Bonjour !
Voici la suite ! Je vous remercie encore pour vos retours sur le premier chapitre, surtout que le fandom est moins peuplé que fut un temps, donc je suis vraiment contente si le début vous a emballé :D ! J'espère que ça va continuer à vous plaire ! Pour tout dire, j'aimerai bien faire un roman avec le même genre de développement et de concept qui sera mis en place ici, donc les avis sont importants pour moi ^^ !
Sinon, ce chapitre développe un peu le concept de l'omégaverse dans la fic et met doucement l'histoire en place :).
Edit du 08/03/18 : Chapitre corrigé par Ookami Volk ! Merci à elle ! :)
En vous souhaitant une bonne lecture ! :3
Le repas terminé, Allen marchait dans les couloirs en compagnie de Lenalee, qui n'allait pas tarder à faire un tour par la section scientifique pour s'entretenir avec son frère. Il allait donc se retrouver seul et hésitait sur comment s'occuper. Aller s'allonger dans sa chambre pour faire une sieste ne paraissait pas être une mauvaise idée, et le tentait curieusement. Il oublierait peut-être son tourment, comme ça. Bien qu'il ne soit plus dans la salle d'entraînement, l'odeur l'avait bien vite rattrapé tout le long du repas, et elle le suivait encore jusque dans les couloirs. Ses interrogations restaient les mêmes, à part qu'elles tournaient plus violemment dans sa tête. La jeune Chinoise, qui avait réalisé son trouble lorsqu'ils mangeaient et n'avait pas compris les piques que Lavi adressait à son ami en réponse à son air dubitatif, se tourna alors vers lui.
« Tu m'as l'air anxieux, Allen-kun. Quelque chose ne va pas ? »
L'Anglais fut pris par surprise et balbutia un 'oui' gauchement prononcé. Il déglutit et osa finalement interroger son amie, sachant qu'elle serait sans doute plus sérieuse que Lavi :
« Tu n'as pas l'impression qu'il y a une odeur dans l'air, depuis ce matin ? »
La jeune femme pencha la tête sur le côté, l'index au coin des lèvres, en réflexion.
« Quelle sorte d'odeur ?
—Comme une fleur, particulièrement forte. »
Lenalee secoua la tête, souriant gentiment.
« Je n'ai rien senti. Ça ne doit pas être si fort que ça.
—Je te jure pourtant que si, je la sens encore à l'instant. Ça n'arrête pas ! »
En voyant Lenalee écarquiller les yeux, Allen se rendit compte qu'il avait un peu élevé la voix. Il se gratta l'arrière du crâne en marmonnant une excuse. Pourquoi était-il le seul à sentir ça ? En plus du fait que cette odeur le harcelait et lui faisait des effets si étranges, ça, ce n'était définitivement pas normal. Est-ce qu'il devenait fou ? Ç'aurait bien été sa veine. Dans sa situation, il ne lui manquait même plus que ça. Lenalee parut réfléchir.
« Peut-être que ton odorat est sensible à ces choses-là. »
Le blanc fixa son amie. Peut-être, oui, mais Lavi avait un plutôt bon odorat d'habitude et il lui avait dit n'avoir senti aucune odeur. Ses moqueries pour ce qu'il qualifiait d'obsession devant son nez froncé le montraient bien. Il sentit ses épaules se voûter sous la déception.
« J'aimerais bien savoir d'où ça vient, cette odeur est vraiment bizarre.
—Tu peux demander à Kanda. »
Allen faillit s'étrangler avec sa salive sous l'incompréhension. En substance, le contenu de sa pensée put être résumé ainsi : qu'est-ce qu'il venait faire là-dedans, celui-là ?
« Pourquoi Kanda ?
—C'est lui qui s'occupe de jardiner. Les plantes et les fleurs, c'est son domaine. Peut-être qu'il pourrait t'éclairer. »
Le maudit resta abasourdi. Kanda, jardiner ? Ça ressemblait suffisamment à une blague pour qu'en plus il ne se ramène comme un abruti devant lui pour lui parler d'une senteur florale qui refusait de lui ficher la paix. Ils n'interagissaient pas énormément, à part quand ils se criaient dessus dû à leur vision diamétralement opposée de la vie. Décidément, Allen ne se voyait certainement pas engager la conversation avec lui pour ça. Sa mine déconfite dut apparaître sur son visage, puisque Lenalee renchérit :
« Même si vous ne vous entendez pas très bien, ça ne te coûte rien de lui demander, Allen-kun. »
Dans le fond, Allen était d'accord avec ça. Seulement, il pouvait tolérer les taquineries de Lavi, encore qu'il avait un peu de mal, mais si Kanda se foutait de lui ou l'envoyait bouler – ce qui, soyons réalistes, se disait-il, serait le cas –, il sentait que ses nerfs mis à rudes épreuves le feraient craquer complètement. Quelque part, il se trouvait ridicule d'être autant affecté pour une simple odeur. Mais c'était comme s'il ne pouvait pas passer outre. Elle l'appelait, lui demandait quelque chose, lui en signalait une autre. Elle avait un sens et voulait obliger Allen à le découvrir.
Et comme Allen ne pouvait pas mettre le doigt sur cette signification, il restait comme un idiot, entortillé dans son trouble. Il fit un sourire poli à son amie.
« J'y penserai. »
Lenalee comprit son 'n'y compte pas trop' sous-entendu puisqu'elle clôt les paupières un bref instant tout en expirant.
« Fais ce que tu veux, mais vois si tu veux vraiment savoir ou pas. » La bêta reprit, agitant la main alors qu'elle partait. « À plus tard ! »
Pour encore une fois de trop, Allen fut laissé bête. Il commençait à rebrousser chemin vers sa chambre, quand il aperçut Kanda. L'épéiste devait vraisemblablement revenir de l'entraînement, il avait les cheveux humides, montrant qu'il avait lui aussi fait un détour par les douches après son exercice intensif. Le symbiotique eut un sursaut imperceptible, sauf pour lui-même, l'espérait-il du moins, car il était hésitant. Au moment où il allait mentalement secouer la tête et faire demi-tour, quitte à changer de direction pour ne pas être tenté, ses pieds refusèrent de bouger, car vraiment, s'il avait un moyen d'avoir le fin mot de cette histoire, même en passant par le Bakanda, il se récriait qu'il ne devait pas faire machine arrière et l'affronter comme un homme. Kanda l'observa de son éternel regard noir, un sourcil froncé, se demandant sûrement pourquoi il restait planté comme un piquet à le suivre des yeux, mais alors que l'épéiste le dépassait pour trouver le chemin de sa propre chambre, Allen put le sentir.
Encore plus au moment où le japonais leva les bras pour resserrer sa queue-de-cheval. Il ne transpirait pas, vu qu'il venait de se laver, c'était simplement son odeur naturelle qui se libérait, mêlée à celle du savon, et qui envahissait ses narines, laquelle restait aussi douce et fraîche, peut-être même plus pure que tout ce qu'il avait pu sentir auparavant. Car, Allen le réalisait avec des yeux plus ronds et plus écarquillés que jamais, cette délicatesse délicieuse qui mettait ses sens en émois, c'était le Japonais. Ça venait de lui, du moins.
Allen ne put retenir le nom du brun irascible, il glissa de ses lèvres :
« Kanda ! »
Le brun s'arrêta presque aussitôt, visage interrogateur.
« Qu'est-ce que tu me veux, Moyashi ? »
Bon, ça partait mal. Le ton aimable de son interlocuteur et le surnom mettaient Allen hors de lui. D'autant qu'il ne savait absolument pas comment le lui dire. Se demandait encore si c'était utile. Ça semblait presque irréel. Kanda ne pouvait pas, n'aurait pas dû être cette source… Pourtant, c'était bien le cas. Face à lui, l'asiatique dégueulait ce parfum qui rendait Allen fou. Les sensations embarrassantes étaient encore là, et elles le faisaient presque hurler intérieurement à l'idée que ce soit Kanda qui les suscite.
« C'est Allen ! » Bien sûr, il réagit d'abord au quart de tour, avant d'ajouter plus doucement, faisant fi du tact poli usuel, comme souvent avec le Bakanda : « Et… il y a une odeur de fleur qui te suit depuis ce matin. »
Il déglutit en le prononçant. Oh, c'était tout un euphémisme pour dire qu'il était l'odeur. Elle exhalait de chaque pore de sa peau. Allen se sentit dérouté à l'idée que de cette façon, il trouvait l'alpha… attirant. Alors très bien, Kanda était agréable à regarder, il n'y avait rien de honteux à l'admettre. Seulement, cette attirance-là le prenait aux tripes, prenait un chemin intime. Dire que ça le dérangeait lui semblait bien léger en comparaison de son trouble. Il ne voyait pas ce qui pouvait expliquer ça.
Kanda était un alpha, ce qui était rare. À vrai dire, les omégas aussi étaient rares, même encore plus, Allen n'en connaissait pas d'autres parmi les exorcistes, alors que les alphas étaient plus courants. Le blandin n'était pas ignare. Il connaissait bien la différence entre les alphas et les omégas, sur le plan considération sociale. Les alphas étaient vus comme la classe supérieure, les omégas les plus faibles. Allen savait que de prime abord, il pouvait être perçu comme l'équivalent d'une fille fragile, pour le fait pur et simple qu'il soit un oméga, bien que son physique ne renvoie pas cette information. Honnêtement, il avait d'abord pensé que la froideur du Japonais à son égard venait de là. En plus de la répulsion usuelle à laquelle Allen avait le droit pour sa malédiction. Qu'il le prenait pour un oméga inutile, et avait décidé de sa valeur sur cette base.
Il avait vite appris que Kanda était ainsi avec tout le monde, mais continuait de penser que le brun était enorgueilli d'être un alpha. Que ce soit faux ou pas, Allen n'en avait aucune preuve, mais la façon qu'avait le Bakanda de regarder chacun avec cette supériorité et ce dédain manifeste… C'était typique des alphas qui se croyaient mieux que tout le monde. C'était bien une raison pour laquelle Allen avait du mal avec lui. Pas qu'il n'ait pas vraiment essayé d'être gentil, mais l'autre paraissait refuser toute interaction amicale.
Plus encore, Allen savait que les omégas et les alphas pouvaient être ensemble. Du temps où il était avec Mana, le jeune homme lui avait expliqué qu'un oméga était aimé par un alpha, et réciproquement, grâce à un lien qui se formait entre eux. Mana était un alpha. Lorsqu'il avait reçu cette explication, Allen avait innocemment rétorqué à son père qu'il voulait être lié à lui, pour qu'ils restent ensemble pour toujours, comme le font ces jeunes enfants qui déclarent vouloir épouser l'un de leurs parents sans comprendre la réelle implication. En y repensant plus tard, Allen s'était senti stupide, et c'était toujours le cas. Bien sûr, il avait appris l'autre aspect avec Cross, qui était aussi un alpha, dès que son maître avait tenu à lui faire son éducation sexuelle. Allen avait entendu beaucoup de choses qu'il aurait souhaité ne pas entendre, mais dans toutes ces informations, il avait enregistré que les omégas devaient soumission aux alphas.
Chose qui lui avait déplu. Son maître avait néanmoins tenu à le rassurer d'un 't'inquiète pas, tu tomberas peut-être sur un alpha qui comprendra que t'es un mec et qui te laissera faire ce que tu veux'. Ce qui n'avait pas tellement emballé Allen pour autant, il fallait le dire. Surtout que le roux avait rajouté 'Mais bon, pour ce qui concerne le passage au pieu, compte pas trop te servir de ta virilité. Ton alpha voudra des gosses, ou simplement être en toi.' Allen se souvenait encore de cette année, celle de ses treize ans, où toutes ses illusions innocentes sur les choses de la vie et de l'amour lui avaient été arrachées par son cher maître. En comptant les fois où il avait entendu des échos des entrevues de Cross avec ses innombrables maîtresses à travers les cloisons, et les deux où il avait déboulé par mégarde à un moment inopportun, le blandin pouvait se targuer d'être au courant. Surmonter la gêne n'avait pas été une mince affaire, surtout avec un maître qui se gaussait allégrement.
Un homme averti en vaut deux, n'est-ce pas ?
Allen savait parfaitement que beaucoup d'alphas considéraient les omégas comme des utérus sur pattes, ou des véritables catins, bons à écarter les cuisses. Malgré ça, les omégas eux-mêmes avaient tendance à rechercher un alpha pour s'occuper d'eux et les entretenir, quitte à endurer la soumission.
Toujours est-il qu'Allen n'était pas le genre d'oméga à accorder de l'attention aux alphas. Ce qui lui arrivait avec Kanda, c'était un événement quasi surnaturel à ses yeux. L'Asiatique grogna.
« J'te demande pardon, Moyashi ? T'as picolé ? »
Dubitatif et agressif, comme on pouvait s'y attendre. Allen déglutit, trouvant la force d'expliquer.
« C'est Allen et je suis sérieux ! Je savais pas d'où ça venait, mais ça sentait depuis ce matin, pendant l'entraînement, au repas, dans les couloirs et là tu passes à côté de moi… Je sens que c'est toi. »
Toujours aussi circonspect, Kanda parut proche de dégainer son sabre, pendu à sa ceinture.
« Je sais pas où tu veux en venir, Moyashi, mais j'ai pas l'impression de sentir la rose. Alors fous-moi la paix. »
Kanda se mit à avancer, mais Allen agrippa son bras en serrant les dents. Grossière erreur, il le comprit à son air meurtrier. Allen ne le lâcha pourtant pas, et Kanda commença à se débattre.
« Tu sens pas la rose, Bakanda, tu sens une autre fleur, et l'odeur est vraiment partout.
—Putain, mais qu'est-ce que ça peut me foutre ?! Tu vas me lâcher, ou tu veux que je t'en foute une ?! »
Allen le libéra alors, gonflant quand même les joues. Il fallait qu'il fasse en sorte que ça s'arrête, parce qu'il était convaincu qu'il ne tiendrait pas une journée de plus.
« L'odeur est vraiment bizarre et forte, j'aimerais que tu la fasses disparaître. Sérieusement, tu jardines en te roulant dans tes plantes, Bakanda ?! »
Kanda s'avança vers lui, menaçant. Allen faillit avoir un mouvement de recul. C'était instinctif. Parce que Kanda était flippant. Parce que Kanda était un alpha qui se fâchait, et lui, il était un oméga. Les omégas reculaient devant un alpha en colère. C'est bien pour cette raison qu'il raffermit sa position, durcit son regard, et ne recula pas d'un millimètre. Lui n'était pas ce genre d'oméga. L'épéiste parut indifférent à sa position de défiance.
« Bon, maintenant, la ferme, Moyashi. J'déconne pas. Je sors de la douche, je me suis pas roulé dans mes fleurs, tu commences à me les casser. Fous-moi. La paix. »
Allen frémit. Kanda se rapprochait encore, sa voix sèche avait articulé les derniers mots, et il voyait sa chance d'arrêter tout ça amoindrie.
« Justement, tenta-t-il, même avec une douche, tu sens encore, c'est même pire ! »
Il n'aimait pas s'abaisser à s'excuser devant Kanda, mais là, ne pas le faire aurait été son tort, alors Allen se mordit le bout de la langue avant de parler :
« Je ne veux pas te déranger et je ne l'aurais pas fait si ça ne me posait pas vraiment problème. Je sais qu'on est pas amis, mais si tu pouvais, je ne sais pas, aller à l'infirmerie pour arrêter de l'émettre ou en parler à Komui, je t'en serais vraiment reconnaissant. » Il se sentit au summum de l'humiliation, jeté plus bas que terre, mais il voulait faire comprendre à l'autre son besoin urgent. Pour ça, il était prêt à mettre les formes : « S'il te plaît, Kanda. »
Il baissa la tête, mais sans s'incliner. Il entendit la langue du kendoka claquer contre son palais.
« T'es sérieux ? C'est toi qui sens une odeur, c'est toi qui viens me faire chier, et c'est moi qui dois aller à l'infirmerie ? Putain, je crois que j'ai compris. »
Largué, Allen recula cette fois-ci. Il attendit que Kanda s'explique, parce que lui ne comprenait rien.
« T'es un oméga, Moyashi, alors je sais pas si c'est tes chaleurs ou quoi, mais si tu cherches un alpha, je ne suis pas candidat.
—Pardon ?! »
Ne relevant pas le surnom, Allen avait hurlé, le rouge aux joues –mais de colère. Il était furieux. Ce que Kanda osait sous-entendre… ! Il lui manquait clairement de respect, là !
« Évite de sous-entendre ce genre de choses, Bakanda, c'est très déplacé, et en plus c'est faux ! »
Kanda eut un rictus, devenant clairement moqueur.
« Tu verrais ta tronche et tes réactions quand tu parles de l'odeur, tu te dirais la même chose que moi. Et maintenant, tu rougis. C'est la première fois que tu sens l'odeur d'un alpha, Moyashi ? »
Là, c'était clairement à cause de la gêne qu'Allen rougissait. Il n'y fit pas attention et articula un faible :
« Quoi ? »
Un soupir rageur s'échappa de la bouche du kendoka.
« Oh putain, mais t'y connais que dalle ! Ce que tu sens, ça doit certainement être mes phéromones. Et tu es sûrement affecté si ça te dérange à ce point. Quoiqu'il en soit, c'est pas mon problème. »
Kanda avait insisté sur sa dernière phrase. Allen fut perdu, comprenant qu'il venait de se rendre complètement ridicule, voire carrément de s'humilier devant Kanda. Les questions terrifiantes commençaient à déferler. Si Kanda avait raison ? Si c'était un signe de l'arrivée de ses chaleurs ? Il eut du mal à déglutir et répondit au moment où l'autre avançait :
« Est-ce que tu sens les miennes ? »
Kanda soupira encore.
« Non. »
Allen eut alors un espoir.
« Donc c'est toi qui émets, ce n'est pas moi le problème, je me sens tout à fait normal et je ne suis certainement pas en chaleur ! »
Il le déclarait en outre fermement. Kanda fut forcé de se remettre à sa hauteur.
« Les alphas n'émettent pas de phéromones. Seuls les omégas le font, lorsqu'ils sont en chaleurs. Si tu captes les miennes, j'te laisse comprendre tout seul. »
C'était vrai, mise à part l'information olfactive de leur second sexe, les alphas n'étaient pas connus pour envoyer leurs phéromones, tout comme les bêtas. Les omégas en libéraient, et s'ils pouvaient être attirés par les senteurs d'alphas, Allen ne savait pas si les alphas pouvaient vraiment faire de même, mais ça n'aurait pas été si illogique, après tout.
« Si je n'émets rien, comment tu veux que je sois en chaleur, Bakanda ?!
—Peut-être que tu sens les alphas avant, j'en sais rien, j'suis pas expert, même si je m'y connais mieux que toi. »
Vicieusement, Allen rétorqua :
« Peut-être qu'en fait tu vas rentrer en période de rut et que tu ne le sais pas. »
Il faillit sourire de sa répartie. Parce que d'accord, les histoires de phéromones, il n'y comprenait rien, mais au niveau du reste, il s'y connaissait, merci bien. Cette fois, c'est la rage qui exhalait de Kanda.
« Qu'est-ce que tu viens de me dire, Moyashi ?! »
En réponse à son aboiement, Allen haussa les épaules.
« Tu m'as sorti la même chose, tu réalises que c'est irrespectueux uniquement parce que je te l'ai dit, ça montre à quel point tu es idiot. »
Concrètement, Allen n'avait pas prévu de commencer à l'insulter, il avait essayé d'être poli et courtois, mais Kanda avait tout fait pour le mettre hors de lui ! Mauvaise foi ou non, Allen pensait qu'il n'avait pas à se laisser marcher sur les pieds. Le méchant rictus de Kanda refit surface.
« Crois-moi que si je cherchais à attirer un oméga, j'irais trouver mieux que toi. »
Touché, coulé. Le blandin savait qu'avec ses cheveux blancs, sa cicatrice et son bras difforme, il n'avait pas forcément un physique idéal. Il fit semblant de ne pas avoir été heurté par la remarque de Kanda, alors qu'une idée lui vint soudainement.
« Aux dernières nouvelles, je suis le seul oméga de la citadelle, alors que tu n'es pas le seul alpha, et je ne sens que toi ! Si j'étais en chaleur, je ressentirais les auras des alphas, et puis les odeurs des bêtas s'amplifieraient aussi. Ce n'est pas le cas. Il n'y a que ton odeur, et ce n'est pas ton odeur d'alpha. C'est autre chose ! Alors ça vient forcément de toi ! »
Le symbiotique sentit son visage se tordre sous l'exaspération, car cette conversation qui tournait autour du pot où ils se rejetaient la faute lui tapait sur le système. Il voulait juste que Kanda fasse quelque chose pour arrêter ça, parce qu'évidemment, Allen n'avait aucun contrôle. La face du kendoka réagit en mimétisme, montrant que lui aussi en avait assez.
« J'peux rien y faire, Moyashi, tu piges ?
—Tu pourrais être sympa et chercher si tu peux y faire quelque chose ! Je te l'ai demandé poliment !
—Ça te fait de l'effet à ce point si tu viens me harceler pour que je la fasse disparaître ? »
Il cherchait à l'intimider, mais Allen ne se laissa pas démonter.
« Honnêtement, oui. Je sais pas pourquoi je réagis comme ça, ça doit être un truc d'oméga, mais je ne vais pas le supporter longtemps. Je te dis la vérité. T'es content ? »
Kanda grogna, se pinçant l'arête du nez.
« Putain. Que j'aille voir qui tu veux, ça fera rien, les phéromones sont un truc naturel, je peux pas les enlever. Normalement, t'es pas censé les sentir à moins que… »
L'épéiste s'arrêta, le regarda comme si trois têtes venaient de lui pousser, et retroussa ses lèvres à la manière d'un chien prêt à mordre.
« Non, laisse tomber. J'me casse, Moyashi. »
Le blandin n'allait certainement pas le laisser partir. Il l'empoigna encore une fois par le bras, se mettant en colère. Il sentit la chaleur de la fureur glisser hors de son corps en même temps qu'il hurla :
« C'est Allen, Bakanda ! Et à moins que quoi ?! »
Le brun fit un demi-tour violent, son autre bras se levant, ses cinq doigts s'étirant. Allen crut sincèrement qu'il allait s'en manger une bonne. Il l'avait, peut-être, cherché. Après avoir donné de la voix, il regagnait un peu son calme – un peu, ce qui le gênait étant toujours là – et se disait que son comportement avec Kanda n'était pas très correct, loin de là. Insister lourdement de cette manière, ce n'était pas son genre. Il s'était laissé dominer par ses pulsions tant cette odeur le désespérait, voilà où ça le menait. Cependant, au lieu d'abattre sa main sur son visage à lui, Kanda la fit retomber contre son nez. Il déglutit et eut l'air perdu. Allen l'observa, laissant partir son bras, que l'Asiatique utilisa pour se couvrir en renfort de l'autre.
« Cette odeur… »
Le maudit déculpabilisa soudainement. Si Kanda devenait capable de sentir ses propres phéromones, quelque chose déconnait peut-être réellement chez lui, et il avait bien fait de lui en parler. Allen eut vaguement pitié pour lui, de le voir ainsi perdu. C'était rare que Kanda n'affiche pas sa superbe. Il s'abstint de moquerie en demandant :
« Tu sens aussi ? »
Kanda secoua la tête. Son regard devenait plus brumeux alors qu'il fermait les yeux, sans doute pour chasser cette impression. Allen le comprenait. Cela dit, il trouvait ça un peu bizarre. Kanda ne pouvait pas être affecté par ses propres phéromones, n'est-ce pas ? Le brun répondit à sa question, voix haletante :
« Sucrée… Et… » Kanda fronça les sourcils, l'air de se poser la question. « Du blé…»
Le symbiotique déchanta. Ce qu'il captait, lui, ne se rapportait pas au sucré et au blé du tout.
« De quoi tu parles? » interrogea Allen inintelligiblement.
Kanda grogna dans ses mains, qu'il ôta de son visage avec précaution.
« Laisse-toi faire, Moyashi. »
…Hein ?
Avant que l'Anglais ne puisse réagir, le Japonais le poussa contre lui et enfouit son visage dans son cou, inspirant son odeur. Allen poussa une exclamation surprise, alors qu'il sentait l'énervement de ce contact non-désiré se rajouter à l'étonnement :
« MAIS QU'EST-CE QUE TU FOUS, KANDA ?! »
L'Asiatique se dégagea, grondant :
« Je vérifiais juste, Moyashi.
—Tu avais besoin de faire ça pour vérifier quoi, au juste ?! »
Kanda le saisit par le col, violemment.
« Putain, mais tu comprends pas ?! Ce que j'ai senti, c'est toi ! Je sens ton odeur et toi la mienne !
—Et alors ?! »
Le brun le relâcha. Il avait l'air de vouloir se taper la tête contre le mur.
« J'avais pas besoin de ça, bordel ! »
Il pointait un doigt accusateur sur Allen, toujours aussi perdu, mais avant que ce dernier n'exige une explication, Kanda le tira en avant.
« On va aller à l'infirmerie, tous les deux, bouge ton cul.
—Quoi ?! Tu me soutenais qu'on pouvait rien y faire ! Tu veux pas me dire ce qui se passe ?! »
Kanda serra les dents, lui lançant un regard haineux, empli de reproche, qui désarçonna tellement le maudit qu'il sentit qu'il aurait pu tomber sans l'emprise qui le maintenait.
« Ce qui se passe, c'est qu'on est liés en tant qu'alpha et oméga. Et je veux me débarrasser de ça. »
Une fois ces paroles prononcées, Allen tomba pour de vrai. Oh, toujours pas extérieurement, il savait tenir sur ses jambes. Mais intérieurement, c'était un peu comparable à un château de cartes qui s'effondre, aussi clichée que soit cette image. Une chute restait une chute, l'atterrissage était rarement plaisant. Allen n'avait pas compris pourquoi ce lien s'était déclenché entre lui et Kanda. Ce qu'il comprit, en revanche, fut que le sort n'avait pas fini de lui mettre des bâtons dans les roues.
Ça commence bien, n'est-ce pas ? :')
Des avis ? N'hésitez pas :) ! J'espère vraiment que ça vous a plu !
Pour le prochain chapitre, j'aimerai publier aussi vite car je suis enthousiaste pour le partage de cette histoire, si tout va bien il sera là vendredi/samedi prochain :).
Aussi, j'ai récemment créer une page facebook, le lien est sur mon profil, si y en a que ça intéresse pour être tenu au courant de l'avancement de mes projets en cours et de projets à venir, n'hésitez pas à faire un tour dessus :3 !
Merci d'avoir lu !
