Hey !

Tout d'abord, bonne rentrée à tous ! J'espère que ça s'est bien passé pour vous ! La mienne est lundi, et en attendant je compte profiter de mon dernier week-end en paix x)).

On change de thématique, donc on passe au jour suivant, et ce chapitre est plus court que les précédents, mais ça ne veut pas dire qu'il est moins important. Y a pas mal d'infos sur la condition des omégas et sur l'échange d'odeur, qui est une pratique propre à l'omégaverse :p. Elle a déjà été abordé avant, mais je pense qu'ici ça deviendra plus concret pour ceux qui ne seraient pas familiers avec ça x).

Lavi et Lenalee seront aussi présents ;).

Bonne lecture !

Edit du 06/06/18 : Merci à Ookami97 pour la correction !

Réponse anonyme :

Hajime : x'DD C'est ça, ils sont tous les deux gamins et ils s'emmerdent alors en même temps ils n'ont pas mieux à faire que de se chercher des noises x'). Je suis contente que le chapitre t'ait plu :3. Oui, c'était la note un peu "tragique" du chapitre, et en effet ils n'ont pas eu la vie facile, l'un comme l'autre. Merci de ton avis, bonne rentrée et bonne continuation à toi aussi ! :)

DeydeyKagamine :Haha merci beaucoup, ça me fait plaisir que tu aimes mon écriture :). x'DD à mon avis Kanda, comme Allen, avait plus les boules qu'autre chose pour la scène de la douche :'). C'est ça pour Allen, c'est un faux-innocent, il l'est par certains côtés mais pas totalement et ça sera exploité :p. Perso j'aimais bien Kanda avant l'arc Alma, parce que j'aime bien les personnages râleurs, je les trouve drôle :'). Mais c'est clair qu'il a pris une réelle "substance" à partir de là, sinon ça serait juste un connard bougon comme un autre x'DD. Haha pauvre Allen oui x). Et d'accord, je vois :). Ça me rassure du coup que tu n'aies pas vraiment trouvé ça cucul x'D. Merci de ton avis :) !


Ils avaient lu et ne s'étaient pas particulièrement adressé la parole de toute la soirée. Allen avait apprécié que l'Asiatique ne reparte pas et reste à ses côtés, bien qu'ils n'aient plus interagi des masses. Les flux de l'odeur du brun l'avaient aidé à se stabiliser. Il se sentait de meilleure humeur. C'était aussi grâce au calmant. Dans son éternel souci d'orgueil, l'Anglais espérait pouvoir bientôt ressentir ça par lui-même, et non par l'aide d'un médicament ou des phéromones de Kanda, mais c'était déjà un mieux. Il en voulait toujours un peu à l'alpha pour être si coincé. Il voulait vraiment savoir ce qu'il avait vécu pour être comme ça, de plus en plus. Ce n'était absolument pas ses affaires, il en avait conscience, et il n'était pas du genre à forcer les choses avec les gens. Bien sûr, il s'était toujours interrogé sur le mystère qui entourait Kanda, mais il avait percuté qu'il n'aurait pas l'occasion d'en savoir plus. Ce n'était plus pareil. Rien n'avait changé dans sa façon de voir les choses, il s'estimait heureux qu'ils puissent à nouveau dialoguer en se querellant. Cependant, s'il s'était remis à penser qu'il faudrait bien un peu plus à nouveau, c'était car il s'occupait de lui, car ils se retrouvaient dans une situation où ils devaient s'entraider. Ça aurait pu être quelque chose de tout autre que ses chaleurs, qui ne les aurait pas amené à avoir exactement les mêmes rapports, qu'il se serait interrogé sur son 'camarade' d'infortune. Son esprit lui rabâchait peut-être ces idées, et encore une fois, il ne croyait pas qu'ils se lieraient d'amitié. Mais discuter normalement au lieu de s'ignorer… pour Allen, c'était simplement naturel. Ça semblait malheureusement trop idéaliste.

Le silence lui avait toutefois permis de relativiser. Effectivement, cette conversation-là avait déplu au Japonais. Il pourrait tenter sa chance avec une autre, pressentant qu'il s'exposerait aux mêmes réactions dès qu'il tenterait d'approfondir un échange. Il considérait néanmoins le fait que Kanda ait pensé à son repas, accepté d'échanger son livre, et l'ait prévenu de la visite de ses amis comme une sorte de prévenance. Et il avait apprécié, aussi. Il avait l'impression qu'avec Kanda, ils faisaient sans cesse un pas en avant puis un pas en arrière, que leurs rapports faisaient un va-et-vient du bas vers le haut et du haut vers le bas. C'était difficile. Mais il en était toujours convaincu : Kanda n'était pas qu'un con.

Le distrayant de cette préoccupation, Kanda avait pris un pyjama et lui avait demandé, sur un air narquois, s'il pouvait se changer dans la chambre ou s'il devait aller dans la salle de bain. Exaspéré, Allen avait répondu que ça ne le dérangeait pas qu'il se change à côté de lui. C'était, après tout, pareil qu'aux vestiaires avant ou après l'entraînement. Il s'en fichait. En ce qui le concernait, Allen avait toujours été pudique. Son physique quelque peu différent l'y avait poussé, avec ce bras difforme… Ce n'était néanmoins pas le facteur qui faisait qu'il rechignait à exhiber naturellement son corps. C'était simplement en lui. Ça n'avait jamais été au point où il refusait d'ôter sa chemise ou son pantalon devant un autre, tant qu'il avait un caleçon.

Le blandin était, quelque part, soulagé que Kanda ait l'air de trouver son attitude ridicule en considérant qu'ils avaient le même sexe. Venant d'un alpha, ce n'était pas toujours une réaction innée. Ça lui prouvait, encore, que Kanda n'était pas stupide. Allen avait lui-même conscience de faire un peu trop de manières là-dessus et d'être celui qui réagissait comme si être un oméga rajoutait une barrière eux, comme s'il voulait se cacher de l'alpha.

La société éduquait en effet les omégas à percevoir les alphas comme un sexe opposé et, à l'instar des femmes, penser que leurs corps devaient être couvert devant eux, se faisant le plus discret possible, pour diverses raisons liées à la bienséance, leur propre respect, et pour ne pas qu'ils suscitent le désir. Ça n'y changeait techniquement pas grand-chose, un esprit pervers n'avait pas besoin de nudité pour s'égayer. Bien sûr, étant avant tout des hommes, les omégas étaient moins concernés par ces idées pour le moins récusables par certains aspects. Les mentalités évoluaient plutôt positivement à ce sujet-là : s'il était plus ou moins admis que voir un oméga torse-nu n'était pas plus dérangeant que pour les autres hommes, ceux-ci pouvaient encore s'exposer à des regards réprobateurs.

Oh, Allen ne réagissait pas ainsi pour cette raison. Il pensait en outre que d'un point de vue de savoir-vivre en société, tant qu'une personne quelle qu'elle soit ne se baladait pas entièrement nue à la vue de tous, il n'y avait pas de problème, encore que dans le cadre privé, c'était quelque chose de propre à chacun. Non, c'étaient ses chaleurs qui accentuaient sa pudeur. Tout était si sensible, l'élançait d'une certaine douleur et d'une autre sensation qu'il peinait à décrire, qu'il ne voulait pas rendre la source de son trouble – malheureusement, son propre corps – perceptible. Pourquoi Kanda refusait-il de comprendre qu'il était perturbé de s'exposer comme ça ? Intérieurement, Allen était fâché. Possible que ce Bakanda n'y pense même pas, mais ce n'était pas très compliqué de l'imaginer…

Cela dit, Allen avait dû faire un effort pour ne pas tourner l'œil vers Kanda pendant qu'il se changeait, dos à lui. Ils avaient beau être deux garçons, son corps lui plaisait, Allen ne se voilait pas la face là-dessus, il l'avait déjà constaté plusieurs fois, et il avait beau avoir dit à Lavi qu'il n'était pas le genre à regarder, ce qui n'était pas un mensonge, ça pouvait arriver d'avoir les yeux qui traînent. Fallait le dire, les muscles dorsaux du brun et ses épaules carrées étaient bien dessinés. Il avait succombé, mais n'avait pas regardé longtemps – peut-être que ce n'était pas vraiment la première fois qu'il regardait – et s'était détourné précipitamment, les pommettes rouges, au moment où Kanda avait enlevé son pantalon pour mettre celui de son pyjama, ayant aperçu ses fesses mises en valeur par son caleçon.

Bien vite, Kanda eut fini de s'habiller, alors que lui peinait à se concentrer sur son livre, qui était pourtant très bien cette fois-ci, puisqu'il s'agissait d'un recueil de nouvelles d'Edgar Allan Poe, auteur romantique américain dont Allen aimait particulièrement les écrits. Son cerveau était cependant à mille lieux de s'immerger dans ces textes. Foutues chaleurs… Le processus de déclenchement n'était pas terminé, mais sa libido était de plus en plus vive. Loin d'avoir conscience de son trouble, ou décidant de ne pas y accorder de l'attention, Kanda déclara qu'il allait éteindre. Allen faillit protester. Il n'avait pas forcément envie de dormir au moment où l'autre le voulait. Dans son état, il ne valait mieux pas veiller, alors il choisit de ne rien dire.

Un instant, en se rendant compte qu'ils allaient se coucher alors qu'il ne l'avait toujours pas 'senti', Allen eut peur que Kanda ait oublié sa promesse. S'ils ne dormiraient vraisemblablement pas ensemble cette nuit, il voulait juste son odeur avant de dormir, si ça pouvait lui permettre de passer une nuit sereine. Ces 'câlins' qu'ils se faisaient n'en étaient pas vraiment. C'était un échange d'odeur. Les omégas avaient le besoin d'être contre leurs alphas, d'inhaler leurs odeurs, et de sentir que l'alpha faisait de même avec la leur. C'était important entre deux liés, et si cet acte était négligé, une sensation de manque pouvait exister chez les deux partenaires. Dans une relation amoureuse, c'était une preuve d'affection et d'appartenance, car les deux odeurs se mêlaient.

Ça ne voulait pas dire que l'échange d'odeur platonique n'existait pas, au contraire. Il se produisait entre des parents et un enfant, Mana l'avait très souvent fait avec lui, et même son maître l'avait déjà laissé le sentir. Si Allen avait été réticent avec lui, pour un oméga, être au contact des odeurs de son entourage était important. Tout le monde le savait. C'était avec ça qu'un oméga resserrait ses liens émotionnels, et la valeur affective était importante pour leur bien-être.

Pour autant, Allen ne le demandait jamais, d'habitude. Il avait beau être proche de Lavi et Lenalee, il n'aurait jamais voulu qu'ils se sentent comme s'il était un enfant. Le blandin voulait être indépendant de ce désir quelque peu envahissant. Néanmoins, le manque se faisait maintenant ressentir. Il devinait que c'était pour ça que Kanda acceptait de faire ça avec lui. Avec l'absence d'échange d'odeur, le besoin qu'il avait de le faire avec Kanda à cause du lien, et aussi à cause de son état, était naturellement exacerbé. Timidement, le blandin le suivit des yeux quand il se leva, attendant de voir s'il allait lui proposer quelque chose. Kanda croisa son regard, ennuyé. Il ne le soutint pas, et Allen crut encore qu'il allait l'ignorer. Pourtant, Kanda s'avança vers lui en premier.

« Fais-moi de la place, Moyashi. »

Allen grinça des dents au surnom, mais de peur que Kanda ne change d'avis, il s'écarta docilement, marmonnant quand même un « Allen » sec dans sa barbe inexistante. Cela se déroula comme les deux autres fois. Kanda couché à ses côtés, l'attirant brutalement contre son torse, lui y enfouissant son visage, complétant la proximité. C'était toujours aussi étrange, rageusement apaisant, et profondément agréable. Allen aurait aimé que ça dure le plus longtemps possible, malgré tout. Sachant que ça ne serait pas le cas, il appuya à peine davantage sa tête, ses cheveux frottant involontairement. Il sentit Kanda avoir un bref mouvement de recul, mais regagner sa position bien vite. Allen se sentait au maximum de son confort. Et il n'avait pas la moindre envie de se dégager. C'était le lien, qui lui donnait ces sensations. Comme si lui, Allen Walker, avait réellement envie de ça avec Kanda. Il pensa brièvement que si jamais il avait un véritable partenaire amoureux un jour, il serait en revanche ravi de s'arranger avec cette personne pour instaurer des moments de ce genre, où ils se tiendraient l'un contre l'autre. Encore fallait-il que ça arrive. Quoiqu'il en soit, il se faisait l'effet de penser comme un idiot, mais c'était vraiment réconfortant, et faire ça en ayant réellement envie… Il était curieux de ce que ça serait.

À ce moment, Kanda le repoussa. Allen se recula sur un sourire, l'autre faisant claquer l'interrupteur avant de regagner le lit voisin. Le symbiotique s'éclaircit la gorge :

« Merci, et bonne nuit, Kanda. »

Le brun se couvrit, Allen voyait bien dans le noir et put percevoir son absence de réaction, signe qu'il ne répondrait pas. Il avait presque envie de répéter un « bonne nuit ! » plus fortement, énervé de l'attitude antisociale de Kanda, mais s'abstint. Il devenait de plus en plus sceptique quant à leurs futurs jours ensemble, comme il l'avait été au départ. Enfin, si Allen devait faire le bilan de sa première journée avec Kanda, il l'aurait quand même qualifiée comme étant mitigée, en raison de leurs interactions pour le moins ambivalente en matière d'appréciabilité.

Kanda n'avait vraiment pas mis longtemps avant de sombrer. Allen s'en était aperçu à sa posture relâchée. Il devait vraiment être crevé. Et Allen partageait ce ressenti. Cette journée avait été très longue, dans tous les sens du terme. Ce pourquoi il s'endormit peu de temps après, ayant encore réfléchi à sa situation pendant un peu plus d'une demi-heure.

Quelques heures plus tard, il fut réveillé par une douleur plutôt vive. Cela le désorienta d'abord, mais il devina que le médicament avait cessé de faire effet.

C'était sûrement trop tôt pour que les crises ne se reproduisent plus.

Pourtant, il ne paniqua pas. Ce n'était rien d'atroce, ça serait gérable, du moins, il le fallait. C'était la même douleur au ventre, la même sensation de crainte et d'incompréhension montante qu'il avait déjà expérimenté. Pas qu'il se fichait de réveiller Kanda l'autre fois, mais il voulait se reprendre et faire passer la crise par ses propres moyens. Plaquant ses mains devant sa bouche pour étouffer les menaces de gémissements plaintifs, il essaya de se rappeler des mots de Kanda, l'admonestant de se détendre et de se maîtriser, et de se concentrer pour cela. Il le pouvait, il y arrivait tout à fait avant ses chaleurs.

Les minutes se passèrent très lentement. Sentant que ça ne s'arrêterait pas si facilement, Allen eut l'idée de se lever et de se rapprocher de Kanda discrètement. Par chance, l'Asiatique était au bord du lit, et s'il s'approchait suffisamment près pour être au contact de son odeur quelques minutes, il pourrait sûrement retourner se coucher, sans que Kanda ne soit dérangé. Il hésita néanmoins, parce qu'en se mettant à la place du brun s'il ouvrait les yeux, le voir comme ça serait un peu flippant. Et ça l'était effectivement… Mais compte tenu de la fatigue de l'alpha, il ne voulait définitivement pas le réveiller une deuxième nuit de suite, et il savait que le sentir fonctionnerait.

Grimaçant en bougeant son corps, il se traîna péniblement. Allen comprit qu'il n'arriverait pas à marcher. Soupirant, il s'accroupit sur le sol en avançant doucement jusqu'au lit de Kanda, faisant fi de son ridicule. Pour sa dignité, il valait vraiment mieux que Kanda ne se réveille pas.

Arrivé près de lui, toujours accroupi, il le voyait de dos. Il pouvait sentir son odeur, mais ce n'était bien entendu pas suffisamment… Il s'en contenterait. Portant sa propre main à son ventre, il le massa, espérant que ça passerait. Ignorant un nouveau choc douloureux, il appuya son front au bord du lit en serrant les dents. Allez, se disait-il, ça sera bientôt fini. Dire que Kanda dormait à poing fermés, et qu'il était là, à côté, dans cette position si bizarre qu'il avait l'air d'être à la recherche de sa fierté perdue. La sensation de ses organes serrés par un étau étriqué s'intensifiait, et il devait se mordre la lèvre pour ne pas gémir. Un son finit néanmoins par lui échapper, sa main libre le camouflant sans succès. Il eut peur d'avoir réveillé Kanda. Le Japonais ne réagit pas.

Respirant de manière irrégulière, commençant à se décourager, Allen fut encore plus frappé par son action pathétique. De quoi devait-il avoir l'air, accroupi à côté du lit de Kanda ? D'un nourrisson qui ne savait pas se mettre debout, pire, d'un animal blessé, ou du dernier des imbéciles… Kanda avait raison. Il ne pouvait pas tout faire tout seul. Pas encore, du moins.

Allen fit le choix de le réveiller et de lui demander s'ils pouvaient dormir ensemble, quitte à se faire engueuler, mais il regagnerait son lit avant. Se sentant déjà coupable d'interrompre le sommeil de l'Asiatique, il entreprit son trajet arrière, sans compter sur un élancement puissant qui le fit gémir, et en plein mouvement, il ne put se retenir. Sa main s'accrochant à son ventre et son corps se balançant en avant, il entendit un bruit de corps remuant entre des draps.

« Moyashi ? »

La voix endormie et à côté de la plaque de Kanda transperça Allen. Le brun était vraiment hors-service, et lui n'était pas fichu de reprendre le contrôle de lui-même. Il contracta sa mâchoire. Kanda se redressa, et sembla pour le moins interloqué.

« Qu'est-ce' tu fous par terre ? »

Allen déglutit.

« Je… Je… »

Il était incapable de formuler sa phrase. Kanda se frotta les yeux et reprit :

« T'fais une crise ? »

Allen hocha la tête, ne sachant si Kanda le voyait bien.

« Ramène-toi. »

Sur ces mots, il se reculait contre le mur et lui ouvrait son lit en relevant les couvertures. Allen marqua une pause.

« T'es sûr ? Je…

Pas de blabla. »

C'était un murmure étouffé par la fatigue, rauque. Kanda ne montrait jamais des signes de fatigue si évidents, alors il ne discuta pas.

Allen peina à se dresser sur ses jambes, et voyant qu'il peinait aussi à monter sur le lit, Kanda l'y aida en le tirant brusquement. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Allen fut plaqué contre lui, dos contre son torse. Hoquetant de surprise, gêné de son brusque changement de position, il fut enseveli sous les couvertures, et le kendoka glissa sa tête dans son cou. Cela le fit rougir. Jusqu'à présent, c'était l'inverse qui se produisait. Là, Kanda sentait vraisemblablement son odeur tout en essayant de se rendormir. Le maudit fut choqué, car Kanda lui avait toujours asséné que son odeur lui était désagréable. Pourtant, il réagissait comme lui, comme s'il aimait ça et… Il cherchait à approfondir le contact. À cause du lien, c'était ce qu'il désirait malgré lui. Que Kanda le sente, qu'il prenne son odeur. Avec sa crise, Allen ne s'en préoccupa pas plus. Timidement, il dérangea à peine leur position pour s'enfoncer dans le matelas. Les mains de l'Asiatique bougèrent, se posant contre son ventre.

Il fut étroitement enlacé…

Comme escompté, Allen finit par se calmer.


Le matin venu, Kanda marquait un temps d'arrêt, exactement comme la première nuit : il crut hurler de rage. Le Moyashi était dans ses bras… Un Moyashi déjà bien réveillé, visage d'un beau rouge écrevisse, alors qu'il le tenait tout contre lui, le humant de tout son soul. Immédiatement, Kanda sentit sa mâchoire se resserrer, et son expression dut être éloquente de son ressenti, puisqu'après un petit « bonjour » pratiquement inaudible, Allen s'empressa de préciser que ce n'était pas de sa faute. Cela le fit grogner, si en vérité, il contenait littéralement son envie de hurler.

Il écarta Allen de lui, prenant rapidement le contrôle de ses sens. Le regret fut visible dans les yeux du symbiotique alors qu'il se reculait. Kanda était, quant à lui, profondément mortifié. Outré contre lui-même. Se laisser aller ainsi n'était pas dans ses plans. Il ne faisait jamais ça, n'avait jamais fait ça de toute sa chienne de vie. Mais de ce qu'il se rappelait de cette nuit, ça aurait pu être un rêve que ça lui aurait fait le même effet. Comme Allen l'avait deviné, il était bel et bien crevé, et ça ne tournait plus très rond là-haut. Du moins, ça carburait mal, Kanda en avait peur. Il ne se comprenait pas. C'était comme si l'instinct avait pris le dessus. L'alpha en lui avait voulu sentir son oméga faible, le calmer, lui apporter l'affection qu'il voulait… Ce n'était pas comme ça qu'il aurait réagi s'il avait eu le contrôle, pas avec autant de naturel ni autant d'abandon. Et ça, pour Kanda, ne pas avoir su se contrôler, c'était la pire des choses. Il se demandait si c'était encore un effet du lien, si la fatigue du gamin se répercutait sur lui et l'empêchait de se maîtriser. Il fatiguait, bien sûr, mais en raison de sa condition d'alpha, et plus généralement de création surhumaine, il lui fallait plus qu'un oméga chiant pour être si à plat.

Peut-être que c'était les nerfs. Peut-être les deux.

Encore plus frustrant, Kanda voyait bien qu'il ne pouvait pas s'énerver dans ces conditions. Il l'avait déjà compris, lui et le Moyashi étaient coincés là-dedans, et gueuler contre l'inévitable, encore plus lorsqu'il était fautif, ne servait à rien. C'était à lui d'être plus fort la prochaine fois qu'une pulsion pareille se ferait ressentir, pleine nuit ou non. Il se le promit, il devait résister. Kanda avait quand même envie de lâcher quelque chose pour se défendre, puérilement, d'affirmer qu'il n'avait pas voulu le sentir, mais il ne trouvait rien à dire de concrètement intelligent. Au même moment, le blandin lui lança un sourire un peu idiot.

« Dis, Kanda… Est-ce qu'on pourrait se sentir encore un peu ? »

Kanda n'aima pas ce 'on'. Il aurait préféré qu'il demande à le sentir, plutôt qu'il globalise l'action pour eux deux. Au moins, le maudit lui avait finalement tendu la perche pour racheter sa fierté.

« J'te sens pas, moi. »

Dans cette première parole aimable qu'il lui décochait, Kanda le sut, il sonnait ridicule. Allen leva les yeux au ciel.

« On l'a vu tous les deux.

—J'étais à moitié endormi, je réagissais pas normalement. »

Sa voix dure contenait très mal un ressentiment palpable. Le maudit roula des yeux cette fois-ci.

« Je sais, puis c'est le lien. C'est normal. Ça me fait pareil. J'aurais pas envie, sinon. C'est pas grave, Bakanda. »

Kanda aurait bien aimé répondre que le lien n'avait aucune emprise sur lui, mais, ouais, obligé, cette merde en avait. Il hésita. Pour parler franchement, il avait envie d'un peu plus de sommeil, et son odeur ne le dérangeait pas tant que ça, il l'avait déjà admis pour lui-même. Reconnaître ce fait devant Moyashi, même à demi-mots... Bordel, le dilemme était trop cruel. C'était un peu comme se demander ce qu'on préférait entre la peste et le choléra. Il se crispa.

« Si on le fait maintenant, on le fera plus avant ce soir, et pas de caprice.

—Je ne fais pas de caprice, Kanda ! »

Allen acquiesça tout de même. Kanda ignora sa protestation, mais fut obligé de céder. Ils regagnèrent la position qu'ils avaient avant de se réveiller, du moins avant que Kanda n'ouvre les yeux. S'il était mécontent et toujours récalcitrant, Kanda sentit qu'il se rendormait vite, malgré le nez du blanc contre lui, et sentit son corps s'approcher inconsciemment alors que l'aisance le gagnait de plus en plus. L'oméga émit un petit rire.

« Tu sembles trouver ça plutôt confortable, toi aussi. »

Kanda ne savait pas s'il essayait de se sentir plus à l'aise face à ce que leur imposait le lien en lui jetant à la gueule à nouveau que lui aussi y était confronté, mais, toujours, ça ne lui plut pas.

« Tu la fermes, ou je te vire du lit. »

Allen croisa son regard, sans bouger d'un millimètre.

« C'est bon, je plaisante.

—J'veux pas plaisanter de ça. »

Allen soupira.

« Vaut mieux en rire qu'en pleurer, non ? »

Kanda haussa les sourcils.

« J'compte certainement pas en pleurer, et je vais pas rire.

—C'est une expression, Bakanda. T'es pas possible, sérieusement… »

Kanda ne répondit pas. Bien vite, la fatigue et le bien-être aidant, ils reprirent le train du sommeil pour un petit moment. Allen recouvra sa conscience le premier, mais pas totalement, avec un écho de voix qu'il connaissait bien.

« Tu es sûr qu'ils sont là ?

—Yû a dit de venir dans la chambre d'Allen.

—On a cogné au moins cinq fois, Lavi…

—Peut-être qu'ils ont pas entendu.

—Je pense surtout qu'ils ne sont pas là.

—On a qu'à rentrer, voir. Allen est en chaleurs, tu veux qu'ils soient parti où ?

—Je ne sais pas, mais je ne pense pas qu'on devrait rentrer comme ça.

—Peut-être qu'ils se sont étranglés et qu'en entrant on les sauverait d'une mort certaine.

—Sérieusement, ne dis pas de bêtise, Lavi.

—Avoue que ça serait possible. »

Le rire de Lenalee retentit.

« C'est bien ce qui m'inquiète. »

Allen était encore dans le pâté, alors il eut un temps de réaction lent, ne percutant pas tout de suite que Lavi et Lenalee étaient bel et bien devant la porte… Surtout qu'il était totalement enivré de l'odeur de Kanda, qui, lui, dormait encore, nullement dérangé par le bruit… Quand soudainement…

« Oh putain ! »

Lavi venait de s'exclamer.

Allen resta comme un con, et Kanda se redressa d'un bond, émergeant finalement. L'alpha et l'oméga échangèrent un regard. Kanda avait dit qu'ils devaient venir le lendemain matin. Or, ils étaient en plein dans ce 'demain matin' en question. En croisant les regards de Lavi et Lenalee, qui ne comprenaient rien à ce qu'ils avaient sous les yeux, et se rendant compte qu'il était toujours en train d'étreindre l'oméga, Kanda sortit si précipitamment du lit qu'il en tomba, mais contrairement à ce qu'on pourrait attendre, Lavi ne rit pas. Lenalee non plus.

La brunette finit par oser au bout d'un silence trop long, ne sachant toujours pas quoi comprendre.

« Je vois que ça se passe plutôt bien entre vous.

—C'est pas ce que tu crois ! »

C'était Allen qui venait de s'écrier. Kanda se relevait, les fusillant du regard.

« Vous auriez pu frapper, bordel !

—On a frappé cinq fois, informa Lenalee.

—Fallait recommencer et attendre qu'on vous dise d'entrer !

—On avait peur que vous vous soyez entretués. Visiblement, c'est une peur infondée… »

Lavi avait dit ça avec un petit accent rieur, mais perplexe, et Allen se sentit rougir des pieds à la tête –si, c'était possible, il avait tellement chaud qu'il était prêt à parier que c'était possible. Kanda attrapa ses vêtements qui reposaient sur la chaise avec rapidité, s'avançant vers la salle de bain.

« Si on était comme ça, c'est à cause de ses crises, ça le calme. Vous faites pas de putains d'idées. Explique-leur, Moyashi. » Il désignait Allen d'un doigt agressif. « J'm'habille et j'me tire. »

La porte de la salle de bain claqua. Allen se retrouva soumis aux regards curieux de Lavi et Lenalee, ne pouvant que murmurer, encore embarrassé :

« Bon, vous m'avez mis le Bakanda de mauvaise humeur… »

Il soupirait, se grattant l'arrière du crâne. S'étant changé en un temps record, Kanda quitta la pièce en trombe, fulminant. Allen eut presque peur qu'il ne revienne pas… Quand il vit la porte se rouvrir, et le Japonais jeter sa veste en la refermant aussitôt. Allen la reçut dans ses mains, haussant un sourcil. Bon, ça, c'était fait. Et un quiproquo ridicule !

Lenalee et Lavi échangèrent un regard.

« Tu nous explique un peu ? »

Allen sut qu'il n'aurait pas le choix. Il relata alors les événements depuis que Kanda l'avait pris avec lui, se faisant bref sur certains détails gênants ou futiles, mais il expliqua les choses essentielles, finalement content de pouvoir aborder ce sujet avec ses amis et de ne pas garder ses sentiments sur cette expérience pour lui. S'il ne se confiait pas à eux sur tout, il voulait parler de ce qui concernait ses chaleurs, comme ils avaient été là pour lui au début, et peut-être un peu de ce qui concernait Kanda. Comme ils le connaissaient depuis plus longtemps que lui, il espérait être éclairé sur son attitude. Encore que pour ça, dans la crainte qu'ils se fassent des idées sur ses intentions, il n'avait pas vraiment pu parler de ce qui le préoccupait. Il avait bien pris le temps d'expliquer que la petite scène de tout à l'heure était purement platonique, la réaction rageuse de Kanda démontrait qu'il n'avait pas décidé de faire de lui son oméga, pas plus qu'Allen voulait de lui comme alpha. Il y avait tout de même de quoi s'interroger.

Cela étant, qu'ils soient venus pour le voir lui remontait le moral. Ça, et la veste de Kanda qu'il triturait entre ses mains. Lavi avait l'air pensif.

« Si je comprends bien, avec tout ça, t'as réussi à faire comprendre à Yû qu'il devait être plus cool avec toi ? J'aurai jamais cru qu'il accepterait d'échanger son odeur avec qui que ce soit. »

Allen secoua la tête, ignorant le dernier commentaire de Lavi.

« Pas tout à fait. Il s'énerve vite. Mais il fait des efforts et il… Il est lui, quoi, mais il a bien pris soin de moi, pour l'instant. Je sais que c'est beaucoup lui demander, surtout que ça peut être long, donc je lui en suis reconnaissant. »

Lenalee souriait.

« Je préfère savoir que ça se passe comme ça que vous revoir agir comme avant tes chaleurs. Je vous aurai bien encastré dans un mur, tous les deux… »

Ces paroles pour le moins transpirante de l'irritation de la Chinoise firent frissonner Allen. Lenalee pouvait être flippante, quand elle le voulait. Peut-être qu'elle n'était pas la sœur de Komui pour rien. Il eut un petit rire nerveux.

« J'avoue que moi aussi. »

Lavi ricana.

« Tu te serais encastré dans un mur ? »

Levant les yeux au ciel, pensant en revanche qu'il l'aurait bien fait pour Kanda, Allen clarifia :

« Non, juste… Je suis content que ça aille mieux avec Kanda. »

Prenant conscience de ses paroles, il piqua un fard, et fit de son mieux pour ne rien laisser paraître. Sans succès, les deux autres l'avaient bien évidemment remarqué. Allen s'empressa d'ajouter, son teint ne s'arrangeant nullement :

« Enfin, je veux dire, c'est mieux qu'on soit comme avant, à se disputer sans que ça ne veuille dire grand-chose, vu mes chaleurs… N'allez pas vous faire des fausses idées. »

Lenalee lui ébouriffa tendrement les cheveux, le faisant protester, et Lavi lui colla une pichenette sur le front, le faisant râler.

« On avait compris, ouais. »

Allen croisa les bras, boudeur. Ils restèrent à discuter pendant une bonne heure, Kanda revenant ensuite, toujours si crispé. Lavi en profita bien sûr pour le taquiner en l'appelant par son prénom, ce à quoi le kendoka répondit par l'agressivité. Lenalee félicita Kanda pour ses efforts de comportement avec Allen, l'épéiste fixant ce dernier en se demandant ce qu'il avait bien dû se dire temps qu'il n'était pas là. Lavi ajouta malicieusement qu'ils étaient très mignons dans leur 'câlin' matinal, deux protestations unies fusant.

Ils partirent alors. Lenalee colla un énorme baiser sur le front d'un Allen embarrassé qui murmura que « ce n'était peut-être pas nécessaire ». Lavi lui tapota l'épaule, et voulut gratifier Kanda du même traitement, mais fut repoussé avant d'y parvenir. Les deux bêtas promirent de revenir. L'alpha et l'oméga se retrouvèrent seuls.

Kanda ne tarda pas à lui lancer, d'un ton sidéré :

« Lenalee te traite vraiment comme son gosse. »

Allen ne put qu'abonder dans son sens.

« Je sais, mais je ne lui ai jamais demandé de faire ça. »

Le brun haussait les sourcils.

« Pourquoi tu lui dis pas d'arrêter, si tu aimes pas ça ? »

Allen soupira.

« Je le lui ai déjà fait comprendre, mais je ne veux pas la vexer.

—Menteur, avoue que t'aimes bien ça. »

Le blandin grogna, signe de négation, et lui jeta un regard furieux.

« C'est toujours mieux que toi qui me fous une baffe quand je panique.

—Est-ce que je t'ai déjà refrappé depuis hier matin ? »

« Déjà », cela pouvait induire qu'il allait recommencer. Notant cette petite formulation malencontreuse, Allen tonna :

« T'as pas intérêt à le refaire !

—Si tu me gonfles pas. En tout cas, faudra pas s'attendre à ce que j'agisse comme ça. »

Allen eut un rire jaune.

« Comme si j'avais envie qu'on m'embrasse, de toute façon !

—Ta senteur émotionnelle s'est emballée quand elle l'a fait. »

Kanda touchait juste, mais ce n'était absolument pas une preuve qu'il avait raison.

« Ce n'est pas si désagréable d'avoir un contact affectif, c'est tout… De toute façon qu'est-ce que ça peut te faire, t'es jaloux, peut-être ? »

L'épéiste contracta sa mâchoire. Allen lui avait sorti la même idiotie lorsque Kanda l'avait accusé d'avoir trouvé un nouvel alpha en la personne de Link, et l'oméga savait que ça serait efficace pour lui rabattre son caquet.

« Tch, je m'en fiche totalement.

—Très bien, alors fiche-moi la paix avec ça, Bakanda ! »

Kanda s'exécuta. N'ayant rien d'autre à faire, ils se remirent à lire, Kanda ayant pris de nouveaux livres au passage. Comme ils ne faisaient presque rien d'autre que ça plusieurs heures durant, ils avaient vite fini ceux de la veille. Si cette fois-ci, ce n'était pas d'un auteur qu'Allen connaissait particulièrement, il rentra vite dans l'histoire qui, bien que banale, fonctionnait tout à fait.

Distrait, en observant Kanda plongé dans sa lecture, Allen se surprit à détailler son visage, et remarqua ses yeux tournés vers lui. Grillé. Le « tu veux quoi ? » agressif que Kanda ne prononçait pas était pourtant très audible. Alors il lui fallut trouver quelque chose à dire, pour que ce ne soit pas trop… bizarre. Ou révélateur, au choix. Allen déglutit.

« Hm… Merci, pour les bouquins. Ils sont vraiment biens. Surtout celui de Poe. »

Kanda refixa sa page.

« J'sais, je l'ai déjà lu. J'aime aussi ses poèmes. »

Allen ne put s'empêcher d'être interloqué. Deux fois qu'il mentionnait son intérêt pour ce genre-là.

« Tu es fan de poésie, Kanda ? »

C'était un peu bizarre à envisager, surtout que la poésie sous-entendait généralement une grande sensibilité. Kanda était-il un sensible, en vérité ? Ou un romantique ? Ce serait drôle. Impensable, mais drôle. Le brun ne lui répondit pas, et ce fut comme ça jusqu'au repas de midi, durant lequel l'épéiste consentit à lui adresser la parole pour lui demander s'il avait pris son calmant, l'engueuler en découvrant que non. L'après-midi, Allen essaya bien d'engager la conversation, dans un désir de contact humain. Pas énormément de fois, il n'avait pas trop insisté, mais il avait prononcé quelques phrases à divers intervalles de temps en espérant que le brun rebondirait dessus. Soit Kanda ne répondait pas, soit par monosyllabe, le 'tch', ou des insultes, aimable 'ta gueule, Moyashi'. S'il aimait la poésie, c'était clair qu'il n'était pas pour autant un poète.

Il n'y eut aucun incident, une ou deux joutes verbales assez longues pour porter ce nom, Kanda prit une douche, lui demanda s'il voulait sa veste le temps qu'il serait dans l'autre pièce – ce qu'Allen jugea comme soucieux. Vers la fin d'après-midi, il eut mal à la tête, et le brun lui ordonna sèchement de faire une sieste. C'était rude, et ça l'avait fait s'insurger, comme s'il accepterait de recevoir des ordres, mais ça ne partait pas d'un mauvais sentiment, puisque c'était pour son bien-être. Allen était toujours si étonné de cette implication. Kanda voulait éviter qu'il soit en situation d'inconfort. Il était paradoxal en étant pas plus aimable que le nécessaire, mais avait des attentions presque gentilles.

Il était assez tard quand Kanda le regarda dans le blanc des yeux.

« Ton lit, ou le mien ? »

Allen ne comprit pas. Le brun le fit se pousser, prenant place dans son lit. Obligé de bouger, l'oméga fronça les sourcils.

« Mais qu'est-ce que tu fabriques ? Je n'ai pas besoin de…

—Deux nuits que tu me réveilles tant qu'on ne dort pas ensemble. J'en ai marre. Autant pas perdre du temps. »

Allen se sentit obligé de protester.

« J'ai pas besoin, j'ai pris le médicament plus tard que prévu, il devrait faire effet plus longtemps !

—Pour que tu me réveilles aux aurores ? Que dalle, Moyashi. C'est peut-être pas ta faute, mais je tiens à pioncer normalement. »

Allen secoua la tête. Il entreprit de pousser Kanda.

« Non, Kanda, je te dis que c'est bon ! »

Kanda ne se laissait pas bouger, sévère.

« Je veux faire une nuit complète, Moyashi. »

Le maudit fut contraint d'abandonner. Il avait protesté par fierté, et il avait envie de protester encore, mais il comprenait le point de vue de Kanda et acceptait de reconnaître qu'il avait raison.

« Très bien. On peut s'approcher un peu ? »

L'épéiste plissa le front.

« Tu te fous du monde ?

—Non, mais tant qu'à faire… »

Kanda ferma les yeux, et il rabattit la couverture sur lui. Allen ne sut comment l'interpréter, alors il s'approcha. Près, pas trop non plus. Suffisamment pour ne pas « trop » coller Kanda, mais un peu quand même. Lui aussi espérait que de cette manière, il ne serait pas dérangeant pour l'alpha. Allen pensa que l'odeur de Kanda éveillait en lui un bonheur assez fort pour l'y aider.


L'instinct du lien devient encore plus difficile à réprimer pour Kanda, et il vit mal le fait d'avoir craqué :'). Il continue quand même ses efforts, bon gré mal gré x).

Restez néanmoins attentifs au fait qu'il soit manipulé par le lien et que ça joue sur ses réactions :). (Je parle surtout pour le fait qu'il propose plus ou moins gentiment de dormir avec Allen à la fin, il faut se dire que le pauvre a vraiment du mal à lutter contre son instinct qui veut être proche d'Allen tout autant que lui veut sa proximité)

Quant à Allen, il douille encore, mais il fallait s'y attendre x'DD.

J'espère que vous aurez bien aimé le petit moment humour avec le quiproquo autour de l'entrée de Lavi et Lenalee, un peu cliché, mais fait exprès, ça me faisait marrer :').

Ce jour passe vite, aussi, le prochain chapitre sera une autre thématique :).

N'hésitez pas à exprimer vos réactions, comme d'hab, ça me fait vraiment super plaisir d'avoir vos avis ^^.

A la semaine prochaine :D