Hello !
Voici le chapitre 2 de Feelings :D ! Sans plus attendre, je vous laisse découvrir ;) !
Merci à Ookami97 pour la correction :) ! (Cette après-midi je vais ENFIN pouvoir mettre la suite des corrections de la partie 1, la fic sera toute propre après :D)
Enjoy !
Réponses anonyme :
Benben26 : Merci beaucoup à toi :) ! Je suis contente si ce début te plaît, j'espère que la suite te plaira aussi :D !
Aux deux guest qui ont commenté les chapitres 35 et 36 (Mes excuses, j'avais totalement oublié de faire le RAR :X)
Guest (Ch35) : Merci beaucoup du compliment, j'espère que ça te plaira :D !
Guest (Ch36) : La suite est là :D ! Merci en tout cas :) !
Le lendemain, c'est avec surprise qu'Allen fut convoqué par Komui. Il venait à peine de rentrer de sa mission… Il découvrit que Lenalee et Lavi avaient aussi été appelé. Tandis qu'ils attendaient ses directives, le Chinois but une longue gorgée de sa tasse de café. Il se saisit d'un dossier en haut de l'une des trois piles dangereusement bancales sur son bureau. Des formulaires à moitié remplis et un stylo au travers d'un tas de papiers étaient juste devant lui. Il devait encore avoir du retard, l'oméga voyait dépasser les coins d'au moins deux feuilles qu'il devait essayer de remplir simultanément. Au moins, le sol était dégagé, il n'y avait rien qui encombrait la moquette rouge, contrairement à ce qui pouvait être le cas quand l'Intendant omettait de faire du rangement. La combinaison de Brigitte et Reever pour le houspiller avait fini par apporter un certain progrès succinct.
« Lavi, Allen, désolé de vous convoquer juste après votre mission. C'est un peu spécial, cette fois. Un de nos fournisseurs de vivre ne s'est pas montré ce mois-ci, et il m'a été impossible de le joindre. J'aimerais que vous alliez tous les trois vérifier ce qui s'est passé. Je pourrais envoyer des traqueurs, mais par les temps qui courent, on ne sait jamais. Les Noah pourraient toujours chercher à nuire au Quartier Général. Ils pourraient avoir capturé les marchands pour obtenir des informations, c'est une possibilité à envisager. »
Les trois exorcistes se concertèrent du regard. Allen s'était justement dit la veille qu'ils n'avaient pas entendu parler d'eux depuis un moment. Ce retard de livraison était-il moins banal qu'il n'y paraissait… C'était certes possible, surtout si les hommes étaient injoignables. Il comprenait que Komui s'en inquiète. Le Chinois leur remit un dossier avec la cartographie de la route empruntée par les marchands. Ainsi, ils partiraient avec deux Traqueurs pour couvrir le périmètre. Le départ était prévu pour après le déjeuner. Link les accompagnerait aussi, bien sûr. Allen espéra de tout cœur que ce n'était pas un coup des Noah. Il voyait aux postures de ses amis qu'il n'était pas le seul à être tendu. Kanda avait eu raison lorsqu'Allen avait confessé sa peur : il n'avait pas été le seul marqué par l'attaque de Lulubell. Tous l'avaient été, et ils allaient devoir être sur le qui-vive. Cette inactivité ennemie mettait à feu la paranoïa des Exorcistes. En quelque sorte, c'était comme si le Comte les contrôlait comme des marionnettes sans aucun effort.
L'oméga n'aimait pas ça. Cette situation les désavantageait.
Ils purent prendre leur repas, et Allen croisa Kanda au réfectoire. Il lui adressa un signe de tête, auquel l'alpha répondit par une sorte de rictus quasi invisible. Seulement visible parce qu'Allen faisait attention. Kanda n'était pas démonstratif de leur amitié en public, Allen s'y était attendu et il était habitué. À part lorsqu'ils étaient seuls, l'alpha et lui ne se parlaient pas. Ça précisait à nouveau ce qui poussait Allen à demander à Link de les laisser pour les entraînements. D'un côté, il espérait que Kanda finirait par se relâcher ou devenir un peu plus sociable, et qu'ils puissent devenir aussi proches que Lavi et Lenalee l'étaient avec lui, publiquement. De l'autre, il s'en moquait un peu. La faute à l'habitude, car si Kanda était réservé, ça ne changeait pas que leur amitié existait. Ça lui suffisait amplement. Ce sourire avait été un au revoir tacite. Allen partait sans regret.
Le voyage dura de l'après-midi jusqu'au soir. La carriole s'étant vraisemblablement perdue après un passage dans un village au sud de l'Écosse. Restait à savoir ce qui causait ce désordre. Une fois débarqués, les Traqueurs et les Exorcistes se rendirent à l'auberge, convenant qu'ils se sépareraient au matin pour les recherches. Ils partirent tôt en fiacre pour être déposés sur la route marchande. Allen fut avec Link, Lavi avec un des Traqueurs, Lenalee avec l'autre. Allen avouait qu'il était un peu plus tendu en présence de Link en raison de ses préoccupations. Le blond l'avait sans doute remarqué, lui aussi, car il lui coulait des regards exaspérés de temps à autre. L'oméga savait qu'il devait le trouver enfantin en le boudant pour son professionnalisme. Mais Allen ne boudait pas vraiment, en fait. Il était surtout inquiet. Il avait très bien compris que l'Allemand avait des obligations et que ça n'avait rien à voir avec lui. Il n'arrivait juste pas à faire comme si de rien était.
Alors qu'ils marchaient, essayant de trouver des indices, Link se décida à parler :
« Tu m'en veux vraiment, Walker. »
Ce n'était pas une question, mais une affirmation. Allen fronça les sourcils, tout en continuant d'avancer.
« Ce n'est pas ça, Link. Ne le prends pas pour toi, mais je n'ai simplement pas confiance en Luberrier. »
L'adulte parut réfléchir, et abdiqua.
« Je comprends. Mais je peux t'assurer que je suis de ton côté, et que le but de Luberrier n'est pas de nuire à l'Ordre, ni aux Exorcistes. Ses méthodes sont ce qu'elles sont, mais leur but n'est pas mauvais.
—Tu admets que les méthodes de Luberrier ne sont pas bonnes, alors ? » le taquina gentiment Allen, voulant détendre l'atmosphère.
Cette fois, Link s'irrita.
« J'admets surtout qu'on est en guerre, Walker. Pour ça, il doit y avoir des protocoles, des décisions difficiles. Rien ne se fait sans heurt.
—Je sais, » soupira l'adolescent, calmement, mais quelque peu agacé. Il avait été traumatisé par une attaque contre le Quartier-Général, avait un Noah en lui, bien sûr qu'il savait. « Tu crois sérieusement que je ne m'en rends pas compte ? » Link baissa les yeux devant son regard lourd. « Je pense simplement que quand la méthode est mauvaise, il y a toujours une meilleure solution. »
L'alpha se tut, et Allen ne comptait pas discourir. Le blond lâcha un soupir à son tour.
« Je comprends ce que tu penses, mais c'est compliqué. Luberrier révélera bientôt son plan, de toute façon. Tu pourras juger de son degré d'adéquation avec la situation. »
Avisant sa silhouette du coin de l'œil, Allen fut étonné. Il acquiesça simplement. Autant passer à autre chose. Ils continuèrent les recherches jusqu'au soir venu. Ils avaient convenu d'un point de rendez-vous, là où ils s'étaient regroupés, et quand ils s'y retrouvèrent, ils n'étaient pas plus avancé qu'au matin-même. Ils savaient toutefois que la route était périlleuse : elle était entourée de ravins et de nombreux trous, nids-de-poule plus ou moins profonds, jalonnaient la voie. Un accident pouvait vite arriver dans ce type de paysage. Hormis sa dangerosité, il fallait admettre que l'Écosse, avec ses grandes plaines rocheuses, était magnifique.
Dans le fiacre, Allen regardait par la fenêtre, détaillant sans y être trop attentif l'étendue panoramique. Comme à chaque fois qu'il était envoyé en mission, l'odeur de Kanda commençait rudement à lui manquer au bout d'une journée. Ses pensées se tournaient automatiquement vers lui. Est-ce qu'il avait une mission, lui aussi ? Ou est-ce qu'il était encore à l'Ordre ? Il esquissa un sourire à l'idée d'un Kanda râlant parce qu'il se faisait chier au QG. Derrière ces pensées légères, Allen s'inquiétait d'autant plus pour les commerçants introuvables. Ainsi que pour ce que Link avait révélé, quand il y réfléchissait… Il n'arrêtait pas d'y réfléchir, en vérité. Il savait qu'il ressassait trop les choses, mais il n'y pouvait rien. Allen faisait confiance au blond, s'il ne se fierait jamais à Luberrier. Si l'alpha restait calme, ce plan ne devait pas être totalement mauvais… Il ne pouvait rien y faire de plus, c'était bien pour ça qu'il n'avait pas argué tout à l'heure. Qu'aurait-il pu dire de plus ?
Ça ne l'empêcha pas de passer plusieurs heures à remâcher ses questions et à s'endormir plus tard que raison. Peu avant de s'abandonner au sommeil, il esquissa un sourire en sachant que Link le houspillerait s'il mettait plus de deux minutes –littéralement, merci à son zèle excessif – pour se lever. Sa dernière pensée concerna son espoir de retrouver les marchants en vie, quoiqu'il se soit passé.
Allen et Link avaient convenu d'explorer l'un des ravins, pour guetter la carriole échouée. Ils étaient tous d'accord sur un point : s'il n'y avait personne, aucun Akuma en vue, c'était déjà rassurant. La présence des Noahs paraissait peu crédible. Ils n'agissaient jamais seuls. Ce qui ne voulait pas dire qu'ils ne le pourraient pas. De toute manière, cette disparition restait anormale. Allen et Link s'étaient enfoncés plus loin dans les bois par rapport à la veille. Ils allaient encore chercher plus loin, quand le Golem de Link vibra brusquement. C'était Lenalee. Elle les avertissait qu'elle les avait trouvés. Elle leur donna sa position, et rapidement, tous la rejoignirent.
La charrette s'était écroulée en bas de la vallée en direction du prochain village. Les vivres étaient détruits, mais heureusement, les deux hommes avaient survécu. Ce n'était cependant pas le cas des chevaux. Les marchands furent transportés en urgence à l'hôpital. L'un des Traqueurs appela l'Ordre pour les informer de la situation, avec un soulagement partagé par toute l'assemblée. Komui leur annonça qu'ils auraient des places à bord d'un train demain en fin de matinée. Le soir tombait, les recherches ayant été longues aujourd'hui aussi, mais Allen, Lavi et Lenalee décidèrent de sortir se promener en ville, pour explorer les environs. Link déclara qu'il était fatigué et il ne les accompagna pas.
Discutant avec ses deux amis, Allen se sentait plus serein maintenant que l'hypothèse de l'implication des Noah était écartée. Ce travail aurait été, finalement, plus adapté à des Traqueurs qu'à des Exorcistes. Ils avaient tout de même sauvé des vies. C'était ça, leur tâche, avant tout : venir en aide à l'humanité.
« On est tous sous tension, » finit par lâcher Lavi, en s'adressant aux deux autres. « Je ne m'étonne pas que ton frère ait craint quelque chose de très grave, Lenalee. Historiquement, c'est déjà arrivé que le Comte ne se montre pas pendant un moment. Mais pas après une attaque qui touche de si près les exorcistes. »
Lenalee soupira. Ses cheveux avaient repoussé. Elle pouvait maintenant se faire deux petites couettes avec les plus hautes mèches. Une coiffure qui dégageait son joli visage.
« Nii-san est vraiment très inquiet. Ça semble difficile de penser que le Comte a abandonné. Et toi, Allen, tu en penses quoi ? »
Allen grimaça. Il n'aimait pas penser à ça.
« Je sais qu'il en a après le Quatorzième, et sûrement après moi. Ça m'étonnerait aussi qu'ils ne préparent pas quelque chose. Entre les Noah et Luberrier, je dois dire qu'on est assez mal barré. »
Lavi leva les bras et les croisa derrière sa nuque, l'air sérieux. Il ricana finalement suite aux paroles d'Allen, qui s'exprimait de moins en moins formellement en leur compagnie.
« Mal barré, ouais, c'est le moins qu'on puisse dire. Au fait, vous avez vu cette boutique avec des spécialités de la région ? Et si on allait y faire un tour ? »
Allen sourit. Il s'agissait de spécialité culinaire, et il n'était pas contre se remonter le moral avec de la bouffe. Jamais. Timcanpy se posa sur son épaule et se frotta contre sa joue. Lenalee eut un rire aussi. L'oméga se mit en marche, suivi par la bêta qui le prit par le bras. Ils attendirent Lavi, mais ce dernier ne venait pas. Raide, bien droit, il fixait avec une rigide obstination un point derrière eux, en direction du croisement de la rue adjacente. On aurait dit qu'il avait vu un fantôme. Allen allait l'appeler, mais Lavi se mit à courir, s'exclamant rageusement :
« Hé, attends ! »
Ni une ni deux, Allen et Lenalee se lâchèrent en échangeant un regard stupéfait. Ils coururent à la suite de leur ami. Lavi s'était dépêché de traverser la rue, tellement qu'il avait bousculé deux personnes et manqué de se faire renverser par un fiacre. Allen le vit tourner à l'angle d'une avenue. Lenalee et lui arrivèrent en trombe. Paniqué, le rouquin regardait en tous sens, en plein dans un cul de sac.
« Mais qu'est-ce qui te prend ? » s'exclama le maudit.
Lenalee était elle aussi choquée.
« Tout va bien, Lavi ?
—Vous allez me prendre pour un fou, » commença le rouquin, avec un sérieux qu'ils ne lui connaissaient que très rarement, « mais le Noah Tyki Mikk était là. Je l'ai vu, j'en suis persuadé. Il a écrasé sa cigarette et il est parti. Je vous jure que c'est vrai. »
Lenalee concerta Allen muettement.
« Tu es sûr que c'était lui ? » demanda-t-elle.
Cette fois, Lavi s'énerva :
« Mais puisque je te le dis ! Il portait un costume, un chapeau haut-de-forme, je l'ai reconnu, j'en suis certain !
—C'est possible, Lavi, » intervint Allen. « On ne te dit pas qu'on ne te croit pas. Mais beaucoup d'hommes portent ce genre de tenue. Tu l'as dit toi-même, on est tous sous tension. Peut-être que tu as confondu. Il n'y a aucune activité d'Akumas ici, aucune Innocence. Je ne vois pas pourquoi cet endroit les intéresserait. »
Lavi sembla hésiter en considérant ses arguments. Il avait vraiment l'air sûr de ce qu'il avançait.
« Peut-être parce qu'on est là.
—Il vaut mieux en parler à mon frère pour le cas où, » réfléchit Lenalee, « mais si ce n'était pas lui, ça pourrait causer plus de panique qu'autre chose. »
Le borgne hocha la tête, bien conscient de ce fait. Allen lui offrit un sourire.
« On a qu'à faire une patrouille, pour le cas où. Si on ne trouve rien, on va manger un bout ? On pourra se détendre. »
Un nouvel hochement de tête de Lavi lui répondit. Il se gratta l'arrière du crâne.
« Désolé, les gars. J'ai vraiment cru…
—Ce n'est rien. »
Ils patrouillèrent sans grande conviction dans le petit village. Bredouilles, ils reprirent ensuite la direction de la boutique.
La soirée s'était relativement bien passée, Lavi était resté un moment aux aguets, mais il avait vite oublié ses inquiétudes, ou fait mine de les avoir oubliées. Il fallait le dire, les viennoiseries et autres joyeusetés qu'ils avaient dégustées les avaient ravis. Allen en avait pris aussi pour Link, et même lui, qui n'était pas un glouton, avait rétorqué que c'était délicieux. Le maudit espérait presque qu'ils auraient l'occasion de retourner dans ce village, rien que pour la cuisine locale. Ils avaient pris le train, et ils venaient justement de remettre le rapport de mission à Komui. Lavi avait dit qu'il avait cru voir Tyki, mais Komui était resté incertain, tout en étant inquiet. Lenalee et Allen l'étaient tout autant. En sortant du bureau avec ses trois amis, Allen vit Kanda dans les couloirs. Éprouvé par sa mission, en quête de réconfort, il l'apostropha d'une voix claire :
« Hey, Bakanda ! »
L'alpha se tourna dans sa direction. Il se renfrogna en avisant les autres, mais il approcha.
« Déjà rentré de mission, Moyashi ?
—C'est Allen ! Et se pourrait-il que tu t'ennuyais sans moi ? » plaisanta le blandin, un sourire prenant place aux coins de ses lèvres.
Le brun se contenta de lui offrir son éternelle expression blasée, claquant un 'tch, tu rêves', mais sans s'en aller. C'était visible, il était contrarié qu'ils soient entourés. Le fait qu'il ne parte pas était révélateur. Comme Allen l'avait déjà pensé, ils ne se parlaient pas vraiment quand il y avait du monde. Kanda partirait s'il voyait qu'il l'avait interpellé sans raison. Allen devinait que quelque part, l'alpha aussi devait ressentir un manque sans son odeur. Peut-être pas autant que lui, mais Kanda l'avait stipulé lors de ses chaleurs : les effets attractifs étaient réciproques. Allen n'osait pas se demander directement s'il pouvait lui manquer lui, et non l'odeur. Lui avait bien envie de passer du temps à ses côtés, en tout cas. Il demanda, se passant la langue sur les lèvres :
« Tu vas t'entraîner ? Est-ce que je peux venir ?
—S'tu veux. »
Allen eut un coup d'œil vers Link, qui lui offrit son approbation muette, et vers Lenalee qui semblait contente de les voir se parler amicalement. Ils n'allaient pas s'attarder davantage, mais Lavi se jeta entre eux, les prenant tous deux par le cou, et s'exclama d'une voix tonitruante :
« Yûuu, Allenn ! Je peux venir, moi aussi ? Vous faîtes toujours des entraînements tous les deux, j'aimerais bien en être ! Je vais finir par être jaloux si tu me voles mon meilleur ami, Yû !
—Lavi, arrête ! » s'exclama Allen, agacé.
Avec ce comportement crieur, faussement enfantin, typique de lui, le blandin savait qu'il ne cherchait qu'une chose : emmerder Kanda. Parce que ce n'était pas difficile, vu la patience légendaire de ce dernier, et qu'il aimait ça. Sauf que ce serait lui qui se coltinerait un Kanda irrité et encore moins loquace qu'à l'accoutumée si Lavi l'énervait. Allen adorait Lavi, quand bien même il le trouvait prodigieusement exaspérant lors de ces moments. Puis, il avouait qu'il n'aurait pas apprécié que Lavi s'incruste lors de ses entraînements personnels avec l'alpha. Il les voyait comme des moments privilégiés avec lui, pour lesquels il avait dû batailler. Pas qu'il aurait été contre décoincer Kanda pour qu'il se mêle à eux, carrément pas, mais pas maintenant, en tout cas. L'oméga se faisait l'effet d'être peut-être un peu possessif sur les bords par ces pensées, il l'admettait. Il ne voulait pas le garder pour lui tout seul, mais juste profiter des entraînements pour… profiter de sa présence, en fait.
Tandis qu'Allen bouillonnait, Kanda semblait se retenir de commettre un meurtre.
« Arrête de m'appeler par mon prénom, Baka Usagi, et casse-toi !
—Désolé, Yû ! Je vois que vous ne voulez pas de moi… Je vais vous laisser entre vous, dans ce cas ! À plus, les amoureux ! »
Se disant, Lavi lui fit un clin d'œil et commença à s'éloigner alors que Kanda serrait les poings, tout en fulminant. Il n'était pas le seul, sur ce coup. Allen aussi était fâché pour sa dernière remarque. Il aurait dû se douter que le borgne, et peut-être même la Chinoise, n'avait pas totalement lâché l'affaire avec ça. Il secoua la tête.
« Fais pas attention à ce qu'il dit, il est…
—Con, » coupa sèchement Kanda. « Très con.
—Énervant, » corrigea Allen sur un rire gêné, « mais pour le coup, je te l'accorde, un peu. Il veut juste nous énerver. »
Kanda eut une expression d'assentiment. Ils arrêtèrent de parler et se rendirent dans une salle d'entraînement, sachant qu'ils y seraient tranquilles. Allen avait un peu peur que Kanda soit énervé que Lavi s'imagine des choses, mais visiblement ce n'était pas le cas… ou pas trop, du moins. Ils s'entraînèrent au sabre en bambou, comme souvent. L'Anglais restait fier de son amélioration. Il savait utiliser sa souplesse pour faire tourner le kendoka en bourrique, si ce dernier gagnait souvent au final. Le combat fut intense, comme à chaque fois. L'oméga aimait la façon dont leur lutte pour la gagne amenait leurs phéromones à se libérer. C'était comme si la pièce devenait un bain géant que leurs odeurs remplissaient. Elles s'y couplaient agréablement, ils nageaient dedans. Elles les enveloppaient. Cette proximité qui n'existait qu'entre eux… C'était ça, être lié. Allen en était encore choqué, ça les dépassait totalement. Et il aimait bien le fait d'être lié pour ça…
Le rouge aux joues, il se demanda, à nouveau, ce que Kanda ressentait à ce propos. Était-ce agréable pour lui ? Irritant ? Kanda lui avait dit plus d'une fois qu'il sentait bon pendant ses chaleurs, il l'avait finalement avoué. Néanmoins, il lui sortait tout aussi facilement qu'il puait, et ça, plutôt souvent. L'oméga savait qu'il ne pouvait pas lui poser ces questions. Pas encore, du moins. Il espérait le pouvoir un jour. Il reconcentra son attention sur l'entraînement. Ils avaient fini. Pour le premier round.
Allen se laissa tomber au sol, passant une main sur son front en sueur. Kanda se posta à ses côtés. L'air était toujours délicieusement encombré de leurs senteurs. Le blandin se demandait si c'était humainement possible d'être aussi à l'aise.
Il comptait demander à Kanda s'il voulait y retourner, profitant encore du parfum ambiant pour quelques secondes, quand un Golem de l'Ordre fit irruption dans la salle. La voix de Link retint.
« Walker, Luberrier veut te voir. »
Allen grinça des dents. L'énervement monta en lui. Luberrier avait le don de lui gâcher sa journée. Il l'avait senti venir. Le blandin allait se lever, et adresser un au revoir à l'alpha, mais Link parla de nouveau.
« Kanda aussi. Il est avec toi ? »
L'oméga et l'alpha se toisèrent. Allen s'était pétrifié, il ne savait pas quoi comprendre. Il avait remarqué l'intérêt de Luberrier pour lui la dernière fois, mais Kanda… Allen répondit par l'affirmative, et ils se relevèrent ensemble. Le Golem s'en alla.
« Tu crois qu'il nous veut quoi, Luberrier ? »
Allen fronça les sourcils à la question du kendoka.
« J'en sais rien, mais ça ne me plaît pas. J'hésitais à t'en parler. Il a dit qu'il avait des projets, je ne savais pas que ça nous concernait directement. J'étais assez nerveux, ces temps-ci, à cause de ça.
—J'ai senti. »
L'oméga remit une mèche de cheveux en place. Il se sentit mis à nu. C'était embarrassant. Kanda garda le silence.
« Allons-y, » finit-il par dire.
Alors que le Japonais le dépassait, sa main frôla la sienne, son petit doigt se tendit vers le sien, comme pour s'y nouer, mais ne faisant que l'effleurer. Allen eut du mal à y croire. Est-ce que c'était voulu ? Kanda venait de lui caresser fugacement la main. Cela lui rappela encore l'autre fois. L'espace d'un instant, l'oméga envisagea de lui demander pourquoi il avait voulu lui tenir la main, avant, et pourquoi il refaisait ce genre de gestes, maintenant. Lui savait pourquoi il l'avait fait. Toujours pas par amour, mais par affection grandissante. Est-ce que cette affection était réciproque ? Allen avait sérieusement peur de tout ficher par terre en posant les mauvaises questions.
Chaque problème en son temps, néanmoins. Ça devrait patienter.
L'inspecteur Luberrier les attendait.
À suivre...
Deuxième épisode de Luberrier fait chier x'). Vous verrez ce qu'il leur veut au prochain chap, ça va être un (des) élément(s) de l'intrigue de cette partie 2 ;). Bon, j'aurais prévenu, le Yullen prend son temps, malgré le fluff, mais que voulez-vous, j'aime le slowbuild :p.
Reviews ? ^^ N'hésitez pas, ça fait toujours super plaisir !
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