manière !
Tout le monde dans le restaurant se tut et regarda celui qui venait de parler. Encouragé par cette attention, le gars se leva et lança à l'attention de la brune et du reste de son équipe installée non loin derrière elle:
-Ouais, moi je dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas !
-Oooh... et que pense tout le monde tout bas, M. le porte-parole ? répondit la jeune fille avec calme mais irritation.
-Que peu importe ce que vous ferez, vous aurez forcément un avenir tout tracé grâce à Papa-Maman! Et que ceux qui sont pas nés sous une bonne étoile comme vous seront toujours des faire-valoir pour les privilégiés que vous êtes! Paraît que tu veux être Hokage, hein, par exemple ? Bah on sait que t'auras pas besoin de te fouler pour ça; il te suffit juste de demander à tes parents de graisser la patte aux hauts placés pour t'offrir ce que tu veux sur un plateau d'argent, pas vrai? Bande de pistonnés ! dit le garçon provocant.
Himawari se leva, prête à intervenir mais Boruto l'arrêta d'une main en froncant les sourcils, attendant de voir la réaction de leur amie.
Piquée au vif, l'expression de Sarada jusque là ennuyée changea brusquement: ses yeux se révulsèrent d'indignation et elle se saisit aussitôt du col de son interlocuteur avec force.
-Pistonnés nés sous une bonne étoile, tu dis? Nous vivons dans une époque où il est peu évident de se trouver un but ou de surpasser les ninjas des autres générations, car il est facile de se dire qu'ils sont trop puissants et illustres pour être battus, donc de vivre dans leur ombre. Mais nous, justement, on a choisi d'en sortir! Alors nous nous entraînons dur, nous suons sang et eau pour maîtriser et même inventer les techniques les plus difficiles, les plus destructrices, les plus spectaculaires! Toi qui ouvres grand la bouche pour nous critiquer, connais tu la frustration d'échouer lors d'un entraînement? Le travail et la force d'esprit que cela demande de continuer même si les résultats sont peu fructueux? AS-TU LA MOINDRE IDÉE DE CE QUE C'EST QUE LE TRAVAIL ACHARNÉ ? s'écria-t-elle furieuse.
-J-je... balbutia le type ayant perdu de sa superbe.
-Évidemment, tu ne sais pas, poursuivit Sarada en plissant les yeux. Toi tu fais partie de ceux qui se cherchent des excuses pour ne pas se bouger. Cela dit, dans un sens, c'est vrai que vu nos origines et génétiques, nous pouvons difficilement prétendre être partis de rien, certes. Mais nous ne devons pas notre niveau actuel uniquement à ça! Et je suis sûre que tu le sais parfaitement. Mais admettre que nous avons travaillé reviendrait à admettre que tu n'as fait que te tourner les pouces, pas vrai? Et alors tu préfères manifester ta frustration comme ça au lieu de te remettre en question?
Ne sachant quoi dire, le garçon fixa ses chaussures, honteux. Puis la jeune Uchiha regarda le bandeau frontal qu'il portait et termina:
-Si tu n'es pas fichu de te fouler un tant soit peu, pourquoi es-tu entré dans le monde ninja en premier lieu, hein?
D'un pas décidé, elle quitta le fast-food sans se retourner, ou un grand silence régnait. Boruto regarda s'éloigner sa coéquipière avec fierté, un sourire subtil aux lèvres.
