Hello !
Le dernier gros morceau avec ce chapitre ! J'espère vraiment qu'il va vous plaire et que vous aimerez ce qui est mis en scène ici ! Au programme, grande confrontation entre Kanda et Allen ! :3
Ah et j'avoue avoir commis une petite erreur au précédent chapitre : Link a 20 ans dans le manga, pas 29. C'est assez bête, mais en vérifiant son âge sur le wikia, j'ai confondu avec sa date d'anniversaire, un 29, et me suis persuadée qu'il avait 29 ans X). Mais du coup, pour les besoins de l'histoire, il va garder ses 29 ans XD. C'est que grâce à mon erreur je lui ai imaginé un passé qui va servir plus tard ;). Voilà, excusez l'auteur un peu baka sur les bords XD.
Edit du 01/07/18 : Merci à Ookami97 pour la correction !
Bonne lecture !
Allen se sentait comme un imbécile. Pendant qu'il lisait dans sa chambre avant d'aller retrouver Kanda, il avait eu terriblement mal au ventre et ça recommençait maintenant qu'il était temps d'y aller. Il avait des réactions d'amoureux transi, et ce n'était même pas ça ! Pourtant, il restait sensiblement effrayé de se faire accueillir par un Kanda irrité qui lui jetterait hargneusement qu'il ne voulait plus entendre parler de lui sauf à ses prochaines chaleurs s'ils restaient liés. Qu'il refuse son amitié et ne le déteste à nouveau pour cause de lui avoir adressé la parole. Allen avait peur parce qu'il tenait à l'alpha d'une manière nouvelle pour lui et profonde. Néanmoins, il était assez fort pour ne pas l'afficher. Il essayait de se contrôler pour ne pas se montrer comme ça devant Kanda. Kanda saurait que quelque chose n'allait pas, et pour sûr, ça l'indisposerait d'ores et déjà de sentir des odeurs négatives. Quand il y pensait, Allen s'énervait lui-même de faire autant d'efforts pour ne pas indisposer Kanda, et d'avoir sonné si soucieux de sa relation avec lui devant Lenalee et Lavi. Il y a quelques temps, une telle situation aurait été invraisemblable. Mais plus rien n'était comme avant.
Le jeune oméga voulait cependant être un homme et affronter courageusement ses peurs. Il en avait affronté beaucoup. Celle-là n'était qu'une parmi tant d'autres. Il ne savait pas s'il pourrait vraiment nouer une quelconque relation avec lui, maintenant qu'ils étaient eux-mêmes, en y réfléchissant. Mais ça ne coûtait rien d'essayer. Il voulait essayer. C'était à ce désir qu'il devait s'accrocher, non à cette peur et cette angoisse stupide.
Il arriva à l'étage des salles d'entraînement. Il n'eut pas le temps de se demander quoique ce soit. Kanda attendait devant une des portes, pas celle de la grande salle. Allen se composa un visage neutre, tentant ensuite un sourire quand il fut suffisamment proche.
« Y a personne dans celle-là, » dit l'épéiste d'un mouvement incurvé du pouce en pointant une des portes.
Ce fut sa phrase d'accueil. Allen le suivit. Il referma la porte et fit face à Kanda. Ils se regardèrent, chacun ne trouvant visiblement rien à se dire. La pièce était naturellement plus petite que la grande salle, conçue pour qu'un maximum de monde s'y entraîne, mais elle restait large. Les murs étaient lisses, le sol également, en reflet de leurs visages. Ils étaient perdus dans cette pièce. C'était si gênant. Allen avait des tas de choses à lui dire. Mais la face impénétrable, qui l'irritait habituellement justement à cause de son propriétaire irascible, l'intimidait pour se lancer. Il n'osait pas. Mais il ne manquait pas de courage pour autant.
Bon sang, Allen, se sermonnait-il, arrête de réagir comme un bébé. T'es devant Bakanda. Montre pas que t'es intimidé.
Il lança donc bravement, sur un ton anodin :
« Tu veux qu'on fasse quoi ? »
Autant ne pas tout de suite rentrer dans le tas. La salle étant relativement petite, il y avait moins d'équipement, mais quand même de quoi faire, donc ils avaient le choix. Des sabres en bambou, se battre avec leurs Innocences, ou un combat au corps à corps. Peut-être qu'ils pourraient varier, et ainsi passer plus de temps ensemble. Allen manqua de rougir en pensant ça. Cependant, il se retint de perdre la face. Il trouverait bien le moment propice pour décider s'il demandait à Kanda d'être son ami. Ce n'était qu'une demande d'amitié, en un sens, il n'y avait pas de quoi en faire tout un plat. Connaissant le brun… Ça restait mieux d'attendre de voir s'il comptait le rabrouer avant de se lancer. Allen ne pouvait pas dire que cette déférence ne le laissait pas du tout anxieux. Il ne comprenait pas pourquoi Kanda ne lui redemandait même pas s'il avait quelque chose de valable à lui dire avant tout, ça aurait été son genre.
Au lieu de ça, Kanda faisait parfaitement comme si rien ne s'était passé. C'était, il fallait l'avouer, carrément flippant.
« Combat à l'épée, » rétorqua le plus vieux sans émotion. « On va voir comment tu te démerdes. »
Allen eut un sourire provoquant, mettant de côté son sentiment.
« Je me démerde bien.
—On va voir ça, Moyashi. »
Allen tempêta immédiatement et se dirigea vers les sabres en bambou, tout en coulant un regard irrité à Kanda. Il allait en prendre un mais la voix du Japonais l'arrêta.
« On va se battre avec nos Innocences, pour commencer. Si tu galères, on passera aux bambous.
—Te surestime pas, Bakanda, » rétorqua l'oméga sur un rictus carnassier tout en opinant.
La perspective d'affronter Kanda ainsi l'enthousiasmait. Depuis ses chaleurs, il lui semblait néanmoins que Crown Clown lui faisait économiser ses forces dès qu'il essayait de l'utiliser. Au sens où il arrivait à en user, mais l'Innocence semblait plus prompte à le protéger et à le limiter d'elle-même qu'auparavant, où il fallait qu'il soit dans un cas d'urgence pour qu'elle se manifeste. Ce n'était pas une mauvaise chose, car cela lui permettait des économies de mouvement. L'Innocence l'accompagnait dans ses combats, et, pour être tout à fait honnête, comme il ne maîtrisait pas encore totalement la forme d'épée de son bras gauche, ça l'aidait. Ce n'était que des combats simulés entre exorcistes, mais il se doutait qu'en mission, ça pourrait véritablement être utile, à part si Crown Clown arrêtait d'agir ainsi d'ici à ce qu'il en ait une, Allen se doutant que cette réaction était là car il était affaibli. Ce délai d'attente le frustrait par ailleurs. Une part de lui espérait vite récupérer le plein contrôle, signe qu'il se serait remis. Il était tout de même, pour la énième fois, touché que son Innocence soit si protectrice avec lui. Il en avait parlé brièvement à Komui, qui l'avait conforté dans cette idée. L'intendant l'avait également prévenu qu'il était préférable de laisser passer une semaine supplémentaire avant de le renvoyer en mission. Si tout allait bien, il serait en pleine forme d'ici là. Il se remettait déjà plutôt vite physiquement. Émotionnellement… C'était autre chose.
En tout cas, s'il avait menti à Kanda au sujet de sa facilité à utiliser l'épée, c'était parce qu'il avait sa fierté et ne voulait pas admettre sa faiblesse. Puis, fallait avouer qu'il ne se débrouillait pas si mal que ça. Il avait juste des progrès à faire.
Kanda dégaina Mugen, et Allen activa son Innocence. Son bras gauche se changea en épée et il fut revêtu de la ceinture du clown. Allen se mit en garde, similairement à Kanda. Ce dernier eut un rictus, tout aussi féroce que le sien il y a quelques instants. Il chargea.
Allen contra. Les lames s'entrechoquèrent, il eut du mal à lutter. La force de l'alpha dépassait la sienne, mais il ne voulait pas être en reste pour autant. Évidemment, les Innocences n'étaient pas conçues pour blesser les humains. Elles pouvaient difficilement se blesser entre elles. Ce qui voulait dire qu'il n'avait pas à se retenir. Kanda non plus, d'ailleurs. Ce dernier ne le voulait apparemment pas. Allen sentait Crown Clown moins défensive. Comme si elle acceptait la charge de Mugen. Elle semblait même plutôt détendue, comme si elle se sentait en sûreté. Kanda, lui, affichait un visage froncé et resserrait son emprise sur la garde du katana.
Il le poussa à reculer, son pied traînant difficilement sur le sol alors qu'il forçait lui aussi de son côté. Kanda finit par reculer, puis il eut un brusque élan qui força Allen à lâcher prise. Le sabre fondant dans sa direction, Allen réussit avec peine à contrer. Il prit de l'espace, essayant une attaque à son tour, mais Kanda fonçait le premier. Il l'acculait déjà entièrement. Ce n'était pas étonnant, Allen était moins expérimenté au maniement d'une épée et c'était le domaine de Kanda. Il n'y avait pas meilleur que lui, bien pour ça qu'Allen était excité de se battre ainsi avec lui.
Pour autant, l'oméga n'allait pas abandonner si vite.
Il repoussa l'attaque de Kanda, recula de quelques pas encore, et au moment où il sentit Kanda charger, il chargea également. Les lames s'entrechoquèrent encore, jusqu'à ce qu'ils se retrouvent coincés comme tout à l'heure.
« Tu vas pas tarder à plier devant Mugen, » observa Kanda alors que la prise d'Allen faiblissait.
L'oméga durcit le regard, s'amusant.
« Je tiens. Puis la mienne est plus grosse. »
Gêné en réalisant trop tard un certain double-sens auquel il choisit de ne pas faire attention, Allen signifiait seulement que son épée étant plus imposante, il était à même de résister. Kanda eut un rictus. En deux temps trois mouvements qu'Allen ne comprit qu'à peine, il le désarma, et glissa à son oreille juste avant de le faire chuter au sol, Mugen pointée sous sa gorge.
« C'pas la taille qui compte, tu devrais être d'accord, hein, Moyashi ? »
L'entendre chuchoter si près lui provoqua un frisson. Il fut sûr que le Bakanda avait forcément dû envisager sa phrase sous cet angle impie, et le lui jetait au visage en plus de l'insulter. Allen gronda, le rouge aux joues.
« C'est Allen, Bakanda, et tu peux aller te faire voir ! »
Kanda eut un ricanement moqueur. Il fallait dire que l'oméga ne faisait pas très sérieux dans sa position, au sol, le katana de l'alpha pointant toujours son corps. Il était désarmé, aussi. Crown Clown ne l'avait pas protégé, alors qu'elle le faisait lorsque c'était le cas avec un autre. Allen voyait son hypothèse confirmée. Il ne savait pas si c'était le lien, mais l'Innocence acceptait l'alpha. En deuxième lieu, Allen resta étonné. Ses interactions avec Kanda étaient tendues et lui faisaient un effet bizarre, mais hormis ça, ils parlaient… normalement. Pour eux, du moins. Kanda se foutait même de sa gueule, lui protestait avec virulence.
Il en était ravi, quand bien même il appréhendait toujours que l'alpha veuille y mettre fin comme à une grotesque mascarade.
Allen se releva dès que Kanda dégagea le sabre. Les liens de Crown Clown allèrent chercher l'épée pour lui, qu'il récupéra dans sa main droite. Kanda observait avec un regard analytique. Il rengaina Mugen et le toisa.
« Tu réfléchis trop quand tu t'bats. J'peux deviner tes mouvements, tu te laisses trop porter par les miens, et ta technique est encore à améliorer. »
Le maudit eut une moue, mais il fallait le reconnaître.
« Je sais que j'ai encore à m'améliorer, mais j'ai quand même réussi à te contrer une fois, Bakanda ! »
Il eut un sourire, fier de lui. Kanda n'y accorda aucun intérêt.
« Mets-toi en garde. »
Allen obéit.
« Ta position va pas. »
L'alpha vint se placer derrière lui, touchant son bras, qu'il inclina légèrement différemment. Sa jambe se glissa entre les siennes, il écarta ses pieds, et posa les mains sur ses hanches, l'équilibrant. Allen ouvrit la bouche sous la surprise, la refermant aussitôt. Il ne pouvait pas dire que sentir ses doigts sur lui n'était absolument pas gênant. Il sentit une certaine chaleur dans ses joues mais se concentra pour garder la position.
« Comme ça, » dit Kanda en s'éloignant. « T'es trop rigide. Puis manie l'épée avec légèreté et précision, pas comme si c'était toujours ton bras. »
À nouveau, Allen hocha la tête. Voir Kanda lui donner calmement des conseils n'était clairement pas ce à quoi il était habitué.
« On recommence ? »
L'alpha acquiesça.
« Oublie pas c'que je t'ai dit, Moyashi. Et concentre-toi.
—J'oublie pas, Bakanda ! »
Ils s'élancèrent l'un sur l'autre. En essayant d'appliquer les conseils de Kanda, Allen eut moins de facilité à lutter au début. Ce nouveau style le perdait. Mais il finissait, à force de réprimande du kendoka, qui l'admonestait lorsqu'il faisait une erreur, à piger le truc. Kanda parlait sèchement, gueulait même parfois des « attaque, recule, maintenant ! », sans faire de phrase. Quelques « bouges-toi », « plus vite », ponctuaient les assauts. Mais il essayait de l'aider. Allen appréciait. Pour la forme, il se montrait quand même irrité de se faire crier dessus. Il l'admettait néanmoins, si Kanda et lui pouvaient s'entraîner ainsi de nouveau, il arriverait certainement à faire de rapides progrès. Allen ne souhaitait néanmoins pas se faire d'illusion pour le cas où leur entrevue ne se solderait pas correctement. Kanda ne disait toujours rien qui rappelait leur serment, lui qui était si soucieux des promesses. Kanda lui avait demandé ce qu'il lui voulait, mais il n'avait pas gueulé plus que ça quand il était venu le voir tout à l'heure, en y repensant… Il devait forcément y avoir une raison, ce n'était pas normal venant de lui.
Allen était encore une fois irrité contre sa propre indécision. Mais plongé dans le combat, il ne pouvait pas trop y réfléchir. Kanda le houspillait justement d'avoir la tête ailleurs.
Ils terminèrent le combat, et en firent un autre. Allen avait perdu dans les deux cas, mais Kanda pointait sa légère amélioration au milieu de sarcasmes. En étant réaliste, le blandin se doutait bien que ce n'était pas en un jour qu'il atteindrait son niveau, voire jamais. Kanda était un incontestable maître en la matière.
Allen était à bout de souffle, et quand il désactiva son Innocence, il se laissa tomber à terre. Kanda restait neutre, fidèle à lui-même. Il le regardait de haut.
« Bon, c'était pas trop à chier, Moyashi.
—Avoue que je me suis bien défendu, et je suis Allen, Bakanda ! »
Kanda eut un autre rictus.
« T'es déjà épuisé ? »
Allen fronça les sourcils en se relevant. Il sortait de ses chaleurs, bien sûr qu'il était déjà épuisé. Néanmoins… Il avait le sentiment de ne pas s'être défoulé comme ça depuis longtemps. Et Crown Clown l'avait laissé faire, cette fois. Comme son énergie baissait, il décidait quand même que se battre autrement était plus indiqué.
« Utiliser l'Innocence me fatigue depuis mes chaleurs, oui. » Allen le regardait fixement, essayant de voir si Kanda allait ciller ou saisir l'occasion pour rentrer dans le tas. « Mais on peut s'entraîner autrement, si tu veux. »
Kanda allait-il enfin réagir ? Le rabrouer ou parler ?
« Ouais. Corps à corps ? »
Allen retint un grognement rageur. Ce n'était pas à Kanda d'initier la conversation, lui aussi pouvait le faire. Mais ça le rendait fou que le Japonais se borne à réagir ainsi, comme si rien ne s'était passé. Son indifférence était peut-être une preuve de désintérêt, cela étant. Ou peut-être qu'il attendait ça de sa part. Allen essaya de se calmer, décidant qu'il n'était pas encore prêt. Il acquiesça néanmoins.
« Ça marche. »
Le brun lui jeta un regard. Puis il lança le premier coup, surprenant le blandin. Allen était toujours fatigué, mais ne voulant pas rester en reste, il contrattaqua en attrapant le bras libre de Kanda, attaquant à son tour de l'autre. Kanda esquiva. Il se servit de son emprise pour le mettre à terre. Allen ne se laissa pas moucher, il revint à la charge, mais Kanda le saisit par les hanches et lui faucha la jambe. Comme lui, le blandin se servit du fait qu'il était appuyé sur lui pour le faire tomber, de sorte qu'ils finirent tous deux au sol, cette fois.
Allen sentait ses muscles lourds mais il l'ignorait, plongé dans l'affrontement. Il se mettait à réfléchir, pas trop, mais l'envie d'en découdre avec ses interrogations était là. Kanda n'avait décidément pas l'air prêt à le faire, alors c'était à lui que revenait la tâche. Plus il approchait d'une décision, plus il la craignait. Les conséquences l'effrayaient. Hormis ses craintes, ce qu'ils partageaient là… Il aurait voulu le considérer comme un acquis, il n'en aurait pas demandé plus à Kanda s'ils avaient été amis. Bon sang, il craignait tellement d'être rejeté que c'en était déprimant. Allen oublia son orgueil, qui le pinçait furieusement en voyant qu'il tenait vraiment à Kanda.
Il s'effondra à nouveau, reprenant un temps pour respirer.
« T'es à bout de force ?
—Non, Bakanda, » mentit-il, « je peux encore me battre. »
Kanda ricana.
« T'es déterminé. Tu t'entraînes souvent avec le Baka Usagi, d'habitude. Ça fait quoi d'affronter un alpha ? »
À nouveau debout, Allen le regardait, avec le même ricanement, bien conscient que Kanda cherchait à l'échauffer, comme il lui avait dit pendant ses chaleurs qu'il ne voyait pas de différence entre les statuts. La force des alphas était plus importante, certes, mais ça ne voulait pas dire qu'il n'avait pas le niveau, Kanda le savait, et il le titillait. Allen s'en fichait, comprenant la plaisanterie, mais il ne comprenait toujours pas pourquoi Kanda jouait le jeu comme ça. Ses agissements… Le symbiotique continuait à se forcer à agir normalement, lui aussi. Il émit un petit rire.
« Je ressens pas du tout la différence. »
Faisant un sourire indéniablement provocant, Kanda s'avança :
« On va voir jusqu'à quel point. »
Sur ces mots, le kendoka plaqua l'oméga sous lui, ce dernier poussant un hoquet de surprise, se recevant tout son poids sur lui. Allen gronda.
« Qu'est-ce que tu fous ?
—Essaie de te dégager, oméga. »
Allen vit rouge, cette fois. La taquinerie avait ses limites, mais il n'aimait pas se faire appeler par son statut, l'appellation ayant une connotation humiliante.
« Pourquoi tu m'appelles comme ça, Bakanda ?! »
Il essaya de repousser le torse de l'alpha qui raffermit sa position.
« Pour te défier, Moyashi. L'prend pas au sérieux.
—Je suis Allen et ne recommence pas ça, je plaisante pas ! » s'énerva le maudit.
Poussant dans ses muscles, Allen se débattit violemment, et, d'un mouvement de hanche, inversa leur position. Au-dessus de Kanda, à cause de ses muscles engourdis, il fut essoufflé et un peu rouge. Ça faisait beaucoup d'effort. Cet entraînement était plutôt musclé. Si ça faisait partie de ce qu'il aimait dans ses rapports avec Kanda, il allait bientôt ne plus pouvoir tenir. Il le fallait jusqu'à ce qu'il soit prêt à engager les choses sérieuses, cependant. Il n'aurait peut-être pas d'autre occasion. Kanda grogna à son tour.
« Force pas comme ça, débile.
—Tu me lances un défi, je réagis. Un homme ne recule pas.
—Certes. »
Kanda avait toujours son rictus ironique, et Allen arborait maintenant une expression satisfaite.
« T'as vu ça ? Même après mes chaleurs, j'ai réussi à te retourner.
—T'es à bout de souffle.
—Et alors ! C'est pas si facile dans mon état, crétin !
—J'sais. Mais sérieux, va doucement, Moyashi. Tu es un oméga… »
Allen s'irrita.
« Tu sais bien que je ne suis pas le genre d'oméga faible, Bakanda ! Tu m'avais dit que ça ne changeait rien, t'as un autre discours maintenant ?! »
Avant que Kanda ne puisse répondre, Allen répartit à sa place :
« T'as pas besoin de te retenir contre moi, je suis toujours un exorciste. »
Kanda soupira.
« Je sais. Mais tu viens à peine de sortir de tes chaleurs, abruti. Elles étaient difficiles. Pas besoin d'être infirmier pour savoir que tu dois prendre soin de toi en t'arrêtant quand tu es à ta limite. »
Il sonnait presque soucieux. Allen prit conscience de sa position, au-dessus de Kanda, sachant que, quelques jours auparavant, il avait dominé le corps de l'alpha en caressant leurs sexes entre ses mains. Un flash pour le moins explicite lui traversa l'esprit, le visage de Kanda tordu sous le plaisir que ses mains lui infligeaient, en écho au sien. Gêné, il s'éloigna brusquement.
« Je suis touché que tu t'inquiètes mais ça va, je tiens toujours. Attaque-moi !
—T'es sûr que ça va ?
—Kanda… »
Non, ça n'allait pas. Allen ne savait plus où il en était. Kanda jouait avec lui, le taquinait, comme avant. Allen ne savait pas s'il se fichait de lui pour mieux le rejeter, ou s'il décidait de faire l'autruche. Les deux idées ne lui plaisaient pas, et ça le rongeait petit à petit.
« Tu sais que comme on est lié, je peux sentir tes émotions. Je sens quand quelque chose te perturbe ou quoi. Et là, tu sens pas bon. J'sais pas si c'est à cause de ça, mais pendant notre combat, j'sentais que Mugen essayait de s'adapter à toi. »
Allen fut choqué de cette révélation. Car son Innocence aussi essayait de s'adapter à celle de Kanda. Comme si la synchronisation du lien transcendait leurs simples personnes.
« K-Kanda… »
Allen ne savait pas quoi répondre.
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
L'oméga se sentit rougir et eut la bouche sèche.
« Je… Je ne comprends pas pourquoi tu fais ça. »
Là, le Japonais eut l'air surpris.
« Pourquoi j'fais quoi ?
—Tu m'envoies des piques comme si rien ne s'était passé entre nous, comme si y avait pas eu le lien. Tu ne m'as pas hurlé dessus quand je suis venu te parler et maintenant tu me donnes des conseils d'entraînement et tu me demandes si ça va. Sérieusement, Kanda ? Ça ne te ressemble pas… Du moins pas après ce qu'on s'était dit. » Allen sentit son cœur se serrer. « On s'était promis de ne pas interagir ensemble. Je n'ai pas respecté la promesse, je suis revenu vers toi. Je sais que ça doit t'être désagréable. Tu m'as plusieurs fois engueulé parce que t'avais peur que je m'attache à toi. » Il se mordit le bout de la langue. « Alors pourquoi tu es là avec moi ? Pourquoi tu ne m'as envoyé pas me faire voir tout à l'heure, ou même maintenant ? Pourquoi tu te comportes comme ça ? »
Kanda resta con, et Allen attendit longuement la réponse. Le brun serra les dents. Allen crut que c'était bon, il venait de gâcher ses chances avec lui. C'était terminé. L'alpha finit par lâcher sèchement :
« C'est qu'un entraînement. C'est rien de plus, non ? »
Allen déglutit, se sentant pris en défaut. Il se raffermit.
« Kanda, tu ne réponds pas à ma question.
—Bon. »
La voix froide retentit.
« Tu veux savoir pourquoi je t'envoie pas chier ? »
Allen hocha la tête.
« Parce que j'en ai pas envie. »
Le blandin rugit littéralement :
« Non mais franchement, Kanda, tu trouves que ça répond à ma question, ça ?!
—Ça m'gêne pas de m'entraîner avec toi. C'est un entraînement, on parle pas de faire un gosse. »
L'oméga leva les yeux au ciel.
« Bien sûr que non, idiot.
—C'est toi l'idiot. Et je demande si ça va parce que tu pues. Maintenant, toi, réponds à ma question. J'comptais te demander ça à la fin. » Allen sentit son regard s'agrandir à ce moment-là. Kanda ne s'en foutait pas, en fait. Et il ne savait pas si ce n'était pas plus embarrassant. « Pourquoi tu voulais t'entraîner avec moi ? »
Allen sentit qu'il prenait feu cette fois. Cela lui semblait incongru de demander une amitié à Kanda de but en blanc. Il choisit ses mots.
« Je voulais de tes nouvelles et voir si tout allait bien… Ça a été difficile pour nous deux, donc… Si ça te gênait de t'entraîner avec moi, il fallait me le dire.
—J'ai déjà dit que ça me gênait pas. Y a une autre raison ? »
L'oméga se sentait percé par ce regard bleuté. Kanda n'était pas agressif, pas plus que condescendant. Il participait au dialogue, lui laissant le choix d'expliquer. Allen pressentait néanmoins que s'il lui demandait une amitié maintenant… S'il osait balancer ça comme ça…
« Non. »
Ça ne marcherait pas. Il se força à soupirer, feignant d'être indifférent.
« Rassure-toi, ce n'est pas de l'attachement. Si tu ne veux plus qu'on s'entraîne ensemble à nouveau, ce n'est pas grave. Je voulais simplement discuter avec toi une dernière fois. »
Il était bien conscient que sa première et sa dernière phrase paraissaient se contredire. Il essaya d'harmoniser le tout :
« Pour te remercier, aussi. Je l'ai fait tellement de fois, mais tu m'as énormément aidé. Et je sais que tu as eu tes ruts, comme Link te cherchait pour un faire rapport et qu'il n'a pas pu à cause de ça… » Allen bredouilla, « je me demandais juste si tout s'était bien passé, à cause de mes chaleurs. »
Kanda haussa les épaules. Il méditait sur ses paroles.
« T'as pas besoin de me remercier. Je m'en fous si tu t'entraînes avec moi, c'pas ça qui nous rendra potes et vu ton niveau t'en as besoin.
—Hé, Bakanda, tu disais que c'était pas à chier ! s'indigna Allen.
—Mes ruts se sont passés comme d'hab, » l'ignora Kanda, « ça a rien changé. T'es content, tu sais ce que tu voulais ? »
Le blandin opina, Kanda durcissant le regard.
« J'te préviens qu'aux prochaines fois je compte pas bavarder autant. Là c'est exceptionnel. Pigé ?
—Pigé, » rétorqua l'oméga en avalant sa salive.
Alors c'était comme ça.
Kanda acceptait sa présence, mais remettait les choses à leur place. Vu comme ça, Allen pensait encore moins à le lui demander. Mais il ne voulait pas faire les choses sans qu'elles ne soient dites. Il ne voulait pas se retrouver dans la même situation que maintenant, voire encore pire. Allen savait qu'à force de passer du temps avec lui, même si ce n'était qu'en entraînement, il y avait un risque qu'il l'apprécie. Il ne voulait pas s'attacher davantage et être perdu en sachant que ce n'était pas réciproque. C'était ridicule. Il savait, au fond, qu'il ferait mieux de dire à Kanda ce qu'il voulait. Si ce dernier ne le voulait pas, ce serait fini. Ce n'était pas la fin du monde, que ça soit impossible entre eux, même si ça le peinait actuellement. C'était cependant plus facile à envisager qu'à appliquer. Voir les choses dans une optique mature et se détacher émotionnellement étaient nécessaire. Or, il n'y arrivait pas.
Sa raison acceptait de faire le chemin, son cœur refusait de la suivre. En conséquence, dans une direction ou l'autre, il n'avançait pas. C'était bien ce qu'il détestait. Cette saleté de lien… Allen serra les poings. Ne pas être lié à Kanda lui aurait évité une sacrée merde. Mais ce qu'il avait traversé avec lui l'avait fait évoluer. Il ne le regrettait pas, en fait. Ou plus maintenant. Son anxiété parlait pour lui. Ainsi qu'une certaine déception. Mais s'ils n'étaient pas amis, le lien se briserait-il plus facilement ? S'ils l'étaient, arriveraient-ils à le briser quand même ?
Kanda soupira à nouveau.
« Tu pues encore. Y a un problème ? »
Allen secoua la tête.
« Ça va pas t'intéresser, laisse tomber.
—T'as une idée de comment tu pues ? grogna sèchement l'alpha.
—T'es méchant, Bakanda ! » protesta l'oméga. « C'est pas ma faute ! »
Les sentiments négatifs s'accentuaient. Allen n'y pouvait rien, c'était comme si une charge émotionnelle qu'il avait retenue depuis le début de la semaine dernière remontait d'un seul coup. En temps habituel, ça ne l'aurait pas autant affecté. Les chaleurs avaient…
Kanda, de son côté, s'énervait.
« Parle alors ! T'es le genre de couillon qui doit exprimer pour que ça aille mieux ! »
La gêne envahit le maudit. Certes, il avait besoin d'exprimer certaines choses, comme tout à chacun, il voulait bien l'admettre. Mais ce n'était plus le même contexte qu'avant, et ce qui le gênait dans l'immédiat ne pouvait pas l'être.
« J-Je… C'était pendant mes chaleurs ! Je ne suis plus…
—Ne mens pas, » rétorqua froidement Kanda.
Allen se tut. Les mots bruts le frappaient. L'espace d'un instant, il récupéra les sensations qui l'habitaient à la proximité de Kanda durant ses chaleurs. Cette facilité à se livrer à lui, et ce désir de le faire. Kanda lui ordonnait de ne pas lui mentir. D'être honnête. Ce qu'il avait appris à faire à ses côtés. Il déglutit, rassemblant ses pensées.
« Je… Je me demandais simplement comment on allait faire pour supprimer le lien. Mes prochaines chaleurs sont dans quatre mois, alors… »
Ce n'était pas ce qui le blessait le plus, ou peut-être, mais ça en faisait partie, il pouvait le dire sans trop de crainte. Kanda rehaussa un sourcil.
« Et ça m'intéressera pas, ça ?
—Ce que je voulais dire, » se reprit Allen, « c'est que mes inquiétudes ne te…
—Chut, » claqua le plus grand. « T'as pas besoin de tracasser pour ça maintenant, surtout pour envoyer une odeur de déprime comme ça. On n'a pas consommé, on ne va pas le faire, le lien va se tirer. En attendant, on fait avec. »
L'oméga déglutit. La charge des sentiments confus s'intensifiait en lui.
« Mais je veux pas être un fardeau pour toi ! » s'écria-t-il, bien que le lien en était un aussi gros pour lui, vu ce qu'il lui faisait. Il avait, encore, honte de ne pas pouvoir le cacher. « Justement si on était plus lié tu ne sentirais plus mes émotions… Et… »
Et ils auraient été libres. Ne l'était-il plus déjà, lui, ou pouvait-il décider librement sans que le lien n'interfère ?
Allen fut transpercé par cette question, s'arrêtant en sentant Kanda l'étreindre. Pourquoi il… ? Il enfouit instinctivement sa tête dans sa poitrine et se rendit compte qu'il pleurait. Tout aussi instinctivement, il inspirait l'odeur de l'alpha. Dieu que ça lui avait manqué. Être étreint par Kanda, l'avoir près de lui. Merde ! C'était l'oméga en lui qui parlait. Allen luttait pour se rappeler que lui ne voulait de lui que comme ami, dans le meilleur des cas. Pour l'instant, du moins. Et ça ne semblait même pas être réciproque, ce qui le peinait réellement, mais ça n'aurait pas dû être à ce point ! Il était déçu d'être encore confus émotionnellement, de se laisser diriger comme un idiot éperdument amoureux, alors qu'il avait cru pourtant avoir fait le tri.
Kanda choisit ce moment pour parler, sans lui ôter son étreinte. Allen ne comprenait pas pourquoi il faisait ça avec lui. Est-ce que lui aussi était manipulé par le lien ?
« J'ai promis. Tant que je serais ton alpha, je prendrais soin de toi pendant tes chaleurs. Va pas chercher plus loin. On verra pour le lien. »
Allen avait envie de demander. Mais c'était ouvrir la porte à trop de questions et trop de difficultés à y répondre. Il ne put que murmurer.
« Kanda… Sois pas si gentil avec moi…
—Pourquoi ?
—Parce que… »
Parce que ça me fait t'aimer. Parce que ce fichu lien s'est servi de ma faiblesse pour accroître mes sentiments envers toi. Parce que je ne sais plus où j'en suis.
« Juste parce que, » gémit Allen, se retenant d'éclater en sanglot.
Ses mains repoussèrent à peine le torse de l'alpha. Il sentait son visage rougi par l'embarras et les larmes.
Kanda pesta, perdu.
« Si je suis méchant, t'es triste, si je suis gentil, t'es triste. T'es vraiment trop compliqué, Moyashi. Tu m'énerves. J'sais pas ce qui me retient de te découper en rondelles. »
Il ne cessa pourtant de le serrer dans ses bras. Allen rit entre ses larmes, amusé malgré lui par la façon dont parlait le Japonais. Il releva la tête dans sa direction et écarquilla les yeux lorsque Kanda enleva une mèche de son visage d'une main, le pouce de l'autre essuyant la perle salée qui coulait sous son œil.
« On y retourne. On n'est pas là pour se prélasser. »
Allen sentit un regain de détermination monter en lui. L'alpha était toujours si tendre… Il se doutait que c'était le lien, mais n'y avait-il pas une chance pour que lui aussi soit attaché ? Aurait-il fait fondre la glace ?
« Oui ! »
Ils se battirent alors, utilisant cette fois-ci les sabres en bambou.
Allen perdit.
Kanda promit de lui enseigner quelques techniques, mais l'engueula durement en se rendant bien compte qu'Allen était dorénavant fatigué par ce long entraînement au point de ne plus être en état de se battre. Ils y avaient déjà passé une bonne partie de l'après-midi, de toute façon. Ça avait été intense. L'épéiste déclara qu'il mettait fin à la séance, arguant qu'il avait des choses à faire de son côté.
Allen se tendit soudainement de la tête aux pieds. Il hésitait à demander à Kanda s'il serait d'accord pour s'entraîner avec lui dans les jours à venir, mais rentrer dans ce schéma de mensonge par omission sur ses intentions le dérangeait. Il voulait étaler ses cartes sur la table au lieu de s'embourber dans des sottises. Autant souffrir du refus maintenant que dans quelques jours et d'avoir fait durer tout ça pour rien.
L'oméga essuya son front en sueur d'une main. Il toisa Kanda, ce dernier s'en apercevant, comprenant son regard pour une envie de revanche.
« Me dis pas que tu veux encore te battre dans ton état ? »
Allen secoua la tête. Il ne s'agissait nullement de ça, il était cependant temps pour lui d'avoir du courage et d'arrêter d'agir comme un imbécile.
« Kanda, laisse-moi parler s'il te plaît. »
Le susnommé se tut, lui jetant un regard pénétrant.
« Honnêtement, je t'ai menti tout à l'heure. » Kanda fronçait les sourcils, et Allen avouait clairement. « Si j'ai voulu passer du temps avec toi, c'est parce que j'aimerais… J'aimerais qu'on soit amis. Pour de vrai. » Le symbiotique soupira. « J'ai aimé ce qu'on a partagé ensemble pendant mes chaleurs. Je sais que ce n'était que ça, que tu faisais ça à cause du lien, et moi aussi, mais je t'ai beaucoup apprécié, Bakanda. » Il essaya de sourire, bien que tout son corps tremblait. « J'aimerais qu'on essaie de voir si on peut vraiment s'entendre. Ça ne nous engage à rien, on peut simplement essayer. Je ne te demanderais rien de plus que des entraînements, je ne compte toujours pas empiéter sur ton chemin, mais c'est comme au début, ça peut nous être utile à cause du lien et… Je te l'ai dit, je t'apprécie. »
Allen prit un souffle, tremblant toujours, le cœur battant très fort. Kanda le regardait avec de grands yeux.
« Ta réponse me suffira, je la comprendrai comme quelque chose de définitif. Alors tu peux me rejeter, tu peux me dire non, mais s'il te plaît, ne me déteste pas. Je te pose donc cette question, Kanda. Est-ce que tu accepterais qu'on soit amis… ? »
Putain de Moyashi.
Voilà ce qui tournait en boucle dans l'esprit de Kanda depuis une semaine. Il n'avait plus voulu penser à lui, plus voulu s'inquiéter, encore moins vouloir sa proximité, se considérant enfin libre des obligations du lien, mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Lui qui refusait de s'attacher n'aurait pas pu être plus frustré, d'autant que ce n'était pas le seul désagrément qu'il avait rencontré. Le pire avait été pendant son rut. Ça n'avait jamais été aussi insupportable que la semaine dernière. Bien sûr qu'il avait menti à Allen. Il n'allait résolument pas lui dire qu'il n'en tenait plus tant il avait été frustré, qu'il avait pensé à lui à chaque secondes, y compris lors des moments les plus embarrassants. Surtout dans ces moments, en fait. Il n'en tenait plus tant il avait eu envie d'être en lui. Toute la tension sexuelle qu'il avait contenue pendant les chaleurs de Moyashi s'était libérée. Ça avait été si violent que son rut n'avait duré que quatre jours, mais quatre jours particulièrement intenses et quasiment invivables. Heureusement que ce n'était pas arrivé quand il était encore en compagnie d'Allen, sans quoi, il n'aurait pas été capable de réfréner quoi que ce soit dans ces conditions.
Lui aussi espérait donc que lien serait barré d'ici quatre mois, parce qu'il ne voulait certainement pas que ses cycles se synchronisent à ceux d'Allen. En plus de tous les autres désagréments.
Concernant cet entraînement, Kanda n'était pas dupe. Il s'était déjà aperçu de l'attachement du blandin à son égard, mais il aurait cru que ce serait passé. Le voir arriver pendant sa méditation – il l'avait senti juste avant qu'il ne cogne, ne l'avait pourtant pas mis en rogne. Parce qu'il avait été trop surpris. Il n'aurait pas pensé qu'il viendrait sitôt, et n'était pas sûr qu'il vienne. Allen lui avait parlé, et Kanda avait fait comme si de rien était, peu sûr de la façon de le recevoir. Il y avait réfléchi auparavant. Jusqu'à présent, il aurait été prêt à l'envoyer bouler sans remord. Néanmoins, ce n'était pas ce qu'il avait fait. Il n'avait pas eu ce réflexe-là. Juste un calme agacement, une placide contrariété. En voyant le gamin tourner autour du pot, quand il avait demandé ce qu'il lui voulait, la colère était un peu montée, mais il avait été prêt à lui accorder le bénéfice du doute : avoir une raison valable pour le déranger.
Or, Allen lui avait proposé un entraînement. Là, Kanda s'était agacé et l'avait dit lui-même. Pourquoi l'aurait-il fait ? Il avait réfléchi en voyant l'air déçu d'Allen et sentant ses odeurs de vexation. Il s'était senti rejeté par lui, Kanda avait su dire que ça lui avait fait mal. Il n'avait pas aimé ça. Lui causer encore de la peine n'était pas ce qu'il voulait, quand bien même il avait à être honnête sur ses sentiments personnels. Le problème étant qu'en entendant Allen lui dire qu'il partait, Kanda n'avait pas pu se résoudre à le laisser penser qu'il le rabrouait. Il avait donc répondu, sèchement, mais fermement. Le gamin s'était inquiété des raisons de sa réponse, ça lui ressemblait tellement.
Kanda avait alors confirmé son accord. Ce qu'il avait déjà dit à Allen n'était pas un mensonge. Un entraînement ne faisait pas des potes. C'était ce qu'il s'était dit en acceptant. C'était juste de la mauvaise foi pour cacher son envie de passer du temps avec Moyashi sans s'engager dans un dilemme trop grand pour lui. Allen, cependant, ne se satisfaisait pas de non-dit et il le lui faisait comprendre.
Putain de Moyashi, encore et toujours.
Kanda n'avait pas envie de prendre une décision, il n'y arrivait pas. Depuis Alma, il avait décidé qu'il n'accepterait plus personne à ses côtés, qu'il ne s'attacherait pas. Mais il s'était attaché. Ça ne pouvait plus être nié. Il se rendait compte, en plus, qu'il venait de se comporter comme un lâche. Pas foutu d'admettre ses propres sentiments. Au fond, Allen avait fait comme lui. Kanda restait énervé contre cet état de fait.
Il n'avait aucune putain d'idée de ce qu'il allait répondre, et l'idiot en face de lui commençait fortement à puer. Kanda ne pouvait pour autant pas répondre à la hâte. Quelque chose de faux ou de mauvais en serait sorti, qu'il aurait regretté. Il voulait prendre sa décision sans regret.
C'était difficile, bon dieu. Et ça n'aurait pas dû l'être. Il s'était promis, il avait décidé qu'il ne ferait pas d'Allen son ami. Il en avait longtemps été hors de question. Mais c'était vrai qu'une connexion particulièrement forte avait pris place entre eux. À cause du lien, mais pas que. Oh, Kanda avait bien peur de l'avoir aimé plus qu'il ne le fallait lors de cette période. Depuis, le sentiment s'était affaibli, mais il restait là. Il voulait lui aussi son amitié. Hormis ses serments, hormis ses craintes… Qu'est-ce que ça lui coûtait, d'accepter ? Qu'est-ce que ce serait ? Une erreur ?
Kanda n'était pas prêt. Pas avec Alma qui le hantait. Pas avec tout ça. Il ne pourrait pas dire oui et s'engager à ça. Alma… Ça lui avait fait trop mal. Il était coupable, mais ça l'avait tellement blessé. Moyashi n'était pas Alma, ça n'avait pas de raison de finir comme avec Alma, mais merde… Kanda restait coincé. Parce qu'il savait que s'il devenait ami avec Allen, à cause du lien et à cause de ce qu'ils avaient commencé à créer, il y aurait une proximité. Ça l'effrayait. Ouvrir une part relativement neutre de son cœur, ça restait lui, à un autre… Bordel.
Ça lui faisait l'effet d'être le pire des cons, mais il avait peur.
« Kanda, » chuchota Allen, « tu peux me dire non si tu le veux. Ce n'est pas un problème. J'aimerais juste que tu me le dises, comme ça on sera fixé. Ne reste pas silencieux comme ça, s'il te plaît. »
L'oméga était déconcerté par son silence, et Kanda grogna entre ses dents, baissant la tête malgré lui.
« Putain de Moyashi ! »
Allen recula brusquement, ne comprenant pas son exclamation.
« Tu me fais chier, » gronda Kanda en relevant la tête, « tu me fais vraiment chier. »
Les odeurs virèrent au négatif, ainsi que la lueur qui s'éteignit dans les yeux du blandin. Il sembla peiner à garder contenance.
« Bon, tu ne veux pas, je crois que j'ai compris. Tu sais, » fit-il en serrant les poings, « t'étais pas obligé d'être méchant. Je t'ai dit que j'acceptais le non. » Les odeurs étaient encore plus mauvaises. « Je vais partir, désolé.
—Putain, » se fâcha Kanda, « je t'ai pas dit de partir, j'ai pas dit que je disais non ! »
Cette fois, Allen écarquilla les yeux. Il ne comprenait plus rien, et Kanda aussi ne comprenait rien.
« Est-ce que tu te fous de ma gueule, Kanda ? » demanda froidement Allen.
Le Japonais soupira.
« Laisse-moi juste réfléchir. Je te demande d'attendre que je réfléchisse. »
Le maudit ouvrit la bouche, puis la referma. Kanda grogna.
« J'vais te répondre, laisse-moi cinq minutes, que j'trouve mes mots. »
Allen acquiesça, cette fois.
Kanda prit une inspiration. Bon dieu… Allait-il tenter le diable ? Allait-il s'offrir une part de bonheur qu'il ne méritait pas ? Les chaleurs d'Allen l'avaient aussi changé. Kanda avait envie de refuser, ça l'aurait rassuré. Mais… Il avait envie d'accepter.
Fait chier. Fait chier. Fait chier.
« J'ai accepté de m'entraîner avec toi, » détacha-t-il lentement, essayant de feindre l'assurance pour cacher la crainte de ce que lui inspirait ses mots, « à ton avis, pourquoi je t'ai pas envoyé chier ? »
Allen gardait les yeux écarquillés.
« Kanda, t'es en train de dire que… ?
—J'veux bien être ami avec toi. Mais t'imagine pas que ça va changer quoi que ce soit entre nous, à part des entraînements et que je t'aide pour tes chaleurs si on reste liés. T'as compris ? »
Kanda avait l'impression de faire une grosse connerie. Il n'arrivait pas à croire qu'il faisait ça et ne se reconnaissait plus. Pourtant… Il avait évolué. La vie lui avait fait prendre un autre chemin, et similairement à l'oméga, il était peut-être temps qu'il songe lui aussi à avancer. Oh, ce n'était pas si simple, il n'était pas sûr de le mériter. Il tentait pourtant. Alma… Il ne l'oublierait jamais, et ça ne voulait certainement pas dire qu'il se le pardonnait. Ni que ce serait facile. De toute façon, il venait de dire que cette amitié ne changerait rien. Il maintenait des barrières. Quant à si Moyashi les ferait céder, ça, il n'était pas prêt à ça actuellement. Son cœur était en revanche avant sa raison.
Une merde bien compliquée qu'il ne captait pas, tant c'était nouveau pour lui.
Les yeux d'Allen se remplirent de larmes, affliction due au stress qui l'avait envahi, et il bredouilla :
« Est-ce que tu permets que je te refasse un câlin, Kanda ? »
Le Japonais grogna.
« J'aime pas les câlins. »
Allen rit en s'essuyant les yeux, il hocha la tête.
« D'accord, c'est pas grave. Je… Wow, je suis content. »
Le brun lâcha un soupir. Il s'approcha du plus petit, et donna un coup de tête irrité sur le côté.
« Viens, et vite. »
Allen comprit directement et ne se le fit pas dire deux fois. Il se blottit contre lui, souriant, les odeurs joyeuses chatouillant agréablement le nez de Kanda. Il aimait qu'il sente bon, mais les odeurs ne l'avaient pas manipulé pour autant. Il avait pris sa décision en grand garçon, il était temps d'assumer un peu. Kanda lui colla une pichenette sur le front en le repoussant doucement et Allen grogna tout en s'essuyant les yeux. Il ouvrit la bouche :
« Je te propose un marché, maintenant. On recommence depuis le début. Oublie comment j'étais pendant mes chaleurs et on fait comme si on venait de se rencontrer. Ça te va ? »
Un grand sourire illuminait son visage. Kanda haussa un sourcil.
« C'est gamin, ça, Moyashi. Ça changera rien. »
Surtout que s'ils venaient de se rencontrer, ils n'auraient certainement pas été potes. Allen soupira.
« Kanda, allez, c'est symbolique !
—C'est un truc de gosse, » contra le Japonais.
Le blandin ne se démonta pas et lui tendit la main.
« Je suis Allen Walker, enchanté.
—T'es Moyashi.
—T'as un problème, Kanda Yû ? »
L'alpha vit rouge en l'entendant employer son prénom.
« Juste Kanda, si tu m'appelles par mon prénom, tu peux courir pour ta vie. »
Même s'ils étaient amis, Kanda n'était pas prêt à ce quelqu'un utilise son foutu prénom un jour. Personne ne le pouvait. Le blandin contra d'un regard provocant.
« Juste Allen.
—Tu resteras Moyashi pour moi.
—Bref, » conclut le symbiotique sur un soupir irrité, « On se serre la main. Tu avais refusé la première fois qu'on s'est rencontré. »
Kanda lorgna la main qu'il lui tendait avec dédain.
« Tch. Foutu Moyashi.
—J'ai dit que je m'appelais Allen ! »
Ayant sitôt protesté, l'oméga lui tira les joues, encoléré. Kanda essaya de le repousser, fâché lui aussi.
« Si on suit ton délire, on vient de se rencontrer, et tu me tires les joues ? Où sont passées tes foutues bonnes manières ?
—Je croyais que mon délire était gamin ? » sourit Allen, son sourire virant de biais. « Ah, suis-je bête, c'était évident que t'allais rentrer dedans.
—Répète, Moyashi ?
—Allen, Bakanda !
—Tu paies rien pour attendre, petit con. »
En l'espace d'un instant, ils chahutèrent et se chamaillèrent comme s'ils ne s'étaient jamais quittés après les jours qu'ils avaient passé ensemble. Cette complicité récupérée si vite faisait peur à Kanda autant qu'un certain apaisement et un sentiment de joie l'emplissait de voir que c'était là. Être attaché à quelqu'un était vraiment un sentiment irritant à ses yeux.
« Lâche mes joues, Kanda ! protestait Allen.
—Lâche les miennes, Moyashi. »
Allen se débattit en rageant, non sans baisser les bras devant Kanda, et il finit par éclater de rire. Le Japonais dut se mordre la langue pour ne pas avoir de rictus amusé. Il ne pouvait pas se laisser aller si facilement, pas encore.
Tout d'un coup, Moyashi n'avait plus rien à voir avec cet oméga faible et éploré qu'il avait eu sous son aile. Kanda avait été aux premières loges pour suivre son évolution. Le gamin s'était bien repris. Son énergie et sa volonté s'étaient renforcées. Allen était solaire. Comme Alma. Et Kanda, qui était typique d'une planète froide et isolée comme Pluton ou Neptune, était irrémédiablement attiré par l'astre, avec le besoin de tourner autour. Il ne savait pas s'il faisait le bon choix, mais il n'arrêtait pas de se prendre son attachement envers son Moyashi en pleine gueule. Quelque part, ils avaient tous deux appris quelque chose de cette expérience. Allen à s'appuyer sur un autre sans pour autant faiblir. Kanda à accepter de créer un lien avec une autre personne. C'était, pour la dernière fois, un risque pour lui. Mais un risque qui vaudrait peut-être le coup. Kanda était étrangement prêt à le prendre, au final.
Ils se séparèrent. Deux jours plus tard, Allen fut convoqué au bureau de Komui, et il découvrit que Kanda était là également. Sirotant son café, entouré de Brigitte et de Reever, Komui leur sourit gentiment.
« Allen, je te l'avais dit, comme tu viens de sortir de tes chaleurs, je pense que ce serait mieux si tu restais au repos jusqu'à la fin de la semaine. Si je vous ai fait venir tous les deux, c'est parce que vous êtes liés en tant qu'alpha et oméga. Dans ces cas-là, et surtout après des chaleurs, il serait plus judicieux de vous envoyer en mission ensemble. Naturellement, je ne t'oblige à rien, Kanda, mais tu t'es occupé de lui, tu saurais quoi faire s'il n'est pas en état une fois sur le terrain. »
Le Japonais le regardait sans expression, mais Allen protesta :
« Je serai parfaitement en état ! J'ai récupéré très vite, l'infirmière l'a remarqué aussi ! »
Pas entièrement, certes, mais il y avait du progrès, surtout pour des chaleurs aussi difficiles que les siennes. Komui sourit.
« Je sais, Allen, l'infirmière m'a transmis ton dernier bilan de santé. Toujours est-il que c'est la procédure la plus indiquée dans ce cas, et je pense vous envoyer sur une mission ensemble à la fin de la semaine. Ça vous convient ? » Il regardait plus spécifiquement le Japonais. Pour Allen, c'était déjà ce qui était prévu, mais pas pour Kanda. « Bien sûr, » ajouta le Chinois, « après ça, vous aurez toujours des missions chacun de votre côté. C'est juste pour le début. »
Allen jeta un regard à Kanda. Ça ne le dérangeait pas personnellement, mais c'était l'alpha qui serait coincé à l'Ordre pendant une semaine par sa faute. Le Japonais hocha la tête. Surpris, agréablement, Allen opina lui aussi. Ils sortirent, et avant d'aller rejoindre Link, l'oméga glissa au brun qui partait déjà :
« Kanda, je suis désolé que tu ne puisses pas repartir en mission à cause de moi. Merci d'avoir accepté d'être là.
—Ça m'dérange pas, Moyashi, » rétorqua l'épéiste, « je te l'ai dit, tant que je serai ton alpha, j'prendrai soin de toi quand il le faudra. »
L'oméga sourit, oubliant de protester contre le surnom, notant que la formulation était passée de « pendant tes chaleurs » à « quand il le faudra ». Même si ça les englobait naturellement, c'était moins restrictif. Allen ne tenait pas à se faire d'idées ni à en abuser, mais que Kanda ait accepté son amitié et également d'être présent pour lui en tant que lié, en dépit de toute connotation romantique, le comblait de joie. Lenalee et Lavi l'avaient encouragé à se rapprocher de lui quand il leur avait fait part de son acceptation. Allen ne savait pas de quoi serait fait le futur, mais il était content que Kanda soit son ami. Ça lui suffisait. Passer du temps à ses côtés l'aiderait à développer des sentiments qui seraient siens et non ceux poussés par le lien. De ça, il était convaincu.
Il sentit son sourire s'élargir en demandant :
« Ça te dit qu'on s'entraîne ensemble ?
—Passe me voir demain, Moyashi.
—Allen, Bakanda ! »
Il protestait, cette fois. Malgré ça, il ne perdit pas son sourire. Kanda partit sur un 'tch'.
Oh, jamais il n'aurait cru que sa relation avec Kanda prendrait un tel tournant. Mais, après toutes ces galères, Allen en était sincèrement heureux, si ce n'était qu'une amitié. Il n'avait pas peur de trop s'avancer en affirmant que Kanda l'était visiblement lui aussi.
À suivre...
Aloooors, oui, Kanda a accepté l'amitié d'Allen ! Je trouvais les deux alternatives tout aussi crédibles l'une que l'autre à cause du développement de son personnage au fur à mesure de la fiction, et car il a changé, comme le montre le récit. Il décide donc d'oser "vivre" et d'oser apprécier Allen. Cela dit, comme je jugeais aussi crédible le fait qu'il refuse, ça veut bien dire que ça va quand même être compliqué pour lui de se faire à cette amitié, pour que ce soit vraiment naturel et qu'il soit à l'aise, avant qu'il y ait une relation d'amour entre ces deux-là. Allen est en bon chemin, il a même un désir de plus qui est présent, mais Kanda est encore un peu coincé, car vu son caractère renfermé et son passé, c'est un choix lourd ! Puis, comme ça, ils repartiront sur de bonnes bases pour former leur couple, pas en étant influencés par le lien et en ne sachant pas s'ils consentent à ce qu'ils font :).
Allen n'a donc pas été le seul à être chamboulés par le lien, comme je le disais dans la note de fin du 30, et vous le voyez avec le petit passage au point de vue Kanda. Ils se sont malgré tout taquinés en dépit de l'ambiance tendue, car une complicité est vraiment née entre eux, et même si Allen a craqué, j'espère que vous avez apprécié la manière dont c'est écrit ! J'ai vraiment essayé de faire un travail sur l'intensité des émotions et le "cliché" de la scène ! Même si y a de l'émotion, et du petit fluff, ça reste à distance à cause de l'influence du lien, et ça se justifie par le fait que les personnages le ressentent comme ça, tout simplement : Allen a eu peur d'être un fardeau pour Kanda à cause du lien, et il s'angoissait d'être rejeté car il tient vraiment à avoir une amitié avec lui. Quant à Kanda, il a du mal à savoir où il en est, car il partage les sentiments d'Allen, même s'il ne veut pas se l'avouer directement. Le fait que ce soit un peu sentimental était donc logique selon moi x). (En fait tout le chapitre est un travail sur le cliché des retrouvailles/de la déclaration -plus amicale qu'amoureuse ici- et j'ai essayé de le tourner au mieux :)) En bref, j'espère que ça ne vous aura pas déplu !
Du coup, comme ils ne sont qu'amis, sans surprise, à partir de la partie 2, l'histoire sera centrée sur le développement de leur relation, autant amicale qu'amoureuse :3. Cette fois, il y aura donc du Yullen ! Et pour de vrai ! xD Mais avant ça, le chapitre 32 ;).
Btw, pour le passage des Innocences, j'avais prévu quelque chose à ce sujet plus tard, mais comme au moins deux ou trois lectrices m'ont déjà posé la question de si le lien avait une influence à ce niveau durant les chap's précédent, je me suis dit que mettre ça en scène maintenant n'était pas mal. Et ça tombe bien, parce que sans vous spoiler, je vais exploiter ça un peu différemment de ce que je voulais faire de base, et ça va avoir son importance ^^.
Du coup, qu'en avez-vous pensé ? :D N'hésitez pas à me laisser votre avis, ça fait toujours plaisir ^^ !
Au prochain chapitre, je vous donnerai des infos sur le déroulement de la partie 2, mais pas trop, et j'expliquerai quelques trucs :)). Y aura sûrement une note un peu longue du coup... XD mais bon, vous êtes habitués avec moi x'D.
Merci d'avoir lu !
