Yooo (oui, un jeudi, j'avais envie xD) voici le nouveau jour : "Control", en deux moitié. Titre trèèèès ironique, vous allez le voir. Cependant, ne vous imaginez pas tout de suite qu'il y aura lemon, hein, même si ça risque de se corser prochainement :p. Soyez patient ;D !
Edit du 01/07/18 : Merci à Ookami97 pour la correction !
Bonne lecture ! :D
« À ton tour de jouer, maintenant. »
Allen souriait, ayant étalé ses cartes avec une certaine arrogance. Il voulait gagner. Kanda lui lança un regard de biais, irrité par sa suffisance, mais joua à son tour… Honnêtement, sa main était plutôt à chier. Il ne comprenait pas comment ce tricheur se démerdait pour avoir toujours les meilleures cartes, et pourquoi il était le bouffon qui se cognait un jeu de merde. Il mélangeait les cartes devant lui, en apparence, rien de spécial n'arrivait, et c'était toujours le même résultat. Allen appelait ça le hasard, Kanda appelait ça du foutage de gueule. Un excellent foutage de gueule. Parce que pas moyen, y avait un truc. Il ne savait pas quoi, mais ce gosse le baisait.
À peine eut-il pensé ça que l'adolescent en face de lui éclata de rire en visualisant ses cartes.
« Bon sang, Kanda, tu fais exprès de jouer si mal ? »
Kanda fronça les sourcils.
« Je jouerais mieux si un certain petit con me refilait pas toutes les mauvaises cartes.
—On en a déjà parlé, je n'ai jamais fait ça ! Tu m'as bien vu les mélanger, non ? J'ai fait en sorte qu'on ait le même pourcentage de chance ! »
Faussement outré, Allen lui souriait encore. Il ajouta, malicieusement :
« Ce n'est pas de ma faute si tu es malchanceux, Bakanda. »
Kanda croisa les bras, renfrogné.
« Bon, joue, toi. »
Allen rit encore.
« Tu es mauvais perdant, Kanda.
—Tais-toi. »
L'ambiance entre eux était bien différente de la veille. Ça avait été tendu chez Kanda, du moins, après son étreinte avec Allen. Ce dernier l'avait laissé tranquille ensuite, ne comptant pas l'étouffer sous trop de demande, mais Kanda n'avait pas vraiment réussi à se remettre d'avoir pensé, un instant, qu'il était attaché à lui. Depuis, Kanda ne cessait de se poser la question, malgré lui. À chacune des réactions d'Allen, il essayait d'en être énervé comme d'habitude. Ça l'aurait rassuré. C'était le cas, en plus. Le plus souvent. Mais il y avait parfois ces sentiments plus neutres qui étaient là. Entre l'indifférence et l'attachement, y avait une grande marge, mais Kanda ne ressentait pas une indifférence agacée ou accompagnée de 'rien à foutre'. C'était une indifférence avec quelque chose de plus doux qu'il ne savait pas expliquer. Kanda trouvait tentant de mettre tout sur le dos du lien, mais quelque chose en lui doutait quand il se disait que ce n'était que ça. Ce qui le mettait mal.
Kanda ne voulait pas d'un ami. Quand bien même le Baka Usagi s'acharnait à lui dire qu'il était le sien, il l'ignorait tant que faire se peut. Lenalee venait souvent lui chialer sur les bras pendant ses méditations, il la tolérait parce qu'il n'avait pas le choix, mais ce n'était pas vraiment une amie… Il l'avait déjà qualifiée ainsi, elle était plus comme une sœur chiante qu'il aurait préféré ne pas avoir mais qui était là et dont il ne pouvait pas se débarrasser. S'il avait dû avoir un ami, être attaché à quelqu'un, ce serait Marie. L'aveugle le rassurait, il était le seul que Kanda écoutait. Si Marie venait à crever, ça l'aurait vraiment emmerdé. Peut-être bien qu'ils étaient amis, en effet. Mais c'était surtout la dimension de compagnon d'armes.
Peut-être qu'Allen était un peu ça aussi pour lui. Peut-être qu'ils l'étaient tous. Sauf qu'avoir une dimension sentimentale plus particulière pour Moyashi, bien que seulement amicale, le faisait vraiment chier. Il ne voulait pas l'accepter, ne voulait pas de ça… Pourquoi avait-il été penser ça, en plus, alors que le gamin avait été d'humeur exécrable avec lui et horriblement chiant avec toutes ses questions ? Dieu qu'il l'avait gonflé. Ça aurait dû lui faire l'effet inverse. Il lui avait fait des caprices, clairement, ce qu'il détestait. Kanda savait, encore une fois, qu'il n'avait pas été mieux, et qu'il n'était pas le moins du monde sympathique. C'était toujours ça, entre eux, ils avaient leurs torts. Seulement… pourquoi se penser attaché à quelqu'un qui lui cassait royalement les couilles ? Kanda ne se comprenait pas. Ça lui avait fait la même avec Alma… En bon con, il avait peut-être un truc pour les omégas insupportablement chiants. Quand il y pensait, il avait envie de rire jaune. Allen et Alma n'étaient pas chiants de la même façon, mais pourtant, par leur pugnacité et leurs personnalités exaspérantes derrière trop de gentillesse… Ils étaient peut-être attachants.
Kanda refusait toujours d'être attaché. Quand bien même, ça ne devait rien changer. Cet attachement n'était pas né de cette situation, et quoiqu'il fût inconscient, Kanda tenait à s'en foutre en dépit de sa découverte. Ce n'était qu'un jour de plus ensemble, dont ils tentaient bien malhabilement de combler les heures.
Allen jouait, et gagnait. Kanda gronda :
« La prochaine fois, c'est moi qui mélange les cartes.
—Si tu veux, mais tu verras que le résultat sera le même, » ricana Allen.
Kanda s'apprêta à rétorquer, mais l'oméga eut un sursaut qui le projeta en avant, mains appuyées contre son ventre. Il jura. Comme il était en face de lui, Kanda l'empêcha de tomber au milieu du jeu de cartes, et le poussa à se stabiliser. Le kendoka sentit son front se plisser.
« Encore ça, putain ? C'pas normal. »
Ce genre de crises n'était plus censé arriver. Derrière son parler sec, Kanda avouait se poser des questions. L'oméga haussait les épaules, ne sachant que penser. Kanda s'irritait. Les chaleurs d'Allen étaient bien trop difficiles. Le corps de l'oméga se contractait intégralement sous la douleur. Kanda savait ce qu'il lui fallait. Il l'étreignit d'abord, et, doucement, passa sa main sous son haut de pyjama, touchant son ventre. Allen se taisait, ne paniquant pas, ses odeurs étant surtout irritées, un peu gênées. Kanda comprenait ça. N'empêche qu'il valait mieux prendre les choses en main avant que ça ne continue.
« Ce coup-là j'te calme vite fait et je vais voir l'infirmière. »
Contre lui, Allen hocha la tête, sachant que sa décision ne requérait pas de permission. Kanda ne comptait pas l'avouer à Moyashi, mais il avait des questions à poser, lui aussi. Ça l'emmerdait de passer par cette vieille mégère, seulement, il le fallait bien. Le blandin osa se détendre, sa tête reposant contre son torse, il demanda avec neutralité :
« Tu voudras qu'on continue à jouer après ?
—On verra. Pas si elle doit s'ramener et que ça prend des plombes comme l'autre fois. Je veux m'entraîner un peu aussi. »
L'oméga ne dit rien, et Kanda non plus. Il massait encore, Allen étant crispé, il pouvait le sentir.
« Ça te soulage ? »
Allen était raidit.
« Un petit peu. J'en ai marre de ces crises, mais ça va. »
Il y eut un silence. Allen leva les yeux sur lui.
« J'ai réfléchi, Kanda… Depuis que je t'ai posé toutes ces questions hier. Tes réponses m'ont aidé. Je ne tiens pas à rester cet oméga faible et pleurnicheur.»
L'épéiste ne voulait en aucun cas relancer cette discussion. Sa main se contentait de masser gentiment le ventre chaud d'Allen.
« C'est ce foutu lien qui continue de nous bouffer. On doit être plus fort et se battre pour rester nous-mêmes. »
Dans le fond, il ne savait pas très bien pourquoi il se faisait cette remarque, mais il avait parlé.
« Oui… On va pas se laisser contrôler. Je veux être plus fort. »
Allen l'affirmait. Kanda étalait soigneusement sa main contre la peau du blandin, lui coulant un regard perçant. Il le serait. Il avait intérêt.
« On en a déjà parlé hier », balaya le brun. « Pis je sais qu'il y a deux Moyashi.
—C'est Allen. Mais je ne comprends pas… Comment ça, deux moi ? »
Allen était abasourdi. Kanda s'accorda quelques secondes pour lâcher ses mots.
« Avec tes chaleurs, t'es pas le même. Y a donc deux Moyashi. Un faible et un fort. »
Le symbiotique réfléchit, et secoua la tête. Ses pensées étant les suivantes les réflexions de Kanda étaient simplistes. Peut-être que le Allen en chaleur était plus faible que le Allen normal, mais ça restait le même. Cependant, il pouvait accepter cette façon de considérer les choses.
« Je vois… Mais le faible ne veut pas être si faible, et il ne veut pas que le fort ne puisse plus l'être. »
Allen s'arrêta, au fait de sa propre idiotie, et expira lentement.
« C'est pour ça que j'étais si anxieux à propos de mes autres chaleurs. » Il s'aperçut de la tension de Kanda. « Je ne tiens pas à y penser, moi non plus, mais si on reste liés et si tu acceptes de t'occuper de moi, tu vas me voir comme ça à chaque fois. Ce n'est peut-être pas juste pour cette fois. Un oméga faible, c'est tout ce que tu verras de moi… Et ça m'agace, même si on a parlé, et dans le fond, je m'en fiche de ce que tu penses. Je n'aime juste pas ça… »
Kanda répliqua :
« J't'ai dit, je m'en fous de te voir faible ou pas, je sais que c'est tes chaleurs. C'est comme ça, et c'est tout. Qu'est-ce tu veux qu'on y fasse ? »
Allen soupira, sachant qu'il ne pouvait pas se satisfaire de la situation actuelle.
« Je sais que je dois arriver à ne pas être si faible.
—Commence par essayer d'être moins chiant. »
Allen rit.
« Ouais, je vais essayer. Excuse-moi, pour hier.
—On est réconciliés, de toute façon, j'ai dit.
—Je sais. Ça ne change rien au fait que j'ai été très con. »
Kanda avait beau l'avoir insulté et s'être montré froid, Allen gardait à l'esprit que c'était lui qui l'avait grandement cherché.
« T'es mieux qu'hier, Moyashi. »
Par ces mots, Kanda voulait dire au niveau de son humeur, et aussi de ses odeurs. Il ne voulait pas avoir l'air de s'inquiéter, surtout que le plus jeune l'avait exaspéré, et Kanda avait trop de fierté pour ne pas avoir de rancœur. Mais il y avait une raison au fait qu'il ait été si excédant, Kanda la connaissait, et c'était malgré lui ce qui attirait son attention. Si l'oméga ne savait pas faire la part des choses entre ses chaleurs et qui il était vraiment, il empirerait le tout. Il ne voulait pas d'un Moyashi au fond du trou sur les bras.
Allen eut un petit rire désolé.
« J'étais complètement parti en vrille. Je crois que mes hormones étaient déchaînées. »
Ce qui expliquait son manque apparent de stabilité émotionnelle. Kanda savait qu'ils n'étaient pas au bout de leurs peines, l'un comme l'autre. Il continuait de caresser son ventre, ignorant le fait que sa peau était douce et que les phéromones d'Allen sentaient un peu plus bon.
« T'étais surtout grave chiant, ouais. »
Allen souffla, de bien-être et, aussi, d'amertume.
« J'étais vraiment sur le point d'exploser, depuis la veille, il fallait que ça sorte. »
Pas que depuis la veille, en fait. Sinon, il n'aurait jamais osé. C'était surtout le paroxysme de tension interne qui était devenu ingérable. Allen parlait posément. Il eut un instant d'arrêt :
« Je sais que je t'ai beaucoup sollicité. Bon, ça n'aurait pas dû se terminer par une dispute… Mais c'est sorti, comme ça a pu, je suppose. Je ne suis pas comme ça d'habitude, tu sais. »
Allen l'avait pensé au moment de parler à Kanda, il ne faisait jamais ça, ce n'était pas dans ses habitudes. Avant, il aurait préféré être saigné plutôt que de dire ce qui lui passait par le crâne et avoir l'air pathétique, ou pire, inquiéter quelqu'un. Maintenant, il était certes dans une période où il était plus sensible, ça ne changeait pas que son caractère restait le même, mais il avait simplement considéré l'offre de Kanda. Simplement voulu essayer l'inverse de ce qu'il faisait toujours. C'était une décision à prendre, pour laquelle il fallait un certain courage et une certaine volonté. Car Allen avait beau être têtu, fonctionner de cette manière, il n'était pas complètement stupide. Il voyait bien que c'était le fait de tout garder en lui qui risquait de le détruire, et qu'il avait besoin de se relâcher. Le lien semblait également l'encourager à se reposer sur l'alpha. Allen y était sensible. Il s'obstinait à garder ses doutes malgré tout, sauf que ça avait atteint un point ingérable.
Pour une rare fois dans sa vie, Allen avait parlé franchement, sans détour, aborder les questions les plus inquiétantes et les plus personnelles qui soient… Que ce soit avec Kanda était ô combien ironique. Enfermé avec lui, il n'avait pas le choix, mais… mais peut-être que justement, la brutalité du kendoka, qui en faisait un interlocuteur honnête bien qu'énervant, faisait de lui quelqu'un à qui Allen préférait parler à choisir, ne voulant pas être ménagé. Un peu comme avec Link, aussi, parce qu'il n'était pas particulièrement impliqué et ne posait pas trop de questions, sauf qu'il n'avait jamais exprimé des choses si intimes avec lui.
Si Allen n'aimait pas parler de ses doutes ou de son passé, il n'aimait pas se sentir poussé ou excessivement réconforté les rares fois où il pouvait le décider. Son emportement montrait cependant qu'il n'avait pas décidé ça en étant assez ouvert. Allen avait beau être un gentil garçon, il avait un sacré tempérament, que ses émotions en déroutes et ses hormones n'arrangeaient pas. En outre, il pouvait être colérique. Le naturel avait repris le dessus. Stupidement.
Kanda soupira :
« Tâche de pu te prendre la tête comme un con maintenant que c'est sorti. Dans ton état t'foutre la pression comme ça n'arrangera rien. Tu devrais le savoir. »
Le blandin le savait en effet. Il eut un sourire douloureux.
« Y a tellement de pression sur nous, les omégas, de toute façon. »
L'alpha haussa un sourcil, ne comprenant pas tellement pourquoi Allen lui disait ça.
« Je l'ai toujours senti et je m'en fichais. Mon statut ne m'a jamais gêné… Mais quand j'étais petit, je travaillais dans un cirque, avec mon père adoptif. » Allen se tut quelques secondes, évoquer Mana, c'était bien trop rare pour que ça ne lui fasse pas bizarre. « Une fois, quelqu'un m'avait demandé de lui faire un numéro en m'appelant « petite fille », parce que j'étais un oméga. »
Kanda ne l'arrêta pas.
« J'ai rétorqué que j'étais un garçon, je me suis fâché… Souvent, on refusait de me faire faire des choses trop importantes, pensant que parce que j'étais un oméga, je ne serais pas assez fort, que je n'y arriverais pas. Mana… Mon père était le seul à ne pas me traiter comme ça. Mais j'ai toujours su que j'aurai à me battre pour affirmer mon sexe, qui je suis, et que je n'étais pas faible. Ça m'a forgé le caractère, on va dire. »
Oh, depuis qu'il le connaissait, l'Asiatique voyait qu'Allen n'était pas un oméga dépourvu de personnalité, ça, c'était certain.
« Ce que je veux dire… C'est que c'est toujours comme ça, on juge les omégas, on les analyse pour chercher à voir s'ils acceptent d'être féminisés ou non. Et puis soit on les chouchoute, soit on les soumet… C'est rare, les gens qui nous traitent comme des êtres humains, et pas des éternels enfants ou des prostitués en libre-service. Et les chaleurs… Maintenant que je sais ce que c'est, je peux dire que faut pouvoir le supporter. C'est loin d'être une partie de plaisir. »
Kanda écoutait les paroles, réalisant à quel point ça devait être dur, s'il était aux premières loges pour le dernier point. Étant dans son monde et se fichant des considérations sociales, il ne pouvait pas comprendre ce qu'un oméga ressentait au quotidien avec de tels mœurs, c'était certain. Allen souriait encore :
« Heureusement, ici, ce n'est pas le cas. J'ai toujours pensé que t'étais un alpha prétentieux, c'est à moitié vrai, mais à part ça, personne ne me traite comme un 'oméga'. Même toi, en fait. Ça me rend juste fou d'être faible et de me dire que je suis contrôlé par mes chaleurs et le lien. Mais maintenant que j'en ai parlé, je pense que ça va mieux, donc merci, Bakanda. Je dis pas que je m'inquiète plus… Mais tu as raison, je vais prendre sur moi. »
Kanda eut un rictus, content que l'oméga en soit venu à cette résolution. Il fallait encore qu'il la tienne, mais qu'il s'en sente capable était déjà bien.
« J'suis pas prétentieux, débile de Moyashi. »
Allen ricana.
« Si tu le dis. »
Jetant un œil à Allen, pensant à sa confidence, Kanda concédait :
« J'suis pas un oméga, j'sais pas ce que c'est, tout ça. Mais t'es trop porté sur le jugement des autres, Moyashi. C'est pour ça que t'essaie d'être parfait, avoue-le. Tu veux être un 'destructeur qui sauve', tu veux être un martyr, un saint. Tu devrais pas te soucier de ce que pensent ceux qui te voient en état de faiblesse ou par rapport à ton statut. Tu devrais vraiment vivre pour toi, faire tes choix, assumer tes conneries, et vivre avec. Je comprends pas comment un gamin comme toi a pu se mettre en tête qu'il devait être un idéal. »
Allen s'agita contre lui :
« Je t'ai déjà dit que j'étais pas un enfant, Bakanda ! »
D'ordinaire peu loquace, Kanda n'appréciait pas que son rare flot de paroles se soit perdu en réduction d'un seul mot.
« Écoute ce que je dis. »
Allen soupira, vraisemblablement irrité, mais sans s'énerver :
« Oh, arrête, t'es pas mon père. Prends pas ce ton-là. T'as quoi, trois-quatre ans de plus que moi ? Toi aussi, t'es un gamin. Et toi aussi, tu portes un masque. Tu refuses les autres, tu vis reclus, à quoi ça sert ?
—C'est pas pareil.
—Si, c'est pareil. »
À son froncement de sourcil, Allen insista gentiment :
« Ne commence pas à t'énerver, mais c'est la même chose. »
Au tour de Kanda de soupirer… Il n'avait pas escompté qu'une simple remarque débouche encore sur une discussion à cœur ouvert, en pleine étreinte en plus. Il se doutait que l'oméga devait sans doute être un peu calmé depuis tout ce temps. Kanda, en profitant pour sortir ses vérités au maudit, qui lui sortait aussi les siennes, rétorqua :
« Je vis pour moi, au moins. Je me prends pas la tête. C'est pour ça que tu m'engueules quand je fais des conneries. Tu me vois être moi, faire mon trou, t'aimerais faire pareil, et t'oses pas le faire, parce que tu dois être parfait. Même le lapin et Lenalee ont remarqué que tu t'excusais trop quand tu lâchais la bride.
—Tu vis pour toi… mais tu vis seul. C'est triste. Et quant à ce que tu dis… Je sais. On va dire que je m'améliore doucement. Je ne suis pas parfait, tu vois. Kanda… Je suis persuadé que tu es quelqu'un de bien. Pourquoi est-ce que tu fais ça ? »
Cette phrase largua Kanda, le temps qu'elle fasse la traversée de son labyrinthe neuronal. Puis il comprit. Agir ainsi, être si distant, renfermé… Kanda se crispa. Contrairement à Allen, il n'avait aucun désir de se confier ou de raconter quoique ce soit sur lui. Ce genre de choses, il l'emporterait dans la tombe, crèverait avec.
« Ça ne regarde que moi. »
Allen leva la tête de son torse, lui lançant un sourire.
« Exactement comme ce que je fais ne regarde que moi. Tu m'as percé à jour, j'avoue. » Sincère, le symbiotique sembla étonné de sa constatation : « Le pire, c'est que ça me dérange même pas. Mais merci, pour ce que tu dis. Je sais que tu veux me rassurer, en m'engueulant. C'est ta façon. Tu es gentil, Kanda. »
Merde, ce que Kanda détestait quand il lui disait ça ! Il n'était pas gentil par plaisir… Il était gentil parce qu'il y avait tellement d'odeur d'émotions, de phéromones, de sexe et autres joyeusetés, qu'il se trouvait paumé dans ses propres émotions. Moyashi devait en être également infecté. Difficile de penser, de prendre des décisions, lorsqu'ils ne savaient pas si c'était réel… Ça n'empêchait pas que les mots étaient vrais. Aussi, Kanda protesta, dents serrées :
« Dis pas ça, Moyashi.
—On est amis le temps de mes chaleurs, alors en tant qu'ami, je dis que tu es gentil si je veux. »
Quel enfant stupide. Kanda grogna :
« Moi j'dis que t'es chiant.
—Je dis que toi aussi.
—Tch. Abruti de Moyashi. »
Allen rit, et Kanda étouffa un soupir, contrarié.
Ils venaient… d'avoir un moment de complicité.
C'était comme ça que s'appelaient ces conneries, Kanda savait. Ce n'était pas si étonnant, parce que ça faisait bien quelques jours qu'ils en étaient capables, en dehors des circonstances houleuses et de leur dernière dispute. Kanda n'aimait pas cet état de fait, mais il n'y pouvait que dalle. Le plus rageant était que le lien n'avait pas créé ça, que le lien lui avait simplement permis de prendre conscience du putain de truc déjà là. Allen profitait de son odeur, de sa main posée sur son ventre, se calmant, les émotions bienfaisantes les emportant tous les deux. L'alpha sentait le rythme respiratoire de l'oméga se stabiliser, ayant l'impression étrange que le sien s'y accordait… Il ne s'en préoccupa pas, toutefois.
Kanda Yû ne voulait pas qu'Allen Walker soit son ami. Voilà sa préoccupation. Il le serait peut-être pendant ses chaleurs, mais Kanda ne changerait pas d'avis. Le maudit ne serait rien pour lui ensuite.
Pénétrer dans l'infirmerie était une chose bien difficile pour Kanda. Il l'avait fait quand il avait été cherché Allen, plusieurs fois quand il était venu appeler l'infirmière en renfort, mais à chaque fois, il restait au moins deux minutes devant la porte, à grogner intérieurement, fâché de devoir entrer, curieusement incertain. Que ce soit important ou pas, ce n'était pas les chaleurs de Moyashi qui lui feraient passer sa phobie de l'infirmerie. Kanda prit une inspiration imperceptible, et toquant, entra dans la pièce. Assise à son bureau, l'infirmière releva la tête en le voyant, ses sourcils se haussant à peine.
« Un problème avec monsieur Walker ? »
Bien sûr, putain, il ne venait certainement pas pour lui conter fleurette. Kanda sentit sa mâchoire se contracter.
« Ses douleurs au ventre' là, elles continuent. »
L'infirmière se leva et alla chercher dans une armoire à pharmacie une pochette de médicaments, que Kanda reconnut comme étant les calmants qu'Allen prenait au début. Elle les lui donna, mais Kanda eut un œil circonspect.
« Vous aviez dit que c'était pas normal. Pourquoi ça continue ?
—J'avais dit que ça s'arrêtait normalement, c'est-à-dire la plupart du temps, mais je vous ai dit aussi que ses chaleurs étaient difficiles. Je pense que les calmants suffiront, ne vous inquiétez pas pour votre oméga.
—Ce type n'est pas… Laissez tomber. »
Le brun n'avait pas envie d'en débattre, aussi, il ignora son réflexe de s'énerver. Allen n'était pas son oméga, bon dieu. Cependant, se taisant, irrité, il regardait encore l'infirmière, hésitant à poser ses questions. La femme s'en aperçut.
« Autre chose ? »
Kanda resta silencieux une demi-seconde de trop, mais se lança :
« Quand il est en crise, j'veux dire, de chaleurs… Il peut pas se toucher tout seul. J'sais que vous avez prévenu, mais j'me demandais si ça passerait ou si ça resterait comme ça tout le temps. »
Sonner si largué énervait Kanda. Mais c'était le cas. Être obligé de toucher Moyashi, y avait pas que ce dernier qui avait du mal à le supporter. Ils avaient beau avoir convenu que ce n'était que de la branlette, s'il y avait un moyen de ne plus passer par là, le Japonais le voulait bien. Il avait toujours cette impression que ce n'était pas bien de sa part, car s'il le faisait, c'était parce qu'il aurait sans doute du mal à se retenir de plus s'il laissait la crise passer elle-même avec les odeurs s'amplifiant. En plus du fait que le gamin ne supportait pas ça. Quand bien même ils en avaient beaucoup discuté, débattu, il aurait souhaité que ça ne se passe pas comme ça. L'infirmière parut embarrassée, ne sachant quoi lui répondre.
« Honnêtement, je ne sais pas. Vous êtes liés. Son corps choisit de s'abandonner à vous, car vous êtes son alpha, et son instinct s'en remet à ça. De plus, cet état d'excitation est souvent trop important pour qu'une simple masturbation en vienne à bout… Ce n'est pas comme une période de rut, les chaleurs amènent le besoin d'être pénétré, d'être fécondé. Certains omégas finissent par supplier pour être pris quand leurs alphas s'y refusent. Il est fort possible que ça lui arrive aussi, surtout que ça fait déjà deux jours. »
À ces mots, le Japonais se raidit de la tête au pied. Il avait déjà du mal en sentant à ses émotions qu'Allen le voulait, alors si ses chaleurs lui faisaient le demander explicitement, putain… Ça allait être compliqué, cette histoire. Il avala sa salive avec difficulté, mais sans aucun son. Il avait encore assez de retenue pour ça, même en étant déstabilisé. L'infirmière demanda :
« Comment gérez-vous ces moments-là ? Est-ce que vous le touchez ? »
Kanda s'empourpra. Et la salope l'avait engueulé pour son propre franc parlé y a quelques jours de ça ? Il avait envie de gueuler que ça ne la regardait pas, de partir et de lui dire d'aller se faire foutre, seulement… Il avait encore des interrogations.
« Putain, je… Ouais. »
Elle soupira.
« J'imagine que vous avez dû en discuter avant et être d'accord avec ça tous les deux, mais vous ne devez pas vous y forcer si vous ne le voulez pas. » Devant le regard de Kanda, elle continua : « Je me doute que vos sentiments sont mitigés, c'est pour ça que je le dis. Les chaleurs posent beaucoup de problème avec ça. Un acte sexuel, même non-pénétratif, devrait être consenti par les deux partenaires. Avec les phéromones qui vous influencent tous les deux, c'est évident que consentir librement est difficile, et ce même au sein d'un couple. »
Kanda méditait ces informations, et ce qu'il comprenait n'était pas pour arranger ses doutes. Comment savoir ce qu'il voulait vraiment, ce que Moyashi voulait vraiment, avec toute cette merde. La vieillarde parlait d'un couple, ils n'en étaient même pas un. Elle conclut ainsi :
« Que vous vous forciez n'est pas ce qu'il doit vouloir, lui aussi. »
Le Japonais grinça des dents. Il se remémorait ses débats à ce sujet avec Allen, bien contraint de dire qu'ils ne pouvaient pas faire autrement.
« J'sais tout ça. C'est pas la première fois qu'on en discute, lui et moi. Seulement, si je le touche pas, c'est moi qui deviens taré. »
Avouer sa faiblesse emmerdait Kanda. La femme acquiesça.
« Vous êtes son alpha, c'est normal qu'il vous fasse de l'effet. »
Kanda grogna un tch entre ses dents. Elle pointait exactement le problème.
« Il s'abandonne à vous, mais c'est à vous de voir jusqu'où vous acceptez cet abandon. L'un comme l'autre, peu importe ce que vous décidez, vous devez l'assumer et ne pas vous en sentir mal à l'aise. C'est difficile de faire un choix avec tout ça, je comprends bien, mais si vous êtes en situation d'inconfort, c'est que vous ne devez pas le faire. Si, malgré tout, vous comptez continuer ainsi, c'est une chose avec laquelle il faut être à l'aise. »
Le regard de Kanda était un gros 'vous déconnez' à lui tout seul. L'infirmière le comprit bien.
« Je sais que c'est difficile. Je vous l'ai dit, si ça ne peut pas fonctionner, ne le faites pas. Le consentement mutuel n'est pas à négliger. »
Le brun était d'accord avec ce raisonnement, mais le fait était que c'était plus compliqué que ça. Elle l'avait dit elle-même. Ce que leur faisait le lien, les phéromones… Leur emprise était trop grande. C'était impossible à ignorer, mais également impossible de l'accepter complètement. S'il s'y laissait aller, d'une façon comme d'une autre, Kanda avait peur de ce qui en sortirait. Il secoua la tête.
« On sait que c'est le mieux à faire. »
L'infirmière hocha la tête.
« Suivez mon conseil, dans ce cas. Si vous venez à consommer votre lien, il ne faudra pas oublier que le sexe est quelque chose pour lequel la décision se prend à deux. Dans d'autres circonstances que les vôtres, c'est certainement plus aisé, mais il faut que ce soit consenti, » elle insista sur le mot « et protégé. C'est une décision à assumer également, que vous êtes libre de prendre ou de ne pas prendre. L'important, c'est que votre confort à tous les deux soit respecté, quoiqu'il se passe. Vous comprenez ? »
Kanda serra les dents. Il n'était pas con, il captait bien qu'elle lui faisait comprendre de ne pas culpabiliser mais en même temps de ne pas forcer l'oméga ou se forcer lui-même. Autant dire que leur confort était quand même loin d'être respecté avec ces putains de chaleurs et de phéromones, mais ils allaient y arriver. Kanda ne comptait pas le faire. Ni le baiser, ni le forcer. Rien de tout ça n'arriverait.
« On a décidé de pas coucher ensemble, mais ouais, j'ai pigé.
—Très bien dans ce cas. »
L'Asiatique ne bougeait pas. Regardant fixement l'infirmière, il gronda entre ses dents :
« Y a encore autre chose. On vous a déjà parlé de ça, mais à des moments, il est vraiment au bout de sa vie, ses émotions puent à mort et il est chiant comme pas possible. C'est normal aussi ?
—Vous voyez mieux que moi ce qu'il endure. C'est normal d'être atteint. »
Kanda eut un claquement de langue impatient.
« J'sais, mais…
—Il a avoué être instable émotionnellement depuis quelques temps, lors d'une de mes visites. Vous a-t-il dit pourquoi ? »
Kanda secoua la tête. Il s'en fichait un peu de pourquoi Moyashi partait en couille dans sa tête, mais il pouvait le deviner. Peut-être que ce n'était pas tout, enfin, Kanda ne voulait pas devenir son psy non plus, quand bien même il lui avait proposé de parler une fois. L'infirmière expliquait.
« Les chaleurs jouent énormément sur les hormones. Les sentiments de dépression, d'impuissance, de stress et de colère sont facilement accentués s'ils sont déjà là. C'est de là aussi que vient cet abandon. Les omégas ont d'énormes difficultés à gérer leurs émotions lors de ces périodes, la première fois encore plus, et votre oméga est très jeune. Bien sûr, avec l'expérience, ils apprennent à supporter ça. Mais quand on est si bouleversé et qu'on ne sait pas où on va… »
Kanda devinait la suite. Dans cet état, la seule possibilité, c'était de se manger un mur. Ça l'inquiétait pour Moyashi. Il ne voulait pas être inquiet, mais maintenant qu'il était responsable de lui, qu'il sentait ses odeurs, putain… Kanda voulait que ça s'arrange. Tout simplement.
« Les calmants devraient le calmer un peu. Le plus gros du travail, c'est à lui de le faire. Pour ça, votre soutien émotionnel est important pour lui. »
Le brun devinait que c'était pour ça que Moyashi n'arrêtait pas de vouloir instaurer ces dialogues avec lui. Encore une fois, le brun n'aimait pas qu'il en fasse des tonnes, mais ce n'était pas tellement ce qui le dérangeait dans tout ça, du moins pas ce qui le dérangeait le plus. Il hocha la tête. La femme marqua une pause.
« Je peux être honnête ? »
Kanda acquiesça, hésitant à quoi s'attendre par cette requête.
« L'influence des hormones est non négligeable, il ne faut pas les sous-estimer. Ça peut parfois aller loin. Je ne dis pas ça pour vous alarmer, mais sur un être instable, les chaleurs peuvent avoir un effet destructeur. En général, il ne faut pas s'inquiéter pour ça, mais si vous jugez que c'est réellement anormal, revenez me voir. »
Le brun fronça les sourcils. La façon dont elle disait ça ne lui plaisait pas. Elle avait le regard inquiet. Kanda n'aimait pas ça.
« Genre, destructeur ? Qu'est-ce que vous voulez dire ? »
L'infirmière pinça les lèvres.
« Je ne tiens pas à vous inquiéter inutilement, je pense que ses difficultés sont normales, mais vous devez garder en tête que ce n'est pas une blague quand je vous dis que c'est difficile pour un oméga. »
Kanda tapa du poing sur le bureau, faisant sursauter la femme.
« J'le sais que c'est difficile, on vous a dit de nous expliquer tout l'autre fois, alors allez-y, dites les choses, merde ! »
Il s'énervait, n'aimant vraiment pas être pris pour un con. L'infirmière abdiqua.
« Eh bien, ça n'arrive que dans des cas exceptionnel et en cas de sévère complications,» elle avait un regard si lourd que Kanda pouvait comprendre son allusion, « mais il y a des omégas qui voient leurs santés mentales altérées après leurs chaleurs, j'imagine que vous en avez déjà entendu parler, ou d'autres qui vont parfois jusqu'au suicide, dans les cas les plus extrêmes. »
Si Kanda était au courant pour les séquelles laissées sur les omégas, qu'il avait pu l'envisager du moins, les suicides, il n'en savait rien. L'infirmière s'empressa d'ajouter :
« Ces emportements, ces déprimes… Ce que vous décrivez est absolument banal. Les moments de faiblesse de monsieur Walker ne m'inquiéteraient pas plus que ça si j'étais vous. Néanmoins, si c'est trop sévère, appelez-moi. Je vous donnerai des calmants plus forts qui le feront dormir. Ça fatigue l'organisme, je n'aime mieux pas en arriver là, mais on ne sait jamais. Vous êtes son alpha, vous sentez ses émotions. Au risque de vous faire peur, vous devez être capable de sentir s'il ne peut pas le supporter et s'il a besoin d'une aide, car lui n'en fera sûrement pas la demande. »
Et c'était pas censé être flippant, ça ?
L'infirmière l'informait des risques, il l'avait plutôt violemment enjoint à parler franchement, de toute façon. Kanda avait du mal à encaisser. Le lien consistait déjà en une charge pour lui, que ce soit à ce point… L'alpha se sentait anxieux. Kanda pensait que ça devait aller, Moyashi n'allait pas mal au point d'en arriver à ce genre de conneries, il était assez solide pour ça… Seulement, il avait déjà dit qu'il voulait crever. Kanda l'avait engueulé, il avait pris ça pour des paroles en l'air sous l'effet de la panique. Le gamin s'était repris, mais s'il replongeait à nouveau… Si ça devenait vrai… Il essaya de ne pas s'inquiéter, grinçant des dents. De base, tout ça n'avait pas à être son problème, et Moyashi n'avait pas intérêt à faire la moindre connerie tant qu'il l'avait sur les bras. Au moins, il savait à quoi s'en tenir. La bouche sèche en miroir de sa voix, Kanda marmonna un 'd'accord' et tourna les talons.
Il avait juste envie de se barrer de l'infirmerie et ne voulait pas laisser Moyashi seul trop longtemps.
Loin des préoccupations de Kanda et loin de savoir la discussion qu'il avait eue avec l'infirmière, Allen patientait au lit, serrant Timcanpy contre lui. Il était un peu fatigué, mais ça allait. Il ne doutait plus autant, restait juste fâché contre lui-même pour son comportement avec Kanda, mais il comptait faire en sorte que ça ne se reproduise plus. Il le lui avait dit, il savait qu'il avait été idiot. Quand il revenait sur son attitude, il réalisait qu'il avait en effet été vraiment capricieux en lui demandant un câlin après tout ça. Il l'avait surtout fait car son instinct d'oméga lui avait fait ressentir un besoin de contact, ainsi qu'une envie d'avoir un geste affectueux en guise d'amende honorable envers l'alpha. Il savait bien que le brun n'était pas une personne qui donnait une telle valeur à ce genre de geste, mais Allen avait bel et bien voulu rendre l'affection que l'alpha lui donnait. Si Kanda faisait ça pour le lien, Allen, bien que n'étant pas particulièrement tactile, l'avait voulu par pure affection amicale. Si c'était incongru chez lui envers le Japonais, qu'en temps ordinaire, il n'aurait pas cédé à cette pulsion, les chaleurs l'accentuant naturellement, une part de lui pensait que Kanda le méritait. Ses sentiments n'avaient pas arrêté de passer d'un extrême à l'autre envers Kanda, de toute façon.
Kanda continuait d'être bon et aidant avec lui, c'était ce qui comptait à ses yeux. Puis tout à l'heure… Ils avaient pu parler correctement ensemble, Allen avait l'impression d'avoir eu une discussion amicale, encore plus comme ils s'amusaient bien juste avant. En conséquence, l'oméga était content. Ses rapports avec Kanda s'amélioraient, ce serait vraiment mieux pour les quelques jours qui leur restaient à passer ensemble, s'ils ne passaient par leurs temps à se disputer, ou qu'ils le faisaient gentiment. Du calme lui ferait du bien. Qu'ils ne soient plus en confrontation était ce qu'il voulait, ça avait été vraiment compliqué avant d'en arriver là, alors Allen se satisfaisait bêtement de ça. Et il ne voulait pas tout foirer avec son propre foutu caractère, qu'il était parfaitement capable de tempérer si Kanda avait plus de mal avec le sien… Encore qu'il prenait énormément sur lui, Allen ne pouvait plus vraiment dire ça, il s'en rendait compte.
Cette situation les forçait à être complaisants et à se comporter comme des adultes, non comme deux adolescents en guerre.
S'étirant, Allen sentit Tim lui échapper, ce dernier retournant se poser sur le bureau en se tournant vers la fenêtre.
« Tu t'ennuies aussi, hein ? »
Bien sûr, le golem n'allait pas lui répondre, mais Allen savait bien que même Timcanpy devait en avoir marre de ses chaleurs qui duraient bien trop longtemps.
L'oméga soupira, enfouissant son nez dans le vêtement que lui avait laissé Kanda. L'odeur de fleur était un peu amoindrie par le tissu, mais ça sentait bon, et ça suffirait le temps que l'alpha revienne. Allen se sentait plus à l'aise, ressentait quelque chose d'agréable, et se doutait que l'infirmière donnerait sûrement des calmants à Kanda pour lui. Il n'aimait pas particulièrement en prendre, ça le laissait un peu brumeux, mais bon… Si ça aidait à faire partir les douleurs, il n'allait pas cracher dessus, au point où il en était. Allen espérait juste qu'elle ne viendrait pas. Quand elle venait, son odeur de bêta était là, et si Allen s'en moquait complètement, il se rendait compte qu'il n'appréciait pas d'être confronté à d'autres odeurs que celles de Kanda. Il ne savait pas l'expliquer, mais ça lui faisait une impression très désagréable. L'impression avait même été là, un peu, lorsque Lavi et Lenalee étaient venus, en dehors du fait qu'il avait été content de les voir. Elle s'était faite moins vive et légère, il avait pu l'ignorer, alors Allen imaginait que le déclenchement total de ses chaleurs l'empirait.
Ça lui tapait à nouveau sur le système que ses chaleurs lui fassent ça, mais il se doutait que ça partirait après.
Perdu dans ses pensées, Allen fixait le plafond. Il était aux prises, sans trop de crainte, avec l'éternelle appréhension sur comment se passeraient les prochains jours. Bien vite, les odeurs de Kanda dans le tissu ne lui suffirent plus, et il commença à lui manquer. Encore quelque chose qui attisait ses nerfs.
Roulant sur son flanc en appuyant le vêtement contre son nez, Allen gémit quand un frisson de plaisir traversa son bas-ventre. L'oméga écarquilla les yeux, en comprenant que ses chaleurs refaisaient des siennes, et que Kanda n'était pas là. Il se figea. Ça ne lui était encore jamais arrivé d'être dans ces moments de chaleurs intenses sans que l'alpha soit avec lui. La douleur, il savait la gérer, toujours, mais le reste…
Allen déglutit, serrant les jambes. Il espéra que Kanda ferait vite. Son instinct d'oméga était en panique. Le manque se faisait physique, émotionnel, profond. Insoutenable. Cependant, un instant de lucidité lui disait que c'était le moment de réessayer lui-même, sans l'alpha à côté, en sachant qu'il n'avait aucun autre choix. Il refusait que Kanda parte dans ces moments, mais peut-être que justement, ça marcherait mieux…
L'oméga hésitait. Si jamais Kanda ramenait l'infirmière, il ne voulait pas qu'ils tombent sur lui en train de se toucher. Si l'alpha était seul à revenir, Allen ne voulait pas non plus qu'il le voit se masturber comme une bête dominée par ses pulsions. Il était en chaleurs, il était dominé par ses moindres fichues pulsions, mais l'idée d'être pris sur le fait, en reste de sa pudeur habituelle, le bloquait. C'était risible sachant que Kanda était là quand il perdait le contrôle, cependant, c'était tout aussi humain. Il était un oméga, mais il était un jeune homme, pas qu'un sac d'hormones.
Allen se mordit la lèvre, sa main se posant sur son ventre sans oser descendre. L'excitation s'accroissait malgré lui.
Pendant ce temps, son bas-ventre se tordait encore, son corps désirait l'alpha absent, et Allen respirait plus fort. Dents plantées douloureusement dans sa lèvre inférieure, l'oméga ferma lentement les yeux, assailli par un énième frisson et décida de se couvrir jusqu'au ventre, pour se cacher s'il était surpris. Il n'allait pas pouvoir tenir comme ça s'il ne faisait rien en attendant Kanda.
Sous les couvertures, il ôta son pantalon de pyjama, se retrouvant en caleçon, et il y fit entrer sa main. Il serrait les dents, mais commença des caresses, des sons légers lui échappant. Ce n'était pas bon comme avec Kanda mais c'était mieux que rien actuellement. Ses caresses n'étaient pas totalement désagréable non plus. Mais Allen voulait Kanda, il n'arrêtait pas de penser à lui, c'était vraiment gênant de faire ça avec ces pensées ! Pourtant, l'alpha n'en saurait rien. Ses yeux étant toujours fermés, Allen essayait malgré lui d'imaginer que c'était Kanda qui le touchait, que ce n'était pas lui, espérant que ça suffirait à l'exciter suffisamment pour qu'il vienne à bout de sa crise tout seul.
L'effet était meilleur, mais ce n'était pas encore ça… Frémissant, au comble de la frustration, l'oméga glissa sa deuxième main à l'arrière de son caleçon, ses doigts passant entre ses fesses, rencontrant son humidité. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait ça. Souvent, lorsqu'il était seul, ça lui arrivait de caresser son entrée tout en masturbant son sexe. Ça contribuait curieusement à l'exciter et étant un oméga, il avait des petites glandes qui réagissaient aux frottements, il s'en était vite aperçu quand il avait commencé à découvrir son corps. Il n'avait bien entendu pas osé faire ça devant Kanda, préférant se toucher comme n'importe quel garçon avec l'alpha à côté. Ce n'était même pas qu'il en avait si honte, c'était naturel, mais il y avait sa pudeur, et il était bien conscient que ce qu'il faisait était propre à son statut d'oméga. Il ne voulait pas s'exhiber ainsi, dans cette position. S'il avait eu un véritable alpha, Allen n'aurait pas été contre le fait de le laisser le toucher là, comme ça… Mais ce n'était pas pareil.
L'Anglais se rendait compte qu'il semblait un peu stupide à être si gêné, mais il en était encore à un stade où il découvrait doucement son corps d'oméga et sa propre sexualité, il avait à peine seize ans, il n'était pas vraiment prêt pour ce genre de choses, techniquement, quand bien même son corps en chaleurs l'était. Dans le fond, sa sexualité ne l'avait jamais rendu mal à l'aise, et ce n'était pas entièrement le cas maintenant non plus. En partie du moins. Ses pensées étaient surtout le reflet de son inexpérience.
Soupirant, Allen appréciait la sensation plaisante des deux stimulations. C'était un peu mieux, son excitation grandissait, mais alors que ses deux mains s'activaient et que ses fins gémissements retentissaient, Allen ne pouvait s'empêcher d'être insatisfait. Ses doigts trempés qui massaient son entrée… Excité et curieux, il avait envie d'en pousser un à l'intérieur, chose qu'il n'avait encore jamais faite, n'en ayant jusqu'à présent pas le désir. Il était hésitant, car si ce n'était qu'un doigt, il se demandait s'il y avait un risque que ce soit douloureux et ça lui paraissait encore plus gênant d'expérimenter ça maintenant. Allen pensait qu'il avait le temps de faire ce genre de choses, toujours car il ne se sentait pas prêt.
Cette excitation et cette chaleur en lui l'influençaient considérablement. Il n'était vraiment pas obligé de se doigter –ça le gênait tellement de penser à faire ça – il pouvait juste mettre une phalange, voir la sensation, et continuer de se caresser en même temps. Cela lui sembla être une bonne idée. Il se redressa sur ses genoux, le bas de son corps levant la couverture, et baissa son caleçon plus bas sur ses cuisses, découvrant ses fesses. Sa main caressait lentement son pénis, ses oreilles chauffaient. Il sentait son érection si dure dans sa main… Bon sang, il avait l'impression de n'avoir jamais bandé à ce point, du moins seul, parce que quand Kanda le touchait, c'était le même genre. C'était très vulgaire, mais ça le frappait si violemment qu'Allen ne savait pas l'exprimer autrement.
À la pensée de l'épéiste, le blandin fut gêné, ne pouvant s'empêcher de se demander ce que ça ferait si ce n'était pas ses doigts, mais ceux du brun, qui le touchaient là… Il avait déjà pensé à ça, mais même s'ils étaient d'accord de ne rien faire, Allen aurait dû mal à tenir la résolution si l'alpha manifestait un désir de le faire sien. Essayant de ne pas y penser, Allen poussa un doigt, sursautant à la sensation de se sentir pénétré. Il était dilaté, ce n'était donc pas bien difficile, mais c'était un peu gênant… Inconfortable. Mais pas douloureux. Il bougea à peine plus profondément, se mordant la lèvre à nouveau.
Ce n'était pas agréable, mais pas désagréable non plus. Un entre-deux étrange. L'oméga hésitait à entamer un mouvement, mais décida de ne pas le faire. Il préférait essayer ça plus tard, quand ses chaleurs seraient finies, et qu'il serait plus maître de lui, s'il en avait toujours envie.
Il se caressait toujours, son doigt restant en lui, sentant le vêtement de Kanda, laissant son imagination se représenter le toucher de l'alpha au lieu du sien. Il ne savait pas s'il pourrait se faire jouir, mais comme ce n'était pas désagréable, il n'avait pas envie d'arrêter. Sans qu'il ne s'en rende compte, ou il n'y portât pas trop d'attention, la couverture glissa de ses hanches, l'air frais frôlant son corps à demi-dénudé. Il était frustré de l'absence de Kanda, frustré que le plaisir ne l'emporte pas, mais il espérait que le brun mettrait un peu de temps à revenir, afin de se caresser tranquillement.
Il se doutait pourtant que ça serait toujours pareil, l'alpha serait le seul à pouvoir le soulager, mais il ne se sentait plus aussi mal à l'aise comme ça…
Ainsi excité et envahi par le bien-être, Allen sursauta violemment en entendant la porte s'ouvrir, puis la voix rauque de Kanda :
« Putain, Moyashi, ça sent les phéromones depuis deux couloirs, est-ce que tout va… »
Le kendoka s'arrêta, le fixant avec des yeux inhabituellement écarquillés, Allen piquant un fard gigantesque, au point que c'était plus un phare qu'autre chose. La honte froide, intense, et humiliante le foudroya. Il eut quasiment le souhait ô combien pathétique que la terre s'ouvre en deux et l'engloutisse, de disparaître et de ne plus jamais être visible. Kanda le regardait encore, les joues pourpres, Allen vit sa pomme d'Adam faire un aller-retour dans sa gorge. La sienne dut faire de même, puisqu'il eut un mal fou à déglutir.
Précipitamment, Allen remonta maladroitement son caleçon, ramassa la couverture tombée et s'enfouit en-dessous jusqu'à la tête, fermant les yeux sous la honte. Son corps tremblait de gêne. Il avait l'impression qu'il devait dire quelque chose, ou faire quelque chose, mais c'était tellement humiliant, il n'aurait pas pu être plus indécis…
Que Kanda l'ait surpris comme ça, en train de se toucher de cette façon, bon dieu… Serrant les dents et les poings, irrité, Allen avait envie de râler, de lui crier qu'il aurait pu frapper, mais il n'en avait même pas la force, sachant que l'alpha semblait inquiet – c'était sa première crise sans Kanda, et ils le savaient tous les deux – et que ce n'était pas de la faute du kendoka s'il s'était laissé envahir par ses pulsions.
Le maudit espérait que Kanda serait celui qui parlerait, ou sinon, ils allaient passer un long, très long, moment, lui planqué sous sa couette et Kanda à le zyeuter.
La porte se referma finalement et Kanda s'approcha du lit, Allen sentant bientôt son poids assis près de lui. La main du brun se posa à l'extrémité de la couette. Allen appréhendant qu'il allait la tirer, il la retint à son tour. Le 'tch' caractéristique de Kanda résonna.
« Sors de là, Moyashi. »
Allen se mordit le bout de la langue. Il n'en avait aucune envie. Aucune.
« Si tu veux j'te laisse le temps que tu te finisses. Tu me le dis et je me tire. Sois pas gêné comme ça, merde. »
Allen rougissait furieusement. 'Sois pas gêné'… Il aurait voulu voir Kanda à sa place ! Il ne put que murmurer, en dépit de la gêne :
« Tu sais bien que je peux pas tout seul…
—T'avais pas essayé comme ça avant. Peut-être que tu devrais continuer. »
Le blandin pinça ses lèvres.
« Je préfère pas… »
Kanda soupira. Allen se doutait qu'il croyait sans doute qu'il savait ce qu'il faisait, mais ce n'était pas le cas, et il n'avait pas envie d'une discussion gênante où il le lui expliquait.
« Je peux me tirer. Je suis pas obligé d'être là. Peut-être que c'est mieux pour toi, t'es un oméga. C'est peut-être comme ça que tu as besoin de te toucher. Je m'en fous. »
Le blandin grogna, mécontent de cette remarque, ce 't'es un oméga'. Il était un oméga, mais il était aussi un mec. Si ça ne marchait pas avec son pénis, il n'y avait pas de raison que ça fonctionne autrement. Il souffla.
« Non, Kanda, vraiment… Ça ne fonctionnait pas. »
Il avait l'impression de mentir un peu. Dans les faits, il ne pouvait pas savoir vu qu'il n'avait pas vraiment essayé. Mais il n'allait quand même pas se forcer à ça non plus, non ? Allen se risqua à tourner la tête, à demi, l'un de ses yeux tombant nez à nez avec ceux de Kanda, rembruni.
« Ah. »
C'était tout ce que répondait l'épéiste, et Allen se sentit coupable. Il s'empressa de changer de sujet :
« L'infirmière a dit quoi ? »
À sa surprise, le visage de Kanda se pétrifia littéralement. Étonné, car ce n'était vraiment pas dans l'habitude de Kanda, le plus jeune consentit à sortir sa tête de sous la couette, mais toujours pas son corps, dévisageant son homologue avec inquiétude.
« Kanda ? »
Le brun le fusillait du regard.
« Elle a dit que les omégas avaient besoin d'être pris. C'était pour ça que j'ai pensé que t'aurais pu continuer ce que tu faisais. »
Surpris par son ton brusque, Allen réfléchit quelques instants, le bas du visage caché par les draps.
« Je vois… Désolé de te décevoir. »
Le kendoka haussa les épaules.
« Je m'en fous. » Il reprit : « Elle a donné des calmants, pour tes crises. Apparemment, c'est pas anormal que ça arrive. C'est aussi pour ça que t'es chiant. »
Allen esquissa un sourire. Bon, ça ne l'amusait pas d'être ainsi, ses propres états d'âmes l'épuisaient, mais c'était la façon directe dont le disait Kanda. Ce dernier fronça les sourcils, mécontent.
« Elle dit que c'est normal que tu sois chiant, mais tu dois dire si ça va pas.
—Je sais, Kanda. »
Quand il pensait à la veille, Allen jugeait qu'il l'avait déjà un peu trop dit. Hésitant, l'oméga toisa l'alpha :
« Alors qu'est-ce qui ne va pas ? » Kanda sembla interdit, Allen redemanda : « Pourquoi tu fais cette tête-là, Bakanda ? »
L'alpha s'irrita.
« C'est ma tête normale. J'te soulage ? »
Allen rougit, se sentant encore désolé, croyant que c'était ce qui causait l'énervement de Kanda.
« J'aurais bien aimé pouvoir seul, tu sais… »
Kanda haussa à nouveau les épaules.
« L'infirmière a dit qu'on devait se forcer ni l'un ni l'autre pour les crises. Si tu veux pu qu'on le fasse, faut le dire.
—Elle a tout à fait raison, et c'est plutôt toi qui devrais le dire, si tu ne veux plus.
—Je sais que c'est le mieux à faire. »
Allen déglutit difficilement, hochant la tête.
« Moi aussi.
—Alors enlève cette foutue couverture, Moyashi.
—Je m'appelle Allen. »
Levant les yeux au ciel, le maudit obéit néanmoins. Il n'avait jamais été aussi gêné de toute sa vie.
À suivre...
So ce chap développe pourquoi Allen avait un comportement différent par rapport à l'usuel dans le 22ème chap, comme je vous l'avais expliqué dans la note ^^. J'ai pas grand-chose à ajouter car tout est écrit noir sur blanc, il est stressé et il en peut plus donc forcément il craque et il a besoin de parler, je trouve ça logique dans ce contexte comme réaction et pas si OOC que ça. J'essaie de donner une psychologie humaine aux persos et je pense que beaucoup de gens auraient envie de se vider un peu l'esprit à sa place :'). De plus, le texte développe encore la pression sociale au niveau des omégas, qui sont coincés dans un carcan de préjugés sur leur second-sexe et Allen est encore à un moment où il se découvre par rapport à sa condition, comme le montre le passage à la fin, donc ça n'arrange pas ses peurs de ne pas pouvoir 'sortir' de ces stéréotypes. Je trouvais ça intéressant, encore dans l'idée de jouer avec la féminisation des omégas, après j'espère l'avoir bien tourné ^^.
Sinon, pour le fait que les hormones aient des effets si dévastateurs sur certains omégas, c'est assez logique, car j'ai aussi voulu traiter de l'influence des chaleurs sur une conscience humaine et je pense que ça a de quoi faire des dégâts vu que ça représente un gros dérèglement hormonal par rapport à un comportement normal, c'est ce qui est un peu creepy avec le prompt de l'omégaverse. On peut imaginer que sur quelqu'un d'instable psychologiquement pour x ou y raison ça ne fait qu'empirer son état mental. Avec le lien des âmes-sœurs entre Allen et Kanda qui les influence comme une drogue et leur insuffle l'envie d'avoir des rapports et jouent aussi sur leurs sentiments, ce n'est pas une bonne combinaison non plus. C'est aussi creepy, c'est fait exprès. En fait avec cette fic je fais un peu de l'anti-romantisme avec des éléments romantiques haha. J'avais pas exactement prévu ça de base mais j'aime bien la tournure que ça a prise x).
Ils sont toujours en train d'essayer de ne pas se forcer l'un l'autre et de trouver des limites pour se respecter, tout en luttant contre le lien, mais ça n'enlève pas totalement une certaine controverse au niveau du consentement, que le récit souligne ici et que je n'ai pas l'intention d'adoucir dans un souci de réalisme cru, qui est le but recherché, quitte à ce que ça choque un peu certains esprits x). A cause du lien, j'avais déjà employé cette métaphore, mais c'est un peu comme s'ils étaient dans un mariage arrangé, ils ne se sont pas choisis de base et comme ils sont à peine amis, ça facilite moins les choses. Après, j'espère que vous sentez que je fais quand même en sorte que le récit montre justement qu'en voulant se respecter, ils restent assez maître d'eux pour mesurer ce qu'ils font et que ça ne soit pas quelque chose de non-consenti, même si ce n'est pas l'idéal pour eux. Ils commencent un petit peu à s'entendre et ils vont essayer d'être à l'aise car c'est le mieux pour eux dans cette situation, ça va aussi permettre d'alléger l'angst dans le récit (sur cet aspect, parce que sur d'autres xDD), mais ils vont encore avoir un peu de mal malgré tout, logiquement :').
Tout ça sera encore développé dans l'autre moitié de ce chap :).
En dehors de ça, un autre petit point que je juge important d'éclaircir au cas où vous vous poseriez la question, et car c'est toujours un plus pour bien comprendre l'histoire... Une lectrice m'a dit au dernier chapitre que le fait qu'Allen ait pu se mettre en colère contre Kanda au point de le frapper semblait incohérent car en tant qu'oméga, Allen aurait dû avoir peur de lui instinctivement quand Kanda s'est senti blessé dans sa fierté d'alpha. Cette logique aurait été valable dans beaucoup d'omégaverse, mais ici je ne l'ai pas voulu comme ça. Allen a un instinct d'oméga qui lui fait désirer certaines choses et le contrôle parfois, on le voit ici, même avant. Il est affaibli, mais ça ne l'empêche pas de pouvoir se mettre en colère contre un autre, quelque soit son statut, et de ne pas avoir l'impression de transgresser quoique ce soit. Que Kanda ait ressenti le poids des statuts, dont il s'est ensuite libéré, était une pulsion instinctive qui l'a traversé. Pour autant, que le côté alpha de Kanda ait réagi ne veut pas dire que le côté oméga d'Allen est obligé d'avoir une pulsion de soumission dans ce contexte. Ils sont liés, mais pour ça, ça ne va pas de pair. Allen n'est pas soumis, je l'avais déjà clarifié et c'est important de s'en rappeler. Ça ne veut pas dire que son statut d'oméga ne lui fera jamais désirer une certaine soumission (j'insiste sur le mot 'certaine') mais pas quand il est en colère contre Kanda. Les choses ne sont pas figées et carrées dans l'univers que j'ai voulu créer ici, il y a des nuances et un oméga peut très bien se mettre en colère contre son alpha, en oubliant les statuts :') (surtout si c'est Allen xD). Dans un autre contexte, j'aurai en effet pu écrire qu'Allen aurait pu craindre la réaction de Kanda après l'avoir giflé, mais en dehors de tout instinct, simplement parce que Kanda n'est pas un tendre, mais là il était trop énervé et emporté dans ses émotions pour ça. Ça se voyait bien, je pense. L'instinct existe et les contrôle, mais pas totalement pour ce genre de choses. Ils restent des êtres humains aussi. Voilà, c'est la logique dans cet omégaverse, avec ces personnages, ça fonctionne comme ça dans cette fic ^^.
Mise à part, de courts extraits des chapitres à venir sortent tous les mercredis sur la page fb et des infos sur les futurs projets, pour ceux que ça intéresse :).
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