Bonjour ! (Ou plutôt bonne nuit, comme il est trois heures du mat xD)

Ça commence à faire un moment, mais comme promis, j'ai fait un petit bonus :p. J'entame la série avec le fragment du passé d'Alma et Kanda, vous allez voir, c'est assez mignon, mais c'est aussi du bittersweet x).

(Pour ceux qui ne me suivraient pas sur FB, dans la note de fin je parle de l'avancement de l'écriture de SOS 2 si ça vous intéresse ^^)

Btw, merci beaucoup pour tous vos favs/follows et vos retours :D ! Vous êtes vraiment nombreux, ça me fait plaisir que mon histoire vous intéresse :) !

Edit du 01/07/18 : Merci à Ookami97 pour la correction !

Bonne lecture !

Réponses anonyme :

Guest : Merci de tes reviews ^^ ! Je ne sais pas si tu viendras jusque là, mais pour le manque d'action ça se justifie par le fait que l'histoire est plus psychologique dans la première partie, j'avais prévenu ^^. Ça reste une histoire de goût, après :) ! Merci encore en tout cas, je suis contente si le début t'a plu ^^ !


Résumé : Alma fait un cauchemar. Yû le rassure, à sa façon.

Il était tard, voire le beau milieu de la nuit. Yû était au lit, mais il ne parvenait pas à dormir. Edgar avait pourtant dit qu'ils seraient testés tôt demain. Quelqu'un allait venir pour voir l'avancée de leurs progrès. Ils allaient vraiment devoir faire de leur mieux, il comptait sur eux. Tels étaient ses mots. Honnêtement, le jeune alpha n'en avait pas grand-chose à faire, de tout ça. Il se laissait faire car il n'avait pas le choix, c'était pour ça qu'ils étaient là. Il y avait des choses qu'il n'avait pas compris là-dedans, en fait. Il avouait aussi qu'il ne cherchait pas plus loin, parce qu'il n'avait pas beaucoup de raison de le faire. On leur avait expliqué qu'ils étaient des exorcistes, qu'ils devaient se synchroniser à l'Innocence, et voilà. Yû avait retenu ça, il obéissait. Quelque fois, il avait des étranges flashs, le sentiment qu'il y avait quelque chose qu'il oubliait, comme un souvenir lointain. Mais, aussi forte soi sa frustration des tests récurrents, sa douleur qu'il se retenait d'afficher par fierté, il avait aussi le sentiment ancien d'être à sa place. Que c'était normal d'être là pour lui. Comme s'il avait toujours été exorciste, qu'il le savait au fond de lui.

Il savait aussi qu'Edgar ne voulait pas qu'il parle comme ça, mais, toujours aussi honnêtement, ça le faisait un peu chier de devoir se lever aux aurores pour un péquenaud. Comme d'habitude, il pressentait que ça n'allait pas marcher. Alma chialerait. Lui se retiendrait, mais ce serait pas l'envie qui lui manquerait. Du coup, il serait en colère. Il gueulerait sûrement sur Alma car il l'énerverait, Alma chialerait encore plus, et ça serait nul. Pas besoin d'inviter quelqu'un à regarder ça.

Yû se retourna entre les draps, serrant furieusement ses petits poings d'enfant de neuf ans. Il était très jeune, mais des fois, il avait aussi l'impression de ne pas être dans le bon corps, que son esprit n'était pas adapté à son âge. Par d'autres aspects, il se sentait bien gamin. Quand il voyait les adultes parler de terme compliqué, par exemple, ou quand il se faisait reprendre par Edgar ou Twi sur des choses qu'il ne connaissait pas. Il se demandait vaguement si Alma avait le même problème. C'était peut-être normal. Mais il n'aurait pas posé la question, ne voulant pas l'encourager à partir dans une conversation chiante.

Récemment, Yû avait accepté que l'oméga soit son ami, et ce dernier le collait encore plus qu'avant. La différence, c'était qu'il le repoussait un peu moins. Des fois, Alma comprenait qu'il ne voulait pas parler. Il fermait sa gueule, restait gentiment à lire à côté de lui, s'occupait à d'autres trucs… En échange, il lui était arrivé d'être d'accord pour jouer avec lui, d'émettre un « hm » apathique face à ses simagrées, ou de lâcher une brève phrase. Ça le soûlait, ça aussi, mais Alma avait réussi à le dompter un peu. C'était bizarre pour lui d'avoir un ami, il ne comprenait pas bien le principe, et il fallait dire qu'Alma était quand même vraiment trop collant. Puis, dernièrement, il avait entendu un pari entre deux scientifiques qui assistaient à une de leurs engueulades : « Je te parie deux coups à boire qu'ils vont se lier. —C'est tellement évident, tu cherches juste une excuse pour picoler ! » Les deux hommes, des bêtas, avaient ensuite éclaté de rire en chœur.

Yû les avait trouvé stupides. Puis il avait réfléchi. Il savait ce qu'était le lien, les adultes le leur avaient expliqué, à lui et Alma. Yû n'avait pas envie, clairement. Il y avait cette personne… Cette vision… (Il se demandait d'ailleurs si, en sortant du lit, il ne la verrait pas s'il allait dans la grande pièce) il avait le sentiment d'y être attaché. Peut-être que c'était des conneries. Par contre, si Alma et lui étaient liés, il le collerait encore plus et le ferait donc encore plus chier, logique. Il ne préférait pas.

Peut-être qu'Alma avait des côtés attachant, aussi, mais il ne lui avouerait jamais.

Bref, ça l'énervait de penser à lui. Et pour s'énerver, ne pas trouver le sommeil l'horripilait bien assez. Il se retournait comme un dingue dans son lit, soupirant de colère à chaque fois. Une part de lui voulait vraiment pioncer, une autre lui bloquait la possibilité. Il ne savait pas pourquoi. Ça lui donnait envie de taper quelque chose.

Grognant entre ses dents, il se décida à se lever. Il faisait noir dans la chambre, mais il y voyait bien. Ses sens étaient très bien développés. Il ne s'en soucia pas. Arrivé devant la porte, il l'ouvrit, tombant sur une silhouette pleurnicheuse. Même sans lumière, il reconnut son visage. En même temps, y avait pas cinq cent imbéciles qui pouvaient faire ça, et venir devant sa porte directement.

Alma.

« Qu'est-ce que tu fous là ? »

Il n'était pas aimable. L'oméga s'essuya les yeux et renifla un peu.

« Tu dors pas ? »

Yû haussa les sourcils. Il était pas un peu con, ou quoi ? Il était juste devant lui, bien sûr qu'il dormait pas, merde. Il y eut un blanc un peu gênant. Alma demanda, pleurnichant encore :

« Tu allais où ? »

Comme il ne voulait pas être suivi, Yû était tenté de répondre « aux chiottes » pour l'esquiver, mais Alma aurait pu demander de l'accompagner, à lui parler derrière la porte – en fait, c'était pas la première fois qu'il se levait la nuit, puis qu'Alma était là aussi. Il lui avait déjà fait le coup. C'était réellement pas possible d'être peinard avec lui. Tch.

Il haussa donc les épaules.

« Nulle part, je retourne me coucher. Va dormir toi aussi, au lieu de chialer, on se lève tôt demain. »

Bon, d'accord, il savait que ce n'était pas ça sympa de ne pas lui demander pourquoi il chialait. Il était un peu étonné –à peine, au fond, il était indifférent – qu'Alma reste silencieux au lieu de l'engueuler, braillant que des amis ne se comportaient pas comme ça. Le garçonnet aux cheveux longs allait refermer la porte, espérant parvenir à trouver le sommeil. Alma retint sa main.

« Yû… Je veux pas t'embêter, mais j'peux pas rester avec toi ? »

Yû grinça des dents. Il distinguait le visage d'Alma, ses yeux remplis de larmes, son nez barré d'une cicatrice rougie… Il était vraiment triste. Peut-être qu'au fond, Yû savait pourquoi il chialait. Ça non plus, ce n'était pas la première fois. Alma faisait des cauchemars à cause des entraînements, et apparemment, il voyait des trucs bizarres, selon ses propres termes, dans ses rêves. Yû n'avait rien dit sur les siens, mais ça lui arrivait. Lui aussi, avait déjà chialé lamentablement après un rêve trop perturbant. À la différence qu'il ne venait pas pleurer dans les bras de l'oméga, ni de personne. Il aurait préféré crever plutôt que d'agir comme ça.

Il hésita à l'envoyer chier. Faillit le faire, franchement. Les mots « je veux dormir tranquille » se préparaient à jaillir, cassant et secs, de sa bouche.

Mais l'oméga avait des yeux de chien battu. Il était persuadé qu'il se serait remis à chialer s'il l'envoyait paître. Ç'aurait été chiant.

Yû serra les dents.

« Ouais, » articula-t-il, de mauvaise foi, « mais tu te tais.

—Merci, Yû ! »

Un grand sourire lui répondit. Alma écarta les bras comme pour lui sauter au cou, mais Yû se recula promptement, lui envoyant un regard meurtrier. Il était un peu tenté de lui demander de partir s'il allait mieux. Il ne le fit pas, parce qu'il voyait encore son expression triste, avec des yeux remplis de larmes. Il l'énervait tellement ! Il s'énervait lui-même pour ne pas réussir à lui dire non.

C'était ça, le plus chiant avec lui. C'était dur, voire impossible, de dire non à Alma.

Yû se coucha. Sans se faire prier, Alma se coucha avec lui, en profitant pour le coller allégrement. Mal à l'aise, l'alpha s'irrita :

« T'es trop sur moi, merde ! Pousse-toi ! »

Alma eut un reniflement.

« Mais Yû, j'ai vraiment besoin d'un câlin.

—Je t'ai déjà dit que je détestais ça !

—S'il te plaît, pour une fois. »

Ces yeux de merlan-frits – il avait entendu quelqu'un le dire une fois – le gonflaient monstrueusement. Il soupira.

« Un tout petit peu. »

Alma sourit et hocha la tête, comme obéissant. C'était une grosse blague, cependant, Yû voulut y croire. Sûrement qu'il était naïf pour le coup. Alma avait le corps chaud. Il était tout près, la tête apposée à son torse, et il essaya de poser une main sur ses côtés pour le tenir. Yû était mécontent. Il laissa quand même faire l'oméga, parce qu'il avait dit oui. Par contre, c'était un peu bizarre, parce qu'Alma sentait pas mauvais. C'était léger, impossible à décrire, mais pas mauvais. Il en fut gêné. Alma colla alors son nez contre lui.

« Tu sens bon, Yû. »

Yû sentit ses joues chauffer. Il repoussa Alma.

« Arrête de trop me coller ! »

Alma ricana.

« Je suis désolé. Ça fait du bien.

—Menteur, grogna Yû, t'es pas désolé du tout.

—Je te jure que si ! »

Le silence reprit alors son droit. Au bout d'une minute de contact, Yû attendant qu'il soit plus calme pour le pousser, Alma brisa le calme à nouveau.

« Merci.

—De rien. »

Alma minauda, passant sa lèvre inférieure au-dessus de sa lèvre supérieure, devant sa voix sèche.

« Tu veux pas qu'on parle un peu ? »

Cette fois, Yû s'énerva.

« J'ai pas envie bordel, on doit se lever tôt demain ! Si on se fait gronder parce qu'on fait des conneries, putain, je dirai que c'est de ta faute !

—Tu rapporterais ?! Si c'est ça, moi je dirai à Edgar que tu dis des gros mots, il a dit qu'il fallait pas dire ça ! En plus c'est pas ma faute !

—Ils nous ont tous dit de dormir tôt, et tu dors pas !

—Ben toi non plus ! »

Les deux enfants se toisaient, en colère. C'était une engueulade enfantine dans les règles de l'art. Ils se mirent alors à rigoler. Sans doute la fatigue. Alma se recolla contre lui après une hésitation, réadoptant la même position qu'avant qu'il soit repoussé. Yû le laissa faire.

« Si on reste comme ça, tu pionces ?

—Oui oui. »

Alma souriait contre lui, et il l'entendait à sa voix. Yû pinça les lèvres. Il abdiquait, encore.

« J'ai hâte qu'on soit lié.

—Arrête de parler ! Je vais te tuer, un jour !

—Avoue que tu m'aimes trop pour ça, Yû ! »

Malgré cette phrase chantonnante, balancée avec confiance, Alma leva les yeux vers lui, comme s'il attendait d'en avoir la confirmation. Yû détourna le regard. Il sentait ses joues chaudes, encore… Et merde. Alma ricana.

« Tu dis pas non.

—La ferme ! »

Alma posa alors une question :

« Quand on sera liés, je pourrai te faire des bisous ?

—… Putain, tu vas pas me laisser dormir ?!

—Les gros mots, Yû !

—Tais-toi ! »

Il était peut-être un peu plus poli, mais toujours agressif. Il était énormément embarrassé quand Alma lui demandait des trucs comme ça. Sérieusement, c'était hyper gênant. La dernière fois, il avait demandé s'il l'aimerait quand ils seraient liés. Yû avait eu du mal à se retenir de virer cramoisi, grognant un « j'en sais rien, pis on sera peut-être pas lié » et Alma avait chialé. Il était vraiment super sensible. Ça aussi, c'était chiant. Il lui avait ensuite demandé s'il l'aimait maintenant. Yû avait répondu « t'es mon ami ». Un instant, il avait craint que l'autre ne se remette à brailler comme un gosse, mais il lui avait sauté au cou, joyeux, même quand il l'avait repoussé. Il tenait à être son oméga, et Yû ne comprenait pas vraiment pourquoi. Il ne savait pas non plus se situer sur ça.

« Allez, réponds, et on dort. Promis !

—Ben j'sais pas, peut-être. Tu me lâches maintenant ?

—Je veux que tu sois mon alpha, Yû. »

Il disait ça d'une petite voix, faisant le timide, comme s'il essayait d'être mignon. Yû grogna entre ses dents. Il l'était, mignon. Puis il le savait bien, ça. Il tendit alors la main. La faisant léviter, incertaine, il la déposa sur le crâne de l'autre brun, le caressant. Alma émit un hoquet de surprise, prononçant son prénom avec choc. Yû retira sa main. C'était un petit geste comme il était triste, rien de plus.

« Dors, maintenant. »

Là, et il ne se sentit pas loin de remercier dieu, Alma la ferma. Les deux garçonnets s'endormirent l'un contre l'autre.

Le lendemain, Yû fut sévèrement irrité. Ce, toute la journée. Ils avaient été réveillés tôt par des scientifiques qui avaient émis des sons attendris en les voyant s'étreindre. Il avait été gêné, et chez lui, ça s'était traduit par une irritation démesurée. Alma l'avait aussi taquiné en disant qu'il s'était vraiment beaucoup collé à lui la nuit. Les exercices avaient été rudes, ça n'avait pas avancé, il avait même perdu un bras, qui se régénérait petit à petit, dans la foulée. Une journée de merde.

Le soir, Alma était revenu dans sa chambre. Yû avait un peu gueulé, et il ne l'avait pas accepté. Il n'allait décidément pas dormir avec lui toutes les nuits, non mais !

Yû se faisait néanmoins à être ami avec lui. Ce qu'ils vivaient n'était pas toujours agréable, alors ça l'aidait peut-être. Il y avait toujours des questions sans réponses, qu'il ne creusait pas, des impressions étranges et ses visions, mais ça allait.

Il pouvait l'avouer : il aimait bien Alma.


Fraîchement sorti d'une mission, un Kanda de quinze ans dormait paisiblement, en apparence. Il se réveilla bientôt en un sursaut violent, les larmes proches de déborder de ses yeux. Il inspira lentement, fit le vide, comme s'il méditait.

Il avait rêvé de son enfance avec Alma. La scène s'était réellement produite. C'était ça, le plus perturbant, et ce qui avait failli faire monter ses larmes. Bordel, il aurait souhaité s'embrocher avec Mugen plutôt que d'être vu en train de pleurer. Ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait, pourtant.

Alma lui manquait terriblement. Cependant, il savait qu'il avait pris la bonne décision en le tuant, donc il ne s'apitoyait pas sur son sort. Ce serait ridicule à ses yeux. Ce qui se passait était un des rares moments d'égarement qui pouvaient le saisir, ou plutôt, le trahir. Une preuve, ô combien ironique, de son humanité.

Kanda se recoucha, fermant les yeux. Il essayait de ne pas réfléchir, atteignit son ambition, mais la pensée du lien le saisit. Il ne pouvait pas être lié à Alma. Puis, il ne voulait pas être lié, à part peut-être à la femme qui le hantait dans ses rêves. De toute façon, ça lui semblait impossible que ça lui arrive autrement.

Il chassa cette pensée, le calme le posséda. Mais, même avec le vide qui avait envahi son esprit, il sentit une larme couler. Il ne l'essuya pas, se borna à ne pas y faire attention. C'était une simple réaction corporelle. Aussi émotionnelle, s'il refusait de l'admettre.

Justement parce qu'il avait beaucoup aimé Alma, peut-être même trop.

À suivre...


Arf, ne me détestez pas avec cette fin, je comptais m'arrêter au passage chou, mais la dernière scène s'est écrite seule dans ma tête quand j'y étais arrivée donc je trouvais con de pas la mettre XD.

Reviews ? N'hésitez pas si vous voulez réagir, même si c'est un HS ça me ferait plaisir d'avoir votre avis ^^ !

Donc pour l'avancée de SOS 2, j'en suis actuellement au chap 5 (normalement je le boucle demain, et comme je suis en vacances, je pourrai en écrire deux la semaine prochaine :3) et j'ai écrit pas mal de trucs à côté, ça va un peu se calmer donc ça avancera sans doute plus vite prochainement :D. Au niveau des bonus, sinon, je pense essayer d'en faire un par mois sur les quatre que je voulais faire ^^. Celui du mois prochain sera le bonus sur le pdv de Kanda après les chaleurs d'Allen, j'espère que ça vous intéresse !

Voilà voilà x) et pour ceux qui veulent je rappelle que vous pouvez trouver la page fb sur mon profil et que j'y parle des textes à venir :). (SOS ou autre, je fais pas mal de OS, d'autres fics aussi ^^)

Merci de votre lecture !