Auteur : Hadéshiei

Origine : Yu Yu Hakusho

Disclamer : Bon, comme toujours j'ai cherché à me les approprier, mais comme toujours, une claque m'est tombée d'on ne sait où comme Dieu le père, ça doit être Koenma qui les protége ; enfin bref, j'ai plus de cheveux brûlés par Hiei j'ai plus de dents cassées par Yusuke j'ai des coups de griffe partout de Kurama et le seul que j'ai réussi à pêcher et que je veux revendre, c'est Kuwabara, lui il me file un mal de tête carabiné…

Genre : Heu… Yaoi ça vous suffit ?

Couples : hum, pourquoi pas une boule de glace fraise Kurama collée à une boule de vanille Hiei, surmonté de crème fraîche, miam

Remarque : J'espère que vous allez aimer ;; et un grand merci a ma correctrice Masami corp. Kiss et merci pour tes petits conseils


Première neige

Le vent soufflait, refroidissant l'atmosphère, glaçant et tirant la peau des visages. Les feuilles étaient tombées et le froid hiver pointait son manteau blanc. On annonçait de la neige pour le lendemain, mais vu ce froid, elle pouvait arriver plus tôt. Les arbres avaient gardé sur leurs branches le givre du matin et la route brillait.

Cette période refroidissait toujours le coeur de Kurama qui, comme le yohko en lui, se sentait abandonné par la douce chaleur des plantes.

Même si cet hiver lui semblait encore plus douloureux que les autres, il devrait l'affronter, pourtant il aurait bien hiberné.

Il remontait la grande rue pavée, un bonnet enfoncé sur ses oreilles et l'écharpe entourant son cou. Il rentrait de l'école, sa seule occupation depuis deux mois, il venait de finir les concours et allait enfin pouvoir respirer, enfin pouvoir peut-être se laisser aller à ses souvenirs.

Voilà deux longs mois qu'il avait enfermé au loin dans son coeur la douleur les craintes et l'amour… Quand il était rentré de ce long week-end avec ses amis, il n'avait pas eu le temps de repenser à tout ça. Si il l'avait fait il en aurait raté ses examens qui ne devaient pas être très brillants comme ça.

Il le savait car ses professeurs lui avaient demandé si quelque chose n'allait pas, mais il se voyait mal leur dire la vérité...

Oui, ça faisait déjà deux mois qu'il n'avait plus vu Hiei, là était son problème, il ne l'avait même pas vu lors de leur départ, il ne s'était pas montré, peut-être dormait-il encore ou peut-être n'avait-il pas voulu les voir. Kurama ignorait s'il regrettait leur étreinte enflammée et s'il le reverrait un jour. Il était tiraillé par ces questions qu'il n'avait pas pu mettre de côté malgré tout ses efforts.

Alors qu'il affrontait le vent dans cette rue en pente qu'il remontait il entendit des pas courir derrière lui.

"Kurama… Kurama !"

Kurama se retourna doucement vers un Yusuke au nez rouge qui avait du courir après lui et était un peu essoufflé. A son avis le jeune homme avait eu peur de le rater à la sortie des cours et avait couru de sa propre école à la sienne.

" Bonjour Yusuke, ça va ? "

Ils ne s'étaient revus que peu de fois depuis leur week-end et n'avaient pas beaucoup parlé.

"Oui et toi, les exams, c'était bien ?"

"Hum hum, je ne te retourne pas la question."

"Non il vaut mieux pas. Dis…"

"Oui ?"

Kurama avait repris sa marche, il avait bien trop froid pour rester sur place, et Yusuke lui emboîta le pas, les mains dans les poches.

Il regardait Kurama intensément, celui-ci semblait avoir des larmes au coin des yeux.

" Tu pleures ?"

Kurama glissa ses doigts sous ses yeux, découvrant une larme qui semblait se geler tant il faisait froid.

"Ca doit être le froid qui me pique les yeux."

"Ok."

"Tu voulais me demander quelque chose ?"

"Oui, voilà, ma mère va fêter le nouvel an avec des collègues je voulais faire une fête chez moi et nous réunir tous comme la dernier fois, ça te dirait ?"

Kurama sentit son coeur se serrer à l'évocation de ce week-end, mais il savait que sa mère et son beau-père ainsi que son frère partait pour les fêtes, lui n'avait pas voulu, il n'avait pas envie d'aller aux sports d'hiver, il trouvait qu'il faisait déjà assez froid comme ça.

Mais le fait qu'il dise « tout le monde » lui donnait envie de demander si Hiei serait là, il savait que Yusuke était un des rares avoir des nouvelles du monde du Makai.

"Tout le monde, tu veux dire que..."

"Que toi, moi, Kuwabara, Keiko, Botan et Yukina aussi on se réunirait."

Pas de Hiei, il ne put cacher un air déçu que Yusuke remarqua.

"J'aurais voulu que Hiei vienne, j'ai envoyé quelqu'un pour l'inviter, mais d'après ce qu'il m'a dit, il a quitté Mukuro il y a de ça un mois après une violente dispute."

Kurama frémit, un mois...

"Et ?"

"Et personne n'a plus de nouvelles de lui depuis."

Kurama essaya de garder son calme et son self-control.

"Tu fais quoi pour Noël au fait ?"

Yusuke changeait de sujet habilement, conscient de la peine que son ami ressentait. Lui même s'inquiétait pour Hiei, il se répétait que c'était dans les habitudes de ce dernier, mais rien n'y changeait, lui aussi tenait au démon de feu, il s'était attaché à lui avec les années qui passaient, mais il ne pouvait pas dire qu'il l'aimait comme il savait que Kurama l'aimait.

"Je reste chez moi."

"Tu fêtes ça en famille, c'est bien."

"Non, kaa-san part avec mon beau-père et Shuichi-kun aux sports d'hiver."

"Et tu pars pas avec eux ?"

"J'ai déjà bien assez froid ici."

"Ah, si on pouvait tous avoir un démon de feu pour nous chauffer l'hiver, ce serait idéal, enfin, je compte sur toi pour le nouvel an."

Il n'attendit pas la réponse de Kurama, repartant en sens inverse en courant.

"Salut."

Kurama lui fit un signe d'au revoir, reprenant sa marche, plongé dans ses pensées. Cela faisait un mois que Hiei avait donc disparu de la circulation pour tout le monde.

Ca le tracassait, où était donc son ami et que faisait-il en se moment ? Il espérait que rien de grave ne lui soit arrivé.

Il arrivait au coin de sa rue, il pouvait voir sa maison au loin. Le grand cerisier dans le jardin qui donnait sur sa chambre avait perdu toutes ses fleurs et ses feuilles, il semblait mort comme ça, ça lui donnait encore plus mal au cœur.

Il poussa la petite barrière devant la demeure et entra dans la chaleur de son foyer.

Celle-ci le prit comme une vague aux joues.

"Je suis rentré."

"Shuichi !"

Son demi-frère déboula en courant.

"kaa-san m'a acheté ma combinaison de ski, regarde ça."

"Tu es superbe, espérons que l'habit fasse le skieur…"

"Ha ha ha…"

La mère de Kurama sortit du salon pour accueillir son fils qui était occupé à se dévêtir de sa veste à capuche en fourrure et de son bonnet.

"Entre vite Shuichi, je vais te faire un bon lait chaud."

"Merci kaa-san."

La soirée fut plutôt douce et agréable, arrivant à lui faire oublier au moment ou il monta se coucher l'inquiétude qu'il éprouvait pour son ami.

Le lendemain était son dernier jour d'école, et aussi le jour ou il devait conduire ses parents à l'aéroport avec Shuichi-kun. Cette maison allait lui sembler bien vide.

Il fit glisser son pantalon le long de ses jambes fines et déboutonna sa chemise sans la retirer.

Il passa par la porte communicante de sa chambre à la salle d'eau où son reflet dans le miroir l'accueillit il avait le tein pâle et fatigué du aux longues semaines de travail intensif pour les examens.

Il approcha ses doigts de la robinetterie si froid qu'il sentit sa peau attraper la chair de poule.

Il tourna et régla la température de l'eau. La vapeur et la chaleur emplirent la douche alors qu'il retirait ses derniers vêtements pour se glisser sous le jet d'eau chaude si purifiante.

Il leva le visage vers le pommeau, fermant ses deux émeraudes.

L'eau se mit à ruisseler sur le corps, en gouttes épousant les formes gracieuses.

Il fit demi-tour pour arroser abondamment sa chevelure qui vint se coller à son dos dans une vague sensuelle rouge sombre contrastant avec la peau blanche.

Des perles d'eau étaient venues s'accrocher dans ses longs cils, reflétant la lumière, donnant au spectacle un air féerique.

Quiconque aurait vu Kurama à un moment pareil n'aurait pu douter de son appartenance à la race des yokho.

Il glissa sa main aveuglément pour verser du savon dedans et ouvrit les yeux au contact froid de celui-ci, mais face à ses yeux, un liquide rouge et poisseux coulait dans sa main…

"Du sang ?"

Il leva les yeux, des cris déchirèrent le silence, le forçant à plaquer ses mains sur ses oreilles.

C'étaient des cris de douleur, des cris de terreur.

Mais qui... Qui criait si fort ?

" Kuramaaaaaaaaaa !"

Hiei...

Il avait fermé ses yeux une fraction de seconde alors que son cœur avait accéléré.

Il retira ses mains de ses oreilles : le silence, seul le clapotis de l'eau tombant dans la baignoire lui parvint, dans sa main était il n'y avait qu' un liquide bleu.

Mais Hiei l'avait appelé...

Avait-il rêvé ?

Sans se laver, il sortit de la douche pour prendre son téléphone et appeler Yusuke, dégoulinant, vêtu d'une seule serviette attachée autour de sa taille.

La sonnerie semblait accroître son inquiétude, quand une voix endormie décrocha.

"Ouais ?"

"Yusuke ?"

A la voix paniquée, Yusuke se secoua, se redressant dans son futon.

Kurama pouvait entendre un tas d'injures : ce dernier s'était cogné dans son empressement.

"Kurama, qu'est-ce qui se passe ?"

Pas question de demander "T'as vu l'heure ?" ou "Ca va pas de réveiller les gens !" : Kurama était loin de téléphoner s'il n'avait pas ses raisons, et sa voix en était une preuve.

Mais Kurama se demandait comment expliquer ça à Yusuke.

Comment lui faire part de sa peur ?

Comment lui dire que Hiei avait crié dans sa tête ?

"C'est Hiei, il lui est arrivé quelque chose."

Il n'avait trouvé que cette formule.

"Quoi ? Tu l'as vu ? Il t'a joint ? Il est où ?"

La voix paniquée de Yusuke lui rendait la tâche encore plus dure.

Comment lui dire que ce flash l'avait pris comme ça ?

Que c'était sans savoir...

Il lui expliqua simplement.

Une fois l'explication de Kurama donnée, Yusuke marqua une pause, semblant réfléchir.

"Tu sais Kurama, tu t'es peut-être simplement endormi dans la douche"

" Mais..."

Ca lui avait semblé si vrai…

"Tu sais, tu viens… hahah (baille) de finir des examens très durs, en plus je t'ai parlé de Hiei tantôt, c'est peut-être pour ça…"

Kurama jouait avec le fil du téléphone, réfléchissant.

Peut-être Yusuke avait-il raison ?

Peut-être avait-il imaginé ça ?

Il ne savait plus que croire.

"Peut-être, mais si…"

" Je vais faire une recherche, si ça te rassure, je demanderai"

Ca le rassurait lui-même.

Kurama était vraiment content que Yusuke fasse tout de même quelque chose.

"Merci."

"Maintenant, va te coucher Kurama, tu dois être épuisé."

"Oui, pardon de t'avoir réveillé Yusuke."

Il raccrocha le combiné : avait-il rêvé ? Possible… Il regardait sa main, fixe, c'est vrai qu'il avait était sous pression…

Et, apprendre là que Hiei avait disparu, n'avait rien arrangé.

Il retourna sous la douche qui coulait toujours.

Une fois lavé, il s'essuya, mit son pyjama, puis il prit sa brosse à dents, essuyant le miroir de la buée qui s'y trouvait.

Il regarda son reflet. En effet, il était fatigué, le teint pâle, les yeux diminués… Une nuit de repos et il n'y paraîtrait plus rien.

Il avait travaillé deux nuits de suite jusqu'à 4 heures du matin et ça avait du l'achever.

Il porta sa brosse à dents à la bouche et se mit à brosser ses dents, puis il se pencha pour prendre de l'eau et se rincer, il se releva pour regarder dans la glace s'il avait bien rincé sa bouche.

"Haaaaaaaaaaaaaaaa !"

Il sursauta : derrière lui, dans le reflet, Hiei, le ventre ouvert, pissant le sang, lui tendait la main, remuant les lèvres sans qu'aucun son ne s'en échappe

Il se retourna, s'accrochant au lavabo pour ne pas tomber, pour découvrir une pièce vide.

Devenait-il fou ?

Sont cœur battait la chamade, il reporta ses yeux sur le miroir, mais rien ne s'y reflétait, que son visage paniqué.

Sa mère frappa à la porte

"Shuichi, ça va ?"

" Oui kaa-san, c'est rien"

"Ne crie pas comme ça : j'ai cru qu'il y avait un mort"

"Non, ça va, je me suis fait peur."

Il se sécha les cheveux et fonça se coucher : non, il devait se reposer, il se faisait trop de souci pour Hiei, beaucoup trop.

Mais comment ne pas se soucier de l'être que l'on aime ?

Il eut beaucoup de mal à trouver le sommeil, mais plus rien ne vint le hanter.

C'est la sonnerie de son réveil qui le sortit de sa torpeur, il avait les cheveux en bataille et les yeux fatigués de cette nuit agitée passée à se tourner et se retourner.

C'est dans cet état que Kurama rejoignit donc sa dernière journée de classe.

Dans l'après-midi, il conduisit sa mère et son beau-père accompagné du jeune Shuichi à l'aéroport.

"Tu es sûr Suichi ?"

" Oui kaa-san : il y aura bien assez de neige ici pour moi."

"Fais attention à toi mon grand."

Elle l'étreignit et la petite famille embarqua, il regarda l'avion décoller.

Son cœur se serra à l'idée de passer Noël seul, mais il ne se sentait pas non plus la tête à faire la fête : il se voyait mal gâcher la fête des autres.

Il repartit faire des courses en ville pour le soir même.

Il décorerait le sapin, comme ça sa mère penserait qu'il avait fêté Noël avec ses amis comme il le lui avait dit.

Les bras chargés, il entra dans la demeure familiale et retira ses chaussures puis posa tout sur la table.

Après s'être débarrassé de sa veste, d'un pull, et avoir absorbé assez de chaleur, il regarda le pot où il venait de mettre du terreau et fit pousser un magnifique sapin.

"Ben voilà un beau sapin touffu."

Il sourit, sentant l'odeur de pin qui envahit la pièce.

Il se mit à le décorer alors que, dans la cuisine, il laissait mijoter le souper.

Le sapin s'orna de boules lie-de-vin et or avec des cristaux dessus et de guirlandes de plumes blanches. Une fois le tout décoré, l'ange au dessus du sapin, il brancha les lampes et se recula.

"Voilà…"

Il n'était pas peu fier : il valait bien un sapin que l'on voyait à la télé chez les Américains.

Il partit donc souper devant la télé.

Sa soirée se passa, regardant série sur série quand le téléphone sonna.

"Allô ?"

"Shuichi, on est bien arrivé, tout se passe bien pour toi mon cœur ?"

"Oui kaa-san."

"Tu t'es fait à manger ?"

"Oui, j'ai décoré le sapin et je regarde la télé. Et vous c'est comment ?"

Il s'était assis, une jambe pliée sur le fauteuil, l'autre pendante, zappant tout en écoutant sa mère lui expliquer comment ça se passait.

Apparemment, il y avait beaucoup de neige et un joli petit chalet.

Ils étaient partis assez loin pour skier, ils étaient en Bavière car son beau-père avait toujours adoré ce pays.

Après avoir salué sa mère, il se retendit sur le canapé, regardant une émission, mais ses yeux se faisaient lourds et il finit par s'assoupir alors que le présentateur annonçait pour la troisième fois les pubs.

Seul la télé se faisait entendre et brillait dans la nuit et dans la pièce, quand...

"CRAKKKK"

Un craquement sourd se fit entendre, le réveillant en sursaut.

Ses yeux perçaient l'obscurité, habitués à la vision nocturne grâce à son sang de kitsune.

Il posa ses yeux sur la tv où se jouait un film, un vieux Godzilla.

" Pfffff toi… Kurama, Kurama, allez au lit !"

Il coupa la tv et se dirigea, baillant et traînant un peu les pieds vers la cuisine pour boire un verre de lait, quand, de nouveau, le bruit se fit entendre...

Cette fois, pas de tv et le bruit était bien distinct, il venait de l'étage. Laissant le verre de lait et le carton il monta les escaliers prudemment et silencieusement.

Il arrivait à la moitié des marches quand le bruit recommença.

Il put juger que celui-ci venait de sa propre chambre.

Le cœur serré par l'idée qu'il s'agisse d'une personne tant espérée, il se précipita dans celle-ci sans plus étouffer ses bruits, allumant la lampe.

Mais la pièce était vide, toute sa joie s'évanouit.

" Pffffff Hiei…"

Il se retournait pour sortir aller chercher son verre quand le bruit reprit, venant du balcon.

Ses sourcils se froncèrent.

Il repartit vers la fenêtre, ouvrit les battants qui ne lui permettaient pas de voir dehors à cause de la lumière qui se reflétait dedans.

"Hiei…"

Une petite forme noire recroquevillée sur elle-même était étendue à même le sol.

"Hiei... Hiei !"

Kurama avait été à son côté en un bond, le retournant pour découvrir avec effroi que sa main était couverte de sang, et que Hiei était donc blessé.

Il était frigorifié, il devait être là depuis une bonne heure, et la neige avait commencé à tomber.

Kurama le souleva, le conduisant dans la salle de bains où il le dévêtit, découvrant avec effroi le coup d'un sabre qui avait du lui traverser le ventre et bien d'autres blessures.

"Hiei mais que..."

Mais Hiei était inconscient, il semblait épuisé comme quand il utilisait le dragon noir.

Kurama prit directement les choses en main, soignant les plaies.

Hiei avait eu tant de mal à arriver jusque là, il avait bien cru tomber des centaines de fois, mais une seule pensée l'avait soutenu : voir Kurama.

Pourquoi ? Il l'ignorait lui-même.

Il avait toujours pensé que ce serait Yukina vers qui il irait, mais non.

Les rayons du soleil et la douleur éveillèrent le petit démon, qui se retrouva dans un lit chaud, ses plaies bandées.

Il était donc en vie et chez Kurama...

Où était ce dernier ?

Il examina la pièce mais ne le trouva pas.

Il se leva en tenant son ventre et c'est avec difficulté qu'il partit le chercher dans les autres pièces de la maison. La salle de bain sentait son sang, il savait que c'est là que Kurama l'avait soigné.

Il sortit de la chambre quand la voix de son ami lui parvint, calme comme toujours.

Il parlait, il était en bas.

Sans penser aux parents de Kurama, n'écoutant que celui-ci, comme toujours, Hiei descendit.

"Oui, oui, je te donnerai des nouvelles tous les jours, promis."

Il arriva dans la pièce, découvrant Kurama qui était dos à lui, ses cheveux noués en une queue. Il regardait la neige par la fenêtre de la cuisine, face à l'évier. Il portait un pantalon de pyjama et un pull à capuche, et jouait de son pied gauche dans le pli de son genou droit, tortillant ses orteils d'une façon que Hiei ne put qu'admirer, cramponné à la porte pour ne pas s'écrouler au sol.

"Non, je m'en occupe, il a besoin de repos, dès qu'il est réveillé, je t'appelle, à plus."

Il raccrocha et posa le téléphone sur le rebord de l'évier.

"C'était qui ?"

Kurama sursauta, se retournant d'un bond, et s'accrocha à l'évier de la manière qu'il l'avait fait l'avant veille en voyant le reflet de Hiei.

"Hiei, mais... Tu ne devrais pas être debout."

"Je te cherchais baka."

Il grimaça de douleur.

Kurama fit le tour de la table de cuisine pour soutenir Hiei.

"C'est bon, j'suis pas mort encore."

Il n'avait pas perdu son sale caractère.

Il se mit à marcher vers la chambre, et c'est là qu'il se rendit compte.

"T'es tout seul ?"

"C'est un peu temps de t'en inquiéter, mais bon, oui, je suis seul."

Hiei grogna, repartant en maugréant.

"J'aurais mieux fait d'aller voir un chien…"

"Et tu serais mort."

Il trébucha avec douleur, Kurama lui reprit le bras de force.

"Arrêtes un peu ta sale tête, je ne te demande pas un merci, juste que tu te reposes."

Merci, et pourquoi il lui dirait merci ? Il était resté plus de deux heures dehors à attendre qu'il lui ouvre, il l'avait appelé plus d'une fois par pensée, mais il n'était pas venu, enfin, il ne dit rien, se laissant reconduire dans la chambre. Tant qu'il ne le portait pas, c'était bon.

Il fut remis au lit calmement.

Kurama le regarda un moment sans dire un mot.

"Que s'est-il passé ?"

Le regard de Kurama le mettait mal à l'aise, très mal à l'aise.

Ce dernier se disait que Hiei avait du tout oublier.

D'un coté, il était soulagé, de l'autre, le fait de savoir qu'il était le seul à se souvenir de cette étreinte le rendait triste, mais il n'était pas l'heure de penser ça.

Assis sur le bord du lit, il vérifiait les pansements, attendant la réponse à sa question.

"Des traîtres"

"Comment ?"

"J'étais descendu plus loin dans Makai pour trouver des ennemis à ma hauteur et une bande m'a pris par traîtrise."

"Une bande ?"

"Oui, que crois-tu ? Que dans Makai, les combats sont toujours honorables et droits avec des règles comme sur un ring ?"

Il avait dit ça de son ton cynique pour bien lui rappeler qu'il vivait maintenant dans le confort, à l'abri de ce qui fut, dans le passé, sa vie.

Il baissa la tête.

"Hiei, j'ai vécu dans Makai, je sais ça, c'est juste que tu m'étonnes de ne pas avoir réagi."

"J'ai réagi : j'en ai tué ma part, mais ils étaient nombreux, pas assez puissants un par un, mais assez à plusieurs.

Ils m'ont blessé mais je les ai tous grillés."

Ce qui expliquait sa fatigue : il avait donc utilisé le dragon noir

"J'ai pensé que..."

Il hésita un moment.

"Que je devais rejoindre celui qui me regretterait le plus."

Kurama rougit vivement : Hiei avait pensé à lui.

Non pas pour le soigner, non, il avait pensé à lui pour la dernière personne avec qui il voulait être.

"Arrêtes de me regarder comme ça."

"Désolé, c'est que là, tu viens de me scier…"

Hiei haussa les sourcils, ne comprenant pas l'expression.

"Repose-toi, je vais te faire à manger."

"Hn."

Il ferma les yeux aussi vite, profitant du départ de Kurama qu'il avait senti rester un moment à l'observer pour remettre les choses au clair.

Il remonta jusqu'à ce week-end d'il y a deux mois, son réveil dans l'herbe avec ces flashs et ces maux de tête.

Le soleil était déjà haut dans le ciel quand il avait ouvert les yeux.

Ses amis étaient déjà partis et lui avait l'impression que l'on lui avait mis un tamtam dans la tête.

Il était retourné chez Mukuro où il s'était reposé au calme.

C'est là que les souvenirs étaient revenus.

Souvenirs qui l'avaient fait rougir comme ses yeux dans l'obscurité de sa chambre.

Il avait repensé à cette étreinte chaude, langoureuse, qui lui avait donné tant de sensations dans les bras de Kurama.

Peu à peu, il avait laissé la honte être remplacée par la rage ; plusieurs jours durant, il avait combattu des personnes en imaginant que c'était Kurama.

Mais la nuit, ses rêves le ramenaient toujours à cette nuit-là, et il se rendait compte qu'il désirait revoir Kurama de tout son cœur alors que sa tête lui hurlait non.

Il avait donc enchaîné les combats afin d'être épuisé pour ne plus y penser.

Mais, plus il avançait dans ceux-ci, plus il devenait fort et plus il manquait d'adversaires à sa taille, il en était venu à demander à Mukuro.

Elle avait accepté, mais elle aussi fut vite dépassée et lui et elle avaient fini par se disputer, car consciente que quelque chose avait changé en Hiei, elle n'arrêtait pas de lui poser la question : que se passe-t-il ?

"Hiei, je vois bien que ça ne va pas."

Hiei était occupé à marcher dans le couloir noir qui le ramenait de la salle à manger à sa chambre.

"Hum, je vais bien."

"Hiei, tu sais que tu peux me faire confiance."

Hiei stoppa, faisant face à Mukuro, les yeux rouges en flamme.

"Je n'ai confiance en personne."

La jeune femme tressaillit à ces mots si durs, elle aimait Hiei depuis si longtemps, ces mots étaient pires que des coups de poignard.

Elle avait toujours eu confiance en lui, pourquoi, pourquoi agissait-il comme ça ?

"Hiei... Ne dis pas ça."

"Je le pense."

Il reprit sa marche.

"Tu as confiance en Kurama."

A ce nom, le sang de Hiei ne fit qu'un tour, les mots sortirent comme des balles, cherchant leur cible plus vite que la pensée.

Hiei était plein de rancœur, de doutes, et là, il dit des choses que, aujourd'hui, il regrettait sincèrement.

"Quoi ? En ce yohko asservi par les humains ? Ce chien galeux qui donne la patte quand on la lui demande ? Je ne suis pas tombé si bas !"

Il avait dit ça sur un ton plus qu'irrité.

"C'est à cause de Kurama."

Il saisit Mukuro par la gorge, la collant au mur.

"Ne me reparle plus de ce chien…"

Il la relâcha alors que les larmes coulaient sur ses joues.

Il s'éloigna, et c'est le soir même qu'il quitta le château, un mois déjà...

Il rouvrit les yeux sur la chambre de Kurama quand il entendit la porte s'ouvrir.

"Voilà, c'est prêt."

Il déposa le plateau à côté de lui.

"Tu ne m'as pas dit qui c'était dans le truc blanc."

"Au téléphone ? Yusuke."

"Hn."

"Je dois le rappeler pour lui dire que tu es réveillé, mais il risque d'arriver en trombe, alors je préfère attendre."

"D'accord."

Il se mit à manger comme un glouton en en mettant partout.

"Hiei, doucement, mange proprement…"

Il avait dit ça d'un ton las qui voulait à peu près dire « c'est pas vrai, il me fait quoi ce méchant…. »

Hiei suspendit son mouvement, déglutit et se calma.

Cela fit sourire Kurama qui le regardait.

"L'arbre plein de trucs pendus en bas…"

"Le sapin de Noël."

"Le quoi ?"

Il se remit à manger, regardant son assiette, l'oreille aux aguets.

"Noël est une fête pour nous, les humains, une occasion de se réunir en famille, c'est venu des Etats-Unis."

"Des quoi ?"

"Oublie, c'est rien."

"On fête quoi ? Le départ ?"

"Non, on fête la venue d'un gros monsieur par la cheminée qui dépose des cadeaux dans les maisons sous le sapin."

" Ah ?"

"Et on fait un bon repas la veille de Noël, on chante aussi, c'est plus une occasion pour être près de ceux qu'on aime."

" Oh…"

Il ne faisait plus que des onomatopées, s'empiffrant à nouveau quand il sentit les yeux de Kurama sur lui et ralentit.

"Et c'est quand ?"

"Demain soir, c'est la nuit de Noël."

"Tu fais ça avec ta mère humaine?"

"Non."

"Pourquoi tu as dit que…"

"Mes parents sont partis aux sports d'hivers, moi, je n'aime pas trop le froid, tu le sais bien."

"Hooo, tu fêtes pas Noël, alors pourquoi le sapin ?"

"Qui sait, le Père Noël passera peut-être…"

Même s'il pensait qu'il était déjà passé avec quelques jours d'avance.

"Le Père quoi ?"

"Le gros monsieur."

"Hn."

Il se remit à manger, en faisant attention.

"Moi, rien que le repas me suffirait."

"Oui, ça ne m'étonne pas de toi ça, Hiei."

"Quoi ?"

"Rien, mange."

Hiei ne se fit pas prier : une fois fini, il se sentit à nouveau fatigué, Kurama le laissa donc se reposer, profitant de son sommeil pour faire ce qu'il avait à faire : ranger et se laver.

Une fois prêt, il prépara le souper et son regard se posa sur le sapin, un sourire aux lèvres.

"Ce serait une bonne idée, qui sait ?"

Il monta déposer le plateau près de Hiei, le réveillant.

"Lâche-moi, grr…"

"Ton repas est là."

Pire qu'un chien, Hiei se réveilla, se redressant d'un bond, découvrant Kurama à moitié habillé pour sortir.

"Tu pars ?"

Il se sentait tout d'un coup comme pincé de l'intérieur.

"Une petite heure, mais je serai là avant que tu n'aies encore faim."

Mais à quoi il pensait ? Qu'il n'avait besoin de lui que pour manger ?

Il le dévisagea froidement.

"Ouais."

Kurama se leva, s'éloignant, un sourire calme aux lèvres ; depuis que Hiei était là, son cœur s'était allégé : il ne lui en voulait pas pour ce qui s'était passé et n'avait pas changé.

Il allait pouvoir être accompagné pour Noël par celui qu'il aimait et il comptait bien le combler avec un bon repas et un cadeau en prime.

Hiei regarda le repas alors que la porte se fermait.

Depuis qu'il était là, les sensations étaient encore plus fortes que dans le Makai : les yeux, ses sourires…

Il s'efforçait de ne rien laisser voir, mais c'était dur.

Après Mukuro, il avait combattu, combattu, combattu…

Mais le visage de Kurama, il n'avait jamais réussi à l'éloigner, ce sourire, ses joues rougies, ses lèvres, leur goût…

Il en avait rêvé la nuit, se réveillant en nage.

Il avait souffert de sentir son sexe gonflé et de ne pas arriver à le calmer ou à en tirer le moindre plaisir, comme Kurama lui en avait donné.

Il avait doublé la dose, ne dormant plus, se battant jour et nuit, et c'est lors de la rixe où il s'était retrouvé entouré, acculé, blessé à mort, qu'il avait avoué : il voulait le revoir, oui, revoir la chevelure rouge voler haut dans le vent, les yeux verts étinceler de leur malice…

Il était pourtant au sol, ses ennemis riaient de lui alors qu'ils comptaient le tuer.

"Alors, on fait moins le malin ?"

Quand, serrant les poings dans un filet de sang, il l'avait appelé, puisant dans ses ressources, il s'était relevé, et avait lancé le dragon noir.

Une fois ses ennemis au sol, il avait marché vers la sortie du Makai, alors que les survivants filaient, ne comprenant pas comment il s'était relevé.


Ce chapitre fut long, j'étais un peu bloqué, et oui, ça arrive mdr.

Mais une fan (elle se reconnaîtra) m'a encouragé pour la suite. Comme elle voulait un cadeau de Noël, je lui ai écrit, remerciez-la.

Quand à la suite, bah, ça sera après Noël sûr.

J'espère que ça vous plaira.

Bonnes fêtes !