Bonjour ! (Hé oui, deux jours en avance XD) C'est avec un grand plaisir que je vous présente la suite partie 2 de Shit Or Sugar, Feelings ! Comme la partie 1, j'ai fait un important travail sur les clichés et les personnages, et j'espère que ça vous semblera agréable de suivre leur développement :).

Il y a cependant quelques détails que j'aimerais éclaircir de suite, histoire de vous préparer à la lecture, et ne vous inquiétez pas, ça ne sera pas long ! (Je sais que mes notes n'étaient pas aux goûts de tous dans la partie 1 :p)

Pour commencer, j'avais prévenu que la partie 2 ferait 70 chapitres. C'est bien le cas, ce qui signifie qu'elle va être dense ! Beaucoup de choses vont se passer, il y a beaucoup plus d'action et c'est plus dynamique, pourtant le récit ne va pas embarquer directement sur le fil du canon. J'insiste sur ça. Pour être honnête, et je vous le dis immédiatement afin de ne pas éviter les déceptions, car j'ai vu que certains d'entre vous sont impatients que j'aborde ces thèmes, il ne rejoint le canon qu'à la fin. (Je ne vous dirais pas par quoi, vous verrez bien :p ce n'est pas un spoil !) Ici, on est encore dans la veine qui suit l'attaque de Lulubell, et ça rajoute à peu près un an d'aventures que vous découvrirez. Vous comprendrez ce choix en lisant, je pense :). Et comme il va se passer plein de choses, j'espère vraiment que ça vous plaira ! En outre, pour annoncer la couleur, il y aura pas mal de missions, qui serviront au développement de l'univers de DGM mêlé à ma version de l'omégaverse, et de rebondissements variés ;). Tout comme je l'avais dit au début de la première partie, j'ai fait mon machin avec DGM et l'omégaverse, qui sont deux concepts riches, alors j'espère que ça sera cool ^^.

Sinon, comme le souligne sans doute le titre de cette deuxième partie, j'ai travaillé sur l'expression du sentiment ici. On est dans du sentimental (mêlé à de l'action et à une intrigue digne de ce nom, vous verrez), mais ne prenez pas la fuite, je n'ai pas voulu faire du cucul la praline ! Du moins, pour moi ça ne l'est pas. J'ai justement, en fait, voulu changer les idées reçues sur les sentiments et leur traitement usuel à travers le texte. En prenant des risques et en faisant des choix qui ne plairont pas à tout le monde, sans doute, c'est le jeu ^^. C'était la même dans Hormones, peut-être que si certains d'entre vous me lisent ailleurs vous vous en êtes rendus compte, je n'ai pas peur de la controverse et j'aime bien jouer avec le feu. J'avoue du coup que, similairement à la partie 1, j'attends quand même du lecteur un certain recul sur les idées mises en scène. J'ai utilisé certains stéréotypes pour les montrer sous un autre visage, et vous passerez à côté d'élément essentiel du texte si vous sur-interprétez trop ^^. Après, ça reste évidemment une question de point de vue, chacun a le sien, mais j'espère que vous serez prêt à être ouvert à considérer celui du texte ! ^^ Sinon, tant pis, voilà simplement mes objectifs :).

Aussi, les notes seront beaucoup moins longues, parce que je pense que pour cette partie une fois que j'ai dit ça j'ai pu grand-chose d'important à dire :'). Autre précision, concernant les notes de la partie 1 cette fois, je sais qu'on me l'a reproché mais je trouvais ça nécessaire. C'était mon premier long projet, je l'ai écrite au poil de cul près( s'xcusez l'expression xD) et c'est le défaut de la précision on va dire, donc j'ai un peu voulu tout expliquer car si le texte se verbalisait beaucoup lui-même y avait pas mal de trucs à comprendre entre les lignes et j'ai pu voir à certains commentaires que tous ne l'avaient pas perçu, alors je ne regrette pas de l'avoir fait, pour montrer tout simplement que j'avais connaissance de l'implication de mes idées et que certaines choses un peu déroutantes n'étaient pas des erreurs –à mon sens, et que tout était voulu. Adhérez, n'adhérez pas, je n'ai voulu imposer mon point de vue à personne, simplement l'affirmer comme étant mien :). Je peux comprendre l'agacement, ce pourquoi ici je m'étendrais moins, mais, sans vouloir être déplaisante, je rappelle amicalement aux lecteurs que je reste libre de m'exprimer sur mon texte :). Si à certains chaps j'ai des trucs à dire, je le ferais de nouveau ^^.

Sinon, on est toujours dans un slowbuild avec la relation :p ! Faut vraiment pas être pressé avec SOS, ça prendra son petit temps XD.

Merci beaucoup à Ookami97 pour la correction ! Elle a fait du super boulot de correctrice aussi pour la partie 1, les corrections sont d'ailleurs en lignes jusqu'au 16 ^^. J'ai pas eu le temps de mettre la suite encore mais ça viendra ^^ !

Bien, sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !


Deux mois après les chaleurs.

La gare était bruyante, les gens se pressaient, se bousculaient, comme une nuée d'insectes bourdonnant. Descendant du train, Lavi et Link derrière son dos, Allen claqua ses pieds sur le bitume avant d'avancer. Sa valise, qu'il retenait d'une main, lui battit la jambe. Lavi, Bookman et lui revenaient d'une petite mission de routine. Ils avaient récolté une Innocence, et, chose exceptionnelle, pas eu trop d'emmerdes. La dernière fois, alors qu'il était parti seul avec Lenalee, ils avaient été blessés lors de l'effondrement d'une bâtisse en plein combat. Si le blandin s'était cassé le poignet, un moindre mal, Lenalee avait eu une commotion et elle restait mise à pied. Allen, quant à lui, s'était vite remis, ce pourquoi, au bout d'une semaine, il avait été renvoyé sur le terrain. Il fallait le dire, il n'était pas mécontent de revenir à la maison.

Les trois exorcistes et le membre du Crow se firent escorter par un Trouveur jusqu'à un fiacre qui les attendait à la sortie de la gare. Ils montèrent, et furent amenés jusqu'au lac qui menait à la petite île où était situé le Quartier Général de la congrégation de l'ombre. Allen dardait un œil distrait sur les flots, le regard absent, une main soutenant sa tête et son coude appuyé contre son genou. Ainsi avachi, la position n'était pas très confortable, mais il s'en fichait. Ils n'avaient pas vu les Noah depuis un moment. Le maudit n'avait toujours aucune manifestation de celui qui vivait en lui… Le Quatorzième. Pas qu'il aurait voulu que quelque chose se passe, au contraire. Ne pas craindre ce calme trop… anormal se trouvait difficile, en revanche. Ça sentait simplement mauvais. Et il n'était pas le seul à avoir ce pressentiment. Lavi et Bookman partageaient son avis. En attendant, les exorcistes espéraient que les choses ne s'enveniment pas davantage.

La vie suivait son cours, soumise à l'incertitude.

Allen l'avouait donc sans honte, il avait hâte de pouvoir passer quelques jours à l'Ordre pour se reposer. Peut-être un peu pour voir Kanda, aussi. Il rougit à ces pensées. Kanda et lui s'étaient considérablement rapprochés depuis qu'ils avaient décidé d'être amis. Ça faisait déjà deux mois. C'était subtil, rien de plus n'avait été dit hormis leur accord. Kanda était parfois tendu avec lui. Il se restreignait, aussi. Mais Allen sentait qu'ils étaient proches, malgré ça. Leur complicité existait toujours, ils se taquinaient, chahutaient comme des idiots. Lors des entraînements, ils étaient en parfaite communion. Leur amitié était devenue vraie, conformément à ses espérances. C'était déjà énorme. Allen se faisait à cette routine instaurée entre eux, c'était même ce qui le faisait décrocher de ses inquiétudes. Ses relations avec ses amis y contribuaient aussi, Allen ne les dépréciait pas, loin de là, mais quelque chose de spécial se créait entre lui et l'alpha. Pas de l'amour, il n'était pas sûr de vouloir s'aventurer sur ces eaux-là. Une amitié particulièrement forte avec leur lien, c'était certain.

L'oméga sentait bien qu'il n'était pas encore tout à fait accepté par l'alpha, dû à cette tension. Seulement, il espérait que ça viendrait, et qu'il finirait par briser ses murs, pour qu'ils puissent compléter leur proximité. Il avait la foi pour ça, si ce n'était pas paraître trop naïf de le souhaiter.

L'enceinte du Quartier Général se dessinait parmi le gris pluvieux de l'horizon. Ils étaient arrivés. Le Trouveur amarra la barque, et ils purent regagner la terre ferme. Il était un peu plus de midi. N'ayant pas encore mangé, Allen comptait se faire un bon gros festin, la cuisine de Jerry lui ayant manqué. Puis, aller voir Kanda. D'abord, ils devaient remettre l'Innocence à Komui et se rendirent immédiatement dans son bureau.

Une fois leur rapport de mission déposé, Lavi adressa un sourire à Allen.

« Tu vas aller voir Yû, cette aprem ? »

Il y a encore quelques temps, les visages rieurs et encourageants de ses amis chaque fois qu'ils évoquaient ses entrevues avec Kanda gênaient Allen au possible. Ça le faisait rougir, et il leur disait bien de ne pas se faire d'idées tout en bégayant idiotement. Ce qui pouvait passer pour contradictoire, certes. Ça paraissait cependant être rentré. Lavi avait toujours cet œil vif, mais ce n'était plus aussi marqué qu'avant. Ils avaient compris que leur relation était amicale. Lenalee lui avait confié qu'ils la faisaient désespérer, ce que le blandin n'avait pas tout à fait compris. Enfin, Allen comprenait qu'ils puissent penser que Kanda et lui étaient faits pour être ensemble et qu'ils devraient essayer une relation. Mais c'était plus compliqué que ça, bon sang. Allen n'aurait pas dit non à Kanda. Il l'avait déjà pensé, définitivement pas. Seulement, à l'heure actuelle, l'épéiste était encore trop renfermé pour l'accepter ainsi. Et Allen ne savait même pas où il en était avec ses sentiments, c'était un sujet qu'il préférait éviter. Céder à cause du lien, il se le refusait toujours.

En bref, les choses finissaient par devenir naturelles pour ses camarades, ainsi que pour lui. La gêne avait, en grande partie, disparue. Ce pourquoi Allen put hocher la tête sans prendre des couleurs.

« J'irai après manger, oui. Link ? »

Derrière lui, l'alpha opinait du chef à son tour.

« Je vous laisserai deux heures, Walker. Pas une de plus, tu m'entends ? Si Luberrier savait que je fais ça… »

Link grinçait, sachant qu'il désobéissait aux ordres de son supérieur hiérarchique. Au vu de son zèle, Allen se sentait presque coupable pour lui. Mais ça avait été tellement compliqué de se rapprocher de Kanda que si l'Allemand avait été avec eux, ça aurait pris encore plus de temps. Ils avaient besoin d'être seuls. Seuls, àdeux. La pensée tira un sourire à Allen. Son intimité avec Kanda lui avait manqué pendant cette mission. Pour l'odeur. Majoritairement. Étant son lié, Allen préférait l'avoir dans les parages. Comme si l'air était plus respirable, ainsi. L'oméga se demandait vaguement si le lien se renforçait, pour avoir cette impression. Avant ses chaleurs, le manque se faisait ressentir lorsqu'il n'était pas au contact de Kanda, mais jamais jusqu'à ce point...

Son repas englouti, le jeune Walker partit tout guilleret vers les salles d'entraînement . Il n'y trouva pas Kanda, et descendit à l'étage où se trouvait la salle de méditation. Il fit coulisser la porte entrouverte. Kanda y était. Il passait au moins autant de temps à s'entraîner qu'à méditer, avec autant de zèle que Link pouvait travailler pour Luberrier. En avisant sa silhouette austère on ne peut plus concentrée, Allen eut une idée.

Il savait que Kanda sentait forcément qu'il était là, avec le lien et ses réflexes. Mais ce dernier ne réagissait pas. Pour le cas où, il voulut blaguer un peu. Un sourire qui n'avait rien d'innocent se dessina sur ses lèvres. Il laissa ses chaussures à l'entrée de la salle et referma la porte sans bruit. N'obtenant aucune réaction, il s'approchait à pas de loup. Il comptait mettre brusquement ses mains sur les épaules de Kanda et le faire sursauter. C'était enfantin, il en avait conscience. Il pourrait au moins se gausser d'avoir surpris le Bakanda. Ce qui irriterait ce dernier, surtout qu'Allen ne le laissait pas oublier les choses comme ça. Il prenait un malin plaisir à lui rappeler, avec un soupçon d'orgueil, la fois où il avait réussi à le désarmer lors d'un entraînement. Il n'avait pas gardé l'ascendant longtemps, l'autre s'était vite repris, mais quand même ! Il progressait ! Kanda avait beau s'acharner à dire qu'il était nul, c'était un signe !

Allen fut bientôt derrière Kanda. Assis dans la position du lotus, droit comme un I, Kanda paraissait particulièrement serein. On aurait dit qu'il dormait. Allen s'en voulut presque de perturber son calme en avançant les mains.

Soudain, la main de Kanda saisit son poignet – celui blessé, pour sa malchance, et il le fit brusquement passer au-dessus de lui. Allen atterrit la tête sur ses genoux, son dos se cognant douloureusement au sol. Un regard meurtrier le transperça alors que le blandin voyait, comme qui dirait, trente-six chandelles. C'était à peine s'il avait eu le temps de comprendre ce qui s'était passé.

« Qu'est-ce que tu croyais faire, abruti de Moyashi ? »

Allen avait été naïf, Kanda avait bien vu qu'il était là. Il massa son poignet endolori et Kanda le repoussa de sur ses genoux. L'oméga ressentit une pointe de dépit, réalisant qu'à part lors de bagarres fugaces comme celle-là, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas eu d'interaction physique avec l'alpha. Il n'y en avait plus eu depuis qu'ils s'étaient tenu la main.

Et ils n'en avaient jamais reparlé.

« Je comptais te dire bonjour, Bakanda ! Et c'est Allen !

—Tu sais que je déteste être interrompu pendant ma méditation. »

Kanda parlait lentement, comme pour signifier que sa patience atteignait déjà sa limite.

« C'était une blague, idiot, et ouais, mon poignet l'a compris ! C'est celui qui a été fracturé, je te remercierai de ne pas me le casser définitivement, brute ! »

Allen se redressa, massant encore son membre. La satisfaction l'envahit lorsqu'il entendit un petit craquement, signe qu'il s'était remis. Kanda eut un rictus.

« C'est pas toi qui disait de pas y aller doucement avec toi ?

—Pendant les entraînements, Bakanda ! »

Un 'tch' lui répondit. Allen finit par lui sourire, ironiquement.

« Moi aussi, je suis content de te voir, Kanda. »

Kanda ne rendit pas le sourire, mais sa bouche s'ouvrit :

« Tais-toi pendant cinq minutes, et on ira s'entraîner. »

Bougonnant, Allen rendit les armes. Il laisserait à Kanda le loisir de terminer sa méditation, n'étant pas venu pour le dérager, et fit de son mieux pour se tenir tranquille, même si c'était difficile. Du coin de l'œil, le Japonais dut remarquer sa peine à trouver le calme. Un rictus sadique, quand même semi-irrité, se dessinant sur ses lèvres. Allen se doutait qu'il aimait le voir se retenir de ne pas être agité, alors qu'il n'y arrivait de toute évidence pas. Tout cela, en restant relativement concentré de son côté. Les premiers temps, il l'engueulait, mais à force, Allen avait compris qu'il finissait par être assez amusé par son attitude. Quand il était de bonne humeur. Allen admirait franchement Kanda pour être capable de méditer ainsi. Si son attitude le montrait bien, pour lui, ce n'était pas possible. Il fallait dire que c'était un exercice ardu. Lenalee lui avait révélé qu'elle avait mis du temps à être capable de vraiment méditer, et qu'elle n'y parvenait pas à chaque fois. À plusieurs reprises, Allen s'était incrusté avec Kanda pendant ses méditations, mais ça ne semblait en effet pas fait pour lui. Si le Japonais était irritable, ce qui arrivait les trois quarts du temps, il le foutait dehors. S'il était de bonne humeur, il l'envoyait chier tout en continuant de méditer. Comme maintenant. C'était déjà arrivé que l'alpha écourte sa séance pour lui parler, car « il avait déjà tout foutu par terre, de toute façon », selon ses propres termes. Au début, Allen avait craint d'être trop collant, mais il avait vite percuté que si Kanda ne le foutait pas vraiment dehors, vu qu'il en était tout à fait capable, c'est que sa présence ne le gênait pas.

Sans crier gare, Kanda finit par lâcher un soupir.

« Tu fais chier. »

Alors il choisissait de laisser tomber. Le blandin rit de sa mauvaise foi, s'arrêtant lorsque Kanda lui décocha une pichenette. Il poussa une protestation consternée. Les yeux bleus de Kanda le mitraillaient.

« Entre toi et Lenalee, c'est pas possible de méditer tranquille depuis ce matin.

—Lenalee est passée de te voir aussi ?

—Elle est furieuse que Komui ne la laisse pas encore repartir en mission. Elle m'a chialé dans les bras toute la matinée. »

Kanda soupira, tandis qu'Allen sourit. Il avait découvert que Lenalee et Kanda entretenaient une relation assez proche, plus que ce qu'il croyait. Lenalee avait eu raison depuis le début, quand elle disait que Kanda n'était pas mauvais et qu'il agissait parfois comme un enfant. Il se plaignait, râlait comme un gamin capricieux, mais ne rechignait pas tant que ça à faire les choses. Allen hésita, puis posa sa tête contre les jambes croisées de Kanda. Ce dernier grogna, surpris.

« Qu'est-ce tu fous ?

—Tu m'y as poussé tout à l'heure.

—C'était pas voulu.

—Tu es confortable. »

Kanda lui colla une autre pichenette, Allen protestant encore d'un 'Bakanda' tonitruant. Il se laissait faire. Même s'ils ne se sentaient pas directement, on pouvait dire qu'ils échangeaient leurs odeurs en étant si proche. Dans cette position, Allen réussissait étrangement à rester calme. Au bout de deux ou trois minutes, Kanda dut en avoir assez, et Allen ne lui en voulut pas quand il le dégagea sans trop de brusquerie.

« On va s'entraîner. Le chien de Luberrier t'a laissé combien de temps ?

—Deux heures. »

Kanda étouffa un rire cynique.

« Il te lâche pas.

—Link fait son boulot, tu sais.

—Ça te fait pas chier d'être fliqué par un pion de Luberrier ?

—Link est gentil, en vrai. Il te ressemble un peu. Il a l'air dur vu comme ça mais ce n'est pas tout. »

La réflexion ne parut pas plaire à l'alpha.

« N'importe quoi, foutu Moyashi.

—Allen ! »

Ils se levèrent et partirent chercher une salle pour s'entraîner. Allen savait qu'ils parleraient probablement tout en bataillant, et s'enverraient encore des piques innocentes. Il se faisait l'effet d'être idiot, mais bon sang, il adorait sa relation avec Kanda.


Allen se retrouva épuisé par son rude entraînement. Il avait appelé Link avec son Golem au moment où ce dernier se rendait dans le bureau de Luberrier, qui l'avait convoqué. L'oméga partit dans cette direction pour l'attendre. Il détestait cet homme. Ça n'avait nullement changé. Allen s'adossa au mur, devant la porte. Des sons de conversation diffus lui parvenaient, mais il n'arrivait pas vraiment à les entendre. Ça l'énervait tellement de savoir que le Quartier Général dépendait d'un homme comme lui. Komui restait l'Intendant, mais tous savaient que Luberrier tirait les ficelles en vérité. Les bras croisés, ruminant son irritation, Allen vit les deux battants de la grande porte se séparer. Link sortit.

« Nous reparlerons de ce projet la prochaine fois, Howard.

—Bien, monsieur. »

Allen tendit l'oreille, malgré lui. Un projet ? Ça ne lui disait rien qui vaille. Luberrier l'aperçut et lui décocha un sourire tout ce qu'il y a de plus faux.

« Allen Walker. Howard m'a rapporté que vous vous entraîniez avec votre alpha pour maîtriser la nouvelle forme de votre Innocence. Des progrès ? »

Troublé, pris de court, Allen se redressa. Il bredouilla :

« Mes entraînements se passent bien, en effet.

—Vous m'en voyez ravi. »

Les sourcils froncés au possible, l'oméga hésitait sur ce qu'il devait comprendre. Il n'aimait pas que Luberrier semble s'intéresser à son lien avec Kanda, ni à son Innocence. L'homme retourna dans son bureau, Link s'inclinant en signe de salut. Il se tourna vers Allen, et se mit à marcher. Le blandin suivit l'alpha. Il se mordit le bout de la langue.

« Link, ce projet, ça concerne quoi ? Et pourquoi Luberrier s'intéresse à mes entraînements avec Kanda ? »

Link soupira en secoua la tête.

« Je ne peux rien dire, Walker.

—Dis-moi au moins ce que ça peut lui ficher que je m'entraîne avec Kanda ! »

Link le toisa longuement.

« Disons qu'il pense que ton lien avec Kanda est une bonne chose. Tu es l'oméga d'un exorciste, alors il pense que tu es sous son contrôle, et donc sous le contrôle de l'Ordre. »

Comme après une immense claque, Allen sentit ses joues chauffer. Sa bouche s'ouvrit d'elle-même. Il la referma, se mordant les lèvres, encaissant l'humiliation d'une telle information. Luberrier était de la vieille école, sans conteste. S'imaginer qu'il était dominé par Kanda, qu'il était comme un pantin à cause du lien… Allen s'insurgeait, les nerfs en combustion. Il ruminait intérieurement. Ça le rendait dingue. Insinuer qu'il était assez bête pour être sous contrôle, simplement à cause de son statut… Peut-être bien qu'il avait déjà eu des réactions sentimentales, quelque peu stupides à cet égard, manqué de discernement et de maturité. Peut-être que ce n'était pas si stupide que ça, après tout. Où était le mal à ça ? Il n'avait que seize ans, il avait été perdu dans ses sentiments et s'était cru amoureux. Il avait agi en conséquence. Pour autant, il était loin d'être un mouton qui suivrait aveuglément les moindres ordres d'un autre, alpha ou non. Surtout de Kanda, bon dieu. Leurs échanges étaient plus doux, mais ils conservaient une certaine rivalité, et continuaient de s'envoyer paître quand l'occasion se pressentait. S'ils avaient dû être un couple, Allen ne lui aurait pas été soumis, même au nom de l'amour. Surtout au nom de l'amour, en fait. Il n'était pas idiot, ni complètement niais. Allen voulait de l'égalité dans une relation amoureuse, de ça, il en était sûr.

Ces fichus préjugés sexistes sur les omégas lui courraient doucement, mais sûrement, sur le haricot.

Il déglutit.

« Est-ce que tu penses comme ça, toi aussi, Link ? »

Un nouveau soupir fut lâché.

« Bien sûr que non. Je sais que tu as plus de jugeote que ça et que tu ne te laisserais pas contrôler. » Allen leva les yeux sur lui. « Mais c'est vrai que ton lien à Kanda, donc à l'Ordre, joue en ta faveur. Je te dis ça en étant de ton côté, Walker. »

Le blandin baissa la tête, cette fois. Certes, il pouvait comprendre ça. Cependant…

« Cette façon de penser est vraiment humiliante. »

Link se tut, semblant embarrassé pour lui. Allen fut celui qui soupira.

« Ce projet, ça ne me concerne pas, n'est-ce pas ?

—Je t'ai déjà dit que je ne pouvais rien dire. Je ne suis pas celui qui donne les ordres, mais je les exécute. Désolé, Walker. »

Sans un mot de plus, Allen suivit Link. Il passa le reste de la soirée à cogiter sur les plans de Luberrier.

Le lendemain, il alla voir Lenalee et Lavi, Link se rendant déposer son rapport. Il hésita à leur parler de ce qu'il avait entendu. Il ne voulait pas leur mettre la puce à l'oreille pour pas grand-chose, avant d'avoir des éléments concrets. Lors de leur discussion, Lenalee finit par dire que son frère était convoqué chez Luberrier, et qu'il préparait sûrement quelque chose. À ces mots, Allen se décida à se confier :

« Je l'ai entendu aussi, Link et lui en discutaient. Il n'a pas voulu me dire ce que c'était.

—Je n'aime pas ça, » fit Lenalee, « je n'ai pas confiance en cet homme. »

Une haine tenace semblait animer Lenalee envers Luberrier. Allen en avait déjà parlé avec elle. Il l'avait traumatisé en ordonnant des expériences sur son Innocence lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant. Aux yeux de l'oméga, cette révélation avait fait de lui un sacré salopard, sans aucun doute un des pires.

Ils n'en parlèrent pas davantage, et Link revint bientôt. Dans un coin de son esprit, Allen continuait de s'interroger sur le sort que le destin allait leur réserver.

À suivre...


Bienvenue dans la série « Luberrier fait chier », mais c'était un peu long comme titre de partie et Feelings était mieux X) !

Le prochain chapitre sortira le samedi 30 ou dimanche 1er, il faut encore que je vois comment m'organiser, mais à partir de demain je ne suis pas là, ce pourquoi je poste plus tôt en fait x).

J'espère que ce premier chapitre vous a plu :D ? N'hésitez pas à laisser une review, ça fait toujours super plaisir et ça encourage ^^ !

Merci d'avoir lu !